Syllabus de Relations Extérieuresrdc2012-13
Syllabus de Relations Extérieuresrdc2012-13
Syllabus de Relations Extérieuresrdc2012-13
COURS
DE
RELATIONS EXTERIEURES
DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
1
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
DEFINITION DES CONCEPTS ET TENDANCES ACTUELLES DES
RELATIONS EXTERIEURES DES ETATS
CHAPITRE DEUXIEME
LES RELATIONS EXTERIEURES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
2
Congo
2.1.- Le Président de la République
2.2.- Le Ministère des Affaires Etrangères
2.2.1.- L’organisation centrale du Ministère des Affaires
Etrangères
2.2.2.- L’organisation extérieure du Ministère des Affaires
Etrangères
2.3.- Les Commissions des Affaires Etrangères du Parlement
III.- La carte d’identité actuelle de la République et ses atouts dans un monde de plus
en plus interdépendant
1.- La situation sécuritaire
2.- La situation socio-économique de la République Démocratique du Congo
3.- Les atouts de la République Démocratique du Congo
3.1.- Les ressources économiques
3.2.- Le poids de la démographie
3.3.- La position géographique
CHAPITRE TROISIEME
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET SES RELATIONS
BILATERALES
I.- L’état des relations bilatérales avec les pays voisins immédiats
1.- Les questions d’ordre sécuritaire
2.- Les questions relatives aux migrations et à la situation des réfugiés
3.- La coopération dans le domaine de l’énergie
4.- La coopération militaire
II.- L’état des relations bilatérales avec les autres pays de la région
1.- La Grande commission mixte RDC-Afrique du Sud
2.- La Grande commission mixte RDC-Nigéria
III.- L’état des relations bilatérales avec les autres Etats non africains
CHAPITRE QUATRIEME
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET SES RELATIONS
MULTILATERALES
3
II.- L’appartenance aux organisations d’intégration sous-régionale africaine
III.- La République Démocratique du Congo dans les autres espaces multilatéraux
1.- La République Démocratique du Congo et l’Organisation des Nations
Unies
2.- La République Démocratique du Congo et l’Union Européenne
3.- La République Démocratique du Congo avec le FMI et la Banque
Mondiale
4.- La République Démocratique du Congo et l’Organisation Internationale
de la Francophonie
5.- La République Démocratique du Congo et les traités internationaux et
régionaux
6.- La République Démocratique du Congo et la consolidation de la paix
dans les Grands Lacs
6.1.- La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs
6.2.- La Tripartite Plus 1
6.3.- L’Accord cadre d’Addis-Abeba
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
4
4
INTRODUCTION
Le besoin crée la demande et celle-ci est satisfaite en puisant dans les à partir
des moyens immédiats et les ressources propres dont dispose celui qui l’éprouve. Le
défaut de ces moyens oblige à un recourirs à l’extérieur, et une telle cette démarche ne
peut que créer une relation. Là naissent des relations extérieures. Cette réalité
saisissable au niveau des individus est aussi extensible au niveau des Etats. Tous les
Etats modernes existent et satisfont les besoins qu’ils ressentent en faisant usage de
leurs ressources locales, et aussi et surtout par le biais des échanges qu’ils
entretiennent avec l’extérieur. Naissent ainsi les relations extérieures.
Il est un fait que le bénéfice que rapportent ces relations extérieures ne sont pas
toujours d’ordre économique, mais peuvent se situer à d’autres niveaux et dans des
secteurs inattendusespérés. Des dividendes diplomatiques à travers des appuis sur de
grandes questions qui touchent aux intérêts de la nation, , des faveurs d’ordre
stratégique et sécuritaire, etc. configurent des arguments s qui justifient l’attitude des
poussent les Etats à ne plus minimiser à l’époque actuelle l’un ou l’autre acteur
étatique ère encore moins e lnt non seulement d’ordre économique, mais asste sdans
la projection de leurs relations extérieures. « On a besoin d’un plus petit que soi » a-t-
on dit.
5
Si les pays développés qui ont réussi à mettre en place des politiques capables
de satisfaire les aspirations de leurs peuples, ainsi que des infrastructures qui
garantissent aujourd’hui le bien-être de ceux-ci, continuent à intensifier leurs relations
extérieures pour préserver les acquis et enrichir davantage leur patrimoine, que dire des
pays sous-développés dont les carences dans de divers secteurs sont manifestes et
nécessitent les apports d’autres nations pour venir combler ces déficits.
Par conséquent, les relations avec les autres pays s’avèrent nécessaires surtout
si elles sont rationnalisées, c’est-à-dire, conçues afin que les dividendes qui en sont
tirés soient mis au profit du développement des peuples et du progrès de la nation. Et si
nous avons considéré la politique étrangère comme la conduite prudente, calculée et
rationnalisée de ces relations extérieures, l’importance de celles-ci pour les Etats sous-
développés confère encore un statut particulier à cette politique étrangère.
Les relations extérieures d’un Etat s’étendent sur un champ plus large et plus
complexe offrant un éventail aux ramifications difficilement saisissables surtout dans
un pays où les données essentielles ne sont toujours pas accessibles, ni mises
facilement à la portée des chercheurs. Il est un fait que les besoins de la République
Démocratique du Congo sont immenses tant par l’importance de sa démographie qui
met à découvert chaque jour un éventail assez ample de demandes et aspirations,
créant de ce fait, un marché de consommation étendu et attractif nécessitant des
apports extérieurs, que par sa superficie encore en friche convoitée par ses voisins, et
qu’il faut non seulement sécuriser, mais aussi mettre en valeur pour créer des
conditions de vie dignes d’un Etat moderne.
1
. NGOIE TSHIBAMBE, G., « « La politique de bon voisinage » : Analyse d’un principe de
politique étrangère de la RDC »., en Congo-Afrique, 412-413 (XLVII), février-mars 2007, p.
155.
6
Cette situation oblige le pays à diversifier ses relations extérieures pour tenter
d’atteindre tous ces objectifs. D’autre part, les pays avec lesquels ces relations sont
tissées appartiennent à des cultures politiques et des idéologies variées, et disposent
des économies aux niveaux de développement différents à telle enseigne que les
échanges que la République Démocratique du Congo finit par entretenir avec ces pays
au terme des accords de coopération, impriment à ces . De là, les relations extérieures
des aspects politiques et idéologiques sont multiformes et les éclatent dans des espaces
variés faisant de la multisectorialité un des traits caractéristiques de ces relationsl.
C’est pour autant affirmer que ce cours sur « les relations extérieures de la
République Démocratique du Congo » n’a pas la prétention de présenter un
panorama exhaustif et complet sur ce thème, plutôt un survol toutefois riche des
références qui puisse aider l’étudiant en relations internationales à se faire une image
approximative des orientations fondamentales de ce ces relations extérieures du pays.
Dans ce sens, ce cours est conçu comme une présentation descriptive des
relations extérieures qu’entretient la République Démocratique du Congo tant avec les
autres entités étatiques qu’avec les institutions internationales dans de divers secteurs
de la vie nationale.
- d’autre part, à apprécier la densité ainsi que la qualité de ces relations afin de
conclure si elles sont est superflues ou, au contraire, nécessaires en excédent
7
par rapport aux demandes et aspirations de la population congolaise à cette ère
’Etat à cette période de la mondialisation.
Objectifs spécifiques
Il est un fait que tous les étudiants en relations internationales ne sont pas
appelés à être des acteurs « actifs » des relations extérieures du pays, toutefois, ils
peuvent émettre leurs jugements à partir de certaines plateformes où ils seront appelés
à évoluer. Ces contributions sont des apports non négligeables quant à l’amélioration
de nos relations extérieures et la rentabilisation de nos échanges avec les autres
nations. Ces considérations mettent à découvert la pertinence de ce cours dans le
programme relatif à l’enseignement des Relations Internationales.
8
CHAPITRE PREMIER
DEFINITION DES CONCEPTS ET TENDANCES ACTUELLES DES
RELATIONS EXTERIEURES DES ETATS
Dans un sens large, les relations extérieures d’un Etat embrassent toutes les
transactions réalisées à travers les frontières par les fonctionnaires publics o des
personnes privées résidant dans ledit Etat. Elles le sont aussi par des organisations
gouvernementales ou des organisations non gouvernementales.
L’interdépendance qui a fini par éliminer l’autarcie pour devenir un des traits
fondamentaux des relations entre les Etats et s’imposer même comme leur « modus
vivendi » a fait que les relations extérieures deviennent l’une des actions les plus
dynamiques dans la vie de tout Etat. C’est pour autant dire que tous les Etats du monde
contemporain, grand ou petit soit-il, établissent et entretiennent tissent des relations et
des échanges de coopération de tout genre tant avec d’autres entités étatiques les Etats
du dans le voisinage immédiat qu’avec celles ux situées dans des régions lointaines,
mais attirées pour des raisons politiques, économiques ou commerciales,
socioculturelles, … touchant à leurs intérêts, etc.
9
Les préoccupations d’ordre sécuritaire, la quête de la puissance pouvant
entraîner des conflits d’intérêts susceptibles de déboucher sur des guerres larvées ou
des affrontements armés, les inégalités dans le développement faisant que les carences
des uns soient comblées par les apports des autres à travers les politiques de
coopération, la nécessité toujours présente de satisfaire les besoins variés ou les
demandes sociales diverses…, toutes ces réalités qui caractérisent les relations
internationales contemporaines amènent les Etats à mener une action extérieure dans
des différents domaines. Cette action aux orientations diverses et parfois entrecroisées
forme ce que l’on appelle les relations extérieures d’un Etat.
Ces accords doivent être scellés suivant des normes ou des règles du jeu
convenues par tous. Concrètement, les échanges commerciaux ne se feraient que
suivant les principes établis par l’Organisation Mondiale du Commerce, l’intervention
ou l’usage de la monnaie des transactions, ne se ferait que dans le respect des normes
requises par le Fonds Monétaire International, l’établissement des relations
diplomatiques et l’échange même des ambassades ne se feraient qu’en conformité avec
les normes du droit diplomatique, etc.
10
Toutefois, les relations extérieures n’amènent pas nécessairement aux échanges
physiques des biens entre les Etats qui les établissent. Ces échanges peuvent aussi être
immatériels comme c’est le cas dans le cadre des échanges ou de transmission des
connaissances d’ordre scientifique ou des échanges d’expériences d’ordre culturel. Les
relations extérieures se prolongent aussi dans le champ immatériel à travers des
engagements pris par le pays à observer une conduite déterminée dictée par un groupe
de pays ou par la communauté internationale soucieuse d’asseoir une éthique ou une
coutume internationale dans un domaine précis. Ces engagements se prennent par la
signature des traités, des conventions ou d’autres instruments juridiques de la même
nature, lesquels assoient peu à peu une certaine culture internationale qui inspire
respect contribuant de la sorte à la stabilité internationale.
Pour autant, les relations extérieures d’un Etat se situent à deux niveaux :
- Le niveau matériel où ces relations donnent lieu à des échanges des biens
matériels ;
11
- Le niveau immatériel où ces relations consistent en un échange d’expériences
ou de connaissances ; en l’observance d’une certaine conduite conforme aux
engagements bilatéraux ou multilatéraux, respectueuse d’une éthique régionale
ou internationale dictée par des traités régionaux ou internationaux sur une
matière déterminée et auxquels l’Etat a souscrit.
2
. BRAILLARD, P., et DJALILI, M-R., Les relations internationales, Paris, PUF, 7ème éd.,
2004, pp. 16-17.
12
publiques de ces mêmes Etats3. De ce fait, les autres acteurs non étatiques jouent aussi
un certain rôle dans les relations extérieures des Etats. C’est pout autant dire que les
relations extérieures dans leur sens le plus strict, se limitent aux relations entretenues
par les Etats à de différents niveaux de leur représentation, alors que dans le sens le
plus large de ce terme, ces relations peuvent aussi embrasser les actions de grande
envergure menées par d’autres acteurs, au-delà des Etats.
Dans ce sens, il existe une double diversité d’acteurs des relations extérieures 4.
D’une part, la société civile avec les ONG, les sociétés industrielles et commerciales
transnationales, les collectivités locales décentralisées et leurs actions de coopération
internationales…, et d’autre part au sein même du gouvernement et des services
centraux où les acteurs de l’action extérieure de l’Etat se sont également multipliés. De
la sorte, en matière des relations diplomatiques, l’Etat est seul ou presque sur le terrain
puisqu’il s’agit essentiellement de relations interétatiques. En effet, les actions privées
peuvent aussi se manifester à ce niveau essentiellement à des fins de médiation comme
c’est le cas de la Communauté San Egidio dans sa médiation et la recherche de la paix
qui a mis fin au conflit armé au Mozambique entre le FRELIMO et la RENAMO.
Par conséquent, les relations extérieures d’un Etat est « l’ensemble des
transactions d’ordre économique, politique, technique et culturel, matérielles et
immatérielles entretenues par un Etat avec les autres entités étatiques ainsi qu’avec
des organisations internationales auxquelles s’ajoutent aussi des actions formelles de
grande envergure pouvant influer sur les secteurs mentionnés, menées au-delà des
frontières dudit Etat par les autres acteurs non étatiques comme les grandes
entreprises nationales ou multinationales et les organisations non gouvernementales
sous le contrôle et le filtre dudit Etat ».
3
. KAISER, K., « Transnational Politics: Towards a Theory of Multinational Politics », en
International Organization, Vol., 25, 1971, pp. 790-817.
4
. PANCRACIO, J.-P., Droit et institutions diplomatiques, Paris, A. Pédone, 2007, p. 18.
13
Eu égard à ces considérations, les relations extérieures de la République
Démocratique du Congo peuvent être entendues comme des relations essentiellement
politiques. Toutefois, elles peuvent aussi être comprises comme cet ensemble des
rapports internationaux où non seulement intervient l’Etat congolais, mais aussi
d’autres acteurs non étatiques sous la vigilance du même Etat. Sous cette approche de
l’interdépendance, les relations extérieures vont au-delà des compétences du Ministère
des Affaires Etrangères pour impliquer d’autres Ministères dont les sphères d’action
ont des embranchements allant au-delà des frontières nationales. Toutefois, le
Ministères des Affaires Etrangères ou de la Coopération Internationale, s’il n’est pas
l’acteur principal, il en est le catalyseur.
5
. PANCRACIO, J.-P., op. cit. P. 18
14
Ces relations diplomatiques sont conçues comme des relations publiques que
les peuples, structurés en Etats : institutions dotées de la personnalité juridique
internationale, établissent entre eux pour se donner la capacité juridique de négocier et
de signer des traités, de créer des organisations internationales intergouvernementales,
de faire usage de la contrainte soit sous la forme de contre-mesures, le plus souvent
économique (embargo, gel des avoirs économiques, etc.) en réponse à un acte illicite
d’un autre Etat…
6
. Idem., pp. 18-19.
15
Les relations diplomatiques peuvent s’inscrire dans un cadre bilatérale ou se
mouvoir dans un schéma multilatéral. Les relations diplomatiques bilatérales sont
celles qui s’établissent entre deux Etats. Elles sont la forme la plus ancienne de
manifestation d’amitié et de coopération entre les Etats. Cependant, ces relations
diplomatiques bilatérales qui sont permanentes représentent le plus souvent pour les
pays en voie de développement un poids budgétaire lourd à assumer à l’heure
d’entretenir un réseau large d’ambassades pour une présence plus étendue et une
représentation efficace.
16
Souvent, il est fait une confusion entre relations extérieures et politique
étrangère. Les deux concepts évoquent des réalités bien différentes. Si les
relations extérieures d’un Etat sont considérées comme toutes les actions
entreprises par l’extérieure dudit Etat menée au-delà de ses frontières pour
obtenir un bénéfice, acquérir une richesse matérielle ou immatérielle comme il
peut en être le cas dans le cadre des échanges des expériences, ou encore pour
préserver ses intérêts ; la politique étrangère, quant à elle, se réfère plus
spécifiquement à la manière, le mode de conduire ces actions. Elle est l’ensemble
des voies et moyens ainsi que les modalités mises en place par le même Etat pour
l’accomplissement desdites actions.
Henri Berding considère la politique étrangère comme la base et le cadre des
relations d’une nation avec les autres, fondés sur un ensemble de principes guidant la
conduite de cette nation dans ses rapports avec les autres, et poursuivant comme
objectif sa sécurité et sa prospérité10. Cet ensemble des principes sur lequel repose la
politique étrangère est façonné à partir des idées, des normes, des objectifs et de
l’éthique11.
7
. MERLE, M., La politique étrangère, Paris, PUF, Col. Perspectives Internationales, 1984, p.
7
8
. NOËL, L., « Politique et diplomatie », in Les affaires étrangères, Paris, Presses
Universitaires de France, 1959, pp 99.
9
. CHARILLON, F., “Introduction”, in CHARILLON, F., (dir.), Politique étrangère.
Nouveaux regards, Paris, Presses de Sciences Po, 2002, pp. 13-29.
10
. BERDING, H., Qui fait la politique étrangère américaine ?, Paris, Nouveaux Horizons,
1966, p. 9
11
. LIGHT, M, & SMITH, K. E., (dir), Ethics and Foreign Policy, Cambridge, Cambridge
University Press, 2001.
17
Etant donné que la distribution dans la société internationale n’est pas
égalitaire, et que chaque Etat a besoin de ressources, de biens économiques et
stratégiques, de la coopération et de la coordination avec tous les autres acteurs du
système, la politique étrangère devient un instrument indispensable pour un Etat qui
cherche à résoudre toutes ces questions en gardant des relations harmonieuses avec les
autres Etats. l’action du Ministère des Affaires Etrangères comme agence spécialisée
de l’Etat en cette matière.Eu égard à la nature anarchique des relations internationales,
la politique étrangère des Etats lancés tous à la quête de la survie et du bien-être de
leurs peuples, prétend assurer un certain ordre minimal, un équilibre dans les rapports
des forces de ces Etats, par la voie diplomatique. C’est dans ce sens que James
Rosenau considère cette politique étrangère comme l’exercice par lequel l’Etat tente de
préserver dans les relations internationales les situations qui lui sont favorables et d’y
modifier celles qui lui sont défavorables12.
18
extérieure sont faites. Les défenseurs du réalisme ou du néo-réalisme réduisent ce
cadre aux seules actions politiques de l’Etat, alors que les théoriciens du libéralisme,
de l’interdépendance ou de la globalisation étendent ce cadre aux autres actions
entreprises tant par l’Etat que par d’autres acteurs non-étatiques, mais qui ont une
certaine envergure et susceptibles d’influer sur les relations entre Etats.
15
. SMOUTS, M.-C., BATTISTELLA, D., et VENNESSON, P., Dictionnaire des relations
internationales, Paris, Dalloz, 2006, p. 429.
16
. BIYOYA MAKUTU, Philippe. La théorie des relations internationales. Science politique
de l’International, Kinshasa-Lubumbashi, Institut Panafricain des Relations Internationales et
Stratégiques, 2009-2010, p. 58
19
Les relations extérieures des Etats vues sous cet angle n’en deviennent que des
composantes.
20
1.- Le facteur économique
En effet, les échanges entre les Etats laissent aujourd’hui une place de choix
aux ressources naturelles ou aux produits manufacturés, le tout considéré comme une
importante source des revenus nécessaires pour l’accumulation de la richesse nationale
et pour la reconstruction de l’Etat qui en possède, soucieux de combler les carences
nationales et restaurer les équilibres recherchés.
Les ressources naturelles sont un atout majeur pour une économie forte pouvant
se convertir en l’un des facteurs de puissance. Un principe fondamental des relations
internationales établit que « moindres sont les capacités économiques d’un Etat,
grandes seront ses difficultés dans ses relations extérieures pour maintenir des options
politiques propres et exercer son indépendance dans le système international »18. Par
conséquent, des ressources naturelles bien exploitées pour conférer à l’économie une
stabilité et une puissance économique à l’Etat, finissent par imprimer aux relations
extérieures dudit Etat une autre dynamique et une autre envergure. La Charte des droits
et des devoirs économiques des Etats adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU le
12 décembre 1974 est assez significative à ce sujet en ce sens qu’elle reconnaît que
chaque Etat détient une souveraineté entière et permanente sur toutes ses richesses,
ressources naturelles et activités économiques. En ce domaine, le droit national a la
. MERLE, M., La politique étrangère, op. cit., p. 42
17
. KNORR. K., « The nature of national economic power », Perspectives on world politics
18
(Little y Smith eds.), Londres, Longman (2è éd.), 1991, pp. 84-90.
21
primauté sur le droit international qu’il s’agisse d’expropriation, de nationalisation ou
de la réglementation des activités des sociétés transnationales19.
22
Darfour ; l’Afrique de l’Est avec la Corne de l’Afrique, etc.,.,. comptent des milliers
des déplacés internes et des réfugiés. Viennent s’ajouter à ce fléau des expulsions ou
des rapatriements forcés. Toute cette dynamique engendre des relations extérieures
nouvelles entre les Etats de toutes ces sous-régions, ou entre ceux-ci et certains Etats
développés ou certaines institutions internationales, relations où abondent des aides
humanitaires et d’urgence.
Le progrès technique affecte sous toutes ses formes le jeu des relations
internationales, et par conséquent, les relations extérieures entre les Etats. Les
avancées scientifiques et le progrès technique ont tellement révolutionné le monde
pour rendre les relations internationales encore plus intenses et dynamiques. Le secteur
des communications et télécommunications en est l’exemple le plus illustratif. Les
innovations dans les communications aériennes, terrestres et maritimes n’ont pas
manqué d’influer sur les relations extérieures des Etats en contribuant à l’essor de leurs
échanges commerciaux22.
23
dynamique des relations extérieures. Les missions ad hoc et la diplomatie itinérante
doublent le système diplomatique traditionnel25.
La position géographique d’un Etat est aussi un facteur important qui influe
considérablement sur ses relations extérieures. Un Etat enclavé ou insulaire ne va
jamais offrir les mêmes conditions d’accès à ses frontières en comparaison avec un
Etat non enclavé, ou non insulaire. Une position géographique d’ouverture est un atout
non négligeable à l’heure de multiplier des transactions ou de concevoir des
orientations pour une politique extérieure efficace présente dans tous les secteurs de la
vie nationale et capable de valoriser ces secteurs à partir des apports extérieurs.
Napoléon disait au début du XVIème siècle que « la politique des Etats était
dans leur géographie ». De là, l’importance accordée depuis la fin du XIXème siècle
aux recherches sur le rapport entre la position géographique des Etats et la politique
des gouvernants, lesquelles ont engendré le concept de « géopolitique »26, se
convertissant celui-ci en une théorie qui cherche l’explication de la politique dans la
géographie, c’est-à-dire, dans les conditionnements physiques qui s’imposent aux
Etats27. Dès lors, la géopolitique constitue une méthode d’analyse des relations
internationales et cherche à expliquer des comportements politiques en fonction des
variables géographiques telles que la dimension du territoire, sa localisation, la
topographie, les ressources naturelles, le climat, etc. C’est dans ce sens que la
géographie devient nécessaire à l’heure même de la conception des doctrines et des
stratégies sécuritaires et de défense militaire. De là, le concept de « géostratégie ». Par
conséquent, la géopolitique et la géostratégie influent considérablement dans la
conception, l´établissement et la dynamique même des relations extérieures des Etats.
25
. COLARD, D. op. cit., p. 72
26
. A la fin du XIXème siècle, précisément en 1899, le géographe suédois Rudolf Kjellen
inventait ce terme de « géopolitique » qui fut enrichi et approfondi par d’autres géopoliticiens
tels que Friedrich Ratzel, Karl Haushofer en Allemagne, Halford Mackinder en Grande
Bretagne, etc. pour devenir une science qui prétend expliquer la politique internationale des
Etats par le déterminisme des facteurs naturels, essentiellement la géographie. Lire Klaus
DODDS, Geopolitics. A very short introduction, Oxford, Oxford University Press, 2007, pp.
24-38.
27
. Lire Pierre CELERIER, Géopolitique et géostratégie, Paris, PUF « Que sais-je ?», 1969
24
Non seulement la position géographique influe sur les relations extérieures,
mais aussi l’espace. Certains espaces sont tellement importants du point de vue de leur
position qu’ils conditionnent la politique étrangère et les relations extérieures de
certains Etats préoccupés de leur sécurité, de leurs échanges économiques, etc. Ces
Etats n’hésitent pas à entrer en compétition pour contrôler stratégiquement ou
économiquement des espaces situés en dehors de leurs propres territoires. Le maintien
à des distances lointaines des bases militaires terrestres ou navales vient en appui de
ces considérations. Il en est de même de certaines voies de communication tels que les
canaux (Suez, Panama), les détroits (Gibraltar dans la Méditerranée entre l’Espagne et
le Maroc) (Bosphore et Dardanelles à la sortie de la Mer Noire vers la Méditerranée)
(Ormuz dans le Golfe arabo-persique entre l’Iran, les Emirats Arabes Unis et l’Oman).
Ces voies de communication sont d’une telle importance que leur asphyxie peut influer
négativement sur les relations extérieures de certaines Etats et entamer la santé
économique de leurs économies respectives.
25
Certes, les préoccupations pour les pays sous-développés d’éradiquer la
pauvreté et de réaliser le développement de leurs peuples, d’une part, et la recherche
effrénée pour les pays développés du mieux-être pour leurs populations, d’autre part,
appellent à des échanges économiques de tout genre capables de contribuer à
l’accumulation de la richesse nécessaire pour atteindre ces objectifs légitimes.
Cette situation laisse comprendre le fait que beaucoup d’organisations
internationales ou régionales aient consigné dans leurs actes constitutifs une part
importante contenant des objectifs versés dans les matières économiques telles que la
régulation des échanges commerciaux, la libre circulation ou la circulation contrôlée
des biens, des capitaux ou des services.
26
dans ce nouvel élan est la tendance vers des relations sud-sud. Au-delà de la Chine,
beaucoup des pays africains sont aujourd’hui attirés par l’Inde ou le Brésil et croient
trouver dans ces pays des interlocuteurs à même de les écouter et de mieux les
comprendre dès lors qu’il est supposé qu’ils émettent tous sur la même onde par le fait
d’être situés au même diapason.
Désormais, la frontière qui sépare les affaires étrangères des affaires intérieures
devient imprécise. Certains faits qui, jadis étaient considérés comme totalement
locaux, exercent aujourd’hui des répercussions allant au-delà des frontières pour
susciter des préoccupations d’autres Etats. Le rapprochement de plus en plus accusé
entre les Etats a fait aujourd’hui de l’interdépendance un des traits caractéristiques de
la société internationale. Bien que cette idée d’interdépendance prétend faire croire que
tous les Etats ont la même capacité de peser sur la scène internationale, il y a tout de
même de réserve à émettre car cette interdépendance n’est qu’asymétrique ou
inégale.29 Mais l’idée fondamentale qui en est tirée est que des faits majeurs ne sont
29
. SMOUTS, M-C., BATTISTELLA, D.,VENNESSON, P., dictionnaire des relations internationales,
Paris, Dalloz, (2ème éd.), 2006, p. 297.
27
plus des faits locaux, ils sont devenus internationaux du fait de leurs répercussions
positives ou négatives sur la vie des populations mêmes éloignées.
CHAPITRE DEUXIEME
LES RELATIONS EXTERIEURES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
28
est un fait que les affaires étrangères sont, pour l’essentiel, du ressort exclusif du
pouvoir exécutif, où elles sont traitées au plus haut sommet de la hiérarchie politique.
Dans ce sens, dans le processus de prise de décision, c’est le dernier maillon se
trouvant au bout de la chaîne à l’échelle supérieure qui doit trancher. En d’autres
termes, la dernière décision revient au Président de la République.
Les éléments qui font le contenu de la politique étrangère d’un Etat ou ses
composantes fondamentales doivent être en rapport avec les exigences de sécurité.
Cette sécurité n’est pas seulement militaire, elle est aussi économique, politique et
29
socioculturelle. En d’autres termes, la sécurité d’un Etat au-delà de la survie physique,
inclut l’intégrité territoriale, l’indépendance politique, l’identité culturelle, dépendant
tous ces éléments de la position que l’Etat occupe dans le système international face
aux autres acteurs.
Par conséquent, la sécurité d’un Etat étant la condition sine qua non de la
possibilité pour ses citoyens de survivre et de poursuivre leurs propres intérêts privés,
la satisfaction de l’intérêt national doit se faire au détriment des intérêts particuliers.
Cet intérêt national est une donnée objective
, existant en dehors des décideurs politiques et s’imposant à eux. C’est dans ce sens
qu’il faut comprendre le continuum existant dans la politique étrangère américaine,
britannique, française ou russe quelles que soient les motivations, les préférences et les
qualités morales et intellectuelles des hommes d’Etat qui se sont succédé 30. La sécurité
et la grandeur de l’Etat doivent être les objectifs de l’homme politique, quelle que soit
l’idéologie qu’il brandit31. L’Etat doit être placé au-dessus de tout dès lors que la
garantie de sa survie est une garantie pour la survie de toutes ses composantes. Dans
une société internationale reconnue anarchique, est fondée toute préoccupation pour
une politique étrangère qui impose l’Etat dans le concert des nations. Dans la
conception de la politique étrangère de la République, cette dimension est prise en
compte.
30
des différents acteurs sociétaux qui, à tour de rôle, font prévaloir au sein de l’appareil
étatique leurs préférences respectives ou leur conception de l’intérêt national.
Selon les constructivistes, l’intérêt national d’un Etat, lequel doit guider sa
politique étrangère, n’est pas une donnée objective qui doit s’imposer aux décideurs de
par la configuration des rapports de force comme disent les réalistes. Il n’est pas non
plus la somme des préférences exprimées par les acteurs sociétaux majoritaires au
pouvoir comme le prétendent les libéraux. Au contraire, l’intérêt national est ce
construit façonné par les normes et les valeurs internationales qui, partagées entre les
nations, structurent la vie politique internationale et lui donnent une signification 32. Ces
Press, 1996.
31
considérations conduisent à croire que l’intérêt national peut changer, se régénérer ou
se transformer selon que changent aussi ces normes ou ces valeurs internationales.
32
La politique étrangère en République Démocratique du Congo est conçue par le
Président de la République et le Gouvernement. En d’autres termes, en concertation
avec le Président, le gouvernement définit la politique de la Nation et en assume la
responsabilité33. Il est supposé que cette politique de la Nation inclut la politique
étrangère et l’alinéa 3 de l’article 91 de la Constitution explicite mieux cette idée dès
lors qu’il stipule que « la défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des
domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ».
33
La gestion de la politique étrangère entre dans les compétences du Ministère
des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie. Il est
l’interlocuteur attitré et l’unique représentant de l’Exécutif en cette matière. Il en est
ainsi dans les us et les coutumes de nombreux Etats. En effet, si la politique étrangère a
comme objet le règlement des problèmes qui se posent au-delà des frontières, il est
logique que les représentants de la puissance publique n’aillent pas en ordre dispersé
face à leurs interlocuteurs étrangers. Pour autant, le Ministère des Affaires Etrangères
est l’outil par excellence de la mise en œuvre de la politique étrangère. Cependant,
comme nous l’avions déjà mentionné, la diversification des matières qui configurent
aujourd’hui les relations extérieures du pays fait que la politique étrangère se prolonge
jusqu’aux espaces qui ne sont pas nécessairement de la compétence exclusive du
Ministère des Affaires Etrangères, mais qui relèvent de domaines d’autres ministères.
En effet, la diversité des relations extérieures a fait intervenir, au-delà du Ministère des
Affaires Etrangères, d’autres Ministères dont les domaines recoupent celui des Affaires
Etrangères. Parlant du noyau dur des Affaires Etrangères, touchant à la politique et la
sécurité, c’est le cas du Ministère de la Défense. Dans le sens le plus large de l’action
étrangère versant surtout dans le domaine de la coopération internationale, c’est le cas
du Ministère des Finances, Ministère des Transports, Ministère de la Santé, Ministère
du Commerce Extérieur, Ministère du Travail34, etc.. Ces Ministères trouvent un
prolongement naturel de leurs activités dans la sphère internationale de telle manière
qu’ils se voient obligés de collaborer dans une certaine mesure avec le Ministère des
Affaires Etrangères sur des questions qui se recoupent. Leurs titulaires interviennent
dans les négociations autrefois réservées aux diplomates professionnels. Cette
diplomatie parallèle peut porter préjudice à la politique étrangère dès lors qu’elle est
susceptible de faire émerger des positions contradictoires et de rompre, par conséquent,
l’unité d’action. Dans la conception et l’élaboration de la politique étrangère de la
République, les avis techniques de ces Ministères ne sont pas négligeables. Ces
Ministères ne veulent pas perdre leur protagonisme à côté du Ministère des Affaires
Etrangères. Aussi, faudrait-il comprendre la présence dans certaines ambassades des
agents techniques (conseillers ou attachés) avec spécialités dans certains domaines et
34
. La Défense avec la négociation et la signature de différents accords de coopération militaire,
les Finances avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale ainsi que d’autres
institutions financières internationales ou régionales, les Transports avec l’Organisation de
l’Aviation Civile Internationale (OACI), la Santé avec l’Organisation Mondiale de la Santé, le
Commerce Extérieur avec l’Organisation Mondiale du Commerce, le Travail avec
l’Organisation Internationale du Travail.
34
prestant service à côté des diplomates de carrière. La meilleure coordination de l’action
extérieure pour une politique étrangère cohérente a appelé à la constitution des
commissions interministérielles.
35
la discipline du Ministère ; l’organisation des services ainsi que le contrôle de
l’exécution des instructions reçues du Ministre36.
cit.
36
La République Démocratique du Congo dispose aujourd’hui de 61 ambassades
et représentations diplomatiques établies pour la plupart en Afrique, en Europe
occidentale et en Amérique du Nord. Le Moyen-Orient, l’Asie et L’Amérique Latine
sont les parents pauvres des relations diplomatiques du pays eu égard à l’éventail
réduit de représentations diplomatiques avec les pays de ces régions. En Amérique
Latine, les relations diplomatiques ne sont établies qu’avec le Brésil et l’Argentine.
L’Uruguay, sans représentation diplomatique à Kinshasa, est pour le moment dans le
champ d’intérêts de l’Etat en raison de son bataillon d’appui à l’action de la MONUC
dans son œuvre de pacification du pays.
b) Les consulats
. BATTISTELA, D., Théories des relations internationales, Paris, Presses des Sciences Po,
37
2009, p. 362.
37
parlementaire dans la conception et la conduite de la politique étrangère de la
République n’exerce pas de véritable pesanteur. Le grand moment qui fait sentir le
poids de l’organe législatif dans les affaires étrangères se découvre lors du débat
qu’organise cet organe, en vertu de son droit de regard, pour analyser les traités
internationaux conclus par le gouvernement. Ces traités ne peuvent être ratifiés pour
entrer en vigueur sans une autorisation préalable du Parlement. Au-delà de ce moment,
le Parlement reste un parent pauvre des Affaires Etrangères. Le phénomène de
l’affaiblissement du contrôle parlementaire sur les questions de politique étrangère est
senti dans plusieurs Etats et se justifie, entre autres causes, par le développement de la
diplomatie multilatérale, laquelle échappe par sa complexité au contrôle du
Parlement38.
La croissance du nombre des acteurs tels que les partis politiques, les groupes
de pression, les associations de la société civile, les individus par leurs opinions, a
intensifié les demandes pour allonger la liste des matières qui font le plus souvent le
contenu de la politique étrangère de la République. En effet, cette multitude d’acteurs
. MERLE, M., La politique étrangère, op. cit., p. 60
38
38
entraînent logiquement une diversité de thèmes nouveaux qui entrent en considération
en rapport avec le contenu de la politique étrangère de l’Etat. Si, d’une part, subsistent
les thèmes traditionnels, notamment les préoccupations sécuritaires, la promotion du
bien-être des populations à travers la prospérité économique, le rayonnement culturel,
d’autre part, les questions migratoires, le développement technologique, la protection
de l’environnement comme éveil de conscience face au changement climatique, sont
des thèmes inscrits à l’ordre du jour d’autres ministères, mais qui gagnent de plus en
plus de la place dans l’agenda de la politique étrangère de la République.
40
. RUSSETT, B. et STARR, H., World Politics. The menu for Choice, New York, Freeman
and Co. (5è éd.), 1996. p. 163.
41
. MERLE, M., Sociologie des relations internationales, Paris, Dalloz (4è éd.), 1988, pp.. 374-
376.
39
Christopher Hill établit une liste des matières qui, le plus souvent, reviennent
dans les relations extérieures des Etats42. A la lecture de ces matières, la République
Démocratique du Congo n’en fait pas exception. Ces matières sont :
- Le maintien de l’intégrité territoriale et de la paix sociale contre les menaces
extérieures. C’est l’une des missions principales de l’Etat dans son action
extérieure. Pour autant, la promotion des relations pacifiques et de bon
voisinage avec les pays frontaliers est l’une des orientations fondamentales de
la politique étrangère de l’Etat.
- La protection des citoyens vivant à l’étranger à travers les ambassades afin que
ceux-ci puissent vivre en paix, jouir de leurs droits et remplir dûment leurs
obligations dans les différents territoires où ils sont installés. Cette
préoccupation justifie la présence dans l’administration centrale de la Direction
des Congolais de l’Etranger qui, durant un moment, fut élevée au rang du vice-
ministère.
- La promotion de la prospérité et du bien-être de la population. C’est dans ce
sens que les ressources économiques et mêmes humaines jouent un rôle très
important pour relever ce défi. La politique étrangère cherche comment mettre
à profit ces atouts en identifiant les acteurs les mieux offrant pour des échanges
plus profitables et bénéfiques pour la réalisation de ce bien-être et du
développement de la nation.
- Les négociations pour la promotion d’un ordre international stable.
L’appartenance à des organisations internationales comme l’ONU, ou
régionales comme l’Union Africaine est une expression nette de cette matière.
Les matières traitées par ces organisations, lesquelles sont politiques,
économiques et culturelles entrent dans l’analyse et le traitement régulier de la
politique étrangère de l’Etat.
- La projection de l’identité culturelle à l’étranger à travers des échanges
culturels avec des Etats amis ou l’organisation programmée des manifestations
culturelles, et ce, pour faire connaître l’identité et la culture du pays. Il faut
reconnaître que c’est une matière peu exploitée, mais qui, dans l’avenir, devrait
retrouver le format qu’elle requiert pour occuper la place qui lui revient dans
l’échelle des préoccupations de la politique étrangère de la République.
40
- Les interventions à l’étranger. Dans le cadre d’une action multilatérale
légitimée par le droit international, l’Etat peut décider d’intervenir seul ou en
coalition pour apporter une assistance humanitaire ou pour une action militaire
contre un autre Etat en train de violer le droit international.
- La protection du patrimoine commun de l’humanité qui demande des
engagements non seulement au niveau de la communauté internationale, mais
aussi au niveau de la République. C’est le cas de l’environnement dont la
détérioration provoque aujourd’hui le changement climatique qui affecte le
monde. Cette question gagne de plus en plus du terrain dans la politique
étrangère de l’Etat.
41
extérieures. Cette Résolution promeut les principes d’égalité des Etats, la non-
ingérence dans les affaires d’autres Etats, la promotion et la recherche de la
coopération et de la paix internationales ainsi que la coexistence pacifique. Membre de
l’ONU depuis le 20 septembre 1960, la République Démocratique du Congo mène son
action extérieure en conformité avec ces principes.
A cette résolution viennent en appui ces idées qui se sont imposées au fil des
années dans les relations extérieures des Etats pour finir par servir de corpus d’une
culture internationale devenue comme référence dans les attitudes des Etats. Ces idées
sont : le maintien de la paix et la sécurité internationales ; la solution pacifique des
conflits ; l’accomplissement des obligations internationales ; la promotion du progrès
économique ainsi que le respect et la protection des droits de l’homme43.
Toutefois, le pays a voulu doter sa politique étrangère des principes qui lui sont
spécifiques, nous pouvons citer, entre autres :
. PEREZ GIL, L. V., Elementos para una teoría de política exterior, Valencia, Tirant Lo
43
42
l’Allemagne…qu’avec la Fédération de Russie, la Chine Populaire, la Lybie, le Cuba,
etc.
43
sécurité de l’immense territoire de la République45. La création en 1976 de la
Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) intégrant le Rwanda, le
Burundi et le Zaïre, participait de cette finalité.
44
feuilles. L’accès à l’eau potable pose de sérieux problèmes pour plus de la moitié de la
population congolaise.
Tout ce paysage a provoqué l’insertion du pays sur la liste de 49 Etats les plus
pauvres et les moins avancés du monde. Ces dures conditions de sous-développement
obligent le pays à diversifier ses relations extérieures. Ces conditions le placent
directement en position de demandeur d’apports extérieurs et d’aide de la communauté
internationale pour un environnement voulu paisible et sécurisé. Néanmoins, les atouts
dont dispose la République Démocratique du Congo doivent la différencier de
beaucoup de pays sous-développés placés dans les mêmes conditions et lui servir de
moyens pour relever le défi.
45
subvenir aux besoins de la population si l’exploitation de ces ressources naturelles est
faite de manière rationnelle. Toutefois, le secteur agricole connaît encore de désordre.
Mais il représente un atout majeur pour l’économie du pays grâce à la pluviométrie et à
l’immensité de l’espace cultivable encore en friche.
46
démographie augmente les charges du gouvernement et alourdit ses responsabilités
l’obligeant à promouvoir des relations extérieures rentables qui puissent répondre aux
besoins essentiels de cette démographie, surtout lorsqu’il est fait constat de déficits
énormes et de la dégradation de la situation socioéconomique dans laquelle vit la
population. En d’autres termes, ces relations extérieures doivent être établies avec
finalité de tirer d’importantes dividendes afin de relever les défis et résoudre les
problèmes économiques et sociaux.
47
d’être le chef de file des Etats africains et de remplir cette mission particulière pouvant
le convertir en un enjeu important du monde. En effet, subcontinent qu’il est, le Congo
peut devenir facilement l’Etat le plus prospère et le plus puissant de l’Afrique 46 pour
marcher en tête des Etats africains. Aussi, serait-il temps que la classe politique
devienne consciente de cette mission assignée à cette terre des ancêtres pour donner
une nouvelle dynamique à la politique extérieure et imprimer des orientations efficaces
et conséquentes à la politique en générale afin de replacer le pays au rang qui lui
revient47. En résumé, le Congo peut constituer un trait d’union entre plusieurs pays de
l’Afrique. Il est entouré des pays francophones, anglophones, lusophones et
arabophones. Il peut jouer à la convergence de toutes ces cultures pour en sortir un
microcosme qui sert de cadre de référence pour une entente, pour de relations
d’échanges et de coopération entre tous les Etats africains qui partagent ces mêmes
données culturelles.
CHAPITRE TROISIEME
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET SES RELATIONS
BILATERALES
46
. KI-ZERBO, J., Histoire de l’Afrique noire, d’hier à demain, Paris, Hatier, 1972, p.518.
47
. YEZI, Pyana-Fumu, La géopolitique internationale du Zaïre, Lubumbashi, Editions Africa, 1979, p.
36.
48
Les relations bilatérales de la République, au-delà du cadre diplomatique
classique, sont entretenues et encadrées à travers de Grandes Commissions mixtes
instituées avec d’autres Etats. Ces Commissions sont des plateformes, c’est-à-dire, des
cadres de rencontre entre la République et l’un ou l’autre Etat avec lequel il existe ces
relations bilatérales, cadres établis pour débattre, échanger et donner des solutions aux
problèmes qui affectent leurs intérêts réciproques. Au terme des travaux de toutes ces
Commissions, un communique final est rédigé et informe l’opinion sur les principales
options ou orientations adoptées.
I.- L’état des relations bilatérales avec les pays voisins immédiats
Sur ce point, il peut être évoqué le pacte de non agression signé entre la
République Démocratique du Congo et le Congo le 29 décembre 1998, lequel
consacrait les relations de bon voisinage entre les deux pays. Ces questions d’ordre
sécuritaire ont été aussi évoquées durant la Grande Commission mixte entre la
République Démocratique du Congo et le Rwanda. En effet, les deux pays cherchent
toujours à normaliser leurs relations perturbées depuis de longues années à cause des
rébellions ayant élu domicile dans les zones frontalières de leurs territoires respectifs.
Restée en veilleuse depuis 21 ans, la Grande Commission mixte RDC-Rwanda a été
finalement relancée.
49
La question sécuritaire fut aussi l’un des points inscrits à l’ordre du jour de la
dernière Grande Commission mixte entre la RDC et l’Angola. En effet, La République
Démocratique du Congo et la République de l’Angola ont depuis 1997 donné un autre
ton à leurs relations de coopération perturbées durant de longues années par l’appui
qu’apportait le régime de la deuxième République à l’UNITA opposé dans un conflit
armé au gouvernement du Président Eduardo Dos Santos.
Il faut souligner que cette 9ème Grande Commission mixte intervenait 5 ans
après la 8ème Grande Commission mixte qui s’était tenue en 2004 et depuis, les deux
pays ne s’étaient plus rencontrés. Pour autant, les délégués de ces deux pays à la 9 ème
Grande Commission mixte décidaient de procéder à une concertation permanente pour
résoudre tous les problèmes de nature à affecter leurs relations.
50
Des études sismiques et des forages faits par l’Ouganda ont révélé l’existence
des gisements pouvant atteindre 2,2 milliards de barils, une quantité supérieure aux
réserves prouvées de la Guinée Equatoriale estimées à 1,7 milliard de barils ou encore
du Congo-Brazzaville évaluées à 180 millions de barils. Les deux pays ont mis chacun
en place une Commission pour étudier cette situation et rendre des rapports avec des
propositions sur le tracé de la frontière. Toutefois, il s’avère indispensable la signature
d’un accord entre les deux pays pour une exploitation commune des gisements qui se
trouveraient à cheval sur leur frontière commune.
51
conjointe menée par les FARDC et les APR dans la Province du Nord-Kivu. Baptisée
« Umoja Wetu », cette opération avait comme finalité de traquer les membres des
Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) composées de quelques 6.500
rebelles refugiés à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Terminée en février 2009, cette opération a été suivie par une autre offensive
militaire dénommée « Kimia II » lancée en mai avec le soutien de la MONUC et
achevée en décembre 2009. En janvier 2010, l’opération « Amani Leo » prenait le
relai. Ces opérations ont contribué au rapatriement au Rwanda de quelques 2000
membres de FDLR. Mais, ces efforts déployés par les gouvernements de la région ne
se sont pas fait accompagner des résultats escomptés. En 2006, il existait déjà la
Tripartite Plus 1 qui a révélé aujourd’hui ses faiblesses.
II.- L’état des relations bilatérales avec les autres pays africains
Ce rôle politique joué par l’Afrique du Sud ne peut que supposer l’existence
des intérêts économiques importants que maintiennent les deux pays. Il est évident
que ces deux géants de l’Afrique ne peuvent pas cheminer isolés l’un de l’autre sans
entrevoir un cadre au sein duquel peuvent être discutées de grandes questions
52
d’intérêts communs. Pour autant, l’existence d’une Grande Commission mixte entre
les deux pays a été mise sur pied en janvier 2004 pour instaurer une coopération
efficiente et agissante pouvant avoir des répercussions positives sur les économies de
l’Afrique centrale et l’Afrique australe, et partant, de l’Afrique tout entière. Pays du
NEPAD, l’Afrique du Sud ne pouvait que se rapprocher de la République
Démocratique du Congo afin de maximiser les chances de voir accomplis les objectifs
de cet important projet de développement du continent inspiré par elle-même.
Grâce à ce cadre, 28 accords ont été signés dans les différents domaines,
notamment, l’éducation, les infrastructures, la sécurité, les mines, l’énergie 48 ainsi que
les hydrocarbures, l’agriculture, les flux migratoires. Cependant, la plupart de ces
accords n’ont pas encore connu un début d’exécution. Il est un fait que les trois
premières sessions de cette Commission se sont tenues sans avancée majeure.
48
. L’Afrique du Sud tient beaucoup à l´électricité produite par le barrage hydro-électrique
d’Inga afin d’alimenter ses entreprises et leur permettre de tourner à plein rendement. C’est
dans ce sens que ce pays cherche à réhabiliter une partie des turbines de ce barrage. Les
travaux de cette réhabilitation ont été confiés à la société sud-africaine MagEnergy et leur
finalisation pourrait permettre que les deux centrales réhabilitées disposent d’un potentiel de
production de 40.000 à 45.000 Megawatts, capables de fournir de l’électricité à toute l’Afrique
australe.
53
La sixième session de la Grande Commission mixte avait ouvert ses travaux le
27 octobre 2009 à Pretoria et s’était préoccupée à son tour de faire une évaluation
exhaustive des actions de coopération menées entre les deux pays. Cette démarche
avait révélé que beaucoup de progrès avaient été accomplis dans certains domaines tels
que la coopération en matière de défense, notamment l’assistance apportée aux Forces
Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Sécurité,
l’assistance apportée à la Police Nationale Congolaise (PNC), la coopération en
matière de formation des diplomates congolais par le biais de l’Académie
Diplomatique, la coopération en matière d’administration publique avec la formation
future des fonctionnaires congolais à travers l’ENA ainsi que le recensement des
fonctionnaires, la coopération entre les services douaniers de deux pays.
La coopération avec le Nigéria revêt une importance capitale dès lors qu’il
s’agit aussi d’une des colosses de l’Afrique avec un potentiel à même d’aider les deux
pays, et encore mieux l’Afrique, à réaliser beaucoup de projets économiques et
sociaux. En effet, les deux pays pourraient constituer des pools au niveau de leurs
sous-régions respectives et servir de foyer de rayonnement du développement.
III.- 2L’Etat des relations bilatérales avec les autres Etats non africains
54
leurs relations extérieures par la mise en œuvre chacun des programmes de coopération
au développement. Ces programmes sont propulsés à travers leurs agences de
coopération dont les bureaux de représentation sont installés à Kinshasa. Il s’agit de la
Belgique avec CTB (Coopération Technique Belge), la France, le Pays Bas,
l’Allemagne avec GTZ (Coopération Technique Allemande), le Royaume Uni avec
DFID (Department for International Development), la Suède, l’Italie et l’Espagne avec
l’AECI (Agence Espagnole de Coopération Internationale).
Au-delà des relations commerciales entretenues par des entreprises privées dans
le domaine de l’électronique et de l’automobile, le Japon maintient des relations de
coopération avec le gouvernement congolais en matière de renouvellement ou
réhabilitation des infrastructures comme c’est le cas aujourd’hui avec la réhabilitation
du Pont Maréchal Mobutu dans la Province de Bas-Congo et de certaines artères à
Kinshasa. Il en est de même avec la dotation de l’Institut National de Préparation
Professionnel en instruments de technologie de pointe dans l’électronique, la
mécanique auto ainsi que d’autres secteurs. Récemment, la , et vers Chine, l’Inde et la
Corée du Sud (KOICA) gagnent aussi du protagonisme49.
55
intensifie aujourd’hui ses échanges avec beaucoup de pays d’autres continents, et
principalement les pays africains.
Ces relations tant avec les pays européens qu’avec ceux d’autres continents,
Ces relations portent plus sur les échanges commerciaux à travers dans lesquels la
République écoule sur leurs marchés respectifs des matières premières pour en tirer
des devises nécessaires à l’obtention des produits manufacturés dont il a besoin pour
satisfaire les demandes locales. Ces relations portent aussi sur les échanges dans divers
domaines tels que portla promotion de la ant essentiellement sur la culture et
l’amélioration de l’éducation, les recherches scientifiques, la santé, l’agriculture, les
questions relatives aux migrations, au changement climatique, au transport et à
l’énergie, etc.
56
Congo, d’autre part. Cette aide est multiforme et multisectorielle. Elle est concentrée
dans les secteurs de la technique, de la culture avec l’octroi des bourses d’études aux
congolais, et de l’aménagement des infrastructures.
57
La République Démocratique du Congo est membre de l’Union Africaine. Son
influence au sein de cette organisation régionale a considérablement diminué ces
dernières années à cause du retard dans le paiement de ses contributions. Toutefois, le
pays occupe une place de choix dans ce forum et ses points de vue importent dans les
questions qui touchent aux intérêts de l’Afrique Centrale.
58
Ce groupe est représenté par la CEMAC dont les pays membres sont le Cameroun, le
Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, la République du Congo
et le Tchad. La République Démocratique du Congo et Sao Tomé et Principe ne sont
pas membres, mais évoluent dans ce groupe dans l’unique cadre des négociations de
l’accord de partenariat économique.
D’autre part, lors d’une réunion tenue à Gisenyi le 17 avril 2007, les ministres
des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du
Burundi avaient exprimé leur volonté de relancer les activités de la Communauté
Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) dont les objectifs seraient de garantir
la sécurité aux frontières des Etats membres et de promouvoir des projets d’intérêts
communs dans des différents secteurs, particulièrement celui de l’économie.
III.-
La RDCongo dans les autres espaces multilatéraux
59
dont 60 dans le Nord-Kivu et dans le Sud-Kivu), de ressources humaines (20.000
hommes de 50 nationalités différentes) ou des apports financiers.
La MONUC engloutit plus d’1 milliard de dollars par an depuis qu’elle s’est
installée en République Démocratique du Congo. Son budget est surprenant. 3,5
milliards de dollars ont été programmés pour la seule période allant de juillet 2009 à
fin mai 2010.
60
L’objectif principal de l’accord de partenariat de Cotonou signé entre les 27
pays de l’Union Européenne et les 77 du Groupe ACP, dont la République
Démocratique du Congo, est de promouvoir une approche commune de la réduction de
la pauvreté compatible avec le développement durable ainsi que l’intégration
progressive des pays ACP dans l’économie mondiale.
Pour la période allant de 2008 à 2013, il est prévu, d’une part, un montant de
514 millions d’euros constituant ce qui est convenu d’appeler enveloppe A. Cette
enveloppe est destinée au soutien macroéconomique, aux projets en appui aux
domaines de l’assistance communautaire, aux politiques sectorielles avec une
référence spéciale à l’amélioration de la gouvernance, aux infrastructures de transport
et à la promotion du secteur sanitaire, et d’autre part, un autre montant de 47,7 millions
d’euros constituant ce qui est convenu d’appeler enveloppe B destinée à couvrir des
besoins imprévus, tels que l’aide humanitaire ou l’aide d’urgence lorsqu’une telle aide
ne peut être financée par le budget de l’Union Européenne, des contributions à des
initiatives d’allègement de la dette convenues au niveau international ainsi qu’un
soutien destiné à atténuer les effets négatifs de l’instabilité des recettes d’exportation.
Ces enveloppes ne constituent pas des droits dès lors qu’elles peuvent être
retouchées par la Communauté européenne. Des décisions de financement peuvent
également être prises par la Commission européenne à la demande du gouvernement
de la République Démocratique du Congo dans les limites des enveloppes
susmentionnées.
61
D’autre part, l’UE s’intéresse aux politiques énergétiques du pays, notamment
par des interventions dans le secteur hydroélectrique avec la réhabilitation d’Inga et
d’autres barrages comme celui de Ruzizi.
62
économies non seulement au profit du service de la dette, mais aussi pour satisfaire les
demandes des populations de ces pays fort endettés.
63
- l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies des secteurs prioritaires :
éducation, santé, agriculture et développement rural.
- L’amélioration de la gestion de la dette.
Depuis 2011, la dette du pays a été réduite dans le cadre de cette initiative
PPTE. En résumé, l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE qui devait se
négocier en Conseil d’Administration du FMI, a été obtenue grâce aux conclusions
satisfaisantes de la première revue du Programme Economique du Gouvernement 2009
(PEG2), à l’état détaillé de réalisation de sept points déclencheurs ci-haut énumérés
ainsi qu’à l’étude sur la viabilité de la dette même du pays, étude qui devrait permettre
au FMI et à la Banque Mondiale de se fixer sur le montant réel de la dette à effacer une
fois atteint ce point d’achèvement.
64
L’organisation célèbre des sommets biannuels au cours desquels les problèmes
touchant à l’espace francophone sont abordés 51. Le 13ème sommet de l’OIF tenu à
Montreux (Suisse) du 22 au 24 octobre 2010 et qui coïncidait avec le 40ème anniversaire
de la création de l’OIF, avait connu la participation de 38 Chefs d’Etat et de
Gouvernement. Placé sous le thème : « Défis et visions d’avenir pour la
Francophonie », ce sommet avait traité de différents problèmes, notamment :
- la question de la représentation de l’Afrique au sein du Conseil de Sécurité par
certains de ses Etats comme membres permanents,
- la Francophonie et les défis de l’innovation et l’éducation comme facteur de
développement,
- le rôle et la place de la Francophonie dans la gouvernance mondiale, la
promotion de la démocratie, des libertés ainsi que des droits de l’homme,
- la Francophonie et la consolidation des solidarités dans la sécurité alimentaire
et la lutte contre le changement climatique, etc .
51
. Le 1er sommet s’était célébré à Versailles en France en 1986 ; le 2ème au Québec en 1987 ; le 3ème à
Dakar en 1989 ; le 4ème à Paris en 1991 ; le 5ème à Grand-Baie (Maurice) en 1993 ; le 6ème à Cotonou en
1995 ; le 7ème à Hanoï (Vietnam) en 1997 ; le 8ème à Moncton (Canada-Nouveau-Brunswick) en 1999 ; le
9ème à Beyrouth en 2002 ; le 10ème à Ouagadougou en 2004 ; le 11ème à Bucarest en 2006 ; le 12ème au
Québec en 2008, le 13ème à Montreux en 2010.
. Les demandes des Emirats Arabes Unis, Estonie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et la
52
République Dominicaine.
65
- la croissance économique.
Toutefois, le 11 avril 2002, le pays a ratifié le statut de Rome qu’il avait signé
le 08 septembre 2000. En outre, le gouvernement de transition a signé un accord
spécial autorisant la Cour Pénale Internationale à mener des activités sur le territoire de
la République jusqu’à l’entrée en vigueur de l’ensemble de la législation.
a) Conventions internationales :
66
- La Convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique signée le 20 mars
1979 et ratifiée le 13 septembre 1979 ;
- La Charte Africaine des droits de l’Homme signée le 23 juillet 1987 ;
- Le Traité faisant de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires signé le 11
avril 1996 ;
- La Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme signée le 09
septembre 1999 ;
- Le Pacte de Paix, de Stabilité et de Développement dans les Pays des Grands
Lacs signé le 15 décembre 2006.
- Le traité d’adhésion à l’Organisation pour l’Harmonisation Africaine des Droits
des Affaires (OHADA) en 2010.
67
En outre, le Dialogue Intercongolais célébré à Sun City recommandait dans ses
résolutions nº 14/DIC/AVRIL/2002 et nº 19/DIC/AVRIL/2002 au gouvernement de
transition de solliciter une totale implication de la communauté internationale dans
l’organisation de ladite conférence. Les différentes consultations menées auprès des
pays de la région débouchèrent sur le lancement à Nairobi du 23 au 24 juin 2003 du
processus préparatoire de la Conférence à travers une réunion à laquelle participaient
les délégués de différentes coordinations nationales établies dans chacun des pays
constituant la Région des Grands Lacs, notamment la République Démocratique du
Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie.
68
Unis en 2006 avec finalité de rétablir la confiance et l’entente entre les quatre pays.
Progressivement, elle était devenue un cadre de dialogue dont la Commission
Conjointe avait pris l’habitude de se réunir chaque année pour passer en revue tous les
problèmes d’intérêts communs, principalement d’ordre sécuritaire, susceptibles de
brouiller les relations de bon voisinage entre les quatre pays.
Les quatre Etats concernés par la Tripartite Plus 1 semblent aujourd’hui s’être
éloignés de ce cadre. L’instabilité dans la Région des Grands Lacs avec une multitude
des rébellions qui se proclament comme des forces de libération, laisse convaincre de
la nécessité d’innover et de trouver d’autres pistes qui puissent amener à la mise à
terme de ce fléau.
69
consisterait à nettoyer l’Est du pays de toutes les forces négatives ou groupes rebelles
qui s’y sont installés.
CONCLUSIONS
70
situation a déterminé le gouvernement à adhérer au traité de l’Organisation pour
l’Harmonisation Africaine des Droits des Affaires (OHADA).
71
gouvernement pour une meilleure politique de gestion des ressources naturelles qui
puissent procurer un plus des dividendes pour renflouer davantage le Trésor de l’Etat
capable de l’aider à initier une politique des grands travaux qui doivent donner à l’Etat
l’image de puissance qui lui manque. Tout ceci doit se faire par le biais d’une nouvelle
politique de gestion rigoureuse et transparente des deniers publics et de réforme et
rationalisation de la diplomatie du gouvernement tant au niveau de son contenu
théorique que de ses praticiens.
BIBLIOGRAPHIE
- ARON, R., Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1984.
72
- BAGAYOKO, N., « L’Opération Artémis, un tournant pour la politique
européenne de sécurité et de défense », in Afrique Contemporaine, nº 209,
printemps 2004, pp. 101-116.
- BROWN, H., Thinking about national security: Defense and Foreign Policy in
a dangerous world, Boulder, Westview Press, 1983.
- CLARKE, M., & WHITE, B., (eds.)., Understanding Foreign Policy. The
Foreign Policy System Approach, Aldershot, E. Elgard, 1989.
73
- GARCIN, T., Les grandes questions internationales depuis la chute du mur de
Berlin, Paris, Economica, 2001.
- HOOK, S., National Interest and Foreign Aid, Rianner, Boulder, 1995.
- LIGHT, M., et SMITH, K. E., (dir), Ethics and Foreign Policy, Cambridge,
Cambridge University Press, 2001.
- ROMM, J., Defending National Security. The Non Military Aspects, New York,
Council of Foreign Relations Press, 1993.
- ROSENAU, J., The Scientific Study of Foreign Policy, New York, The Free
Press, 1968.
74
- SMOUTS, M.-C., BATTISTELLA, D., et VENNESSON, P., Dictionnaire des
relations internationales, Paris, Dalloz, 2006.
- T
- TSHIMPANGA M. K., La Conférence Internationale sur la Paix, la
Démocratie et le Développement dans la Région des Grands Lacs, Working
Papers- MMunduan, Bilbao, 2004.
- WRIGHT, S., (ed.)., African Foreign Policies, Boulder, Westview Press, 1999.
QUESTIONNAIRE
75
1.- Expliquez le caractère matériel et immatériel des relations extérieures d’un
Etat ?
3.- Quels sont les différents facteurs qui conditionnent les relations extérieures
d’un Etat ? Faites-en un commentaire.
4.- Quelles sont les tendances actuelles des relations extérieures des Etats ?
6.- Quels sont les thèmes les plus souvent évoqués dans les commissions mixtes
entre la République Démocratique du Congo et les pays voisins ?
11.- Faites ressortir les éléments distinctifs de ces trois conceptions : réaliste,
libérale et constructiviste de l’intérêt général ?
12.- Quelles sont les matières qui, le plus souvent, reviennent comme
préoccupations dans l’action extérieure de la République Démocratique du
Congo ?
13.- S’il vous était demandé un avis technique sur le contenu à donner à la
politique étrangère de la République (RDC), de quels principes vous inspireriez-
vous ?
76