A Propos de La Satisfaction
A Propos de La Satisfaction
A Propos de La Satisfaction
PA TRI CE T R EMBL AY
Avec le soutien du Réseau d’échange sur la
mesure de la satisfaction de la clientèle
C ENTRE D’ EXPERTISE
DES GRANDS ORGANISMES
SEPTEMBRE 2006
Rédaction : Patrice Tremblay
Carole Maziade,
Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)
Diane Provencher,
Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ)
Éric Vignola,
Centre d’expertise des grands organismes (CEGO)
François Laverdure,
Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)
Guy Lalande,
Commission des normes du travail (CNT)
Marie-Hélène Lemire,
Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances (CARRA)
Nathalie Madore,
Régie des rentes du Québec (RRQ)
Collaborations spéciales :
Un merci particulier aux personnes suivantes qui par leurs suggestions
et leurs commentaires ont permis d’améliorer considérablement le
contenu du présent rapport :
Éric Vignola,
Coordonnateur de la permanence
Centre d'expertise des grands organismes (CEGO)
Sylvain Sauvé,
Économiste
Centre d'expertise sur la prestation de services
Nathalie Madore,
Chef du Service des statistiques et des sondages
Régie des rentes du Québec (RRQ)
François Laverdure,
Coordonnateur de l'équipe planification stratégique et évaluation
Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)
Julie Fortin,
Consultante
Centre d'expertise des grands organismes (CEGO)
Benjamin Beauregard,
Stagiaire en statistique
Régie des rentes du Québec (RRQ)
André Giguère,
Technicien en bureautique
Centre d'expertise des grands organismes (CEGO)
2
RÉSUM É
Ce rapport vise à faire connaître les travaux qui font autorité en mesure de la satisfaction
de la clientèle (MSC). Il décrit les modèles qui permettent le mieux d’évaluer : 1) les dimensions
importantes de la satisfaction ; 2) les attentes des usagers et ; 3) les actions prioritaires à
adopter d’un point de vue managérial. À certains égards, les modèles dits « asymétriques »
sont avantageux lorsque comparés aux modèles classiques (ou symétriques), car ils permettent
notamment de préciser l’impact de certaines dimensions sur la satisfaction ou l’insatisfaction.
Pour les organismes, il devient donc plus facile de déterminer les priorités d’investissements.
Mentionnons enfin que ce rapport met l’accent sur les modèles qui fondent leurs bases
pratiques sur la théorie de l’asymétrie des contributions des facteurs à la satisfaction. Le
modèle tétraclasse y prend une large place, car il semble particulièrement efficace.
Patrice Tremblay
Juin 2006
3
T ABLE
Résumé ………………………………………………………………………………………………………………. p. 3
Table …………………………………………………………………………………………………………………... p. 4
Sommaire …………………………………………………………………………………………………………….p. 9
Introduction
A) Services publics et enjeux de la mesure de la satisfaction ………………………….. p. 12
B) Le mandat de recherche…………………………………………………………………………. p. 13
C) Objectifs généraux du rapport…………………………………………………………………. p. 14
D) Structure du rapport……………………………………………………………………………….. p. 14
4
Troisième partie - La théorie de l’asymétrie des contributions
des facteurs de satisfaction
A) Définir l’asymétrie des contributions des facteurs de satisfaction………………… p. 39
B) Fondements conceptuels de l’asymétrie :
la remise en question du paradigme de la confirmation des attentes …………… p. 40
B1) Satisfaction et insatisfaction : un ou deux concepts ?
B2) Les paradoxes du mauvais service et de l’apprentissage
B3) Autres travaux
C) Dimensions et facteurs : une différence terminologique ou conceptuelle ?…… p. 44
D) Quel est l’intérêt de l’asymétrie ?…………………………………………………………….. p. 45
E) Quelques modèles asymétriques …………………………………………………………….. p. 46
F) Les services en ligne et les modèles asymétriques ……………………………………. p. 50
Conclusion…………………………………………………………………………………………………………. p. 69
Glossaire ……………………………………………………………………………………………………………..p. 71
Bibliographie ……………………………………………………………………………………………………… p. 75
5
L IST E DES FIG URES
PREMIÈRE PART IE
Figure 1 : Paradigme de la confirmation des attentes……………………………………………..p. 17
Figure 2 : Caractéristiques de la formation du jugement d’un client…………………………...p. 18
Figure 3 : Les trois phases qui conduisent à la formation de la satisfaction………………… p. 19
Figure 4 : Interactions client/entreprise relativement aux différents types de qualité……… p. 20
Figure 5 : Effet linéaire no.1 (attribut important)…………………………………………………… p. 22
Figure 6 : Effet linéaire no.2 (attribut moins important)…………………………………………...p. 22
DEUXIÈM E PART IE
Figure 7 : Processus d’évaluation de la qualité du service par la méthode SERVQUAL……p. 28
Figure 8 : Étapes de l’OMC…………………………………………………………………………….. p. 31
Figure 9 : Matrice satisfaction / importance………………………………………………………… p. 35
Figure 10 : La matrice importance révélée / importance dérivée…………………………… ….. p. 36
QU ATRIÈME PART IE
Figure 16 : Comparaison : les facteurs dont le poids est fluctuant et
ceux qui demeurent stables………………………………………………………………p. 55
Figure 17 : Le s 4 modes de contribution des éléments d’une
expérience de service à la satisfaction du client…………………………………….. p. 55
Figure 18 : Les catégories du modèle tétraclasse …………………………………………………. p. 56
Figure 19 : Catégorie « Basiques »…………………………………………………………………… p. 57
Figure 20 : Catégorie « Clés »…………………………………………………………………………. p. 57
Figure 21 : Catégorie « Plus »…………………………………………………………………………. p. 57
Figure 22 : Catégorie « Secondaires »……………………………………………………………….. p. 57
Figure 23 : Tableau contenant les données de base de l’analyse factorielle………………….p. 61
Figure 24 : Exemple d’une matrice de classification, Selon Llosa ………………………………p. 62
Figure 25 : Différences et ressemblances entre la matrice
importance / satisfaction et les catégories du modèle tétraclasse ………………. p. 65
Figure 26 : Différences et ressemblances entre la matrice importance révélée /
importance dérivée et les catégories du modèle tétraclasse ……………………… p. 65
6
L IST E DES AB RÉVI ATIO NS ET ACRO NYM ES
7
AVANT- PRO PO S
Le Centre d’expertise des grands organismes
Le Centre d'expertise a été créé en mars 2000 avec pour mission de favoriser
l'amélioration des services publics en soutenant les organismes membres. Deux mandats
découlent de cette mission :
Ainsi, le Centre d'expertise fournit aux employés des grands organismes concernés un
lieu pour discuter des grands enjeux en matière de services à la clientèle, de partager leurs
expériences respectives dans ce domaine et de cibler les améliorations possibles à la lumière
des meilleures pratiques recensées. Il les aide également à relever les défis que soulève la
prestation des services publics.
8
SOM MAIRE
Ce rapport est né de discussions ayant eu cours au sein du réseau d’échange sur la
mesure de la satisfaction ainsi que de suggestions de recherche contenues dans un document
intitulé La portée des résultats de recherche en mesure de la satisfaction de la clientèle.1
L’auteur de ce dernier, Éric Vignola, constatait notamment que les dimensions du service n’ont
pas toutes le même impact sur la satisfaction du client ; certaines augmentent de façon
importante le niveau de satisfaction, alors que d’autres doivent simplement respecter un certain
seuil au-delà duquel il n’est plus nécessaire de chercher à les améliorer. L’auteur suggérait
d’approfondir les recherches en ce domaine, en vue de développer une méthodologie qui
permettrait à chaque organisme de connaître l’impact des dimensions du service sur la
satisfaction de sa clientèle.
La partie portant sur la satisfaction établit l’inexistence d’un consensus sur la définition,
les fondements conceptuels et la mesure de la satisfaction. La recherche sur la mesure de la
satisfaction s’est essentiellement structurée autour du paradigme de la confirmation des
attentes. Celui-ci montre que lorsque la qualité perçue est inférieure à la qualité attendue, il en
résulte de l’insatisfaction. Au contraire, quand la qualité perçue est supérieure à la qualité
attendue, le client ressent une forte satisfaction. Enfin, lorsque la qualité perçue est égale à la
qualité attendue, le client éprouve une simple satisfaction (ce sentiment se situe dans une zone
de normalité). Par ailleurs, le sentiment de satisfaction n’est possible qu’immédiatement après
l’expérience de consommation (tout de suite après le processus de confirmation des attentes).
Le cas échéant, on ne peut parler de satisfaction, mais d’« attitude » qui se définit comme une
disposition plus générale à l’égard de quelqu’un ou quelque chose.
9
La seconde partie du rapport révèle que les dimensions de la satisfaction sont
nombreuses. Parmi les outils privilégiés qui permettent d’évaluer la satisfaction de la clientèle,
on compte SERVQUAL, Les citoyens d’abord 4, l’Outil de mesure commune (OMC) et l’Outil
québécois de mesure (OQM). L’importance attribuée aux dimensions varie de façon notable
d’un modèle à l’autre. Pour des raisons souvent budgétaires et/ou logistiques, aucune
entreprise ne peut mettre en œuvre l’ensemble des actions nécessaires : il est donc impératif
de hiérarchiser ces actions en fonction du rendement des investissements. Les outils devront
proposer des solutions pour aider l’entreprise à mesurer ce rendement des investissements.
Afin d’aider à établir les priorités d’investissements, les entreprises ou organismes utilisent des
matrices qui servent à classifier les dimensions de la satisfaction. Celles qui ne demandent pas
directement l’importance aux répondants sont vraisemblablement plus précises et permettent
de tirer des conclusions plus efficaces que celles qui le demandent.
Les éléments basiques. Si l’élément est perçu comme inadéquat, le client sera
très insatisfait, mais toute amélioration au-delà d’un seuil adéquat n’aura pas
d’impact. Par exemple, une fourchette propre dans un restaurant n’a pas d’impact
sur la satisfaction du client, mais une fourchette malpropre aura un fort impact
négatif ;
1
Éric Vignola, La portée des résult ats en mesure de la satisfaction de la clientèle, Centre d’expertise des
grands organismes - Réseau d’échange sur la mesure de la satisfaction de la clientèle, Janvier 2004,
76 p.
10
n’a pas d’impact sur la satisfaction. Mais s’il s’en souvient et apporte au client son
11
INTRO DUCT IO N
A) S ERVICES PUBLICS ET ENJEUX DE LA MESURE DE LA SATISFACTION
Au Québec, les services publics jouent un rôle considérable dans la vie de l’ensemble
des citoyens. Cependant, depuis quelques années, la fonction publique semble affectée par
une « perte d’estime »2 : une tendance présente chez les citoyens à dévaloriser ses activités et
sa gestion. Il est donc sain de s’interroger sur les causes d’un tel mouvement. Quelles sont les
attentes des citoyens-usagers ? Quel est leur degré de satisfaction envers les organismes
publics et les ministères ? Quelles sont les dimensions du service qui sont prioritaires pour les
utilisateurs ? Tenter de répondre à ces questions requiert qu’on s’attarde de façon minutieuse à
une pléthore de facteurs qui s’étendent des besoins de la population aux moyens qui doivent
être déployés pour les combler. La revalorisation du secteur public passe inévitablement par un
tel processus. Comme l’affirme Hubert Brin (président de l’UNAF ) : «…il s’agit avant tout de
redonner du sens et de la légitimité au service public en s’appuyant sur la qualité et en faisant
converger le service rendu et le service attendu par les usagers dans toute leur diversité »3.
L’un des moyens d’y arriver est sans conteste l’évaluation de la satisfaction du client.
2
Jean Mercier, L’administration publique : de l’École classique au nouveau management public, Québec,
Les Presses de l’Université Laval, 2002, p. 123.
3
UNAF : Union Nationale des Associations Familiales ; France Qualité Publique, La satisfaction des
usagers / clients / citoyens du service public, Paris, Collection Guide pratique, La documentation
française, 2004, p. 5.
4
Jean-François Lorit et al., Les méthodes d’évaluation de la satisfaction des usagers, Comité d’enquête
sur le coût et le rendement des services publics, France, 2001 : http://www.openfing.org/ proximites_sp
/IMG/pdf/CCOMPTES_RAPPORT_SATISFACTION_DES_USAGERS.pdf.
12
relation qui existe entre les éléments de la chaîne qualité perçue - satisfaction - fidélité - profit.5
Le cas des services publics est totalement différent, car leur survie ne repose pas sur le profit.
Les utilisateurs des services publics n’ont souvent pas le choix de refuser un produit ou un
service puisqu’il est généralement offert dans un contexte monopolistique. De ce point de vue,
la mesure de la satisfaction n’est pas une nécessité, ou comme le soulignent élégamment Jean-
François Lorit et al. : «...la satisfaction des usagers ne constitue pas « l’ultima ratio » de leurs
activités. »6 Alors, pourquoi mesurer la satisfaction dans les services publics ? En réalité,
d’importants enjeux en dépendent.
Celui qui mérite d’être souligné au premier plan est la nécessité pour toute organisation
de connaître les besoins de sa clientèle et de pouvoir y répondre adéquatement, l’objectif étant
de lui permettre de remplir sa mission le plus adéquatement possible. Concurremment,
plusieurs auteurs soulignent l’importance d’adapter les services aux changements de priorités
des usagers. Évidemment, cela demande qu’un suivi soit réalisé régulièrement. Un autre enjeu
de la mesure de la satisfaction est la réduction des coûts de services. Il est bien connu qu’une
meilleure connaissance des besoins de la clientèle et l’amélioration de la qualité des services
qui en résulte permettent des économies importantes.7 Enfin, la mesure de la satisfaction
permet de mettre la collectivité à contribution en donnant la possibilité à ses membres de
participer à l’évolution des services publics et des organisations dispensatrices de services. En
ce sens, tous ont un rôle à jouer dans la modélisation de nos institutions.
B) L E MANDAT DE RECHERCHE
Au cours des dernières années, la fonction publique québécoise s’est fixé des objectifs
en matière d’amélioration continue des services. Comme nous l’avons mentionné
précédemment, plusieurs gestionnaires et employés souhaitent améliorer leur compréhension
des besoins des utilisateurs de services, l’objectif étant de mieux connaître la perception et les
attentes de la clientèle pour leur offrir des services plus efficaces et efficients. C’est dans cet
5
Daniel Ray, Mesurer et développer la satisfaction de la clientèle, Paris, Éditions d’Organisations, 2001,
p. 9-10.
6
Jean-François Lorit et al., op. cit., p. 12.
7
Les coûts associés à l’insatisfaction (correction, inspection, règlement, etc.) peuvent être de dix à cent
fois plus élevés que les coûts d’une opération de MSC et représentent de 30 % à 50 % des coûts dans la
plupart des organismes de services : Faye Schmidt et Teresa Strickland, Sondages sur la satisfaction
des clients : guide du gestionnaire, Canada, Réseau du service axé sur les citoyens, Centre canadien de
gestion, Novembre 2000 (1998), p. 4. : http://www.myschool-monecole.gc.ca/Research/publications/pdfs/
guide_f.pdf.
13
esprit que le Réseau d’échange sur la MSC a approuvé l’élaboration d’un rapport portant
précisément sur ces aspects du service.
Tout au long de la rédaction de ce rapport, nous avons tenu compte des préoccupations
évoquées plus haut. Conséquemment, le présent document devrait permettre de mieux
connaître les travaux et modèles qui sont à l’avant-garde en matière de MSC. Une bonne
connaissance de ces derniers devrait permettre aux organismes de reconnaître les attentes des
usagers, de saisir l’importance accordée à certaines dimensions de la satisfaction, de mieux
catégoriser ces dimensions et d’identifier les actions prioritaires à adopter sur le plan
managérial.
Avant de traiter des objectifs généraux, il nous semble pertinent de souligner que le
présent rapport repose sur deux prémisses :
• Une façon efficace d’optimiser l’allocation des ressources repose sur la connaissance
et l’application de la théorie de l’asymétrie des impacts des facteurs de satisfaction.
D) S TRUCTURE DU RAPPORT
Notre rapport est divisé en quatre grandes parties. La première offre un aperçu de la
notion de satisfaction. La deuxième traite des dimensions et de quelques modèles importants
qui visent à évaluer la satisfaction et ses dimensions clés. La troisième partie porte sur la
théorie de l’asymétrie des contributions des facteurs de satisfaction. Nous tentons de
comprendre les circonstances qui favorisent une utilité optimale des ressources. Les questions
14
relatives à la théorie et à la littérature ainsi qu’à l’utilisation de modèles précis sont abordées.
Quant à la quatrième partie, elle explore concrètement l’asymétrie par l’étude du modèle
tétraclasse de Sylvie Llosa. La conclusion permet d’effectuer un retour sur les principaux
aspects du rapport.
15
P REM IÈRE P ART IE
La s ati sfaction de l a cli ent èle
A) D ÉFINIR LA SATISFACTION
Soulignons d’emblée qu’il n’existe pas de consensus sur la définition, les antécédents*
et la mesure de la satisfaction. Évidemment, cela ne facilite pas la tâche d’un organisme qui
désire évaluer le degré de satisfaction de sa clientèle. Néanmoins, il est possible de dégager
quelques éléments théoriques qui ont acquis une certaine notoriété au cours des années.
Présentons tout d’abord quelques définitions de la satisfaction :
Ce qui découle de ces définitions est que la satisfaction est basée sur des perceptions et des
attentes. Comme l’explique le spécialiste en marketing Benoît Gauthier, il s’agit d’un sentiment
subjectif qui ne peut exister que si le client réalise qu’il y a eu un événement de service, et qui
16
n’existe pas dans l’absolu, mais seulement sur une base comparative. 8 Retenons donc que la
satisfaction repose sur trois principales notions :
Qualité perçue vs
qualité attendue
9
Figure 1 : Paradigme de la confirmation des attentes
8
Benoît Gauthier et Réseau Circum inc, Satisfaction de la clientèle : mesure et utilisation, Québec,
Rencontre de l’ APRM -Québec, 15 avril 2003, 4ème fiche :http://circum.com/cgi/cadres.cgi?fconsult_f.shtml.
9
Adapté de l’ouvrage suivant : Daniel Ray, op. cit., p. 31.
17
C) C OMMENT SE FORME LE JUGEMENT D’UN CLIENT ?
Qualité perçue
Qualité attendue
10
Figure 2 : Caractéristiques de la formation du jugement d’un client
Plusieurs auteurs ont décortiqué la relation entre la satisfaction et son évolution dans le
temps. Sylvie Llosa (1997) explique que la satisfaction est « une évaluation qui intervient
après l’achat, l’usage, la consommation ou l’expérimentation d’un produit ou d’un service ».
Matzler (1997) ajoute que le sentiment de satisfaction n’est possible qu’immédiatement
après l’expérience de consommation (tout de suite après le processus de confirmation des
attentes), sinon, il ne s’agit pas de la satisfaction, mais d’un construit plus invariant :
l’attitude. Peterson et Wilson (1992) notent que le degré de satisfaction est à son summum
juste après l’achat, diminuant graduellement au cours du temps. Llosa (1996) souligne aussi
que la qualité perçue influence l’évaluation de la satisfaction tout comme la satisfaction peut
influencer la perception de la qualité. Llosa donne l’exemple d’une marque d’entreprise qui
influence la satisfaction du client et vice versa (cité dans Boris Bartikowski, 1999, p.12).
Satisfaction et qualité entretiennent donc une relation bilatérale et non pas seulement
unilatérale.
10
Adapté de l’ouvrage suivant : Daniel Ray, op. cit., p. 24-27.
18
D) C OMMENT SE MANIFESTE LA SATISFACTION ?
Il est possible d’étudier la satisfaction selon des perspectives fort différentes. L’une d’elle
consiste à l’envisager d’un point de vue comportemental. C’est le cas du théoricien Heribert
Gierl qui s’est attaché à comprendre l’interaction entre le paradigme de la confirmation des
attentes , la réaction affective et le comportement du client. Gierl identifie trois phases
principales du processus qui conduit à la formation de la satisfaction. Lorsque la performance
effective est inférieure à la performance théorique, la comparaison cognitive mène à une
infirmation négative qui provoque une réaction affective d’insatisfaction pouvant résulter en un
comportement de plainte (ou réclamation). Lorsque la performance effective est égale à la
performance théorique, la comparaison cognitive mène à une confirmation qui provoque une
réaction affective d’indifférence qui ne devrait engendrer aucune réaction ou comportement
particulier. Enfin, lorsque la performance effective est supérieure à la performance théorique, la
comparaison cognitive mène à une infirmation positive qui provoque une réaction affective de
satisfaction pouvant résulter en un compliment. La figure suivante schématise le propos de
Gierl :
Comparaison cognitive
? ? ?
Infirmation négative Confirmation Infirmation positive
? ? ?
Réaction affective
? ? ?
Insatisfaction Indifférence Satisfaction
? ? ?
? ? ?
Réclamation Pas de réaction Compliment
particulière
11
Figure 3 : Les trois phases qui conduisent à la formation de la satisfaction
11
D’après Heribert Gierl (1995), repris dans l’article suivant : Boris Bartikowski, La satisfaction des clients
dans les services : une vue situationnelle du poids fluctuant des éléments, Marseille, Université de droit,
d’économie et des sciences d’Aix Marseille, Institut d’administration des entreprises, Centre d’étude et de
recherche sur les organisations et la gestion, Février 1999, p. 8.
19
Ce modèle est intéressant en ce sens qu’il permet de visualiser et d’expliquer le
cheminement du comportement d’un client, le processus qui mène à la satisfaction, à
l’insatisfaction ou à l’indifférence. C’est un aspect qui ne devrait en aucun cas être occulté lors
d’une opération de MSC.
Au cours des années, les chercheurs se sont beaucoup (et surtout) intéressés au
concept de qualité perçue qui est l’un des concepts voisins de la satisfaction.12 Ces deux
notions sont occasionnellement confondues dans la littérature.
La qualité perçue doit être vue comme « la qualité telle que la perçoit le client et non la
qualité objectivement déterminée par des experts ». 13 La qualité perçue résulte de l’évaluation
du client lorsqu’il utilise un service. Notons que cette évaluation précède et détermine la
satisfaction. La satisfaction est donc consécutive à l’expérience de service et succède à
l’évaluation de la qualité.14 Le chercheur français Daniel Ray explique l’interaction entre un
client et une entreprise relativement aux différents types de qualité. Voyons un schéma adapté
de son ouvrage Mesurer et développer la satisfaction clients :
Client Entreprise
Écoute
Qualité attendue client Qualité désirée
Satisfaction Performance
du client
de l’entreprise
Vente
Qualité perçue Qualité réalisée
15
Figure 4 : Interactions client/entreprise relativement aux différents types de qualité
12
Boris Bartikowski, op. cit., p. 12-14.
13
Ibid., p. 12-14.
14
Sylvain Sauvé (Coord.), Outil québécois de mesure : rapport sur le développement et la première
phase de validation de l’Outil québécois de mesure, Centre d’expertise sur la prestation de services,
Gouvernement du Québec, Québec, Mars 2004, p. 6-7.
15
Adapté de l’ouvrage suivant : Daniel Ray, op. cit., p. 34-35.
20
À l’origine, le client possède des attentes - qualité attendue - que l’entreprise écoute et
interprète - qualité désirée - (i.e. ce qu’elle vise à l’issue de ses processus internes pour pouvoir
répondre aux attentes du client). Ensuite, l’entreprise tente de répondre à cette demande en
transformant cette qualité désirée en qualité réalisée. Dans une troisième étape, celle-ci est
transmise (communiquée), un processus qui permet au client de construire sa perception de la
qualité perçue. Enfin, la qualité perçue est comparée avec les attentes, générant ainsi le
sentiment de satisfaction du client. Ce schéma nous permet de distinguer deux types
d’indicateurs souvent confondus : les indicateurs de qualité interne et la mesure de la
satisfaction du client. Les premiers visent à mesurer la performance de l’entreprise (adéquation
entre qualité réalisée et qualité désirée) alors que la MSC évalue le décalage entre la qualité
attendue et celle perçue (bloc de gauche dans la figure 4). 16 Dans le cas d’un service, c’est
l’ensemble du processus qui est concerné.
Cette figure permet, en outre, de constater la mince frontière conceptuelle qui existe
entre la qualité, la qualité perçue et la satisfaction globale*, ce qui n’est pas sans répercussion
sur la diversité terminologique rencontrée dans la recherche. Comme nous le verrons dans les
différents travaux portant sur les dimensions du service à la clientèle, certains auteurs utilisent
l’expression « dimensions de la qualité » alors que d’autres parlent de « dimensions de la
satisfaction ». Nous y reviendrons ultérieurement.
16
Ibid., p. 34-35.
17
Pour plus de détails sur la question de la causalité dans la chaîne qualité-satisfaction, le lecteur peut
consulter le document suivant : Claude Roy, Assessment of Quality of Municipal Services and
Residents’Satisfaction With These Services, Thèse de Doctorat, Montréal, Université Concordia, Juillet
1997, p. 92-95.
21
F) L E MODÈLE MULTIATTRIBUTS (OU MULTIDIMENSIONNEL )
S S
a a
t t
i i
s s
f f
a a
c c
t t
i i
o o
n n
Figure 5 : Effet linéaire no.1 (attribut important) Figure 6 : Effet linéaire no.2 (attribut moins important)
* * *
22
qui se fondent essentiellement sur les éléments vus dans cette section, notamment le
paradigme de la confirmation des attentes et la linéarité des contributions des facteurs à la
satisfac tion globale.
x Faits saillants
aIl n’existe pas de consensus sur la définition, les fondements conceptuels et la mesure de la
satisfaction.
aLa satisfaction peut être définie comme un jugement de valeur, une opinion, un avis qui
résulte de la confrontation entre le service perçu et le service attendu.
Lectures suggérées
23
D EUXIÈM E P ART IE
Les dim ensions de la s ati sfa ctio n et
les m odèles classiq ue s d’ é valuation
A) L ES DIMENSIONS
• la courtoisie ;
• l’empathie ;
• la sécurité ;
• le coût ;
• l’empressement ;
• la justice ;
• la confidentialité ;
• le respect ;
• l’assurance du personnel ;
• la fiabilité des informations ;
• l’accessibilité du service ;
• la clarté des démarches ;
• la simplicité du langage.
24
Les dimensions qui doivent être incluses dans une MSC dépendent de plusieurs
critères, parmi lesquels on retrouve le type d’entreprise ou d’organisme soumis à l’évaluation
(ex. public ou privé), sa taille, les services offerts par celle-ci ainsi que les objectifs fixés par ses
responsables. Nonobstant ce qui vient d’être mentionné, au sein des grands organismes il
existe ce qu’on appelle les déclarations de services aux citoyens (DSC). Rendue obligatoire par
la Loi sur l’administration publique 18 (mai 2000), la déclaration de services aux citoyens oriente
déjà en grande partie les priorités d’interventions et d’investissements des ministères et
organismes gouvernementaux. La DSC de chacun des organismes est donc également un
critère important qui contribuera à déterminer les dimensions à inclure dans une étude sur la
satisfaction.19
Il existe une variété de travaux et de modèles qui visent à identifier les plus importantes
dimensions de la satisfaction. Les chercheurs distinguent deux principales écoles de pensées
dans ce domaine : la nordique (Nordic Perspective) et l’américaine (American Perspective).
L’école nordique (ex. Grönroos , 1982;1984) s’appuie sur la structure du service, sur ces
18
« Cette loi précise notamment que, s'ils fournissent directement des services à la population, les
ministères et les organismes doivent prendre en compte les attentes exprimées par les citoyens en
fonction des ressources disponibles. Mais la loi va plus loin, puisqu'elle rend obligatoire la publication
d'une déclaration de service aux citoyens, le terme « citoyens » désignant autant la population que les
entreprises. S'ils fournissent directement des services aux citoyens, les ministères et les organismes
assujettis au chapitre II de la Loi sur l'administration publique doivent rendre publique une telle
déclaration.» : Site du Gouvernement du Québec : http://www.gouv.qc.ca/portail/quebec/pgs/commun/
gouv/declarationservices?lang=fr . Soulignons que la CSST et la SAAQ ne sont pas soumises directement
à cette loi.
25
diverses composantes afin de mesurer la qualité pour chacune d’elle. Christian Grönroos, par
exemple, perçoit la qualité du service de manière bidimensionnelle. 20 La dimension
fonctionnelle est relative au processus de livraison du service, à la façon dont l'expérience se
déroule (elle est le comment). La dimension technique a trait au résultat du processus de
livraison du service (elle est le quoi).21 L’école américaine (ex. Parasuraman, Zeithaml et Berry,
1988) conçoit plutôt la qualité du service en terme de caractéristiques qui sont directement
liées aux services offerts (p. ex. fiabilité, empressement, empathie, assurance et valeurs
matérielles).22 Bien que les chercheurs s’entendent généralement sur le fait que la qualité du
service est multidimensionnelle, les questions de la quantité et du contenu des dimensions
demeurent des objets de débats. Voici quelques exemples de la diversité des dimensions
identifiées dans la littérature :
26
• Parasuraman, Zeithaml et Berry (1988) (SERVQUAL)26
1 - Valeurs matérielles : Aspect des installations, de l’équipement, du personnel et des
matériaux de communication
2 - Fiabilité : Capacité d’assurer le service promis d’une manière exacte et digne de
confiance
3 - Empressement : Volonté d’aider des clients et de fournir le service rapide
4 - Empathie : La société fournit le soin et l’attention individualisée à ses clients
5 - Assurance : La connaissance et la courtoisie des employés ainsi que leur capacité de
donner confiance
B1) SERVQUAL
SERVQUAL est une méthode destinée à mesurer la « qualité de service » dans les
entreprises ; elle est surtout utilisée dans le secteur privé. 27 Elle implique de conduire une
enquête par échantillonnage des clients, de sorte que leurs besoins perçus de service soient
compris. Cette méthode qui a été élaborée à la fin des années 1980 par les chercheurs Pars u
Parasuraman, Leonard Berry et Valarie Zeithaml, constitue le point de départ de la majorité des
travaux qui portent sur la satisfaction et la qualité du service.28 Leur travail est basé sur le
paradigme de la confirmation des attentes, vu en première partie. Le principe de SERVQUAL
est relativement simple et comporte trois principales composantes :
26
Parsu Parasuraman, Valarie Zeithaml et Leonard Berry, « Servqual : A Multiple-Item Scale for
Measuring Consumer Perceptions of Service Quality », Journal of Retailing, Vol. 64, No. 1, 1988,
p. 12-40.
27
Paul Fedoroff (contribution de), « SERVQ UAL (Zeithaml, Parasuraman, Berry), 12 Manage : Rigor and
Relevance, dernière mise à jour 9 avril 2006 : http://www.12manage.com/methods_zeithaml_servqual_fr.
html.
28
MORI Social Research Institute, Public Service Reform. Measuring and Understanding Customer
Satisfaction, London, 2002, p. 10 : http://www.mori.com/pubinfo/rd/opsr.pdf ; Sylvie Llosa, J. -L. Chandon
et C. Orsingher, « An empirical study of SERVQUAL's dimensionality », Service Industries Journal,
Vol. 18, No. 2, Avril 1998, p. 16-44 : tiré de Boris Bartikowski, op. cit., p. 6-7.
29
MORI Social Research Institute, op. cit., p. 10.
27
visée. Le résultat de cette démarche permet d’identifier les points forts et les priorités
d’amélioration sur le plan de la qualité du service. L’exemple suivant permet de visualiser le
processus d’ensemble dans le cas de la dimension « valeurs matérielles ».
Le même processus doit être appliqué aux autres dimensions. Parasuraman et al.
identifient 5 principales dimensions :
En général, les études qui utilisent SERVQUAL observent que la fiabilité est la
dimension la plus importante, suivie de l’empressement, l’assurance, l’empathie et les
« valeurs matérielles ». 30
30
Ibid, p. 21-22.
31
William Sabadie, « Conceptualisation et mesure de la qualité perçue d’un service public », Recherche
et Application en Marketing, Vol. 18, No. 1, 2003, p. 2.
28
problématique). Plusieurs modèles ont subséquemment ajouté cette dimension à leur liste.32
Par ailleurs, un consensus semble s’établir à l’effet que les dimensions et les caractéristiques
proposées par SERVQUAL ne sont pas adaptées à tous les contextes.33 Dans ce contexte,
Boris Bartikowski souligne : « Nous concluons alors que la dimensionnalité de la qualité d’un
service reste encore l’un des thèmes vivement discutés dans la littérature des services. »34 En
conséquence, c’est le caractère généralisable qui est remis en doute. La dimension « valeurs
matérielles » est la seule à être suffisamment claire.
Les citoyens d’abord est une initiative du secteur public canadien développée par
L’Institut des services axés sur les citoyens (ISAC). Son objectif est de dresser un portrait de la
perception des citoyens canadiens à l’égard des services publics et de proposer des pistes
d’amélioration. Soulignons qu’il constitue également la base théorique de l’Outil de mesure
commune dont nous parlerons dans la section suivante.
Les citoyens d’abord 4, comme son nom le laisse entendre, est la quatrième édition de
ce projet. Il est axé avant tout sur les « résultats d’enquêtes » et s’adresse d’abord aux
gestionnaires. Selon ce document, les cinq principaux moteurs de la satisfaction sont les
suivants :
• Connaissance
• Équité
• Effort supplémentaire
• Rapidité
• Résultats
32
MORI Social Research Institute, op. cit., p. 17.
33
William Sabadie, op. cit., p. 3.
34
Boris Bartikowski, op. cit., p. 6-7.
29
Les citoyens d’abord 4 a été réalisé à partir d’un échantillon de 6 994 Canadiens dans
toutes les provinces et tous les territoires. Les principaux résultats de cette étude sont les
suivants 35 :
Il semble que les dimensions de la satisfaction diffèrent d’un mode de prestation de services à l’autre.
Les concepteurs de l’outil Les citoyens d’abord 4 soulignent l’importance des combinaisons services /
modes : « Les différences entre les moteurs s’expliqueront […] en partie par l’agencement des
services associés au mode de prestation et en partie par les caractéristiques intrinsèques de ce
mode. »
Il est donc recommandé de bien identifier ce que l’on désire évaluer. Les dimensions importantes
varieront vraisemblablement d’un secteur à l’autre et d’un mode de prestation à l’autre. En ce qui
concerne les grands organismes, il serait utile d’évaluer prioritairement les dimensions des services
publics (en général), les dimensions pour les services téléphoniques et les dimensions des services
publics en ligne. Voici les moteurs les plus importants selon Les citoyens d’abord 4 :
Selon l’étude, parmi l’ensemble des moteurs de la satisfaction concernant les services téléphoniques
et les services tarifés, la priorité d’amélioration devrait être accordée à la rapidité.
35
Ces résultats sont tirés du site de l’Institut des services axés sur le citoyen : http://www.iccs-isac.org/
fra/citoyens_dabord4release.htm. Voir aussi : ISAC, Les citoyens d’abord 4, Toronto, L’Institut des
services axés sur les citoyens, Novembre 2005, 117 p.
30
B3) L’Outil de mesure commune (OMC)
L’OMC est une banque de questions normalisées et prêtes à utiliser qui permet
d'élaborer un sondage sur la satisfaction de la clientèle. Il combine des éléments tirés de
plusieurs modèles. Développé par l’Institut des services axés sur les citoyens (ISAC) et
s’appuyant sur les bases théoriques du projet Les citoyens d’abord, il a été diffusé pour la
première fois en 1998. L’OMC se veut un outil souple qui laisse les organisations libres
d’ajouter des questions personnalisées à leurs questionnaires. Trois objectifs y sont rattachés :
1) comprendre les attentes de la clientèle ;
2) évaluer les niveaux de satisfaction ;
3) établir les priorités afin d’apporter les améliorations. 36
Par ailleurs, l’OMC fonctionne en trois principales étapes décrites dans la figure qui suit :
(À ce stade, on évalue un (Cette étape est accompagnée (Cette dernière étape permet
nombre relativement limité de d’une demande aux répondants d’établir des comparaisons
facteurs) concernant l’importance qu’ils intéressantes avec les résultats
accordent à ces facteurs) des matrices )
Au total, l'OMC comprend plus de 150 questions qui peuvent être utilisées pour produire
un questionnaire sur la satisfaction de la clientèle. Parmi elles, on retrouve des questions clés,
étroitement liées aux principaux facteurs de satisfaction (comme ceux mentionnés dans Les
Citoyens d'abord 4) qui devraient permettre de recueillir de l’information précieuse et de
36
ISAC, op. cit. : http://www.iccs-isac.org/ fra/citoyens_dabord4release.htm.
31
comparer les données avec celles des organisations similaires. En contrepartie, cette souplesse
méthodologique constitue du même fait une lacune. Selon l’économiste Sylvain Sauvé :
« On risque de voir plusieurs personnes bâtir des questionnaires
en sélectionnant les énoncés qui leur plaisent sans s’être
véritablement interrogées sur les dimensions mesurées par
chacun des énoncés sélectionnés. On risque aussi de voir les
utilisateurs ne retenir qu’un seul énoncé par dimension de la
qualité ou par « question de base », ce qui n’est pas souhaitable
au plan méthodologique. »37
L’Outil québécois de mesure s’appuie sur une série d’énoncés qui mesurent
essentiellement trois variables :
1) La qualité (mesurée par dix dimensions)
• Apparence • Fiabilité
• Empressement • Empathie
• Justice • Confidentialité
• Respect • Accessibilité
• Clarté du langage • Simplicité des démarches
2) Les résultats
3) Les coûts
? N.B. : la satisfaction influence elle-même deux variables :
l’image et les conséquences.38
37
Sylvain Sauvé, Analyse comparative de l’OQM – sectoriel et de l’Outil de mesure commune, Note non
publiée, 21 décembre 2004, p. 1.
38
Sylvain Sauvé, Processus de validation d’un questionnaire : le cas de l’Outil québécois de mesure,
Centre d’expertise sur la prestation des services, Secrétariat du Conseil du trésor, Gouvernement du
Québec, 2005 : http://www.mat.ulaval.ca/fileadmin/Sondages_2005/ Seance_4/4Sauv_.pdf.
32
C) P EUT-ON SE FIER AUX RÉSULTATS DES APPROCHES STANDARDISÉES ?
Pourquoi faire nos propres études si des travaux comme SERVQUAL et les Citoyens
d’abord 4 fournissent des résultats immédiatement applicables ? En ce domaine, les positions
divergent. Certains chercheurs estiment que les résultats de leurs travaux sont applicables à la
majorité des entreprises ou organisations. Parasuraman et al. (SERVQUAL) font partie de cette
catégorie. Pour leur part, les concepteurs de l’outil Les citoyens d’abord croient que la MSC doit
tenir compte du contexte lors de l’évaluation des dimensions importantes. Malgré tout, ils
estiment que la présence des cinq dimensions (connaissance, équité, effort supplémentaire,
rapidité et résultats) explique 66% de la variance dans la satisfaction.39
Pour Jean-Philippe Faivre, auteur d’un guide sur les enquêtes de satisfaction, aucune
entreprise n’est semblable. Chacune d’elle a ses propres objectifs et aborde le suivi de la
satisfaction selon des critères propres à ses ambitions ou à sa mission. La MSC doit tenir
compte de ces particularités en plus de considérer les aspects suivants d’une entreprise ou d’un
organisme :
1) son secteur d’activité
2) sa clientèle
3) ses services
En vertu de ces considérations, Faivre affirme : « nous ne croyons pas à l’opérationnalité des
approches standardisées de la mesure de la satisfaction que l’on plaquerait, de force, sur le
problème de chaque entreprise. »40 Comme nous le verrons dans la deuxième partie de ce
document, plusieurs chercheurs soutiennent une telle vision. Néanmoins, il semble pertinent
d’ajouter que cela ne signifie pas que certaines organisations de service de nature très
semblable (impliquant les mêmes éléments de la qualité, malgré leur importance variable) ne
peuvent utiliser, avec succès, des approches standardisées.
39
Parsu Parasuraman, Valarie Zeithaml et Len Berry, Delivering Quality Service : Balancing Customer
Perceptions and Expectations, New York, Free Press, 1990, 226 p.
40
Jean-Philippe Faivre, Concevoir et réaliser une enquête de satisfaction des clients, Paris, AFNOR,
2001, p. 8.
33
des simples taux de satisfaction jusqu’aux matrices utilisant les statistiques avancées. Afin de
cibler les priorités d’investissement, les entreprises et organismes ont, depuis quelques années,
privilégié certaines approches.
Afin d’identifier les dimensions les plus importantes, les modèles classiques, qui
mesurent la satisfaction de la clientèle, utilisent aujourd’hui deux principales approches 41 :
Dans les modèles dits classiques (SERVQUAL, Les citoyens d’abord 4, etc.) ou encore
dans plusieurs sondages sur la satisfaction, on utilise de façon croissante des outils destinés à
établir des priorités d’améliorations. L’un des plus appréciés et simples à utiliser est la matrice
importance/satisfaction, aussi communément appelée « quadrant » ou « grille ». Cette matrice
est construite à partir des notes obtenues pour chaque élément (dimension ou facteur). La
procédure est simple : on demande au client d’évaluer le degré de satisfaction qu’il accorde, par
exemple, à l’élément « accessibilité » et l’importance qu’il accorde à la présence de cet élément
dans l’expérience de service. Une fois calculés, les éléments sont disposés dans la matrice (la
division des dimensions dans quatre catégories aide notamment à établir les priorités
d’investissements). La figure suivante permet de visualiser notre propos :
41
Ibid, p. 37.
34
Forte
Le client le Le client le
valorise et ne valorise et en
l’obtient pas est satisfait
À améliorer À valoriser
Importance
Le client le Le client le
valorise peu et valorise peu et
est peu satisfait en est satisfait
À surveiller À maintenir
Faible
Faible Forte
Satisfaction
42
Figure 9 : Matrice satisfaction / importance
42
Adapt é des travaux suivants : Daniel Ray, op. cit., p. 274 ; MORI Social Research Institute, op. cit.,
p. 12-24 ; Benoît Gauthier et Réseau Circum inc, Mesurer la satisfaction de sa clientèle pour mieux
répondre à ses attentes , Atelier préconférence, Le service à la clientèle, virage-client dans le secteur
public, Château Frontenac, Québec, 24 janvier 2001, fiche 49 : http://www.circum.com.
43
Daniel Ray, op. cit., p. 275.
44
Jean-Philippe Faivre, op. cit., p. 38.
35
D2) L’approche indirecte
Forte
Attentes de base Vraiment important
Importance
révélée
45
MORI Social Research Institute, op. cit., p. 13-14.
46
Adaptation des travaux suivants : Daniel Ray, op. cit., p. 275 ; Benoît Gauthier et Réseau CIRCUM inc,
Mesurer la satisfaction de sa clientèle pour mieux répondre à ses attentes , op. cit., fiche 51.
36
Dans l’encadré qui suit, nous présentons la catégorisation de cette matrice selon les
travaux du MORI, de Ray et de Circum :
• Attente de base • Hygiène • Aspects qui sont importants jusqu’à un certain seuil
• Vraiment important • Loyauté • Aspects payants
• Sans importance • Faible priorité • Aspects qui demandent un entretien minimal
• Attentes cachées • Opportunité • Peut ajouter une valeur au service
À titre indicatif, notons que, dans le secteur privé ou concurrentiel, il est possible
d’utiliser des outils plus spécifiques tels que la matrice importance / position concurrentielle.
* * *
Il existe une vaste gamme de modèles qui tentent d’identifier, d’évaluer, de hiérarchiser
et de catégoriser (selon divers critères d’utilité) les dimensions de la satisfaction. Dans cette
deuxième partie, nous avons traité des modèles qui, à l’instar de SERVQUAL, se basent sur le
paradigme de la confirmation des attentes et catégorisent les dimensions en fonction d’une
contribution linéaire (ou symétrique) des facteurs à la satisfaction globale. La prochaine partie
nous mènera à découvrir des modèles qui apportent des raffinements et des améliorations aux
travaux déjà existants, en focalisant sur une catégorisation plus précise des différentes
dimensions, une catégorisation dite asymétrique.
x Faits saillants
aSERVQUAL, Les citoyens d’abord 4, l’Outil de mesure commune (OMC) et l’Outil québécois
de mesure (OQM) sont des modèles qui permettent d’évaluer la satisfaction de la clientèle.
aLes dimensions auxquelles il faut donner priorité varient de façon importante d’un modèle à
l’autre.
aIl est recommandé de bien identifier ce que l’on veut évaluer. Les dimensions importantes
varieront vraisemblablement d’un secteur à l’autre, d’une entreprise à l’autre et d’un mode de
prestation à l’autre.
a Pour des raisons souvent budgétaires et/ou logistiques, aucune entreprise ne peut mettre en
œuvre l’ensemble des actions nécessaires : il est donc impératif de hiérarchiser ces actions en
37
fonction du rendement des investissements. Les outils devront donc proposer des solutions
pour aider l’entreprise à mesurer ce rendement des investissements.
aAfin d’aider à établir les priorités d’investissements, les entreprises ou organismes utilisent
des matrices qui servent à classifier les dimensions de la satisfaction. Celles qui ne demandent
pas directement l’importance aux répondants sont vraisemblablement plus précises et
permettent de tirer des conclusions plus efficaces que celles qui le demandent.
Lectures suggérées
38
T RO ISIÈM E PARTIE
La t héo rie de l’a symétr ie des contri butions
des fac teu rs de satisfa cti on
Dans cette partie du rapport, nous identifions et explicitons des modèles différents de
ceux vus dans la partie précédente. Ils se distinguent tant par leurs bases théoriques que par la
terminologie utilisée. Selon plusieurs experts, les modèles dont il est question ici permettent de
préciser davantage l’évaluation qui est faite de la contribution des différents éléments d’une
expérience de service à la satisfaction de la clientèle. Cette section tire son origine de la
question suivante : quelles sont les circonstances qui favorisent une utilisation optimale des
ressources ? C’est à cela que les modèles présentés dans cette partie tentent notamment de
répondre.
L’asymétrie (en mesure de satisfaction) est une théorie qui prétend que les éléments
(rapidité, propreté, etc.) contribuent de façon variable à la satisfaction globale. C’est-à-dire que
certains éléments influent spécifiquement sur la satisfaction et d’autres spécifiquement sur
l’insatisfaction (ce qui n’empêche pas certains éléments d’influer à la fois sur la satisfaction et
l’insatisfaction).
47
Jean-François Boss, « La contribution des éléments du service à la satisfaction des clients », Revue
Française du Marketing, No. 171, 1999, p. 116.
39
Fonction
Satisfaction Satisfaction attractive
Élément Élément
non Élément non Élément
présent présent présent présent
Insatisfaction Insatisfaction
Fonction
obligatoire
48
Figure 11 : Effet symétrique Figure 12 : Effets symétrique et asymétriques
48
Adapté de l’article suivant : Noriaki Kano et al., « Attractive Quality and Must-be Quality », Dans The
Best on Quality, John D. Hromi (Éd.), BookSeries of the International Academy for Quality, Vol. 7.
Milwaukee, ASQC Quality Press, 1996, p. 170.
40
Plusieurs auteurs, dans divers domaines de recherche, ont contribué à ébranler l’idée du
paradigme de la confirmation des attentes. Dans cette brève section, nous allons en résumer
les éléments clés.
Satisfaction Insatisfaction
49
Figure 13 : Continuum de la satisfaction
Qualité perçue vs
Qualité attendue
Cette idée d’un continuum a été remise en question dans quelques travaux. Herzberg et
50
al. (en psychologie du travail) furent les premiers à affirmer que la satisfaction et
l’insatisfaction ne sont pas opposées, mais plutôt distinctes. Dans un ouvrage intitulé The
Motivation to Work (1959), les auteurs exposent leur théorie bifactorielle selon laquelle la
satisfaction et l’insatisfaction seraient influencées par des éléments différents. Dès ce moment,
l’idée d’un continuum devient caduque. Deux construits naissent de ce constat : le contraire de
la satisfaction est la non-satisfaction et le contraire de l’insatisfaction est la non-insatisfaction.
49
Tiré de l’ouvrage suivant : Daniel Ray, op. cit., p. 31.
50
Frederick Herzberg, Bernard Mausner et Barbara Snyderman, The Motivation to Work, New York, John
Wiley and Sons Inc, 1959.
41
Herzberg et al. distinguent donc les facteurs « d’hygiène » (qui ont un impact sur l’insatisfaction)
et les facteurs de « motivation » (qui ont un impact sur la satisfaction).
Plusieurs années plus tard, d’autres auteurs ont exploré ce champ de recherche (p. ex.
Swan et Combs (1976), Maddox (1981) et Mackoy et Spreng (1995)).51 Aucun d’eux n’a
toutefois conclu de manière univoque à la supériorité de la conceptualisation de la satisfaction
et de l'insatisfaction comme deux cons truits indépendants. Selon Joëlle Vanhamme, ces
notions sont complémentaires :
« Cette approche bi-factorielle doit plutôt être considérée comme
une approche complémentaire à l'approche traditionnelle dans la
mesure où elle permet une compréhension plus qualitative des
types d'attributs menant à la satisfaction et à l'insatisfaction, alors
que l'approche traditionnelle, elle vise plutôt à fournir un 'résumé'
de l'évaluation de l'expérience de consommation/achat par le biais
d'un score unique. » 52
C’est également la conception que l’on retrouve dans la majorité des travaux basés sur la
théorie de l’asymétrie.
51
J.E. Swan et L.J. Combs, « Product Performance and Consumer Satisfaction : A New Concept »,
Journal of Marketing, Avril 1976, p. 26 ; R. N. Maddox, « Two -factor theory and consumer satisfaction :
replication and extension », Journal of Consumer Research, Vol. 8, No. 1, 1981, p. 97-103 ; R. D. Mackoy
et R.A. Spreng, « The dimensionality of consumer satisfaction/dissatisfaction : an empirical examination»,
Journal of Consumer Satisfaction, Dissatisfaction and Complaining Behavior, Vol. 8, 1995, p. 53-58.
52
Joëlle Vanhamme, La satisfaction des consommateurs spécifique à une transaction : définition,
antécédents, mesure et modes, Université Catholique de Louvain, Institut d’Administration et de Gestion,
2001 : http://edoc.bib.ucl.ac.be:83/archive/00000247/01/Vanhammesatiswp39.doc.
42
La thèse d’Herzberg et al. restera donc longtemps sans suite. Mais, à long terme, elle
est à l’origine d’une importante remise en question du paradigme de la confirmation des
attentes, tel que nous le décrivons en première partie de ce rapport. Son incidence est
considérable sur les modèles qui suivront. Mais d’autres chercheurs de diverses disciplines ont
aussi contribué à souligner les lacunes du paradigme de la confirmation des attentes.
Le paradoxe de l’apprentissage
« Un étudiant assiste pour la première fois au cours d’un professeur. Ce dernier est
passionnant et l’étudiant sort enchanté. La fois suivante, bien que ses attentes prévues
aient augmenté et que l’écart entre performance et attente soit moindre, il peut
ressentir le même sentiment de satisfaction. » (Sylvie Llosa, tiré de Christian Grönroos)
53
Anne McGill et Dawn Iacobucci, « The Role of Post-Experience Comparison Standards in the
Evaluation of Unfamiliar Services », Advances in Consumer Research, 19, 1992, p. 570-578.
43
raisonnement ne fonctionne pas seulement de l’anticipation et des hypothèses à leur
confirmation ou à leur infirmation, mais aussi en marche arrière, de l’expérience à ce qu’elle
nous rappelle ; ce qui a une influence sur l’évaluation de la prestation. 54
Comme nous l’avons exposé dans la première partie de ce rapport, plusieurs chercheurs
tentent d’expliquer l’évaluation du client par la décomposition de l’expérience de service en
grandes dimensions qui incluent des caractéristiques précises . Pour la chercheuse Sylvie Llosa,
il est utopique de vouloir trouver une « dimensionnalité » commune à tous les services.55 Dans
cette perspective, plusieurs critiques ont été soulevées concernant notamment l’impression
« vague » lorsqu’il s’agit de définir ces dimensions.
54
Daniel Kahneman et Dave Miller, « Norm Theory : Comparing Reality to its Alternative », Psychological
Review, Vol. 93, No. 2, 1986, p. 136-153.
55
Sylvie Llosa, « L'analyse de la contribution des éléments du service à la satisfaction : Un modèle
« tétraclasse » », op. cit.
44
D) QUEL EST L’INTÉRÊT DE L’ASYMÉTRIE ?
Comme les modèles classiques vus dans la première partie, les modèles asymétriques
permettent d’évaluer la satisfaction, d’établir l’importance des attributs du service, de
hiérarchiser ces attributs et d’établir les priorités d’investissements. En outre, ils permettent de
répondre à des questions concrètes, comme par exemple, quels attributs devraient être
améliorés pour augmenter la satisfaction ? Et quels attributs devraient être réduits parce qu’une
bonne performance est coûteuse sans pour autant hausser la satisfaction ? Nous croyons qu’ils
y arrivent mieux que les modèles classiques.
Certains chercheurs considèrent que la déterminance* s’évalue mieux par des mesures
indirectes (régression, corrélation, analyse conjointe) que par des méthodes directes (échelle :
très important à pas important).56 C’est précisément ce que font les modèles asymétriques dont
la majorité combinent une base théorique solide, une méthodologie rigoureuse et un système
de classification précis. Ils ont également l’avantage d’être construits précisément pour
distinguer les principales fonctions (linéaires et non-linéaires) de la contribution des attributs à la
satisfaction globale.
Par ailleurs, il faut souligner que l’objectif des modèles asymétriques n’est pas d’offrir
une solution universelle (i.e. comme SERVQUAL qui identifie une série de dimensions fixes à
considérer peu im porte le contexte d’évaluation), mais plutôt de développer une méthode qui
soit applicable à tous les contextes, sans toutefois suggérer de dimension précise à évaluer.
Évidemment, la matrice importance révélée / importance dérivée (qui est une méthode
indirecte) permet de tirer des conclusions très intéressantes. Néanmoins, les méthodes
statistiques utilisées semblent conférer une plus grande précision aux résultats des travaux qui
se fondent sur la théorie de l’asymétrie. Pour un néophyte en statistique, c’est une nuance qui
est malheureusement difficile à évaluer.
56
Entretien avec l’économiste Sylvain Sauvé du Centre d’expertise sur la prestation de services
(Gouvernement du Québec) ; Sylvie Llosa, « L'analyse de la contribution des éléments du service à la
satisfaction : Un modèle « tétraclasse » », op. cit., p. 83.
45
E) QUELQUES MODÈLES ASYMÉTRIQUES
Les modèles qui mesurent l’asymétrie des impacts des facteurs de satisfaction sont peu
nombreux. En faisant le tour des travaux importants sur la mesure de la satisfaction, nous en
avons recensé environ une dizaine. 57 Certains se ressemblent et d’autres sont sensiblement
différents. Dans le tableau qui débute à la page suivante, nous présentons un aperçu des
principales caractéristiques de chacun des modèles.
57
Boris Bartikowski et Sylvie Llosa, « Customer Satisfaction Measurement : Comparing Four Methods of
Attribute Categorisations », The Service Industries Journal, Vol. 24, No. 4, Juillet 2004, p. 16.
46
TA BLE A U DESCRIP TIF E T COMPA RA TIF DE QUE LQUES MODÈLE S A SY MÉ TRIQUE S
(N.B. : Ce tableau est un sommaire de quelques modèles et ne prétend pas résumer l’ensemble de leurs caractéristiques)
Auteurs Principe Méthodes Catégories Avantages et/ou Caractéristiques particulières Applicabilité aux grands
utilisées désavantages organismes
Herzberg, Voir Méthodes Méthode des 1) Facteur Désavantages L’étude porte sur la manière Ce modèle n’est pas applicable.
Mausner, utilisées et incidents critiques. d’hygiène dont les médecins traitent la Il est surtout utile comme base
Snyderman Catégories. ? ? - Le modèle ne tient pas maladie mentale. Herzberg théorique puisqu’il fait figure de
(1959) (Pour analyser le 2) Facteur de compte des éléments et al. démontrent que les pionnier. En pratique, à peu
travail de motivation symétriques. médecins traitent souvent près tous les autres modèles
professionnels, on - Spécificité du question- les patients comme si la sont plus intéressants.
procède à des nement résolution des problèmes
entrevues qui (complexe). qui résultent des maladies
permettent d’identifier - Durée de mise en œuvre entraînait la santé, alors qu’il
les situations les plus importante. s’agit de deux problèmes
difficiles rencontrées, différents.
et les comportements
requis pour y faire
face)
Kano, Mesure de la Deux noms sont 1) Attributs Avantage Il s’agit d’une approche Dans les grands organismes, on
Seraku, perception, sur une donnés selon deux attendus directe, ce qui veut dire que mesure généralement des
Takahashi, échelle spécifique aspects visibles du - Au niveau attitudinal, ce l’importance des éléments expériences de service qui sont
Shinishi en cinq modalités, modèle : 2) Attributs modèle peut être utile pour sur la satisfaction est réelles, ce que ne permet pas le
(1984) d’une offre unidimensionnels détecter les segments de demandée directement aux modèle de Kano.
répondant aux 1) Questionnement clients. répondants plutôt que
attentes des dual 3) Attributs calculée par des méthodes
consommateurs et attrayants Désavantage statistiques.
d’une offre n’y ou encore
répondant pas. 4) Éléments de - Ce modèle ne permet pas
2) Méthode de qualité indifférents de mesurer une
simulation expérience de service
5) Éléments de réelle. Cela peut faire
qualité inversés douter de la validité de
classement.
Brandt Comparaison de la L’analyse contraste 1) Basique : Avantages Mesure seulement les Vanhoof et Swinnen (1996)
(1988) part des satisfaits pénalité-récompense % proches pour satisfaits au global pour améliorent la méthode de
(au global) pour satisfaits et neutres, - Capacité à traiter des chacun des trois groupes. Brandt. Leur modèle serait donc
% inférieurs pour
chacune des (Comparaison de % variables ordinales certainement préférable. De
insatisfaits
modalités au sein de tableaux - Simplicité de la mise en plus, les désavantages de cette
(satisfaits / de contingence) œuvre et de traitement méthode sont suffisamment
2) Performance
neutres / % différents importants, ne serait-ce qu’en
insatisfaits) des Fait aussi appel à la Désavantages terme de « compréhensibilité »
facteurs de régression linéaire 3) Bonus : et d’interprétation, pour l’écarter.
satisfaction. % proches pour - Difficile d’interprétation
insatisfaits et - Pas de gestion du
neutres, multivarié
% supérieurs pour
satisfaits
47
Auteurs Principe Méthodes Catégories Avantages et/ou Caractéristiques particulières Applicabilité aux grands
utilisées Désavantages organismes
Venkita- Méthode qui croise Analyse croisée Désavantages Ce modèle est, à toute fin Les désavantages sont
raman l’importance utile, absent de la littérature suffisamment importants pour
Jaworski déclarée avec - Faible validité d’une portant sur la mesure de la déconseiller cette méthode qui
(1993) l’importance mesure de poids fondée satisfaction. ne semble d’ailleurs offrir, en
calculée d’un sur le déclaratif des retour, aucun avantage sur les
facteur, et qui en consommateurs. modèles classiques.
déduit le type de - Arbitraire des frontières
contribution du établies entre catégories
facteur étudié. de facteurs.
Llosa Dichotomisation de Analyse factorielle 1) Basiques Avantages Construction d’un Il s’agit probablement du
(1996) chaque facteur en des correspondances diagramme des modèle le plus intéressant pour
deux classes 2) Plus - Capacité à traiter des coordonnées factorielles des les grands organismes. Sa
(positive vs variables ordinales modalités positives et représentation graphique est
négative). Calcul 3) Clés - Robustesse de la négatives de chaque facteur. particulièrement intéressante.
par analyse classification Quatre catégories de Il s’agit de trouver une façon de
factorielle des 4) Secondaires - Gestion du multivarié facteurs, correspondant aux l’adapter.
correspondances, - Simplicité d’interprétation quatre quadrants du
des contributions -Visualisation des diagramme, sont définies.
négatives et contributions
positives de chaque
facteur.
Vanhoof, Comparaison de la Analyse contraste 1) Basique Avantages Inspirés de Brandt, ils Ce modèle pourrait être
Swinnen part des satisfaits et pénalité-récompense améliorent la démarche et le intéressant. Les améliorations
(1996) des insatisfaits au 2) Performance - Capacité à traiter des mode de classification. apportées sont intéressantes.
global pour chacune Tableaux de variables ordinales Mais, de façon générale, il
des modalités contingence 3) Bonus - Simplicité de la mise en L’apport principal de Vanhoff semble qu’il comporte les
(satisfaits / neutres / œuvre et de traitement et Swinnen est de tenir mêmes désavantages que le
insatisfaits) des Significativité validée compte du % des insatisfaits modèle de Brandt. En
facteurs de par le V de Cramer Désavantages au global, ce qui permet de conséquence, la représentation
satisfaction. mettre en évidence l’impact graphique déficiente et la
- Difficile d’interprétation potentiel des attributs sur difficulté d’interprétation
- Pas de gestion du l’insatisfaction globale et non pourraient être problématiques .
multivarié plus seulement sur la seule
absence de satisfaction
globale.
Brandt, Dichotomisation de Analyse contraste 1) Performance Avantages Les coefficients pour les La représentation graphique
Scharioth chaque facteur en pénalité-récompense modalités négatives et déficiente et la difficulté
(1998) deux classes 2) Basique - Capacité à traiter des positives du facteur d’interprétation pourraient être
(positive vs. Régression sur variables ordinales caractérisent son impact problématiques.
négative). Calcul variables muettes 3) Bonus - Simplicité de la mise en négatif et positif sur la
par régression (factices) œuvre et de traitement satisfaction globale. Leur
linéaire du poids comparaison permet de
des contributions Désavantages classifier les attributs.
négatives et
positives pour - Difficile d’interprétation
chaque facteur. - Pas de gestion du
multivarié
48
Auteurs Principe Méthodes Catégories Avantages et/ou Caractéristiques particulières Applicabilité aux grands
utilisées Désavantages organismes
Mittal, Caractérisation d’un Analyse contraste Comparaison des Avantages Développe la méthode de Semble offrir des avantages
Ross, facteur par pénalité-récompense contributions Brandt et Scharioth en intéressants. Mais
Baldasare comparaison de ses négatives et - Capacité à traiter des substituant à l’utilisation de graphiquement (visuellement),
(1998) contributions Modélisation positives des variables ordinales la régression simple celle de ce modèle est inférieur à celui
négatives et multivariée des attributs. - Robustesse de la la régression multiple, tout de Llosa.
positives à partir facteurs avec contrôle classification en s’affranchissant du
des coefficients de de la multicolinéarité - Gestion du multivarié problème de multicolinéarité
régression. - Simplicité d’interprétation des facteurs de satisfaction,
Régression linéaire -Visualisation des contribuant ainsi à la
sur variables muettes contributions résolution d’un problème
important inhérent à
Désavantage l’utilisation d’une telle
- Pas particulière- méthode.
ment facile à mettre en
œuvre.
Audrain Méthode qui crée, Algorithme des cartes Avantage Audrain s’intéresse plus Ce modèle pourrait être
(2003) pour chaque auto-organisatrices de particulièrement à l’évolution intéressant pour faire une étude
facteur, trois Kohonen - Elle ne nécessite pas de dans le temps des modes de de la satisfaction à long terme
catégories de classification à priori. contribution des attributs. comprenant un nombre
consommateurs important de facteurs à
selon leur niveau de Désavantage classifier.
satisfaction sur ce
facteur (satisfaits / - Requiert un nombre
neutres / important de facteurs à
insatisfaits). classifier pour assurer la
« significativité » statistique
des résultats et la stabilité
du modèle. Elle
s’applique donc bien aux
études longitudinales mais
semble moins adaptée aux
cas n’intégrant qu’un
nombre restreint
d’attributs.
49
F) L ES SERVICES EN LIGNE ET LES MODÈLES ASYMÉTRIQUES
Graduellement, le client interagit moins avec une personne et davantage avec une
machine. Les critères appliqués par ce client, à l’évaluation du service, s’en trouvent
inévitablement affectés. Dans ce contexte, il semble logique que les dimensions de la
satisfaction soient différentes d’un mode de prestation à l’autre. Il s’agit d’une assertion validée
dans quelques travaux. Le chercheur Kuang-Jung Chen conclut : « Results shows that at the
very basic level, criteria for evaluation appears to be different between employee dependant
and technology dependant service delivery. » 58
Il faut admettre qu’à l’heure actuelle, peu de travaux ont été réalisés sur les dimensions
de la qualité des services en ligne.59 Néanmoins, on remarque un accroissement du nombre
d’études sur le sujet. La grande majorité d’entre elles ont été publiées après 2000. La presque
totalité d’entre elles s’intéressent aux biens et au secteur privé. Plusieurs auteurs ont axé leur
58
Kuang -Jung Chen, op. cit., p. 316.
59
Minjoon Jun, Zhilin Yang et DaeSoo Kim, « Customer’s Perceptions of Online Retailing Service Quality
and Their Statisfaction », The International Journal of Quality and Reliability Management , Vol. 21, No. 8,
2004, p. 818.
50
recherche sur la loyauté de la clientèle. Quelques-uns ont également tenté d’adapter le modèle
SERVQUAL aux services en ligne afin d’en améliorer la précision. D’autres ont tenté d’évaluer,
selon leur propre méthodologie, les dimensions des services en ligne. Parallèlement, il existe un
important courant de recherche asiatique qui s’intéresse aux dimensions des services en ligne.
Il rassemble des chercheurs dont quelques -uns appliquent la théorie de l’asymétrie aux
services en ligne. Christy Cheung et Matthew Lee60 ont notamment utilisé un modèle qui
s’apparente à celui conçu par Noriaki Kano (1984). Leurs résultats montrent que la fiabilité de
l’information et l’utilité de l’information ont un impact plus grand sur l’insatisfaction (fonction
obligatoire de la figure 12). Ces caractéristiques doivent être présentes, sans quoi l’utilisateur
sera très insatisfait. Selon les auteurs, la fiabilité de l’information est incontestablement la
caractéristique la plus importante. Cela signifie, par exemple, que el s concepteurs d’un site
doivent éviter les erreurs typographiques et toujours mettre l’information à jour. Inversement,
des efforts qui seront déployés sur les caractéristiques information compréhensible et
navigation provoqueront vraisemblablement une hausse notable de la satisfaction des
utilisateurs (fonction attractive de la figure 12). Par contre, une performance négative de celles-
ci engendrera des effets limités sur l’insatisfaction. En conséquence, afin de ne pas créer
d’insatisfaction, il faut d’abord s’assurer d’investir dans l’utilité et la fiabilité de l’information, et
ensuite consolider les efforts sur les aspects de navigation et de compréhensibilité de
l’information. Tel est le genre de conclusions que permet l’asymétrie des contributions des
facteurs à la satisfaction.
Cette dernière section visait à montrer qu’il est possible d’appliquer l’asymétrie aux
services en ligne et, du même coup, démontrer la pertinence de cette méthode dans un
contexte de développement rapide de la technologie informatique et de l’utilisation d’Internet.
60
Christy M. Cheung et Matthew K. O. Lee, « The Asymetric Effect of Web Site Attribute Performance on
Web Satisfaction : An Empirical Study », E-Service journal, Vol. 3, No. 3, Été 2004, p. 81.
51
* * *
Comme nous avons pu le constater, les modèles asymétriques tiennent compte du fait
que certains éléments influent spécifiquement sur la satisfaction et d’autres spécifiquement sur
l’insatisfaction. Par ailleurs, ils permettent d’évaluer plus précisément la contribution des
différents éléments d’une expérience de service à la satisfaction de la clientèle.
Malheureusement, plusieurs d’entre eux nous semblent difficiles à adapter au contexte des
grands organismes. La dernière partie de ce rapport traitera du modèle qui semble receler le
plus de potentiel d’adaptabilité, le modèle tétraclasse.
x Faits saillants
aL’asymétrie (en mesure de satisfaction) est une théorie qui prétend que les éléments
(rapidité, propreté, etc.) contribuent de façon variable à la satisfaction globale. C’est-à-dire que
certains éléments influent spécifiquement sur la satisfaction et d’autres spécifiquement sur
l’insatisfaction (ce qui n’empêche pas certains éléments d’influer à la fois sur la satisfaction et
l’insatisfaction).
aL’asymétrie est née d’une remise en question des éléments du paradigme de la confirmation
des attentes.
aLes modèles asymétriques permettent de préciser l’évaluation qui est faite de la contribution
des différents éléments d’une expérience de service à la satisfaction de la clientèle.
aL’asymétrie devrait être appliquée à l’évaluation des services en ligne puisque ce mode de
prestation est en plein essor.
52
Lectures suggérées
53
QUATRIÈM E P ARTIE
Un exempl e d ’as ymétri e :
le modèle tétracl as se de Sylvie Llo sa
• Sur quoi se fonde le client pour dire qu’il est, ou non, satisfait ?
• Quelles actions mener en priorité pour mieux satisfaire le client, par quoi commencer ?
• Comment arbitrer entre les actions, sous contrainte de budget ?
• Y a-t-il des domaines d’actions qui, quel que soit le niveau d’investissement, se
traduisent simplement par une absence d’insatisfaction ?
• En existe-t-il d’autres qui permettent réellement de satisfaire le client ?
• Peut-on systématiquement compenser un point faible par un point fort ?
• Certaines actions entreprises pour améliorer la satisfaction du client ne restent-elles
pas sans effet tant qu’un niveau minimum acceptable n’est pas atteint sur d’autres
éléments de l’expérience de service ?61
61
Ces questions sont tirées de l’article suivant : Sylvie Llosa, « L'analyse de la contribution des éléments
du service à la satisfaction : Un modèle « tétraclasse » », op. cit., p. 81. Malgré le fait qu’elles aient été
citées intégralement, ces questions n’ont pas été placées entre parenthèses, essentiellement pour une
raison de forme.
54
« ASYMÉTRIQUES » « SYMÉTRIQUES »
Figure 16 : Comparaison : les facteurs dont le poids est fluctuant et ceux qui demeurent stables
62
Tiré de l’article suivant : Sylvie Llosa, « L'analyse de la contribution des éléments du service à la
sat isfaction : Un modèle « tétraclasse » », op. cit., p. 85.
55
BASIQUES CL ÉS
La catégorie basiques contient des éléments qui ont un impact important sur
l’insatisfaction lorsqu’ils sont évalués négativement par le client (ils sont déterminants), mais qui
contribuent peu à la satisfaction lorsqu’ils sont évalués positivement. Leurs fortes
conséquences négatives en cas d’insatisfaction en font des facteurs de risque. Daniel Ray
donne l’exemple de la sécurité dans un avion qui, si elle est perçue comme insuffisante, risque
d’exclure la compagnie concernée du choix de la clientèle, et ce, quelles que soient les autres
qualités de cette compagnie. De manière générale, ces critères sont les plus nombreux dans
une MSC.63
À l’inverse, la catégorie plus comporte des éléments qui contribuent à une forte
satisfaction s’ils sont évalués positivement par le client, mais qui n’entraînent pas
d’insatisfaction en cas d’évaluation négative. Que l’on m’offre un rabais inattendu lors d’un
achat dans une librairie me procure de la satisfaction. En revanche, s’il n’y a pas de rabais, cela
ne m’insatisfait pas.
63
Daniel Ray, op. cit., p. 278-279.
56
La catégorie secondaires inclut des éléments qui contribuent faiblement à la satisfaction
globale qu’ils soient évalués positivement ou négativement. Par exemple, l’évaluation positive
ou négative du fait que la préposée informe un client qu’il se trouve au ministère du Revenu (au
début d’un appel) ne contribuera vraisemblablement pas de façon « majeure » à sa satisfaction
ou à son insatisfaction.
La différence graphique entre les catégories plus, basiques , clés et secondaires pourrait
se résumer ainsi :
Satisfaction Satisfaction
Insatisfaction Insatisfaction
Satisfaction Satisfaction
Insatisfaction Insatisfaction
57
Ces quatre catégories ne sont pas totalement disjointes. Chacun des indicateurs de
satisfaction a son propre positionnement au sein de la catégorie à laquelle il appartient. Ainsi, il
arrive que certains critères soient à la limite de deux catégories et qu’il soit difficile de les
classer de façon fiable. 64
1 É
ÉTTAAPPEE QQUUAALLIITTAATTIV
IVEE
2 C
COOLLLLEECCTTEEDDEESS DDOONNNNÉÉEESS
64
Daniel Ray, op. cit., p. 278-279.
58
Note : il est important de soumettre le questionnaire à la clientèle le plus
rapidement possible, car plus on s’éloigne de l’expérience de service, plus
l’évaluation s’éloigne de la notion de satisfaction et s’approche de celle d’attitude* .
Le questionnaire doit contenir des questions (ou énoncés) concernant tous les éléments
de services notés. Ceux-ci sont ensuite évalués (par le client) sur une échelle d’appréciation qui
comporte 5, 6 ou 7 points.65 Exemple66 :
Note : pour la performance perçue des éléments, les questions doivent être rédigées
selon une formulation «affirmative» (i.e. comme dans les exemple s) et non pas
négative (ex. : l’agent n’était pas poli ?).
3 C
COONNSSTTRRUUCCTTIIOONN DD’’UUNNIINNDDIICCEEDDEE SSAATTIISSFFAACCTTIIOONN
Selon Sylvie Llosa, il existe de multiples mesures qui cherchent à appréhender les
facettes cognitive*, affective et conative* du concept de satisfaction. Lorsque plus d’une
mesure est utilisée dans l’étude, il faut définir un indice de satisfaction (SATI) qui est en fait une
combinaison linéaire de ces mesures. Le plus simplement, l’indice est généralement conçu en
additionnant le résultat des différentes mesures. Pour s’assurer que ce nouvel indice est
construit correctement, il faut valider sa cohérence et son unidimensionnalité (i.e. confirmer que
toutes les mesures incluses dans son calcul reflètent bien la notion de satisfaction). Pour ce
65
Les modalités de l’échelle peuvent être différentes de celles suggérées dans cet exemple. Certains
organismes réalisent une évaluation à partir d’échelles en 4 points, 10 points ou autres.
66
Tiré de l’article suivant : Boris Bartikowski, op. cit., p. 32.
59
faire, les auteurs utilisent les techniques suivantes : l’alpha de Cronbach, l’analyse en
composantes principales et l’analyse factorielle confirmatoire. Compte tenu de la technicité de
cet aspect, nous nous en tiendrons à cette explication. Pour des détails, le lecteur pourra
consulter les textes cités en début de section.
4 C
CAALLCCUULL DDEELLAA CCONNTTRRIIBUUTTIIOONNDDEESS ÉÉLLÉÉM
MEENNTTSSÀÀ LLA A SSA
ATTIISSFFA
ACCTTIIO
ONNSSEELLOONN
Q
QUU’’IILLS SSO
ONNT ÉÉVVA
ALLU
UÉÉSS PO OSSIITTIVVEEM
MEEN
NTT O OUUNNÉÉGGAATTIIVVEEM
MEENNTT PPAARRLLEEC CLLIIEENTT
Soulignons d’emblée que la méthodologie utilisée pour calculer des contributions doit
respecter trois principales conditions :
1) Elle doit être fondée sur une expérience de service réelle vécue par le client et
non pas sur une simulation (cela en vertu de la nature du concept de satisfaction
proposée par Llosa) ;
3) Elle doit pouvoir fournir deux indices de contribution (un qui correspond à des
évaluations positives de chaque élément et un autre qui correspond à des
évaluations négatives de ces mêmes éléments).67
Dans ce contexte, la méthode privilégiée par Llosa est l’analyse factorielle des
correspondances * (AFC), car elle répond à l’ensemble de ces conditions.
67
Boris Bartikowski, op. cit., p. 20-21.
60
jugement se situe supérieurement à la médiane, l’évaluation sera interprétée comme
négative. » 68
Indice de satisfaction
Évaluation Évaluation
positive négative
68
Ibid, p. 32.
61
5 C
CAATTÉÉGGOORRIISSAATTIIOONNDDEESS ÉÉLLÉÉM
MEN NB
NTTSS EN BAASSIIQQUUEESS,, P
PLLUSS,, C
CLLÉÉSS EETT S
SEECCONNDDAAIR
IREESS
Par la suite, une carte factorielle (ou matrice) est esquissée. Chaque élément y est situé
en tenant compte des deux coordonnées obtenues par l’analyse factorielle : en abscisse, c’est
la coordonnée de l’évaluation négative alors qu’en ordonnée, c’est celle de l’évaluation positive.
Les coordonnées obtenues pour les évaluations positives et négatives de l’indice de satisfaction
servent de référence. Afin de faciliter l’interprétation des résultats, une conversion des données
est appliquée de manière à ce que ces références se retrouvent au point (0,0).
• Taux préférentiel
0,2 • Cadeau
• Contact
0,1
• Suggestion • Frais
• Facile
• Compliment
0 • Connaître • Ordre • Discrétion
• Réputation • Fiabilité
-0,1
• Localisation • Calme • Ton • Écoute
• Agencement • Échéance • Politesse
-0,2 Éléments Secondaires Éléments Basiques
-0,5 0 0,5 1
Coordonnées sur l’axe de satisfaction des éléments évalués négativement
En terminant, il nous semble important de mentionner que chacune des étapes décrites
ci-dessus est fondamentale. Il est donc recommandé de respecter intégralement les principes
de cette méthodologie. Nous parlons de principes, car certaines étapes peuvent être
outrepassées, mais à des conditions strictes. Par exemple, un organisme peut déjà avoir
62
clairement identifié et validé ses éléments de service, ce qui l’autoriserait à sauter à la
deuxième étape. De la même manière, un sondage a peut-être déjà été réalisé auprès de la
clientèle de cet organisme, ce qui permettrait d’aller à une étape subséquente. Cependant, pour
être valide, le questionnaire doit bien mesurer la variable satisfaction. Il est important que ce
paramètre soit établi a priori. Certains organismes pourraient être mal à l’aise avec la technique
de l’analyse factorielle des correspondances. Il existe des alternatives, comme les techniques
de régressions utilisées dans d’autres modèles asymétriques. Par contre, ce choix implique une
tout autre logique n’ayant plus rien à voir avec le modèle tétraclasse. Retenons que pour
respecter le modèle de Llosa, certaines étapes peuvent être contournées, mais d’autres
demeurent nécessaires.69
Il faut d’abord souligner qu’un tel modèle d’analyse et de catégorisation peut aider les
organismes à concentrer leurs ressources sur les éléments qui doivent être améliorés en
priorité. Mais encore faut-il savoir comment interpréter les résultats.
Soulignons en premier lieu que les éléments classés dans les catégories basiques sont
généralement liés à la raison d’être du service. Un organisme devrait donc s’assurer de
maintenir un bon niveau de performance sur ces éléments. Ils doivent être « verrouillés »
comme l’affirme Llosa.70 Une faiblesse ici n’est pas permise. Il faut également savoir que ces
éléments ne permettront pas d’enchanter ou même de satisfaire la clientèle. Une campagne de
communication élaborée exclusivement à partir d’éléments de cette catégorie ne laissera pas
au client l’idée que le service lui procurera une très grande satisfaction. Enfin, Daniel Ray
mentionne qu’une insatisfaction majeure sur un élément basique ne peut en aucun cas être
compensée par une satisfaction forte sur d’autres critères : ce sont des critères
« incompressibles ».71 Un exemple typique est le suivant : l’absence d’un sucre fourni avec le
café risque d’insatisfaire Mm e Plamondon. Lui offrir un chocolat pour compenser va tout de
même la laisser insatisfaite. En conséquence, une entreprise n’a aucun intérêt à investir au-delà
69
En fait, il faut savoir que toutes les étapes sont nécessaires. Le fait qu’un organisme ait déjà réalisé la
première ou la deuxième d’entre elles ne les rend pas moins obligatoires. Cependant, si elles ont déjà été
réalisées, il est possible de passer à l’étape suivante, en suivant l’ordre.
70
Sylvie Llosa, op. cit., p. 86.
71
Daniel Ray, op. cit., p. 281-302.
63
de la norme imposée par le marché, sauf pour créer une différence suffisamment perceptible
par le client.
Les éléments contenus dans la catégorie Plus peuvent contribuer à créer un état de
forte satisfaction (d’enchantement selon Llosa). Dans ces cas, l’aspect relationnel et les
stratégies d’empowerment du personnel prennent toute leur valeur. Une réaction positivement
surprenante, une initiative utile ou une réaction rapide à un problème permettent cet état.
Soulignons toutefois qu’avec le temps, ces éléments peuvent perdre de leur charme et migrer
vers une autre catégorie. Une communication sur ces éléments les rendrait attendus et donc
moins puissants.
Une bonne performance des éléments Clés permettra de satisfaire el client, tandis
qu’une bonne ou une moins bonne évaluation d’un élément de la catégorie Secondaires risque
d’avoir peu d’effet et devrait constituer la dernière priorité d’un organisme.
Satisfaire un client doit se concevoir en deux temps. D’abord ne pas l’insatisfaire sur les
éléments basiques, puis ne pas l’insatisfaire en général (en plus de maximiser sa satisfaction
sur les éléments importants pour lui).72 Il faut savoir que les performances négatives ont
généralement un plus grand impact que les performances positives sur la satisfaction.73 En
conclusion de son étude, Llosa évoque la combinaison idéale : « Pour une entreprise, l’idéal est
de disposer d’un jeu varié d’éléments ?Plus?, véritables ?boosters? que le personnel peut
librement activer quand la situation de service s’y prête. » 74
72
Ibid., p. 350-351.
73
Non conclusif pour les services en ligne ; Christy Cheung et Matthew Lee, op. cit., p. 66.
74
Sylvie Llosa, op. cit., p. 86-87.
64
un impact non négligeable sur l’analyse qui sera réalisée. Nous avons schématisé l’ensemble
de ces différences et ressemblances dans les encadrés suivants :
Ressemblances Différences
Ressemblances Différences
Quelques travaux nous ont servi à évaluer les avantages et désavantages du modèle
tétraclasse. Le premier est une étude comparative réalisée par Daniel Ray et David Gotteland
Mesurer l’asymétrie des impacts des attributs sur la satisfaction : comparaison de la validité
convergente de cinq méthodes .75 À partir d’un échantillon de 1489 clients, les auteurs ont
75
Daniel Ray et David Gotteland, op. cit.
65
comparé cinq modèles asymétriques.76 L’expérimentation a été réalisée dans le secteur de la
commercialisation de l’électricité.
De façon générale, aucun des modèles n’offre une très bonne validité convergente (i.e.
comparaison avec le panel d’experts qui ont eux aussi catégorisé les éléments). Néanmoins,
Ray et Gotteland concluent que celui de Llosa paraît offrir la meilleure fiabilité puisque : «…les
frontières entre catégories d’éléments sont calculées indépendamment de critères statistiques,
et d’autre part, [la méthode de Llosa] fait apparaître visuellement sur une carte d’impact, le
poids de l’élément considéré sur la satisfaction globale. » 77
Les avantages du modèle tétraclasse sont les suivants : sa capacité à traiter des
variables ordinales* ; la robustesse de sa classification ; la gestion du multivarié* ; sa facilité
d’interprétation ; puis la visualisation des contributions. Le principal désavantage est la non
simplicité de traitement et de mise en œuvre. 78
Boris Bartikowski et Sylvie Llosa ont quant à eux mené une étude comparative sur
quatre méthodes statistiques de catégorisation utilisées dans les modèles asymétriques.79 Le
document Customer Satisfaction Measurement : Comparing Four Methods of Attribute
Categorisations montre que la méthode utilisée dans le modèle tétraclasse, l’analyse factorielle
des correspondances (AFC), est celle qui offre les meilleures possibilités.
76
Ces modèles ont été élaborés par les auteurs suivants : Brandt (1988), Llosa (1996), Vanhoof et
Swinnen (1996), Brandt et Scharioth (1998) ainsi que Mittal et al. (1998).
77
Daniel Ray et David Gotteland, op. cit., p. 11.
78
Ibid.
79
Ces méthodes sont les suivantes : « Dual Import ance Mapping », « Simulation Method », « Penalty
Reward Contrast Analysis » et « Correspondence Analysis » : Boris Bartikowski et Sylvie Llosa, op. cit.
66
contrairement à la méthode de simulation, par exemple, qui permet de catégoriser un élément
fourni par un seul individu. Des ajustements permettent toutefois de pallier cette lacune, mais
alourdissent le processus méthodologique.
x Faits saillants
aLe modèle tétraclasse (élaboré par Sylvie Llosa) vise à établir les modes de contribution des
différents éléments d’une expérience de service à la satisfaction du client. Ce modèle tient
compte de l’asymétrie.
aLe modèle d’analyse et de catégorisation tétraclasse peut aider les organismes à concentrer
leurs ressources sur les éléments qui doivent être améliorés en priorité.
aLe modèle tétraclasse intègre deux logiques de contribution des facteurs à la satisfaction
(symétrique et asymétrique) et distingue quatre modes de contribution (basique, clé, secondaire
et plus).
aLa catégorie basique comprend des éléments qui ont un impact plus grand sur l’insatisfaction.
Un organisme devrait s’assurer de maintenir un bon niveau de performance sur ces éléments.
Une faiblesse ici n’est pas permise.
aLes éléments contenus dans la catégorie plus peuvent contribuer à créer un état de forte
satisfaction (d’enchantement selon Llosa). Une réaction positivement surprenante, une initiative
utile ou une réaction rapide à un problème permettent cet état.
aUne bonne performance des éléments clés permettra de satisfaire le client. Tandis qu’une
bonne ou une moins bonne évaluation d’un élément de la catégorie secondaires risque d’avoir
peu d’effet et devrait constituer la dernière priorité d’un organisme.
aSatisfaire un client doit se concevoir en deux temps. D’abord ne pas l’insatisfaire sur les
éléments basiques, puis ne pas l’insatisfaire en général. Parallèlement, il faut tenter de
maximiser sa satisfaction sur les éléments importants pour lui.
aIl faut savoir que les performances négatives ont généralement un plus grand impact que les
performances positives sur la satisfaction.
67
aPour une entreprise ou un organisme, l’idéal est de disposer d’un jeu varié d’éléments plus,
véritables « boosters » que le personnel peut déployer quand la situation de service s’y prête.
aLes avantages du modèle tétraclasse sont les suivants : sa capacité à traiter des variables
ordinales (i.e. les variables dont les valeurs peuvent être ordonnées) ; la robustesse de sa
classification ; la gestion du multivarié (i.e. lorsque plusieurs variables sont incluses dans
l’analyse) ; la facilité d’interprétation ; puis la visualisation des contributions. Le principal
désavantage est la non simplicité de traitement et de mise en œuvre.
Lectures suggérées
68
C ONCLUSIO N
Ce rapport est né des suggestions de recherche d’un document produit par Éric Vignola
et intitulé La portée des résultats de recherche en mesure de la satisfaction de la clientèle. 80 Ce
dernier constatait que les dimensions du service n’ont pas toutes le même impact sur la
satisfaction du client ; certaines augmentent de façon importante le niveau de satisfaction, alors
que d’autres doivent simplement respecter un certain seuil au-delà duquel il n’est plus
nécessaire de chercher à les améliorer. On suggérait d’approfondir les recherches en ce
domaine, en vue de développer une méthodologie qui permettrait à chaque organisme de
connaître l’impact des dimensions du service sur la satisfaction de sa clientèle.
Les modèles analysés dans ce rapport permettent d’évaluer les dimensions importantes
de la satisfaction, les attentes des usagers et les actions prioritaires à adopter d’un point de vue
managérial. Nous apprenons qu’à certains égards, les modèles dit asymétriques sont
avantageux lorsque comparés aux modèles classiques (ou symétriques), car ils permettent
notamment de préciser l’impact de certaines dimensions sur la satisfaction ou l’insatisfaction.
De plus, grâce aux méthodes statistiques utilisées, les résultats seraient sensiblement plus
précis. Il pourrait en résulter un avantage comparatif intéressant qui permettrait d’établir plus
adéquatement les priorités d’investissements.
80
Éric Vignola, La portée des résultats en mesure de la satisfaction de la clientèle, Centre d’expertise des
grands organismes - Réseau d’échange sur la mesure de la satisfaction de la clientèle, Janvier 2004,
76 p.
69
semble que l’avantage réside dans la précision des calculs, dans le type de catégorisation et
dans de solides bases théoriques.
Il est évident que certains organismes particulièrement affectés par les contraintes
budgétaires seront davantage réticents à investir pour intégrer un tel modèle. Nous l’avons
mentionné plus tôt dans ce rapport, la déclaration de services aux citoyens oriente déjà les
priorités d’interventions et d’investissements de plusieurs organismes. Certains ne pourraient
aller au-delà des dimensions privilégiées. Pour d’autres, les besoins ne semblent tout
simplement pas justifier l’incorporation de nouveaux outils. D’un autre côté, une meilleure
connaissance de la satisfaction, des besoins et des attentes des clients peut, à long terme,
contribuer à économiser en investissements superflus et en frais en réclamation. À cet égard, il
semble que certains modèles asymétriques puissent nous aider.
Enfin, d’un point de vue pratique, il serait intéressant d’adapter le modèle tétraclasse au
contexte des organismes gouvernementaux. Ce rapport a voulu énoncer les grands principes
de la théorie de l’asymétrie. Le développement des volets méthodologique et statistique
permettrait quant à lui de nous éclairer sur la démarche concrète. Par ailleurs, nous croyons
qu’il serait pertinent de poursuivre un travail plus théorique sur d’autres types de modèles qui
tiennent compte de l’asymétrie et qui pourraient être applicables dans certains contextes
particuliers. Pensons ici à la méthode de simulation du professeur Noriaki Kano qui convient
aux expériences de services non réelles. En somme, bien que le modèle tétraclasse ait été
privilégié dans notre rapport, il y a encore beaucoup d’espace pour la recherche sur d’autres
modèles.
70
GLO SSAI RE
Ce glossaire contient presque essentiellement des citations intégrales. Exceptionnellement,
pour des raisons liées à la mise en page, l’utilisation des guillemets a été évitée.
Les références sont indiquées à la fin de chacune des définitions.
La technique factorielle nommée analyse des correspondances est appliquée à l'étude des
tableaux de données dont les cellules contiennent des valeurs de fréquence (nombres positifs)
ou des valeurs de présence-absence ("1" et "0").
Comme toutes les techniques factorielles, l'analyse des correspondances permet l'extraction de
nouvelles variables - les facteurs - qui ont la propriété de récapituler d'une façon organisée
l'information significative contenue dans les innombrables cellules des tableaux de données; en
outre, cette technique d'analyse permet la représentation graphique - dans un ou plusieurs
espaces - des points qui détectent les objets en lignes et colonnes, qui - dans notre cas - sont
les entités linguistiques (formes, lemmes, segments de texte, textes, etc…) avec les respectives
caractéristiques de provenance.
En termes géométriques, chaque facteur organise une dimension spatiale qui peut être
représentée comme ligne ou axe - dont le centre (ou barycentre) est la valeur "0", et qui se
développe d'une manière bipolaire vers l'extrémité négative (-) et positive (+), de sorte que les
objets mis sur les pôles opposés sont les plus différents, presque comme la "gauche " et la
"droite " sur les axes de la politique.
http://www.tlab.it/fr/allegati/help_fr_online/GANACO.HTM
Retour
Antécédents
Retour
Attitude
L'attitude est une tendance psychologique s'exprimant par l'évaluation d'un objet particulier
avec un certain degré de faveur ou défaveur (Eagly et Chaiken, 1993). Le fait que la satisfaction
comprenne à la fois une part de cognitif et une part d'affectif et qu'il s'agisse d'une évaluation
ont parfois amené certains chercheurs à assimiler ce concept à une forme d'attitude (Day,
1984; Evrard, 1993). Cependant, l'attitude est considérée comme assez durable - sans,
toutefois, être figée dans le temps - et générale (elle ne nécessite pas d'expérience spécifique,
en ce sens que l'on peut avoir une attitude par rapport au dernier film sorti sans pour autant
l'avoir vu), ce qui la distingue de la satisfaction qui est transitoire (elle est liée à une expérience
71
particulière) et spécifique (il faut avoir vu le film pour pouvoir évaluer la satisfaction que l'on en
retire).
http://edoc.bib.ucl.ac.be:83/archive/00000247/01/Vanhammesatiswp39.doc
Retour
Cognition
Fonction complexe multiple regroupant l'ensemble des activités mentales (pensée, perception,
action, volonté, mémorisation, rappel, apprentissage) impliquées dans la relation de l'être
humain avec son environnement et qui lui permettent d'acquérir et de manipuler des
connaissances (associations, rétroaction, traitement de l'information, résolution de problèmes,
prise de décision etc.).
Office québécois de la langue française
http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index800_1.asp
Retour
Conation
Impulsion déterminant un acte, un effort quelconque. Dans le contexte de notre rapport, on peut
définir la conation ainsi : Tendance comportementale (achat ou non) vis-à-vis du produit
(capacité d’acheter).
Dictionnaire Robert
Retour
Déterminance
Ce qui est déterminant. Déterminant : Qui détermine une action, décisif. Par exemple, lorsqu’un
élément « basique » est évalué négativement par le client, il contribue fortement au niveau de
satisfaction globale du client (i.e. il est déterminant). Lorsqu’il est évalué de façon favorable, il
contribue faiblement à la satisfaction du client (i.e. il n’est pas déterminant). Lorsqu’un élément
« plus » est évalué positivement par le client, il contribue fortement au niveau de satisfaction
globale du client (i.e. il est déterminant). Lorsqu’il est évalué de façon défavorable, il contribue
faiblement à la satisfaction du client (i.e. il n’est pas déterminant).
Dictionnaire Robert, p. 524 ; Sylvie Llosa, op. cit., p. 83-84.
Retour
72
Multivarié
Le terme multivarié indique que plusieurs variables sont incluses dans l’analyse. C’est un terme
général pour diverses techniques d’analyse qui décrivent la nature et le degré de l’association
entre les observations. À titre d’exemple, on peut utiliser ces techniques pour étudier les
relations entre les variables faisant l’objet de l’analyse et d’autres variables qui peuvent
perturber la relation étudiée (dites «de confusion»). Avec cette méthode, l’effet des facteurs
confondants peut être corrigé.
http://www.minerva-ebm.be/articles/fr/2003/7_2003/7-2003-glossaire.pdf
Retour
Satisfaction globale
La satisfaction globale est la satisfaction générale des sondés avec l'objet de l'enquête (p. ex.
l'entreprise, le produit, l'employeur) et constitue un indice de la performance de celui-ci. Dans le
cadre d'une enquête de satisfaction, les sondés indiquent leur satisfaction générale au début du
sondage le plus souvent, avant de se prononcer sur leur satisfaction quant aux prestations
individuelles.
Il faut pouvoir faire la nuance qui existe entre cette notion et celle de satisfaction partielle qui est
la satisfaction éprouvée pour un aspect déterminé de la prestation ou pour une caractéristique
du produit (p. ex. le prix, le conseil).
http://www.postmail.ch/fr/index/uk_geschaeftskunden/pm_directpoint/pm_dm_toobox/pm_glossar.htm
Retour
Servuction
Ce néologisme, proposé par Eiglier et Langeard, est le résultat de la contraction des termes
SERVice et prodUCTION. Il marque la nécessité d’envisager la production de service avec des
démarches spécifiques à celles de la production de biens. "La servuction de l’entreprise de
service : c’est l’organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et
humains de l’interface client-entreprise nécessaires à la réalisation d’une prestation de qualité
dont les caractéristiques et les niveaux de qualité ont été déterminés."
http://www.cyber.uhp -nancy.fr/demos/MSL -DEM/premcha/premsec.html
Retour
Validité convergente
Preuve qu'une mesure tend à être en corrélation avec d'autres mesures qui évaluent des
construits similaires. On utilise souvent les données relatives à la validité convergente pour
étayer la validité conceptuelle d'une mesure.
http://www.psc-cfp.gc.ca/ee/eecco/glossary_f.htm
73
Il y a validité convergente si les énoncés qui sont censés mesurer la même dimension sont
corrélés entre eux.
Sylvain Sauvé, Le développement et la validation de l’Outil québécois de mesure, op. cit.
Retour
Validité discriminante
Preuve montrant qu'une mesure tend à ne pas être en corrélation avec d'autres mesures sans
lien logique ou théorique. Par exemple, on considère généralement que la personnalité est
différente de la capacité cognitive et qu'il n'y a pas de lien avec cette dernière. Par conséquent,
on pourrait s'attendre à ce qu'une mesure de la personnalité ne soit pas en corrélation avec une
mesure de la capacité cognitive. Dans ce cas, il s'agirait d'une preuve de validité discriminante.
D'une certaine façon, la validité discriminante est le contraire de la validité convergente.
http://www.psc-cfp.gc.ca/ee/eecco/glossary_f.htm
Il y a validité discriminante si les énoncés qui sont censés mesurer des dimensions différentes
sont faiblement corrélés entre eux.
Sylvain Sauvé, Le développement et la validation de l’Outil québécois de mesure, op. cit.
Retour
Variable ordinale
Retour
74
BIBLIOG RAPHIE
BARTIKOWSKI, Boris. La satisfaction des clients dans les services : une vue situationnelle du
poids fluctuant des éléments. Marseille. Université de droit, d’économie et des sciences
d’Aix Marseille. Institut d’administration des entreprises. Centre d’étude et de recherche
sur les organisations et la gestion. Février 1999. 48 p. : http://www.iae.univ-
aix.fr/cerog/wp/marketing/wp542.
CHEUNG, Christy M. K. et Matthew K. O. LEE. « The Asymetric Effect of Web Site Attribute
Performance on Web Satisfaction : An Empirical Study ». E-Service journal. Vol. 3.
No. 3. Été 2004. p. 65-86.
DINSDALE, Geoff et D. Brian MARSON. Sondages auprès des citoyens : dissiper les mythes et
redéfinir les orientations. 1999 : http:iccs-isac.org/fra/pubs/ccg%20les%20mythes.pdf.
DONOVAN, Nick, Joanna BROWN et Lisa BELLULO. Satisfaction with Public Services : A
Discussion Paper. 2001 : http://www.pm.gov.uk/files/pdf/satisfaction.pdf.
ÉCHO Sondage Inc. Sondage sur la satisfaction de la clientèle. Ministère des Relations avec
les citoyens et de l’Immigration. Juillet 2004. 76 p.
EIGLIER, Pierre et Eric LANGEARD. Servuction : le marketing des services. McGraw Hill. 1987.
205 p.
FAIVRE, Jean-phillipe. Concevoir et réaliser une enquête de satisfaction des clients. Paris.
AFNOR. 2001. 113 p.
75
FEDOROFF, Paul (contribution de). « SERVQUAL (Parasuraman, Zeithaml, Berry).
12 Manage : Rigor and Relevance. Dernière mise à jour 9 avril 2006 :
http://www.12manage.com/ methods_zeithaml_servqual_fr. html.
FOX, William. Statistiques sociales. Québec. De Boeck - Presses de l’Université Laval. 2003
(1998). 374 p.
------------------. Comment mener des sondages auprès de nos clients. Guide méthodologique.
Institut des services axés sur les citoyens. Toronto. 2001. 93 p.
------------------. Les citoyens d’abord 4. Toronto. L’Institut des services axés sur les citoyens.
Novembre 2005. 117 p.
JUN, Minjoon, Zhilin YANG et DaeSoo KIM. « Customer’s Perceptions of Online Retailing
Service Quality and Their Statisfaction ». The International Journal of Quality and
Reliability Management. Vol. 21. No. 8. 2004. p. 817-840.
KAHNEMAN, Daniel et Dave MILLER. « Norm Theory : Comparing Reality to its Alternative ».
Psychological Review. Vol. 93. No. 2. 1986. p. 136-153.
76
KUO, Ying-Feng. « Integrating Kano’s Model into Web-community Service Quality ». Total
Quality Management. Vol. 15. No. 7. Septembre 2004. p. 925-939.
LI, Y.N., TAN, K.C. et M. XIE. « Factor Analysis of Service Quality Dimension Shifts in the
Information Age ». Managerial Auditing Journal. Vol. 18. No. 4. 2003. p. 297-302.
LIU, Chu-Mei. « The Multidimensional and Hierarchical Structure of Perceived Quality and
Customer Satisfaction ». International Journal of Management. Vol. 22. No. 3.
Septembre 2005. p. 426-435.
MELS, Gerhard. Christo BOSHOFF et Deon NEL. « The Dimensions of Service Quality : The
Original European Perspective Revisited ». The Service Industries Journal. Vol. 17.
No. 1. Janvier 1997. p. 173-189.
77
MORI SOCIAL RESEARCH INSTITUTE. Public Service Reform : Measuring and
Understanding Customer Satisfaction. 2002. 47 p. : http://www.mori.com/pubinfo/rd
/opsr.pdf
RAY, Daniel et David GOTTELAND. « Mesurer l’asymétrie des impacts des attributs sur la
satisfaction : comparaison de la validité convergente de cinq méthodes ». Recherche et
applications en marketing. Vol. 20. No. 1. Mars 2005.
RIBBINK, Dina, Alard C. R. van RIEL et Sandra STREUKENS. « Comfort Your Online
Customer : Quality, Trust and Loyalty on the Internet ». Managing Service Quality.
Vol. 14. No. 6. 2004. p. 446-456.
ROY, Claude. Assessment of Quality of Muncipal Services and Resident’s Satisfaction with
these Services. Thèse non publiée. Université Concordia. Montréal. 1997.
--------------------. Measuring the Quality of and the Satisfaction with Municipal Services. Congrès
de l’Association canadienne de Sciences politiques. Avril 2000.
78
--------------------. Processus de validation d’un questionnaire : le cas de l’Outil québécois de
mesure. Centre d’expertise sur la prestation des services, Secrétariat du Conseil du
trésor. Gouvernement du Québec. 2005 :
http://www.mat.ulaval.ca/fileadmin/Sondages_2005/ Seance_4/4Sauv_.pdf
SCHMIDT, Faye. Sondage sur la satisfaction des clients : guide du gestionnaire. Réseau du
service axé sur les citoyens. Centre canadien de gestion. 1998. 60 p.
SCHMIDT, Faye et Teresa STRICKLAND. Sondages sur la satisfaction des clients : guide du
gestionnaire. Canada. Réseau du service axé sur les citoyens. Centre canadien de
gestion. Novembre 2000 (1998). 60 p.
SPEARS, George. Les citoyens d’abord 3. ERIN Research pour l’Institut des services axés sur
les citoyens et l’Institut d’administration publique du Canada. Janvier 2003. 107 p.
SWAN, J.E. et L.J. COMBS. « Product Performance and Consumer Satisfaction : A New
Concept ». Journal of Marketing. Avril 1976.
WALDEN, David. « Kano’s Methods for Understanding Customer-defined Quality ». Center for
Quality of Management Journal. Special Issue. Vol. 2. No. 4. Automne 1993. 36 p.
79