Électrodéposition de Métaux Nobles: Sylvie BECHT
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des métaux nobles Les valeurs du tableau peuvent aussi exprimer en mg la masse
d’un dépôt de 10 µm ramené à une surface de 1 cm2 (par exemple
pour l’or, un dépôt de 10 µm d’épaisseur sur 1 cm2 pèse 19,2 mg).
1.1 Caractéristiques physiques Le prix de revient théorique d’un dépôt peut s’établir ainsi rapide-
ment en se reportant aux cours donnés dans les revues financières,
Elles sont rassemblées dans le tableau 1, certaines ont une les quotidiens, les sociétés spécialisées telles le Comptoir Lyon
importance particulière. Alemand Louyot et Engelhard.
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2. Utilisation des métaux — le dépôt d’un métal plus noble : soit l’or avec des épaisseurs
supérieures au micromètre, soit le rhodium qui avec une épaisseur
nobles de 0,125 µm assure une protection définitive.
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Les industriels de la bijouterie préfèrent des dépôts donnant une 3.2.2.1 Dépôts d’or pur
teinte particulière à la pièce, qui sont utilisés, le plus souvent, en Les bains utilisés sont des électrolytes neutres permettant
complément d’un placage. Les dépôts sont obtenus à partir d’une d’obtenir des dépôts très purs (> 99,9 %) mats ou semi-brillants,
solution alcaline exempte de cyanure libre, réalisée à l’aide d’un d’une dureté allant de 80 à 100 HV et résistant au test thermique
complexe d’or trivalent [KAu (CN4) ou autre] et de composés métal- (chauffage à 500 oC dans l’air pendant 6 minutes).
liques susceptibles de se codéposer à l’or et d’en modifier la teinte
(ex : cuivre, argent, nickel, cadmium, palladium, zinc...). Les formules de bains couvertes par des brevets comportent en
général :
La norme suisse NIHS 03-50 du Laboratoire Suisse de Recherches
Horlogères de Neuchâtel, qui référençait 5 teintes d’or usuelles • Au [sous forme de KAu(CN)2] ......... 8 à 12 g/L ;
(1N, 2N, 3N, 4N, 5N) allant des nuances jaunes aux roses, a été • sels conducteurs ............................... citrate + pyrophosphate
complétée par la norme française NF S 80-770 qui définit 7 teintes alcalins ;
d’or (1N14-2N18-3N-4N-5N-0N et 8N) dont les étalons sont déposés • complexants des métaux parasites ;
au Centre Technique de l’Industrie Horlogère (CETEHOR) à Besançon. • un non métal dont le rôle
est celui d’affineur de grain
■ Réglementation des appellations « plaqué or » et « vermeil » : La (exemple : arsenic, thallium...) ;
loi n o 83 558 du 1 er juillet 1983 et ses décrets protègent et • pH ....................................................... 5 à 8 ;
garantissent les appellations « vermeil » et « plaqué or » par un • anode.................................................. platine ou titane platiné ;
poinçon. L’article 8 du décret 84 624 définit : • température ....................................... 50 à 70 oC ;
• densité de courant ............................ 0,5 à 1 A/dm2 ;
• rendement cathodique ..................... 95 %.
● le « plaqué or » : comme un dépôt d’un titre minimal en or
de 500 ‰ devant permettre qu’une ou plusieurs coquilles homo-
3.2.2.2 Dépôt d’or allié
gènes du métal précieux gardant la forme de l’objet subsistent
après dissolution du support et devant atteindre une épaisseur de Les bains généralement utilisés sont des électrolytes faiblement
5 µm pour les articles d’horlogerie et 3 µm pour les autres ouvra- acides qui permettent de codéposer un métal d’addition (Ni ou Co)
ges, sans tolérance de dispersion. à l’or afin d’accroître considérablement la dureté du dépôt
● le « plaqué à l’or fin » : comme un dépôt électrolytique d’un (110 à 250 HV). Les dépôts titrent en moyenne 23,5 carats et sont
titre minimal de 23,5 carats et d’une épaisseur d’au moins 3 µm. obtenus à partir des bains de formulations suivantes :
● le « vermeil » : comme un dépôt d’un titre minimal en • Au [sous forme de KAu(CN)2] ... 4 à 15g / L (suivant le type
or 750 ‰ et d’une épaisseur minimale de 5 µm sur les ouvrages d’application : vrac, haute
en argent massif de titre légal (800 à 925 ‰). vitesse ou en continu) ;
• sels conducteurs ......................... citrate ou phosphates alca-
lins ;
• métaux d’addition ....................... Co ou Ni utilisé comme
3.2.2 Domaine technique brillanteur et durcisseur ;
• composant organique................. utilisé comme brillanteur ou
L’or est utilisé pour ses propriétés physico-chimiques lorsqu’il autre additif ;
constitue le meilleur compromis entre technique et prix. Ici, les • pH ................................................. 4 à 5 ;
dépôts sont classés suivant leur pureté ; les industries du • anode............................................ titane platiné ;
semi-conducteur et de la microélectronique recherchant un dépôt • température ................................. 25 à 40 oC ;
d’or pur (> 99,9 %) d’une excellente soudabilité permettant la • densité de courant ...................... 0,3 à 3 A/dm2 (application
formation d’un eutectique avec le germanium ou le silicium, alors normale),
que les industries du circuit imprimé, des contacts et des 1 à 60 A/dm2 pour les dépôts
connecteurs s’attachent plus particulièrement à sa faible résistance à grande vitesse ;
de contact et à sa dureté.
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• vitesse de dépôt ................... ≈ 1 µm/dm2 en 4 min à 1 A/dm2 ; rendement cathodique de 50 %, ce qui conduit à une vitesse
pour les machines à traite- de 0,10 µm/min. La stabilité de l’électrolyte est excellente, les
ment en continu, elle est liée dépôts sont blancs et très durs (300 à 450 HV). Leur grande tension
à l’équipement et plus parti- interne amène la formation de fissures aux fortes épaisseurs. Ce
culièrement à l’agitation qui procédé connaît un certain succès en décoration (lunetterie).
détermine le pouvoir de Dans l’industrie, la principale application des bains de platine est
renouvellement de l’électro- le platinage des anodes en titane, et la protection des aubes de
lyte au niveau de la cathode. turbines dans l’aéronautique.
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Bien que nous trouvions quelques formules de bains dans la Ils doivent être soignés : ceux précédant un bain noble seront en
littérature, ces procédés n’ont pas dépassé le stade du laboratoire. eau désionisée (ou mieux distillée) fréquemment renouvelée.
Il n’y a aucune application industrielle, étant donné la difficulté Seule cette dernière eau sera utilisée pour la constitution et l’entre-
de la mise en œuvre de ces procédés. tien des bains.
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Non destructive, elle permet des mesures locales de grande Elle est déterminée par un test pratique consistant en des épreuves
précision. de frottement, spécifiques de la pièce à contrôler.
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Électrodéposition de métaux nobles R
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par Sylvie BECHT N
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Électrochimie et d’Électrométallurgie
de Grenoble (ENSEEG)
Michel EMONNOT
et
Responsable des ventes
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Centre Technique de l’Industrie Horlogère (CETEHOR).
10 - 1990
Doc. M 1 625