CGI 2016 COURS DE FISCALITE I DEF LPTCF 2 - Copie

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Comptabilité financière, des sociétés et approfondie E.N.

A/Section Impô ts et
Domaines/Cycle A

COURS DE FISCALITE
DES ENTREPRISES

Avertissement : Ce document est exclusivement réservé à la formation


des élèves inspecteurs des impôts et des Domaines
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Cours de fiscalité des entreprises

Année scolaire : 2015-2016

«  La fiscalité ne parviendrait à se construire que dans le registre de l’exception.»

COURS DE FISCALITE DES ENTREPRISES

Formateur :
M. El Hadji Mama SAMB, Inspecteur des Impôts et des Domaines

Avertissement : Ce document est exclusivement réservé à la formation


en fiscalité dispensée par M. SAMB
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Cours de fiscalité des entreprises

« Toi qui veut te marier et qui te marieras, as-tu jamais médité sur le code
civil1 » ? Cette mise en garde adressée solennellement par Henri de MARSAY à Paul
de MARNEVILLE, jeune aristocrate fantoche, rappelle que l’un des thèmes centraux
de la Comédie humaine est la famille et le code civil. Si Balzac avait vécu
suffisamment longtemps pour assister à la promulgation du Code Général des
Impôts (CGI), il est fort probable que celui-ci aurait également une place essentielle
dans l’univers balzacien. En effet, plus aucune famille de la plus modeste à la plus
fortunée, n’échappe à l’emprise du droit fiscal 2 d’où l’intérêt de ce cours.

I- Objectif du cours
Ce cours de fiscalité des entreprises s’adresse à des étudiants faisant une
formation en gestion. Il leur permettra d’acquérir les connaissances nécessaires
susceptibles de les mettre dans les conditions de conduire avec efficacité leurs
futures responsabilités.
C’est un cours qui se veut très pratique tout en s’appuyant sur un fond théorique
rigoureux.

II- Méthodes d’enseignement


L’approche active d’enseignement, qui requiert participation et implication du
stagiaire, sera privilégiée.

A l’issue de chaque chapitre, des cas pratiques peuvent être proposés à des
groupes de 5 à 10 stagiaires.

III- Evaluation

L’évaluation se fera sur la base d’une moyenne pondérée des notes obtenues à
l’occasion des travaux de groupe, des devoirs surveillés (40%) et au test de fin de
session (60%).

IV- Bibliographie

1
H. DE BALZAC, La Comédie humaine, étude de mœurs, scène de la vie privée, Le contrat de mariage, tome III,
Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1990, P. 536. 
2
F. DOUET, Précis de droit fiscal de la famille, 4 ème édition, Litec, P. 01.
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A titre indicatif, l’étudiant pourra se procurer tout ou partie des références


bibliographiques suivantes :

- Loi n° 2012-31du 31 décembre 2012 modifiée, portant Code Général des


Impôts.
- Marie D. N. WADE & Mohamed DIEYE, La Pratique Fiscale sénégalaise,
troisième édition, 2007.
- Omar A. CISS, Le Praticien « Fiscal », Le Traité Pratique de la Fiscalité
sénégalaise », Edition Comptable et Juridique, 1ère Edition, 2003.
- Michel Bouvier, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt,
8ème édition, LGDJ.
- Maurice COZIAN, Précis de fiscalité des entreprises, 18 ème édition, 1994-
1995 ; faisant l’objet chaque année de réactualisation par l’auteur (2008).
- Maurice COZIAN, Exercices de fiscalité des Entreprises (1994-1995).
- Mamadou NGOM, Fiscalité sénégalaise, 1ère Edition, PUS 2014-2015 (Espace
UEMOA).
- Boubacar SONKO, Fiscalité de l’entreprise au Sénégal : La pratique, Edition
2008 (Coédition FIDUSEN bs/Doro Editions).
- Samba SARR, Fiscalité facile, Livre I (loi 2012-31 du 31/12/2012, modifiée
portant CGI).
V- PLAN DU COURS

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE 1 : LA FISCALITE DIRECTE

TITRE1 : FISCALITE DIRECTE DES PERSONNES PHYSIQUES

Introduction générale
Ière Partie : L’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IR)
Chapitre 1 : Généralités
Chapitre 2 : Les Revenus fonciers (RF)
Chapitre 3 : Le régime d’imposition des bénéfices des personnes physiques

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Cours de fiscalité des entreprises

I°/ Bénéfices industriels et commerciaux (BIC)


II°/ Bénéfices de l’exploitation agricole (BA)
III°/ Bénéfices des professions non commerciales (BNC)
IV°/ Revenus des capitaux mobiliers (RCM)
Chapitre IV°/ Le régime d’imposition des traitements, salaires, pensions et rentes
viagères (TSPRV)
Chapitre VI°/ Détermination du revenu net global soumis au droit progressif
Chapitre VII°/ Le calcul de l’impôt à payer et le recouvrement de l’impôt sur le
revenu
I°/ L’imputation des retenues à la source constitutives de crédit d’impôt
II°/ L’imputation de la réduction d’impôt pour investissement de revenus
III°/ Le recouvrement de l’impôt sur le revenu

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INTRODUCTION GENERALE

Le droit fiscal est la branche du droit permettant la participation des sujets de droit (aussi
bien personnes physiques que personnes morales) à l’organisation financière de l’Etat et à
l’expression de sa politique économique et sociale 3. Les règles fiscales sont établies par
l’Etat, dans son intérêt, pour régir ses rapports avec les particuliers. Néanmoins, lorsqu’elles
sont appliquées aux entreprises, la lourdeur de la charge financière qui en découle incite ces
dernières à intégrer la variable fiscale dans toute décision de gestion et dans toute relation
avec les tiers4. Par ce biais, la fiscalité fait partie intégrante de la gestion des entreprises.

La liberté de gestion
Le principe reste la liberté de gestion. L’administration n’a pas à s’immiscer dans la gestion
de l’entreprise. La connaissance de la fiscalité est d’abord nécessaire pour satisfaire aux
nombreuses obligations qu’elle met à la charge de l’entreprise ; la connaissance des charges
fiscales est également importante pour la politique des prix de revient ; tout comme la
fiscalité peut avoir une incidence sur les diverses décisions de gestion. D’où l’existence
d’une véritable gestion fiscale de l’entreprise, c’est-à-dire l’action pour celle-ci de réduire sa
charge fiscale en réalisant une économie supérieure aux risques qu’elle peut être amenée à
prendre.

Limites à la liberté de gestion


La théorie de l’acte anormal de gestion, développée par la jurisprudence, entend prévenir
l’érosion de la matière imposable. Elle repose à limiter la liberté de gestion dont jouissent les
entreprises, auxquelles l’administration pourra refuser la déduction de certaines charges
considérées comme anormales, ou alors imposer la réintégration de gains qui auraient dû
être normalement perçus. Un acte de gestion ne sera considéré comme normal que s’il
participe à l’intérêt de l’entreprise. Autrement dit, une charge engagée par l’entreprise, alors
qu’elle n’y avait aucun intérêt, et qui bénéficie exclusivement à un tiers, sera considérée
comme anormale, et donc réintégrée au résultat imposable.

L’imposition à l’IR ou à l’IS : une question de droit et une question de choix


Le Code général des impôts n’est pas indifférent à la nature juridique des personnes qu’il
assujettit à l’impôt. Ainsi, certains prélèvements visent spécifiquement les personnes
physiques (c’est notamment le cas de l’impôt sur le revenu) alors que d’autres concernent
uniquement les personnes morales (l’impôt sur les sociétés par exemple). Mais, le droit fiscal
est surtout attentif à la réalité de la vie économique. Or, de ce point de vue, la notion
d’entreprise (entendue comme un ensemble de moyens matériels et humains poursuivant
une activité économique) est beaucoup plus significative que celle de personne morale ou de
personne physique. Cela explique, pour l’essentiel que le CGI s’efforce de soumettre toutes
les entreprises (les professionnels) à des règles d’imposition analogues, indépendamment
de leur forme juridique5.

Pour la plupart des activités économiques, les créateurs d’entreprises ont le choix entre
plusieurs formules juridiques. Ils peuvent opter pour la fondation d’une société, ou préférer
exercer leur activité de manière individuelle, en embauchant éventuellement des salariés,

3
P. SERLOOTEN, Droit fiscal des affaires, Dalloz 2005, p. 1.
4
Idem.
5
M. COLLET, Droit fiscal, PUF Thémis, 2007, p. 327.

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mais sans créer de structure juridique particulière. Les considérations fiscales interviennent
parfois dans ce choix6.
Entreprises soumises à l’IR
L’impôt sur le revenu frappe en premier lieu les entreprises qui n’ont pas la personnalité
morale (pour l’essentiel les entreprises individuelles). C’est alors l’entrepreneur lui-même qui
est personnellement redevable de l’impôt sur les bénéfices générés par l’exploitation. De
même, de nombreuses personnes morales dites fiscalement « transparentes » voient leurs
bénéfices soumis à l’impôt sur le revenu, par le biais de leurs associés. La plupart des
sociétés soumises à l’IR sont des « sociétés de personnes » c’est-à-dire celles dont la
création et le fonctionnement reposent sur la personnalité des associés, par opposition aux
« sociétés de capitaux », où compte seulement l’apport financier des associés.

Entreprises soumises à l’IS7


Alors que, s’agissant de l’IR, le rattachement aux BIC est principalement lié à la nature de
l’activité en question, la soumission à l’IS dépend surtout de la forme juridique de
l’entreprise. Sont principalement concernées les entreprises commerciales,
exceptionnellement, certaines personnes morales n’ayant pas la forme de société, comme
les GIE et les associations.

Caractères du droit fiscal


Le droit fiscal présente deux caractères essentiels qui sont de plus en plus discutés :
autonomie et réalisme.

L’autonomie du droit fiscal


Le droit fiscal est une discipline juridique qui a, cependant développé une certaine spécificité,
voire une autonomie par rapport aux autres disciplines. La loi fiscale et la jurisprudence ont
forgé des concepts qui restent propres au droit fiscal, même si la terminologie est emprunté
à d’autres disciplines telles le droit commercial ou le droit comptable (domicile, revenu,
bénéfice, transparence, etc.).

La thèse de l’autonomie du droit fiscal est contestée par certains auteurs comme Maurice
Cozian, qui pensent que chaque discipline a ses règles propres, sa spécificité, sans pour
autant que l’on parle d’autonomie.

Le réalisme du droit fiscal


Le droit fiscal se contente de constater l’existence de la matière imposable, sans s’intéresser
au caractère licite ou illicite de son origine. Par ailleurs, l’administration fiscale peut restituer
à une opération juridique son caractère véritable, pour déterminer les bases de l’impôt et
réclamer en conséquence le montant de l’impôt dû. La loi fiscale « est destinée à frapper la
matière imposable, sans se préoccuper de savoir ce qu’elle vaut en droit… elle frappe des
états de faits et non des situations de droit »8.

Certains auteurs estiment que le droit fiscal n’a rien d’original ou d’audacieux, car le réalisme
dont il se réclame se retrouve également dans les autres disciplines juridiques ou
économiques.

6
Idem, p. 333.
7
Ce n’est qu’en 1948 que la loi a créé un impôt sur les bénéfices spécifique aux personnes morales : l’impôt
sur les sociétés.
8
Commissaire du gouvernement Corneille, conclusions sous Syndicat des agents généraux des compagnies
d’assurances du territoire de Belfort, CE 21 janvier 1921.

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Choix de la forme sociale


Lors de la création d’une entreprise, on peut choisir entre la forme individuelle et la
forme sociétaire et, si cette dernière est retenue, entre une société de personnes et
une société de capitaux.
Choix entre forme individuelle et forme sociétaire
Forme individuelle
La plupart des petites entreprises ont une forme individuelle. La création d’une
entreprise individuelle a les conséquences fiscales suivantes :
- les résultats sont imposables à l’IR dans la catégorie correspondant à
l’activité de l’entreprise ;
- l’adhésion à un centre de gestion agréé permet de bénéficier de l’abattement
du taux réduit et d’un abattement complémentaire de 270 000 pour le calcul
du droit proportionnel.
Forme sociétaire
C’est la plus avantageuse sur les points suivants :
- il y a une séparation du patrimoine personnel et du patrimoine professionnel ;
- cette forme facilite la couverture des besoins de financement grâce à
l’émission de parts ou d’actions ;
- l’arrêt d’activité du dirigeant n’entraîne pas nécessairement la dissolution de
la société ; il peut y avoir cession des parts si la situation le permet.

Choix entre société de personnes et société de capitaux


Dans les sociétés de personnes (notamment les SNC), les associés sont
imposables sur leur part de résultat, avant toute distribution (ce qui est un avantage
en cas de déficit de la société, leur part de déficit étant déductible de leurs autres
revenus).
Dans les sociétés de capitaux, les associés sont responsables dans la limite de
leurs apports et la cession des parts est facilitée. Les sociétés de capitaux sont
soumises à l’IS.

D’une manière générale, le revenu est imposé différemment selon qu’il est perçu par
des particuliers ou par des sociétés. On envisagera successivement les régimes
d’imposition intéressant les personnes physiques (1 ère partie), puis les régimes
spécifiques aux personnes morales (2e partie).

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PREMIERE PARTIE : L’IMPOT SUR LE REVENU DES


PERSONNES PHYSIQUES

Principaux bénéficiaires de l’impôt, grâce aux prestations de service public servies


par l’Etat, les particuliers en sont aussi les premiers contributeurs au titre des
prélèvements fondés sur leurs revenus comme sur leur patrimoine 9.

Chaque contribuable est imposable à l’impôt sur le revenu sur l’ensemble des
bénéfices et revenus des membres du foyer fiscal. Le contribuable est soit une
personne physique, célibataire, veuve, divorcée ou séparée, soit, dans le cas de
personnes mariées, l’entité formée par les époux. Le foyer fiscal se compose du
contribuable lui-même (des conjoints pour les personnes mariées), des enfants et
personnes considérés à charge. L’impôt frappe annuellement les revenus perçus par
les membres du foyer fiscal ou dont ils ont disposé au cours de la même année.

Mais la réforme de 2007 a instauré une égalité entre l’homme et la femme dans le
calcul du quotient familial, la suppression de l’imposition commune des conjoints et
donc, la reconnaissance de la personnalité fiscale de la femme mariée

Chapitre i : Généralités

Il est établi, aux termes des dispositions de l’article 47 du Code Général des Impôts
(CGI), un impôt annuel unique sur les revenus des personnes physiques. Cet impôt
est désigné sous le nom d’impôt sur le revenu. L’impôt sur le revenu frappe les
revenus annuels de chaque contribuable personne physique. C’est un impôt annuel
et global mais aussi personnalisé et progressif.

Section 1 : Champ d’application, personnes imposables

Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles
impositions, les personnes physiques dont le domicile fiscal est situé au Sénégal
sont, quelle que soit leur nationalité, soumises à l’impôt sur le revenu au Sénégal.
L’impôt est assis sur l’ensemble des revenus de source sénégalaise comme
étrangère. Sont aussi passibles de l’impôt sur le revenu, quelle que soit leur
nationalité, les personnes physiques non domiciliées au Sénégal qui perçoivent des
revenus de source sénégalaise.

Il apparaît ainsi que l’impôt sur le revenu est réclamé sur la base d’un critère
personnel (personnes ayant leur domicile fiscal au Sénégal) ou sur la base d’un
critère réel (personnes percevant des revenus de source sénégalaise).

A / Personnes ayant leur domicile fiscal au Sénégal

Aux termes de l’article 48- II du CGI, sont considérées comme ayant leur domicile
fiscal au Sénégal :
9
M. COLLET, Droit fiscal, PUF Thémis, 2007, p.257.

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 les personnes qui ont au Sénégal leur foyer d’habitation permanente


(lieu de résidence habituelle et permanente) ou leur lieu de séjour
principal (présence physique au Sénégal pendant une période de 6 mois,
peu importe les modalités de séjour : location, séjour à l’hôtel, disposition
gratuite d’un logement…etc) ;
 celles qui ont au Sénégal le centre de leurs intérêts économiques ;
 les personnes qui ont au Sénégal une activité professionnelle salariée ou
non, à moins qu’elles ne justifient que cette activité y est exercée à titre
accessoire ;
 les fonctionnaires ou agents de l’Etat qui exercent dans un pays étranger,
s’ils ne sont pas soumis dans ce pays à un impôt sur l’ensemble de leurs
revenus ;
 les personnes se trouvant en congés hors du Sénégal au 1 er janvier de
l’année d’imposition et pour lesquelles le Sénégal demeure le lieu de
résidence qu’elles avaient en raison de leur fonction avant leur départ en
congés ;
 les personnes qui transfèrent en cours d’année leur domicile fiscal au
Sénégal ou hors du Sénégal. Dans ce cas précis, l’imposition portera sur
les revenus acquis au Sénégal du premier jour de l’arrivée au 31 décembre
ou du 1er janvier au jour du départ ;
 les personnes de nationalité sénégalaise ou étrangère ayant ou non une
résidence habituelle au Sénégal, qui recueillent des bénéfices ou des
revenus dont l’imposition est attribuée au Sénégal par une convention
internationale.

B / Revenus de source sénégalaise

Sont considérés comme revenus de source sénégalaise (article 49 CGI) :

 les revenus d’immeubles situés au Sénégal ou de droits relatifs à ces


immeubles ;
 les revenus d’exploitations industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles, forestières ou minières situées au Sénégal ;
 les revenus tirés d’activités professionnelles salariées ou non exercées au
Sénégal ;
 les revenus de valeurs mobilières sénégalaises et de tous autres capitaux
mobiliers placés au Sénégal (actions et obligations).

Sont également considérés comme revenus de source sénégalaise lorsque le


débiteur a son domicile fiscal au Sénégal ou est établi au Sénégal :
 les pensions et rentes viagères ;
 les revenus commerciaux perçus au titre de droit d’auteur ainsi que tous
les produits tirés de la propriété industrielle ou commerciale ou de droits
assimilés ;
 les sommes payées en rémunération de prestations de toute nature
fournies ou utilisées au Sénégal.

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NB : Une prestation est fournie au Sénégal lorsqu’elle y est matériellement


exécutée. Elle est utilisée au Sénégal si le lieu de l’utilisation effective de la
prestation se situe au Sénégal.
C / Exemptions

Sont exemptés de l’impôt :


 les personnes physiques dont le revenu net imposable tel qu’il est fixé par
l’article 54 n’excède pas six cent trente mille (630 000) pour le calcul de
l’impôt sur le revenu.
 les agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, mais
seulement dans la mesure où les pays qu’ils représentent concèdent des
avantages similaires au personnel diplomatique et consulaire sénégalais et
exclusivement pour le revenu de l’exercice de leurs fonctions diplomatiques et
consulaires.

Section 2 : Revenus imposables et conditions d’imposition

A / Revenus imposables

L’impôt sur le revenu est composé d’un droit progressif et d’une réduction d’impôt
pour charges de famille. Le droit progressif calculé suivant un barème s’applique à
l’ensemble du revenu net global imposable, constitué par l’addition des revenus nets
des différentes catégories de revenus du contribuable, sous déduction des charges
communes.

Le revenu brut global est constitué des revenus nets des cinq catégories suivantes :
o revenus fonciers ;
o traitements et salaires ;
o bénéfices des professions non commerciales (BNC) et revenus assimilés ;
o bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
o bénéfices des exploitations agricoles (BA) ;
o revenus des capitaux mobiliers (dont l’impôt fait l’objet d’une retenue à
la source par le débiteur).

Ne sont pas imposables et par conséquent n’entrent pas en compte pour la


détermination du revenu net global :
o les lots de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE) et des autres loteries
autorisées ;
o les plus-values répondant aux conditions de l’article 19 du CGI.

Chaque catégorie de revenus fait d’abord l’objet d’une évaluation distincte en


soustrayant du revenu brut imposable les charges déductibles. Ces dernières sont
constituées généralement par les dépenses effectuées en vue de l’acquisition ou de
la conservation du revenu considéré. Les revenus partiels ainsi obtenus sont ensuite
cumulés pour former le revenu global. C’est ce revenu qui sert de base au calcul de
l’IR.

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Remarques :

- Aucune compensation ne peut se faire entre les résultats positifs et les résultats
négatifs des différentes catégories de revenus. Si pour une catégorie de revenus le
résultat est déficitaire, il est considéré comme nul pour la détermination du revenu
global, sauf en cas de cession ou de cessation.
- Pour la détermination du revenu net global imposable, il importe de déduire du
revenu brut certaines charges. Ces dernières sont des charges générales ou
communes qui ne se rattachent pas à une catégorie de revenus donnée. Elles
présentent un caractère personnel ou familial et sont limitativement fixées par la loi.

B / Conditions d’imposition

Le contribuable déclare une fois par an ses revenus à l’administration fiscale au


début de l’année suivant celle de la réalisation des revenus. La déclaration, établie
sur un imprimé spécial mis gratuitement à la disposition des intéressés, doit être
déposée avant le 1er mai de chaque année. Le montant de l’impôt est calculé par
l’Administration fiscale et recouvrée en cours d’année par les services du Trésor
public.

Dans le cas où le contribuable ne dispose comme revenus que de traitements et


salaires, les retenues d’impôt effectuées par l’employeur sont libératoires. Il n’est pas
alors soumis à l’obligation de déclarer ses revenus.

C/ Liquidation de l’impôt sur le revenu

L’IR est obtenu par un seul droit qui s’applique sur le revenu net global selon un
barème progressif par tranches (article 173 du CGI) et une réduction d’impôt par
des taux (article 174), qui prend en compte les charges de famille du contribuable
suivant un nombre de parts ne pouvant dépasser cinq (05).

- Pour le calcul de l’impôt, le revenu imposable (revenu net global), arrondi au millier
de franc inférieur, est soumis au barème progressif suivant (alinéa 1 article 173 du
CGI) :

Tranche Taux

0 - 630 000 0%

630 001 - 1 500 000 20% = 174 000

1 500 001 - 4 000 000 30% = 750 000

4 000 001 - 8 000 000 35% = 1 400 000

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8 000 001 - 13 500 000 37% = 2 035 000

+ de 13 500 000 (à partir de 13 500 001) 40%

- Sur le montant de l’impôt ainsi liquidé, il est appliqué une réduction pour
charges de famille, en fonction du nombre de parts dont dispose le
contribuable, sur la base du tableau suivant qui détermine les taux, ainsi que
les montants minimum et maximum de la réduction :

Nombre de parts Taux Minimum Maximum

0%
1 0 0
10%
1,5 100 000 300 000
15%
2 200 000 650 000
20%
2,5 300 000 1 100 000
25%
3 400 000 1 650 000
30%
3,5 500 000 2 030 000
35%
4 600 000 2 490 000
40%
4,5 700 000 2 755 000
45%
5 800 000 3 180 000

NB : Par dérogation aux dispositions ci-dessus (al. 1 article 173), en ce qui concerne
les revenus de capitaux mobiliers, il est fait application d’une retenue à la source aux
taux suivants :

Revenus de Valeurs Mobilières Taux Observations

Plus-values de cession de droits


sociaux ou de parts de fonds 25%
communs de placement prévus au 2
de l’article 259 du CGI.
Produits des actions, parts sociales et
parts d’intérêts des sociétés passibles 10%
de l’IS
6% pour les revenus des obligations à
Revenus des obligations 13% échéance d’au moins 5 ans émises au
Sénégal.

Revenus des lots 15%

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Revenus des jetons de présence et -8% pour les intérêts, arrérages et


autres rémunératins 16% autres produits des comptes de dépôts
d’administrateurs et revenus des et des comptes courants visés à l’article
créances, dépôts et cautionnements 101 du CGI ouverts dans les comptes
des banques et assimilées, Caisses des
Dépôts et Cons. , agents de change,
Courtiers en Val. Mob., sociétés holding
(art.23) et Comptables du Trésor.
-20% libératoire sur les intérêts de bons
de caisse, nominatifs ou au porteur.

REVENUS FONCIERS (RF)

I. Définition

Sont imposables dans la catégorie des revenus fonciers (IRF), au sens de l’article
64 du CGI : les revenus tirés par une personne physique de la location de propriétés
bâties ou non bâties ainsi que les recettes accessoires.

1°/ Propriétés bâties


Ce sont les maisons et usines ; revenus de l’outillage des établissements industriels
attaché au fond à perpétuelle demeure ou sur fondations spéciales faisant corps
avec l’immeuble, revenus de toutes installations commerciales ou industrielles
assimilées à des constructions (magasins, bureaux et bâtiments industriels).

2°/ Propriétés non bâties


Elles sont constituées des propriétés non bâties de toute nature (terrains, carrières,
mines, étangs, salines et marais salants …

3°/ Recettes accessoires


Les locations et droits d’affiche (enseignes publicitaires….), de la concession du droit
d’exploitation de carrières, de redevances tréfoncières ou autres redevances
analogues ayant leur origine dans le droit de propriété ou d’origine.

4°/ Autres revenus


- les revenus correspondant à la mise à disposition, à titre gratuit, d’un
logement à un tiers par le propriétaire sans y être tenu par une disposition
légale ;
- sont également des revenus fonciers, les produits des parts détenues par
une personne physique dans une société civile immobilière ou dans une
société immobilière de copropriété.
- les revenus des immeubles situés à l’étranger dont est propriétaire une
personne physique fiscalement domiciliée au Sénégal, sont en principe
imposables au Sénégal. Mais ce principe comporte des dérogations prévues
par les conventions internationales.

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Les conventions signées par le Sénégal avec d’autres pays prévoient en général
que ces revenus fonciers soient imposables dans le pays contractant sur le
territoire duquel est situé l’immeuble. C’est le cas notamment de la convention
franco-sénégalaise (Art.9 de cette convention). Cependant, l’imposition des
revenus fonciers dans l’Etat de la source des revenus n’empêche pas l’Etat du
domicile du contribuable de les imposer également. Dans ce cas l’impôt prélevé
dans le premier Etat constitue un crédit d’impôt imputable sur l’impôt du
deuxième Etat dans la base duquel ces revenus sont compris (Art 26-3 de la
convention franco-sénégalaise). Pour des raisons pratiques et par simplification
l’Administration sénégalaise n’applique pas cette disposition de l’article 26-3.

Remarques sur les revenus fonciers exclus  :  

Les revenus des immeubles possédés au Sénégal par des personnes morales
domiciliées à l’étranger sont imposables au Sénégal à l’impôt sur les sociétés
(IS).
Il est à noter que les revenus des propriétés immobilières exclus de la catégorie
des revenus fonciers ne constituent pas des produits imposables dans ladite
catégorie. Il en est ainsi :

des revenus des immeubles figurant à l’actif du bilan d’une



entreprise. Ces revenus sont compris dans les bénéfices de l’entreprise
et sont imposés au titre de l’impôt sur les sociétés (personnes morales)
ou considérés comme bénéfices industriels et commerciaux (BIC),
bénéfices agricoles (BA) ou bénéfices non commerciaux (BNC) selon le
cas ;
 des revenus des immeubles loués en meublés qui ont le caractère de
bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
 des revenus provenant d’une sous-location qui relèvent de la catégorie
des bénéfices non commerciaux (BNC) ou des bénéfices industriels et
commerciaux (BIC) selon que la sous-location porte sur un local nu ou
en meublé ;
 les revenus des marchands de biens et des lotisseurs qui relèvent des
bénéfices industriels et commerciaux.
NB : Les marchands de biens se livrent habituellement à des opérations d’achats
d’immeubles en vue de la revente.

Par contre le gain résultant de la vente d’un immeuble par une personne
physique de manière occasionnelle ne constitue pas un revenu imposable. Il
est expressément exonéré de l’impôt sur le revenu (Art 58 CGI) et n’est le cas
échéant soumis qu’à la taxe de plus-value immobilière assimilée aux droits
d’enregistrement.

Cependant, l’article 156-1 CGI y apporte une dérogation :

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Les marges réalisées occasionnellement par des personnes physiques sur


des transactions immobilières à titre spéculatif sont taxées à l’impôt sur le revenu
dans la catégorie BNC, la taxe de plus-value supportée à l’occasion est déduite de
l’impôt sur le revenu sans pouvoir donner lieu à un crédit d’impôt reportable ou
remboursable.

NB : La doctrine administrative entend par spéculation, toute activité consistant à


tirer profit par anticipation ou non du niveau du prix d’un bien en vue d’en retirer une
plus-value ou un bénéfice. En tout état de cause la taxe de plus-value immobilière
supportée à l’occasion d’une transaction immobilière à titre spéculatif est
déduite de l’impôt sur le revenu sans pouvoir donner lieu à un crédit reportable ou
remboursable.

Il convient de signaler que les revenus en nature correspondant à la disposition


d’un logement (ou immeuble) dont le propriétaire se réserve la jouissance ne
sont pas imposés comme revenus fonciers. Il en est de même lorsque le logement
est occupé par un membre de sa famille envers lequel il est tenu de fournir une
assistance parentale. Corrélativement, les charges afférentes à l’immeuble ne
sont pas déductibles.
En revanche, lorsque le propriétaire met gratuitement l’immeuble à la disposition
d’un tiers sans y être tenu par une obligation légale, il devient imposable en
raison de cet avantage en nature fourni. Cet avantage est alors évalué par
comparaison avec des immeubles similaires faisant l’objet d’une location normale
ou à défaut, par appréciation directe ou par référence à la valeur cadastrale.

II. Détermination du revenu imposable

Le revenu foncier imposable est égal à la différence entre le revenu brut


encaissé et le total des charges de la propriété acquittées au cours de l’année
précédant celle de l’imposition.

A°/ Le revenu brut


Le revenu brut est le revenu effectivement encaissé au cours de l’année considérée,
même s’il se rapporte en partie ou en totalité à une autre année. Il comprend les
loyers et les recettes accessoires.
1. Les loyers
Ce sont les sommes versées par les locataires au propriétaire. Elles subissent le
cas échéant les deux corrections suivantes :
 elles sont augmentées des dépenses incombant normalement au
propriétaire, et mises par convention à la charge des locataires (grosses
réparations ; contribution foncière ; primes d’assurance) ;
 elles sont diminuées en revanche des charges locatives que le propriétaire
a supportées à la place du locataire. Ce sont toutes les dépenses réglées par le
propriétaire et qui s’appliquent aux fournitures ou services destinés à l’usage du

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locataire (les frais d’éclairage et d’eau ; l’entretien des ascenseurs ; la taxe


d’enlèvement des ordures).
2. Les recettes accessoires
Aux loyers rectifiés le cas échéant, il faut ajouter les recettes accessoires ou
exceptionnelles. Il s’agit notamment :
 dépôts de garantie versés par les locataires ;
 du droit d’entrée ou supplément de loyer exigé d’un locataire avant prise de
possession des locaux (pas de porte) ;
 des recettes provenant de la location du droit d’affichage ;
 de toutes les autres recettes ayant leur origine dans la location du droit de
propriété ou d’usufruit.
Précisons à propos des dépôts de garantie versés par les locataires qu’ils ne
devraient pas normalement être imposés au moment de leur encaissement par le
propriétaire puisqu’ils ne constituent pas à ce stade un revenu pour celui-ci ;
l’imposition ne devrait intervenir qu’au cas échéant où ces dépôts sont utilisés par le
propriétaire pour se couvrir des loyers non payés à leur terme ou des frais de remise
en état des locaux après le départ du locataire. Mais l’Administration s’appuyant sur
l’article 43 CGI qui vise toutes les recettes perçues par le propriétaire et par mesure
de garde, soumet à l’impôt les dépôts de garantie dès leur versement au propriétaire.
L’imposition ayant ainsi été opérée dès le départ, le propriétaire sera fondé en fin de
bail à retrancher les sommes remboursées au locataire de son revenu foncier de
l’année du remboursement où, à défaut, à demander un dégrèvement ou une
restitution de l’impôt initialement perçu sur ces sommes. Si les sommes déposées
sont conservées par le propriétaire en compensation des loyers non payés à leur
terme par le locataire, cela n’a aucune incidence sur la détermination du revenu
foncier puisque ces sommes ont déjà été imposées. Lorsque les dépôts de garantie
sont utilisés par le propriétaire pour se couvrir des frais de remise en état des locaux
après le départ du locataire, ces frais sont déductibles du revenu foncier pour leur
montant réel.

B°/ Les charges déductibles


Les charges à déduire sont celles qui sont effectivement payées et supportées par le
propriétaire. Elles doivent en outre se rapporter à l’immeuble dont le revenu est
imposable. Une fois ces conditions générales réunies, certaines charges font l’objet
d’une évaluation forfaitaire, alors que d’autres sont déterminées pour leur
montant réel (Art.68 CGI).

- L’évaluation forfaitaire couvre les dépenses d’entretien et de réparation, les


frais de gestion (autres que les frais de gérance et de concierge), l’assurance et
l’amortissement de l’immeuble. Cette évaluation forfaitaire est fixée globalement à
30% du revenu brut de l’immeuble considéré.
- Les autres charges déductibles pour la détermination du revenu net
comprennent :
 les frais de gérance et de rémunération des gardiens et concierges
effectivement supportés par le propriétaire. Il est à noter que les frais de
gérance correspondent normalement aux honoraires payés à un tiers
administrateur de biens, gérant d’un immeuble ;

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 les intérêts des dettes contractées pour l’acquisition, la construction,


la conservation ou la réparation de l’immeuble ;
 la contribution foncière des propriétés bâties et non bâties (impôt
local).

C°/ Le report déficitaire


Si la détermination du revenu net fait apparaître un déficit, celui-ci peut être
reporté sur le revenu foncier des années suivantes jusqu’à la troisième année
inclusivement.
Lorsque le contribuable possède plusieurs immeubles, la détermination du revenu
net ou du déficit est effectuée pour chaque immeuble isolément. Ensuite, on fait la
somme algébrique des résultats de tous les immeubles. C’est ce résultat global
foncier qui est imposable lorsqu’il est bénéficiaire ou reportable sur les années
suivantes lorsqu’il est déficitaire (Art.68 CGI). La même règle est applicable lorsque
le contribuable a des immeubles propres ou qu’il est par ailleurs associé dans une
société civile immobilière ou d’une société immobilière de copropriété.

III. Etablissement de l’impôt

L’impôt est établi au nom des bénéficiaires des revenus fonciers. Les sociétés
civiles immobilières ayant pour objet la gestion d’un patrimoine immobilier sont
réputées ne pas avoir de personnalité fiscale en matière d’imposition sur le revenu.
Ce sont les associés qui sont personnellement imposables chacun, pour la part nette
des revenus fonciers correspondant à ses droits dans la société.
Les gérants des sociétés civiles immobilières sont tenus de déclarer chaque année,
les éléments de détermination du revenu net de chacun de leurs immeubles, le
nombre possédé par chaque associé ainsi que la part du revenu net ou du déficit lui
revenant.
Les associés sont eux aussi personnellement tenus de déclarer leur part de revenu
net dans les mêmes conditions que les autres contribuables.

IV. La société civile immobilière (SCI)

Les sociétés civiles immobilières ont une activité purement civile. Elles ne doivent
pas s’adonner même accessoirement à des activités réputées commerciales au plan
du droit commercial ou du droit fiscal. Elles ne doivent pas notamment procéder à
des locations en meublé ou à des activités de «marchands de biens» ou de
«lotisseurs», auquel cas leurs revenus relèveraient des BIC. Pratiquement, les
sociétés dont il s’agit sont celles qui ont pour objet exclusif la gestion de leur
patrimoine immobilier et l’activité unique consiste en la location de locaux
d’habitation non meublés ou de bureaux, d’immeubles à usage industriel ou
commercial non équipés dont elles sont propriétaires. Ces sociétés doivent être
des sociétés de personnes, mais peu importe qu’elles soient constituées sous
forme de société civile ou de société commerciale de personnes (société en nom
collectif, notamment).

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Cours de fiscalité des entreprises

Les revenus de ces sociétés civiles immobilières relèvent de la catégorie des


revenus fonciers et les résultats nets imposables sont déterminés suivant les
règles prévues pour ces revenus, sauf lorsqu’elles s’adonnent à la location en
meublé, auquel cas, elles sont soumises à l’IS. Ces résultats nets, ainsi que leur
répartition entre les associés doivent être déclarés avant le 1 er mai, au plus tard le 30
avril de chaque année, par la société à l’Administration fiscale. La SCI étant
fiscalement transparente, la taxation des bénéfices nets de la société au nom des
associés suit le régime fiscal auquel l’associé est personnellement soumis :

▪ Si l’associé est une personne physique, les bénéfices correspondant à ses


parts dans la société sont taxés comme revenus fonciers. Il doit donc les inclure
dans sa déclaration de revenus fonciers (sans opérer aucune déduction puisque ces
bénéfices sont déjà des bénéfices nets fonciers).
▪ Si l’associé est une entreprise, qu’elle soit individuelle ou sociétaire, sa quote-
part des bénéfices de la société immobilière lui revenant entre dans ses résultats
d’exploitation et sont taxés comme tels.
Exemple
Soit une société civile immobilière qui se borne à louer nus les immeubles dont elle
est propriétaire et qui a pour associés : M. Diallo (30% des parts) ; M. Cissé (10%) ;
la société anonyme ″x″ (40% des parts) ; M. Seck qui est commerçant (20% des
parts). Le revenu net foncier de la société s’élève pour l’année à 5 000 000 F réparti
entre les associés :
▪ Diallo : 30% de 5 000 000=1 500 000
▪ Cissé : 10% de 5 000 000= 500 000
▪ Société anonyme ″X″ : 40% de 5 000 000=2 000 000
▪ Seck : 20% de 5 000 000=1 000 000
▪ Diallo est aussi propriétaire d’un immeuble dont le revenu brut pour la même année
est de 2 000 000 et les charges déductibles de 2 250 000 soit un déficit de 250 000.
Son revenu foncier net imposable est de : 1 500 000-250 000=1 250 000
▪ Cissé ne dispose pas d’autre revenu foncier que celui lui provenant de la SCI. Il
sera imposé sur les 500 000 à titre de revenu foncier.
▪ La SA ″X″ inclura les 2 000 000 lui revenant de la SCI dans ses résultats
d’exploitation soumis à l’IS.
▪ Seck a inscrit les parts détenues dans la SCI à l’actif du bilan de son entreprise
commerciale. Les 1 000 000 lui revenant de cette société seront compris dans les
résultats de son entreprise et soumis à l’IR à titre de BIC.

V. Les sociétés immobilières de copropriété

Elles sont également dénommées sociétés immobilières d’attribution. En principe,


ces sociétés ont pour unique objet la construction ou l’acquisition d’immeubles en
vue de leur division par fractions destinées à être attribuées aux associés en
propriété ou en jouissance ; mais ; en fait ; elles peuvent aussi se charger de la
gestion des immeubles ainsi divisés en les louant pour le compte des membres de la
société auxquels les immeubles reviennent. Ces sociétés immobilières de
copropriété peuvent se constituer sous forme de sociétés de personnes ou de
sociétés de capitaux. Mais, ces sociétés n’ont, quelle que soit leur forme juridique,

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aucune personnalité fiscale, ni au plan de la détermination de leur résultat


imposable, ni au plan de la taxation de ce résultat et tout se passe comme si les
associés étaient directement propriétaires des immeubles ou portions d’immeubles
leur revenant au titre des parts détenues dans la société.
En conséquence, l’imposition des revenus des immeubles construits, acquis ou
gérés par les sociétés susvisées est établie en tenant compte du seul régime fiscal
auquel chaque associé est personnellement assujetti.
● Si l’associé est une personne physique, le revenu afférent aux parts qu’il
détient est imposable à son nom à l’impôt sur le revenu suivant les règles
prévues pour les revenus fonciers. Ainsi, si l’immeuble qui lui est attribué est
donné en location par la société, il pourra soustraire des loyers les charges
déductibles correspondantes prévues en matière de revenus fonciers.
Au cas où l’associé se réserve la jouissance de l’immeuble qui lui revient en
l’occupant à titre de logement personnel, le revenu en nature correspondant est
exonéré d’impôt.
En cas de cession par l’associé de ses parts dans la société immobilière de
copropriété, la cession est censée fiscalement porter sur l’immeuble revenant à
l’associé et la plus-value éventuellement réalisée échappe à l’impôt sur le revenu
si, bien entendu, cette cession à un caractère occasionnel et non spéculatif.
● Si l’associé est une société passible de l’I.S. ou une entreprise industrielle,
commerciale, artisanale ou agricole, le revenu tiré de la location de l’immeuble
représentant les parts sociales qu’il détient doit être compris dans ses résultats
sociaux ou professionnels imposables.
Si l’immeuble est utilisé personnellement par l’associé pour l’exercice de son
activité professionnelle, aucune somme n’est à ajouter de ce chef aux résultats de
l’entreprise.

Dans les deux cas (immeuble donné en location ou utilisé pour l’activité
professionnelle), l’associé-entreprise peut déduire, pour la détermination de ses
résultats professionnels imposables :
 la part lui incombant dans les charges engagées par la société de
copropriété, afférente à l’immeuble lui revenant au titre des parts détenues ;
 l’amortissement de l’immeuble correspondant aux parts détenues dans la
société de copropriété. Cet amortissement, qui doit être pratiqué dans les propres
écritures de l’entreprise membre, est calculé sur la base du prix de revient qu’ont
comporté pour elle lesdites parts et en fonction de la durée d’utilisation normale de
l’immeuble.
Comme les parts (ou titres) ne sont pas comptablement amortissables et que
l’immeuble correspondant ne figure pas à l’actif de l’entreprise membre (mais à celui
de la société de copropriété, qui en reste juridiquement propriétaire), cet
« amortissement » à le caractère d’un amortissement dérogatoire à inscrire au
crédit du compte 151 par le débit du compte 851.
(Précisons que cet amortissement est indépendant d’une éventuelle provision pour
dépréciation des parts ou titres).
En cas de cession des titres ou parts de la société de copropriété par
l’entreprise membre, le résultat de la cession est déterminé par rapport à la
valeur nette des titres ou parts, après imputation des amortissements ci-dessus
visés, et est traité comme tout résultat de cession d’élément d’actif immobilisé

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d’une entreprise : déductible s’il s’agit d’une moins-value, imposable s’il s’agit
d’une plus-value (sous réserve de l’exonération prévue en cas d’engagement de
réemploi de la plus-value).

VI. Déclaration du revenu foncier

- Chaque contribuable (personne physique) propriétaire d’un immeuble donné en


location doit déclarer chaque année tous les éléments permettant de déterminer le
revenu net de celui-ci sur un formulaire général fourni par l’Administration fiscale et
qui tient lieu de déclaration générale des revenus, au plus tard le 30 avril de
l’année d’imposition lorsque le montant brut annuel des revenus fonciers excède
trois (03) millions de francs (Article 70 CGI).
- Les gérants des sociétés civiles immobilières sont tenus de fournir avant le 1er
mai (au plus le 30 avril) de chaque année les éléments de détermination du
revenu net de l’année précédente de chacun de leurs immeubles, le nombre de
parts possédées par chaque associé ainsi que la part du revenu net ou du
déficit lui revenant (Article 71 et 72 CGI).
- Les associés qui sont des personnes physiques sont eux-mêmes
personnellement tenus dans les mêmes conditions et délais d’inclure dans leur
déclaration de revenus fonciers leur part de revenu provenant de la société
civile immobilière dont ils sont membres (Article 73 CGI)
- S’agissant des sociétés immobilières de copropriété, elles doivent déclarer en
détail les revenus bruts de chacun des immeubles qu’elles possèdent, les charges
afférentes à chaque immeuble et les noms des associés auxquels sont attribués les
immeubles.

NB : La loi 2012-31 du 31 décembre 2012 portant CGI, a consacré l’imposition des
SCI à l’IS par option (art.4-al.III-1)

VII°/ Un régime particulier : la Contribution Globale Foncière


(loi 2012-31 du 31 décembre 2012)
A°/ Définition

Il est établi un régime de fiscalité dénommé contribution globale foncière


(article 74 du CGI), perçue au profit de l’Etat et des Collectivités locales et
représentative des impôts et taxes ci-après :
- Impôt sur les revenus fonciers ;
- Impôt du minimum fiscal ;
- Contribution foncière des propriétés bâties ;
- Contribution foncière des propriétés non bâties ;
- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

B°/ Champ d’application : personnes imposables

Sont assujetties à la contribution globale foncière (CGF), les personnes


physiques titulaires de revenus fonciers dont le montant brut n’excède pas trois
(3) millions de francs.

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La CGF ne s’applique pas aux personnes morales. Le revenu annuel prévu pour
l’application de la CGF est déterminé en tenant compte de l’ensemble des sommes
provenant de la location de tous les immeubles dont est propriétaire la personne, y
compris ceux bénéficiant d’une exonération fiscale quelconque.

Si au cours d’une année, le seuil de 3 millions est dépassé, le revenu net foncier est
déterminé comme précédemment (voir II).

Les différentes retenues à la source et autres précomptes d’impôts et de taxes


opérés sur les loyers des assujettis à la CGF, constituent des recettes définitivement
acquises au Trésor public.

L’option dont peuvent bénéficier les assujettis à la CGF pour être soumis au régime
du réel afférent au revenu foncier, est exercée sur une période de trois ans et doit
être déclarée avant le 30 avril de l’année d’imposition.

L’option est irrévocable durant cette période, tant que le contribuable ne dépasse pas
le seuil des 3 millions. Le changement de régime court à partir du 1 janvier de er

l’année de l’option et porte sur tous les impôts visés à l’article 74.

C°/ Tarif de la contribution globale foncière

L’impôt de la CGF est liquidé par application d’un taux sur le revenu brut annuel qui
correspond à la catégorie du contribuable, selon le tarif suivant :

1ère catégorie : de 1 à 1 800 000 : 8%


2 catégorie : de 1 800 001 à 2 100 000 : 10%
ème

3 catégorie : de 2 100 001 à 2 400 000 : 12%


ème

4 catégorie : de 2 400 001 à 3 000 000 : 14%


ème

En aucun cas, le montant de la CGF ne peut être inférieur à 50 000 francs.


D°/ Déclaration et recouvrement

Les contribuables relevant de la CGF doivent déclarer leurs revenus, avant le 1 er

février de chaque année, à défaut d’être taxés d’office. L’impôt correspondant est
acquitté à la caisse du comptable public du service du Trésor public.

La CGF est établie et recouvrée par voie de rôle. Toutefois, les contribuables sont
tenus de calculer et de reverser spontanément auprès du comptable public du
service du Trésor le montant de l’impôt dû, avant le 30avril de chaque année.

Remarques :

Lorsque les renseignements sont inexacts ou qu’une inexactitude est constatée dans
la déclaration, il est procédé à la détermination de l’impôt réellement dû selon la
procédure contradictoire.

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Si le contribuable bénéficie encore des conditions d’être soumis au régime de la


CGF, l’impôt est calculé selon le tarif ci-dessus, avec application de la sanction
prévue en la matière.

Pour les contribuables de la CGF qui ne perçoivent plus de revenus en cours


d’année, le montant de l’impôt à retenir est calculé sur la base des revenus bruts
encaissés au jour où ils cessent de percevoir des revenus

LE REGIME D’IMPOSITION DES BENEFICES DES


PERSONNES PHYSIQUES

Les bénéfices des personnes physiques sont de trois catégories :


- Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)
- Bénéfices Non Commerciaux (BNC)
- Bénéfices Agricoles (B.A)
Les BIC et les BA connaissent deux régimes d’imposition celui du bénéfice réel et
celui de la Contribution Globale Unique (CGU), tandis que les BNC sont imposables
uniquement suivant le régime du bénéfice réel.

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L’objet du présent chapitre est de déterminer le bénéfice net imposable suivant le


régime du réel.

I/ Bénéfices Industriels et Commerciaux ( BIC )


Sont considérés comme bénéfices pour l’application de l’Impôt sur le Revenu (IR),
les bénéfices réalisés par les personnes physiques et provenant de l’exercice d’une
profession commerciale, industrielle ou artisanale.
Par personnes physiques, il faut entendre non seulement les exploitants individuels
mais encore les membres des sociétés de personnes et assimilées, des sociétés de
fait, des sociétés en participation, des GIE et des sociétés unipersonnelles n’ayant
pas opté pour l’imposition à l’Impôt sur les Sociétés (IS).

A/ Le champ d’application
Sont soumises à l’IR au titre des BIC les personnes physiques qui ne remplissent
pas les conditions pour être admises au régime de la CGU. Il s’agit de contribuables
dont le chiffre d’affaires annuel excède 50.000.000 francs lorsqu’ils effectuent des
opérations de livraisons de biens ou de prestations de services.
Sont également concernées par l’IR sur les BIC, les personnes qui, bien que
remplissant les conditions ci-dessus citées, optent pour l’imposition suivant le régime
du réel.
Les revenus imposables sont, contrairement en matière d’IS, les bénéfices de source
sénégalaise comme de source étrangère sous réserve toutefois des conventions
internationales.
B/ Détermination du bénéfice net
Le BIC net imposable des contribuables assujettis au titre du régime du réel normal
ou du réel simplifié, est déterminé comme en matière d’Impôt sur les Sociétés.

1°/ Régime du bénéfice réel normal

a) Personnes imposables
Sont obligatoirement soumis au régime du bénéfice réel normal :
- les personnes physiques qui effectuent des livraisons de biens ou des
prestations de services, lorsque leur chiffre d’affaires annuel (CA), toutes
taxes comprises, excède cent (100) millions de francs (CA TTC > 100
millions);
- les marchands de biens, les lotisseurs et les personnes physiques
réalisant des opérations de vente, de location d’immeubles ou de gestion
immobilière ;

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- les personnes dont le CA s’abaisse en dessous de cette limite (CA TTC < ou =
à 100 millions), ne sont soumises au régime du réel simplifié, ou le cas
échéant à la CGU (CA < ou = à 50 millions) que lorsque cette baisse est
constatée sur trois (3) exercices consécutifs.
Pour les entreprises qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année,
cette limite du CA est ajustée au prorata du temps d’exploitation.
b) Option pour le régime du réel normal
Les personnes qui remplissent les conditions pour être imposées sous le régime du
réel simplifié peuvent opter, avant le 30 avril de chaque année, pour le régime réel
normal qui prend effet à compter du 1 janvier de l’année au cours de laquelle elle est
er

exercée. L’option est révocable après les trois exercices comptables qui suivent sa
date d’effet.
2) Régime du bénéfice réel simplifié
a) personnes imposables
Le régime du bénéfice réel simplifié s’applique aux personnes physiques qui
effectuent des livraisons de biens ou des opérations de prestations de services
lorsque leur chiffre d’affaires annuel, toutes taxes comprises, est compris entre
50 et 100 millions de francs (CA TTC > à 50 millions et < ou = à 100 millions).
Les contribuables dont le CA s’abaisse en dessous des limites ci-dessus (CA TTC <
ou = à 50 millions), ne sont soumis à la CGU, sauf option pour le régime simplifié
d’imposition, que lorsque le CA est resté inférieur à ces limites pendant 3 exercices
consécutifs. Ces limites sont ajustées au prorata du temps d’exploitation pour les
contribuables qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année.
b) Option pour le régime réel simplifié
Les contribuables relevant de la CGU peuvent opter, au plus tard le 30 avril de
chaque année, pour le régime du réel simplifié et doivent le notifier au Chef du
service des impôts compétent. L’option n’est révocable qu’après trois ans et
prend effet à compter du 1 janvier de l’année au cours de laquelle elle est
er

exercée.
3) Détermination des résultats selon les deux régimes
Le résultat imposable des contribuables soumis au régime du bénéfice réel normal
ou simplifié (bénéfice ou déficit) est évalué de manière précise à partir d’une
comptabilité complète qui obéit aux mêmes règles qu’en matière d’IS c'est-à-dire
conforme au plan SYSCOA.
Les contribuables concernés sont ainsi tenus de joindre à leur déclaration de
bénéfice imposable ou de déficit (qui doit être déposée au plus tard le 30 avril de
chaque année), les états financiers qui sont composés du bilan, du compte de
résultat, du TAFIRE, des états annexés et d’un état supplémentaire (article 31 du
CGI).
C/ Règles particulières par rapport à l’IS
1/ Produits accessoires : revenus fonciers

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L’exploitant individuel propriétaire d’immeubles loués peut à son gré inscrire ses
immeubles à l’actif du bilan de son entreprise ou au contraire les conserver dans son
patrimoine privé.
Les loyers perçus sont, dans le cadre de la première option, compris dans les BIC,
tandis que le deuxième choix implique une déclaration à part des revenus fonciers.
2/ Frais et charges
a/ Rémunérations de l’exploitant, de son conjoint et de ses enfants
L’exploitant étant propriétaire de l’entreprise, il est rémunéré par le bénéfice qu’il
réalise et non par un salaire. Ainsi toute somme que l’exploitant s’attribue quelle que
soit par ailleurs l’appellation qu’il lui en donne (salaire, honoraire, traitement, etc)
sera considérée comme une partie du bénéfice et ne pourra donc pas être
considérée comme une charge déductible. Il en est de même des dépenses
exposées dans leur intérêt personnel.
Par contre les rémunérations versées au conjoint de l’exploitant et à ses enfants
sont considérées comme des charges d’exploitation déductibles, à condition
qu’elles correspondent à un travail effectif, qu’elles ne soient pas exagérées et
qu’elles fassent l’objet de cotisations sociales et fiscales auxquelles les autres
salaires sont soumis.
b/ Rémunérations des associés
Les rémunérations versées à l’associé unique ou aux associés d’une société de
personnes, d’un GIE, d’une société unipersonnelle ayant opté pour l’imposition à l’IR
sont traitées comme celles des exploitants individuels et doivent dans tous cas être
comprises dans le bénéfice imposable.
c/ Les impôts et taxes
Les impôts et taxes qui sont à la charge personnelle de l’exploitant et non de son
entreprise ne sont pas déductibles. Par contre, seront déductibles les impôts à la
charge de l’entreprise à l’exception de l’impôt sur le revenu, de sorte que le
dégrèvement ultérieur de ces impôts entraîne leur assimilation comme recettes de
l’exercice au cours duquel l’entreprise en est avisée.
d/ Intérêts du capital
Les intérêts servis aux apports en capital des associés d’une société de personnes,
d’un GIE ou d’une société unipersonnelle soumis à l’IR ne sont en aucun cas
déductibles du bénéfice imposable.

II/ Bénéfice de l’exploitation agricole


A/Champ d’application
Aux termes des dispositions de l’article 153 du CGI « sont considérés comme
bénéfices de l’exploitation agricole, pour l’application de l’impôt sur le revenu, ceux

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réalisés par les agriculteurs, les planteurs, les éleveurs et les pêcheurs ainsi que
ceux provenant des exploitations forestières. »
Professions agricoles : ce sont celles qui ont objet de cultiver, de récolter, élever
en vue de la vente, les produits végétaux et animaux.
Exploitations forestières : elles ont pour objet la plantation, l’exploitation des arbres
et forêts.
Exemptions : conformément aux dispositions de l’article 154 du CGI, les cultivateurs
sont exemptés de l’impôt sur le revenu pour la vente et la manipulation des récoltes
et foins provenant des terrains qui leur appartiennent ou qu’ils exploitent eux-mêmes
et pour le bétail qu’ils y élèvent.

B/ Détermination du bénéfice net


La détermination du bénéfice net agricole s’effectue selon les mêmes règles qu’en
matière de BIC.

III/ Bénéfices des professions non commerciales

Le domaine d’application des BNC est très large. En plus des bénéficiaires relevant
de cette catégorie, il comprend tous les revenus qui ne peuvent être rattachés dans
les autres cédules.
A/ Bénéfices relevant de la catégorie BNC

La cédule BNC comprend :


- Les bénéfices des professions libérales ;
- Les bénéfices des charges et offices dont les titulaires n’ont pas la
qualité de commerçant ;
- Les marges réalisées occasionnellement, par des personnes physiques
sur des transactions immobilières à titre spéculatif ; la taxe de plus-value
supportée à l’occasion, est déduite de l’impôt sur le revenu sans pouvoir
donner lieu à un crédit reportable ou remboursable ;
- Les revenus non caractérisés qui ne peuvent être classés dans les
autres catégories.

1/ Bénéfices des professions libérales


Les titulaires de ces bénéfices exercent à titre indépendant des activités à caractère
intellectuel marqué (activités scientifiques, littéraires, juridiques, artistiques…). Ces
professions sont souvent réglementées dans le cadre d’un ordre.

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On trouve dans cette catégorie les bénéfices des médecins, dentistes, vétérinaires,
sages-femmes, avocats, conseils juridiques, experts comptables, ingénieurs
conseils, architectes, géomètres, professeurs libres, artistes…
2/ Bénéfices des titulaires des charges et offices
Les charges et offices sont des fonctions publiques dont le titulaire est nommé par le
Ministre de la Justice au Sénégal.
Il s’agit ici des titulaires de charges et offices qui n’ont pas la qualité de commerçant.
On a par exemple les Notaires, les Huissiers, les Commissaires priseurs.
3/ Revenus divers relevant des BNC
Ce sont toutes les catégories de revenus qu’on ne peut pas classer dans une autre
cédule. Ce sont notamment :
- les produits des opérations de bourse effectuées à titre habituel ou
spéculatif (ceux des spéculateurs qui à titre privé achètent et revendent en
tirant profit des différences de cours) ;
- les produits des droits d’auteurs (écrivains ou compositeurs) ;
- les produits perçus par les inventeurs (brevets, marques, formules)
- les revenus professionnels des sportifs
- Les revenus professionnels des manucures, pédicures, masseurs,
cartomanciennes.
- les plus-values de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux.

L’article 156 du CGI exclut des bénéfices imposables les lots de la Loterie
Nationale Sénégalaise (LONASE) et des autres loteries autorisées.

B/ Bénéfice imposable
Le bénéfice net imposable est constitué par l’excédent des recettes totales sur les
dépenses nécessitées par l’exercice de la profession (article 157 du CGI).
1- Les recettes à prendre en considération
Les recettes professionnelles qu’il faut prendre en compte s’entendent en principe
de toutes les sommes effectivement encaissées au cours de l’année d’imposition,
quel que soit le mode de règlement, même si les prestations ont été effectuées au
cours d’années antérieures, à l’exclusion des créances acquises mais non
encore recouvrées, pour lesquelles :
- Par dérogation à la première phrase du 1. de l’article 157 ci-dessus indiquée,
le bénéfice à retenir pour les bases de l’impôt peut, sur demande des
contribuables soumis à la déclaration contrôlée, être constituée par
l’excédent des créances acquises sur les dépenses ci-dessous engagées
au cours de l’année d’imposition.

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- L’option doit ainsi être exercée avant le 1 février de l’année au cours de er

laquelle l’impôt sur le revenu est établi et s’applique tant qu’elle n’a pas été
dénoncée dans les mêmes conditions.

2- Les dépenses à prendre en considération


Les dépenses déductibles comprennent notamment :
- le loyer des locaux professionnels ;
- les amortissements effectués selon les règles de droit commun ;
- les dons versées dans les conditions et limites fixées en matière
d’IS, dans la limite de 5%0 (cinq pour mille) ou 0,5% des recettes
brutes ;
- les impôts professionnels du contribuable mis en recouvrement au
cours de l’exercice, à l’exclusion de l’impôt sur le revenu lui-même
et les impôts et taxes retenus à la source dus par l’employé ;
- les charges de personnel.
C/ Les modalités d’imposition
Les contribuables qui perçoivent des bénéfices non commerciaux ou des revenus
assimilés sont obligatoirement soumis, pour la détermination du bénéfice imposable,
au régime de la déclaration contrôlée qui correspond à un mode de détermination
du bénéfice selon le régime du réel.
Il faut noter que la méthode d’évaluation forfaitaire des BNC ou évaluation
administrative a été supprimée par la loi 97-19 du 12 décembre 1997.
D/ Obligations déclaratives
Les contribuables soumis au BNC sont tenus d’adresser à l’agent chargé de
l’assiette de l’impôt, au plus tard le 30 avril de chaque année :
- le montant de leurs recettes brutes ;
- le détail de leurs dépenses professionnelles ;
- le bilan et le compte de résultat ;
- le service régulier assuré moyennant rémunération, pour le
compte des d’entreprises ou de collectivités publiques ou
privées ;
- le nombre et la qualité de leurs employés ou collaborateurs
attitrés ou non et le total des salaires et autres rémunérations
qu’ils leur versent ;
- le montant et la puissance de leurs voitures automobiles à
usage professionnel ou privé ;
- le montant de leurs loyers professionnels ou privés ;
- le numéro d’article et le montant de la cotisation de patente.

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LE RÉGIME D’IMPOSITION DES TRAITEMENTS, SALAIRES,


PENSIONS ET RENTES VIAGÈRES

I/ Champ d’application
Sont imposables à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, les traitements
publics et privés, soldes, indemnités et primes de toute nature, émoluments, salaires
et avantages en argent ou en nature.
Sont également imposables à l’IR, les pensions et rentes viagères. Toutefois, il est
fait application d’un abattement égal à 40% des pensions et rentes viagères, sans
être inférieur à 1.800.000 francs.
Les traitements et salaires imposables sont ceux perçus par :
- une personne physique domiciliée au Sénégal et exerçant une activité
dans ce même pays
- une personne physique domiciliée au Sénégal et exerçant une activité
hors du territoire sénégalais et ceci quel que soit le domicile fiscal de
l’employeur
- une personne physique domiciliée hors du Sénégal exerçant une
activité au Sénégal et ayant un employeur domicilié ou établi au Sénégal.
- Les agents de l’Etat de nationalité sénégalaise en fonction à l’étranger.
NB : Dans ce sens, les rémunérations allouées aux associés-gérants des SARL, aux
associés-gérants commanditaires des sociétés en commandite simple sont
assimilées à des traitements et salaires.
Sauf arrêté contraire du ministre chargé des finances suite au nouveau CGI du
31/12/2012, les avantages en nature considérés comme des éléments de
rémunérations sont estimés comme suit conformément aux dispositions de l’Arrêté
ministériel n° 2888/MEF/DGID/LEG1 du 06/05/2003 :

Avantages Valeur mensuel à inclure dans le


revenu brut
Logement par pièce d’habitation 30.000
principale dans Dakar
Logement par pièce d’habitation 18.000
principale dans les chefs-lieux de régions
autres que Dakar
Logement dans le reste du Sénégal 12.000

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Gardien, jardinier 20.000


Cuisinier- maître d’hôtel 30.000
Autres gens de maisons 25.000
Eau 10.000
Electricité (par pièce d’habitation 10.000
principale )
Nourriture Valeur réelle
Téléphone 30.000
Véhicule de fonction avec puissance 20.000
fiscale inférieure à 11 CV
Véhicule de fonction avec puissance 60.000
fiscale supérieure à 11 CV

NB : les retenues opérées par l’employeur en contrepartie d’avantages en nature


sont déduites de l’évaluation forfaitaire ci-dessus. La base imposable est obtenue en
ajoutant cette différence au salaire brut.
Toute indemnité en argent représentative d’avantages en nature doit être
intégralement comprise dans la base d’imposition, la présente évaluation ne pouvant
être retenue en ce cas.
II/ Base imposable
Le revenu net salarial imposable est obtenu après déduction :
1/ d’un abattement spécial de 10% applicable uniquement aux agents de l’Etat en
poste dans les représentations diplomatiques et consulaires et dans les services qui
leur sont rattachés.
Toutefois, si lesdits représentations et services sont situés dans les pays hors Zone
CFA, l’abattement spécial est porté à 20%. Cet abattement est appliqué pour les
agents susvisés avant la déduction prévue en 2/ ;
2/ d’un abattement forfaitaire de 30% représentatif des cotisations versées à titre
obligatoire pour la constitution d’une retraite et des frais inhérents à la fonction ou
à l’emploi, sans que ce montant ne puisse dépasser 900 000 francs ;
En ce qui concerne les pensions et rentes viagères, l’abattement de 30% susvisé
n’est pas opéré ;
3/ des indemnités kilométriques alloués à des salariés qui utilisent leur propre
véhicule pour les besoins du service dans les limites fixées par l’Arrêté n°
2887/MEF/DGID/LEG1 du 06/05/2003, sauf nouvelles dispositions contraires.
Ces limites sont les suivantes :
- 50.000 francs par mois pour les salariés autres que les représentants
commerciaux effectuant au moins 500 km par semaine

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- 100.000 francs pour les représentants commerciaux effectuant au


moins 500 km par semaine
III/ Les rémunérations affranchies de l’impôt sur les revenus
Il s’agit :
1/ des appointements des agents diplomatiques et consulaires de nationalité
étrangère pour l’exercice de leur fonction, dans la mesure où les pays qu’ils
représentent accordent des avantages analogues aux agents diplomatiques du
Sénégal ;
2/ des allocations familiales, allocations d’assistance à la famille, majorations de
soldes, indemnités ou pensions calculées conformément à la législation en vigueur
en considération de la situation ou des charges familiales ;
3/ des allocations et les indemnités spéciales destinées à assurer le remboursement
de frais réels inhérents à l’emploi ou à la fonction effectivement utilisés
conformément à leur objet, sous réserve de justifications comptables (frais réels de
déplacements ou de mission) ;
4/ l’indemnité forfaitaire de transport allouée aux travailleurs et dont le montant
mensuel admis en franchise d’impôt est actuellement de 13 500 F ;
5/ la prime de panier attribuée aux travailleurs qui, pour des besoins de service, sont
obligés de prendre leurs repas sur place ;
6/ les indemnités de départ volontaire qui sont désormais exonérées d’impôt quand
elles sont versées dans le cadre d’un programme de restructuration d’entreprises ou
d’un plan social (loi 99-83 du 03 septembre 1999 ;
7/ des indemnités et primes spéciales destinées à assurer le remboursement de frais
forfaitaires dans les limites suivantes, sauf dispositions contraires:
- 800.000 francs pour les dirigeants des entreprises réalisant un chiffre
d’affaires supérieur ou égal à 2.500.000.000 francs,
- 400.000 francs pour les dirigeants des entreprises ayant un chiffre
d’affaires inférieur à 2.500.000.000 francs
8/ les indemnités de licenciement, les indemnités légales de départ à la retraite et les
indemnités de décès déterminées conformément à la législation du travail ; il faut
noter que les indemnités de licenciement ont le caractère de dommages et intérêts
qui ne sont pas imposables, mais lorsque l’entreprise accorde des montants plus
élevés que ceux qui sont fixés par les dispositions légales et règlementaires, le
surplus est considéré comme supplément de salaire soumis alors à l’ITS ;
9/ les pensions servies par la République française en vertu de la loi du 31/03/1919 à
l’exclusion de la partie des pensions mixtes visée à l’article 50 de la dite loi qui
correspond à la durée des services ;
10/ les pensions servies par la République française en vertu de la loi du 24/06/1919
aux victimes civiles de la guerre ou à leurs ayants droit ;
11/ les pensions de même nature que celles visées au 9 ème et 10ème ci-dessus, qui
sont servies aux autres victimes de la guerre à l’exclusion des pensions mixtes

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12/ les rentes viagères et indemnités temporaires attribuées aux victimes d’accidents
du travail ;
13) les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu
d’une condamnation prononcée judiciairement, pour la réparation d’un préjudice
corporel ayant entraîné pour la victime, une incapacité permanente totale l’obligeant
à avoir recours à une tierce personne, pour effectuer les actes ordinaires de la vie ;
14 la retraite du combattant ;
15/ les indemnités versées à la suite d’un départ négocié consécutif à un plan social
ou à une restructuration de l’entreprise considérée dans les limites déterminées
conformément à la législation du travail ;
16/ - les abondements ou versements complémentaires effectués à l’occasion de
l’émission ou l’achat de parts de fonds commun de placement d’entreprise à la
condition que ledit fonds soit établi au Sénégal et dans la limite des montants
admis en déduction de 10% du salaire du bénéficiaire ; en cas de cumul avec le
paiement de primes ou cotisations ci-dessous, le total des montants versés ne
peut excéder 10% du revenu brut salarial de l’employé ;
- les primes d’assurance versées à des compagnies agréées et établies au
Sénégal ou à la caisse de retraite par répartition avec épargne de l’UEMOA
(CRRAE-UEMOA) en vue de couvrir :
. les indemnités légales de fin de carrière, de décès ou de départ à la
retraite acquises au cours de l’exercice, pour toutefois des primes d’assurances
dues pour couvrir les droits acquis antérieurement et déductibles par fractions de
20%, à compter du 1 janvier 2013 ; er

. les cotisations relatives aux pensions de retraite complémentaires


sous forme de rentes ou de capital ;
.
les cotisations relatives à l’assurance-maladie ou à l’assurance-
décès versées ;
NB : Les abondements sont des sommes versées par une entreprise en complément
des versements volontaires effectués par un salarié dans le cadre d’un plan
d’épargne d’entreprise. Ils constituent en fait un supplément de rémunération
imposable mais exonéré sous les conditions ci-dessus, accordé aux salariés par
l’entreprise pour leur permettre, en sus de leurs versements volontaires, de
constituer un portefeuille de valeurs mobilières
17/ les plus-values réalisées sur les cessions de titres, dans le cadre de la gestion
d’un fonds commun de placement ou toute autre forme de placement collectif agréée
par le ministre chargé des finance.

DETERMINATION DU REVENU NET GLOBAL


SOUMIS AU BAREME PROGRESSIF

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I/ Les charges déductibles du revenu brut global

Le barême progressif qui permet de déterminer le montant brut de l’impôt sur le


revenu s’applique sur revenu net global. Le revenu net global est égal a la
différence entre le revenu brut global et les charges. Par revenu brut global, il
convient d’entendre la somme des revenus nets catégoriels (revenus fonciers,
bénéfices, traitements et salaires, revenus des capitaux mobiliers, etc.).
Les charges susceptibles d’être admises en déduction pour le calcul du droit
progressif et qui n’entrent pas en compte pour l’évaluation des revenus nets
catégoriels, sont au nombre de sept. Il s’agit des :
- pensions et arrérages de rente payés à titre obligatoire et gratuit ;
- déductions des déficits en cas de cession ou cessation d’entreprise ;
- versements volontaires pour la constitution de la retraite ;
- versements des primes d’assurance vie ;
- versements faits au profit d’œuvres ou d’organismes d’intérêt
général ;
- les intérêts des emprunts à la charge du contribuable ; 
- les versements effectifs à titre de Zakat.

Pour être admises en déduction les charges ci-dessus énumérées doivent remplir les
conditions générales suivantes et les conditions particulières à chacune d’entre elles.

I.1/ les conditions générales de déductibilité des charges

1) Leur déduction doit être autorisée par la loi. Cela signifie qu’elles
doivent faire partie des charges limitativement énumérées ci-dessus ;
2) Elles ne doivent pas avoir été déduites à un stade précédent, c’est à
dire au moment de la détermination du revenu net catégoriel ;
3) Elles doivent être suffisamment justifiées et correspondre à une charge
effective ;
4) Elles doivent avoir été réellement payées au cours de l’année
précédant celle de l’imposition.

I.2/ les conditions propres à chacune des charges

a/ pensions et arrérages de rentes


Les pensions et arrérages de rentes doivent être payés par le contribuable à titre
obligatoire et gratuit. Le caractère obligatoire résulte soit d’une décision de justice,
soit d’une obligation légale (pensions alimentaires versées aux parents en ligne
directe, entre alliés en ligne directe), soit d’un engagement écrit formel.
Le montant de la déduction autorisée est limité à 5% du revenu brut global (somme
des revenus nets catégoriels) sans dépasser 300.000 francs cfa.
Toutefois, le contribuable peut, dans les deux cas suivants déduire sans limitation la
rente ou la pension qu’il a versée :

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- s’il est tenu au versement de ces pensions et arrérages en vertu d'une


décision de justice ;
- s’il est en mesure de prouver que les sommes versées dépassent
300.000 francs.

b/ déduction des déficits en cas de cession ou de cessation


Les déficits affectant l’exercice de liquidation en cas de cession ou de cessation,
compte tenu s’il y a lieu des pertes des trois années précédentes qui n’auraient pu
être imputées sur le revenu catégoriel, sont déductibles du revenu global.

c/ versements volontaires pour la constitution de retraite


Ces versements sont déductibles dans la limite de 10% du montant total des
traitements, salaires, indemnités, émoluments et avantages en nature.

d/ versements des primes d’assurance vie


Quelle que soit la nature juridique des contrats donnant lieu aux versements des
primes, les primes d’assurance sur la vie sont déductibles du revenu brut
global dans la limite de 5% ce revenu sans toutefois pouvoir dépasser 200.000
francs augmentés de 20.000 francs par enfant à la charge du contribuable.

e/ versements faits au profit d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général


Les versements faits au profit de ces organismes, associations, fondations, waqf
à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social ou familial reconnu d’utilité
publique par arrêté du ministre chargé des finances, sont déductibles du revenu brut
global dans la limite de 0,5% du montant de ce même revenu (avant déduction des
présentes charges).

f/ les intérêts des emprunts à la charge du contribuable


Les intérêts grevant les emprunts des contribuables en vu de l’acquisition, la
conservation ou la réparation de leur habitation principale située au Sénégal
sont déductibles du revenu brut global, sous réserve de la production du tableau
d’amortissement du prêt certifie par l’organisme prêteur.
g/ les versements effectués à titre de Zakat
Les versements effectifs à titre de Zakat à un organisme agréé par l’Etat, selon des
limites fixées par décision du ministre chargé des finances.
II/ Le barême progressif (voir ci-dessus)
III/ La réduction d’impôt pour charge de famille (voir ci-dessus)
Le nombre de parts à prendre en considération pour le calcul de la réduction
d’impôt pour charge de famille est fixé comme suit :

Situation de famille Nombre de parts


Célibataire, divorcé ou veuf sans enfant en 1
charge

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Marié sans enfant en charge 1,5


Célibataire ou divorcé ayant un enfant en 1,5
charge
Marié ou veuf ayant un enfant en charge 2
Célibataire ou divorcé ayant deux enfants en 2
charge
Marié ou veuf ayant deux enfants en charge 2,5
Célibataire ou divorcé ayant trois enfants en 2,5
charge
Marié ou veuf ayant trois enfants en charge 3
Célibataire ou divorcé ayant quatre enfants en 3
charge

Ainsi de suite en augmentant d’une demi-part par enfant à la charge du contribuable.


Chaque enfant à charge donne droit, de façon égale, à une demi-part au profit de
chacun des parents disposant de revenus.
Dans la mesure où un seul conjoint dispose de revus imposables, il lui est attribué
une demi-part supplémentaire ; le total des parts ne pouvant dépasser (05) cinq.
L’enfant majeur infirme donne toutefois droit à une part.
Sont considérés comme enfants à la charge du contribuable, à la condition de n’avoir
pas de revenus distincts de ceux qui servent de base à l’imposition de ce dernier:
- les enfants mineurs ou infirmes ou âgés de moins de 25 ans lorsqu’ils
poursuivent leurs études ;
- les enfants orphelins ou abandonnés recueillis ou dont la puissance
paternelle lui est déléguée, conformément aux dispositions des articles 279,
280, 289 et 292 du code de la famille.
NB : Les personnes qui, quelque soit leur nationalité, ne résident pas au
Sénégal mais y disposent de revenus imposables, ne peuvent au plus
bénéficier que d’une part et demie (1,5 part).

EXERCICES

Exercice I – Revenus fonciers

Monsieur Mamadou Mbaye possède un immeuble à usage mixte (habitation et


professionnel), sis au Point E, comprenant un magasin au rez-de-chaussée et 4
appartements de même consistance et standing.

L’immeuble a été géré en 2012 de la manière qui suit :

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- Appartement n° 1, loué à M. Mbengue toute l’année, pour un montant de


700 000 F HT/mois ;
- Appartement n° 2 meublé, loué à Mme Bourgeois qui l’a occupé de mars à la
fin de l’année, à 1 000 000 F HT/mois ;
- Appartement n° 3, loué à Mlle Sall à 500 000 F HT/mois depuis avril 2006 ;
- Appartement n° 4, loué à M. Ndiaye à 600 000 F HT/mois. Le sieur Ndiaye
devait 3 mois d’arriérés de loyer sur l’année 2006, qu’il a réglé entre juin et
décembre ;
- M. Mbaye a mis le magasin à la disposition de son neveu, Lamine Samb qui y
a installé un commerce de vêtements féminins ; en contrepartie celui-ci verse
à son oncle 5% des bénéfices réalisés ;
- Sur le toit de l’immeuble, la SONATEL Mobiles a installé une antenne-relai
moyennant une somme mensuelle de 300 000 F TTC.

Dans les contrats de bail, il est stipulé que les locataires acquitteront la taxe
d’enlèvement des ordures ménagères, les droits d’enregistrement et ceux de timbre.

Au cours de l’année, l’immeuble a généré les charges suivantes :


- travaux annuels de rafraîchissement de la peinture : 5 500 000 F ;
- commission de l’agence "2M Immo", à qui a été confiée la gérance de
l’immeuble, à partir du 1er mars 2007 : 5% des loyers perçus ;
- implantation d’un parterre de fleurs dans la cour de l’immeuble : 1 000 000 F ;
- installation d’un système électronique de sécurité au rez-de-chaussée :
2 000 000 F ;
- travaux de réparation dans l’immeuble occupé par Mlle Sall : 1 500 000 F ;
- achat d’un groupe électrogène destiné à alimenter l’immeuble en cas de
coupure d’électricité : 5 000 000 F ;
- remplacement des climatiseurs par des splits dans l’appartement meublé :
1 000 000 F.

Travail à faire : Déterminer :


1) le montant du revenu brut foncier de M. Mbaye ;
2) le revenu net foncier ;
3) le montant de réduction d’impôt pour charge de famille, M. MBAYE étant
marié et père de (03) trois enfants de 12, 15 et 25 ans, ce dernier handicapé.

Exercice II – Revenus fonciers


Cas pratique n° 1
Monsieur Lamine Mbengue est associé dans plusieurs sociétés civiles immobilières.
Il vous sollicite pour connaître le montant de son revenu net foncier et de son
impôt sur le revenu foncier en 2012, imposable en 2013 et le montant de son IR.
Il met à votre disposition les informations suivantes :
- bénéfice distribué par la SCI Immo-Sén dont M. Mbengue possède 25% du
capital : 25 000 000 F ;
- bénéfice réalisé par la SCI Arc-en-ciel dans laquelle M. Mbengue est associé
à hauteur de 33% : 8 000 000 F. Les associés ont décidé de distribuer 50% de
ce bénéfice ;

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- déficit accusé par la SCI Le Baol, détenue à 51% par M. Mbengue  :


10 000 000 F ;
- déficit cumulé sur les 5 dernières années par la SCI Le Cap-vert, appartenant
à M. Mbengue : 12 000 000 F, dont 5 000 000 F, au titre de l’exercice 2008,
3 000 000 F en 2009, 2 000 000 F en 2010, 1 000 000 en 2011 et 1 000 000
en 2012.

Cas pratique n° 2

M. Martin Gaye est propriétaire d’un immeuble comprenant 4 appartements. Il a mis


en location 3 d’entre eux le 1 er janvier 2012 à 500 000 F/mois chacun ; le 4e n’ayant
pas trouvé preneur jusqu’au 30 juillet, il y a installé sa grand-mère.

Il vous sollicite pour le calcul de son impôt sur les revenus fonciers et vous
transmet les informations ci-après :
- dépôt de caution des locataires : 4 500 000 F ;
- salaire du gardien du parking situé en bas de l’immeuble : 400 000 F/mois ;
- taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 2012 : 565 200 ;
- acompte de 50% versé à la Perception municipale sur la CFPB de 2012 :
750 000 F ;
- commission de l’intermédiaire ayant démarché un des locataires : 500 000 F ;
- travaux de réfection de l’appartement occupé par la grand-mère : 950 000 F.

IMPÔT SUR LE REVENU


EXERCICES
Exercice III – Traitements, salaires, pensions et rentes viagères

Monsieur Guèye est le Chef du département d’audit interne de la Sahélienne de


commerce général (SCG) société de droit sénégalais, filiale de la société de droit
français France de distribution (FDD) dont le siège est à Paris. Dans le cadre de son
activité professionnelle, il répartit équitablement son temps de travail entre le
Sénégal, la France et la sous-région.
La rémunération fixe mensuelle de M. Guèye se présente comme suit :
- solde de base : 2 500 000 F ;
- prime de responsabilité : 1 500 000 F ;
- allocation de transport : 900 000 F ;
- indemnité kilométrique : 150 000 F ;
- indemnité compensatrice de charges de voyages à l’étranger : 800 000 F ;
- remboursement de frais de représentation : 700 000 F.
La SCG a également mis à sa disposition une villa qu’elle loue à 600 000 F par mois
auprès de "Sen’immo", comprenant 5 chambres, 1 salon, 2 salles de bains, 1 cuisine,
1 garage et 1 cour intérieure. Le salaire de la femme de ménage (20 000 F par mois)
est à la charge de "Sen’immo", conformément au contrat de location.
Contre une retenue mensuelle de 20 000 F par mois sur son salaire, M. Guèye voit
ses factures d’eau et d’électricité intégralement supportées par la SCG qui lui verse,
par contre tous les mois 100 000 F pour ses dépenses de téléphone.

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Cours de fiscalité des entreprises

M. Guèye bénéficie, enfin, à temps plein d’un véhicule de marque Toyota, modèle
Prado, conduit par un des chauffeurs de l’entreprise, Moussa Faye, dont le salaire
mensuel est de 30 000 F.
En 2008, M. Guèye a reçu une indemnité de départ de 6 000 000 F de l’entreprise
"Joloff Négoce", où il officiait jusqu’en 2011 comme contrôleur de gestion avant que
son poste ne fût supprimé.

TAF : Calculer :

1°/ le montant du revenu brut des traitements et salaires de M. Guèye ;


2°/ le montant du revenu net ;
3°/ le montant de l’impôt sur le revenu de M. GUEYE, ce dernier étant marié et père
de (04) quatre enfants qui fréquentent le cycle primaire.

IMPÔT SUR LE REVENU


EXERCICES

Exercice IV – Bénéfices non commerciaux

La société civile professionnelle de notaires Gaye & Mané comprend 2 associés :


Me Ismaëla Gaye, propriétaire de 60% des parts et Malick Mané, propriétaire des
40% restants.

En 2013, la SCP vous présente l’extrait de balance suivant, relatif à l’exercice 2012.

N° Libellé Masse- Masse-


compte débit crédit
131000 Part dans le bénéfice de la SCI 0 5 500 000
Dunya
139000 Part dans le déficit de la SCI Clarté 6 750 000 0
419100 Avances sur honoraires 29 400 000 37650 000
419500 Dépôts de garantie reçus des clients 98 000 000 77 000 000
462100 Compte courant Me Gaye 23 600 000 25 000 000
462200 Compte courant Me Sarr 17 700 000 15 000 000
622200 Loyer du cabinet 14 400 000 0
625400 Assurance responsabilité 3 000 000 0
professionnelle des notaires
625810 Assurance décès des notaires 1 800 000 0
625820 Assurance insolvabilité clients 2 500 000 0
627110 Abonnement journaux d’annonces 450 000 0
légales
627120 Avis de décès 75 000 0
627600 Cadeaux de fin d’année à la 865 000 0
clientèle

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Cours de fiscalité des entreprises

627700 Participation de M. et Mme Mané au 3 600 000 0


Congrès mondial des notaires à
Mexico
627810 Cartes de visite 60 000 0
627820 Frais d’habillement des notaires 4 000 000 0
627830 Parrainage gala de lutte 1 000 000 0
635110 Débours 115 000 000 0
635110 Cotisation à la Chambre des 1 500 000 0
notaires
635120 Cotisation au Rotary club 1 500 000 0
638300 Repas d’affaires 1 030 000 0
641200 Patentes 1 300 000 0
641800 Retenue à la source sur salaires * 19 432 000 0
648000 Divers frais administratifs 1 025 000 0
658200 Etrennes au personnel de la DGID 2 500 000 0
658300 Soutien aux cérémonies familiales 275 000 0
des employés
658400 Frigo-bar de la salle d’attente 220 000 0
661000 Rémunération du personnel ** 67 100 000 0
663800 Cadeaux de fin d’année au 1 300 000 0
personnel
664000 Cotisations sociales 11 225 000 0
674500 Frais bancaires 2 650 000 0
681310 Amortissement du mobilier de 3 700 000 0
bureau
681320 Amortissement du matériel de 2 000 000 0
transport
697100 Provisions pour créances douteuses 1 900 000 0
706000 Travaux et services vendus 34 200 000 254 718
900
707800 Remboursements de frais 0 86 340 000
771000 Intérêts des prêts au personnel 0 800 000
772000 Dividendes SOBOA 0 4 500 000
776000 Gains de change 0 330 000
816000 Valeurs comptables des cessions 3 500 000 0
d’immobilisations financières
822000 Cession de la Peugeot 307 0 1 000 000
826000 Cession d’actions SONATEL 0 7 000 000

* Y compris les retenues sur les salaires de Mes Gaye et Mané, d’un montant de
11 900 000F.
** Y compris les salaires versés par la SCP à Mes Gaye et Mané, d’un montant de
48 000 000 F.

TAF 
Déterminer le montant de l’impôt sur les revenus dû par Me Ismaël Gaye et Malick
Mané dont la situation de famille respective est marié sans enfant, épouse ménagère

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Cours de fiscalité des entreprises

et marié et père de deux enfants inscrits en case des tout-petits, épouse ingénieur
« télécom » à la Sonatel.

Exercice V – Bénéfices industriels et commerciaux


Monsieur Lansana Coly exploite une entreprise individuelle dans le domaine des
BTP, dénommée "SEN’BAT".
Son comptable lui a communiqué un bénéfice de 5 000 000 F au titre de l’année
2012. Il souhaite procéder à sa déclaration d’impôt sur le revenu. Il hésite sur le
traitement fiscal des charges ci-après.
1- Frais de pèlerinage à la Mecque de 2 ouvriers tirés au sort : 2 000 000 F ;
2- Achat d’un stylo en or, au titre des frais généraux : 150 000 F ;
3- Achat de moustiquaires imprégnés destinés au Programme national de lutte
contre le paludisme : 50 000 F ;
4- Insertion publicitaire dans la revue "Infos Route" : 35 000 F ;
5- Abonnement annuel aux magasines suivants :
- "Réussir" : 24 000 F ;
- "Thiof" : 20 000 F ;
- "Icone" : 24 000 F ;
- "Performance" : 25 000 F ;
- "Lisa" : 18 000 F.
6- Don de 300 000 F à l’association sénégalaise de lutte contre le cancer ;
7- Subvention de 500 000 F à la mutuelle des employés de "Sen’Bat" ;
8- Versement d’un million de francs à l’Union nationale des aveugles du
Sénégal ;
9- Don de 650 000 F à l’Association sénégalaise d’assistance aux lépreux ;
10-Construction d’une villa à la cité Hacienda que M. Coly a ensuite offerte à son
marabout ; coût des travaux : 16 500 000 ; valeur estimée de la villa :
35 000 000 F ;
11-Masse salariale : 25 000 000 F, dont 400 000 F par mois au profit de Mlle
Marième Coly, fille de Lansana âgée de 20 ans et occupant le poste de
conseillère en stratégie.
12-Loyer des locaux abritant le siège de l’entreprise sur la route de Rufisque  :
12 000 000 F;
13-Loyer de l’appartement de fonction de M. Coly : 3 600 000 F ;
14-Subvention des repas des ouvriers : 1 500 000 F ;
15-Cadeaux de fin d’année à la clientèle : 3 000 000 F ;
16-Commission versée à un fonctionnaire du ministère chargé des infrastructures
pour l’octroi d’un marché : 15 000 000 F ;
17-Impôts et taxes de 2012 :
- Patente : 900 000 F ;
- TVA déductible : 2 635 000 F ;
- CFPNB sur un terrain de M. Coly sur la VDN, inscrit à l’actif du bilan de
"Sen’Bat" : 400 000 F ;
- Taxe annuelle sur les véhicules de l’entreprise : 1 050 000 F.
18-Pénalités de 2 500 000 F infligée par la Direction des Travaux publics après la
constatation de malfaçons sur un ouvrage livré ;
19-Intérêts de retard facturés par le fournisseur SOCOCIM : 125 000 F.

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Cours de fiscalité des entreprises

M. Coly vous informe en outre que le chiffre d’affaires de 2012 comprend le produit
d’un marché de 15 000 000 F réalisé en Gambie.

Calculez le montant de l’impôt sur le revenu (BIC) de M. Coly qui marié à une
épouse salariée professeur de Maths de lycée et père de (03) étudiants âgés de
respectivement de 21, 23 et 24 ans et demi.

IMPÔT SUR LE REVENU


EXERCICES
Exercice VI – BIC – Amortissements et provisions
M. Saliou Thiam exploite une entreprise individuelle spécialisée dans la vente d’outils
pour l’agriculture. L’entreprise, implantée sur la route de Rufisque, emploie 13
personnes et a réalisé en 2012, un chiffre d’affaires de 46 224 200 FHT. L’exercice
comptable coïncide avec l’année civile et le bénéfice comptable provisoire s’élève à
2 053 100 F.
M. Thiam vous consulte afin que vous l’aidiez à déterminer le résultat imposable de
l’exercice 2012.
Il vous précise que :
a) En qualité d’exploitant individuel, il a prélevé 1 600 000 F au cours de
l’exercice. Sur le conseil de son comptable, il porte les prélèvements ainsi
effectués au débit du compte "Rémunération du travail de l’exploitant".
b) L’entreprise a obtenu un dégrèvement de patente en 2012 pour un montant de
379 000 F. Ne sachant quel sort réserver à ce dégrèvement, l’entreprise n’a
passé aucune écriture en comptabilité.
c) Le chauffeur de l’entreprise a reçu une contravention au cours d’une livraison
de marchandises à un client. M. Thiam a pris en charge cette contravention
d’un montant de 375 000 F, qu’il a par ailleurs porté en charge.
d) L’entreprise a acheté le 1 er juillet 2012 une machine neuve à 20 000 000 F
pour ses ateliers, machine dont la durée de vie est estimée à 5 ans.
L’entreprise a décidé d’inscrire ce bien au bilan. Il sera amorti dégressivement
au plan fiscal, mais l’entreprise préfère retenir en comptabilité l’amortissement
linéaire à titre d’amortissement technique. Ne sachant que faire exactement,
le comptable n’a enregistré que la seule opération d’acquisition, attendant vos
conseils pour d’autres écritures.
e) L’entreprise a acheté un véhicule de tourisme, inscrit à l’actif du bilan depuis
la date d’achat le 11 mars 2010. La valeur d’achat du véhicule est de
10 050 000 F. La durée de vie est estimée à 5 ans. Ce véhicule a été acheté
d’occasion à une entreprise qui l’avait acheté elle-même à l’état neuf en
janvier 2008. L’amortissement de 2010 a été comptabilisé.
f) Parmi les provisions comptabilisées, on relève :
- Une provision pour dépréciation des comptes "Clients" de 47 370 000 F.
Cette provision a été évaluée forfaitairement à 1,2% du chiffre d’affaires.
Ce pourcentage correspond à celui communiqué par le syndicat
professionnel de l’entreprise. Historiquement, ce pourcentage peut être
considéré comme convenable.
- Une provision pour dépréciation généralisée du matériel évaluée à
25 700 000. M. Thiam estime que l’amortissement n’est pas suffisant pour

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Cours de fiscalité des entreprises

refléter la dépréciation subie par les équipements. Il a donc décidé de


constituer une provision.
- Une provision pour dépréciation d’un terrain qui a été déclaré non
constructible dans le courant de l’année 2008, pour un montant de
4 700 000 F.
TAF :
Déterminez le montant de l’impôt sur le revenu de M. Thiam marié et père de (03)
trois enfants mineurs avec son épouse ménagère.

IMPÔT SUR LE REVENU


EXERCICES
Exercice VII – Calcul de l’impôt sur le revenu
Monsieur Lamine Samb, commerçant au marché Sandaga, est soumis au régime
d’imposition au réel. Sa déclaration de l’exercice clos en 2012 fait ressortir un
bénéfice net de 25 800 000 F.
Son épouse, Fatou Sarr est caissière à Ecobank. Elle a perçu au cours de la même
année un revenu brut annuel de 3 600 000 F sur lequel elle a subi une retenue à la
source au titre de l’impôt sur le revenu de 896 000 F.
M. Samb a 4 enfants :
- Nafi née le 02-06-81, infirme de son état, étudiante à Dakar ;
- Malick, né le 09-11-85, apprenti menuisier à Kaolack ;
- Galass, né le 25-03-87, étudiant à Paris ;
- Marième, née le 31-07-90, élève à Dakar.

Au cours de l’année 2012, M. Samb a versé :


- 500 000 F au titre de l’assurance-vie (police n° 0546 ASS du 02-01-07)
- 321 000 F au titre des intérêts des emprunts. Ces intérêts sont liés à un prêt
contracté après de la SGBS le 06-06-2006 pour les travaux de son habitation
principale à Dakar.
M. Samb vous signale que son épouse est propriétaire d’un immeuble situé Ouagou
Niayes mis en location depuis 2000. La SENELEC qui occupe cet immeuble verse
régulièrement les loyers dont le montant mensuel est de 250 000 F. Mme Samb a
acquitté la Contribution foncière des propriétés bâties pour un montant de 260 000 F.
Elle a payé 300 000 F au titre des frais d’entretien et de réparation de l’immeuble
loué.
M. Samb précise enfin qu’il a opté pour la déclaration séparée des revenus et vous
demande de lui indiquer à partir des renseignements fournis le montant de l’impôt
sur le revenu qu’ils restent devoir, son épouse et lui..

Travail à faire
Déterminer le montant de l’impôt sur le revenu dû par M.et Mme Samb au titre de
l’année 2012.

Exercice VIII – Calcul de l’impôt sur le revenu

Le sieur Massamba Loum demeurant à la villa n° 3780 à Sacré-Cœur III occupe au


sein de la société NESTLE SENEGAL les fonctions de représentant commercial.

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Cours de fiscalité des entreprises

Dans le cadre de ses fonctions, il se rend toutes les semaines à Mbour, Thiès et
Saint-Louis. Son entreprise a souscrit pour lui un abonnement téléphonique à la
SONATEL.
M. Loum est par ailleurs propriétaire d’un immeuble, sis à la Médina. Il dispense
également un cours de Marketing à l’IFACE.
En vue d’établir sa déclaration d’impôt sur le revenu, il vous communique les
renseignements ci-après découlant de sa situation en 2012.
1- Salaire annuel perçu
Salaire indiciaire : 8 000 000 ;
Indemnité de déplacement: 800 000 ;
Prime d’habillement : 400 000 ;
Allocation familiale : 500 000 ;
Abondements : 600 000 ;
Indemnité kilométrique : 1 200 000 ;
Indemnité de logement : 1 500 000.
2- Situation de la villa sise à la Médina
- Loyer mensuel : 800 000 FHT + TOM : 28 800. M. Loum a perçu en 2012,
onze mois de loyers afférents à cette année et trois mois de loyers qui
auraient dû être encaissés en 2011.
- Frais de gérance : 8% du loyer HT encaissé.
- Rémunération du gardien : 600 000 F.
- Assurance de la villa : 300 000 F.
M. Loum a effectué les dépenses suivantes au cours de l’exercice 2008 :
- - paiement de la CFPB et de la TOM de l’année 2008 concernant la villa pour
des montants respectifs de 480 000 et 345 000 F ;
- reprise de la peinture de la façade de l’immeuble loué : 750 000 F ;
- agrandissement du salon : 1 500 000 ;
- paiement des intérêts de 2 000 000 F ayant grevé le prêt qui a servi à financer
l’acquisition de l’immeuble loué.
3- Formations dispensées
Rémunérations perçues : 3 000 000 F avec retenue à la source de 5%.
TAF :
Déterminer l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année 2012 par M. Loum ; sachant
qu’il est marié et père de 7 enfants mineurs.

M. Loum vous indique qu’il a, au cours de l’année 2012, acquitté également les
dépenses suivantes :
- frais de scolarité de ses enfants : 2 500 000.
- versement d’une pension de 1 000 000 F à son ex épouse. Cette somme a
été fixée par le juge à l’issue du procès de divorce.
- versement de prime d’assurance-vie : 2 400 000 F.

2° Cas pratique
Monsieur Lamine Samb, commerçant au marché Sandaga, est soumis au régime
d’imposition au réel. Sa déclaration de l’exercice clos en 2012 fait ressortir un
bénéfice net de 25 800 000 F.

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Son épouse, Fatou Sarr est caissière à Ecobank. Elle a perçu au cours de la même
année un revenu brut annuel de 3 600 000 F sur lequel elle a subi une retenue à la
source au titre de l’impôt sur le revenu de 896 000 F.
M. Samb a 4 enfants :
- Nafi née le 02-06-81, infirme de son état, étudiante à Dakar ;
- Malick, né le 09-11-85, apprenti menuisier à Kaolack ;
-Galass, né le 25-03-87, étudiant à Paris ;
- Marième, née le 31-07-90, élève à Dakar.

Au cours de l’année 2012, M. Samb a versé :


- 500 000 F au titre de l’assurance-vie (police n° 0546 ASS du 02-01-09)
- 321 000 F au titre des intérêts des emprunts. Ces intérêts sont liés à un prêt
contracté après de la SGBS le 06-06-2009 pour les travaux de son habitation
principale à Dakar.
M. Samb vous signale que son épouse est propriétaire d’un immeuble situé Ouagou
Niayes mis en location depuis 2000. La SENELEC qui occupe cet immeuble verse
régulièrement les loyers dont le montant mensuel est de 250 000 F. Mme Samb a
acquitté la Contribution foncière des propriétés bâties pour un montant de 260 000 F.
Elle a payé 300 000 F au titre des frais d’entretien et de réparation de l’immeuble
loué.
M. Samb précise enfin qu’il a opté pour la déclaration séparée des revenus et vous
demande de lui indiquer à partir des renseignements fournis le montant de l’impôt
sur le revenu qu’ils restent devoir, son épouse et lui.

Travail à faire
Déterminer le montant de l’impôt sur le revenu dû par M. et Mme Samb au titre de
l’année 2012.

Annexe
Barême progressif (voir supra.) 

IMPOT SUR LES SOCIETES

Il est établi un impôt annuel sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétés et
autres personnes morales visées à l’article 4 du CGI. Cet impôt est désigné sous le
nom d’impôt sur les sociétés. Les principales caractéristiques de cet impôt sont les
suivantes :
 l’impôt est dû par certaines personnes morales, particulièrement les SA et
les SARL ;

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 l’impôt frappe le bénéfice net annuel, c’est-à-dire la différence entre d’une


part les produits d’exploitation, les produits financiers et les plus-
values, et d’autre part les charges et pertes encourues pendant l’exercice
considéré ;
 le taux de l’impôt est proportionnel et est fixé actuellement à 30% du
bénéfice imposable;
 le bénéfice imposable doit faire l’objet d’une déclaration sur un imprimé
spécial fourni par l’administration fiscale. Cette déclaration doit intervenir
au plus tard à la fin du mois d’avril de l’année d’imposition (c’est-à-dire
l’année qui suit celle de la réalisation des revenus) ;
 l’impôt doit être payé spontanément par le contribuable par voie
d’acomptes provisionnels versés le 15 février pour le premier acompte et
au plus tard le 30 avril de chaque année pour le deuxième, et le règlement
du solde se fait le 15 juin (article 154 du CGI), au plus tard.

Section 1 : Le champ d’application


I / Les personnes morales assujetties

La loi fiscale fait une distinction de base entre les sociétés de capitaux et les
sociétés de personnes. Les sociétés de capitaux sont des sociétés dans
lesquelles les apports effectués se substituent à la personnalité des associés.
Ces derniers ne sont responsables des dettes de la société que dans la limite de
leurs apports. Dans les sociétés de personnes par contre, la personnalité des
associés est prépondérante. L’intangibilité du capital des sociétés de
personnes ne revêt pas un caractère aussi absolu que pour les sociétés de
capitaux. Les associés sont ainsi indéfiniment responsables des dettes de la
société.
Cette distinction entre société de capitaux et société de personnes reste le critère
objectif qui détermine le régime fiscal applicable. Dans le principe, les premières
relèvent de l’impôt sur les sociétés alors que les secondes verront leurs associés
supporter l’impôt sur le revenu, chacun sur sa part des bénéfices.

Toutefois, la loi fiscale va au-delà de ce critère d’appréciation pour retenir dans le


champ d’application de l’impôt sur les sociétés, des personnes morales qui ne sont
pas constituées sous forme de société de capitaux. A ce titre, certaines personnes
morales sont obligatoirement assujetties à l’IS alors que d’autres le sont
volontairement.

1 – Les personnes morales obligatoirement assujetties

a- Les personnes morales assujetties en raison de leur forme juridique


Il s’agit :

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 des sociétés de capitaux en particulier des SA et SARL ;


 des sociétés nationales.
NB : Les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée relèvent du régime de l’IS
lorsque l’associé unique est une personne morale. Dans le cas contraire, elles
relèvent, sauf option, du régime de l’IR.

b- Les personnes morales assujetties en raison de leur activité


Il s’agit en particulier des sociétés ci-après :
 les sociétés civiles quelque soit leur forme, quand elles se livrent à des
opérations de nature industrielle, commerciale, agricole, artisanale,
forestière et minière. Toutefois, les sociétés civiles se livrant à des
opérations de nature agricole ou artisanale peuvent opter pour leur
imposition selon le régime des sociétés de personnes ;
 les sociétés coopératives de consommation lorsqu’elles possèdent des
établissements, boutiques ou magasins pour la livraison de marchandises ;
 les sociétés coopératives et unions de coopératives d’industriels, de
commerçants ou d’artisans ;
 les sociétés coopératives de production ;
 les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des collectivités
locales à la condition qu’ils jouissent de l’autonomie financière et se livrent
à une activité à caractère industriel ou commercial, ou à des opérations à
caractère lucratif ;
 les sociétés d’assurance et de réassurance y compris celles à forme
mutuelle ;
 les sociétés d’investissement à capital fixe prévues par la loi uniforme
2007-15 du 19 février 2007 ainsi que les sociétés d’investissement à
capital variable ;
 les personnes morales domiciliées à l’étranger lorsqu’elles sont
bénéficiaires de revenus fonciers au Sénégal ou de plus-values provenant
de la cession d’immeubles sis au Sénégal ou de droits y relatifs ou
réalisent des plus-values à la suite de cessions de valeurs mobilières ou
de droits sociaux détenus dans des entreprises de droit sénégalais ;
 toutes autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif.

2 – Les personnes morales assujetties volontaires


La loi fiscale offre à certaines sociétés de personnes la possibilité d’opter pour leur
imposition suivant le régime de l’impôt sur les sociétés. Il s’agit :
 des sociétés de fait ;
 des groupements d’intérêt économique ;
 des sociétés en nom collectif ;

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 des sociétés en participation ;


 des sociétés en commandite simple ;
 des sociétés civiles professionnelles et sociétés civiles immobilières (loi
2012-31 du 31 décembre 2012 portant CGI).
NB
 l’option pour le régime d’imposition des sociétés est définitive et
irrévocable ;
 l’option est notifiée à l’Administration avant la fin du quatrième mois (au
plus tard le 30 avril) de l’exercice au titre duquel la personne morale
souhaite être soumise pour la première fois à l’impôt sur les sociétés. Il en
est de même en cas de transformation d’une société de capitaux en une
des formes de sociétés ou de groupements ci-dessus ou en cas de réunion
de toutes les parts d’une société à responsabilité limitée entre les mains
d’une personne physique ;
 lorsque la société en commandite simple n’opte pas pour le régime
d’imposition des sociétés, la part des bénéfices correspondant aux droits
des commanditaires est imposée à l’impôt sur les sociétés. Les
commandités paient l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux.
- Les commanditaires sont les bailleurs de fonds qui n’ont pas la qualité de
commerçant, sont exclus de la gestion et ne sont tenus des dettes sociales
que dans la limite de leurs apports.
- Les commandités, membres de la société, sont des gérants ayant la qualité
de commerçant et répondent des dettes sociales indéfiniment et
solidairement.
II / Territorialité

a- Le principe
L’article 3 du CGI précise que, sous réserve des dispositions des conventions
internationales relatives aux doubles impositions, l’impôt sur les sociétés est dû en
raison des bénéfices réalisés au Sénégal. En application de cette disposition, il
convient de retenir que seuls sont passibles de l’impôt sur les sociétés, les bénéfices
réalisés par une société sénégalaise dans des entreprises exploitées au Sénégal,
quelle que soit leur nationalité. Il en résulte que les bénéfices réalisés par une
société sénégalaise dans des entreprises exploitées à l’étranger ne sont pas soumis
à l’impôt sur les sociétés au Sénégal.

A l’inverse, une société étrangère est imposable à l’impôt sur les sociétés au
Sénégal à raison des bénéfices tirés des entreprises qu’elle y exploite. En
conséquence, les sociétés imposables au Sénégal ne peuvent faire état des pertes
réalisées par les entreprises qu’elles exploitent à l’étranger.

b- Dérogation au principe de territorialité

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Des conventions fiscales internationales viennent souvent préciser le lieu


d’imposition de certains bénéfices ou revenus. Ces conventions ont pour objet entre
autres, d’éviter la double imposition de ressortissants d’un pays. C’est ainsi que
l’imposition d’un revenu qui relève normalement du Sénégal, compte tenu des règles
de territorialité, peut être dévolue à un autre pays conformément aux dispositions de
la convention fiscale liant ce pays au Sénégal.

III / Les personnes morales exemptées de l’impôt


Aux termes de l’article 5 du Code général des impôts, les sociétés et organismes
suivants ne sont pas dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés :
 les groupements d’achat de consommation qui se bornent à réunir les
commandes de leurs adhérents et à distribuer, dans leurs magasins, les
produits et marchandises qui font l’objet de ces commandes ;
 les caisses de crédit agricole mutuelles ;
 les organismes coopératifs agricoles et leurs unions visés par la loi portant
statut général des coopératives ;
 les sociétés d’assurance et de réassurance mutuelles agricoles
fonctionnant conformément à leur objet ;
 les sociétés de secours mutuel ;
 les sociétés de développement et d’encadrement rural à condition que
leurs ressources soient constituées à 80% au moins de subventions
publiques ;
 les associations et organismes sans but lucratif ;
 les établissements publics à caractère administratif ou professionnel ;
 les sociétés coopératives d’habitat qui procèdent, sans but lucratif, au
lotissement et à la construction de logements au profit exclusif de leurs
membres.

Section 2 : La détermination de la base imposable

I / Bénéfice imposable et bénéfice comptable


Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après le résultat d’ensemble
des opérations de toute nature effectuées par les sociétés et personnes morales, y
compris les cessions d’éléments d’actif, soit en fin d’exploitation, soit en cours
d’exploitation.

Il convient de retenir à ce titre que le bénéfice imposable est le bénéfice tel qu’il est
fourni par la comptabilité, rectifié par un certain nombre de traitements extra
comptables, pour tenir compte des dispositions fiscales.

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Le résultat fiscal est ainsi obtenu en procédant à des réintégrations et des


déductions. Les réintégrations consistent essentiellement à ajouter au résultat
comptable, des charges qui ont été comptabilisées, mais qui ne sont pas déductibles
au regard des dispositions fiscales. Les déductions portent sur des sommes
comprises dans le résultat comptable et qui ne sont pas imposables en raison de
dispositions fiscales spécifiques.

II / Modalités pratiques de fixation du bénéfice imposable


L’impôt est établi chaque année sur les bénéfices réalisés pendant l’année
précédente. Les sociétés et les autres personnes morales assujetties à l’impôt sur
les sociétés sont tenues de déclarer le montant de leurs bénéfices imposables ou de
leur déficit de l’année précédente au plus tard le 30 avril de chaque année.

Les sociétés et autres personnes morales exerçant leurs activités à la fois au


Sénégal et à l’étranger doivent déclarer, dans les mêmes délais, le montant de leur
bénéfice total réalisé au Sénégal et à l’étranger. A la demande de l’administration,
ces sociétés sont tenues de fournir les copies des déclarations souscrites dans le ou
les Etats où elles exercent des activités, ainsi que les copies des pièces annexées à
ces déclarations.

Lorsque les entreprises considérées ne tiennent pas une comptabilité permettant de


distinguer exactement le bénéfice ou le déficit réalisé au Sénégal et à l’étranger
(comptabilité analytique), elles pourront procéder, pour la détermination du bénéfice
imposable au Sénégal, à la répartition de leur résultat global au prorata des chiffres
d’affaires réalisés dans chaque Etat.

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CHAPITRE II : LA DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE

Comme précisé dans le chapitre précédent, le résultat qui sert de base au calcul de
l’impôt est la différence entre les produits bruts imposables et les charges
déductibles. Cette différence se traduit par un bénéfice fiscal, si elle est positive.
Dans le cas contraire, elle constitue un déficit fiscal.

Section 1 : Les produits bruts imposables

I / Les produits d’exploitation

A / Les ventes de biens ou services


Pour l’appréciation des produits, le prix de vente s’entend généralement du prix
facturé, net de taxes collectées. Les entreprises doivent à ce titre, comptabiliser leurs
ventes hors taxes.

1– Les règles de rattachement des créances


En application des dispositions de l’article 6 du CGI, l’impôt est établi sur le bénéfice
réalisé au titre de l’année soumise à imposition. En conséquence, pour la
détermination du résultat fiscal d’un exercice, seuls sont pris en compte les produits
qui correspondent aux opérations ayant donné naissance, au cours de la période
d’imposition, à des créances acquises, c’est-à-dire des créances certaines dans leur
principe et déterminées dans leur montant, sans considération de la date
d’encaissement des sommes considérées.

Les produits correspondant à des créances sur la clientèle ou des versements reçus
à l’avance en paiement du prix sont rattachés à l’exercice au cours duquel intervient :
 la livraison des biens, pour les ventes ou opérations assimilées ;
 l’achèvement des travaux, pour les fournitures de services.

Il convient de noter qu’en ce qui concerne les fournitures de services, des exceptions
sont prévues pour les prestations continues, les prestations discontinues à
échéances successives et les travaux d’entreprise donnant lieu à réception.
 Les prestations continues : elles reçoivent une exécution qui se prolonge
dans le temps sur plusieurs exercices. Il s’agit par exemple des cas où
l’entreprise perçoit des intérêts ou des loyers. Les produits de cette nature
doivent être constatés au fur et à mesure de l’exécution des prestations,
quelle que soit la date fixée pour le paiement du prix. Il est considéré qu’il y
a exécution partielle de la prestation année par année, de sorte à rattacher
à chaque exercice les produits concernés. A ce titre les intérêts courus ou

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les loyers courus à la fin de l’exercice doivent être comptabilisés en


produits.
 Pour les prestations discontinues à échéances successives caractérisées
généralement par un contrat dont la prestation qui en résulte comporte des
phases d’exécution à des échéances successives qui peuvent être
échelonnées sur plusieurs exercices, la comptabilisation des produits se
fait au fur et à mesure de l’exécution de la prestation. Ce régime
s’apparente à celui des ventes. Les contrats d’entretien de matériel qui
illustrent bien ce cas peuvent couvrir par exemple une période au-delà d’un
exercice comptable, mais avec des interventions mensuelles. Le fait
générateur se situe à chaque intervention.
 S’agissant des travaux d’entreprise donnant lieu à réception complète ou
partielle, les produits sont pris en compte à la date de réception, même si
elle est seulement provisoire ou faite avec des réserves.

2– Evaluation et valorisation des stocks


Les dispositions de l’article 15 du CGI précisent que les stocks doivent être évalués
au prix de revient ou au cours du jour de la clôture de l’exercice, si ce cours est
inférieur au prix de revient. Le coût de revient s’entend du prix d’achat augmenté des
charges accessoires rattachables directement à l’opération d’achat, et des charges
d’installation qui sont nécessaires pour mettre le bien en état d’utilisation. Lorsqu’à la
date de l’inventaire le cours du jour est inférieur au prix de revient, la dépréciation
résultant de l’évaluation est constatée sous la forme d’un amortissement ou d’une
provision, selon que la dépréciation est jugée définitive ou non (article 43 du
SYSCOA). Il est à préciser par ailleurs que pour les biens interchangeables
(fongibles), la valorisation ne pourra se faire que par le biais des méthodes
acceptées par le SYSCOA, à savoir le PEPS ou FIFO et le CUMP.

B / Les produits accessoires ou exceptionnels


Les entreprises peuvent réaliser des produits accessoires de nature diverse. Tous
ces produits sont en principe imposables. Il s’agit entre autres des revenus fonciers,
des dégrèvements d’impôts, des subventions, des indemnités ...

1– Les revenus fonciers


Le loyer des immeubles figurant à l’actif du bilan d’une entreprise entre dans son
bénéfice imposable. Les charges relatives à ces immeubles sont en conséquence
déductibles suivant les principes généraux de déduction des charges d’exploitation.
Ces principes sont à cet effet, nettement différents des règles particulières prévues
pour la détermination du revenu foncier des personnes physiques.

2– Les dégrèvements d’impôts

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Un dégrèvement est une annulation totale ou partielle d’une imposition. Il est


considéré comme un produit de l’année au cours de laquelle il est accordé (sauf en
ce qui concerne le dégrèvement accordé sur un impôt qui n’est pas admis dans les
charges déductibles).

Il convient de retenir que si une entreprise bénéficie d’un remboursement d’impôt, ce


dégrèvement constitue un profit imposable, si le remboursement correspond à un
dégrèvement accordé sur un impôt antérieurement déduit. Dans le cas contraire, le
dégrèvement n’est pas imposable, et doit être déduit extra comptablement.

3 – Les subventions
Les subventions reçues, quel qu’en soit l’auteur et quel qu’en soit l’objet (subvention
d’exploitation, d’équilibre ou d’investissement) sont normalement imposables.
L’imposition se fait toutefois suivant des modalités différentes. Les subventions
d’équilibre ou d’exploitation sont imposables en totalité et immédiatement.

Par contre, les subventions d’investissement sont imposées par fraction. La


législation fiscale admet la règle comptable qui veut que l’enrichissement résultant de
ces subventions soit réparti sur plusieurs exercices comme suit :
 si la subvention a servi à financer des équipements amortissables, elle est
rapportée au bénéfice de chacun des exercices à concurrence des
amortissements pratiqués à la clôture de l’exercice et se rapportant à la
partie financée par subvention.
 si les équipements financés ne sont pas amortissables, la subvention est
rapportée par fractions égales au bénéfice des années pendant lesquelles
les biens ne peuvent être aliénés. Si aucune clause d’inaliénabilité n’est
prévue, la subvention est rapportée au bénéfice sur une période de dix
(10) ans.
Exemple : une entreprise obtient une subvention de 1.000.000 FCFA pour
l’acquisition d’un matériel au même montant, amortissable sur cinq ans.
- Dotation aux amortissements en fin d’exercice : 1.000.000/5 = 200.000
- Ce montant sera réintégré dans les bénéfices de l’exercice considéré.

4 – Les indemnités
Les indemnités perçues en réparation d’un préjudice subi (vol, inondation ou autre
sinistre) sont imposées normalement. Les indemnités perçues suite à la disparition
d’une immobilisation suivent toutefois le régime des plus-values. Le montant de
l’indemnité représente le prix de cession.

II / Les produits financiers et revenus assimilés

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A / Le régime des revenus de valeurs mobilières

1 – Les dividendes
Le dividende est la quote-part des bénéfices réalisés par une société et attribuée à
chaque associé. La loi fiscale fait une distinction entre les dividendes provenant
d’une société non filiale et ceux provenant d’une filiale.

a- Les dividendes provenant d’une société non filiale


Les dividendes reçus d’une société non filiale subissent une retenue à la source de
10% opérée par la société qui verse les dividendes. Ils sont imposés entre les mains
de la société bénéficiaire. La retenue à la source de 10% constitue un crédit d’impôt
à déduire du montant de l’impôt sur les sociétés dû par ladite société.

Les dispositions de la Loi 2004-12 du 6 février 2004 modifiant le CGI ont apporté une
innovation quant à l’imposition des dividendes reçus d’une société non filiale. L’article
23 bis précise à cet effet que lorsque les produits de participation ne sont pas
éligibles au régime des sociétés mère et filiale, la société participante n’est soumise
à l’impôt sur les sociétés que sur une quote-part représentative de 40% du produit
brut des participations.

Application
Une SA a dégagé au titre de l’exercice N, un bénéfice comptable de 95 325 000. Au
titre du même exercice, la SA a reçu d’une société non filiale des dividendes pour un
montant de 16 600 000. Calculer le montant de l’impôt sur les sociétés que la SA
reste devoir payer au titre de l’exercice considéré.

Résolution de l’application
Pour l’exercice considéré, la société a reçu un dividende net de 16 600 000. En
considérant que ces dividendes proviennent d’une société non filiale et ne sont
imposables qu’à concurrence de 40% de leur montant brut, il convient de déterminer
ce montant brut qui a par ailleurs servi à la détermination du montant de la retenue à
la source, soit 16,6/0,9 = 18 444 444.

Pour le calcul du bénéfice fiscal, il convient de déduire du bénéfice comptable un


montant égal à 60% du montant brut (18 444 444), soit 11 066 666, ce qui donne un
bénéfice fiscal de 84 258 000 après arrondi au millier de franc inférieur.

L’IS correspondant est de 33% de 84 258 000, soit 21 064 500. Sur ce montant, il
faudra déduire le montant de la retenue à la source qui constitue un crédit d’impôt.
La société restera devoir payer la différence, soit 21 064 500 – 1 844 444 = 19 220
056.

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b- Les dividendes reçus d’une société filiale


Les dispositions de l’article 22 du CGI précisent que les produits bruts des
participations d’une société mère dans le capital d’une filiale sont retranchés du
bénéfice net total, déduction faite d’une quote-part représentative des frais et
charges. Cette quote-part est fixée forfaitairement à 5% du produit total des
participations.

Exemple : sur un dividende brut de 1 000 000, la filiale opère une retenue de 10%,
soit 100 000 et verse à la société mère 900 000. Celle-ci doit inclure dans son
bénéfice imposable 5% de 1 000 000, soit 50 000. Les 95% sont exonérés d’impôt
sur les sociétés, et doivent être déduits des bénéfices, soit 950 000.

Le régime "mère-filiale" est un régime de déduction revenu sur revenu qui a un


double objectif :
 d’éviter la double imposition au titre de l’impôt sur les sociétés des
bénéfices de la filiale distribués à la mère ;
 de permettre à la mère, lors de la distribution des produits de la filiale, de
transmettre à ses associés le crédit d’impôt attaché à ses produits ou de
les dispenser de payer l’impôt sur les sociétés sur les produits considérés.

S’agissant de l’imposition de la quote-part représentative de frais et charges, il


convient de faire remarquer qu’un principe général de fiscalité voudrait qu’il ne soit
pas retenu, comme charge déductible, une dépense ne se rapportant pas à un
revenu imposable. Il est admis à cet égard d’exclure des frais généraux, les frais
supportés par la société mère dans le cadre de la gestion de ses participations dans
la filiale.

Notons qu’en vertu des dispositions de l’article 23 du CGI, le régime "mère-filiale" est
appliqué à condition que :
 la société mère et la société filiale soient constituées sous forme de SA ou
SARL ;
 la société mère ait son siège social au Sénégal ;
 les actions et parts possédées par la première société représentent au
moins 20% du capital de la seconde ;
 les actions ou parts soient souscrites ou attribuées à l’émission et soient
inscrites au nom de la société ou soient détenues depuis deux (2) années
consécutives au moins sous forme nominative.

En ce qui concerne cette 4e condition, les nouvelles dispositions de la loi 2004-12


apportent une innovation en posant le principe que le bénéfice du régime mère-filiale
peut être appliqué alors que les actions ou parts ne sont pas souscrites ou attribuées

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à l’émission, si la société prend l’engagement de les conserver pendant deux (2)


années consécutives au moins sous la forme nominative. La lettre portant cet
engagement doit être annexée à la déclaration des résultats.

2 - Les intérêts des obligations 


Les obligations sont des titres de créance négociables, représentant une part d’un
emprunt à long terme et conférant à leur possesseur le droit de percevoir un intérêt.
L’obligation est une valeur à revenu fixe par opposition à l’action qui est une valeur à
revenu variable.

Là aussi, la loi fiscale fait une distinction entre les intérêts et produits d’obligations
dont le remboursement est à échéance d’au moins cinq (5) ans et les intérêts et
produits à échéance de moins de cinq (5) ans. Les premiers subissent une retenue
à la source de 6%. Cette retenue à la source est libératoire du paiement de tout autre
impôt sur les intérêts et produits considérés. Les seconds subissent une retenue à la
source de 13% qui constitue un crédit d’impôt imputable sur le montant de l’impôt sur
les sociétés.

B / Les intérêts de créance


Il faut faire la différence entre les intérêts exonérés, les intérêts de bons de caisse et
les autres intérêts.

1– Les intérêts exonérés


Les dispositions combinées des articles 10 et 60 du CGI font état d’intérêts de
créances non imposables à l’impôt sur les sociétés. Il s’agit pour l’essentiel d’intérêts
issus de prêts consentis à un certain nombre d’organismes expressément cités à
l’article 60 du CGI (cf. section sur les revenus des dépôts et cautionnements). L’Etat,
les communes et les collectivités locales font partie de ces organismes.

2– Les intérêts de bons de caisse


Les bons de caisse sont des titres à court ou moyen terme émis par un organisme
financier en représentation d’un prêt productif d’intérêt. Ils constituent un déficit de
dépôt nominatif ou libellé au porteur de l’établissement émetteur.

Les intérêts des bons de caisse subissent un prélèvement libératoire de 20%. Ce


prélèvement est opéré par l’organisme qui verse les intérêts et dispense le
bénéficiaire de les intégrer dans ses revenus (ou bénéfices) imposables.

3– Les autres intérêts de créance


Les autres intérêts de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants sont
frappés d’une retenue à la source dont le taux est fixé à 16%. Toutefois, pour les

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intérêts et autres produits de comptes de dépôts et des comptes courants visés à


l’article 60 du CGI ouverts dans les écritures d’une banque, d’un agent de change,
d’un courtier en valeurs mobilières et de comptable du Trésor, quelle que soit la date
de l’ouverture des comptes, le taux de la retenue est fixé à 8% (cf. Section Revenus
de créances).

C / Les gains de change


Le gain de change résultant de la différence existant entre la valeur d’origine des
créances et dettes libellées en monnaie étrangère, est le montant payé ou encaissé
au cours de la période comptable de règlement. Sont également considérés comme
des gains de change réalisés, les écarts de conversion positifs constatés sur les
disponibilités considérées à la fin de l’exercice. Les gains de change réalisés doivent
être évalués et intégrés au résultat comptable.

Il convient de préciser qu’en l’absence d’une règle fiscale affirmée contraire au


principe de prudence du droit comptable, les écarts de conversion positifs constatés
sur des créances et dettes libellées en monnaie étrangère et non échues (gains
latents) ne sont pas pris en compte pour la détermination du bénéfice imposable.

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III / Les plus-values

A/ Définitions

1. La plus value
Il y a plus value lorsque la valeur réelle d’un élément de l’actif immobilisé dépasse sa
valeur comptable. Il est à noter que les valeurs d’exploitation sont généralement
exclues de cette notion, notamment les marchandises sur lesquelles on ne réalise
pas de plus value mais un bénéfice brut qui s’inscrit au bénéfice d’exploitation.

2. Valeur réelle
La valeur réelle d’un élément d’actif apparaît le plus souvent à la suite d’une
opération portant sur cet élément. C’est le cas notamment des cessions ou d’apports
en société. Elle peut aussi être appréciée par une évaluation particulière notamment
par l’intervention d’un expert.

3. Valeur comptable
C’est la valeur nette de l’élément considéré telle qu’elle apparaît en comptabilité.
Généralement cette valeur nette est égale au prix de revient de l’élément diminué
des amortissements.

B/ fait générateur
En règle générale, une plus-value est imposable si elle est réalisée. Elle est alors
comprise dans les produits de l’exercice au cours duquel elle est réalisée. Il y a
réalisation lorsque l’élément auquel la plus-value s’applique change de patrimoine
par suite d’une vente, d’une donation, d’un apport en société …

C/ Sort de la plus-value au point de vue fiscal


Pour l’application des règles fiscales, il convient de distinguer :
 les plus-values réalisées en cours d’exploitation ;
 les plus-values réalisées à l’occasion de cessation totale ou partielle
d’activité ;
 les plus-values de fusion, scission ou apport partiel d’actifs ;
 les plus-values de réévaluation de bilan.

1 – Les plus-values réalisées en cours d’exploitation


Les plus-values réalisées en cours d’exploitation sont comprises en totalité dans les
résultats de l’exercice de leur réalisation. Toutefois, les dispositions de l’article 10 du
CGI prévoient une possibilité d’exonération de ces plus-values sous condition de

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réinvestissement. Cette exonération vise à donner aux entreprises la possibilité


d’entretenir et de reconstituer leur potentiel économique. Il apparaît le plus souvent
que les fonds dégagés par l’amortissement d’un élément d’actif et son prix de
cession sont insuffisants pour permettre son renouvellement. La taxation de la plus-
value résultant de la cession de cet élément d’actif réduirait de surcroît ses
disponibilités et risquerait de compromettre davantage son renouvellement. La
dérogation édictée par les dispositions de l’article 10 du CGI cherche à pallier cette
insuffisance.

a- Les conditions de l’exonération


Le contribuable qui veut bénéficier de ce régime doit prendre l’engagement de
réinvestir dans les entreprises qu’il possède au Sénégal, dans un délai de trois (3)
ans à compter de la clôture de l’exercice au cours duquel la plus-value est réalisée,
un montant au moins égal aux disponibilités provenant de l’élément cédé.

Cet engagement de réinvestir doit être annexé à la déclaration des résultats de


l’exercice au cours duquel la plus-value est réalisée.

Il est à noter que les disponibilités provenant de l’élément cédé correspondent au


fonds d’amortissement augmenté du prix de cession ou de la plus-value dégagée,
augmentée du prix de revient de l’élément cédé.

b- L’affectation de la plus-value exonérée


La plus value exonérée est une fois le réinvestissement opéré, obligatoirement
affectée à l’amortissement de la nouvelle immobilisation acquise. Elle vient donc en
diminution du prix de revient pour le calcul des amortissements. Il s’agit en réalité de
réduire à concurrence du montant de la plus-value, le prix de revient de la nouvelle
immobilisation, afin que l’amortissement de celle-ci ne porte plus que sur le montant
ainsi réduit.

Exemple : si l’immobilisation coûte 1.000.000 et le réinvestissement de 300.000. Ce


montant sera déduit du coût avant amortissement qui se verrait diminué.

Cas particulier : Il peut arriver que la nouvelle immobilisation acquise ne soit pas
amortissable par nature, c’est-à-dire ne se déprécie pas par le seul fait de l’usage ou
du temps. Dans ce cas, la plus-value est néanmoins inscrite dans un compte
d’amortissement qui viendra réduire la valeur comptable de l’élément en vue du
calcul des plus-values futures.

Remarque : Il apparaît ainsi que la plus-value exonérée se trouve ultérieurement


reprise dans le bénéfice soit par le biais d’une réduction des amortissements, soit par
un accroissement de la plus-value résultant de la cession éventuelle de la nouvelle
immobilisation (s’il s’agit d’élément non amortissable).

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Application
Une SA installée au Sénégal a dégagé au cours de l’exercice 2008 un bénéfice
comptable de 195 525 700 pour un chiffre d’affaires de 200 000 000.
1 - Ce bénéfice comprend les résultats des opérations ci-après :
 exportation 32 500 000
 déficit de sa succursale du Mali 16 400 000
 bénéfice de sa succursale de Thiès 26 746 000
2 - La société a réalisé au cours de l’exercice :
 dividendes nets reçus d’une filiale installée à Dakar 13 770 000
 dividendes bruts reçus d’une société non filiale 12 000 000
 intérêts nets d’obligations de plus de cinq ans 10 340 000
 intérêts bruts d’obligations de moins de cinq ans 7 850 000
3 – Plus-value de cession : Cette plus-value a été réalisée sur la cession d’une
machine suivant les conditions ci-après : date d’acquisition, le 01/07/2003 ; prix de
d’achat, 24 500 000 ; DUP, 8 ans ; date de cession, le 31/03/2005 ; prix de cession,
22 250 000. A la cession, l’entreprise a pris des engagements pour bénéficier des
exonérations. Au 01/10/2008, la société a acquis au titre de ses engagements une
nouvelle machine pour un montant de 20 220 000. Il est à préciser que le comptable
a oublié de passer les amortissements relatifs à la nouvelle immobilisation qui a une
durée de 5 ans.

TAF : Opérer les redressements nécessaires du bénéfice comptable pour obtenir le


résultat fiscal de 2008 en justifiant les solutions retenues et calculer le montant de
l’impôt sur les sociétés à payer.

c- Cas de non réinvestissement dans le délai légal


Si l’investissement n’est pas effectué dans le délai fixé par la loi, la plus-value est
rapportée au bénéfice imposable de l’exercice au cours duquel expire ce délai.
Aucune majoration de pénalités n’est appliquée.

2– Plus-value réalisée à l’occasion de la cessation partielle ou totale d’activité


Il s’agit de plus-value provenant de la cession d’éléments d’actif immobilisé en fin
d’exploitation (cession partielle ou totale, dissolution ...).
Le traitement fiscal des plus-values réalisées se règle ainsi qu’il suit :
 si la cession partielle ou la cessation intervient moins de cinq (5) ans
après la création, les plus-values sont retenues dans les bénéfices
imposables pour la moitié de leur montant ;

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 si la cession ou la cessation intervient cinq (5) ans ou plus après la


création de l’entreprise, les plus-values sont retenues seulement pour le
tiers de leur montant.

3– Les plus-values de fusion, scission ou apport partiel d’actif


a- Définition
La fusion est l’opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés décident la réunion
de leurs patrimoines et la mise en commun de leurs activités. Une fusion suppose la
réunion de deux ou plusieurs sociétés préexistantes, soit qu’elles se confondent pour
former une société nouvelle (fusion combinaison), soit que l’une d’entre elles
absorbe les autres (fusion absorption).

La scission est la division d’une société en plusieurs. C’est une opération par
laquelle une société disparaît en apportant l’intégralité de son actif net à deux ou
plusieurs sociétés existantes ou créées à cette fin.

L’apport partiel d’actif est l’opération par laquelle une société apporte à une autre
société (nouvelle ou déjà créée) une branche de son exploitation.

Dans toutes ces opérations, les associés de la société qui apporte tout ou partie de
son actif net reçoivent en contrepartie des actions ou des parts sociales émises par
la société bénéficiaire de l’apport.

b- Sort des plus-values au point de vue fiscal


Les plus-values résultant de l’attribution d’actions ou de parts sociales à la suite de
fusion ou apport partiel d’actif entre SA ou SARL sont exonérées de l’impôt sur les
sociétés.

Pour bénéficier de ce régime, la société absorbante ou nouvelle ou bénéficiaire de


l’apport doit prendre l’engagement dans l’acte de fusion ou d’apport, de calculer les
amortissements futurs ainsi que les plus-values ultérieures non pas sur la valeur
d’apport des biens apportés (VNC + Plus-value), mais sur la VNC du bien au jour de
l’apport.

Exemple : une société X absorbe une société Y. Les biens apportés par la société Y
sont estimés à 10 000 000, mais figurent dans sa comptabilité pour un montant de
6 000 000 (VO – Amortissements). La plus-value dégagée par la société est de
4 000 000. Cette plus-value sera exonérée si la société X s’engage à amortir les
biens apportés sur 6 000 000 et non sur 10 000 000.
Il apparaît à cet égard qu’il ne s’agit pas en réalité d’une véritable exonération, mais
d’un simple report d’imposition dans le temps.

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NB : Dans l’hypothèse où l’exonération n’est pas demandée, la situation est réglée
ainsi qu’il suit :
 Chez la société apporteuse : Il s’agit d’un cas de cessation de droit
commun. Les plus-values sont imposées pour le tiers ou la moitié de leur
montant selon que la société existe depuis cinq (5) ans ou plus ou depuis
moins de cinq (5) ans.
 Chez la société absorbante ou nouvelle : Les biens apportés seront
amortis sur la base de leurs valeurs d’apport, la plus-value de cession
ultérieure sera également calculée sur cette base.
Correction de l’application :

Déductions Réintégrations
Bénéfice - 195 525 700
Exportation - -
Déficit succursale Mali - 16 400 000
Bénéfice succursale Thiès - -
Dividendes nets reçus de la filiale de Dakar 14 535 000 -
Dividendes bruts reçus d’une société non 7 200 000 -
filiale
Intérêts nets d’obligations de plus de 5 ans 10 340 000 -
Intérêts bruts d’obligations de moins de 5 ans - -
Plus-value de cession - 3 109 375
Amortissements 1 011 -
000
Totaux 32 750 000 216 046 075

Part du dividende net à déduire : (13 770 000 / 0,9) x 95% = 14 535 000.


Retenue à la source sur dividendes reçus de la société non filiale = 12 000 000 x
10% = 1 200 000 dont les 40% constituent un crédit d’impôt (480 000). 40% des
dividendes bruts sont imposables à l’IS (12 000 000 X 40% = 4 800 000).
Obligations de plus de 5 ans ne sont pas imposables à l’IS, donc on déduit :
10 340 000 /0,94 = 11000 000
Retenue à la source sur intérêts d’obligations de moins de 5 ans = 7 850 000 x 13%
= 1 020 500 constituant un crédit d’impôt.
Impôt sur les sociétés = (216 046 075 – 32 750 000) x 25% (IS) = 45 824 000.
Impôt à payer = 45 824 000 – (480 000 + 1 020 500) = 44 323 500.

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Section 2 : Les charges déductibles


Les charges à déduire des produits bruts imposables doivent satisfaire à un certain
nombre de conditions, à savoir :
 être exposées dans l’intérêt de l’entreprise ou se rattacher à la gestion
normale de la société. Pour la détermination du résultat fiscal, cette
condition a pour effet d’interdire la prise en charge de dépenses ayant un
caractère somptuaire et ne se rattachant pas de ce fait à l’exploitation ou
celles ne procédant pas d’un acte normal de gestion commerciale ;
 correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications
suffisantes. Ces justifications peuvent revêtir des formes diverses :
factures, livre de paie, mémoires …
 se traduire par une diminution de l’actif net ou être destinées à parer une
diminution de l’actif net. Les charges ne doivent avoir ni pour résultat
l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé, ni pour effet de
prolonger la durée probable d’utilisation d’un élément d’actif. Les dépenses
supportées à ce titre doivent être portées non pas parmi les frais généraux,
mais à un compte d’immobilisation et donner lieu, le cas échéant, à un
amortissement. Si une immobilisation a été comptabilisée à tort en frais
généraux, le prix d’acquisition doit être rapporté au résultat. S’il s’agit d’une
immobilisation amortissable, il est admis que l’entreprise retrouve le droit
de pratiquer un amortissement dans les conditions de droit commun dès la
régularisation de ses écritures comptables, par l’inscription à l’actif, de
l’élément considéré ;
 être comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont été
engagées. Les charges doivent être rattachées au résultat de l’exercice au
cours duquel elles ont été engagées, dès lors qu’elles présentent le
caractère de dettes certaines dans leur principe et dans leur montant ;
 être engagées pour la réalisation de produits imposables. Les charges
déductibles doivent concourir à la formation d’un produit soumis à l’impôt
sur les sociétés. Dans le cas contraire, elles ne sont pas acceptées en
déduction. Dans le cas où la comptabilité ne permettrait pas de dissocier
les charges à réintégrer, l’administration peut recourir à des méthodes de
ratios ou de clé de répartition pour les déterminer forfaitairement (quote-
part de 5% des produits bruts des dividendes d’une filiale par exemple …).
Les frais et charges à déduire du produit brut peuvent être classés en trois (3)
catégories : les frais généraux, les charges financières et les amortissements et
provisions.

I / Les frais généraux


Les frais généraux sont des dépenses faites pour la marche générale de
l’exploitation.

A / Les dépenses relatives au personnel et aux locaux

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1– Les dépenses de personnel


Les rémunérations directes ou indirectes, y compris les indemnités, avantages en
nature et remboursements de frais, sont admises en déduction des résultats, à
condition qu’elles correspondent à un travail effectif et ne soient pas excessives, eu
égard à l’importance du service rendu.

L’appréciation du caractère effectif des fonctions rémunérées dépend des


circonstances de fait propres à chaque affaire. Dans certaines situations, cette
appréciation se trouve facilitée par l’existence de circonstances particulières rendant
impossible l’exercice de la fonction rémunérée.

L’appréciation du caractère exagéré d’une rémunération doit être faite suivant des
critères qui peuvent varier d’une situation à une autre. Il peut s’agir notamment du
taux des rémunérations attribuées au personnel occupant des emplois analogues
dans des entreprises similaires exerçant dans la même zone, de la nature des
fonctions exercées par le bénéficiaire et de l’importance de ses responsabilités.

Nota : Exercice d’imputation des frais de personnel


Dans le principe, seules les rémunérations dont l’entreprise est devenue débitrice au
cours d’un exercice déterminé sont susceptibles d’être portées en déduction des
bénéfices imposables de cet exercice. A ce titre, les avances ou acomptes au
personnel constituent des prêts et ne sont pas déductibles pour la détermination du
bénéfice imposable, des résultats de l’exercice au cours duquel ils ont été consentis.

Par contre, les dépenses de personnel non encore réglées à la clôture d’un exercice
sont déductibles du résultat imposable de cet exercice. Les sommes correspondant à
cette créance représentent dans ce cas des frais à payer normalement compris dans
les frais généraux de l’entreprise.

Les salaires versés aux actionnaires et administrateurs constituent des charges


déductibles dès lors qu’ils correspondent à un travail effectif et ne sont pas exagérés.
Les jetons de présence (indemnités de fonction) attribués à tous les administrateurs
en tant que membres du conseil d’administration sont déductibles pour la
détermination de l’assiette de l’impôt.

2 – Les dépenses relatives aux locaux


La prise en location par une entreprise de locaux utilisés pour l’exercice de la
profession constitue une charge déductible du bénéfice imposable. Aux loyers bruts,
il faut ajouter les charges accessoires.

En ce qui concerne les entreprises qui logent leur personnel dans des locaux pris en
location, un arrêté du Ministre chargé des Finances fixe une limite de déductibilité

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des loyers. Ces derniers ne sont déductibles qu’à concurrence de 100 000F par mois
et par pièce d’habitation principale sans pouvoir excéder quatre (4) pièces
principales.

B / Les impôts
Sont déductibles les impôts à la charge de l’entreprise mis en recouvrement au cours
de l’exercice, à l’exception de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le minimum
fiscal, et de la taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes morales.

Le principe reste que sont déductibles tous les impôts professionnels qui sont à la
charge de l’entreprise (sauf les pénalités), qu’il s’agisse d’impôts directs ou indirects,
de droits de douane, de timbre ou d’enregistrement, dans la mesure où ils trouvent
leur source dans les opérations effectuées par l’entreprise.

Parmi les principaux impôts déductibles, on peut notamment citer la patente, la


contribution des licences (due par les vendeurs en gros ou au détail de boissons
alcoolisées), la contribution foncière des propriétés bâties, la contribution forfaitaire à
la charge des employeurs (CFCE), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) non
récupérable et les droits de douane.
Il convient de signaler que la taxe sur la valeur ajoutée non récupérable et les droits
de douane supportés sur les acquisitions d’immobilisations doivent être compris dans
le prix de revient de celles-ci. Ils ne viennent en diminution du bénéfice imposable
que par le biais des amortissements.

C / Les primes d’assurance


Il convient de distinguer les assurances contractées au profit de l’entreprise de celles
contractées au profit de tiers.

1– Assurances contractées au profit de l’entreprise elle-même


Les assurances contractées au profit de l’entreprise constituent des charges
déductibles si les risques couverts se rattachent à l’exploitation. Il s’agit notamment
des polices pour lesquelles la réalisation du risque couvert se traduit par une
diminution de l’actif net de l’entreprise. En conséquence, les primes versées pour
assurer les risques personnels d’un associé par exemple ne peuvent être déductibles
du bénéfice imposable.

2– Assurances contractées au profit d’un tiers


Les primes versées ne peuvent être considérées comme des charges d’exploitation,
et ne sont donc déductibles que si les deux (2) conditions suivantes sont remplies :

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 le bénéficiaire doit être salarié de l’entreprise ;


 les primes versées doivent constituer un élément normal de la
rémunération de l’intéressé.
Il apparaît ainsi que les primes versées en exécution de contrats d’assurance
souscrits au profit des membres du personnel de l’entreprise (personnel subalterne,
cadres ou dirigeants) doivent être considérées comme un élément de la
rémunération des bénéficiaires. A ce titre, elles sont déductibles dans les conditions
et limites prévues pour la déduction des rémunérations.
Il faut cependant noter que si le bénéficiaire d’une assurance n’est pas salarié de
l’entreprise, on est en présence d’une libéralité ; la prime n’est pas acceptée en
déduction.

II / Les frais divers

1– Les dons
Dans le principe, les dons ne sont pas déductibles parce qu’ils ne constituent pas
des dépenses nécessitées par l’exercice de la profession, mais représentent plutôt
des libéralités.

Toutefois, l’article 8 du CGI pose le principe de la déductibilité des versements


effectués au profit d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général à caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social ou familial désignés par arrêté du
Ministre chargé des finances. La déduction de ces frais est cependant limitée à 2‰
du chiffre d’affaires.

Parmi les organismes visés par l'arrêté ministériel on peut citer : l'Association
sénégalaise des Nations Unies (ASNU), la Fondation nationale d'action sociale du
Sénégal (FNASS), l'Association sénégalaise d'assistance aux Lépreux (ASAL),
CARITAS Sénégal, la Croix Rouge sénégalaise, l'Union nationale de Aveugles du
Sénégal (UNAS).

2– Les sommes versées à des tiers à titre de commissions et courtage


Les sommes versées à des tiers non salariés de l’entreprise (commissions, courtage,
ristournes, rabais, honoraires et autres rétributions à des intermédiaires) sont
déductibles de l’assiette de l’impôt à condition que l’entreprise qui les verse en fasse
la déclaration auprès de l’Administration Fiscale (Article 185 du CGI).

3– Les frais de siège


Sont concernés, les entreprises qui exercent leur activité au Sénégal et dont le siège
social se trouve à l’Etranger. Il convient de noter que la quote-part des frais de siège
déductible doit être calculée, sous réserve des conventions internationales, au

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prorata du chiffre d’affaires réalisé au Sénégal par rapport au chiffre d’affaires global
du groupe.
L’article 8, 4°) du CGI dispose toutefois que cette quote-part est déductible du
bénéfice imposable dans la limite de 20% du bénéfice comptable réalisé au
Sénégal avant déduction de la quote-part des frais de siège.

Exemple 
Montant total des frais de siège = 10 000 000 ; Chiffre d’affaires de l’entreprise
installée au Sénégal = 200 000 000 ; Chiffre d’affaire total du groupe = 800 000 000.
Le Montant de la quote-part des frais de siège déductibles est de :
(10 000 000 x 20 000 000)/800 000 000, soit 2 500 000.
Ce montant ne doit toutefois pas être supérieur à 20% du bénéfice comptable avant
déduction des frais de siège. Le cas échéant, il faut retenir les 20% du bénéfice
comptable comme charges déductibles de l’assiette de l’impôt sur les sociétés.
A supposer que le bénéfice comptable de l’entreprise sénégalaise est de 9 000 000,
le montant des charges déductibles serait de 20%(9 000 000 + 2 500 000) =
2 300 000. Il faudrait alors réintégrer les 200 000.

4- Les abondements ou versements complémentaires


Afin d’encourager l’épargne, l’article 8-1°, à la faveur de la loi n° 2004-12 a étendu le
champ d’application des charges déductibles en matière d’IS aux « abondements ou
versements complémentaires effectués à l’occasion de l’émission et l’achat de parts
de fonds commun de placement d’entreprise, à la condition que ledit fonds soit établi
au Sénégal ».

L’abondement est une aide financière accordée par l’entreprise au salarié dans le
cadre d’un plan d’épargne d’entreprise pour lui permettre de se constituer un
portefeuille de valeurs mobilières, et à terme, une épargne conséquente lors de son
départ à la retraite. Ce type de charge peut toutefois faire l’objet de limitation par
arrêté du ministre chargé des Finances.

5- Les primes d’assurance pour fin de carrière


La loi n° 2004-12 a également consacré la déductibilité des primes d’assurances,
versées à des compagnies d’assurances, en vue de couvrir les indemnités légales
de fin de carrière, de décès ou de départ à la retraite, à la condition qu’elles soient
acquises au cours de l’exercice et que lesdites compagnies soient agréées et
établies au Sénégal.

6- L’amortissement des biens d’équipement objet d’un crédit-bail


En matière de crédit-bail, les dotations aux amortissements des biens d’équipement
loués par l’entreprise et inscrits à l’actif de son bilan, sont admises en déduction. En

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conséquence, le crédit bailleur ne peut porter en charges les amortissements


pratiqués sur les mêmes biens. Il doit analyser l’opération de crédit comme si elle
était un concours financier octroyé à son client. Il procédera ainsi de façon extra
comptable, d’une part, à la réintégration des amortissements pratiqués
conformément au plan comptable bancaire et, d’autre part, à la déduction des
amortissements financiers.

II / Les charges financières


A/ Le principe
Les charges financières sont les intérêts, agios, et autres frais supportés à l’occasion
de prêts, avances ou crédits consentis à l’entreprise. D’une manière générale, ce
sont les intérêts alloués aux capitaux investis dans l’entreprise.

Les charges financières ne sont déductibles que si les sommes reçues sont utilisées
pour les besoins de l’entreprise. Ne sont pas déductibles à ce titre, les intérêts
d’emprunts contractés à l’occasion d’opérations n’entrant pas dans le cadre d’une
gestion commerciale normale. C’est le cas par exemple des intérêts d’un emprunt
contracté par une société, suivi d’un prêt sans intérêt consenti à un associé.
Lorsqu’ils sont déductibles, les intérêts sont compris dans les charges de l’exercice
au cours duquel ils ont couru et non de l’exercice de leur paiement effectif.

B/ Cas particulier des intérêts versés en compte courant


En ce qui concerne les sociétés, les intérêts versés aux associés, à raison des
sommes avancées en compte courant constituent des charges déductibles sous
certaines limitations.

1– Restriction générale
Elle concerne toutes les sociétés et est relative au taux d’intérêt maximum admis. Le
taux maximum des intérêts est limité à deux (2) points au dessus du taux des
avances de la BCEAO.
Exemple : Montant d’un compte créditeur d’associé = 30 000 000 ; taux d’intérêt
versé par la société = 13% ; taux de la BCEAO = 9%
Le montant des intérêts non déductibles est de 30 000 000 x (13 – 11)% = 600 000
Notons que chaque compte courant doit être considéré isolément. Aucune
compensation n’est possible entre un excédant d’intérêt constaté pour un compte
(taux supérieur au maximum admis) et une insuffisance d’intérêt pour un autre
compte (taux inférieur au maximum admis).

2 – Restriction relative aux sociétés de capitaux

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a- Conditions liées à la libération du capital (SA).


Les SA ne saurait déduire de leur résultat imposable, les intérêts qu’elles versent au
comptes courants d’associés tant que le capital n’est pas intégralement libéré.

b- Les conditions liées au montant des avances en compte courant


Ne pourront être déduits des résultats que les intérêts rémunérant des apports en
compte courant d’un total au plus égal au capital de la société. Il apparaît ainsi que le
montant total des sommes prêtées et rémunérées par un intérêt ne doit pas excéder
le montant du capital social. Il s’agit d’un plafond global qui vaut pour le total des
avances des associés et non d’un plafond individuel qui serait applicable à chacun
séparément.
Exercice : une SARL a réalisé un bénéfice comptable de 75 870 000. Les
informations ci-après vous sont livrées aux fins de déterminer l’Impôt sur les Sociétés
dû par la SARL.
1 – La Société a reçu les revenus nets ci-dessous :
 dividende filiale = 13 770 000
 dividende non filiale = 10 800 000
 obligations de plus de 5 ans = 10 340 000
 intérêts obligations de moins de 5 ans = 6 829 500
Il est toutefois précisé que le comptable n’a passé aucune écriture relative aux
produits considérés.
2 – Le comptable n’a pas aussi constaté dans ses écritures les dégrèvements
d’impôts ci-après dont la société a reçu notification au cours de l’année.
 un dégrèvement d’impôt de 300 000 concernant la patente de l’année
d’avant ;
 un dégrèvement d’impôt de 1 700 000 concernant l’impôt sur les sociétés
payé l’année d’avant.

Résolution 

Eléments Déductions Réintégrations


Bénéfice net - 75 870 000
Dividende filiale - 765 000
Dividende non filiale - 4 800 000
Obligation de plus de 5 ans - -
Obligation de moins de 5 ans - 7 850 000
Dégrèvement d’impôt concernant la patente - 300 000
Dégrèvement d’impôt relatif à l’IS - -

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Totaux 0 89 585 000

- Les dividendes de la filiale subissent une retenue à la source de 10% que la


société transmet à ses associés pour valoir crédit d’impôt. Ils sont pris en
compte, dans le calcul du bénéfice fiscal, pour 5% de leur montant brut soit
(13 770 000/0,9) x 5% = 765 000 ;
- Les dividendes de la non filiale subissent une retenue de 10% qui constitue un
crédit d’impôt. Ils sont pris en compte dans le calcul du bénéfice fiscal pour 40%
de leur montant brut soit (10 800 000/0,9) x 40% = 4 800 000. Le crédit d’impôt
est de 10 800 000 x (0,1/0,9) soit 1 200 000 ;
- Les intérêts des obligations de plus de 5 ans subissent une retenue à la source
de 6% libératoire du paiement de tout autre impôt sur lesdits intérêts soit
(10 340 000 / 0,94) x 0,06 = 660 000 ;
- Les intérêts des obligations de moins de cinq ans subissent une retenue à la
source de 13% et sont pris en compte dans le calcul du bénéfice fiscal pour leur
montant brut, soit (6 829 500/0,87) = 7 850 000. La retenue à la source
constitue un crédit d’impôt, soit (6 829 500/ 0,87) x 0,13 = 1 020 500.
IS = 89 585 000 x 25% - (1 200 000 + 1 020 500) = 20 175 750

II / Les Amortissements et Provisions


A/ Les Amortissements
1 – Généralités
a- Les biens amortissables
b- La base des amortissements
2 – Les techniques d’amortissements
a- L’amortissement linéaire ou constant
b- L’amortissement accéléré
c- L’amortissement dégressif
3 – Les amortissements exagérés

B/ Les provisions

1– Définition et généralités
La provision est une déduction destinée à faire face soit à une dépréciation d’un
élément d’actif, soit à une charge. Il doit s’agir d’une dépréciation ou charge précise
quant à son objet, incertaine mais probable quant à sa réalisation.

Les provisions ont pour objet de couvrir des pertes ou charges futures, mais ayant
leur origine dans l’exercice. En ce qui les concerne, une certitude existe sur un seul

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point, à savoir l’élément d’actif auquel s’applique la provision. Il y a incertitude quant


à la réalisation effective et au montant exact de la perte. Cette dernière doit
cependant être probable. La déduction ainsi autorisée à titre provisoire sera
ultérieurement rapportée au résultat si la perte ou la charge envisagée ne se réalise
pas.

2– Les conditions d’admission


a- Les conditions de fond
- Il faut que la provision ait un objet nettement précisé. Il faut qu’il y ait
individualisation précise de l’élément d’actif objet de la perte probable ou de la
nature de la charge à prévoir. N’est pas déductible à ce titre, la provision pour
créance douteuse calculée en appliquant un abattement ou un pourcentage
forfaitaire au montant des créances à recouvrer.

- Il faut que les pertes ou charges soient probables et non purement éventuelles.
L’éventualité d’une perte ou d’une charge résulte d’un simple risque d’ordre
général, alors que sa probabilité est établie par des circonstances précises,
particulières. Aucune créance de l’entreprise ne donne de crainte en particulier,
mais un risque général existe sur l’ensemble des créances. Une ou plusieurs
d’entre elles peuvent devenir irrécouvrables. On est en présence d’une perte
éventuelle : pas de provisions possibles. Par contre, si un débiteur montre des
signes notoires de défaillance (chèque irrécouvrable, société en liquidation, …),
la perte est probable et il est possible de passer une provision.

- Les pertes ou charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en cours.
C’est le principe de la séparation des exercices comptables qui sert de
fondement à la constitution de provisions. Il faut rattacher à un exercice toutes
les charges qui trouvent leur source, notamment celles que les évènements en
cours rendent probables. La probabilité de la perte ou de la charge doit résulter
des évènements en cours à la clôture de l’exercice. Une provision motivée par
un évènement ayant eu naissance après la clôture de l’exercice sera par
conséquent rejetée. C’est l’exercice suivant qui devra supporter la charge.

- Les pertes ou charges provisionnées doivent être déductibles. On ne peut


déduire par le biais d’une provision, une somme qui ne correspondrait pas à une
perte ou charge déductible si l’évènement envisagé se réalisait (provision pour
impôt sur les sociétés, provision pour amende et pénalité par exemple).

b- Les conditions de forme


L’article 8 du CGI précise que, pour être déductible, une provision doit être constatée
effectivement dans les écritures comptables et figurer sur le relevé des provisions qui
doit être joint à la déclaration des résultats.

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3– Surveillance de l’affectation définitive de la provision


La provision est une déduction motivée par une perte ou charge dont la réalisation
n’est pas certaine et dont le montant n’est qu’évalué (estimé). Elle n’a donc qu’un
caractère provisoire et doit être par conséquent surveillée.

a- La perte ou charge se réalise pour un montant supérieur à la provision


La déduction devient définitive et il est ajouté un supplément de déduction égal à la
différence entre le montant effectif de la perte ou charge et celui de la provision
initialement comptabilisée.

b- La provision devient sans objet


On acquiert la certitude que la perte ou charge ne se réalise pas ou ne se réalise que
partiellement (la créance douteuse est recouvrée en totalité ou en partie par
exemple). Dans ce cas, l’entreprise doit réintégrer la provision (en totalité ou en
partie) dans les bénéfices de l’exercice au cours duquel elle est devenue sans objet.

Dans le cas contraire, l’administration peut procéder à cette réintégration même si


l’exercice en cause est atteint par la prescription (la provision est alors rattachée au
bénéfice du plus ancien exercice non prescrit).

4 – Les provisions irrégulièrement constatée


Lorsqu’elle ne répond pas aux conditions requises, la provision doit être réintégrée
par voir extra comptable dans le résultat fiscal de l’exercice au cours duquel elle a
été passée en comptabilité. En conséquence de la réintégration des provisions non
déductibles, l’entreprise doit également déduire par voie extra comptable les
provisions qui viendraient à être réintégrées dans les résultats comptables. Au point
de vue fiscal, les provisions non déductibles sont considérées comme n’ayant jamais
existé.

5– Cas particulier des provisions pour congés payés


Au regard des dispositions fiscales, l’indemnité de congés payés constitue une
charge normale de l’exercice au cours duquel le salarié prend le congé
correspondant. Les dispositions de l’article 8 du CGI précisent en effet que les
provisions pour congés payés ne sont déductibles qu’au titre de l’exercice de leur
paiement effectif. Les entreprises doivent par conséquent réintégrer de manière extra
comptable la dotation au compte de provision pour congés payés.

Il convient de noter une divergence entre l’approche fiscale et l’approche comptable.


L’administration fiscale considère que les congés payés sont des charges futures,
certaines et non probables, et ne peuvent par conséquent faire l’objet de provisions.

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Section 3 : La détermination du bénéfice imposable


Il convient de faire noter que la nouvelle réforme fiscale introduite par la loi 2004-12 a
supprimé le régime de la réduction d’impôt pour investissement du droit commun
désormais, pour bénéficier de ce régime de faveur, il faut être agréé au Code des
investissements qui est un régime dérogatoire du droit commun.

A / Les conditions
Les Investissements réalisés dans le cadre du programme agréé doivent revêtir l’une
des formes ci-après :
 matériel d’exploitation fixe ;
 matériel informatique ;
 véhicule et engins utilitaires et véhicules destinés exclusivement au
transport touristique ;
 terrains et travaux d’aménagement et de construction ;
 travaux de montage et d’installation des matériels compris dans le
programme agréé.

B / Avantages fiscaux
Il est fait une distinction entre les entreprises nouvelles et celles qui procèdent à une
extension.

a- Le régime des entreprises nouvelles


Les entreprises nouvelles agréées sont autorisées à déduire du montant du bénéfice
imposable, une partie des investissements réalisés. Le montant des déductions
autorisées est fixé à 40% du montant des investissements du programme agréé.
Pour chaque exercice, le montant des déductions ne peut toutefois dépasser 50% du
bénéfice imposable. Ces déductions peuvent s’étaler sur cinq (5) exercices
successifs au terme desquels le reliquat du crédit d’impôt autorisé et non utilisé
n’est ni imputable, ni remboursable.

b- Le régime des projets d’extension


Le montant des déductions autorisées est fixé à 40% du montant des
investissements retenus. Pour chaque exercice, le montant de ces déductions ne
peut dépasser 25% du bénéfice imposable. Ces déductions peuvent s’étaler sur cinq
(5) exercices au-delà desquels le reliquat du crédit n’est ni imputable, ni
remboursable.

Application 
Une entreprise nouvelle bénéficie d’un programme d’investissement de 100 000 000
agréée en mars 2003. L’entreprise a dégagé les résultats fiscaux suivants :

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- exercice 2003 : 24 000 000


- exercice 2004 : 12 000 000
- exercice 2005 : 10 000 000
Calculer le bénéfice imposable de la société au titre des exercices 2003, 2004 et
2005 sachant que le programme d’investissement a été entièrement exécuté en
2003.

Solution :
Investissement agréé = 100 000 000, alors RDI = 100 000 000 x 40% = 40 000 000
Exercice 2003 : BI = 24 000 000 – 24 000 000 x 50% = 12 000 000,
Report de RDI = 40 000 000 – 12 000 000 = 28 000 000
Exercice 2004 : BI = 12 000 000 – 12 000 000 x 50% = 6 000 000,
Report de RDI = 28 000 000 – 6 000 000 = 22 000 000
Exercice 2005 : BI = 10 000 000 – 10 000 000 x 50% = 5 000 000,
Report de RDI = 22 000 000 – 5 000 000 = 17 000 000
Et ainsi de suite jusqu’à extinction du report de RDI dans la limite cependant de
cinq (5) exercices, c’est-à-dire jusqu’au résultat de l’exercice 2007.

II / Les reports déficitaires


Le déficit fiscal d’un exercice peut venir en déduction des bénéfices ultérieurs dans la
limite de trois (3) exercices. La limitation du délai de report au troisième exercice
qui suit l’exercice déficitaire ne s’applique pas aux amortissements comptabilisés en
période déficitaire. Il apparaît ainsi que dans le déficit d’un exercice, il faut
distinguer :
 Le déficit provenant de l’exploitation générale, amortissements exclus ou
déficit ordinaire ;
 Le déficit provenant des amortissements.
Seule la partie du déficit correspondant aux amortissements comptabilisés est
susceptible d’être reportée au-delà de trois exercices et pour une période illimitée.
On parle alors d’amortissements réputés différés en période déficitaire ou ARD.

Application 
Une société a dégagé au cours de l’exercice 2001 un déficit fiscal de 128 754 500
dont 98 754 500 d’amortissements.
Au cours des exercices suivants, elle a réalisé les résultats ci-après :
- exercice 2002 : 10 500 000 ;
- exercice 2003 : 8 200 000 ;
- exercice 2004 : 10 000 000 ;

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- exercice 2005 : 38 754 000.


Déterminer le bénéfice imposable pour les exercices considérés.

Solution 
Puisque le délai de prescription de la déduction ne concerne que le déficit ordinaire,
il faut commencer, par souci de bonne gestion, à déduire le montant correspondant
avant la fin du délai si possible.
Déficit ordinaire = -128 754 500 + 98 754 500
Exercice 2002 : BI = 10 500 000 – 10 500 000 = 0,
Report de déficit ordinaire = 30 000 000 – 10 500 000 = 19 500 000.
Exercice 2003 : BI = 8 200 000 – 8 200 000 = 0,
Report de déficit ordinaire = 19 500 000 – 8 200 000 = 11 300 000.
Exercice 2004 : BI = 10 000 000 – 10 000 000 = 0,
Report de déficit ordinaire = 11 300 000 – 10 000 000 = 1 300 000. Ce report
est définitivement perdu parce que le délai de déduction expiré;
Exercice 2005 : BI = 38 754 000 – 38 754 000 = 0,
Report d’ARD = 98 754 500 – 38 754 000 = 60 000 500 déductible du
bénéfice des exercices à venir sans limitation de délai.

Exercice 
L’examen des comptes de fin d’exercice de l’année 2005 d’une SA au capital de
25 000 000 entièrement libéré révèle les faits suivants :
 le Directeur général de la société a reçu une somme forfaitaire de 400 000
pour les frais exposés lors des déplacements professionnels. Les
documents comptables renseignent que les frais réels de l’espèce lui ont
été remboursés pour un montant de 387 000 ;
 la société a souscrit une police d’assurance-vie pour l’ensemble du
personnel, y compris les dirigeants, pour une prime mensuelle de
32 500 000 ;
 les loyers supportés par la société au titre de l’immeuble pris en location
pour loger le Directeur général s’élèvent à 3 600 000, ce qui correspond,
pour l’année considérée, au montant maximum que la société pouvait
déduire ;
 une prime d’assurance incendie de la maison occupée par le Directeur
général et supportée par la société est fixée par la compagnie d’assurance
sur la base de 15 000 par mois et par pièce principale ;
 la femme du Directeur général et leur fils unique travaillent comme
employés dans la société. Ils perçoivent respectivement un salaire
mensuel de 125 000 et 110 000 ;

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 des intérêts d’un montant de 3 200 000 ont été versés à un associé pour
les sommes mises en compte courant durant l’exercice pour un montant
total de 40 000 000. Le taux de rémunération a été fixé au taux de la
BCEAO augmenté de deux points.

Sachant que la société a réalisé au cours de l’exercice un bénéfice comptable de


56 225 000, il vous est demandé de déterminer le résultat fiscal de la société et
l’impôt sur le revenu dû par le Directeur général au titre de ses revenus salariaux. Le
DG bénéficie d’une rémunération mensuelle brute, hors tous avantages, de 425 000.

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Annexe I : LES OBLIGATIONS DECLARATIVES

Les sociétés et personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés sont tenues
de déclarer le montant de leur bénéfice imposable ou de leur déficit de l’année
précédente au plus tard le 30 avril de chaque année. En même temps que leur
déclaration de revenus, les contribuables ci-dessus désignés, sont tenus de fournir,
en fonction de leur cadre comptable, deux exemplaires des états et documents
énumérés ci-dessous, sous peine des sanctions prévues à l'article 192 du Code
général des Impôts. Les entreprises et organismes relevant du cadre comptable
dénommé SYSCOA doivent joindre les documents comptables visés par les articles
8 et 12 du Règlement relatif au droit comptable dans les Etats de l’UEMOA, sous les
réserves prévues aux articles 11 et 13 dudit Règlement, à savoir :
- le bilan ;
- le compte de résultat ;
- le tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE) ;
- l'état annexé ;
- l'état supplémentaire.
Toutefois ceux dont le chiffre d'affaires annuel hors taxes est inférieur à 100 millions
de francs, produisent des documents prévus dans le cadre du système allégé soit :
- le bilan;
- le compte de résultat;
- l'état annexé.
Les sociétés d'assurance ou de réassurance, de capitalisation ou d'épargne doivent
remettre en plus des états comptables visés à l'article 422 du Traité de la Conférence
interafricaine des marchés d'assurance (CIMA), un double du compte rendu détaillé
et des tableaux annexés par elles, fournis au ministre chargé des Finances. Les
banques et les établissements financiers, quant à eux, sont tenus de produire les
documents comptables ci-après :
- le bilan;
- le hors bilan;
- le compte de résultat;
- la fiche annuelle de renseignements affectation du résultat;
- l'annexe.
Ils remettent, en outre, une copie des états annuels sur l'exploitation bancaire
déposés à l'institut d'émission.

Les contribuables ci-dessus visés doivent produire, par ailleurs, un relevé de leurs
amortissements et des provisions constituées par prélèvement sur les bénéfices
avec l'indication précise de l'objet de ces amortissements et provisions ainsi qu'un
relevé détaillé des frais généraux.

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Cours de fiscalité des entreprises

Les sociétés dont le siège social est situé hors du Sénégal remettent en plus des
documents sus visés un exemplaire de leur bilan général.

Les sociétés qui se livrent à la vente en gros ou en demi-gros de produits fabriqués


par elles-mêmes, de produits ou marchandises achetés ou importés, sont tenues de
fournir, avant le 30 avril de chaque année, la liste nominative de leurs clients, avec
indication de leur numéro d'identification national des entreprises et associations
(NINEA), leurs adresses, ainsi que le montant du chiffre d'affaires réalisé avec
chacun d'eux au cours de l'année civile précédente. Cette obligation ne s'applique
pas aux ventes au détail, aux ventes faites aux particuliers pour les besoins normaux
de leur consommation privée, et aux ventes d'un montant annuel inférieur à 1 000
000 F par client.

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Annexe II : L’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés

L’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés est perçu au profit du budget de l’Etat. Il
est dû par toutes les sociétés ou personnes morales déficitaires ou dont le résultat
fiscal ne permet pas de générer un impôt sur les sociétés supérieur au montant de
l’IMF.

Le montant annuel de l’IMF est fixé en considération du chiffre d’affaires hors taxes
réalisé l’année précédant celle de l’imposition.

Les tarifs de l’IMF sont fixés ainsi qu’il suit :


 si le chiffre d’affaires est égal ou inférieur à 250 000 000, le montant de
l’IMF est de 500 000 ;
 si le chiffre d’affaires est compris entre 250 000 000 et 500 000 000
compris, le montant de l’IMF est de 750 000 ;
 si le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 000, le montant de l’IMF est
de 1 000 000.

Il est à noter que, sont exonérées de l’IMF les sociétés ayant commencé leurs
premières opérations dans le courant de l’année précédant celle de l’imposition et les
sociétés ayant clos leur premier bilan au cours ou à la fin de ladite année, à la
condition dans ce cas que l’exercice ne soit pas d’une durée supérieure à 12 mois.

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Annexe III : LES ACOMPTES PROVISIONNELS

L’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR) donnent lieu chaque année,
au versement d’acomptes, à imputer sur l’impôt dû au titre de ladite année sur les
revenus de l’année précédente.
Toutefois, les salariés et les titulaires de revenus relevant du régime de la retenue à
la source sont dispensés du versement d’acomptes provisionnels, s’ils ne disposent
que de revenus ayant subi une retenue à la source.

Dates d’exigibilité des acomptes


Les acomptes qui sont au nombre de deux sont exigibles :
- pour le 1er acompte, dans les 15 premiers jours du mois de février de
chaque année ; 
- pour le 2e acompte, au plus tard le 30 avril de chaque année.
En ce qui concerne les sociétés, le solde de l’IS calculé d’après les résultats déclarés
doit être acquitté spontanément le 15 juin au plus tard.

Mode de calcul des acomptes


Chaque acompte est égal au tiers de l’impôt dû sur les résultats du dernier exercice
imposé au titre de l’année précédente.
Exemple :
Le résultat du dernier exercice imposé en 2008 est celui de l’année 2007. Si l’IS dû
sur ce résultat est de 3.000.000 francs, alors les acomptes provisionnels sur les
résultats de l’exercice 2008 à payer en 2009 sont les suivants :
- au 15 février 2009 : 1 000 000 (3 000 000/3) ;
- au 30 avril 2009 : 1 000 000.
Et pour les sociétés, le solde à verser au 15 juin 2009, est égal à la différence entre
l’IS effectivement dû sur les résultats de 2008 et les 2 000 000 d’acomptes versés.

Pour les sociétés et personnes morales passibles de l’IS, le premier acompte ne peut
être inférieur au montant de l’IMF. Sauf pour les sociétés exonérées de cet impôt, le
premier acompte se confond avec l’IMF.

Le 2e acompte est, selon le cas, égal :


- au tiers de l’impôt dû au titre de l’année précédente, si le premier acompte
était lui-même égal ou supérieur au montant de l’IMF ;
- ou au 2/3 de l’impôt dû au titre de l’année précédente, sous déduction de
l’IMF précédemment versé lorsque le premier tiers était lui-même égal ou
inférieur au montant de l’IMF ;

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Cours de fiscalité des entreprises

Aucun acompte n’est dû lorsque les deux tiers de l’impôt dû sur les résultats de
l’année précédente sont égaux ou inférieurs à l’IMF de l’année en cours.

Modalités de versement des acomptes


Les contribuables reçoivent des avis d’appel nominatif par échéance. Toutefois, si un
contribuable ne reçoit pas cet avis d’appel, il est tenu de calculer lui-même, chaque
acompte et de le verser spontanément.

Le contribuable qui estime que le montant de l’acompte déjà versé au titre d’un
exercice est égal ou supérieur à la cotisation dont il sera finalement redevable pour
cet exercice, peut se dispenser d’effectuer le versement du deuxième acompte, en
remettant au comptable public chargé du recouvrement, au plus tard le 30 avril, une
lettre datée et signée.

Si l’imposition mise en recouvrement par voie de rôle est inférieure au total des
acomptes versés par le contribuable au titre de la même année, l’excédent versé est
imputé sur les exercices suivants ou remboursé si le redevable cesse son activité ou
quitte le Sénégal, ou si l’exploitation est restée déficitaire pendant deux exercices
consécutifs d’au moins douze mois. Cet excédent peut également, à la demande du
contribuable, être utilisé pour le paiement de tout autre impôt direct ou taxes
assimilées dont il est par ailleurs redevable.

En ce qui concerne les redevables de l’IMF, la fraction du premier acompte


correspondant au montant de cet impôt demeure acquise au Trésor.

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Exercice IS n° 1

La société à responsabilité limitée "Guélodé" constituée le 15 mars 2004 a pour objet


la filature et le tissage de coton. Son siège social et ses installations industrielles
sont situés sur la VDN à Dakar. Son capital social entièrement libéré de 36 000 000
de francs est divisé en 3 600 parts de 10 000 francs, détenues par :
- Modou Amar : 900 parts
- Adja Aïda Amar : 900 parts
- Hawa Amar : 450 parts
- Daba Diallo : 1 350 parts.
La gérance de la société est assurée par Mmes Adja Aïda, Hawa et M. Modou Amar.
D’après les statuts de la société, les bénéfices sont répartis proportionnellement aux
parts lorsque les associés décident de procéder à une répartition.
Vous êtes stagiaire à "Guélodé", le 25 avril 2008, le service comptable s’apprête à
déposer auprès de l’administration fiscale, la déclaration de résultat de l’exercice clos
le 31 décembre 2007 qui fait ressortir un bénéfice net de 8 150 000 F. Le chiffre
d’affaires réalisé par la société "Guélodé" en 2007 s’élève à 102 865 375 F. Aucune
réintégration extracomptable n’a été effectuée. Le comptable en congé vous a laissé
le détail des charges figurant au tableau des soldes caractéristiques de gestion qui
s’établit comme suit :
I- Matières et fournitures consommées

- Matières premières consommées 5 753 075


- Produits d’entretien du matériel industriel 1 950 525
- Fournitures de bureau consommées 875 700
- Electricité 1 780 550
- Eau 740 200
____________
Total 11 100 050

II- Autres services consommés


- Loyers (1) 4 800 000
- Entretien et réparation du matériel industriel 3 895 250
- Honoraires payées à Me Ndiaye (avocat de la société) 250 000
- Frais de postes et télécommunications 550 950
- Frais de publicité 347 875
- Commissions et courtages sur ventes 1 545 600
_____________
Total 11 389 675
(1) La société a payé en 2007 la somme de 4 800 000 F à M. Lamine Mbengue,
propriétaire de la villa de 3 pièces d’habitation principale sise au Point E. La société a
loué cette villa pour y loger son Directeur administratif, M. Modou Amar.

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III- Charges et pertes diverses


- Primes d’assurance payée en 2007 :
Pour couvrir le risque-incendie des installations
industrielles et des magasins de stockage de coton 584 875

- Primes d’assurance-vie payée en 2007 :


Pour couvrir le risque de décès de M. Amar
dont les connaissances professionnelles et les
relations sont indispensables à la bonne marche de l’usine 239 650

- Versements effectuées en 2007 aux organismes d’intérêt général :


* Comité d’action pour la rénovation de Saint-Louis 65 000
* Association sénégalaise d’assistance aux lépreux 80 000
* Caritas Sénégal 125 500
* Union nationale des aveugles du Sénégal 178 000
_____________
Total 2 383 025

IV- Frais de personnel


- Rémunération du personnel de l’usine 20 700 750
- Rémunération du personnel de directeur (1)
9 250 000
____________
Total 29 950 750
(1) Du 1er janvier au 31 décembre 2007, les associés gérants ont perçu 9 250 000 F
de salaires répartis comme suit :
- Modou Amar 3 500 000
- Adja Aïda Amar 3 000 000
- Hawa Amar 2 750 000
_____________
Total 9 250 000

V- Impôts et taxes
- Contribution foncière des propriétés bâties
980 000
- Contribution des patentes 785 250
- Droits d’enregistrement et de timbres 625 200
- Impôt minimum forfaitaire sur les sociétés 500 000
- Taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes morales
478 350
_______________
Total 3 368 800

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VI- Intérêts
Au cours de l’exercice clos le 31 décembre 2007, les associés ont apporté les
sommes ci-après versées en compte courant et rémunérés par un intérêt de 9% (1) :
73 500 000
(1) Le taux des avances à terme fixe sur effets publics de la BCEAO s’établit à 6%.

Travail à faire
A l’aide des renseignements ci-dessus, déterminer en explicitant le montant du
bénéfice net imposable à l’impôt sur les sociétés.

IS - Exercice 2 – Détermination du bénéfice imposable


La société "BENNO" est une SA au capital de 300 000 000, libéré à hauteur des ¾.
Cette société, créée en 2004, est spécialisée dans la fabrication et la
commercialisation de matériels et articles nautiques ; elle a aussi des participations
dans diverses sociétés du même secteur d’activité.
L’entreprise dont les exercices coïncident avec l’année civile, vous consulte pour la
détermination du résultat fiscal de l’exercice 2008. Pour cela, elle vous communique
les renseignements suivants :
1- Le bénéfice comptable s’élève à 251 150 000 ;
2- Les cessions d’éléments de l’actif immobilisé (hors immobilisations
financières) ont permis globalement de constater :
- des plus-values à court terme de 79 000 000 ;
- des plus-values à long terme de 140 000 000 ;
- des moins-values à court terme de 30 000 000.
Toutes les écritures comptables de cession ont été convenablement passées au
journal de l’entreprise.
3- L’entreprise a perçu 10 000 000 F de redevances provenant d’une licence
concédée pour 8 ans à une autre société, totalement indépendante de
"BENNO". Les redevances ainsi perçues ont été convenablement enregistrées
en comptabilité.
4- Parmi les autres produits perçus et enregistrés, il faut tenir compte de :
- 30 000 000 F de dividendes versés en 2008 par une société française du
même secteur et dont la société "BENNO" détient 40 % du capital ;
- 12 000 000 F représentant la quote-part du bénéfice d’une société en nom
collectif dont la société "BENNO" détient 12 % du capital. On précise que
l’intégralité du bénéfice réalisé par la SNC a été distribué aux différents
associés en fonction des droits de chacun.
5- Parmi les frais généraux passés en comptabilité, on relève :
- 43 000 000 F représentant des frais de séminaire à Saly, séminaire ayant
réuni pendant 2 jours l’état major de la société afin de mettre au point la
stratégie de développement de l’entreprise pour les 5 prochaines années ;
- 76 000 000 F de jetons de présence ;
- 55 000 000 F d’intérêts versés à Mme Sall, président-directeur général de
la société et qui a laissé tout au long de l’année 500 000 000 F en compte
courant, somme rémunérée à 11 % ;

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-33 000 000 F d’intérêts à M. Diouf, administrateur qui a laissé tout au long


de l’année 300 000 000 F en compte courant, somme également
rémunérée au taux de 11 % ;
- 200 000 000 F représentant la rémunération versée à M. Sall, l’époux du
PDG et qui assure les fonctions de directeur commercial ;
- 21 400 000 F de pénalités qui se décomposent en :
 2 000 000 F de pénalités fiscales de recouvrement,
 15 400 000 F d’amendes fiscales liées au défaut de
production de déclaration fiscale,
 4 000 000 F de pénalités versées à la Caisse de Sécurité
sociale ;
- 8 000 000 F versés à titre de subvention à un organisme qui gère une
crèche pour les enfants du personnel de 3 entreprises de Dakar ;
- 2 000 000 F versés à l’Association des Aveugles de Dakar ;
- 4 000 000 F versés à une écurie de lutte de la ville. Les membres de
l’écurie arboreront en contrepartie une combinaison revêtue du logo de la
société "BENNO" ;
- 11 000 000 F versés à un consultant informatique pour une étude sur
l’informatisation de la gestion des stocks.
6- Parmi les amortissements comptabilisés, on relève une annuité correspondant
au prix d’acquisition d’un véhicule de tourisme acquis à l’état neuf en janvier
2008, amortissable sur 5 ans et dont la valeur d’origine, taxe comprise, s’élève
à 12 000 000 F.
7- Parmi les provisions comptabilisées, on relève :
- une provision évaluée à 14 000 000 F pour créances douteuses.
L’évaluation repose sur un pourcentage du chiffre d’affaires, relativement
constant depuis la création de la société ;
- une provision de 3 000 000 F au titre de la contribution des patentes ;
- une provision pour licenciement de 21 000 000 F qui correspond au
montant de l’indemnité qui devra être versée à un employé de la société si
cette dernière décide de fermer la magasin que gère l’employé. Ce
magasin est peu rentable et sa fermeture prochaine est à l’étude.
On précise enfin que le taux d’escompte de la BCEAO est de 9 % en 2008  ; et qu’il
n’y a pas eu de déficit reportable et qu’il y a lieu de tenir en compte 43 800 000 F de
réintégrations diverses.

TAF :
Calculez le résultat fiscal de l’exercice 2008 ainsi que le résultat net comptable.

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