1 - Rafaa BEN ACHOUR - REV PDF
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SOMMAIRE: 1. L’émergence de notions nouvelles en droit international. – 2. Une nouvelle définition du droit
international. - A) Problématique. – 3. L’indifférence du droit international classique a l’égard de l’état de
droit et de la démocratie. – A) Le principe de l’autonomie constitutionnelle. - B) Exceptions au principe
de l’autonomie constitutionnelle. - C) Rejet des doctrines du refus de reconnaissance des gouvernements
non démocratiques. - 4. Les brèches ouvertes en vue de la consécration de l’état de droit et de la
démocratie : la relativisation du principe de l’autonomie constitutionnelle. - A) Les instruments universels.
- a) La Déclaration universelle des droits de l’homme. – b) Les Pactes internationaux relatifs aux droits de
l’homme. – c) La Constitution de l’UNESCO. - B) Les instruments régionaux. – a) L’Organisation des
Etats américains. – b) Le Statut du Conseil de l’Europe. – 4. La fin de la guerre froide et la normativisation
de l’état de droit et de la démocratie. - A) La CSCE et la redécouverte de la démocratie. - B) Le Conseil de
l’Europe. - C) L’Union européenne et la redécouverte de la démocratie. - D) L’Union africaine. - E) Le
Commonwealth. - F) L’Organisation de la Coopération islamique (Ex Organisation de la Conférence
islamique). - 5. Les normes internationales relatives à l’état de droit et à la démocratie. - A) Le
renforcement de l’Etat de droit. - B) Le principe des élections libres, honnêtes et périodiques. - C)
L’assistance électorale. - D) L’observation et la vérification des élections. - 6. Les normes internationales
relatives au rétablissement et à la consolidation de la démocratie. - A) La condamnation des coups d’État. -
B) La consolidation de la légitimité démocratique. – 7. Conclusion.
usitée en droit interne. Si par exemple nous essayons de trouver ces termes dans le dictionnaire
de terminologie du droit international du Président Basdevant paru en 1938, nous
remarquerons qu’ils en sont absents. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le terme démocratie a
fait son entrée dans la nouvelle édition (2001) de ce dictionnaire édité sous la direction du
Professeur Jean Salmon et du Président Gilbert Guillaume. Il y est défini comme étant un:
« [r]égime politique traduisant, par un mode de représentation approprié des différents
courants de l’opinion publique, la participation du peuple au gouvernement de l’Etat. Système
de gouvernement caractérisé par le suffrage direct, secret et universel » 1.
Il est ajouté que c’est un : « [r]égime politique caractérisé indépendamment de sa structure par le
respect qu’il garantit à la personne humaine »2.
Quant à l’Etat de droit, qui fait également son entrée dans le dictionnaire, il est défini
comme étant : « [l]’Etat dont l’organisation interne est régie par le droit et la justice » ou encore comme
l’Etat qui : « se caractérise plus particulièrement par diverses institutions et
techniques juridiques : la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges, le contrôle de la
constitutionnalité des lois et de la légalité des actes administratifs ainsi que la protection des
droits des personnes »3.
L’émergence de ces notions dans la terminologie du droit international peut être
historiquement datée avec plus ou moins de précision. En effet, depuis la fin de la guerre
froide, matérialisée par la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, des notions nouvelles
ont fait une apparition soudaine et remarquée dans la terminologie du droit international. Il en
a été ainsi pour les notions de démocratie, d’État de droit ou de bonne gouvernance4. Ces
notions, jusque là considérées comme des notions propres au droit constitutionnel interne, ont
franchi les frontières nationales et dépassé les souverainetés étatiques pour s’imposer, en un
laps de temps assez court, comme des notions de droit international et comme des principes
directeurs des relations interétatiques. Les différents rapports de l’ancien Secrétaire général des
Nations Unies, Boutros Boutros-Ghali sont édifiants de ce changement de l’ordre juridique
international. Nous nous contenterons de cette phrase extraite de l’un de ses rapports sur
l’activité de l’ONU : « [L]e vieil ordre international a été emporté par le flux irrésistible de la
démocratisation, la soif de démocratie a constitué l’un des principaux facteurs de
changement »5.
Dans le même sens, la promotion de l’Etat de droit est désormais l’une des constantes
des rapports des différents Secrétaires généraux de l’ONU. Dans le rapport relatif à l’année
2008, le Secrétaire général Ban Ki Moon relève : « L’Organisation des Nations Unies a maintes
fois rappelé le rôle primordial que joue l’état de droit dans le développement humain et le
d’institutions politiques, judiciaires et administratives fonctionnant bien et responsables, qui sont perçues par les citoyens comme étant
légitimes, par l’intermédiaire desquelles ceux-ci participent aux décisions qui affectent leur existence et par lesquelles ils sont dotés des
moyens d’agir. La bonne gouvernance, suppose aussi le respect des DH et, de façon générale, la primauté du droit». Rapport sur
l’activité de l’Organisation. 53è session.
5 Secrétaire général des Nations Unies, A/47/277, 17 juin 1992, Rapport du Secrétaire général sur l’activité de
l’Organisation, § 166.
maintien de la paix et de la sécurité. Dans ce domaine, c’est à une demande sans cesse
croissante que doit répondre l’Organisation, qui intervient à présent dans plus de 80 pays où
elle aide les gouvernements à transposer les normes juridiques internationales dans la
législation interne et où elle prête son concours à l’élaboration de constitutions et à la mise en
place d’institutions judiciaires et de cadres juridiques »6.
6 Secrétaire général des Nations Unies, A/63/1(SUPP), 12 août 2008, Rapport du Secrétaire général sur l’activité de
l’Organisation, § 72.
7 NGUYEN QUOC DINH, P. DAILLER, A. PELLET, Droit international public6, Paris, 1999.
8 « Décide de célébrer le 15 septembre de chaque année, à compter de sa soixante-deuxième session, la Journée
internationale de la démocratie, étant entendu que cette journée serait portée à l’attention de tous afin qu’elle
puisse être célébrée à cette date ». Dans le communiqué que l’ONU a diffusé le 11 septembre 2008, le Secrétaire
général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, déclare : « Il n’est pas anodin, loin s’en faut, que cette journée ait été instituée grâce à des
pays qui s’efforcent eux-mêmes de cultiver et renforcer chaque jour leurs jeunes institutions démocratiques. Lorsque la Conférence
internationale des démocraties nouvelles ou rétablies, par l’intermédiaire du Qatar qui en assurait la présidence, a présenté à
l’Assemblée générale un projet de résolution portant création de la Journée, elle a envoyé un signal fort au reste du monde. ». « La
démocratisation n’est pas un sport-spectacle, ajoute-t-il. Et il s’agit plus d’un marathon que d’un sprint. C’est une lutte de longue
haleine que doivent mener des citoyens isolés, une multitude de communautés et des nations tout entières. »
A) Problématique
Il s’agit pour nous de présenter les mutations du droit international relativement aux
questions de l’Etat de droit et de la démocratie à travers une analyse de l’évolution enregistrée
dans ce sens depuis le début des années 90 et à dégager des normes internationales dans ce
domaine. Il y a lieu cependant, de dresser à titre préliminaire un État de la situation sous
l’empire du droit international classique.
9 Cour internationale de justice, 27 juin 1986, Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, in
<http://www.icj-cij.org/docket/files/70/6502.pdf>.
10 Tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie, 26 février 1998, IT- 95 - 14 - AR 108 bis, Le Procureur C.
public qui énonce que chaque peuple a le libre choix des règles fondamentales de son organisation politique». Voir M. KAMTO,
Constitution et principe de l’autonomie constitutionnelle, in, ACADEMIE INTERNATIONALE DE DROIT CONSTITUTIONNEL,
Constitution et droit international. Recueil des cours 8, Tunis, 2000, pp. 127- 178.
Les Pactes internationaux des droits de l’homme : Dans les deux pactes internationaux relatifs
aux droits de l’homme adoptés en 1966, le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques et la Pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels, nous
trouvons un article 1er identique en vertu duquel : « Tous les peuples ont le droit de disposer
d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent
librement leur développement économique et social ».
La résolution 2131(XX) du 25 décembre 1965 : Dès 1965, l’Assemblée générale des Nations
Unies, sous l’impulsion des États nouvellement indépendants et des pays du bloc de l’est,
jaloux de leur souveraineté, proclama dans sa résolution 2131 haut et fort le principe de
l’autonomie constitutionnelle : « Tout État a le droit inaliénable de choisir son système
politique (…) sans aucune forme d’ingérence de la part de n’importe quel État ».
A contrario, il faut comprendre que l’imposition d’un système politique constitue une
ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat et que le choix du système politique relève du
pouvoir discrétionnaire de l’Etat. Il est qualifié de droit inaliénable.
La résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970: Ce principe sera réaffirmé à plusieurs
reprises, et notamment par la célèbre résolution 2625 qui a codifié les principes de base de la
société internationale de la coexistence pacifique. Dans cette résolution, l’Assemblée générale
déclare solennellement que : « Tout État a le droit inaliénable de choisir son système politique,
économique, social et culturel sans aucune forme d’ingérence de la part d’un autre État ».
Dans cette résolution, la liberté de choix du système politique, a été retenue, sous des
formulations diverses, comme l’une des conséquences du principe de l’égalité souveraine, du
principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et du principe de non intervention dans
les affaires relevant de la compétence de l’État.
L’indifférence de l’ONU à l’égard de la forme politique de l’État a certes permis de
réaliser l’universalité de l’ONU, mais elle a aussi contribué à légitimer des gouvernements et
des régimes dont la représentativité populaire est nulle ou des gouvernements qui maintenaient
leurs peuples dans un état d’assujettissement total.
Attitude de la jurisprudence internationale : Cette position de principe a été plusieurs fois
rappelée et confirmée par la jurisprudence internationale. Ainsi, dans son avis consultatif du 16
octobre 1975 relatif au Sahara occidental, la Cour internationale de justice a affirmé très
clairement : « Aucune règle de droit international n’exige que l’État ait une structure
déterminée comme le prouve la diversité des structures étatiques qui existent actuellement dans
le monde »13.
De même, dans son arrêt de 1986 relatif au Nicaragua, la Cour rappela cette position de
principe en des termes très nets : « Les orientations politiques internes d’un État relèvent de la
compétence exclusive de celui-ci pour autant qu’elles ne violent aucune obligation
internationale…L’adhésion d’un État à une doctrine particulière ne constitue pas une violation
du droit international coutumier ; conclure autrement reviendraient à priver de son sens le
principe fondamental de la souveraineté des États sur lequel repose tout le droit international,
et la liberté de choisir son système politique, social, économique et culturel »14.
13 <http://www.icj-cij.org/docket/files/61/6194.pdf>.
14 Cour internationale de justice, 27 juin 1986, Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, cit.
Plus loin, la Cour relève : « L’intervention interdite doit donc porter sur des matières à
propos desquelles le principe de souveraineté des États permet à chacun de se décider
librement. Il en est ainsi du choix du système politique, économique, social et culturel et de la
formulation des relations extérieures »15.
15 Cour internationale de justice, 27 juin 1986, Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, cit.
16 Entrée en vigueur le 4 janvier 1969.
17 Entrée en vigueur le 18 juillet 1976.
choisir et de développer librement son système politique, économique, social et culturel ainsi que celui de
déterminer ses lois et ses règlement »18.
Bien ancré dans la pratique collective des États au sein de la SdN ou de l’Organisation
des Nations Unies, le principe de l’autonomie constitutionnelle l’est aussi au niveau de la
pratique individuelle des États. Cela apparaît à travers la pratique suivie en matière de
reconnaissance de gouvernement. En effet, certaines doctrines qui ont essayé de moraliser la
reconnaissance de gouvernement en contestant le principe de l’autonomie constitutionnelle
n’ont pas pu s’imposer.
Il y a lieu de rappeler tout d’abord que la reconnaissance de gouvernement concerne un
État déjà existant et reconnue comme État, mais dont l’ordre politique a connu des
changements fondamentaux: coups d’État, révolution etc. en 1936, l’Institut de droit
international avait défini cette forme de reconnaissance comme étant : « l’acte par lequel un ou
plusieurs Etats constatent qu’une personne ou un groupe de personnes sont en mesure
d’engager l’Etat qu’elles prétendent représenter, en témoignant de leur volonté d’entretenir
avec elles des relations »19.
Dans cette définition aucune référence n’est faite à la nature du gouvernement ou à la
manière avec laquelle il est arrivé au pouvoir. Pourtant certaines doctrines de refus de
reconnaissance en cas d’accession non démocratique au pouvoir ont été développées20. Il en va
ainsi de la doctrine de Tobar.
- La doctrine Tobar : Le refus de reconnaître un gouvernement qui s’est établi par la force
et dont la situation n’a pas été légitimée par le suffrage du peuple ou de ses représentants a été
formulé le 15 mars 1907, dans une lettre adressée par le docteur Carlos Tobar, alors ministre
des affaires étrangères de l’Équateur. Cette doctrine stipule qu’il existe à la charge des États
une obligation juridique de refus de reconnaissance des gouvernements établis par la force,
cette obligation étant contenue dans des traités diplomatiques. Parmi ces traités figurent la
Convention de Washington signée le 20 décembre 1907 par les cinq Républiques de
l’Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador) et la Convention
de Washington signée en 1923 par les mêmes États. Néanmoins la doctrine Tobar ne fut
jamais reconnue en dehors des Amériques et ne s’est pas imposée comme un principe du droit
international. Elle a donc cédé la place à la doctrine Estrada (1930).
- Le triomphe de la doctrine Estrada : La doctrine Tobar n’a pas pu s’imposer ni dans les faits
ni en droit. Elle s’est heurtée aux exigences de la vie politique internationale et au principe de
non-ingérence. Au contraire, une realpolitik avant la lettre a pu imposer une autre doctrine de
neutralité. Il s’agit de la doctrine Estrada, ministre des affaires étrangères du Mexique qui, en
1930, déclarait: « le Mexique ne se prononce pas sur le point d’un octroi de reconnaissance. Il
18 <http://www.osce.org/fr/mc/39502?download=true>.
19 Institut de droit international, Résolution sur la reconnaissance des nouveaux Etats et des nouveaux gouvernements, 23 avril
1936, article 10, in Annuaire, 1936, Vol 39, t. II, p. 303.
20 Cf. R. BIERZANECK, La non reconnaissance et le droit international contemporain, in Ann. fr. droit int., 1962, Volume 8,
pp. 117-137.
considère en effet que c’est là une pratique offensante, qui outre qu’elle attente à la
souveraineté d’autres nations, fait que les affaires intérieures de celles-ci peuvent être l’objet
d’appréciations, dans un sens ou dans un autre de la part d’autres gouvernements ».
Ainsi, la doctrine Estrada, en s’opposant fondamentalement à la doctrine Tobar, s’inscrit
dans la droite ligne du respect de l’autonomie constitutionnelle.
Le choix d’un gouvernement étant la conséquence du droit des peuples à disposer d’eux
mêmes, relève des questions que le droit international réserve à la compétence nationale. Toute
prise de position sur ce sujet (positive ou négative) s’analyse en une ingérence prohibée par le
droit international.
Aujourd’hui, beaucoup d’États suivent cette démarche. Ils évitent de reconnaître les
gouvernements et d’émettre ainsi un jugement sur la légalité ou la légitimité du gouvernement.
Pour cette raison, un grand spécialiste de la question, Joe Verhoeven, n’hésite pas à affirmer
que « la reconnaissance de gouvernement est bien ainsi en voie d’éradication »21.
Signalons tout de même qu’en raison de son caractère discrétionnaire, la reconnaissance,
d’Etat ou de gouvernement, peut être subordonnée au respect ou à la réalisation de conditions
particulières, dont notamment, l’Etat de droit et la démocratie. C’est ainsi que, en 1991, la
Communauté européenne et ses Etats membres ont subordonné leur reconnaissance des
nouveaux Etats en Europe orientale et en Union soviétique à la constitution de ces Etats sur
« une base démocratique »22. Ainsi, une brèche était ouverte en vue de la consécration de l’Etat de
droit et de la démocratie comme principes de droit international.
21 J. VERHOEVEN, La reconnaissance internationale, déclin ou renouveau?, in Ann. fr. droit int., 1993, Volume 39, pp. 7-40.
22 « La Communauté et ses États membres confirment leur attachement aux principes de l’Acte final d’Helsinki et de la Charte de
Paris, notamment au principe d’autodétermination. Ils affirment leur volonté de reconnaître, conformément aux normes acceptées de la
pratique internationale et tenant compte des réalités politiques dans chaque cas concret, ces nouveaux États qui, après les modifications
historiques survenues dans la région, se constitueraient sur une base démocratique, auraient accepté les obligations internationales
pertinentes, et se seraient engagés de bonne foi dans un processus pacifique et négocié ». Communauté européenne, Déclaration sur
les lignes directrices sur la reconnaissance des nouveaux Etats en Europe orientale et en Union soviétique, Bruxelles, 16 décembre
1991, Rev. gén. dr. int. pub., 1992, p. 261.
23 Il y a lieu de signaler aussi des textes émanant d’organisations non gouvernementales comme la Fondation
Internationale Lelio Basso pour le droit et la Libération des peuples qui a été à l’origine de la Déclaration
universelle des droits des peuples adoptée à Alger le 4 juillet 1976. L’article 7 de cette déclaration stipule: « Tout
peuple a droit à un régime démocratique représentant l’ensemble des citoyens, sans distinction de race, de sexe, de croyance ou de couleur
et capable d’assurer le respect effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous ».
Les deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, viendront énoncer les
garanties de l’Etat de droit et faire du respect des droits de l’Homme une obligation juridique
internationale et non plus une simple obligation morale et politique. Les deux Pactes seront
complétés par des protocoles facultatifs et plusieurs conventions sectorielles qui renforceront
la tendance amorcée dans les Pactes.
Mais malgré ces dispositions, les deux Pactes, semblent s’être ralliés à une conception
plutôt respectueuse de l’autonomie constitutionnelle. C’est ce qui ressort en tout cas de leur
article premier commun déjà cité qui stipule que « Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-
mêmes. En vertu de ce droit, il déterminent librement leur statut politique ». Cette disposition a toujours
reçu une interprétation étatiste, en ce sens que le droit de déterminer librement le statut
politique a été laissé à la discrétion des États et des gouvernants. Quant à l’article 25 du Pacte,
il a repris pratiquement les dispositions de l’article 21 de la Déclaration avec un peu plus
d’énergie. Mais ici encore, aucune modalité pratique d’exercer ces droits n’a été aménagée.
c) La Constitution de l’UNESCO
La Constitution de l’Unesco est un peu plus explicite que les instruments ci-dessus cités.
En effet, son préambule stipule que : « la grande et terrible guerre qui vient de finir a été rendue possible
par le remaniement de l’idéal démocratique de dignité, d’égalité et de respect de la personne humaine et par la
volonté de lui substituer, en exploitant l’ignorance et le préjugé, le dogme de l’inégalité des races et des hommes ».
Loin de consacrer l’Etat de droit ou un droit à la démocratie ou encore un modèle
politique à adopter par tous les États, ce passage ne fait que rappeler le passé et opposer la
démocratie au racisme. Il n’a pas pu constituer une base pour une éventuelle consécration
juridique de la démocratie.
Ainsi, les instruments universels essentiels se caractérisent par un vague artistique peu
propice à l’action.
Qu’en est-il des instruments régionaux?
américains, mesure toujours en vigueur. Le problème avait été soulevé lors de la 8ème réunion
consultative des ministres de l’OEA, tenue à Punta del Este, en janvier 1962. Après avoir
examiné les incidences de l’intrusion du communisme dans l’hémisphère américain, les
ministres adoptèrent une résolution excluant le gouvernement cubain de la participation à
l’Organisation des États Américains.
Dans une première résolution, les principes du communisme avaient été déclarés
incompatibles avec les principes du système interaméricain, le communisme ayant pour but de
détruire les institutions démocratiques et d’établir des dictatures totalitaires au service de
puissances étrangères.
Dans une deuxième résolution, les principes de base de l’OEA seront rappelés et
notamment, le respect des droits de l’homme et le libre jeu de la démocratie représentative.
Puis, la résolution considère qu’en fondant un système politique, économique et social sur le
marxisme-léninisme, Cuba a agi contrairement aux principes interaméricains et a ainsi violé les
obligations inhérentes à la qualité de membre de l’Organisation des États Américains.
Pour sa part, la Convention interaméricaine des droits de l’homme adoptée le 22
novembre 1969 à San José, entrée en vigueur le 18 juillet 1978, stipule dans son préambule que
les États américains réaffirment: « [l]eur propos de consolider sur ce continent, dans le cadre des
institutions démocratiques, un régime de libertés individuelles et de justice sociale, fondé sur le respect des droits
fondamentaux de l’homme ».
L’Organisation des États américains a consolidé depuis quelques années l’option
démocratique. Ainsi, le protocole de Washington, portant troisième amendement de la Charte
de l’Organisation des États américains, adopté en 1992 et entré en vigueur en 1997, prévoit
qu’un membre: « dont le gouvernement démocratiquement constitué est renversé par la force peut être l’objet
d’une suspension de son droit de participation aux organes de l’Organisation ».
Plus récemment, le 11 septembre 2001, l’Assemblée générale de l’OEA a adopté une
Charte démocratique interaméricaine. Dans le préambule de cette Charte, il est rappelé que : «[L]a
Charte de l’Organisation des États Américains reconnaît que la démocratie représentative est
indispensable à la stabilité, à la paix et au développement de la région, et que l’un des buts de
l’OEA est de promouvoir et de consolider la démocratie représentative, dans le respect du
principe de non-intervention, … que les chefs d’État et de gouvernement des Amériques,
réunis à l’occasion du Troisième Sommet des Amériques qui a eu lieu du 20 au 22 avril 2001 à
Québec, ont adopté une clause démocratique établissant que toute altération ou interruption
inconstitutionnelle de l’ordre démocratique dans un État du Continent américain constitue un
obstacle insurmontable à la participation du gouvernement de l’État concerné au processus des
Sommets des Amériques,… que la solidarité et la coopération entre les États américains
requièrent l’organisation politique de ces derniers sur la base de l’exercice effectif de la
démocratie représentative; et que la croissance économique et le développement social axés sur
la justice et l’équité, ainsi que la démocratie sont interdépendants et se renforcent
mutuellement ».
Dans le dispositif de la Charte proclame : « Article 1 : Les peuples des Amériques ont
droit à la démocratie et leurs gouvernements ont pour obligation de la promouvoir et de la
défendre.
Comme l’Organisation des États américains, le Conseil de l’Europe fondé en 1949 a, lui
également, inscrit l’Etat de droit et la démocratie parmi ses normes de référence. Ainsi, lit-on
dans le préambule du Statut que les États membres sont: « [I]nébranlablement attachés aux
valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun de leurs peuples et qui sont à
l’origine des principes de liberté individuelle, de liberté politique et de prééminence du droit sur
lesquels se fonde toute démocratie véritable ».
Dans le dispositif du Statut du 5 mai 1949 : « [T]out membre du Conseil de l’Europe
reconnaît le principe de la prééminence du droit » (article 3).
Par ailleurs, l’article huit stipule que : « [T]out membre du Conseil de l’Europe qui a
enfreint gravement les dispositions de l’article 3 peut être suspendu de son droit de
représentation et être appelé à se retirer dans les conditions prévues à l’article 7. S’il n’est pas
tenu compte de cette invitation, le Comité peut décider que le membre dont il s’agit a cessé
d’appartenir au Conseil à compter d’une date que le comité fixe lui-même ».
C’est cet ensemble de dispositions qui a servi à écarter la Grèce du Conseil de l’Europe,
ce pays ayant succombé à un coup d’État militaire qui a interrompu la légalité constitutionnelle
et suspendu la démocratie parlementaire. En effet, parallèlement à la plainte formée par trois
pays scandinaves (Danemark, Norvège Suède) et les Pays-Bas contre le gouvernement grec issu
du coup d’État d’avril 1967, pour violation de la Convention européenne de sauvegarde des
droits de l’homme et des libertés fondamentales, les organes du Conseil et de l’Europe se
saisirent de la question, la sauvegarde des droits de l’homme étant, sur la base de l’article 3 du
Statut de l’Organisation l’une des obligations essentielles des États membres.
Dans la résolution N° 361 du 31 janvier 1968, l’Assemblée consultative du Conseil de
l’Europe : « [E]stime que si la Grèce entend demeurer membre du Conseil de l’Europe, il lui
faudra que revenir sans tarder à un régime démocratique parlementaire respectueux des droits
de l’homme et des libertés fondamentales comme l’exige le Statut de l’Organisation ».« Affirmer
que, pour autant que cet objectifs puisse ou doive être réalisé par l’adoption d’une nouvelle constitution, celles-ci
devraient être véritablement démocratiques ».
Dans une deuxième résolution n° 747 du 23 janvier 1969, l’Assemblée « [E]stime que eu
égard à ce qui précède, le régime grec devrait en tirer les conclusions qui s’imposent et
reconsidérer sa position conformément à l’article 7 du Statut, aux termes duquel tout membre
du Conseil de l’Europe peut s’en retirer ».
Pour sa part, le Comité des ministres, après plusieurs hésitations décida, par sa résolution
(69) 51 du 12 décembre 1969 que : « [C]onsidérant que la Grèce a enfreint gravement les
dispositions de l’article 3 du Statut du Conseil de l’Europe… Prenant également acte du fait
que le gouvernement hellénique … annoncé que la Grèce se retirait du Conseil de l’Europe
conformément à l’article 7 du Statut... déduit qu’à partir d’aujourd’hui, le gouvernement
hellénique s’abstiendra de participer aux activités du Conseil de l’Europe ».
La Grèce ne pu reprendre sa place que le 28 novembre 1974 suite au rétablissement de la
démocratie dans ce pays.
L’Etat de droit apparaît aussi comme un principe de base de la Convention européenne
de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales de 1950. Celle-ci affirme
l’attachement des pays membres du Conseil de l’Europe aux droits de l’Homme et aux libertés
fondamentales et à la prééminence du droit. Dans le préambule de cette Convention, les
signataires se déclarent : « [Ré]solus, en tant que gouvernements d’Etats européens animés d’un
même esprit et possédant un patrimoine commun d’idéal et de traditions politiques, de respect
de la liberté et de prééminence du droit, à prendre les premières mesures propres à assurer la
garantie collective de certains des droits énoncés par la Déclaration universelle ».
Comme le note Karel Vasak : « Si l’Acte final d’Helsinki du 1er août 1975, est encore
silencieux sur la démocratie, celle-ci devient un véritable fil rouge de tous les documents de
clôture des différentes réunions de la CSCE à partir de la Réunion de Vienne sur les suites de
la CSCE du 15 janvier 1989 ».
24 <http://fr.osce.org/images/stories/File/pdf/sommets/helfa75f.pdf>.
Mais c’est la réunion de Copenhague sur la dimension humaine de la CSCE qui marque
la véritable rupture avec le principe de l’autonomie constitutionnelle. Dans le document de
clôture du 29 juin 1990, les notions de démocratie, d’État de droit, d’élections libres et
honnêtes, de pluralisme reviennent tel un leitmotiv. On peut y lire notamment que les États
participants : « [R]econnaissant que la démocratie pluraliste et l’État de droit sont essentiels
pour garantir le respect de tous les droits de l’homme…. Par conséquent, ils se félicitent de
l’engagement pris par tous les États participants de parvenir aux idéaux de la démocratie et du
pluralisme politique, ainsi que de leur détermination commune d’instaurer des sociétés
démocratiques reposant sur les élections libres et sur l’État de droit… Ils réaffirment que la
démocratie est un élément inhérent à l’État de droit. Ils reconnaissent l’importance du
pluralisme des organisations politiques ».
Quelques mois plus tard, la démocratie libérale reçoit une consécration officielle et
solennelle. En effet, dans la Charte de Paris pour une nouvelle Europe adoptée le 21 novembre 1990,
les participants déclarent : « [I]l nous appartient aujourd’hui de réaliser les espérances et les
attentes que nos peuples ont nourri pendant des décennies : un engagement indéfectible en
faveur de la démocratie fondée sur les droits de l’Homme et les libertés fondamentales… ».
Traitant des relations amicales entre eux, les États parties à la Charte affirment : « Nos
relations reposeront sur notre adhésion commune aux valeurs démocratiques, aux droits de
l’Homme et aux libertés fondamentales. Nous sommes convaincus que les progrès de la
démocratie, ainsi que le respect de l’exercice effectif des droits de l’Homme sont
indispensables au renforcement de la paix et de la sécurité entre nos États ».
La Charte de Paris pour une nouvelle Europe a même consacré un paragraphe relatif
aux droits de l’Homme, à la démocratie et à l’État de Droit dans lequel les États participant
s’engagent à « [E]difier, consolider et raffermir la démocratie comme seul système de gouvernement »
de leurs nations. Ils considèrent que « le gouvernement démocratique repose sur la volonté du
peuple, exprimée à intervalles réguliers par des élections libres et loyales », que « la démocratie
de par son caractère représentatif et pluraliste, implique la responsabilité envers l’électorat,
l’obligation pour les pouvoirs publics de se conformer à la loi… ».
Ces extraits, ainsi que tant d’autres qui se réfèrent à la démocratie, témoignent d’un
acharnement pour voir le modèle démocratique libéral adopté et consolidé dans tous les États
européens.
Au sommet de Budapest réuni le 6 décembre 1994, la CSCE a été transformée en OSCE
ayant pour valeurs de référence « [L]e respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, de la démocratie et de l’État de droit ».
B) Le Conseil de l’Europe
deux Allemagne25, a été une année charnière dans l’histoire européenne et à été l’occasion
d’une affirmation tous azimut de l’Etat de droit.
Du point de vue normatif, depuis l’adhésion de la Hongrie au Conseil de l’Europe en
novembre 1990, la plupart des Etats de l’Europe centrale et orientale ont rejoint cette
organisation européenne. Cependant, leur adhésion ne s’est pas faite sans avoir passé un
examen d’admission. Comme le note Philippe Claret « Désormais, l’adhésion au Conseil de l’Europe
est essentiellement destinée à favoriser la reprise de ce patrimoine juridique [requis par les textes fondateurs] par
les nouvelles démocraties de l’Est, donc à assurer la diffusion du modèle de la démocratie pluraliste, de l’Etat de
droit et de la garantie des droits fondamentaux »26. L’Organisation a procédé à un filtrage des entrées
des États de l’Europe centrale et orientale. En effet, le Conseil de l’Europe s’est vu attribuer,
par la Déclaration des Chefs d’État et de gouvernement des États membres, d’octobre 1993 à
Vienne, les fonctions nouvelles d’une « école de la démocratie ».27 En effet, l’Organisation qui avait
été conçue au moment de la guerre froide, comme une sorte de barrière idéologique et
politique face aux pays satellites de l’URSS, était appelée, depuis 1993, à assister les PECO à
atteindre rapidement les standards européens de démocratie, de prééminence du droit et de
respect des droits de l’homme.
Ainsi, la procédure d’admission au Conseil de l’Europe a t-elle changé. Cette procédure a
désormais une fonction « d’arrimage démocratique »28.
La nouvelle procédure en vigueur depuis 1990 a donné naissance à de nouvelles
conditions obligatoires, venues s’ajouter aux deux critères classiques : Le critère géographique
(être un État européen) et le critère politique (répondre aux exigences de la démocratie
pluraliste, à savoir le suffrage universel, le vote secret et des élections libres).
Les nouvelles exigences consistent d’une part en l’obligation de ratification de la
Convention européenne des droits de l’homme, et d’autre part le respect des droits des
minorités nationales.
Bien évidemment, cette procédure introduisait une inégalité de traitement entre les pays
admis avant 1990 et ceux qui l’ont été après. Ainsi, par exemple, la France a mis 24 ans pour
ratifier la Convention et 31 ans pour accepter le droit de recours individuel.
Pour les PECO, l’obligation de ratifier la Convention au moment de l’entrée au Conseil
s’accompagne aussi de l’acceptation des clauses facultatives destinées à assurer un contrôle
efficace des droits fondamentaux, à savoir : le droit de requête individuel devant la
Commission européenne des droits de l’homme (article 25) et la juridiction obligatoire de la
Cour européenne des droits de l’homme (article 46).
25 Le 31 août 1990 le traité d’unification entre la RFA et la RDA fut signé à Berlin (entrée en vigueur le 3 octobre
1990).
26 P. CLARET, Le Conseil de l’Europe : la politique du standard européen des droits fondamentaux, in S. MILACIC (Dir), La
421.
Si le traité de Rome de 1956 ne comporte aucune allusion aux régimes politiques, il était
évident dès la création de la CECA29 que la démocratie constitue une valeur implicite
commune des États de la Communauté. Mais l’exigence démocratique ne sera déclarée qu’avec
l’avènement de l’Union européenne d’une part, et face aux changements intervenus sur le
continent européen après la dislocation de l’empire soviétique d’autre part.
Dans le traité sur l’Union européenne (Version consolidée suite au traité de Lisbonne30),
les signataires déclarent dès le préambule leur attachement : « [A]ux principes de la liberté, de la
démocratie et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et de l’État de
droit ».
Dans le dispositif du traité, l’article 2 fait de la démocratie et de l’Etat de droit des
principes fondateurs de l’Union :« L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité
humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits
de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont
communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-
discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.».
Pour sa part, l’article 49 institue une obligation à la charge des Etats membres et des
Etats candidats à l’adhésion de respecter la démocratie : « Tout État européen qui respecte les
valeurs visées à l’article 2 et s’engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de
l’Union. Le Parlement européen et les parlements nationaux sont informés de cette demande.
L’État demandeur adresse sa demande au Conseil, lequel se prononce à l’unanimité après avoir
consulté la Commission et après approbation du Parlement européen qui se prononce à la
majorité des membres qui le composent. Les critères d’éligibilité approuvés par le Conseil
européen sont pris en compte.».
Cette obligation dépasse le cadre de l’Union pour atteindre ses relations extérieures et
notamment la politique étrangère et de sécurité commune, puisque, en vertu de l’article 21 :
« L’action de l’Union sur la scène internationale, au titre du présent chapitre, repose sur les
principes, poursuit les objectifs et est menée conformément aux dispositions générales visés au
chapitre 1».
29 La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) était une organisation internationale fondée sur
le Traité de Paris entré en vigueur le 23 juillet 1952 pour une durée de 50 ans. Elle n’existe plus depuis
le 23 juillet 2002. Elle rassemblait six nations, unifiant l’Europe de l’Ouest durant la Guerre froide et créant les
bases d’une démocratie européenne et le développement actuel de l’Union européenne. Elle fut au niveau
européen la première organisation basée sur des principes résolument supranationaux.
30 Le traité de Lisbonne a été signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne entre les vingt-sept États membres de l’Union
européenne. Il est entré en vigueur le 1er décembre 2009. Il transforme l’architecture institutionnelle de l’Union.
Ila été préparé au second semestre 2007 par une conférence intergouvernementale (CIG) réunie pour pallier la
non-ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe de 2004. À la différence du traité
constitutionnel de 2004, qui remplaçait les deux grands traités par un texte nouveau, le traité de Lisbonne
conserve les traités existants tout en les modifiant en profondeur à savoir: le traité instituant la Communauté
européenne (Rome, 1957) qui est rebaptisé « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne»; le traité sur
l’Union européenne (Maastricht, 1992).
L’article 21§2 précise : « L’Union définit et mène des politiques communes et des actions
et œuvre pour assurer un haut degré de coopération dans tous les domaines des relations
internationales afin:
a) […]
b) de consolider et de soutenir la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme et les
principes du droit international ».
L’Union Européenne a adopté et promu le régime démocratique non seulement dans ses
textes fondateurs mais en a fait une condition dans ses rapports avec ses partenaires.
L’Accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs États membres d’une part, et la République tunisienne d’autre part, est
significatif à cet égard. Conclu à Bruxelles le 31 mai 1995, l’accord : « Permettra de renforcer
les liens existant entre les Communautés européennes et leur États membres d’une part, et la
Tunisie, d’autre part, en instaurant des relations fondées sur la réciprocité et le partenariat. Le
respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme constitueront, dans ce contexte,
un élément essentiel ».
Bien que de nature essentiellement économique, l’accord cité n’a pas été indifférent au
volet politique. En effet, l’article 2 de l’accord stipule : « Les relations entre les parties, de
même que toutes les dispositions du présent accord se fondent sur le respect des principes
démocratiques et des droits de l’Homme qui inspirent leurs politiques internes et
internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord ».
Cet article traduit parfaitement la politique européenne qui fait de l’adoption d’un régime
démocratique une condition pour accorder son aide économique.
Dans le même ordre d’idées nous pouvons signaler l’accord conclu à Maurice les 3 et 4
novembre 1995 modifiant la quatrième convention de Lomé entrée en vigueur en 1990.
L’Accord de 1995 a donnée un élan politique à l’aide entre l’Union européenne et les
A.C.P. en conditionnant la coopération entre les deux parties par le respect des droits de la
personne humaine et de la démocratie. « De ce point de vue, l’accord de Maurice représente
certainement un moment majeur dans l’histoire des relations Nord-Sud puisque les pays
A.C.P. ont accepté que ces conditions soient inscrites non plus uniquement dans la politique,
mais aussi de manière formelle dans les textes ». L’accord de Cotonou, conclu en 2000, entré
en vigueur le 1er avril 2003 et révisé en 2005, met davantage l’accent sur la dimension politique
qui porte sur l’ensemble de ses objectifs et actions et qui représente des engagements globaux
de la part des États ACP.
Les éléments essentiels de ce pilier sont les suivants: le dialogue politique ; les politiques
de consolidation de la paix et de prévention et de résolution des conflits. Dans ce domaine, le
partenariat se concentrera notamment sur les initiatives régionales et sur le renforcement des
capacités locales ; le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques basés sur
l’État de droit et une gestion transparente et responsable des affaires publiques. Une nouvelle
procédure a été développée en cas de violation de ces éléments en mettant l’accent sur la
responsabilité de l’État concerné ; une bonne gestion des affaires publiques. Une nouvelle
procédure spécifique a été établie. Elle est appliquée dans les cas graves de corruption dans
tout pays où la Commission européenne est financièrement impliquée et où la corruption
constitue un obstacle au développement. L’accord dispose dans son article 9 intitulé éléments
D) L’Union africaine
Pour ce qui est de l’Afrique, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) n’a pas du tout fait
référence à l’Etat de droit et à la démocratie dans la Charte d’Addis Abeba du 25 mai 1963. Il a
fallu attendre le 26 juin 1981 pour qu’une Charte africaine des droits de l’Homme et des
peuples voit le jour32. Mais, cette Charte sera très en deçà des standards internationaux, même
si elle a brisé un tabou33. La démocratie a été la grande absente aussi bien au niveau de la
Charte de l’Organisation (1963) qu’au niveau de la Charte africaine des droits de l’homme et
des peuples
Cependant, l’OUA essayera, à l’instar d’autres organisations internationales, de se
ressaisir avec les changements fondamentaux qui se sont produits dans le monde depuis 1990.
En effet, lors de la 52ème session de Conseil des Ministres tenue à Addis Abeba du 3 au 7
juillet 1990, le Secrétaire général de l’OUA présenta un rapport intitulé Rapport du Secrétaire
général sur les importants changements survenus dans le monde et leurs conséquences sur l’Afrique :
Propositions pour l’Afrique . Dans ce rapport on pouvait notamment lire que : « La protection et la
promotion des DH et des peuples ainsi que la démocratie dans un cadre politique général, la
démocratisation des systèmes de gouvernement permettront non seulement une participation
pleine de la population mais inciteront également les populations africaines à dégager toutes
leurs énergies qui pourront être exploitées concrètement et mises au service du redressement et
du développement «économique du continent ».
Ce rapport a été à l’origine de la Déclaration de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de
l’OUA sur la situation politique et économique en Afrique et les changements fondamentaux qui se produisent
actuellement dans le monde en date du 11 juillet 1990. Dans cette déclaration un engagement ferme
pour la démocratisation est pris : « Nous réitérons notre engagement à démocratiser nos
sociétés et à consolider les institutions démocratiques de nos pays ».
Cependant, cet engagement est quelque peu tempéré par la liaison avec le
développement et les valeurs socio-culturelles : « Nous réaffirmons le droit de nos pays de
déterminer, en toute souveraineté, leurs systèmes démocratiques sur la base de leurs valeurs
socio-culturelles et en venant compte de leurs réalités et de la nécessité d’assurer le
développement et de satisfaire les besoins fondamentaux des populations ».
31 Cf. texte de la déclaration in P. M. DUPUY, Les grands textes de droit international public4, Paris, 2004, p. 104 ; cf.
également R. KHERAD, La reconnaissance des Etats issus de la RSF de Yougoslavie par les membres de l’Union européenne, in
Rev. gén. dr. int. pub., 1997, n.3, pp. 664-693.
32 Cf. R. BEN ACHOUR, La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, in Etud. intern., 1988, n. 28.
33 Cf. G. CONAC, Les difficultés d’acclimatation de l’Etat de droit en Afrique, in G. CONAC (dir.), Etat de droit et démocratie :
L’Afrique en transition vers le pluralisme politique, Paris, 1993, pp. 494-497. ; Cf. également, R. BEN ACHOUR, La Charte
africaine des droits de l’Homme et des peuples, cit.
Après quarante ans d’existence, l’OUA a laissé la place à une nouvelle organisation
panafricaine34 qui, sans renier l’héritage idéologique et politique35 de l’OUA, se veut beaucoup
plus ambitieuse et adaptée aux besoins des Etats et des peuples africains et surtout aux défis du
troisième millénaire36. Désormais, l’Etat de droit et la démocratie occupent dans l’Acte
constitutif de l’UA une place centrale. L’Acte constitutif de l’Union africaine du 11 juillet 2000
a consacré à ces deux notions une place centrale opérant de la sorte une réorientation totale de
l’idéologie de l’organisation panafricaine. Désormais, l’Etat de droit et la démocratie font non
seulement partie des principes de l’U. A, mais leur inobservation peut être à l’origine de
sanctions prononcées par l’Organisation contre ses Etats membres. Dans le préambule, les
Etats membres se déclarent : «Résolus à promouvoir et à protéger les droits de l’homme et des
peuples, à consolider les institutions et la culture démocratiques, à promouvoir la bonne
gouvernance et l’État de droit».
Dans le dispositif, l’article 4 m mentionne que : « L’Union africaine fonctionne
conformément aux principes suivants :
(m) Respect des principes démocratiques, des droits de l’homme, de l’état de droit et de la
bonne gouvernance »
Pour sa part, le § p dispose : « Condamnation et rejet des changements
anticonstitutionnels de gouvernement ».
Mais l’Union africaine ne s’est pas contentée de ces dispositions de son Acte constitutif.
Elle a adopté, à l’instar de l’OEA, lors de la huitième session ordinaire de la conférence tenue
le 30 janvier 2007 à Addis Abeba, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la
gouvernance37. Cette Charte de plus de 50 articles énonce les objectifs suivants : « 1.
Promouvoir l’adhésion de chaque État partie aux valeurs et principes universels de la
démocratie et le respect des droits de l’homme.
2. Promouvoir et renforcer l’adhésion au principe de l’État de droit fondé sur le respect
et la suprématie de la Constitution et de l’ordre constitutionnel dans l’organisation politique
des États parties.
34 Le processus de création de l’UA a été déclenché suite à l’adoption de la proposition du Leader libyen
Moammar El Kaddafi par la Déclaration de Syrte le 9 septembre 1999. Le 12 juillet 2000, à Lomé, à l’occasion du
36ème sommet de l’OUA, l’Acte constitutif de l’UA fut signé par les Etats membres de l’OUA Le 26 mai 2001,
l’Acte constitutif entrait en vigueur après sa ratification par les deux tiers des Etats signataires. Une période de
transition de deux ans s’ouvrait alors. Le 9 juillet 2002 l’UA tient sa première session ordinaire à Durban et voit
officiellement le jour.
35 Dans le Préambule de l’Acte constitutif de l’UA, les Chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas manqué de
souligner la continuité entre l’UA et l’OUA et de rendre hommage à cette dernière : « Considérant que depuis sa
création, l’Organisation de l’Unité Africaine a joué un rôle déterminant et précieux dans la libération du continent, l’affirmation
d’une identité commune et la réalisation de l’unité de notre continent, et a constitué un cadre unique pour notre action collective en
Afrique et dans nos relations avec le reste du monde ». De même, le sommet de Durban (8 – 12 juillet 2002) a adopté une
déclaration de 25 paragraphes en hommage à l’OUA dans laquelle on peut lire, entre autres, l’hommage suivant :
« En faisant nos adieux à l’OUA, nous nous en remettons à sa mémoire en tant que cadre pionnier, libérateur, unificateur,
organisateur, âme de notre continent et défenseur ardent de la cause de nos peuples. Nous nous engageons à poursuivre plus résolument
les objectifs fondamentaux de l’OUA et à défendre la cause de l’Afrique et de ses peuples dans le cadre de l’Union africaine ».
36 C. BEN HAMIDA, K. MEJRI, L’Union africaine : d’une association d’États à une communauté de valeurs?, in Les droits de
E) Le Commonwealth
dans l’histoire de leur Organisation ». Les participants au sommet ont décidé que cette mesure
restera applicable tant que le Général Sani Abacha n’a pas opéré un retour vers la démocratie.
L’OCI vient s’est dotée d’une nouvelle Charte lors de son sommet de Dakar des 13 et
14 mars 200839. Totalement démarquée par rapport à l’ancienne Charte de 1972, la Charte de
2008 consacre une place remarquée à l’Etat de droit et à la démocratie. Dans le préambule déjà,
les Etats membre se déclarent déterminés : « [A] promouvoir les droits de l’Homme et les
libertés fondamentales, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, la démocratie et la responsabilité
dans les Etats membres, conformément à leurs systèmes constitutionnels et juridiques ».
Par la suite, dans l’article 2 relatif aux principes de l’Organisation, le § 7 dispose : « Les
Etats membres soutiennent et favorisent, aux niveaux national et international, la bonne
gouvernance, la démocratie, les droits humains, les libertés fondamentales et l’Etat de droit »
(§7).
Ce qui est remarquable dans ce paragraphe, c’est que les rédacteurs de la nouvelle Charte
de l’OCI ne se sont pas contentés de la phrase qui figure dans l’article 1er§3 de la Charte des
Nations unies, mais ont inclus les concepts nouveaux apparus dans l’idéologie des Nations
unies à savoir les concepts de bonne gouvernance, de démocratie40 et d’Etat de droit41. Ces
références à la bonne gouvernance, à la démocratie et à l’Etat de droit s’inscrivent dans le souci
rappelé ci-dessus d’amélioration de l’image des Etats musulmans dont les régimes politiques
sont souvent accusés de corruption, de dictature et d’Etats de non droit. A ce propos, relevons
l’insistance de la nouvelle Charte sur ces aspects aussi bien dans le préambule, dans l’article 1er
et dans cet article.
G) L’ONU
39 R. BEN ACHOUR, La nouvelle Charte de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), in Rev. gén. dr. int. pub., 2008,
pp. 833-848.
40 Cf. R. BEN ACHOUR, Le droit international de la démocratie, in Cours Bancaja , Vol IV, 2000, pp. 325-362.
41 Cf. J. Y. MORIN, L’Etat de droit : émergence d’un principe de droit international, in Recueil des cours, 1995, Tome 245, pp.
9-462; R. BEN ACHOUR, L’internationalisation de l’Etat de droit, in L’Etat et ses citoyens : nouvelles responsabilités et
redistribution des rôles, Actes de la Ixe Rencontre internationale de Carthage (1er – 5 mars 2005), Académie
tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït al Hikma, Tunis, 2006, pp. 15-42.
fonctionnement de l’État, qui lui-même influe sur tous les aspects des efforts de développement. La démocratie est
également un droit fondamental de la personne humaine, dont le respect représente en soi une importante mesure
du développement. Enfin, la participation des individus à la prise des décisions qui concernent leur avenir est
une donnée essentielle du développement ». Pour notre auteur, « seule la démocratie permet tout à la fois
d’arbitrer et de régler, de façon durable, les nombreuses tensions politiques, sociales, économiques et ethniques qui
menacent sans cesse de déchirer les sociétés et de détruire les États ». Ainsi, la démocratie, non seulement ne met
pas en péril la cohésion et l’unité nationale, mais en constitue le ciment. Elle est un moyen de consolidation et de
préservation du front intérieur : « Sans démocratie, garantie de la libre concurrence et instrument du changement,
le développement restera fragile et perpétuellement en danger ». De ce fait, le problème, si longuement
débattu au moment de l’accession des nouveaux États à la souveraineté internationale, ne se
pose guère en termes de priorité du développement sur l’exigence démocratique mais en
termes d’interdépendance.
Analysant les différentes composantes de la démocratie et leur action sur le
développement, Boutros Boutros-Ghali retient la tenue d’élections, l’amélioration du
fonctionnement des pouvoirs publics et la transparence de certaines institutions étatiques,
l’amélioration des structures judiciaires, le respect des droits de l’homme. Il écrit par
exemple : « Grâce à l’élargissement de la participation populaire qui favorise la démocratie, les grandes
aspirations et les priorités sociales ont davantage de chance d’être prises en compte dans les objectifs nationaux de
développement. Grâce à la mise en place de mécanismes appropriés d’alternance politique, la démocratie permet
de protéger la compétence, la fiabilité et l’intégrité des institutions politiques fondamentales - y compris la
fonction publique – le système légal et le fonctionnement même du processus démocratique. En fondant la
légitimité politique des gouvernements, la démocratie renforce leur aptitude à remplir efficacement leurs fonctions.
En exigeant des gouvernements qu’ils rendent compte de leur action aux citoyens, la démocratie les rend
davantage sensibles aux préoccupations de la population et les incite à prendre des décisions transparentes ».
Dans l’Agenda pour la démocratisation présenté le 20 décembre 1996 à l’Assemblée générale
par le Secrétaire général comme supplément à deux précédents rapports sur la démocratisation,
le Secrétaire général note l’émergence d’un consensus autour de la notion et souligne : « Alors
que des différences dans les circonstances économiques, historiques, culturelles et sociales des
sociétés du monde signifient que des différences de perception continueront d’exister entre la
démocratie telle que perçue par une société ou une autre, la démocratie est néanmoins de plus
en plus reconnue comme une réponse à une large gamme de soucis humains et comme
essentielle à la protection des droits de l’homme. Cependant, quels que soient les arguments
avancés pour critiquer la démocratie, on ne peut occulter une vérité aussi évidente en vertu de
laquelle la démocratie contribue à préserver la paix et la sécurité, la justice et les droits de
l’homme, de même qu’à promouvoir le développement économique et social ».
Abordant le problème des priorités et du timing, Boutros Boutros-Ghali affirme fort
justement qu’il « est essentiel que chaque État décide de la forme, des étapes et du caractère de son processus
de démocratisation ». Cela exige bien évidemment « l’existence d’un État non seulement capable de créer
les conditions d’élections libres et honnêtes, mais aussi capable de supporter le développement et le maintien des
institutions nécessaires pour ancrer les pratiques d’une politique démocratique ». La deuxième condition
consiste à promouvoir une « culture de la démocratie », c’est-à-dire une culture politique
fondamentalement non violente dans laquelle un seul parti ou groupe ne peut pas tout gagner
42 Secrétaire général des Nations Unies, A/60/1, 5 aout 2005, Rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation,
d’appui à la consolidation de la paix, dont la création est également proposée, afin de contribuer aux initiatives
nationales visant à rétablir l’état de droit dans les sociétés en proie à un conflit ou sortant d’un conflit ».
A propos de la démocratie, il écrit : «J’appuie la création à l’ONU d’un fonds pour la démocratie
destiné à fournir une assistance aux pays qui cherchent à instaurer la démocratie ou à la renforcer. J’entends en
outre faire en sorte que nos activités dans ce domaine soient plus étroitement coordonnées, grâce à des liens plus
visibles entre l’action en faveur de la gouvernance démocratique menée par le Programme des Nations Unies
pour le développement et la Division de l’assistance électorale du Département des affaires politiques ».
Toutes ces prises de position trouveront une consécration normative et opérationnelle.
L’expression État de droit apparaîtra en tant que telle à partir des années 90 dans
certaines résolutions pertinentes, adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU, en vue du
renforcement de l’Etat de droit. L’une des dernières résolutions en la matière est la résolution
n° 6 7/97 du 14 décembre 2012 intitulée « l’État de droit au niveau national et international »44
adoptée sans vote. Dans le préambule de cette résolution, l’Assemblée générale : « Réaffirmant
que les droits de l’homme, l’état de droit et la démocratie sont interdépendants, se renforcent
mutuellement et font partie des valeurs et des principes fondamentaux, universels et
indissociables de l’Organisation des Nations Unies,
Réaffirmant également la nécessité que le principe de l’état de droit soit universellement
accepté et appliqué aux niveaux national et international, et son engagement solennel en faveur
d’un ordre international fondé sur l’état de droit et le droit international, ce qui, avec les
44 Voir dans le même sens les Résolutions 63/123 du 11 décembre 2008, 62/70 du 6 décembre 2007, 61/39 du 4
décembre 2006 portant le même intitulé. Voir également le Rapport du Secrétaire général, A/62/261. Cf. également la
résolution 67/1 du 24 septembre 2012, Déclaration de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’état de droit
aux niveaux national et international.
principes de la justice, est essentiel pour la coexistence pacifique et la coopération entre les
États,
Convaincue que la promotion de l’état de droit aux niveaux national et international est
indispensable à une croissance économique soutenue, au développement durable, à
l’élimination de la pauvreté et de la faim et à la protection de tous les droits de l’homme et de
toutes les libertés fondamentales,
[…]
Convaincue que la promotion et le respect de l’état de droit aux niveaux national et
international ainsi que la justice et la bonne gouvernance doivent inspirer l’action de
l’Organisation des Nations Unies et de ses États Membres,
4. Réaffirme également qu’il est impératif de faire respecter et de promouvoir l’état de
droit au niveau international conformément aux principes consacrés par la Charte ;
5. […] ;
6. Insiste sur l’importance du respect de l’état de droit au niveau national et la nécessité
de renforcer les mesures d’assistance technique et de renforcement des capacités pour mieux
aider les États Membres qui en font la demande à donner effet à leurs obligations
internationales dans l’ordre interne ;».
Auparavant, l’Assemblée avait adopté une série de résolutions intitulées «renforcement de
l’Etat de droit ». Citons les résolutions 57/221 du 18 décembre 2002, 49/194 du 23 décembre
1994 et 48/141 du 20 décembre 1993. Dans toutes ces résolutions, l’Assemblée générale après
avoir affirmé que : « L’état de droit, condition essentielle de la protection des droits de
l’homme comme le souligne la Déclaration, doit continuer de retenir l’attention de la
communauté internationale », « Constate avec satisfaction que les États sont plus nombreux à
demander de l’aide pour renforcer et consolider l’état de droit, ce qui montre que l’importance
de celui-ci est de mieux en mieux reconnue, et que ces États bénéficient du soutien du
programme de coopération technique du Haut Commissariat ».
L’expression apparaît également dans la déclaration finale de la Conférence sur les droits
de l’Homme tenue à Vienne en juin 1993. Cette dernière appelle les Etats à : « Renforcer les
institutions nationales et infrastructures qui maintiennent l’Etat de droit », en vue de créer les
« conditions permettant à chacun de jouir des droits universels et des libertés fondamentales ».
Depuis quelques années, l’Assemblée générale des Nations Unies, a adopté quelques
textes relatifs essentiellement au renforcement du principe des élections périodiques, libres et
honnêtes. En effet, à partir de 1988, l’ONU a commencé à s’intéresser aux élections organisées
dans les États souverains.
Jusque-là l’Organisation mondiale ne s’intéressait qu’aux consultations électorales
organisées dans le cadre de la mise en œuvre du droit à l’autodétermination à la suite d’une
situation coloniale.
Depuis 1988, une série de résolutions quasi identiques intitulées « Renforcement de l’efficacité
du principe de l’organisation d’élections honnêtes et périodiques » furent adoptées par l’Assemblée
générale (Résolutions N° 43/157 du 8 décembre 1988 ; 44/146 du 15 décembre 1989 ; 45/150
45 Dans cette résolution, l’AG décida que la question serait examinée tous les deux ans.
46 L’intitulé de cette résolution marque une évolution notable: Renforcement de l’efficacité du principe de l’organisation
d’élections honnêtes et périodiques et de l’action en faveur de la démocratisation.
47 Intitulée Affermissement du rôle de l’Organisation des Nations Unies aux fins du renforcement de l’efficacité du principe
C) L’assistance électorale50
50 Cf. <http://www.un.org/french/Depts/dpa/ead/eadhome.htm>.
51 Groupe d’Observateurs des Nations Unies pour la Vérification des élections en Haïti.
52 Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge.
Deux règles essentielles ont été consacrées en la matière. Tout d’abord, «L’assistance au
processus électoral et le soutien en faveur de la démocratisation ne sont fournis par l’ONU aux
États membres intéressés que sur leur demande expresse»54.
Ainsi la souveraineté de l’État reste intacte. D’ailleurs la mission d’assistance est tenue
d’observer une stricte et totale neutralité.
Ensuite, une répartition des compétences entre les deux organes politiques de l’ONU
d’une part (l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité) et l’organe exécutif d’autre part (le
Secrétaire général) s’est mise en place. La vérification et l’organisation requièrent l’intervention
de l’un des organes politiques, alors que la simple assistance technique relève du seul SG55.
Aujourd’hui, et ainsi que le note le Secrétaire général : «Alors que "l’ère de la
démocratisation" est entrée dans une nouvelle phase, l’ONU a modifié sa stratégie d’assistance
électorale afin d’y inclure une conception plus large de consolidation de la paix. Les élections,
qui ont constitué dans le passé une stratégie de sortie des conflit, sont maintenant considérées
comme ouvrant la voie au renforcement des institutions et à la mise en œuvre de programmes
visant à améliorer les méthodes de gouvernement»56.
Faisant le point sur l’assistance électorale, l’actuel SG, Ban Ki Moon note dans son
rapport 2008 : « Au nombre des activités entreprises par l’Organisation dans ce domaine
durant l’année écoulée, on retiendra en particulier le soutien apporté à la mise en place de
l’Assemblée constituante au Népal et le concours prêté aux autorités électorales de la Sierra
Leone »57.
soin les situations pré-électorales de l’État demandeur. La procédure pour obtenir une assistance est la suivante :
- le Gouvernement doit envoyer une demande d’assistance écrite au responsable des activités d’assistance
électorale (le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques) au moins 3 mois avant la date prévue des élections,
ceci pour permettre un engagement réel des Nations Unies. La demande émane, normalement, des autorités
électorales nationales, du cabinet du Président ou du Ministre des affaires étrangères;
-La Division de l’assistance électorale consulte alors la Division régionale pertinente du Département des affaires
politiques concernée par la zone géographique et le Représentant résident du PNUD (Programme des Nations
Unies pour le développement) concerné, parmi d’autres, sur la question de savoir si la situation pré-électorale du
pays demandeur satisfait les critères établis pour bénéficier de l’Assistance électorale.
- Si le Secrétaire général adjoint détermine qu’une évaluation en profondeur de la situation pré-électorale est
nécessaire, avant toute décision d’implication de l’ONU, la Division des affaires électorales, en général avec la
coopération du PNUD, conduira une mission d’évaluation des besoins pour évaluer la situation politique,
matérielle, institutionnelle et sécuritaire dans le pays demandeur. La Mission déterminera aussi l’intérêt, la
nécessité et l’impact potentiel de l’assistance électorale des Nations Unies et établira si les principaux partis
d’opposition et les représentants de la société civile soutiennent l’implication des Nations Unies. Comme aucune
formule précise n’existe pour déterminer quand une situation pré-électorale est satisfaisante, la décision de ne pas
soutenir un processus électoral devra, en dernier recours, nécessiter un jugement politique du Secrétaire général
adjoint, en consultation avec le Secrétaire général.
56 Secrétaire général des Nations Unies, A/54/1, 31 août 1999, Rapport du Secrétaire général sur l’activité de
l’Organisation, § 109.
57 Secrétaire général des Nations Unies, A/63/1, 12 août 2008, Rapport du Secrétaire général sur l’activité de
l’Organisation, § 76.
mise en place en 1989. Elle surveilla toute la préparation et le déroulement des élections de 1990.
d’observation, mais encore ils jugent souvent nécessaires de les inviter, nommément ou de
manière générale. La présence d’une mission d’observation devient, sinon la preuve, du moins
la présomption du caractère démocratique des élections.»61. Dans le même sens, Hector Gros
Espiell affirme : «Dans le droit international d’aujourd’hui, tant sur le plan universel que, selon
le cas, à l’échelle régionale, européenne et américaine, l’organisation d’élections libres,
authentiques, pluralistes et périodiques constitue une obligation internationalisent exigible »62.
Un certain nombre de pays ont connu des coups d’État depuis 1990. Il s’agit notamment
d’Haïti, du Burundi, du Niger, de la Côte d’ Ivoire, du Pakistan, des Comores, de Fidji, du
Niger, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie de la Guinée, etc. Si tous ces coups d’État ont été
condamnés par plusieurs États et organisations internationales qui ont adressé des appels aux
putschistes pour le rétablissement de la démocratie et le retour au régime constitutionnel, les
mesures prises contre les régimes issus des coups d’État ont varié en intensité et en énergie.
Alors que dans certains cas, le Conseil de sécurité engagea une action militaire collective pour
rétablir les dirigeants légitimes, dans d’autres cas il se contenta d’une simple condamnation
verbale voire même d’un silence complice.
Le cas de Haïti : A la suit de la chute du régime Duvalier, Haïti est entrée régime
démocratique suite aux élections du 16 décembre 1990 qui ont porté au pouvoir le Père Jean -
Bertrand Aristide. Cependant, dès le 30 septembre 1991, un coup d’État militaire renversa le
Président Aristide.
L’Organisation des États américains condamna rapidement le renversement du Président
Aristide et exigea son rétablissement. En même temps un isolement économique, financier et
diplomatique était recommandé aux États membres. Cette prise de position de l’OEA n’était
61 K. VASAK, Étude d’introduction, in Liberté des élections et observation internationale des élections, Bruxelles, 1995, p. 64.
62 H. GROS ESPIELL, Rapport général, in Liberté des élections…, cit., p. 97.
pas surprenante, dans la mesure où comme nous l’avons mentionné plus haut, la démocratie
représentative constitue l’une des valeurs de cette organisation régionale.
Au niveau de l’ONU, il n y avait pas encore de précédent de condamnation des coups
d’État. L’affaire haïtienne constituera une première. En effet, immédiatement après le coup de
force, le Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que le Président du Conseil de sécurité ont
fait une déclaration exprimant l’espoir de voir le processus démocratique se poursuivre
conformément à la constitution.
Pour sa part, l’Assemblée générale des Nations Unies n’est pas restée indifférente à la
rupture de la légalité constitutionnelle en Haïti. Par la résolution 46/7 adoptée par consensus le
11 octobre 199163, l’AG de l’ONU condamna « tant la tentative de remplacer illégalement le
Président constitutionnel d’Haïti que l’emploi de la violence, de la coercition militaire et la
violation des droits de l’homme». De même, l’Assemblée déclara « inacceptable toute entité
issue de cette situation illégale» et exigea « le rétablissement du gouvernement légitime du
Président Aristide, ainsi qu’un retour à la pleine application de la constitution nationale, et,
partant, au respect des droits de l’homme en Haïti ».
Cette résolution, bien que n’ayant qu’une force exhortatoire est d’une importance
capitale. D’abord, son adoption par consensus ne laisse pas indifférent et témoigne d’une large
adhésion. Ensuite, cette résolution rompt avec la doctrine de la non ingérence et considère que
le rétablissement de la démocratie est une obligation internationale.
Mais la réaction de l’ONU ne s’arrêta pas à ce stade, puisque le Conseil de sécurité,
considérant que la situation prévalant en Haïti constitue une menace à la paix et à la sécurité
internationale, et agissant en vertu du chapitre VII de la Charte, décida dans sa résolution 841
du 16 juin 19923, un embargo sur les fournitures d’armes, de pétrole et de matériels connexes
ainsi que le gel des fonds appartenant ou contrôlés par le gouvernement haïtien de facto.
Les sanctions, après avoir été suspendues par la résolution 861 du 27 août 1993
consécutive aux accords de Governors, Island furent rétablies et aggravées par les résolutions
873 du 16 octobre 1993, 875 du 16 octobre 1993, 905 du 23 mars 1994, 917 du 6 mai 1994 et
940 du 31 juillet 1994 dans laquelle le Conseil de sécurité autorisa l’emploi de la force :
« Autorise les États membres à constituer une force multinationale placée sous un
commandement et un contrôle unifiés et à utiliser dans ce cadre tous les moyens nécessaires
pour faciliter le départ d’Haïti des dirigeants militaires, eu égard à l’Accord de Governors
Island, le prompt retour du Président légitimement élu…»
L’analyse de l’évolution de l’attitude du Conseil de sécurité dans cette affaire incite à
conclure qu’il existe une légitimité démocratique. Si dans les première résolutions, cette
interprétation n’était pas évidente, dans la résolution 940 les choses deviennent beaucoup plus
claires puisqu’il y est affirmé que «le but de la Communauté internationale consiste toujours à
restaurer la démocratie en Haïti».
Le cas du Burundi : Le 21 octobre 1993, un coup d’État renversait le gouvernement
démocratiquement élu de Melchior Ndaday. Dans ce cas, seule l’AG de l’ONU condamna la
Le passage d’une attitude passive et indifférente à une attitude positive et militante des
États, des organisations régionale, voire même de l’organisation mondiale à l’occasion des
64 AG, Résolution 48/17, 11 novembre 1993, qui exige la restauration immédiate de la démocratie et du régime
constitutionnel.
65 Déclaration du 25 octobre 1993.
coups d’État en Haïti, au Burundi, au Niger, au Pakistan et en Côte d’Ivoire est sans aucun
doute un saut qualitatif important. Mais l’effort ne s’arrêtera pas à ce niveau.
A partir de la quarante neuvième session l’Assemblée générale a régulièrement adopté
une résolution relative à l’appui du système des Nations Unies aux efforts déployés par les
gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies. Cette
question fut inscrite à la demande 38 Etats.
Il y a lieu de remarquer à cet égard, qu’une première conférence internationale des
démocraties nouvelles ou rétablies regroupant les représentants de 13 États, s’était tenue à
Manille du 3 au 6 juin 1988. Cette conférence a donné lieur à l’adoption de la déclaration de
Manille, qui affirmait que, moyennant un appui mutuel, les forces intérieures et extérieures qui
mettaient en péril les nouvelles démocraties pouvaient être vaincues.
Une deuxième conférence s’est tenue à Managua du 4 au 6 juillet 1994 et a réuni des
représentants de 51 États, a adopté la déclaration de Managua, ainsi qu’un plan d’action dans
lequel elle a demandé au Secrétaire général de l’O.N.U. d’établir une étude sur les façons dont
le système des Nations Unies pourrait soutenir les efforts que consentaient les gouvernements
pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies. Une troisième
conférence s’est tenue à Bucarest du 2 au 4 septembre 1997 et une quatrième conférence est
programmée à Cotonou du 4 au 6 décembre 2000.
De sa quarante-neuvième session (1994) à sa cinquante-quatrième session (1999)
l’Assemblée générale a adopté six résolutions intitulées « appui du système des Nations Unies
aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties
nouvelles ou rétablies ».
Dans toutes ces résolutions, l’Assemblée fait siennes les conclusions et
recommandations des trois conférences internationales mais surtout « considère que
l’Organisation a un rôle important à jouer en fournissant un appui approprié cohérent et pour
épauler les efforts déployés par les gouvernements afin de mener à bien la démocratisation
dans le cadre de leur développement ». et « encourage les États membres à servir la cause de la
démocratisation et à s’attacher davantage à définir les mesures qui pourraient être prises afin
d’appuyer les efforts déployés par les gouvernements et pour nom avoir et consolider les
démocraties nouvelles ou rétablies ».
Dans son rapport sur cette question, le Secrétaire général propose une approche intégrée
au cours des années à venir qui s’articule autour des points suivants :
- instauration d’une bonne gouvernance qui soit participative, transparente, responsable
et efficace, et qui s’emploie à promouvoir l’État de droit et une justice égale devant la loi;
- établissement de conditions pacifiques dans lesquelles le citoyen se sente protégé et la
société civile puisse s’épanouir;
- consolidation de la paix après les conflits, notamment renforcement des institutions
nationales, suivi des élections et promotion des droits de l’homme et du développement;
- reconnaissance par les Nations Unies de l’importance d’aider les pays à renforcer leurs
institutions démocratiques66.
Secrétaire général des Nations Unies, A/53/554, 20 octobre 1998, Rapport du Secrétaire général, Appui du système des
66
Nations Unies aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies.
Ainsi, en l’espace de cinq à six ans, l’ONU, sous l’impulsion de ses Secrétaires généraux
Boutros Boutros-Ghali et Kofi Annan a pu développer un tissu normatif assez impressionnant
constituant un apport décisif au droit international de la démocratie. Cet aspect normatif s’est
trouvé corroboré par une pratique assez solide.
7. Conclusion
La diversité des prises de position et des résolutions des différents organes de l’ONU,
des autres organisations internationales et des États incite à affirmer l’émergence d’une
nouvelle norme de droit international général en vertu de laquelle non seulement le choix du
système politique de l’État est soumis au contrôle de la Communauté internationale, mais aussi
que ce choix se limite en réalité à l’adoption du système démocratique et que donc toute action
perpétrée contre un régime issu d’élections libres et honnêtes constitue un fait illicite
international, voire même une menace contre la paix et la sécurité internationales légitimant
l’usage du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Le principe de la liberté du choix du
système politique, économique, social et culturel a sans aucun doute perdu son caractère
absolu. Son interprétation ne va plus dans le sens des États mais dans le sens des citoyens.
Comme le note le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan : «La validité des principes
démocratiques est aujourd’hui universellement reconnue». La spécificité culturelle ne constitue plus un
argument sérieux pouvant être opposé à l’instauration de la démocratie pour maintenir les
peuples dans un état d’assujettissement plus dur que l’assujettissement colonial, mais si «la soif
de démocratie est réelle, la capacité institutionnelle de l’instaurer est faible dans bien des cas et
la volonté des élites parfois sujette à caution»67.
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