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Histoire et archéologie

au Proche orient :
I - Les prémices
I - Orient ancien
• Séances 1 et 2 Lundi 30/09 : 9h15-12h15 / Lundi 07/10 : 9h15-
12h15 :

§ Les prémices
§ Les grands sites 1
§ Les grands sites 2
§
• Séances 3 et 4 Lundi 14/10 : 9h15-12h15 / Lundi 21/10 : 9h15-
12h15 :

§ Assyriens, babyloniens et perses


§ Histoire et archéo de la Palestine

II - Orient hellénistique et romain

• Séance 5 Lundi 04/11 : 10h15-12h15 :

§ Villes de la tétrapole et villes romaines de Syrie (+ Césarée ( ?)


Palmyre, Jerash…)

• Séance 6 Lundi 18/11 : 10h15-12h15

§ Temples et sanctuaires

III - Orient protobyzantin et paléochrétien

• Séance 7 Lundi 25/11 : 10h15-12h15

§ Villes et sites protobyzantins

• Séance 8 Lundi 02/12 : 10h15-12h15

§ Lieux de culte paléochrétiens d’Orient


Hérodote (vers 484 av. J.-C. à Halicarnasse en Carie- vers 420 av. J.-C. à Thourioi)
Cicéron (De legibus, I, 1) appelle Hérodote le «
père de l'histoire ». Il occupe, en effet, une
place intermédiaire entre les logographes, qui
se contentaient de recueillir des documents, et
son successeur immédiat, Thucydide, qui,
derrière les faits, veut découvrir les causes.
Dès le début de son ouvrage, il prend soin de
nous indiquer sa conception de l'histoire :
« Hérodote de Thourioi expose ici ses
recherches, pour empêcher que ce qu'ont fait
les hommes, avec le temps, ne s'efface de la
mémoire, et que de grands et merveilleux
exploits, accomplis tant par les Barbares que
par les Grecs, ne cessent d'être renommés ; en
particulier, ce qui fut la cause que Grecs et
Barbares entrèrent en guerre les uns contre les
autres. »
L'idée maîtresse de l'œuvre est clairement
Buste d'Hérodote, IIe s. p. C., Stoa
exposée : le sujet de son Historia (« enquête »)
d'Attale, Musée de l'Agora antique
est la mise au jour des raisons et des
d'Athènes, n°S270.
conditions de la lutte de l'Asie contre
l'Occident.
L'objet de cette recherche est totalement neuf. Pour la première fois dans la littérature grecque,
un écrivain – par ailleurs le premier grand prosateur – se révèle capable de traiter son sujet
comme faisant partie d'un ensemble plus vaste. La Grèce, immédiat centre d'intérêt, n'y constitue
qu'une petite partie d'un monde bariolé qui se trouve au contact des terres mystérieuses de
l'Asie. Hérodote élargit la vision de l'Athénien de son temps, déplace l'attention de son lecteur sur
autre chose que le seul sol grec, et sous-entend que l'évolution de l'humanité est commandée par
le conflit de deux civilisations. Cette hauteur de vues est déjà surprenante ; elle l'est plus encore si
l'on songe que l'histoire ainsi écrite est alors étrangère aux conceptions et à la nature du monde
antique : la libre enquête du passé pour éclairer le présent est une activité plus propre au monde
moderne qu'à l'ancien, les Grecs, d'une façon générale, étant plus préoccupés du présent que du
passé. Ajoutons qu'ils n'avaient qu'une attirance médiocre pour les pays étrangers au leur, habités
par des Barbares, c'est-à-dire par des non-Grecs. Deux civilisations s'opposent : or, Hérodote cède
à un parti pris, celui de la nette supériorité de la Grèce sur l'Asie. Cette vision introduit une
certaine unité dans l'œuvre de l'historien.
Quel est le point de départ de son étude ? Au cours de ses nombreuses pérégrinations, Hérodote a
beaucoup observé. Ce voyageur curieux de tout sait voir. Il a sillonné des contrées mal connues
pour pouvoir nourrir son entreprise. En Égypte, il consulte les archives des temples, en Grèce
même il recopie des recueils d'oracles ; partout il visite les monuments, déchiffre les inscriptions,
se passionne pour les mœurs et coutumes, interroge les indigènes et grave dans sa mémoire les
renseignements qu'ils lui fournissent. Cet effort d'information est prodigieux. Mais Hérodote ne
collectionne pas des faits purement « géographiques », à la façon d'Hécatée de Milet (VIe s. avant
J.-C.) : sa curiosité est ethnographique, c'est-à-dire qu'elle dépasse le plan de la simple description.
Sans doute cette information n'est-elle pas toujours sûre : aux yeux d'un moderne, ce qui manque à
Hérodote, c'est le contrôle des sources ; il ne se méfie pas assez de la tradition orale, accepte trop
facilement (par paresse d'esprit, par amour du joli conte, par crédulité ?) des histoires
extravagantes. Cela ne signifie aucunement qu'il n'est pas impartial, même s'il admet la suprématie
grecque.
Les Histoires d’Hérodote

Les Histoires se divisent en neuf livres, auxquels les Alexandrins ont donné le nom des neuf Muses. Hérodote y expose la fondation,
puis les progrès de la puissance perse (I-V), qui doit mater la révolte d'Ionie (VI). Le conflit de l'Orient et de la Grèce aboutit aux défaites
de l'Empire perse (VI-IX).

Livre premier, Clio


Histoire de Crésus, le premier roi de Lydie, et soumission de son royaume par Cyrus. L'enfance merveilleuse de ce dernier, qui devient
maître de la Perse ; ses conquêtes, sa mort.

Livre II, Euterpe


Description et histoire de l'Égypte.

Livre III, Thalie


Expédition de Cambyse, fils de Cyrus, en Égypte. Sa fin. Épisode de Polycrate, tyran de Samos. Darius monte sur le trône de Perse ; il
organise son empire.

Livre IV, Melpomène


Expédition de Darius en Scythie (512) ; description de ce pays. Les conquêtes du Grand Roi en Égypte. Soumission de la Thrace par les
Perses.

Livre V, Terpsichore
Aristagoras de Milet soulève l'Ionie (499) afin de secouer le joug perse. Athènes entre dans la ligue Ionienne.

Livre VI, Érato


Défaite de l'Ionie et soumission des îles et des villes de l'Hellespont. Malheureuse expédition de Mardonios contre la Grèce. Seconde
expédition des Perses, qui sont vaincus à Marathon (490).

Livre VII, Polymnie


Mort de Darius (486). Son fils Xerxès se prépare contre la Grèce, puis l'envahit. La résistance grecque ; les Thermopyles.

Livre VIII, Uranie


Combat naval près d'Artémision. Salamine (480) : la puissance barbare est brisée. Retraite de Xerxès.

Livre IX, Calliope


Platées (479) et Mycale ; prise de Sestos par les Athéniens.
Hécatée de Milet (circ. 550- circ.480) un précurseur d’Hérodote

Il rédige des Généalogies (Γενεαλογίαι / Genealoíai) des divinités et héros grecs, qui est le
premier essai de critique historique et la première tentative pour émanciper l’histoire des
mythes et de la poésie. La première phrase du recueil déclare ainsi :

« Hécatée de Milet parle ainsi : « J’écris ces notes comme elles me paraissent vraies
car les récits des Grecs sont, à mon avis, aussi nombreux que ridicules. »

Mais, de fait, il se contente le plus souvent d’historiciser les mythes, ou d’en fournir une
version qu'il juge plus vraisemblable. Il est cependant le premier à établir une véritable
chronologie de l'époque héroïque. Seuls 35 fragments nous sont parvenus des
Généalogies.
Thucydide, né vers 460 en Attique, mort entre 400 et 395

Buste de Thucydide (copie romaine d’un


Museo Archeologico Nazionale di Napoli original grec du IVè s. Holkham Hall, Norfolk,
UK, originellement au Musée Pouchkine
Moscou).
Thucydide, histoire de la guerre du Péloponnèse
C'est avec l'Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide (460- 400/395 avant
J.-C.) que l'histoire devient une science, soucieuse de la critique des sources et
d'une explication rationnelle des événements.

L'auteur fait le récit de la guerre depuis son début jusqu'en 411 avant J.-C., en
procédant à une analyse rationnelle des événements et de leurs causes, pour
donner le moyen de comprendre dans l'avenir les ressorts de l'action humaine qu'il
met au centre de l'histoire. L'examen des faits, la reconstitution des discours tels
qu'ils ont dû être tenus, sont les outils de la recherche et de l'exposition de la vérité
qu'il veut livrer. Pages les plus célèbres : L'oraison funèbre prêtée à Périclès, le
tableau de la peste d'Athènes, les analyses de la guerre civile qui gagne les cités
grecques, la relation de l'expédition de Sicile...

Thucydide est un véritable historien au sens où il rationalise les faits et explore les
causes profondes des événements, en écartant tout ce qui procède du mythe ou
de la rumeur.
Pour lui, la qualité fondamentale de son métier est l'exactitude, qui implique
l'impartialité, et son premier devoir consiste donc à rechercher la vérité. Lui-même
expose d'emblée sa méthode (I, XX, XXI, XXII), en expliquant le soin qu'il a mis à
recueillir tous les documents, tous les témoignages, et à les comparer pour en tirer
ce qu'ils contenaient de vérité.
Tout en se voulant les continuateurs d'Hérodote et de Thucydide, les historiens grecs
ou romains se détournent de cet idéal scientifique.

Suivant leur tempérament et les circonstances, ils sont tentés soit par l'éloquence et
la rhétorique, soit par l'engagement politique, soit par la morale. Ainsi, à Rome au Ier
s. avant J.-C., César, Salluste, Tite-Live, Tacite sont non seulement d'illustres historiens,
mais de grands écrivains utilisant d'habiles procédés littéraires. Quant à Plutarque
(Ier s. après J.-C.), il présente ses Vies parallèles en faisant œuvre de moraliste.

Il revient finalement à Lucien de Samosate (120-180 ap. J.-C.) d'écrire le seul traité
historiographique qui ait été conservé de l'Antiquité, Comment l'on écrit l'histoire. Il y
critique sévèrement les historiens de son temps.
« La tâche de l'historien, il n'y en a qu'une ; dire les choses telles qu'elles se sont
passées »

« l'historien ne saurait écrire à la manière des rhéteurs : ce qu'il a à dire a déjà été
dit et sera dit par d'autres, car ce sont des faits accomplis ; il faut simplement les
mettre en ordre et les exposer ; il n'a pas à chercher ce qu'il doit dire, mais comment
il le dira »
Nabonide, dernier roi de l’empire néo-babylonien (555-539)
Le « premier archéologue »
Nabonide, dernier roi de l’empire néo-babylonien (555-539)
Le « premier archéologue »

Stèle de Nabonide, British Museum


Je suis Nabonide, roi de Babylone, pasteur, appelé par Marduk, pourvoyeur de l'Ésagil et de
l'Egida, qui multiplie les offrandes, qui restaure les métropoles des grands dieux, aux mains
pourvoyeuses, qui traite somptueusement tous les temples, pourvoyeur des sanctuaires,
qui magnifie les présents, envoyé inlassable, conquérant des hautes montagnes, berger
réfléchi, conducteur du peuple, lui dont le seigneur des dieux, Marduk, a fermement
prononcé le nom pour pourvoir aux métropoles et restaurer les sanctuaires [. ..]. Quand le
grand seigneur du ciel et de la terre, Shamash, le pasteur des Têtes noires, le seigneur de
l'humanité - Larsa, sa ville de résidence, l'Ebabbar, sa demeure de dilection, qui depuis
longtemps étaient un désert et redevenus ruines, sur lesquels poussière et gravats, en gros
tas de terre, s'étaient entassés au point que l’implantation n'en était plus reconnaissable, le
plan plus visible - sous le règne de mon prédécesseur, le roi Nabuchodonosor, fils de
Nabopolassar, on enleva la poussière , tas de terre qui s'étaient entassés sur la ville et le
temple et l'on découvrit le téménos de l'Ebabbar d'un ancien roi, Burnaburiash, un
prédécesseur , mais on chercha, sans le découvrir, le téménos d'un roi plus antique. Il refit
l'Ebabbar sur le téménos de Burnaburiash qu'on y avait vu pour y faire habiter le grand
seigneur Shamash [. ..]. C'est alors qu'en l'an 10, en un jour favorable de mon règne,
pendant mon éternelle royauté qu'aime Shamash, Shamash se souvint de sa demeure
ancienne ; il décida joyeusement de la chapelle de la ziqqurat d'élever le faîte, mieux
qu'auparavant, et c'est à moi, le roi Nabonide, son pourvoyeur, qu'il confia le soin de
restaurer l'Ebabbar et de refaire sa demeure de dilection.
… Sur l'ordre du grand seigneur, Marduk, se levèrent les vents aux quatre points cardinaux,
de grandes tempêtes : la poussière qui couvrait ville et temple fut enlevée : on put voir
l'Ebabbar, le formidable sanctuaire […] du siège de Shamash et d'Aya, de sa chapelle élevée
de la ziqqurat, saint lieu éternel, chambre éternelle, apparut le téménos; leur plan devint
visible.
J'y lus l'inscription de l'antique roi Hammurabi, qui avait construit pour Shamash, sept
cents ans avant Burnaburiash, l'Ebabbar sur l'antique téménos et je compris son sens. […].

Je m'employai à mobiliser des travailleurs pour Shamash et Marduk, tenant le pic, portant
la pelle, transportant le couffin. Je les envoyai en masse refaire l'Ebabbar, le formidable
temple, mon sanctuaire exalté. Des spécialistes inspectèrent l'endroit où se rencontrait le
téménos pour en comprendre la décoration. En un mois favorable, en un jour propice, de
l'Ebabbar, le temple de dilection de Shamash et d'Aya, le sanctuaire, leur divine demeure,
la chambre de leurs délices, en suivant l'ancienne décoration de Hammurabi, je posai le
briquetage sur le téménos de l'antique roi Hammurabi.

Je refis ce temple à l'antique et je décorais sa structure. Ce qu'il n'avait encore accordé à


aucun roi, mon grand seigneur, Shamash, me l'accorda, à moi, son dévot, et me le confia. Je
refis bien l'Ebabbar à l'antique, pour mes seigneurs, Shamash et Aya, et je le restaurai. Je
mis, sur une tablette d'albâtre, l'inscription de l'antique roi Hammurabi que j'y avais lue
avec la mienne et je la replaçai à jamais.
Histoire d’un mot : « Archéologie »

Etymologie : (ta) archaia (les choses anciennes)/ logos (discours, parole sure)

= discours sur le passé, science des choses anciennes.

Cf. chez Platon, le sophiste Hippias, la définit ainsi (Hippias majeur, 285 c) :
« Ce sont, Socrate, les sujets de la généalogie, concernant les héros ou les hommes, ce
sont les établissements de population, la façon dont furent, dans les temps anciens,
fondées des cités, d’une façon générale, tout ce qui est relatif à l’antiquité
(« archaiologia »).

⇒N.B. Recherche des origines

• Au début, recherche de l’objet esthétique, pour des collections d’Antiquités.

• Avec les fouilles de Pompéi et d’Herculanum, la notion évolue : ce sont des


recherches sur un passé enfoui, mais d’objets matériels.

• Il faut attendre l’extrême fin du XIXè s. pour que le Nouveau Larousse Illustré en fasse
une « étude de l’Antiquité tout entière, langues, religions, arts, institutions,
mœurs ».
Jacob Spon (1647-1685)
•faculté de médecine de Montpellier (1667)
•cinq mois à Rome à prendre des notes sur la ville et à recopier des inscriptions (1674)
•Miscellanea eruditae antiquitatis, recueil d'inscriptions latines glanées durant plusieurs
années où il définit le premier ce qu'est l’archéologie

• Recherches curieuses
d’antiquité (sic) de la ville de
Lyon, 1673

•Voyage de 1674 à 1677 en


Grèce, sur les traces de Pausanias
Le Voyage d'Italie, de Dalmatie,
de Grèce et du Levant, 1678

Biblio : Jacob Spon. Un humaniste lyonnais du


XVIIe siècle, sous la direction de Roland Étienne et
Jean-Claude Mossière, Publications de la
bibliothèque Salomon-Reinach, Lyon, 1993
« L’Archéographie est le fait de montrer ou de connaître les vestiges antiques par
lesquels les Anciens se sont appliqués à diffuser la Religion, l’Histoire, la Politique et
les autres arts ou sciences de leur temps, et à les transmettre à la postérité. Or étant
donné la diversité des supports sur lesquels ces traces se trouvent gravées,
l’Archéographie semble devoir se subdiviser en autant de sciences »
Miscellanea Eruditæ Antiquitatis, Lyon, Thomas Amaulry, 1685.

Ces subdivisions sont au nombre de huit : la numismatographie (science des


monnaies), l’épigrammotographie (l’épigraphie), l’architectonographie (science des
édifices), l’iconographie (science des statues), la glyptographie (science des gemmes),
la toreumatographie (science des bas-reliefs), la bibliographie (sciences des
manuscrits), et l’angeiographie (science des instruments).

Cette définition jette les bases de la science archéologique. Elle met au centre de
l’étude l’objet d’art. D’un socle de statue, des vestiges d’un temple grec, on tire autant
de renseignements que des textes de Pausanias ou de Tite-Live qu’on critique sans
contester la vénérable autorité. Il attribue à l’objet d’art le rôle de témoin et plus
seulement d’illustration.

Ses analyses se font souvent à l’aide d’un raisonnement déductif et critique. Pour
expliquer une monnaie, une sculpture, ou un bâtiment, il a recours à une méthode
comparative, où il confronte l’œuvre telle qu’elle apparaît devant lui aux textes
antiques.
« fouilles du temple d’Isis à Pompéi », premier monument découvert en 1765

Pietro Fabris (actif c. 1740-1792)


FORUM
Historique des fouilles à Pompéi
Référence cadastrale de Fiorelli : division de Pompéi en régions.
Moulages de victimes de l’éruption par Fiorelli vers 1860
1 Maison de Caecilius Jucundus
2 Maison du Moraliste
3 Maison de Julia Felix
4 Maison des Vetii
5 Maison des Noces d'argent
6 Maison du Faune
7 Maison de Ménandre
8 Maison d'Octavius Quartos (Loreius)
9 Maison du Chirurgien
10 Maison de la Chasse Antique 19 Temple de Vénus 28 Odéon
11 Maison de Ceius Secundus 20 Temple de Vespasien 29 Grand Théâtre
12 Villa de Cicéron 21 Temple Dorique 30 Thermes stabiens
13 Villa des Mystères 22 Caserne desGladiateurs 31 Thermes du Forum
23 Forum 32 Grande Palestre
14 Temple d'Apollon
15 Temple de Jupiter Le premier monument découvert 24 Basilique 33 Petite Palestre
16 Temple d'Isis 25 Edifice d'Eumachia 34 Thermes centraux
17 Temple de la Fortune ) 26 Marché 35 Forum Triangulaire
18 Laraires publics 27 Amphithéâtre
Temple d’Isis
D’autres champs d’exploration :
Le Proche Orient
Une
archéologie
promue par le
déchiffrement
de l’écriture MÉSOPOTAMIE
cunéiforme
Henry Creswicke Rawlinson
1810-1895

Le tell de Kuyunjik (Ninive), lithographie de


Nineveh and Its Remains de A. H. Layard,
édition de 1854.
Jusqu’au XIXe siècle, le secret des signes cunéiformes resta perdu. Ce furent les
inscriptions trilingues gravées par les rois perses achéménides (VIè-Vès av. J.-C.) à
Persépolis et à Behistun qui permirent les premiers déchiffrements. Le même
texte s’y trouvait dans les trois langues de l’empire Perse : vieux-perse, élamite,
akkadien. L’Allemand Grotefend il analysa quelques inscriptions de Persépolis en
présumant qu'il s'agissait d'inscriptions royales, puis isola le terme le plus
courant, qu'il identifia comme signifiant « roi » ; il identifia également les
groupes de signes voisins du précédent comme étant le nom des rois, en se
basant sur les noms connus par les historiens grecs antiques (Cyrus, Cambyse,
Darius Ier, Xerxès Ier). Il put ainsi tenter d'attribuer des valeurs phonétiques à
certains signes. Mais il fallait identifier la langue des textes : Grotefend voulait y
voir du vieux-perse, ce qui était juste, mais il voulut le lire en utilisant la
grammaire de l’Avesta. Au total, Grotefend identifia une dizaine de signes,
avancée considérable, mais il ne put poursuivre plus loin, car il s'enferma dans
une série d'erreurs qui l'empêchèrent d'améliorer ses premiers résultats.

Henry Creswicke Rawlinson, qui paracheva en 1846 le déchiffrement du vieux-


perse amorcé par Grotefend, en escaladant au péril de sa vie la très haute falaise
des monts Zagros (sud-ouest de l'Iran), « le rocher de Behistum », notamment des
inscriptions trilingues datant de Darius 1er (522-486) avant J.-C. Le déchiffrement
de l’akkadien (vers 2000) donna lieu à des compétitions entre savants de toute
l’Europe (Henry Rawlison, Edward Hinks, Jules Oppert, William Henry Fox Talbot).
Une confrontation des résultats obtenus par les quatre chercheurs, organisée en
1857 par la Royal Asiatic Society, de Londres, démontra que « les portes de
l’écriture cunéiforme étaient officiellement ouvertes » et permit d'identifier la
totalité des signes de l'« alphabet » vieux-perse en 1847.
Une fois le vieux-perse cunéiforme déchiffré, on allait pouvoir tenter le déchiffrement des deux autres
écritures des inscriptions trilingues achéménides, à l'image de ce qu'avait fait Champollion. L'akkadien allait
être la deuxième langue déchiffrée, notamment grâce aux premières recherches de Hincks. En utilisant la
version perse des inscriptions trilingues, il identifia plusieurs signes et confirma qu'il s'agissait d'un système
à dominante syllabique, avant de découvrir la nature idéographique d'autres signes.

Lorsqu'il traduisit l'idéogramme signifiant « argent » et lui trouva la valeur phonétique kaspu(m), il put
rapprocher ce terme de l'hébreu kasp- et ainsi établir qu'il s'agissait d'une langue sémitique après avoir
trouvé d'autres parallèles identiques. Rawlinson établit de son côté le caractère polyphonique des signes
et identifia aussi des homophones, ce qui confirma la complexité de ce système d'écriture

On s’aperçut alors que les signes cunéiformes avaient été inventés pour noter une langue plus ancienne,
disparue de la mémoire des hommes, le sumérien, du nom du Pays de Sumer.

Tablette de
comptabilité
d'Uruk, Uruk III
(c. 3200-3000
av. J.-C.), en
logogrammes
et signes
numériques «
Tablette administrative de la proto-
période d'Uruk III (v. 3200 av. J.- cunéiformes » Une tablette d'Ebla, XXVe siècle av.
J.-C. : signes cunéiformes archaïques
C.), en signes pictographiques.
encore écrits dans des cases
Une liste lexicale de
synonymes akkadien-
sumérien, un des textes
ayant permis la
compréhension du
sumérien, retrouvé à
Ninive, British Museum.
Neo-Assyrian period (934
BC - 608 BC)..

Tablette d’Uruk
Naqsh-e
Rostam-
Behistum
Rawlison à Behistum

Gravure in Flandin et Coste, Voyage en Perse, 1841. Paris, BnF, Estampes.


L’écriture : une idée qui évolue au fil
des millénaires
Avant l’écriture, les calculi
Bulle-enveloppe et ses jetons de
comptabilité, période d'Uruk récent,
provenant de Suse, Musée du Louvre.

Système en base 60 adapté ensuite aux signes


cunéiformes : un clou (qui vaut 1) et un chevron (qui
vaut 10). Le souci, c’est que pour écrire une unité,
une soixantaine et une “trois mille six centaine”, on
utilise un même signe : le clou, ce qui entraîne
beaucoup de confusion…

On adopte donc une représentation des nombres


en colonnes qui fixent la position des chiffres, ce qui
empêche donc toute confusion possible.
Les calculi

Pour enregistrer leurs opérations comptables, Élamites et Sumériens utilisent un système de jetons modelés dans
l’argile (calculi), de taille et de forme différentes selon la valeur convenue, portant parfois des indications de nombre
sous forme de traits incisés.
Ces jetons sont glissés dans une sphère creuse en argile façonnée au préalable autour du pouce, sur laquelle est
apposé un sceau cylindrique identifiant le propriétaire. Ainsi, par exemple, si la bulle de terre contient le
dénombrement d’un troupeau confié à un berger, lorsque celui-ci le ramènera il suffira de briser la bulle pour vérifier
qu’aucune bête ne manque.
Exemples de pictogrammes
en écriture cunéiforme et leur
évolution
Comparaison de
certains signes
entre la période
IV et III d’Uruk

Protocunéiforme Protocunéiforme Cunéiforme


Uruk IV Uruk III

Rotation à 90°
L’évolution de la forme
du calame
Des supports
différents, de
la tablette
d’argile aux
inscriptions
monumentale
s
Les sceaux-cylindres
Apparaissent dès le IVè millénaire mais se
diffusent avec l’invention de l’écriture au IIIè
millénaire

IIIè millénaire, empire d’Akkad, Louvre MNB1905


Le dieu des flots au vase jaillissant trônant reçoit
l'hommage d'un personnage présenté par deux
divinités à tiare cornue vers 2200 av JC.

Époque d'Agadé, règne de Sharkali-sharri (vers 2217-2193


av. J.-C.)
Sceau-cylindre n°24 : Sceau-cylindre d'Ibni-sharrum, héros
acolytes d’Ea abreuvant des buffles.
Louvre, AO 22303
Sceau cylindre d’Ur, 2600 av. J;-C.
Scène de banquet
Ougarit, IIe millénaire av. J.-C.
Musée Nat. De Damas, 1.25 cm x 2.15 cm

Détail d'un cylindre-sceau (vers


2050 avant J.-C.) représentant peut-
être Our-Nammou, fondateur de la
IIIe dynastie d’Ur.

Sceau cylindre représentant une ziggourat, Uruk, seconde moitié du IIe millénaire avant J.-C., Empreinte
d'un sceau-cylindre, provenant de Babylone, représentant une ziggourat et un personnage - prêtre ou
dieu. Staatliche Museen, Berlin.
Ne pas confondre langues (ici) et
écritures
L’épopée de Gilgamesh
Gilgamesh, roi de la ville d'Uruk, est dur et intransigeant envers ses sujets. À la demande
de ceux-ci, la déesse Aruru, maîtresse de la cité, confectionne avec de l’argile un «
double » de Gilgamesh, Enkidu, pour le remettre dans le droit chemin. Personnifié à
l'image d'Anu le dieu du ciel et de Ninurta le dieu de la guerre, c'est un homme sauvage,
dénué de toute élégance naturelle, et destiné à être le miroir de Gilgamesh, son
compagnon, mais à la différence de celui-ci, il est bon. Les deux personnages se
rencontrent en duel. Au terme du combat, tous deux comprennent leur
complémentarité et s’allient pour accomplir de grands exploits. Mais Enkidu meurt et
Gilgamesh, au comble de la tristesse, part à la recherche du secret de l’immortalité
auprès d’Utanapishtim, qui lui fait l’étrange récit d’un déluge. Au moment de partir il lui
révèle l’existence d’une plante de jouvence.

À peine Gilgamesh a-t-il pu se procurer la plante qu’il se la fait dérober par un serpent et
comprend qu’il n’est pas dans la nature de l’homme de vivre immortel. Une telle quête
est vaine et l’on doit profiter des plaisirs qu’offre la vie présente.
Paul-Émile Botta (1802-1870)
Il entreprend en 1843 les premières
fouilles en face de Mossoul à
Quyundjik. Elles se révèlent
infructueuses et même si
l’archéologue anglais Henry Layard
prouvera que les restes de Ninive s’y
trouvaient bel et bien, il découvre
néanmoins quelques briques
inscrites.

Il découvre Khorsabad (Dūr-


Šarrukīn, la « Forteresse de Sargon
(721-705) (en pensant que c’était
Ninive).

ur - ©Mahmoud Bendakir

Portrait de Paul-Émile Botta par Charles-Émile


Callande de Champmartin (1840).

Tête en bronze du roi Sargon d'Akkad retrouvé


dans le temple d'Ishtar, Ninive
©Iraqi Directorate General of Antiquities
La cité de Dûr-Sharrukin, l’actuelle Khorsabad, est construite en -717 par Sargon II
(722-705 av. J.C)
Les autorités ottomanes provinciales sont alors persuadées que: « Botta veut réveiller les
vieux démons de l’enfer en faisant sortir leurs statues de terre pour bâtir une forteresse pour
s’opposer au sultan ».
Le Baron de Bourqueney, ambassadeur, entame les négociations. Ainsi est signée la première
convention entre la France et l’empire Ottoman en décembre 1843 qui donne l’autorisation de
fouiller le site pendant un an, l’exportation des objets est désormais contrôlée en 1844.

Botta est obligé en octobre 1844 de fermer le chantier de Khorsabad par manque d’argent.
Arrivé à Paris avec quelques précieuses pièces dont 37 sculptures et des bas-reliefs en février
1847, il inaugure le 1er mai 1847 pour la fête du roi Louis Philippe, le musée assyrien du
Louvre.
1851-1855 : L’Académie des inscriptions et Victor Place
belles-lettres, soucieuse des anglais envoie
Victor Place comme consul à Mossoul.

Rappelé en France, le transport des œuvres


s’effectue sans Victor Place. C’est sur le retour
le 21 mai 1855 qu’il y a eu naufrage du à
l’attaque des bédouins, intéressés par le bois
des radeaux…
= Sur 235 caisses, seules 26 furent sauvées. Seul
un de tous les taureaux ailés embarqués,
survécut pour être entreposé au Louvre.
Salle de Khorsabad au Louvre
Salle de Khorsabad au Louvre
Mossoul mars 2015

Destruction du site archéologique de Nimrod


avril 2015

Destructions sur le site de Hatra avril 2015


Fouilles de Victor Place en 1853

Pour la première fois, la


photographie à des fins
archéologiques, est utilisée
par Gabriel Tranchand
(même date que Auguste
Salzmann en Palestine). Il
s’agit de l’une des grandes
portes du palais avec ses
deux gardiens surmontés
d’un arc en brique émaillées
Austen Henry Layard à Ninive

llustrations of the Monuments


of Nineveh (1849)
Discoveries of the Ruins of
Nineveh and Babylon (1863
Forme générale

Empire_City_of_Ashur-
Plan de la ville de Ninive au VIIe s.
(source : wikipedia)

Site étudié d’abord par P.E. Botta

Palais de Sargon, (721-705)


Palais de Sennacherib, (705-681)
Palais d’Assurbanipal (669-631)

ille d'Assur
ncients/02files/Assyrian_Empire_City_of_Ashur-
htm)l
Plan du Tell de Kuyunjik, Ninive
(source :
http://www.ucl.ac.uk/sargon/essentials/archives/sargonsninevehletters/)
le

Plan de la ville de Nini


au VIIe s.
(source : wikipedia)

Plan de la ville de Ninive au VIIe s.


(source : wikipedia)

Tablette d'un extrait du


récit de l'Épopée de
Gilgamesh, trouvée à la
Bibliothèque d'Assurbanipal.
Ninive.
(British Muséum, Londres)

Plan du Tell de Kuyunjik, Ninive


(source :
Le roi Assurbanipal sur
son char et prisonniers
élamites. Episodes de Le roi Assu
la campagne d'Elam son char e
Vers 645 avant J.-C.
élamites.
Ninive, palais
d'Assurbanipal, la campa
(Louvres, Paris)III) Valorisation des deux sites Vers 645
A) Statues, Sculptures et Bas- Reliefs Niniv
d'Assu
Le roi Assurbanipal sur
son char et prisonniers
(Louvr
élamites. Episodes de
la campagne d'Elam
Vers 645 avant J.-C.
Ninive, palais
d'Assurbanipal,
(Louvres, Paris)
Reliefs assyriens du palais d’Assurbanipal à Ninive au British Museum
(British Museum, Lond

Fragments du relief assyrien de la


chasse aux Lions issu du palais
e la d'Assurbanipal à Ninive VIIe siècle Av.
J.-C.
is (British Museum, Londres)
le Av.

Fragments du relief assyrien de la


chasse aux Lions issu du palais
d'Assurbanipal à Ninive VIIe siècle Av.

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