Gestion D'une Unité de Production
Gestion D'une Unité de Production
Gestion D'une Unité de Production
I. Introduction
Comme le corps humain, le process industriel a besoin d’être entretenu, contrôlé, gérer.
La gestion d’une unité de production vient répondre à ce besoin. Il rassemble un ensemble de
science, de concepts et d’outil qui permettent de pouvoir avoir la main mise sur le procédé de
production de sorte à pouvoir intervenir à n’importe quel moment et n’importe quel endroit de
celui-ci.
Dans la suite de ce cours nous définirons en premier lieu les concepts de base, puis
étayerons les notions de paramètres représentatifs d’une unité de production, nous parlerons des
outils aidant à la gestion d’une production, et enfin, de notions comme la maintenance, la
proactivité et la réactivité.
2. Unité de production
Une unité de production correspond à tout ou une partie de l’exploitation complètement
indépendante de toutes les autres unités de production du même établissement. Une unité de
production peut être aussi définie comme un département où se déroule une action de
production. Exemple : au sein d'une entreprise sidérurgique, on peut distinguer les unités de
production des : produits longs et des produits plats.
Une unité de production est constituée d’une ou plusieurs opérations unitaires. Elle
prend en entrée un consommable (matière première) et en sortie un produit (fini ou semi fini).
production
Pour pouvoir gérer une unité de production, il faut cerner tous les contours de cette unité.
Pour cela il est important de connaitre les paramètres qui définissent celle-ci. Pour se faire il
faut décomposer l’unité en deux parties essentielles :
Il est donc important d’identifier les paramètres relatifs à la matière qui influence le
procédé : ce sont les différents paramètres physicochimiques (température, pression, pH,
viscosité, humidité, concentration, porosité, granulométrie…) de la matière que ce soit en entrée
ou en sortie du procédé.
Le recensement des paramètres est important, mais le choix de ceux qui seront suivi est
encore plus important car ils doivent avoir une relation avec le procédé en jeu dans l’unité de
production.
Exemple :
Soit une unité de production de ciment. Le ciment est produit en broyant du clinker
(matière de base) avec des additifs : gypse, sable, laitier etc. En entrée du broyeur, on prendra
comme paramètre la composition en du mélange (% de clinker, de sable et de laitier), en sortie
on regardera comme paramètre la surface spécifique du ciment, le temps de prise, la
granulométrie, la composition minérale, la résistance mécanique (traction, et contraction) etc…
Au niveau du broyeur, on regardera, la vitesse de rotation, le débit de matière, la température
au sein du broyeur…
1. Laboratoire d’analyse
Dans une entreprise de production, le laboratoire d’analyse a un rôle primordial dans le
contrôle, la gestion de la production. Son rôle est de mesurer tous les paramètres aussi bien au
niveau de la matière première (en entrée du procédé) qu’au niveau du ou des produits fini ou
semi fini (en sortie du procédé). Il doit disposer de tout le matériel nécessaire pour réaliser tous
les tests possibles sur la matière. Il est à noter aussi que le laboratoire agit au niveau des
paramètres relatif à la matière (en entré comme en sortie) et est surtout axé sur le contrôle
qualité, c’est-à-dire, la vérification des normes régissant le produit fini et les spécifications sur
la matière première.
permettent d’avoir une vue précise sur l’état de santé du procédé de par ces machines. Il est
aussi un élément important de la maintenance des installations.
La maitrise statistique des procédés permet aussi de détecter les causes de dérèglement
dans le procédé. Les causes de dérèglement dans un procédés sont de deux types : les causes
communes et les causes spéciales.
- Nombreuses ;
- De faible effet ;
- Le fait du hasard ;
- Difficilement identifiables.
Si toutes les causes qui agissent sur le procédé sont des causes communes, alors la
caractéristique étudiée doit suivre une répartition en forme de cloche.
Le but de la maitrise statistique des procédés sera de laisser subsister que les dispersions
dues aux causes communes.
Exemples :
En principe, les causes spéciales ne durent pas longtemps puisqu’on les élimine au fur
et à mesure qu’elles se présentent.
Il existe plusieurs types de cartes de contrôle, nous allons étudier dans ce cours que les
cartes aux moyennes.
Pour réaliser une carte de contrôle (carte aux moyennes), on effectue les étapes
suivantes :
- Carte ‘‘np’’
- Carte ‘p’
Pour chaque sous-groupe, on aura enregistré :
- La proportion de défectueux pi ;
(𝑛𝑝)𝑖
- 𝑝𝑖 = ;
𝑛𝑖
- 𝑎𝑣𝑒𝑐 : (np)i : nombre de produits (pièces, articles) non conformes dans l’échantillon
i (ou sous-groupe i) ; ni : nombre de pièces ou de produits contrôlés dans l’échantillon
i ; k : nombre d’échantillon.
𝑝̅ (1−𝑝̅ ) 𝑝̅ (1−𝑝̅ ) ∑𝑘
𝑖=1 𝑛𝑖
- Limite de contrôle : 𝐿𝑆𝐶𝑝 = 𝑝̅ + 3√ ; 𝐿𝐼𝐶𝑝 = 𝑝̅ − 3√ ; 𝑛̅ = ;
𝑛̅ 𝑛̅ 𝑘
Nombre de défectueux 12 18 15 14 15 8 22 16
Taille de l’échantillon 500 500 500 500 500 500 500 500
3.5. Capabilité
Les problèmes rencontrés en production se ramènent à la question suivante : le procédé
est-il en mesure de répondre aux exigences du produit qu’il est censé fabriquer ?
Il est donc fondamental lorsqu’on parle de qualité, d’être précis et de savoir exactement
l’aptitude du procédé (ce dont il est capable) par rapport aux exigences du produit (ce qu’on lui
demande).
La capabilité est la mesure de la capacité d’un procédé à réaliser des produits dans les
limites de tolérance spécifiées pour le produit (ou par le client).
𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑙é𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝐼𝑇
𝐶𝑝 = =𝐷 ;
6𝜎 𝑔
Remarque :
- Il est clair que Cp > 0, et que plus les limites de tolérance ou limites de spécification
sont éloignées de plus de six sigmas de la moyenne du procédé, plus Cp est grand et
la moyenne est meilleure ;
Pour qu’un procédé soit capable, le minimum de capabilité exigé est Cp > 1,33.
Cet indice n’est raisonnable que si la moyenne du procédé est proche de la valeur
nominale. En effet, il peut y avoir des déréglages du procédé (la production est décentrée)
conduisant à de mauvais produits malgré le Cp >1,33. C’est pourquoi on utilise le Cpk qui tient
compte du déréglage.
Il s’agit d’un indice semblable à Cp dont la définition tient compte de la valeur moyenne
du procédé. On le calcule comme suit :
𝑇𝑆 − 𝜇 𝜇 − 𝑇𝐼
𝐶𝑝𝑘 = 𝑀𝑖𝑛( ; )
3𝜎 3𝜎
L’indice Cpk perd tout son intérêt lorsque la moyenne du procédé se situe à l’extérieur de
l’intervalle de tolérance.
Remarque :
V. Maintenance du process
Lorsqu’on gère un procédé, il faut s’attendre à des pannes au niveau des machines, à
des produits non conformes etc. Dans ce cas, il faut agir et maintenir le process en « bonne
santé ». Il faut donc penser maintenance.
1. Maintenance préventive
Maintenance ayant pour objet de réduire la probabilité de défaillance ou de dégradation
d'un bien service rendu. Les activités correspondantes sont déclenchées selon :
Elle est essentielle, car plus on fait de la maintenance préventive, moins on a de panne.
Cependant cela a aussi un coût, donc il faut optimiser en maximisant le nombre d’intervention
de maintenance préventive tout en minimisant le coût de ces interventions.
2. Maintenance corrective
C’est l’ensemble des activités réalisées après la défaillance d'un bien ou la dégradation
de sa fonction, pour lui permettre d'accomplir une fonction requise, au moins provisoirement.
Elle comprend :
La maintenance intervient la plupart du temps pour corriger une cause spéciale détecter
sur une carte de contrôle.
3.2. Intérêt
Favoriser la créativité et l'émergence d'idées nouvelles, participer à la cohésion du
groupe et favoriser l'expression de chaque participant.
3.3. Méthode
➢ Indiquer l'objectif du remue-méninge.
➢ Rappeler les règles du remue-méninge.
➢ Demander à chaque participant d'inscrire ses idées sur une feuille de papier (cinq
minutes maximum).
➢ Inviter les participants à exprimer une idée à la fois, chacun son tour.
➢ Noter chaque idée sur un tableau, afin que tous les participants puissent lire
l'ensemble des propositions.
➢ Inciter les participants à dire toutes les idées qui leur passent par la tête sans trop
réfléchir.
➢ Ne jamais écarter une idée parce que l'on pense qu'elle a déjà été exprimée.
➢ Lorsque la liste semble épuisée, encourager les participants à piller les idées de leurs
voisins par associations d'idées.
➢ Continuer jusqu'à l'épuisement total des idées.
➢ Faire un dernier tour de table pour s'assurer qu'il n'y a plus d'idées à exprimer.
➢ Numéroter chaque idée dans l'ordre d'émission.
3.4. Règles
➢ Tous les participants sont égaux.
➢ Penser toujours de façon positive.
➢ Chaque participant émet une idée à la fois, lorsque c'est son tour.
➢ Une idée n'est jamais farfelue ou naïve.
➢ Aucune idée émise par un participant ne doit être critiquée, ni par un mot, ni par un
geste, ni par un mouvement du corps.
4. Méthode QQOQCP
4.1. Utilité
« Le sigle QQOQCP (pour « Qui fait Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? et Pourquoi ?
»), est une méthode empirique qui propose à tout analyste une démarche de travail fondée sur
4.2. Méthode
➢ Indiquer l'objectif et rappeler les règles du QQOQCP.
➢ Aborder systématiquement les six questions l'une après l'autre.
➢ Les causes potentielles sont regroupées par familles autour des « 5M » (Main-
d’œuvre, Matériel, Matière, Méthode et Milieu)
1. Matière : les matières et matériaux utilisés et entrant en jeu, et plus généralement les
entrées du processus.
2. Matériel : l'équipement, les machines, le matériel informatique, les logiciels et les
technologies.
3. Méthode : Le mode opératoire, la logique du processus et la recherche et développement.
4. Main-d'œuvre : Les interventions humaines.
5. Milieu : L'environnement, le positionnement, le contexte.
➢ Chaque branche reçoit d'autres causes ou catégories hiérarchisées selon leur
niveau de détail.
➢ Le positionnement des causes met en évidence les causes les plus directes en les
plaçant les plus proches de l'arête centrale.
5.2. Méthode
Prérequis : identifier le problème à partir d’un remue-méninge pour rechercher toutes
les causes possibles de ce problème.
5.3. Exercice
La société Orchis Parfum est confrontée à un nombre croissant de retours de savons et
savonnettes. Mme Cevrero a réalisé une enquête auprès des clients et du personnel, les causes
suivantes sont apparues :
Travail à faire :
Ce diagramme se présente sous la forme d'une série de colonnes triées par ordre
décroissant. Elles sont généralement accompagnées d'une courbe des valeurs cumulées de
toutes les colonnes.
6.2. Exercices
Un examen des données rassemblées par le service de qualité dans un atelier de
fabrication des chemises au cours d'une période de 50 jours, fait ressortir un taux de réparation
des retouches très élevé. Ayant pris note de la situation, l'entreprise décide d'entreprendre une
action corrective systématique qui consiste à donner la priorité aux types des retouches les plus
importants.
Données :
7. Les Cinq S
7.1. Introduction
La méthode des 5 S est l'une des meilleures méthodes japonaises utilisées pour
l'amélioration continue. Il s'agit d'un préliminaire incontournable pour tout projet
d'amélioration. Partant du principe que Les pertes sont des bénéfices potentiels, éliminer les
pertes constitue un gain. Il n'a pas d'amélioration réelle de productivité ou de qualité si par
ailleurs subsistent des gaspillages. La méthode permet de construire un environnement de
travail fonctionnel, régi par des règles simples, précises et efficaces et met l'accent sur la
propreté et la bonne organisation des postes de travail. Elle peut être appliquée dans l'atelier
que dans les bureaux. D'origine japonais, Le terme "5S" fait référence à la première lettre de
chacune des 5 opérations à accomplir :
1 – Seiri
2 – Seiton
3 – Seiso
4 – Seiketsu
5 – Shitsuke
Ces cinq mots japonais, qui ont été traduits par : Débarras, Rangement, Nettoyage, Ordre
et Rigueur.
Cela permet de déterminer ce qui mérite effectivement d'être au poste de travail, ce que l'on
peut en éloigner et ce dont il faut se débarrasser.
Il signifie ranger, il s'illustre par cette célèbre maxime :"Une place pour chaque chose
et chaque chose à sa place". Il faut donc disposer les objets de façon à trouver ce qu'il faut quand
il faut. L'objectif étant d'améliorer l'efficacité et d'augmenter la productivité en éliminant le
temps perdu, chaque personne doit être capable de trouver facilement les outils et de les remettre
correctement à leur place. On stocke donc de manière fonctionnelle en utilisant des équipements
spécialisés pour le rangement. On développe des techniques d'affichage, on donne un nom et
une place bien définie aux outils en tenant compte de la fréquence d'utilisation.
Le Seiton peut consister à :
➢ Définir ce qui doit être nettoyé, les moyens pour y parvenir et la fréquence de
nettoyage.
7.7. EN BREF
Les 5S produisent des résultats spectaculaires et incontestables, résultats qui se
manifestent en termes d'habitudes de travail plus adaptées ; d'amélioration de la sécurité, de la
productivité et de qualité de vie, parce que les gens travaillent dans de meilleures conditions.
La méthode des 5S se révèle à l'usage remarquablement efficace, parce qu'elle transforme
physiquement l'environnement du poste de travail et parce qu'elle agit profondément sur l'état
d'esprit du personnel tous niveaux hiérarchiques confondus. Comme toute méthode de
management, elle nécessite une implication forte de la hiérarchie et une étape d'information et
de formation de l'ensemble de l'encadrement.
1. Proactivité
La proactivité rend compte du fait de réagir avant un évènement ou de mettre en place
un système pour ne plus qu’une panne ou un problème déjà survenu ne se répète. Il est très
important que celui qui gère un procédé aie toujours à l’esprit qu’il doit être proactif. C’est sa
proactivité au niveau du procédé qui lui permettra de réduire de façon optimale les pannes et
les rebus de son procédé et de le stabiliser dans le temps. Pour cela il doit toujours réfléchir,
anticiper et tirer des leçons sur les pannes et problèmes déjà survenus.
2. Réactivité
On aura beau être proactif, il y aura toujours des pannes et des problèmes sur le
processus de production. Dans ce cas, l’ingénieur procédé se doit d’être réactif : sa principale
mission est le redémarrage du process dans les plus brefs délais. Le temps c’est de l’argent, et
un process à l’arrêt signifie de l’argent qui est perdu. La réactivité est donc essentielle dans ce
genre de situation, il faut réfléchir vite, agir au bon moment et prendre les meilleures décisions
dans de court délai. Il faut se mettre en tête que le process doit redémarrer coute que coute,
même si la solution trouvée n’est que provisoire ; au moins cela laisse le temps pour réfléchir
sur une solution durable.
VII. Conclusion
La gestion d’unité de production requiert plusieurs compétences. On pourra la résumer
en étapes à faire pour cerner le procédé et le maitriser :