Les Plans D'expériences
Les Plans D'expériences
Les Plans D'expériences
3.1 Introduction
La maîtrise de la qualité passe par la connaissance des facteurs influents. Les grandes
questions auxquelles répondent les plans d’expériences sont les suivantes :
Champ d’application
Acteurs
Il s’agit des membres du groupe de progrès MEPLEX
(Méthodologie de la planification expérimentale) mis en place pour l’optimisation d’un produit
ou d’un procédé.
3.2Mode opératoire
La mise en œuvre et la pratique des plans d’expérience permet de répondre à ces questions tout
en minimisant le nombre d’expériences donc le coût. La méthode se déroule en huit étapes :
— étape 4 – choix du plan le mieux adapté au problème (plan factoriel complet, plan composite
centré, plan de mélange, plan fractionnaire de Taguchi, plan produit…) ;
— étape 6 – analyse des résultats (modélisation, régression linéaire multiple, test de Student
pour la signification des coefficients, test de Fisher pour la signification du modèle
associé au plan, effet des interactions significatives…) ;
k est le nombre de facteurs que l’on fait varier au cours de l’expérimentation et 2 est le nombre
de modalités (– 1 ou 1).
Les facteurs sont codés, c’est-à-dire qu’ils varient entre un niveau bas (– 1) et un niveau haut
(+1). 0 correspondant à la moyenne du facteur réel.
(1)
La figure 8.1 illustre les expériences à réaliser et le domaine d’étude.
L’expérimentateur ayant réalisé les essais est en possession de quatre valeurs de la réponse :
y1, y2, y3 et y4. Il a donc un système de quatre équations à quatre inconnues. Les inconnues
étant les coefficients du modèle : a0, a1, a2 et a12. En remplaçant dans la relation (3)
les x par leur valeur, on obtient :
(2)
(3)
(4)
(5)
Signification de a0
• Signification de a1
On peut introduire l’effet d’un facteur soit au niveau – 1, soit au niveau + 1 de l’autre facteur.
L’effet du facteur 1 au niveau – 1 du facteur 2 est la demi-différence entre y2 et y1. Et l’effet du
facteur 1 au niveau + 1 du facteur 2 est la demi-différence entre y4 et y3.
Si ces deux effets sont égaux, on dit qu’il n’y a pas d’interaction entre les facteurs. Si ces deux
effets sont différents, on dit qu’il y a interaction entre les deux facteurs.
Il y a donc interaction lorsque l’effet d’un facteur dépend du niveau de l’autre facteur.
Par définition, la valeur de l’interaction, notée E12, est la demi différence entre l’effet du
facteur 1 .
Le calcul pratique d’un effet est le suivant : on multiplie chaque réponse par le signe
correspondant de la colonne du facteur ; on additionne les produits et l’on divise la somme par
le nombre d’expériences.
(2)
(3)
(4)
(5)
Exemples de résolution d’un plan factoriel complet à trois variables.
Il apparaît en moyenne que les effets HCI et Bitume sont plus prononcés que celui de l’Acide
gras. C’est d’ailleurs ce que montrent les valeurs de stabilité. L’augmentation du pourcentage
de chaque variable diminue la stabilité de l’émulsion de bitume.
pour l’entretien du réseau routier, les pétroliers sont amenés à préparer des émulsions de
bitume. Ces émulsions doivent rester stables depuis leur fabrication jusqu’à leur mise en place.
L’étude que nous présentons est la recherche des conditions de stabilité d’une émulsion de
bitume en fonction de sa composition. Le responsable a retenu trois facteurs : la teneur en
émulsifiant (facteur 1), la teneur en acide chlorhydrique (facteur 2) et la nature du bitume A ou
B (facteur 3).
Ce plan totalise 23 = 8 essais. La figure 8.6 donne l’image géométrique du plan d’expériences.
1 + – – – + + + – 38
2 + + – – – – + + 37
3 + – + – – + – + 26
4
+ + + – + – – - 24
5
6 + – – + + – – + 30
7 + + – + – + – - 28
8 + – + + – – + - 19
+ + + + + + + + 16
Effets et
27.25 –1 –6 -4 – 0.25 – 0.25 0.25 0
interactions
1 +1 -1 -1 +1 y1= 60
2 +1 +1 -1 -1 y2= 70
3 +1 -1 +1 -1 y3= 80
4 +1 +1 +1 +1 y4= 90
Effets et inter
75 5 10 0
action
niveau – 60 °C 1 bar
niveau + 80°C 2 bar
Supposons qu’un autre expérimentateur soit chargé de la même étude, mais qu’il ait l’idée
d’ajouter un catalyseur. Supposons également qu’il choisisse le même domaine d’étude et
qu’il réalise, lui aussi, un plan 22 . L’ensemble de l’expérimentation est résumé dans le tableau
6. On remarque que les résultats des essais sont différents de l’exemple précédent, fort
probablement à cause du catalyseur. Pour calculer la moyenne, les effets et l’interaction, on
emploie les mêmes formules et le même processus que précédemment.
Il y a ici une légère interaction entre les facteurs pression et température. La modélisation
pratique est :
1 +1 -1 -1 +1 y1= 60
2 +1 +1 -1 -1 y2= 70
3 +1 -1 +1 -1 y3= 80
4 +1 +1 +1 +1 y4= 95
niveau – 60 °C 1 bar
niveau + 80°C 2 bar
Remarque :
Une manière simple de construire les plans factoriels complets est d’étendre celle que nous
avons utilisée pour les plans 22 et 23 .
La colonne de signes du facteur 2 est constituée de deux signes –, suivis de deux signes +, etc. :
– – + + – – + + ...
Pour le facteur 3, la série de signes est constituée de quatre signes –, suivis de quatre signes +,
etc.
Les facteurs suivants, s’il y en a, ont 8, 16, 32 ... signes – , suivis de 8, 16, 32 ... signes +.
Pour chaque facteur, il y a autant de signes – que de signes +.
3.2.2 Modélisation du plans factoriels 𝟐𝑲
Il s’agit de plans pour lesquels on étudie k facteurs prenant chacun deux niveaux. Le modèle
mathématique adopté a priori est un polynôme prenant en compte la moyenne, les effets de
chaque facteur et toutes les interactions entre les facteurs pris deux à deux, trois à trois, quatre
à quatre,..., k à k
(6)
Un plan 2𝑘 comporte 2𝑘 points expérimentaux qui se situent aux 2𝑘 sommets d’un hypercube
à k dimensions. Le modèle mathématique contient 2𝑘 coefficients qui sont les inconnues.
L’ensemble des résultats d’un plan 2𝑘 conduit donc à un système de 2𝑘 équations à 2𝑘
inconnues, si l’on ne tient pas compte des erreurs expérimentales. Ce système peut se mettre
sous forme matricielle :
𝑌 = 𝑋. 𝐴
A= (𝑋 𝑡 𝑋)−1 𝑋 𝑡 . 𝑌 (7)
avec :
Y vecteur ayant pour composantes les réponses de chaque essai, et représenté par
une matrice colonne (2𝑘 , 1),
A vecteur ayant pour composantes la moyenne, les effets des facteurs et toutes les
interactions, et représenté par une matrice colonne (2𝑘 , 1) ; ces composantes sont les
inconnues que l’on cherche à déterminer,
X matrice carrée (2𝑘 , 2𝑘 ) composée de – 1 et + 1 suivant les valeurs des niveaux xi.
1
Dans le cas ou la matrice X est orthogonale : A= 2𝑘 𝑋 𝑡 . 𝑌
3.3 Plans factoriels fractionnaires à deux niveaux 2𝑘−𝑃
Les plans factoriels fractionnaires à deux niveaux sont très utiles car ils permettent de
diminuer considérablement le nombre des essais. Mais, pour que les résultats de tels plans
soient correctement interprétés, il faut connaître la théorie des aliases, théorie que nous
allons décrire en nous appuyant sur un plan 23 .
Au lieu d’effectuer les huit essais d’un plan 23 complet, un expérimentateur ne réalise que
quatre expériences. Il choisit quatre expériences de telle manière que les points représentatifs
des essais se projettent aux quatre sommets de chaque face du cube définissant le domaine
d’étude (figure 8.9)
(8)
Si nous avions exécuté le plan complet, nous aurions pu calculer l’effet du facteur 1, E1, et
l’interaction 23, E23 :
(9)
(10)
Si l’on additionne ces deux valeurs, on trouve :
(11)
Le contraste que nous avons calculé est égal à l’effet du facteur 1 augmenté de l’interaction 23.
On dit que E1 et E23 sont aliasés. Dans le cas de l’émulsion de bitume, l’interaction 23 est très
faible et donc :
Pour l’interprétation des plans fractionnaires, il est capital de savoir ce que renferme chaque
contraste calculé. Reprenons la matrice de calcul des effets du plan complet 23 et changeons
l’ordre des essais (tableau 8) pour faire apparaître les deux groupes de quatre points de la
figure 8.9.
On écrit la matrice de calcul des effets du plan complet et on la divise en deux demi-plans
fractionnaires : le demi-plan supérieur et le demi-plan inférieur.
■ Dans un premier temps, intéressons-nous au demi-plan supérieur. Il contient huit colonnes
de quatre signes qui sont égales deux à deux. En notation de Box, on peut écrire, par exemple,
que la colonne des quatre signes du facteur 1 est égale à celle de l’interaction 23, soit :
1=23 (12)
Si l’on rapproche les relations (11) et (12), on peut énoncer la règle suivante : dans le demi-
plan supérieur, un contraste est la somme des effets et des interactions qui ont la même suite
de signes. On écrira que :
Cette relation d’équivalence est valable dans les deux sens et elle constitue la base de la
théorie des aliases. On montrerait que l’on a aussi :
I = 123 (13)
En multipliant par 1 les deux membres de l’équation (13) et en tenant compte des règles de
multiplication, on retrouve les colonnes identiques :
1 · I = 1·123
1 = 23
En multipliant successivement par 2 et par 3 les deux membres de l’équation (13), on obtient
les deux relations :
2 = 13
3 = 12
La relation (13), I = 123, qui permet de retrouver les égalités de colonnes et les aliases par la
relation d’équivalence, s’appelle le générateur d’aliases.
■ En considérant le demi-plan inférieur, le lecteur vérifiera que les colonnes se correspondent
deux à deux, mais avec des signes opposés. On a comme générateur d’aliases :
I = – 123 (14)
Les contrastes calculés avec ce demi-plan indiquent comment les effets et les interactions sont
aliasés :
3.3.2 Construction pratique d’un plan fractionnaire
Lorsqu’on examine les quatre premières colonnes du demi-plan supérieur, on constate que l’on
retrouve les colonnes de signes d’un plan complet 22 . On a simplement étudié le facteur
supplémentaire en utilisant la colonne des signes de l’interaction 12. La construction pratique
des plans fractionnaires est basée sur cette remarque.
■ On choisit un plan complet et l’on écrit sa matrice de calcul des effets. On appelle
cette matrice le plan de base.
Si l’on prend la matrice de calcul des effets d’un plan 23 comme plan de base, on a quatre
interactions disponibles : 12, 13, 23 et 123.
Les trois premières colonnes permettent d’étudier trois facteurs. Un quatrième facteur
peut être étudié sur la colonne de signes de l’interaction 12. On écrira :
4 = 12
I = 124
Ce générateur d’aliases permet de calculer la manière dont les effets sont aliasés avec les
interactions. En multipliant ce générateur successivement par 1, 2, 3 et 4, on obtient :
I = 124
On aurait pu aliaser le facteur 4 sur une autre interaction, on aurait eu d’autres valeurs des
contrastes.
Il est tout à fait possible d’étudier deux facteurs supplémentaires.
On choisit deux colonnes de signes. Par exemple, on peut choisir la colonne 12 pour le
quatrième facteur et la colonne 13 pour le cinquième facteur. On a :
4 = 12
5 = 13
I = 124
I = 135
Si l’on multiplie ces deux générateurs d’aliases indépendants membre à membre, on obtient
un troisième générateur :
I · I = I = 124·135 = 2345
Remarque: Avec le plan de base bâti sur la matrice de calcul des effets d’un 23 , on peut étudier
sept facteurs et, s’il s’agit de la matrice de calcul des effets d’un plan 24 , on peut étudier quinze
facteurs.
Exemple 4: étude du réglage d’un spectrofluorimètre
« La fluorescence est une émission lumineuse provoquée par l'excitation des électrons d'une
molécule (ou atome), généralement par absorption d'un photon immédiatement suivie
d'une émission spontanée »
Un technicien se propose d’améliorer le réglage de la sensibilité d’un spectrofluorimètre.
Une discussion approfondie avec des spécialistes lui a montré qu’il fallait envisager l’examen
de sept facteurs pouvant être influents sur la sensibilité.
Il désire passer le moins de temps possible à la mise au point de ce réglage, il décide donc
d’employer un plan d’expériences fractionnaire construit à partir d’un plan de base 23. Les
quatre interactions y sont utilisées pour étudier les facteurs supplémentaires. Les facteurs
supplémentaires sont aliasés ainsi :
4 = 123
5 = 12
6 = 23
7 = 13
■ Calcul des contrastes
Multiplication 2 à 2 (𝑪𝟒 𝟐 = 6) :
1234·125 = 345
1234·236 = 146
1234·137 = 247
125·236 = 1356
125·137 = 2357
236·137 = 1267
Multiplication 3 à 3 (𝑪𝟒 𝟑 = 4) :
1234·125·236 = 2456
1234·125·137 = 1457
125·236·137 = 567
1234·236·137 = 3467
Multiplication 4 à 4 (𝑪𝟒 𝟒 = 1) :
1234·125·236·137 = 1234567
Le calcul complet est présenté ici pour le facteur 1. On multiplie chaque terme du GGA par
1 et l’on additionne les seize termes trouvés pour avoir le contraste 1 :
𝑙1 = 1 + 25 + 37 + 46 + ...
𝑙2 = 2 + 15 + 36 + 47 + ...
𝑙3 = 3 + 17 + 26 + 45 + ...
𝑙4 = 4 + 16 + 27 + 35 + ...
𝑙5 = 5 + 12 + 34 + 67 + ...
𝑙6 = 6 + 14 + 23 + 57 + ...
𝑙7 = 7 + 13 + 24 + 56 + ...
Après avoir calculé les contrastes, le technicien établit le plan d’expériences, réalise les essais
et rassemble les résultats dans une matrice de calcul des effets
Sensibilité Sensibilité Sensibilité Sensibilité
2.47
-1 1 -1 1 -1 1 -1 1
Fente d’excitation Amortissement Fente d’émission Température de l’échantillon
4.68
3.29 3.27
3.11 3.23
1.82
-1 1 -1 1 -1 1
Vitesse de balayage Gain Tension photomultiplicateur
Dans le domaine d’étude et pour l’appareil considéré, on peut faire les recommandations
suivantes :
— comme on pouvait s’y attendre, il faut élargir la fente d’émission pour augmenter la
sensibilité de l’appareil ;
— par contre, et cela est beaucoup plus inattendu, dans les conditions de l’expérimentation, il
faut diminuer la tension du photomultiplicateur pour augmenter la sensibilité de l’appareil ;
— les cinq autres facteurs sont sans influence et peuvent être réglés à des valeurs
intermédiaires situées entre le niveau haut et le niveau bas de chacun des facteurs
considérés.
Remarque
Pour trois facteurs prenant deux niveaux, le plan complet est noté 23. Il comporte huit essais.
Le plan fractionnaire, moitié du plan complet, n’a que quatre essais soit (1/2 )23 ou 23−1
essais. Chaque chiffre de cette notation a une signification :
Le plan de base 23 peut avoir un facteur supplémentaire, on le notera 24−1 : quatre facteurs
étudiés, deux niveaux par facteur et un facteur supplémentaire.
Le plan de base 23 peut avoir deux facteurs supplémentaires, on le notera 25−2 : cinq facteurs
étudiés, deux niveaux par facteur et deux facteurs supplémentaires.
Un plan fractionnaire à deux niveaux avec lequel on étudie k facteurs dont p supplémentaires
se note 2𝑘−𝑝
3.3.3 Hypothèses d’interprétation
L’hypothèse a) est la plus probable et c’est elle qui est généralement retenue ;
— si deux effets sont faibles, on supposera que leur interaction l’est aussi ;
— si deux effets sont forts, on se méfiera de leur interaction qui peut également être forte.
Pour interpréter les résultats d’un plan fractionnaire, il est essentiel de savoir comment sont
aliasés les effets et les interactions.
3.3.4 Modélisation par les graphes de Taguchi
C’est la méthode d’optimisation de la qualité d’un produit et /ou d’un procédé. Elle offre un
mode de pensée permettant d’utiliser des expérimentations à échelle réduite pour
l’optimisation d’un produit d’un procédé.
Principe
Le docteur Genichi Taguchi a mis au point une méthode originale permettant, à partir de tables
standards et de graphes associés, de résoudre facilement la plupart des problèmes industriels
en matière conception et d’optimisation des produits et procédés.
La méthode Taguchi est fondée sur la représentation de facteurs, qui sont divisés en quatre
groupes :
Les interactions sont représentés par un trait entre deux facteurs. Ainsi si on souhaite
représenter une interaction entre un facteur A du groupe 2 et un facteur B du groupe 4 , on
note :
Elle se fait en appliquant les règles avant pour un modèle. Par exemple :
Les tables orthogonales de Taguchi se présentent sous la forme d’une matrice portant en
ligne le nombre d’expériences à effectuer et en colonne les facteurs et leurs interactions. Ces
tables sont notées par exemple L4 (23) et se présentent comme suit sur le tableau 10.
Y = a0+a1. A +a2.B+a12. AB
Ainsi la variable A sera affectée à la colonne 1, la variable B à la colonne 2 et l’interaction
AB à la colonne 3 et il faudra effectuer quatre expériences.
Graphe L8
Graphe L16
Une pièce plastique est fabriquée sur une presse à injecter et les techniciens de l’atelier
connaissent quelques problèmes de retrait après l’injection. L’injection comporte un palier de
maintien, en pression après injection.
A = Pression de maintien
B = Température de maintien
C = % de recyclé rebroyé
D = Type de machine (facteur qualitatif)
E = Rotation de la vis sans fin
F = Température du moule
G = Temps de maintient
— interaction AB ;
— interaction AC ;
— interaction BC ;
— interaction AD ;
— interaction AE.
L’objectif de l’étude est de minimiser le retrait Y celui-ci est mesuré en 1/10e de millimètre.
La stratégie est donc une recherche de minima.
Facteur A B C D E F G
Niveau 2 2 2 2 2 2 2
Groupe 1 2 3 4 4 4 4
Modèle postulé et choix d’une table orthogonale
Si nous souhaitons un modèle complet en prenant en compte les interactions celui-ci s’écrit :
Le nombre de degré de liberté est de 13, nombre minimal d’expériences à réaliser qui
correspond au nombre de coefficients du modèle postulé a priori. La table à choisir a priori est
la table L16(215).
Le graphe linéaire du modèle est donné par la figure 8.12 en comparant ce graphe avec celui de
Taguchi (figure 8.13) l’affectation des colonnes aux variables et aux interactions est donnée dans
les tableaux 12 et 13.
Figure 8.12 – Graphe du modèle selon le groupe de travail Figure 8.13 – Graphe L16 selon Taguch
Les seize expériences de la table orthogonale (tableau 14) sont réalisées en plaçant les
facteurs sur les niveaux correspondant à chacune des lignes (-1 représente le niveau bas et 1
le niveau haut).
Tableau 12 – Table orthogonale L16 de Taguchi
Retrait
Expérience A B C D F G E AB AC BC AD AE
(1/10e mm)
1 35,6 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1
2 30,4 -1 -1 -1 1 1 1 1 -1 -1 -1 1 1
3 33,5 -1 -1 1 1 1 1 1 -1 1 1 -1 1
4 39,5 -1 -1 1 1 1 -1 -1 -1 1 1 1 -1
5 12,6 -1 1 -1 -1 1 -1 1 1 -1 1 -1 1
6 34,5 -1 1 -1 1 -1 1 -1 1 -1 1 1 -1
7 26,5 -1 1 1 -1 1 1 -1 1 1 -1 -1 -1
8 36,4 -1 1 1 1 -1 -1 1 1 1 -1 1 1
9 33,5 1 -1 -1 -1 -1 -1 1 1 1 -1 1 -1
10 23,4 1 -1 1 1 1 1 1 1 1 -1 -1 1
11 35,6 1 -1 1 1 1 1 1 1 -1 1 1 1
12 21,5 1 -1 1 1 1 -1 1 1 -1 1 -1 -1
13 26,6 1 1 -1 1 1 -1 -1 -1 1 1 1 1
14 20,4 1 1 -1 1 -1 1 1 -1 1 1 -1 -1
15 28,4 1 1 1 -1 1 1 1 -1 -1 -1 1 -1
16 34,5 1 1 1 1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 1
Les coefficients associés à ce modèle sont :
a0=29.55
a1= -1,56
a2= -2,06
a3=2.43
a4=0.51
a5=-3.44
a6=0.46
a12=-1,56
a13=0.41
a23=-1.53
a14=3.55
a17=-0.43
Objectif
Un plan produit correspond à une structure de plan d’essai permettant d’étudier séparément :
Domaine d’application
Principe
Les coûts non-qualité (CNQ) constitue une perte pour l’entreprise. Taguchi modélise la fonction
de « perte de qualité » pour atteindre ce concept : rapport signal/bruit (RSB) dans l’idée de
maîtriser en même temps la moyenne et la variance d’une caractéristique de qualité.
Notion de bruit
L’ensemble des paramètres de variabilité d’un procédé n’est pas nécessairement stable dans le
temps. Certains paramètres sont de nature aléatoire et interviennent sur le procédé
indépendamment de la volonté de l’opérateur. Taguchi appelle ces perturbations : les bruits.
— les bruits intérieurs ; il s’agit de variations dues à l’utilisation telles que l’usure ;
— les bruits entre produits ; ces bruits correspondent aux différences qui existent
entre deux produits d’une même production ; ils représentent les variations sur les
paramètres d’entrée.
Notion de robustesse
Il n’est pas suffisant qu’un produit fonctionne bien en laboratoire. Il faut également qu’il
fonctionne dans un environnement bruité qui sera le sien lors de son utilisation par le client. La
robustesse d’un produit est un élément clé de sa qualité.
Rapport signal/bruit (RSB)
La conception d’un système robuste consiste à le concevoir de façon qu’il soit insensible aux
bruits. Le rapport signal/bruit (RSB) établit un rapport entre m (la moyenne de la réponse) et
le bruit (la dispersion s de la réponse en fonction du bruit). Le RSB permet de déterminer les
paramètres de pilotage de telle sorte qu’ils minimisent la perte engendrée par les bruits
extérieurs. Il permet donc une conception robuste au sens de Taguchi.
𝑚2 𝑖
𝑅𝑆𝐵𝑖 = 10𝑙𝑜𝑔 10 ( 2 )
𝑆 𝑖
Avec :
𝑌²𝑖𝑗
𝑅𝑆𝐵 = −10𝑙𝑜𝑔 10 ( )
𝑛
Avec :
1
𝑌²𝑖𝑗
𝑅𝑆𝐵 = −10𝑙𝑜𝑔 10 ( )
𝑛
Exemple 6: construction d’un plan produit
Bruit
-1 -1 1 1 R
-1 1 -1 1 S
Facteurs principaux -1 1 1 -1 T
Expérience A B C Réponses Moyenne
par ligne Ecart-type RSB
1 -1 -1 -1 32 28 23 37 30 5.14 -29.67
2 -1 -1 1 40 32 29 30 32.75 4.32 -30.37
3 -1 1 -1 13 14 08 17 13 3.24 -22.54
4 -1 1 1 19 20 15 15 17.25 2.27 -24.81
5 1 -1 -1 24 24 19 27 23.5 2.87 -27.49
6 1 -1 1 30 24 24 32 27.5 3.57 -28.86
7 1 1 -1 11 06 06 11 08.5 2.5 -18.95
8 1 1 1 10 13 08 13 11 2.12 -20.99
Moyenne par colonne 22,4 20.1 16.5 22.8 20.44 -25,46
Calcul du rapport signal/bruit (RSB)
On recherche la configuration optimale du procédé qui conduira donc à un RSB minimal. Après
calcul des moyennes et des écarts-types par lignes, la formule à employer pour chacune des
lignes de plan P sera donc, pour la première ligne :