L'eau Dans La Production de Carburants: Production Pétrolière Et Raffinage

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le point sur

L’ eau dans la production de carburants


Production pétrolière et raffinage

L’eau est essentielle à la production des carburants. Dans un contexte de très fortes
pressions environnementales, énergétiques et sociétales incluant la nécessité de la
protection de la ressource en eau et la limitation des émissions de gaz à effet de serre, la
gestion de l’eau est devenue un enjeu majeur pour l’industrie pétrolière. Ces
préoccupations sont largement prises en compte dans les programmes de gestion
intégrée de l’eau qui ont été mis en place, à la fois en production et en raffinage. Ces
programmes visent à limiter les rejets et les émissions et à minimiser les apports d’eau.

L’eau et l’énergie sont intimement liées dans un rapport à protéger. En effet, si des alternatives existent pour le
complexe de production/consommation. L’émergence pétrole, il n’y en a pas pour l’eau.
des préoccupations liées à l’environnement et au stress
S’agissant des hydrocarbures, ils impactent doublement
hydrique provoqué par le changement climatique, a mis
la question de ce rapport d’interdépendance au centre la ressource en eau : leur production en est fortement
des discussions sur la scène internationale. En effet, la consommatrice et leur utilisation participe au stress
croissance de la demande énergétique s’accompagnera hydrique via les émissions de CO2 (stade ultime de la
inévitablement d’une demande croissante en eau, combustion des hydrocarbures) et le réchauffement
comme illustré sur la figure 1. climatique qu’elles induisent. La gestion de l’eau pour la
chaîne de production des carburants, de l’extraction des
Fig. 1 - Tendance globale de la demande : énergie/eau hydrocarbures jusqu’à leur raffinage, est donc devenue
20 000 3 000 un enjeu majeur pour l’industrie pétrolière.

2 500
L’eau et la production d’hydrocarbures
Demande énergétique (Mtep)

15 000
Demande en eau (km3)

2 000
L’ eau est essentielle à la production
10 000 1 500
Pour quelle utilisation ?

1 000 Dans l’opinion publique, la production des hydrocarbures est


5 000 rarement associée à une utilisation massive de l’eau. En
Demande énergétique
réalité, l’eau est déjà présente dans le réservoir (eau de
Demande en eau 500
Prévisions
formation). Ensuite, elle est utilisée pour les besoins de
forage, de fracturation hydraulique, de complétion et de
0 0
traitement des puits. Enfin, elle est l’un des fluides les plus
1965 1975 1985 1995 2005 2015 2025
souvent injectés dans les réservoirs, par des puits
Source : A. Maheu, McGill Univ., nov. 2009 spécifiques (puits injecteurs), au cours de la récupération
L’économie et la gestion raisonnée de ces deux ressources dite "secondaire" afin de compenser la diminution de
apparaissent actuellement comme des nécessités pour pression du réservoir consécutive à sa mise en production.
un développement économiquement, socialement et éco- Elle sert également pour améliorer l’efficacité de dépla-
logiquement durable. Dans ce rapport d’interdépendance, cement et d’extraction de l’huile (waterflood, Enhanced Oil
l’eau apparaît, de plus en plus, comme la ressource vitale Recovery (EOR)).
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L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage

Des besoins croissants Quelles sources et quels traitements ?


Selon l’Agence internationale de l’énergie1, la demande L’eau utilisée pour les besoins de la production provient
énergétique mondiale est appelée à croître de 0,7 de différentes sources selon la localisation, la disponibi-
à 1,4 %/an entre 2008 et 2035 selon différents scénarii et lité et les besoins. Celles-ci comprennent :
restera dominée par les énergies fossiles et notamment ■ l’eau de mer (offshore notamment),
les hydrocarbures, même si leur part est prévue à la ■ l’eau des rivières et des estuaires,
baisse. Actuellement, 70 % de la production mondiale est
■ l’eau des aquifères,
satisfaite par des champs mis en production il y a une
■ les eaux usées dans certains cas (domestiques et
vingtaine d’années (champs matures) et dont le taux de
industrielles).
récupération dépasse difficilement les 35 % en fin de
récupération secondaire. À côté de l’exploration/ L’exemple le plus frappant se situe en Arabie saoudite
production dans les milieux difficiles (offshore profond, où environ 106 m3/j d’eau de mer sont traités et achemi-
réservoirs très enfouis, Arctique), d’autres voies sont nés sur 300-400 km pour être injectés sur le champ
possibles pour la satisfaction de la demande énergétique : pétrolier de Ghawar !
■ l’exploitation des réserves dites non conventionnelles : Quelle que soit son origine, l’eau destinée à l’injection
extralourds, sables et schistes bitumineux, gaz de est d’abord traitée, puis conditionnée pour satisfaire à la
schistes, gaz piégés dans des roches très peu per- qualité requise pour l’injection. Celle-ci dépend de la
méables (tight gas), gaz naturel associé au charbon nature du réservoir, des fluides en place et des
(CBM) (voir fiche "Les gaz non conventionnels et conditions d’exploitation.
l’eau"),
Dans la plupart des cas, des traitements de filtration, de
■ l’amélioration du taux de récupération des champs
stérilisation et d’élimination de l’oxygène ainsi que des
matures via des techniques de récupération
conditionnements par des additifs (anticorrosion, anti-
"tertiaire" (EOR). L’amélioration de ce taux de un
bactériens, antidépôts, etc.) sont nécessaires. Dans cer-
point produirait l’équivalent de deux années de
tains cas, et notamment pour remédier à une trop forte
consommation mondiale.
incompatibilité entre les eaux d’injection et de forma-
Pour l’une et l’autre de ces voies, les besoins en eau tion, des traitements spécifiques comme la désulfatation,
sont importants. Pour la première, dans le cas des gaz voire la désalinisation, peuvent être nécessaires.
de schistes par exemple, 10 à 15 000 m3 d’eau/puits L’objectif est de disposer d’une eau de qualité suffisante
sont nécessaires pour la fracturation de la roche, soit 1 pour répondre au besoin premier d’amélioration de la
à 2 litre(s) d’eau par baril équivalent pétrole (l/bep) (voir récupération du pétrole tout en préservant la qualité des
fiche "Les gaz non conventionnels et l’eau"). Pour les puits, du réservoir et des équipements (corrosion).
méthodes EOR, qu’elles soient thermiques (comme l’in-
jection de vapeur d’eau), ou chimiques (consistant en L’eau est reproduite avec les hydrocarbures :
l’ajout dans l’eau d’additifs (alcalins, tensioactifs, poly- les eaux de production
mères) pour améliorer l’efficacité de déplacement et de
balayage de l’huile dans les réservoirs), les besoins peu- Les origines
vent aller de quelques centaines à plusieurs dizaines de
milliers de litres d’eau par baril équivalent pétrole La plus grande partie de l’eau injectée pour les besoins
de la production est normalement produite avec les
extrait, selon la maturité du champ et le procédé (800 l
hydrocarbures. En effet, au cours de la vie d’un puits, le
pour l’injection de vapeur, 5 000 pour le CO2-EOR et jus-
rapport eau/huile (Water-Oil Ratio (WOR)) ou le pourcen-
qu’à 48 000 pour les procédés micellaires (micellar-
tage en volume d’eau dans le fluide produit (Water Cut),
polymer)). Dans tous les cas de figure, l’augmentation de
ne cessent d’augmenter (figure 2).
la production d’hydrocarbures se traduira par une forte
augmentation de la demande en eau. D’après le Conseil L’eau étant non miscible avec l’huile et naturellement
mondial de l’énergie (Water for Energy, septembre 2010), plus mobile qu’elle, ce phénomène est inévitable et
la part du pétrole devrait diminuer dans le mix énergétique explique, en partie, les taux de récupération modestes
mondial d’ici à 2050, mais sa part dans la consomma- en fin de récupération secondaire signalés plus haut. Sa
tion d’eau pour la production d’énergie devrait augmen- rapidité et son ampleur dépendent du procédé de récu-
ter (de 10 à 18 %). pération, du réservoir et de sa gestion. À cela peuvent
s’ajouter des origines telles que les fuites dans le puits,
(1) World Energy Outlook 2010 les fractures entre injecteurs et producteurs ou les
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venues d’eau à partir de la couche d’eau sous-jacente Selon une étude effectuée par IFP Energies nouvelles, la
via des fractures ou la formation de cônes d’eau (water production d’eau peut être estimée pour 2008 à 250 millions
coning). de barils/jour (Mb/j) et devrait dépasser 300 Mb/j en
2020, soit une progression de 20 %. Celle-ci serait
Fig. 2 - Évolution type des débits de production et du Water Cut au essentiellement due aux activités offshore. Ces champs,
cours de la vie d’un puits producteur d’hydrocarbures conventionnels
actuellement moins matures, verront leur production
250 000 100 d’eau augmenter de plus de la moitié.

Volume d’eau dans le fluide produit, Water Cut (%)


90 Les eaux produites sont de qualité fortement dégradée
200 000 80 et elles ont besoin d’un traitement, plus au moins
Production journalière (barils)

poussé, et donc plus au moins coûteux, en fonction de


70
leur destination future.
150 000 60
50 La qualité

100 000 40 Les eaux de production ont séjourné pendant des


périodes plus ou moins longues dans le réservoir où
Production de pétrole 30
elles étaient en contact avec l’huile, le gaz et la roche.
Production d’eau
50 000
Water Cut
20 Comme leur quantité, leur qualité dépend donc de leur
10 origine. Elle varie considérablement en fonction de la
région, de la géologie de la formation, des types de
0 0
fluides, du procédé de récupération, des conditions
1970
1971
1972
1973
1974
1975
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1977
1978
1979
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2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007

d’exploitation et du management des puits et du


réservoir. Au puits producteur, au voisinage duquel les
Source : Global Energy Systems oilfield database
pressions et les débits varient considérablement, les
équilibres établis au sein du réservoir sont fortement
Les volumes perturbés, ce qui impacte directement la composition
La production des hydrocarbures s’accompagne donc de des eaux. Le plus souvent, l’eau est produite sous la
la production de grandes quantités d’eau. En moyenne, forme d’une émulsion eau dans l’huile qu’il faut séparer
la production de chaque baril d’huile s’accompagne, au des hydrocarbures. Cette séparation se fait moyennant
niveau mondial, de la production de 3 à 5 barils d’eau. différents procédés physico-chimiques lors desquels
Ce ratio peut atteindre 10 à 14 dans certaines zones divers additifs sont utilisés, qui se retrouvent dans l’eau
après séparation.
matures (figure 3) ! Loin devant les hydrocarbures, l’eau
est donc, en volume, le fluide le plus largement produit Une eau de production peut donc typiquement contenir :
par l’industrie pétrolière ! ■ des particules en suspension (TSS) :

– minérales : argiles, silice, différents précipités


Fig. 3 - Rapport eau/huile (WOR) par région
minéraux de calcium, de sulfate et de fer notam-
ment, résidus de corrosion bactérienne comme le
Canada
FeS, etc.,
États-Unis – organiques : émulsions résiduelles, bactéries,
asphaltènes, etc.
Oman ■ des sels dissous (TDS) de différentes natures,

■ des métaux lourds et radioactifs,


Koweït
■ des produits organiques dissous :

Norvège – des hydrocarbures et notamment : BTEX2, PAH3,


phénols et naphtalènes,
Arabie
saoudite – des additifs liés au management des puits, à la pro-
Émirats
duction (forage, complétion, fracturation, traitement
arabes unis de puits), au conditionnement de l’eau d’injection et
0 2 4 6 8 10 12 14 16
à la séparation,
Water-Oil Ratios
(2) BTEX : benzène, toluène, éthylbenzène et xylène
Source : Z. Khatib, SPE DL 2009-2010 (3) PAH : Polycyclic Aromatic Hydrocarbons
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– des additifs pour l’EOR : alcalins, tensioactifs, ■ le recyclage : réinjection pour les besoins de la pro-
polymères, bactéries (MEOR), etc. duction et réutilisation sur ou hors site,
■ des bactéries et des résidus de l’activité bactérienne ■ la réinjection dans le sous-sol pour le stockage, la
(biofilm, FeS, etc.), recharge des nappes, le disposal, etc.,
■ des gaz dissous (CO2, O2, H2S, etc.). ■ le rejet.
Les eaux de production sont donc corrosives, instables, Le tableau 1 donne, pour ces différentes options, les
huileuses (émulsions, huile dissoute), elles contiennent techniques et certains usages possibles.
des particules en suspension de taille submicronique à
millimétrique ; elles sont également biologiquement Dans la plupart des programmes de gestion des eaux de
actives, toxiques (métaux lourds, radioactivité, produits production mis en place par les compagnies, la réinjection
chimiques) et leur salinité peut atteindre la saturation. pour les besoins de la production (Produced Water Reinjection
(PWRI)) est considérée comme l’option par défaut.
La gestion des eaux de production : une nécessité À terre, la réinjection (PWRI) est déjà la principale destina-
Les eaux de production ont longtemps été considérées tion des eaux de production (60 % des volumes) et cette
comme un sous-produit gênant. À terre, après un traitement tendance devrait perdurer. En offshore au contraire, la
plus ou moins poussé en fonction de leur destination, elles majeure partie de l’eau produite est aujourd’hui traitée pour
sont soit rejetées dans les rivières, soit dans les réseaux de être rejetée en mer (80 à 90 % des volumes) et la pratique
collecte des eaux usées domestiques, soit traitées par éva- du PWRI est marginale. Cependant à l’avenir, la réinjection
poration dans des bassins de décantation ou encore injectées pour des besoins de la production devrait absorber la forte
dans le sous-sol après un minimum de traitement. En off- augmentation de production d’eau projetée d’ici à 2020,
shore, l’eau est soit rejetée en mer après traitement, soit alors que les volumes de rejets en mer devraient se stabili-
convoyée vers les terminaux terrestres pour y être traitée. ser. Si l’option PWRI permet de supporter la production et de
diminuer les contraintes sur les niveaux de traitement par
Depuis une dizaine d’années, cet état d’esprit a complè-
rapport à ceux dictés par les normes de rejet, elle a aussi
tement changé : les eaux de production sont davantage
l’avantage d’avoir un impact sur l’environnement quasi nul.
considérées comme une ressource plutôt que comme
un sous-produit. Leur gestion est devenue une préoccu- Tableau 1
pation majeure des opérateurs et une composante clé
Usages possibles selon les options de gestion
des coûts de production. À cela, trois raisons majeures :
■ les préoccupations liées au changement climatique et Option Techniques/usages possibles

à la nécessité d’économiser la ressource en eau, Réduire l’eau arrivant aux puits (PVE), séparation au fond
Réduction de volumes
du puits (DOWS, DGWS), séparation en sub-surface
■ les volumes à traiter qui sont en constante augmentation,
Réinjection pour les besoins de la production : PWRI-WF
■ enfin, la sévérisation et l’extension des normes envi- Recyclage (waterflood), PWRI-PS (Pressure support) et PWRI-EOR,
ronnementales. Il n’y a pas en la matière de standard vapeur pour le SAGD

international, chaque pays ou regroupement de pays Sur site


Forage (WBM), complétion, nettoyage, refroidissement,
fracturation, domestique
ayant ses propres normes. Dans la zone OSPAR4 par Réutilisation
Hors site Agriculture, loisirs, potable, etc.
exemple, l’objectif est d’atteindre le ZHD (Zero Harm
Réinjection
Discharge) d’ici à 2020. Au Brésil, la résolution 393 du dans le sous-sol
Stockage, recharge des nappes, disposal

Coselho Nacional do Meio Ambiente (2007) limite le


Rejet Océan, rivières, évaporation
rejet d’huile des plates-formes offshore à 42 mg/l
comme concentration journalière maximale. Source : IFP Energies nouvelles

Des programmes ambitieux de gestion des eaux de Cependant, si la réinjection des eaux de production est
production ont donc été mis en place au sein de la une option attractive à la fois sur les plans économique et
plupart des compagnies. environnemental, elle rencontre encore de nombreuses
difficultés parmi lesquelles :
Les options de gestion
■ les craintes des pertes sévères d’injectivité qu’elle
Les options de gestion sont essentiellement de quatre peut induire,
types, par ordre de priorité : ■ les risques de dépôts minéraux (scaling) et de forma-
■ la réduction des volumes, tion d’H2S par des bactéries (souring),
■ la gestion de la propagation des fractures. En effet,
(4) Zone concernée par la Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est dite
Convention OSPAR (OSlo PARis) il est admis que la réussite d’une opération PWRI
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L’ eau dans la production de carburants
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est souvent liée à la présence de fractures dont la propa- les débits et la qualité de l’eau cible. Le traitement doit
gation doit être maîtrisée, afin d’éviter en particulier les donc être de plus en plus adapté à l’utilisation, voire les
risques d’arrivée d’eau prématurée au puits producteur, utilisations, identifiée(s). S’agissant de la réinjection, les
■ en offshore, la quantité et la qualité des eaux sont des spécifications sur la qualité de l’eau sont dictées par
goulots d’étranglement compte tenu de la place dispo- les caractéristiques du puits, du réservoir, des fluides en
nible, limitée, pour des installations de traitement. Dans place et du régime d’injection (matriciel ou fracturé).
ce domaine, des innovations pour des équipements plus
compacts et plus efficaces sont nécessaires. 2 - Les aspects puits : injectivité et productivité
L’une des craintes majeures associées au PWRI est la
Vers la gestion intégrée des eaux de production détérioration de l’injectivité en raison du pouvoir colma-
(Integrated Water Management (IWM)) tant des eaux de production et de leur tendance à favori-
Dans un contexte de très fortes pressions environnementales ser le souring (formation d’H2S par des bactéries) aux
et sociétales conduisant à la protection de la ressource abords du puits. Il s’agit ici de préciser les spécifications
en eau et la limitation des émissions de CO2, la gestion de qualité de l’eau nécessaires pour minimiser les coûts
du traitement tout en assurant une injectivité acceptable à
des eaux de production sur les champs pétroliers est de
long terme. En cas de prévision de pertes sévères, des
plus en plus considérée comme une composante essen-
moyens de restauration sont à développer. La nature
tielle de l’IOR (Improved Oil Recovery) qui vise à une opti-
corrosive des eaux de production est également à prendre
misation de la production en alliant les techniques
en compte dans le choix de la complétion des puits.
avancées de l’EOR à une meilleure gestion du réservoir
et du puits. Dans ce cadre, la gestion des eaux de produc-
3 - Les aspects réservoir : optimisation du balayage
tion est abordée selon une approche intégrée (figure 4) qui à l’eau (waterflood)
prend en compte l’ensemble du cycle et se fait à trois
niveaux : L’objectif ici est l’utilisation la plus efficace possible de l’eau
dans la récupération de pétrole, ce qui passe par une bonne
Fig. 4 - Cycle de l’eau et gestion intégrée (IWM) efficacité du balayage. Dans le cas de la réinjection, l’impact
de la géomécanique est particulièrement important, et ceci
à développer autres usages
Source d’autant plus que la présence de fractures est soupçonnée
eau d’appoint Surface dans la plupart des réservoirs soumis au waterflood classique.
Réutilisation
sur site
à réduire Gestion des opérations/équipements Dans cette gestion intégrée, la qualité de l’eau apparaît
à protéger
Séparation, traitement
1 comme l’élément central. Sa maîtrise, son optimisation et
Énergie son monitoring constituent les éléments clés de la réussite.
Environnement
2 Gestion du puits
injectivité/productivité : Perspectives : défis et opportunités
WI+PWRI Puits dépôts, émulsions, Puits PVE
injecteur particules, corrosion, producteur Dans la perspective du développement de l’EOR chimique,
venue de sable, etc.
l’utilisation des eaux de production à cette fin paraît
Réservoir incontournable. L’un des défis majeurs à venir concerne
l’impact des additifs EOR (tensioactifs, polymères, etc.)
Gestion du réservoir 3 sur les précédents aspects et notamment les aspects 1
balayage, conformance, souring,
injection hors zone, gestion des fractures et 2 : séparation, traitement et injectivité.
(propagation, confinement), etc.
Sur la base des expériences passées et courantes en
Source : IFP Energies nouvelles PWRI, les industriels prévoient que cette technique
pourrait devenir la seule méthode de gestion des eaux
1 - Les aspects surface : séparation et traitement économiquement viable, dans la mesure où elle est
Jusqu’à présent, la qualité des hydrocarbures était l’objectif sans impact sur l’environnement. Actuellement, le taux
principal de la séparation. Dorénavant, et dans un souci de recyclage dépasse rarement les 85 %. Si l’objectif du
d’optimisation technico-économique de l’ensemble du 100 % PWRI est difficile à atteindre, les opérateurs ten-
cycle de l’eau, la qualité de l’eau en sortie de la séparation dent à s’en approcher par la mise en place de l’IOR avec
devra également être prise en compte. En effet, celle-ci sa composante IWM.
conditionne grandement l’efficacité et les coûts de l’étape Enfin, signalons que ces développements dans la gestion
suivante de traitement de l’eau. Les autres composantes des eaux de production respectueux de l’environnement
dans le choix et le design du procédé de traitement sont ouvrent des opportunités à la fois techniques, technologiques
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L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage

et commerciales : développement de nouveaux procédés L’eau brute


et méthodologies, produits (plus efficaces à faible dose et
Quelle que soit son origine, l’eau d’entrée dans la raffi-
respectueux de l’environnement), logiciels et équipements nerie est appelée "eau brute", elle contient des miné-
(plus compacts et efficaces). raux et des gaz dissous ainsi que de la matière en sus-
pension. L’eau brute va subir plusieurs étapes de
L’ eau dans le raffinage traitement avant distribution à l’ensemble de la raffine-
rie de manière à agir sur son contenu minéral, son
contenu organique et les matières en suspension.
La gestion de l’eau est également devenue un sujet d’amé-
lioration indispensable dans le secteur du raffinage. De Le premier traitement est un filtrage grossier, le
réels progrès ont déjà été réalisés ces dernières années dégrillage, qui s’effectue dans le puits de pompage.
puisque la consommation en eau moyenne d’une raffinerie Ensuite, des procédés de coagulation et de floculation
sont mis en œuvre pour éliminer les très petites parti-
est passée de plusieurs m3 par tonne de brut dans les
cules ou sédiments. Les particules obtenues après coa-
années 80 à 200 à 800 litres par tonne actuellement.
lescence s’agglomèrent pour former des particules plus
Les besoins en eau d’une raffinerie restent importants grosses, appelées flocs, qui décantent. L’eau est ensuite
et indispensables au fonctionnement des unités de filtrée en continu et les résidus extraits sont envoyés au
transformation du pétrole en carburants. L’eau est traitement des boues.
prélevée le plus souvent dans le milieu naturel : nappe
Les eaux de chaudières
souterraine, canal, étang, voire partiellement la mer.
Dans une raffinerie, la vapeur a de nombreuses utilisations
Du point de vue des réseaux d’eau de la raffinerie et de
qui la rendent indispensable : les échanges thermiques
leur traitement avant rejet, on distinguera (figure 5) : et les lignes de traçage, la force motrice pour divers
■ l’eau brute prélevée qui permet d’alimenter l’en- équipements (pompes, compresseurs, etc.), la produc-
semble des besoins en eau de la raffinerie, tion d’électricité, la mise à vide de certains équipements,
■ l’eau déminéralisée qui permet d’alimenter l’en- le strippage dans certains procédés.
semble des chaudières,
Tableau 2
■ l’eau de réfrigération qui assure le refroidissement et
Pressions et températures types pour différentes vapeurs
la condensation des hydrocarbures dans les diffé-
rentes unités de raffinage, Pression typique Température typique
Type de vapeurs (dépend du type (dépend du type Type d’utilisation
■ l’eau utilisée dans le dessaleur pour limiter la teneur d’installation) d’installation)
en sel du pétrole brut avant distillation,
HHP Vapeur surchauffée > 45 bars ~ 350 à 400 °C Énergie
à haute pression
■ les eaux récupérées des condensations de vapeur en
Échangeur à chaleur
contact avec les hydrocarbures dans les procédés de HP Vapeur à haute 45 bars 257 °C Turbine d’entraînement
pression (High mechanical Power)
raffinage, Rebouillage, etc.

■ les eaux résiduaires qui correspondent à différents Échangeur à chaleur


Vapeur à moyenne Turbine d’entraînement
MP 35 bars 242 °C
effluents aqueux de la raffinerie, pression Soufflage vapeur
Process strippage, etc.
■ l’eau potable dont le réseau est indépendant. Échangeur à chaleur
LP Vapeur à faible
< 5 bars 152 °C Lignes de traçage vapeur
pression
Mise à vide, etc.
Fig. 5 - Exemple d’alimentation en eau d’une raffinerie de 8 à
10 Mt brut.an-1
Source : Saipem

100-200 m3.h-1 Blow-down La vapeur est générée dans des chaudières internes à la
(eau déminéralisée) Chaudières
raffinerie sous forme surchauffée à haute pression. Elle
50-100 m3.h-1 50-100 m3.h-1 se décline ensuite en plusieurs types pour permettre
Dessaleur 200-600 m3.h-1
400-1 000 m3.h-1 (eau douce) différentes applications (tableau 2).
eau brute 50-100 m3.h-1 150-200 m3.h-1 Rejet
Process +
(eau douce ou service
Le réseau d’eau de chaudière ou Boiler Feed Water
déminéralisée) (BFW) est un circuit semi-fermé (figure 6). L’eau se
200-600 m3.h-1 Appoint Blow-down
refroidissement 90-100 m3.h-1
compose des condensats (recyclage de vapeur) et de
Vapeur
l’eau d’appoint qui est injectée pour combler les pertes
Source : Mémento technique de l’eau, Degrémont-Suez, 2005 du circuit. Ces pertes sont provoquées par la vapeur
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L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage

polluée par un fluide procédé. Celle-ci ne peut pas être Les eaux de refroidissement
recyclée directement et est envoyée, le plus souvent,
Le refroidissement peut s’opérer de plusieurs façons :
dans un système de traitement des eaux avant rejet.
■ en circuit ouvert : l’eau récupère la chaleur excéden-
Fig. 6 - Réseau d’eau de chaudière taire dans un échangeur et est restituée au milieu
naturel non loin du point de prélèvement, avec un
Vers procédés Eau de Vers unité de
ou équipements chaudière traitement échauffement pouvant aller de quelques degrés à une
avec contaminants avec contaminants de l’eau
dizaine de degrés,
Appoint ED EC ■ en circuit semi-ouvert : l’eau en sortie d’échangeur
d’eau Chaudière Vers énergie
déminéralisée est envoyée dans une tour de refroidissement en
Unité de
condensation général de type "évaporatif" (réfrigérant atmosphé-
rique humide) où une faible fraction du flux circulant
Vers équipements
(turbine, traçage, dans le circuit de refroidissement s’évapore et évacue
échangeur)
sans contaminant la chaleur vers l’atmosphère. Pour compenser les
pertes, un appoint d’eau est nécessaire, dont le
Condensats volume dépend du type de tour de refroidissement.
Ce circuit permet d’absorber de 6 à 10 °C,
Source : IFP School ■ en circuit fermé : un volume prédéterminé et
constant d’eau est utilisé pour éliminer la chaleur
La vapeur d’eau a un pouvoir calorique et une capacité des fluides procédés. L’eau est refroidie par une série
thermique élevés qui la rendent capable d’absorber ou d’aéro-réfrigérants. Ce circuit permet d’absorber de
de restituer de la chaleur de manière très efficace. La
10 à 16 °C.
présence d’impuretés peut diminuer significativement
cette capacité et par conséquent l’efficacité du réseau Le circuit ouvert est en voie de disparition pour des raisons
vapeur. La corrosion, le moussage, les dépôts, l’entar- environnementales et économiques. Réglementairement,
trage, etc., sont autant de désagréments dont il faut la température de rejet doit être inférieure à 30 °C avec une
tenir compte. Les limites en concentration des impure- variance maximale de moins de 15 °C avec le milieu natu-
tés dépendent en pratique du type de chaudière et des rel. Cette contrainte thermique limite l’échange de chaleur
conditions opératoires (tableau 3). et nécessite de grands débits d’eau (jusqu’à plusieurs
dizaines de m3 par tonne de brut raffiné).
Tableau 3
Si le circuit fermé consomme par définition très peu d’eau,
Concentrations limites recommandées d’eau de chaudière (< 100 bars)
il est assez coûteux en investissement et nécessite des trai-
Eau d’alimentation
tements préalables sévères pour supprimer les risques de
Oxygène Fer Cuivre
Dureté COT
Matière pH
corrosion, d’encrassement et de développement bactérien.
totale non
Pression dissous total total huileuse à 25 °C
(CaCO3) volatil
de service Le circuit semi-ouvert (figure 7) est le plus utilisé car il
(mesuré avant
(bar) l’addition du
réducteur d’oxygène)
combine un investissement relativement réduit, une
mg/l mg/l mg/l mg/l mg/l mg/l plus grande flexibilité, des risques de corrosion plus
0 - 20,7 0,04 0,1 0,05 0,3 1 1 7,5 - 10,0 faibles et moins de maintenance. Il nécessite cependant
20,8 - 31,0 0,04 0,05 0,025 0,3 1 1 7,5 - 10,0 les traitements classiques sur l’eau d’appoint, la
31,1 - 41,4 0,007 0,03 0,02 0,2 0,5 0,5 7,5 - 10,0
concentration des impuretés augmentant dans le circuit
41,5 - 51,7 0,007 0,025 0,02 0,2 0,5 0,5 7,5 - 10,0
51,8 - 62,1 0,007 0,02 0,015 0,1 0,5 0,5 7,5 - 10,0
proportionnellement aux pertes par évaporation.
62,2 - 68,9 0,007 0,02 0,015 0,05 0,2 0,2 8,5 - 9,5
69,0 - 103,4 0,007 0,01 0,01 non spécifiée 0,2 0,2 9,0 - 9,6 Fig. 7 - Circuit de refroidissement à circulation semi-ouverte
103,5 - 137,9 0,007 0,01 0,01 non spécifiée 0,2 0,2 9,0 - 9,6

Source : Apave
Eau Échange
Pour permettre le bon fonctionnement, la durabilité et d’appoint avec le fluide
Process
l’efficacité de l’unité de génération et du réseau vapeur,
certains composants de l’eau doivent être éliminés ou
Tour de
voir leur concentration limitée. Il existe un grand réfrigération Pompe
nombre de traitements permettant de les éliminer mais
ils ne seront pas détaillés ici. Source : IFP School
le point sur
L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage

Les eaux issues du dessaleur et les condensats de L’eau issue du vapocraquage est davantage une eau "pétro-
vapeurs issues des procédés de raffinage chimique" qu’une eau de raffinage, même si plusieurs raffi-
neries sont équipées de vapocraqueurs. L’eau est utilisée
Le dessaleur permet de limiter la teneur en sels (moins
afin de baisser la pression partielle d’hydrocarbures et
de 1 à 10 mg/l) du pétrole brut avant sa distillation afin
favoriser thermodynamiquement le craquage. Elle évite
de protéger les équipements contre la corrosion.
également la formation de coke. Les volumes d’eau repré-
Il s’agit d’un lavage à l’eau. Le dessaleur est souvent
sentent entre 15 et 35 % de la charge d’hydrocarbures.
alimenté par des eaux recyclées comme les condensats
acides des unités de craquage après stripping de Les condensats de réchauffage des produits sont
l’ammoniac et de l’H2S. Cela permet d’économiser de pollués quand ils sont mis accidentellement en contact
l’eau douce et minimise les débits rejetés. avec des hydrocarbures. La présence en produits orga-
niques, même en faibles teneurs, nécessite un traitement
Ces condensats proviennent de la condensation de préalable avant leur recyclage dans la chaudière.
vapeurs qui ont été en contact avec des hydrocarbures
et ont principalement les origines suivantes : La section de traitement des "eaux de procédés" est
alimentée par les condensats de vapeur ayant eu un contact
■ la distillation,
direct avec les hydrocarbures, mais aussi les eaux récupé-
■ le FCC, l’hydrocraquage et l’hydrodésulfuration,
rées au niveau du ballon de torche, les soudes usées et les
■ le vapocraquage, eaux de lavage des échangeurs et des aéro-réfrigérants. Ces
■ le réchauffage des produits. eaux sont généralement d’abord strippées à la vapeur afin
d’éliminer l’H2S et dans certains cas le NH3. Ensuite, elles
Les eaux de condensation des vapeurs d’entraînement
sont envoyées comme eau de lavage dans les dessaleurs
ou de dilution des produits distillés (distillation atmo-
d’unités de distillation atmosphérique (figure 8), ce qui per-
sphérique DA et sous vide DSV) représentent entre 2,5
met d’abattre la teneur en phénol de l’eau. Les eaux sont
et 4 % de la charge et sont relativement peu polluées
alors envoyées vers la station de traitement proprement dite.
(tableau 4).
À la sortie du décanteur, les eaux sont strippées par de l’air.
Tableau 4 Les sulfures sont éliminés sous forme d’H2S qui, après
Composition en mg/l d’eaux condensées de procédés séparation, est dirigé vers un incinérateur.
DA DSV FCC HDS GO Vapocraquage Les eaux sont ensuite envoyées dans un décanteur/
% volumique floculateur où l’on injecte de la chaux pour floculation. Les
de la charge 2,5-3,5 3-4 6-12 3-6 15-35
boues minérales produites sont extraites et envoyées au
pH 6-7 6-7 8-9,5 5-6 6-8,5
traitement des boues. La dernière étape est un traitement
HS-, RSH 20-200 10-50 500-3 000 3 000-5 000 10-20
biologique : des bactéries utilisent l’oxygène dissous pour
CI- 5-100 5-50 10-50 10-30 10-30
CN-
transformer le carbone de la matière organique (DCO et
- - 5-200 5-10 -
NH4+ 10-60 5-30 300-3 000 1 500-3 000 Traces
DBO55 ) en CO2.
Phénols 10-30 5-10 80-300 10-20 20-30
Fig. 8 - Opérations de traitement des eaux de procédés et des eaux
HC 30-60 5-20 5-60 5-20 30-50 résiduaires.
CH3CO2H/CH3CHO - - - - 50-100
Section Bassin
eaux non d’observation
huileuses
Source : P. Leprince, "Le raffinage du pétrole", Éd. Technip, 2006
Bassin
d’orage
Les condensats les plus pollués proviennent des opéra- (~~ 5 000 m3)

tions de raffinage. Dans le procédé de craquage ou FCC, on Section


Décanteur API
• HC vers slops C
A
eau huileuse • Boues Rejet total
utilise de la vapeur d’injection, d’entraînement et d’aéra- Coagulant
N
A
tion. Les produits lourds et visqueux traités sont Floculant
Flottateur
L

souvent riches en soufre, lequel se retrouve hydrogéné et


Strippeur Dessaleur
entraîné par la vapeur sous forme d’H2S. Une deuxième
source d’eau polluée est l’eau de lavage de tête des Section eaux
de procédés Coagulant/Floculant
H2S04
colonnes, qui vise à limiter le dépôt de sels de sulfure Neutralisation Traitement
Décanteur strippage Flottateur biologique
d’ammonium. Dans les procédés d’hydrodésulfuration, le
soufre est converti en H2S et mercaptans et les composés
Sources : Total, IFP School
azotés en ammoniac. Par ailleurs, l’eau contient égale-
ment des phénols issus des réactions. Ces condensats
(5) DCO : demande chimique en oxygène
représentent entre 6 et 12 % de la charge d’hydrocarbures. DBO5 : demande biochimique en oxygène après 5 jours
le point sur
L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage

Dans le cas particulier de la production de carburants de surface et décantées dans le fond, qui sont extraites
synthèse à partir de gaz naturel, de charbon et demain de régulièrement et envoyées au traitement des boues.
biomasse, l’eau est à la fois utilisée et produite. Elle peut
Fig. 9 - Exemple de flottateur de raffinerie
représenter jusqu’à 1 000 litres par tonne de charge
traitée (utilisation) mais aussi par tonne d’hydrocarbures
produits (production). L’eau est nécessaire dans la gazéifi-
cation pour obtenir du gaz de synthèse (CO et H2) et pour
la réaction de water gas shift qui permet de produire de
l’hydrogène à partir du CO. L’eau est aussi un produit de la
réaction de Fischer-Tropsch qui transforme le gaz de syn-
thèse en hydrocarbures.
Dans ces procédés, l’eau est donc à la fois utilisée et
produite, ce qui accentue la nécessité d’optimiser son
recyclage pour diminuer les rejets. Cette eau est sou-
mise à des traitements analogues à celle de raffinerie.
Les traitements chimiques ou biologiques dépendent de
la nature de son recyclage ou de la réglementation de
son rejet (tableau 5).
Sources : Total, IFP School
Les effluents généraux ou eaux résiduaires
Dans les eaux résiduaires on distingue les eaux huileuses Les normes de rejets
et non huileuses. Les eaux non huileuses comprennent Les normes concernant les rejets des raffineries varient
les purges des circuits de chaudière et de réfrigération, d’un pays à l’autre. En France, les raffineries sont sou-
les effluents neutralisés des chaînes de déminéralisa- mises à la législation sur l’eau, par l’intermédiaire de
tion, les eaux domestiques (douches, sanitaires, etc.), de l’arrêté du 2 février 1998 plusieurs fois complété.
laboratoire et toutes celles réputées "propres". Elles Depuis 2005, pour les raffineries neuves, cet arrêté
sont envoyées dans un bassin de contrôle permettant le impose un débit maximal de rejet d’eau dans le milieu
piégeage des hydrocarbures éventuels avant d’être reje- naturel qui dépend de la complexité des installations.
tées dans le milieu naturel. Un analyseur en continu de Ce débit varie de 100 litres à 800 litres par tonne de brut
traces d’hydrocarbures permet de dérouter ces eaux traité. Les flux polluants rapportés à la tonne de brut
vers la section huileuse en cas de pollution accidentelle raffiné sont également réglementés (tableau 5).
(figure 8).
Tableau 5
Les eaux huileuses correspondent aux eaux issues des
dallages des unités, aux eaux pluviales, aux eaux de Réglementations sur les flux polluants pour les raffineries neuves
(moyennes mensuelles)
lavage des sols et des capacités, aux fuites d’échan-
geurs. Ces dernières peuvent être une fraction impor- Catégorie de raffineries
1 2 3 4
Flux spécifique maximal autorisé
tante des rejets (> 50 l/t de brut). Les eaux huileuses
sont collectées et envoyées dans un décanteur. Un Débit d’eau (en m3/t) 0,1 0,2 0,4 0,8
MEST (en g/t) 2 5 10 15
"raclage de fond" permet de récupérer les boues qui
DCO (en g/t) 10 15 30 60
sont épaissies et déshydratées avant d’être mises en
DBO5 (en g/t) 5 5 10 15
décharge ou incinérées. Un "raclage de surface" permet Azote total (en g/t) 5 5 10 15
de recueillir les hydrocarbures qui sont dirigés vers des Hydrocarbures (en g/t) 0,1 0,25 0,5 2
bacs de "slop". L’eau clarifiée et débarrassée de la plus Phénols (en g/t) 0,01 0,05 0,05 0,1
grande partie des hydrocarbures et de matières en
suspension est alors dirigée vers le flottateur (figure 9). Sources : Ineris et JORF du 12 février 2005

Afin d’éliminer les hydrocarbures dissous et les particules


fines en suspension, des agents de coagulation (sels Les perspectives d’améliorations
d’aluminiums, de fer, etc.) et de floculation (polymères) Les quantités d’eau utilisées en raffinerie sont variables
sont utilisés pour former des corpuscules de taille suffi- et correspondent, dans l’ordre décroissant en volume,
sante pour décanter (les "flocs"). Le flottateur est aux appoints d’eau de réfrigération, de chaudière, de
équipé d’un système de raclage des boues flottantes en procédés et de dessalage (figure 10). Pour diminuer la
le point sur
L’ eau dans la production de carburants
Production pétrolière et raffinage
Fig. 10 - Répartition moyenne des consommations en eau Fig. 11 - Optimisation des circuits d’eaux de raffinerie, vers un rejet
d’une raffinerie proche de zéro

6%
4% SU
Adoucissement Eau de process Dessaleur

25 % TDE

Eau de chaudière TDE


Déminéralisation
Eluât
Rejet
Eau de refroidissement
65 % TDE
Appoint dessaleurs Appoint chaudière
Eau de process, Appoint tours Eau huileuse
(pluie, drain, etc.)
laboratoires, sanitaires de réfrigération

Source : Techniques de l’ingénieur, G1150-9, 2009 Source : IFP school

consommation d’eau, il s’agit d’améliorer l’efficacité des la gestion de l’eau, le long de la chaîne de production
équipements et de chaque circuit, et enfin d’optimiser des carburants, est une nécessité.
l’implantation globale des réseaux d’eau de la raffinerie, Sur les champs pétroliers, les eaux de production sont
son traitement et son recyclage. Sur le réseau vapeur, davantage perçues comme une ressource plutôt que
l’investissement d’équipement à haut rendement comme un sous-produit de la production du pétrole. La
énergétique se traduira par moins d’apport énergétique et gestion des eaux de production est devenue une compo-
par conséquent moins de vapeur. L’élimination poussée sante à part entière de l’IOR pour un développement
des impuretés permet aussi d’optimiser le pouvoir durable et une meilleure rentabilité des champs. Dans un
caloporteur de l’eau. Par définition, le circuit à recycle en
souci de protection de l’environnement et d’économie de
boucle fermé est le plus économe en eau. La qualité du
l’eau, ces programmes visent à augmenter le pourcentage
traitement de l’eau d’appoint a une importance
de recyclage et à favoriser la réutilisation de l’eau.
primordiale. Le recyclage des eaux résiduaires après
traitement est, par exemple, une solution conduisant, en Dans le secteur du raffinage, le respect de l’environnement
théorie, vers un rejet proche de zéro (figure 11). par la diminution de la consommation d’eau et l’amélio-
ration de la qualité des rejets dans le milieu naturel
sont déjà largement pris en compte. Même le rejet
Conclusion proche de zéro est un objectif possible car les solutions
technologiques sont déjà disponibles. Il dépend pour
Pendant la phase de transition énergétique, les hydro- une grande part des normes imposées par le législateur
carbures continueront à assurer une bonne partie de et des coûts d’investissement et de fonctionnement
l’approvisionnement énergétique, notamment pour les nécessaires.
besoins du secteur des transports. Dans un contexte de Lahcen Nabzar – [email protected]
changement climatique, de fortes préoccupations envi- Jean-Luc Duplan – [email protected]
ronnementales et de pression sur la ressource en eau, Manuscrit remis en décembre 2010

IFP Energies nouvelles Établissement de Lyon


1 et 4, avenue de Bois-Préau Rond-point de l’échangeur de Solaize
92852 Rueil-Malmaison Cedex – France BP 3 – 69360 Solaize – France
Tél. : + 33 1 47 52 60 00 – Fax : + 33 1 47 52 70 00 Tél. : + 33 4 37 70 20 20

www.ifpenergiesnouvelles.fr
a look at

Water in fuel production


Oil production and refining

Water plays a vital role in the production of fuels. Against a background of extremely high
pressure to do with the need to protect the environment, better manage energy use and
operate in a socially responsible manner – as well as the need to protect water as a
resource and reduce greenhouse gas emissions, water management has become a major
issue for the oil industry. These issues have all more or less been factored into the
integrated water management programmes which have been introduced both in oil
production and oil refining. These programmes have been designed to keep waste and
emissions to a minimum, and to reduce the quantities of water required.

Water and energy are intimately connected in a complex It would appear that trying to save these two resources
relationship of production/consumption. The emergence and adopting a sensible approach to using them are vital
of these concerns to do with the environment and the for sustainable economic, social and ecologically-
water stress that has been triggered by climate change friendly development. In this interdependency relation-
have placed the question of this interdependency at the ship, water looks increasingly to be the resource that is
very heart of debate on the international stage. Indeed, vital to protect. Indeed, there may be alternatives which
increase in energy demand will inevitably go hand-in- can be used instead of oil… but there are none for water.
hand with an increase in demand for water, as is shown As far as hydrocarbons are concerned, they impact on
in Figure 1. water availability in two ways. First of all, producing them
requires a great deal of water. And then actually using
Fig. 1 - Global trend in energy/water demand
them contributes to the planet’s water stress through
20,000 3,000 CO2 emissions (the final stage of their combustion) and
exacerbates global warming. Managing water within the
2,500 context of the fuel production chain, from extracting
15,000 hydrocarbons through to refining them, has therefore
Energy demand (Mtoe)

Water demand (km3)

2,000 become a major issue for the petroleum industry.

10,000 1,500 Water and the production of hydrocarbons

1,000
Water plays a vital role in production
5,000
Energy demand
Water demand 500 But what is it used for?
Forecast
Very few people associate producing hydrocarbons with
0 0
using massive quantities of water. Actually, water is
1965 1975 1985 1995 2005 2015 2025
already initially present with oil within the reservoirs
Source: A. Maheu, McGill Univ., Nov. 2009 (formation water). Water is used for drilling, hydraulic
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

fracturing, completion and well treatment. It is one of increasing hydrocarbon production will result in a
the most commonly used liquids for being injected into dramatic increase in water demand. According to the
the reservoirs through specific wells (injection wells) for World Energy Council (Water for Energy, September
oil production support. This is done during so-called 2010), the share of oil used in meeting the world’s
"secondary" recovery in order to compensate for the energy requirements should fall between now and
drop in pressure inside the reservoir after it has started 2050, but its share in the water consumption for
production. It is also used to improve the efficiency of oil energy production is set to increase (by 10 to 18%).
displacement and extraction (waterflooding, Enhanced
Oil Recovery (EOR)). What sources and what treatment?

Growing needs Water used to produce energy comes from different


sources, depending on location, availability and require-
According to the International Energy Agency1, global
ments. These include:
energy demand is set to increase by 0.7 to 1.4%/year
■ seawater (for offshore energy production, in particular),
between 2008 and 2035 depending on various different
scenarios, and hydrocarbons will remain a key feature of ■ water from rivers and estuaries,
energy consumption, even though the percentage of ■ water from aquifers,
energy requirements for which they are used will fall. ■ wastewater in certain cases (domestic and industrial).
Currently, 70% of world production is satisfied by oil
fields that started production around 20 years ago The most striking example is in Saudi Arabia, where
(mature fields) and whose recovery factor does not approximately 106 m3 of seawater is treated and trans-
exceed 35% after secondary recovery. Apart from explo- ported over some 300 to 400 km to be injected into the
ration/production in difficult environments (deep off- Ghawar oilfield!
shore, reservoirs at great depths, the Arctic), there are
No matter where it comes from, water used for injection
mainly two other possibilities for satisfying the world’s
is first treated, and then conditioned in order to meet
energy demand:
quality requirements. These quality requirements
■ producing so-called "unconventional" reserves: extra-
depend on the type of reservoir into which the water is
heavy, sand and tar sands, shale gas, gas which is
to be injected, the fluids which are already present and
trapped in highly impermeable rock (tight gas), natu-
the conditions under which the oil is being extracted.
ral gas extracted from coal (CBM) (see the Panorama
article "Unconventional gas and water"), In most cases, the water must be filtered and sterilised,
■ increasing the recovery factor of mature fields using and oxygen and any additives (anti-corrosion, anti-
"tertiary" recovery techniques (EOR). Improving these bacteria, anti-scaling, etc.) must be removed from it. In
recovery rates by 1% would produce enough oil to certain circumstances, particularly in order to remedy
satisfy the needs of two years of global consumption. excessive incompatibility between injection and forma-
tion water, specific treatments such as desulphation or
Very high quantities of water are required for both these
options. In the case of the first, regarding shale gas, for even desalination may be required.
example, 10 to 15,000 m3 of water/well are needed to The aim is to end up with water of a sufficient quality to
fracture the rock – that is 1 to 2 l of water per barrel of meet the main requirement of improving oil recovery,
oil equivalent (l/boe) (see the Panorama article while at the same time maintaining the quality of the
"Unconventional gas and water"). For EOR methods, be wells, the reservoir and the equipment used (preventing
they thermal (involving for example the injection of corrosion).
steam), or chemical (involving additives (alkalines, sur-
factants or polymers) mixed into the water to increase The water is produced with the hydrocarbons:
the efficiency of displacing and sweeping the oil into the production water
reservoirs), requirements can vary between several
hundred and several dozen thousand litres of water per Sources
barrel of oil equivalent extracted, depending on the
maturity of the field and the process (800 l for steam Most of the water that is injected for the purposes of
injection, 5,000 for CO 2-EOR and up to 48,000 for production is normally produced with the hydrocarbons.
micellar processes (micellar-polymer)). In all cases, Indeed, throughout the life of a well, the Water-Oil Ratio
(WOR), or the share of water in the fluid that is produced
(1) World Energy Outlook 2010 (Water Cut), continues to grow (Figure 2).
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining
Fig. 2 - Typical changes in production flow rates and in the Water Cut Fig. 3 - Water-Oil Ratio by region
throughout the lifetime of a conventional hydrocarbon producing well
Canada
250,000 100

90 United
States

Water-Oil Ratio, Water Cut (%)


200,000 80
Oman
Daily production (barrels)

70
Kuwait
150,000 60
50 Norway

100,000 40
Saudi
30 Arabia
Oil production
Water production
United
50,000 20 Arab
Water Cut Emirates
10 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Water-Oil Ratios
0 0
Source: Z. Khatib, SPE DL 2009-2010
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1971
1982
1973
1984
1975
1986
1977
1988
1979
1990
1971
1992
1973
1994
1975
1996
1977
1998
1979
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007

Quality
Source: Global Energy Systems oilfield database
Production water has usually spent relatively long peri-
Because water is immiscible with oil and naturally more ods of time in reservoirs, in which it was in contact with
mobile, this phenomenon is inevitable and partly oil, gas and rock. Its quality, like its quantity, depends on
explains the modest recovery factor after secondary its source. It can vary significantly depending on region,
recovery indicated above. Water breakthrough and flow the geology of the formation, the types of fluids involved,
rate depend on the recovery process used, the nature of the recovery process used, the operating conditions and
the reservoir and how it is managed. Other sources can on how the wells and reservoir are managed. Pressures
be added, such as leaks in the wells, fractures between and flow rates can vary considerably in the vicinity of the
injectors and producers, or water that comes from producer well, disturbing the physicochemical equilibria
underlying water layers through fractures or the forma- prevailing within the reservoir. This in turn has a direct
impact on the composition of the produced waters. Most
tion of water cones.
often, water is produced in the form of a water emulsion
in the oil. This needs to be separated from the hydrocar-
Volumes
bons. Various physicochemical processes are used to
Producing hydrocarbons therefore involves producing carry out this separation, which usually involve additives
large quantities of water. On average, at global level, 3 to being mixed into the water. Most of these additives
5 barrels of water are produced with every barrel of oil. remain in the water after separation.
And in certain mature regions, this figure can be as high Typically, production water may therefore contain:
as 10 to 14! (Figure 3). So in terms of sheer volume, ■ suspended particles (TSS):
more water is produced than any other fluid by the
– minerals: clays, silica, various calcium and sulphate
petroleum industry! mineral precipitates, iron precipitates in particular,
According to a study carried out by IFP Energies nouvelles, bacterial corrosion residue, such as ferrous sul-
an estimated 250 millions of barrels per day (Mb/d) were phide, etc.,
produced in 2008. This figure is set to exceed 300 Mb/d by – organic: residual emulsions, bacteria, asphaltene,
2020, i.e. an increase of 20%. It is thought that this will etc.
mainly be due to offshore activities. These fields are cur- ■ various types of dissolved salts (TDS),
rently less mature, and the water production associated ■ heavy and radioactive metals,
with them will increase by more than 50%. ■ dissolved organic products:

The water produced is of very low quality and requires – hydrocarbons, especially: BTEX2, PAH3, phenols and
relatively sophisticated treatment. How extensive, and naphthalenes,
thus expensive, this treatment depends on the intended
(2) BTEX: benzene, toluene, ethylbenzene, xylene
use for the water. (3) PAH: polycyclic aromatic hydrocarbons
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

– additives used to manage wells, for production Management options


(drilling, completion, fracturing, well treatment), for
The following are the four main types of management
conditioning the injection water and for separation,
options, in order of priority:
– additives used for EOR: alkalines, surfactants, poly- ■ reducing volumes,
mers, bacteria (microbial Enhanced Oil Recovery),
■ recycling: reinjecting water for production require-
etc.
ments and using it on or off-site,
■ bacteria and waste from bacterial activity (biofilm, ■ reinjecting water into the subsurface to store it,
ferrous sulphide, etc.), recharging the water tables, disposal, etc.,
■ dissolved gases (CO2, O2, H2S, etc.). ■ discharging it.

Production water is therefore corrosive, unstable and Table 1 shows the possible techniques and uses for
oily (it contains emulsions and dissolved oil). It also these different options.
contains suspended particles ranging from less than
1 micron to 1 mm in size; it is also biologically active and In most of the production water management pro-
toxic (it contains heavy metals, radioactivity, chemicals), grammes implemented by oil companies, reinjecting the
and its salinity can reach saturation. water for production requirements (Produced Water
Reinjection (PWRI)) is seen as the default option.
Production water management: a necessity On land, most production water (60% of the total volume)
Production water was long considered as an inconve- is already reinjected (PWRI) and this trend looks set to
nient by-product. On land, once it has been treated continue. On offshore platforms, on the other hand, most
using methods that are more or less sophisticated production water nowadays is treated and then pumped
depending on its intended destination, the water is back into the sea (80 to 90% of the total volume), with
either pumped out into rivers or domestic wastewater PWRI only in operation at a few platforms. In the future,
networks, or treated by evaporation in settling tanks, or however, PWRI should be practised more frequently in
injected into a subsurface formation after basic treat- order to cater for the strong increase in water being pro-
ment. On offshore platforms, water is either treated and duced that is forecast between now and 2020, whereas the
then pumped back into the sea, or transported back to quantities being discharged into the sea should stabilise.
facilities on land to be treated. If practising PWRI can support production and means that
the constraints on the levels of treatment relative to those
This attitude to production water changed completely set by discharge standards can be relaxed, it also has the
around 10 years ago: production water is now seen benefit of having practically no impact on the environment.
more as a resource than as a by-product. Managing it
has become a major issue for oilfield operators and a Table 1
key component of overall production costs. There are Possible uses according to management options
three main reasons for this:
Option Possible techniques/Uses
■ concerns associated with climate change and the
Reduce the amount of water that gets into the wells (PVE),
need to save water, Reducing quantities downhole oil/water separation (DOWS, DGWS),
subsurface separation
■ the quantities to be treated are growing continuously,
Recycling: reinjecting water for production requirements
Recycling
■ and environmental regulations are increasingly strict and using it on or off-site: PWRI-WF (waterflooding), PWRI-PS
(pressure support) and PWRI-EOR, steam for SAGD
and are being applied to more and more areas. As yet,
On-site Drilling (WBM), completion, cleaning, cooling,
there is no international standard: each country or fracturing, domestic
Reusing
group of countries has its own standards. In the OSPAR Off-site Agriculture, leisure activities, drinking water, etc.
region4 for example, the goal is to reach ZHD (Zero Reinjection into
Storage, recharging water tables, disposal
Harm Discharge) by 2020. In Brazil, resolution 393 of the subsoil
Discharge Ocean, rivers, evaporation
the Coselho Nacional do Meio Ambiente (2007) sets the
maximum amount of oil that offshore platforms can Source: IFP Energies nouvelles
discharge into the sea at 42 mg/l per day.
However, although reinjecting production water is an
Most oil companies have therefore implemented ambi- attractive option from both an economical and an environ-
tious production water management programmes. mental perspective, it involves many difficulties, including:
■ fears regarding the severe losses of injectivity to
(4) The region covered by the Convention for the Protection of the Marine Environment of the North-East
Atlantic or "OSPAR" Convention (OSlo PARis) which it can give rise,
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

■ risks of mineral scaling and formation of H2S (sour- technical-economical standpoint, the quality of the water
ing) by bacteria, at the end of the separation process will also have to be
■ management and of fracture initiation, propagation factored in. Indeed, the efficiency and cost of the subse-
and confinement. Indeed, it is acknowledged that quent water treatment phase is greatly dependent on the
whether or not a PWRI operation is successful is quality of this feed water. Other considerations involved in
often dependent on whether there are any fractures, the choice and design of the treatment process are flow
the propagation of which must be controlled, espe- rate and the targeted water quality. The processes used to
cially to avoid the risk of water arriving prematurely treat the water must therefore be increasingly adapted to
in the production well, the identified use or uses for which the water is intended.
■ on offshore platforms, the quantity and quality of As far as reinjection is concerned, specifications about the
water constitute bottlenecks, given the limited quality of the water are determined by the properties of
amount of space available for treatment facilities. In the well, the reservoir and the fluids already present, and
this regard, innovation is required so that more com- the flow regime under which the injection is operated
pact and efficient equipment can be designed. (matrix or fractured).

Towards Integrated Water Management (IWM) 2 - Well aspects: injectivity and productivity
In a context in which there is a great deal of pressure to One of the major fears associated with PWRI is a loss in
safeguard the environment and be socially responsible,
injectivity as a result of the production water’s clogging
water as a resource has to be protected and CO2 emis-
capacity and its tendency to lead to souring (the forma-
sions have to be kept to a minimum. Therefore, manag-
tion of H2S by bacteria) in the wellbore. Specifications for
ing production water in oilfields is increasingly seen as
the water quality required should be indicated so as to
an integral part of modern IOR (Improved Oil Recovery)
approach, which seeks to optimise production by com- keep treatment costs to a minimum while enabling
bining the advanced methods used in EOR with better acceptable levels of injectivity over the long-term. In the
reservoir and well management. Within this framework, event of severe losses being forecast, methods for
production water management is tackled using an inte- restoring injectivity need to be developed. The corrosive
grated approach (Figure 4) which takes the whole cycle nature of production water should also be taken into
into account and is carried out at three levels: account when choosing the well completion type and
equipment.
Fig. 4 - Water cycle and Integrated Management (IWM)

Other uses
3 - Reservoir aspects: optimising waterflooding
To develop
Water source
Make-up water Surface The aim here is to make the most efficient possible use
Reuse
on-site of water in oil recovery, which involves a good displace-
To reduce "Surface" Facilities Management ment and sweep efficiencies. With reinjection, the
Separation, treatment To protect
1 impact of geomechanical factors is particularly impor-
Energy
Environment tant, especially since the majority of reservoirs which
2 Well Management are subjected to conventional waterflooding are likely to
Injectivity/productivity:
WI+PWR Well scale, emulsions, Well WSO be already fractured.
injector particles, corrosion, producer
sand management, etc.
In this integrated management scenario, the quality of
Reservoir the water is seen as the central element. Managing,
optimising and monitoring it are all key factors in the
Reservoir Management 3
sweep, conformance, souring, success of the operation.
out-of-target, fracture propagation
and confinement, etc.
Outlook: challenges and opportunities
Source: IFP Energies nouvelles If chemical EOR is to be further developed, using pro-
duction water for these purposes seems imperative.
1 - Surface aspects: separation and treatment One of the major challenges of the future will involve the
Up until now, ensuring the high quality of the hydrocarbons impact of EOR additives (surfactants, polymers, etc.) on
has always been the main aim of separation. From now the aspects discussed above, particularly aspects 1 and
on, and in order to optimise the whole water cycle from a 2: separation, treatment and injectivity.
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

On the basis of past and current experiments with PWRI, the hydrocarbons in the various refining plants,
industry professionals are forecasting that this could ■ water used in the desalter to reduce the salt content
become the only economically viable water manage- of crude oil before distillation,
ment method insofar as it has no impact on the environ- ■ water recovered from steam condensation that has
ment. Currently, recycling rates rarely exceed 85%. come into contact with hydrocarbons during the refin-
Although 100% PWRI is difficult to achieve, oilfield oper- ing processes,
ators are able to get close to it by implementing IOR
■ wastewater resulting from the refinery’s various
with IWM.
aqueous effluents,
And it is also worth pointing out that progress being made ■ drinking water to which the network is not connected.
in oilfield water management strategies that are less
harmful to the environment (holistic approach) also gen- Untreated water
erates a number of technical, technological and commer-
cial opportunities: the development of new processes and Regardless of its origin, water entering the refinery is
methodologies, products (which are more efficient at low referred to as "untreated water". It contains minerals
doses and do not harm the environment), software and and dissolved gases, as well as suspended particles.
facilities (which are less compact and more efficient). Untreated water undergoes several treatments before
being distributed throughout the rest of the refinery in
order to reduce its mineral and organic content, and to
Water used in refining filter out its suspended particles.
The first treatment is a rough filtering, a screening opera-
Oil refining sector is also seeking to make improve-
tion which is carried out in the pumping well. Coagulation
ments to the way in which water is managed. Real
and flocculation processes are then carried out in order to
progress has already been made over the last few years
remove the water’s very small particles and sediment. The
– the average water consumption of a refinery has fallen
particles obtained once they have coalesced conglomerate
from several m3 per tonne of crude oil in the 1980s, to
to form larger particles known as flocs, which then settle.
200 to 800 l per tonne.
The water is then continuously filtered and the residue
Refineries still require significant quantities of water. extracted is sent for sludge treatment.
The water need is vital for processing plants to be able
to transform oil into fuel. Most often, water is taken Water for boilers
from natural environments: underground water, canals,
Steam has a number of applications in a refinery that
lakes... or even partly from the sea.
make it essential. It is used for heat transfer and tracing
As far as a refinery’s water networks are concerned, and lines, it is the driving power for various pieces of equip-
how water is treated before being discharged, water is ment (pumps, compressors, etc.), it is used to generate
divided into the following categories (Figure 5): electricity, to empty certain pieces of equipment and for
stripping in certain processes.
Fig. 5 - Example of a refinery being supplied with 8 to 10 Mt untreated
water.year-1
Table 2
100-200 m3.h-1 Blow-down
Boilers
Typical pressures and temperatures for different steam types
(demineralised
water)
Typical pressure Typical temperature
50-100 m3.h-1 50-100 m3.h-1 Steam type Type of use
Desalter (depend on the (depend on the
400-1,000 m3.h-1 (fresh water) 200-600 m3.h-1
type of installation) type of installation)
Untreated water 50-100 m3.h-1 Process + 150-200 m3.h-1 Discharge
(fresh or deminer- service HHP Superheated hight > 45 bar ~ 350 to 400°C Power generation
pressure steam
alised water)
200-600 m3.h-1 Cooling Blow-down Heat exchange
Hight pressure 45 bar 257°C
Steam make-up 90-100 m3.h-1 HP Turbine
steam
Reboiling
Source: Technical memorandum on water, Degrémont-Suez, 2005 Heat exchange
MP Medium pressure Turbine
■ untreated water which is used to meet all of the refin- steam
35 bar 242°C
Steam ventilation
Stripping process
ery’s water requirements,
Heat exchange
■ demineralised water which is used to power all the LP Low pressure steam < 5 bar 152°C Steam tracing lines
Emptying
boilers,
■ refrigeration water used for cooling and condensing Source: Saipem
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

Steam is generated inside the refinery’s boilers in a In order for a generation plant and steam network to
superheated high-pressure form. It is then divided into operate properly and efficiently over a long period of
several types for various applications (Table 2). time, certain components found in water must be elimi-
The Boiler Feed Water network (BFW) is a semi-closed cir- nated or have their concentration levels reduced. There
cuit (Figure 6). The water is made up of condensates (steam are many possible treatment options for eliminating
recycling), and make-up water which is injected to make up them, but they will not be detailed here.
for any wastage in the circuit. This wastage is caused by
steam which has been polluted by a process fluid. It cannot Cooling water
be recycled directly and in most cases must be sent to a
A plant can be cooled in a number of different ways:
water treatment system before it can be discharged.
■ using an open circuit: the water absorbs surplus heat
Fig. 6 - Boiler water network in a heat exchanger and is released back into the nat-
To process unit
ural environment close to where it was taken from. Its
BFW To treatment
or equipment
with contamination contaminate water temperature will have been increased by anything
ranging from just a few degrees to about ten degrees,
Make-up of DW BFW
demineralised Boiler To power
■ using a semi-open circuit: the water exits a heat
water generation
Condensation
exchanger and is then sent to a cooling tower (gener-
unit
ally a wet evaporative cooling tower) where a weak
To site equipment
proportion of the flow circulating within the cooling
(turbine, tracing,
exchangers) without
circuit evaporates and evacuates the heat out into the
contaminant
atmosphere. In order to compensate for any wastage,
Condensates make-up water is required, the volume of which will
depend on the type of cooling tower. This type of cir-
Source: IFP School cuit can absorb between 6 and 10°C,
Steam has a very high caloric power and thermal capacity, ■ using a closed circuit: a predetermined and constant
which makes it able to absorb and release heat very volume of water is used to eliminate the heat of pro-
effectively. The presence of any impurities can reduce cess fluids. The water is cooled by a series of water
this capacity significantly, negatively affecting the steam cooling towers. This type of circuit can absorb
network’s efficiency. Corrosion, foaming, scaling and between 10 and 16°C.
furring, etc., are all inconveniences that must be taken
Open circuit systems are increasingly rare because of
into account. In practice, the maximum concentration
for these impurities depends on the type of boiler and environmental and economic factors. In order to comply
the conditions in which it is operating (Table 3). with regulations, the discharge temperature must be
lower than 30°C with a maximum variance of less than
Table 3 15°C with the natural environment into which it is
Maximum recommended concentrations released. This thermal constraint limits heat exchange
for boiler water (<100 bar) and means that high water flow rates are required (up to
Feed water
several dozen m3 per tonne of crude oil that is refined).

Dissolved Total Total Total Non- Oily


Although by definition a closed circuit uses very little
pH
volatile matter
Operating oxygen Iron Copper Hardness
TOC
at 25°C water, initial investment costs are relatively high, and
pressure
(bar)
(measured before rigorous treatment is required beforehand in order to
the oxygen reducing
agent is added) eliminate any risks of corrosion, clogging or bacteria
mg/l mg/l mg/l mg/l mg/l mg/l
development.
0 - 20.7 0.04 0.1 0.05 0.3 1 1 7.5 - 10.0
20.8 - 31.0 0.04 0.05 0.025 0.3 1 1 7.5 - 10.0 The semi-open circuit illustrated in Figure 7 is the most
31.1 - 41.4 0.007 0.03 0.02 0.2 0.5 0.5 7.5 - 10.0
commonly used, since it involves relatively low invest-
41.5 - 51.7 0.007 0.025 0.02 0.2 0.5 0.5 7.5 - 10.0
51.8 - 62.1 0.007 0.02 0.015 0.1 0.5 0.5 7.5 - 10.0 ment costs, runs a lower risk of corrosion and requires
62.2 - 68.9 0.007 0.02 0.015 0.05 0.2 0.2 8.5 - 9.5 less maintenance. But it does require conventional
69.0 - 103.4 0.007 0.01 0.01 not specified 0.2 0.2 9.0 - 9.6 treatments for the make-up water – concentrations of
103.5 - 137.9 0.007 0.01 0.01 not specified 0.2 0.2 9.0 - 9.6
impurities build up within the circuit in proportion to
Source: APAVE wastage through evaporation.
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining
Fig. 7 - Semi-open cooling circuit injection, carrier and aeration steams are used. Heavy
and viscous products that are processed are often rich
in sulphur which is hydrogenated and carried by steam
Make-up Exchange with
as H2S. A second source of polluted water is water used
water the fluid
Process
to wash the column heads in order to reduce scaling
from ammonium sulphate salts. In hydrodesulphurisa-
tion processes, sulphur is converted into H2S and mer-
Cooling tower Pump captans, and nitrogen compounds into ammonia. The
water also contains phenols as a result of various
Source: IFP School chemical reactions. These condensates account for
between 6 and 12% of the hydrocarbons.
Water from desalters and condensed steam from
the refinery processes The water that is produced by steam cracking is more of
a "petrochemical" water than a refinery water, even
A desalter can reduce the salt content (less than 1 to though several refineries are fitted with steam cracking
10 mg/l) of crude oil before distillation so as to protect plants. The water is used to lower the hydrocarbons’
the machinery against corrosion. It involves water wash- partial pressure and thermodynamically favours crack-
ing. Desalters are often fed by recycled water, such as ing. It also avoids the formation of coke. This water
acid condensates from cracking units once the H2S and accounts for between 15 and 35% of the hydrocarbons.
ammonia have been stripped out. This way, freshwater
can be saved and the discharge flow can be kept to a The heating condensates from products are polluted when
minimum. they accidentally come into contact with the hydrocarbons.
Even if only very small quantities of organic products are
These condensates come from steam condensation
present, the water has to be subjected to an initial treat-
which has come into contact with hydrocarbons. They
ment before being recycled in the boiler.
come mainly from the following sources:
■ distillation, The "process water" treatment section is fed by steam
■ fluid catalytic cracking, hydrocracking and hydrodesul-
condensates which have come into direct contact with
phurisation, hydrocarbons, as well as water that has been recovered
from the flare drum, worn soda and water used to wash
■ steam cracking,
the heat exchangers and cooling towers. This water is
■ heating products.
usually steam-stripped in order to remove the H2S and
Condensation water produced by carrier vapour or the — in certain cases — the NH3. It is then sent as washing
dilution of distilled products (atmospheric and vacuum water to the atmospheric distillation units’ desalters
distillation) account for between 2.5 and 4% of all water (Figure 8); this lowers the water’s phenol content. The
and is relatively unpolluted (Table 4). water is then sent to the actual treatment station.

Table 4
When it leaves the settling tank, the water is air-
stripped. Sulphur is removed in the form of H2S and is
Composition in mg/l of condensed process water
sent to an incinerator after separation.
AD VD FCC HDS GO Steam cracking
The water is then sent to a settling tank/flocculator
% volume
of the total
2.5-3.5 3-4 6-12 3-6 15-35 where lime is injected for flocculation. The mineral
pH 6-7 6-7 8-9,5 5-6 6-8.5 sludge produced is then extracted and sent to a sludge
HS-, RSH 20-200 10-50 500-3,000 3,000-5,000 10-20 treatment plant. The final stage is biological treatment:
CI- 5-100 5-50 10-50 10-30 10-30 bacteria use the dissolved oxygen to convert the carbon
CN- - - 5-200 5-10 - from the organic matter (COD and BOD55) into CO2.
NH4+ 10-60 5-30 300-3,000 1,500-3,000 Traces
Phenols 10-30 5-10 80-300 10-20 20-30 In the specific case of synthetic motor-fuel production
HC 30-60 5-20 5-60 5-20 30-50 from natural gas, coal and — in the future — biomass,
CH3CO2H/CH3CHO - - - - 50-100 water is both used and produced. It can account for as
much as 1,000 l per tonne of the total amount processed
Source: P. Leprince, "Le raffinage du pétrole" (refining petroleum), Ed. Technip, 2006 (use), as well as per tonne of hydrocarbons produced
The most polluted condensates are produced by refining
(5) DCO : demande chimique en oxygène
operations. During cracking or fluid catalytic cracking, DBO5 : demande biochimique en oxygène après 5 jours
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining

(production). Water is needed in gasification to obtain tanks. Once the water has been clarified and rid of most
the synthetic gas (CO and H2), and for the water gas shift of its hydrocarbons and suspended matter, it is sent to
reaction which produces hydrogen from CO. Water is the float (Figure 9).
also produced by the Fischer-Tropsch reaction which
Fig. 9 - Example of a refinery float
converts synthetic gas into hydrocarbons.

Fig. 8 - Treatment operations for process water and wastewater


Non-oily Observation
water basin
section
Storm
water basin
(~~ 5,000 m3)
C
Oily water • HC to slop tanks H
section API settling tank • Sludge Total discharge A
Coagulant N
N
Flocculating E
agent Float
L

Stripper Desalter

Process water Coagulant/


section H2S04 Flocculating agent

Settling tank Neutralisation Biological


Float treatment
stripping
Sources: Total, IFP School

Sources: Total, IFP School In order to eliminate dissolved hydrocarbons and any
fine suspended particles, coagulation (aluminium or fer-
In these processes, water is both used and produced –
rous salts, etc.) and flocculation agents (polymers) are
making it all the more necessary for its recycling to be
used in order to get them to coalesce into corpuscules
optimised so as to reduce waste. This water is subjected
that are large enough to settle (flocs). The float is fitted
to treatments that are similar to those used in a refin-
with a scraper for any sludge floating on the surface or
ery. The chemical and biological treatments depend on
that has settled at the bottom. This sludge is regularly
the way in which it is recycled and on how the discharge removed and sent to the sludge treatment plant.
of waste is regulated (Table 5).
Waste standards
General discharge or wastewater
Standards relating to refinery waste vary from country to
Wastewater is subdivided into oily water and non-oily country. In France, refineries are subject to legislation
water. Non-oily water includes water that has been drained with regard to water within the framework of the law of
from boiler and refrigeration circuits, neutralised effluent 2 February 1998, which has been amended several
from demineralisation chains, domestic water (from show- times. Since 2005, this law has required that all new
ers, toilets, etc.), water from laboratories and all other so- refineries pump out no more than a maximum flow rate
called "clean" water. This water is sent to a monitoring of water into the natural environment. This depends on
basin where any hydrocarbons can be trapped before it is the complexity of the installations. The flow rate varies
pumped out into the natural environment. If any accidental between 100 l to 800 l per tonne of water treated.
pollution occurs, an analyser which continuously looks out Pollutant flows quoted by tonne of refined water are
for any traces of hydrocarbons can reroute this water also subject to regulations (Table 5).
towards the oily water section (Figure 8).
Table 5
Oily water is water from the paving in the facilities, rain-
water, water that has been used to wash the floors and Pollutant flow regulations for new refineries (monthly averages)
containers, and water that has leaked from the Refinery category
1 2 3 4
Maximum authorised specific flow
exchangers. This water can account for a significant
Water flow rate (in m3/t) 0.1 0.2 0.4 0.8
proportion of the total amount discharged (> 50 l per
MSOM (in g/t) 2 5 10 15
tonne of untreated water). Oily water is collected and COD (in g/t) 10 15 30 60
sent to a settling tank. The bottom of the tank is scraped BOD5 (in g/t) 5 5 10 15
in order to recover any sludge which has thickened and Total nitrogen (in g/t) 5 5 10 15

become dehydrated. It is then dumped or incinerated. Hydrocarbons (in g/t) 0.1 0.25 0.5 2
Phenols (in g/t) 0.01 0.05 0.05 0.1
The surface of the water is also scraped in order to col-
lect any hydrocarbons. These are then sent to slop Sources: INERIS and JORF 12 February 2005
a look at
Water in fuel production
Oil production and refining
Fig. 10 - Average distribution of water consumption in a refinery Fig. 11 - Optimising refinery water circuits, towards zero discharge levels

6%
4% SU
Water softening Process water Desalter

25% Treatment

Boiler water Treatment


Demineralisation
Eluate
Discharge
Cooling water
65% Treatment
Desalter make-up Boilermake-up
Process water, Cooling tower Oily water
(rain, drainage)
laboratories, toilets make-up

Source: Techniques and engineering, G1150-9, 2009 Source: IFP school

Outlook for improvement ments. Against a backdrop of climate change, a number


of other major environmental concerns and the
The quantities of water used in refineries are variable
and are made up of, in decreasing order of volume, increasing scarcity of water, water use throughout the
make-up water for refrigeration, heating, processes and fuel production chain needs to be managed.
desalination (Figure 10). In order to reduce water con- In oilfields, production water is now seen more as a
sumption, the efficiency of equipment and of each cir- resource than as a by-product of oil production.
cuit has to be improved, and the overall layout of the Production water management has become an aspect of
refinery’s water networks has to be optimised, together IOR in its own right, a vital practice in order to bring about
with how water is treated and recycled. sustainable development and secure greater profitability
As far as the steam network is concerned, investing in for the oilfields. These programmes seek to increase
high-energy efficiency equipment will result in a lower the percentage of water that is recycled and encourage
energy contribution and so less steam. Removing as its reuse, all in order to protect the environment and
many impurities as possible also makes it possible to save water.
optimise the water’s heat transmission power. By defini-
In the refining sector, water use is already being
tion, a closed loop recycle circuit uses less water. The
treatment quality of the make-up water is of crucial reduced and the quality of the water that is discharged
importance. Recycling wastewater once it has been is being improved so as to limit the impact that the
treated is a solution that can theoretically result in industry has on the environment. Even almost zero
nearly no water having to be discharged (Figure 11). discharge is a realistic target – the technology is
already available. It is dependent to a great extent on
the various standards imposed by lawmakers and on
Conclusion the investment and operations costs involved.

During the energy transition phase, hydrocarbons will Lahcen Nabzar – [email protected]
continue to account for a significant share of energy Jean-Luc Duplan – [email protected]
supply, particularly for the transport sector’s require- Final draft submitted in December 2010

IFP Energies nouvelles IFP Energies nouvelles-Lyon


1 et 4, avenue de Bois-Préau Rond-point de l’échangeur de Solaize
92852 Rueil-Malmaison Cedex – France BP 3 – 69360 Solaize – France
Tel.: +33 1 47 52 60 00 – Fax: +33 1 47 52 70 00 Tel.: +33 4 37 70 20 00

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