Formation Des Accompagnateurs Des Coopératives
Formation Des Accompagnateurs Des Coopératives
Formation Des Accompagnateurs Des Coopératives
DE SERVICES DE PROXIMITÉ
10 notions pour savoir de quoi on parle
10 questions pour accompagner
26 facteurs favorables pour agir
7 histoires de cas et de multiples références
GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT
TABLE DE MATIÈRES
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................3
INTRODUCTION ............................................................................................................................5
COMMENT SE SERVIR DU GUIDE ..............................................................................................7
DIX NOTIONS POUR SAVOIR DE QUOI ON PARLE ....................................................................9
DIX QUESTIONS POUR ACCOMPAGNER ..................................................................................13
VINGT-SIX FACTEURS FAVORABLES POUR AGIR ...................................................................17
Nos plus sincères remerciements aux membres des comités et groupe de travail qui ont appuyés
cette démarche et prodigué leurs judicieux conseils.
Bellerose, Sylvie, conseillère en développement stratégique des territoires, Solidarité rurale du Québec
Brassard, Marie-Joëlle, directrice de la recherche et du développement, Conseil québécois
de la coopération et de la mutualité
Caron, J. Benoît, directeur général, Fédération des coopératives de services à domicile du Québec
et directeur général, Coopérative de développement régional de Québec-Appalaches
Charland, Guy, directeur général, Fédération québécoise des municipalités
Clément, Michel, coordonnateur au développement, Direction des coopératives du ministère
du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE)
Desrosiers, Lawrence, directeur du développement rural et régional, ministère des Affaires
municipales et des Régions (MAMR)
Goudreau, Michel, analyste-conseil, ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR)
Jalbert, André, directeur général, Fédération des coopératives de développement régional
du Québec (FCDRQ)
Lechasseur, Johanne, chargée d’équipe et de projets - Développement économique des régions
et des milieux, Fédération des caisses Desjardins du Québec
Lefebvre, Bernard, conseiller en développement coopératif, Fédération des coopératives funéraires
du Québec
Lemieux, Jacques, président, Fédération des coopératives de développement régional du Québec
Loubier, Suzy, directrice générale, Association des centres locaux de développement du Québec
(ACLDQ)
Martin, Thibault, coordonnateur de la Maîtrise en développement régional, Chaire du
développement des collectivités de l’Université du Québec en Outaouais, Université du Québec
en Outaouais
Pichette, Marcel, directeur général, Fédération des coopératives d’alimentation du Québec
Provencher, Guy, conseiller en développement coopératif, Coopérative de développement
Centre-du-Québec/Mauricie
Merci à Claudine Papin, consultante de la coopérative Tandem ainsi qu’à Céline Ruel, chargée
de projets du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité pour leur contribution
à la conception et la réalisation de ce guide.
Merci aussi à toutes les personnes qui ont répondu à nos questions et qui ont permis de faire
les analyses de cas. En espérant que leurs expériences de coopératives de services de proximité
pourront bénéficier à d’autres coopérateurs qui ont à cœur la prise en charge de leur milieu.
L’accès à des services de proximité est un droit fondamental, pourtant, dans plusieurs milieux il est
de plus en plus difficile de s’en prévaloir et les chercheurs constatent que le manque de services
de proximité est, dans la majorité des cas, le symptôme d’un problème beaucoup plus profond
qui est celui de la dévitalisation du milieu.
En réaction à cette situation, dans plusieurs petites municipalités, on assiste à la création de
coopératives ou à l’offre de nouveaux services dans des coopératives existantes dont l’objectif est
justement de maintenir et d’offrir des services dits « de proximité ». Elles sont le résultat d’initiatives
spontanées et isolées mais leur nombre nous fait croire qu’elles sont une réponse efficace à un
besoin des populations vivant en milieu rural. En 2005, on recensait une cinquantaine de
coopératives de services de proximité offrant une diversité de services à leur communauté.
Quarante-deux d’entre elles étaient implantées dans des villages de moins de 2 500 habitants.
Ces projets coopératifs sont pilotés par des leaders locaux, des membres du conseil municipal
ou des dirigeants des coopératives bien implantées dans le milieu qui ont compris que le maintien
de services dans leur communauté est essentiel pour en stimuler la vitalité et améliorer la qualité
de vie des personnes qui y vivent.
La formule coopérative est donc perçue comme une solution pour s’offrir des services et contribuer
à revitaliser des communautés qui souhaitent se prendre en charge.
« En somme, la coopération représente encore aujourd’hui une formule privilégiée en ce qui
concerne le maintien et l’amélioration des services de proximité en milieu rural. En intégrant
les dimensions humaine, politique, sociale et économique, elle contribue, en outre, à renforcer
le sentiment d’appartenance des individus à l’égard de leur milieu et de leur cadre de vie. »
(Simard, Novembre 2005, 122)
Devant ce phénomène, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité a décidé de faire
une analyse plus approfondie et d’élaborer un outil pour appuyer les accompagnateurs de projets
de coopératives de services de proximité.
Le présent guide d’accompagnement est donc le résultat d’une démarche qui s’étend sur une
période de deux années. Dans le cadre de ce projet de recherche, un inventaire des coopératives
de services de proximité a été réalisé de même que des analyses de cas de quelques coopératives
et des consultations auprès d’accompagnateurs de projets et de chercheurs dans le domaine.
Ces activités ont permis de constater qu’il n’existe pas de modèle de coopérative de services de
proximité mais que certains facteurs doivent être pris en compte par les promoteurs de projets
coopératifs car ils peuvent avoir une influence sur la réussite de leurs initiatives.
Le guide que nous vous proposons permet de mettre en évidence les particularités de chaque
milieu et de réfléchir sur une offre de services qui réponde réellement aux besoins d’une population
« particulière » tout en considérant l’offre de services de proximité dans une perspective de
développement à long terme.
Un guide d’accompagnement
Pour les accompagnateurs de projets de coopératives de services de proximité afin qu’ils puissent
aider les groupes de promoteurs à préciser leurs besoins et à valider leur idée de projet.
Objectifs du guide
• Mettre en évidence des facteurs déterminants du développement de coopératives de services
de proximité en se basant sur les expériences de quelques coopératives existantes.
• Proposer des outils pour aider les accompagnateurs de projets dans le soutien qu’ils apportent
aux collectivités, dans la mise en place de coopératives de services de proximité à caractère
marchand en milieu rural.
• Promouvoir la formule coopérative comme levier pour répondre aux besoins de services de
proximité et de revitalisation des milieux.
Sources d’information
Le guide a été élaboré à partir des sources d’information suivantes :
• Une étude préalable de Mme Édith Brochu conduite par le Conseil québécois de la coopération
et de la mutualité en 2005 : Les coopératives multiactivités de services de proximité à caractère
marchand : pistes de réflexion pour vivre des succès collectifs;
• L’exploration de sept histoires de cas de coopératives de services de proximité;
• Le point de vue de quelques auteurs québécois sur le sujet;
• Des recherches sur les services de proximité en Europe;
• Des entretiens avec des accompagnateurs de projets de coopératives de services de proximité;
• Les travaux des comités mis sur pied par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.
1. La notion de service
La notion de service concerne toute « activité qui consiste à produire des biens immatériels contre
paiement. » (Petit Robert)
Les services peuvent s’adresser :
• à la communauté;
• aux personnes;
• aux ménages;
• aux entreprises.
…et relever du domaine marchand ou non-marchand.
2. La notion de proximité
La notion de proximité renvoie à trois critères :
• géographique : l’offre se réalise sur le lieu même où se trouve le bénéficiaire;
• psychologique : l’offreur rencontre et dialogue avec le bénéficiaire pendant la réalisation du service;
• sociale : les acteurs renforcent ou établissent des liens entre eux.1
3. La notion de mobilité
« La mobilité s’applique aux capacités de déplacement des personnes et à des considérations reliées
aux parcours et au temps de déplacement. Ainsi, la mobilité sous-tend les variables suivantes :
• la capacité physique et financière des individus de se déplacer;
• la disponibilité d’un moyen de transport;
• la fréquence des besoins de déplacement;
• la concordance des circuits de déplacement ajoutant considérablement à la qualité de la vie.2»
4. La notion d’accessibilité
La proximité d’un service se définit aussi par l’accessibilité à ce service, à une distance jugée
raisonnable et pratique par les résidants et les autres acteurs concernés par ces services.
L’accessibilité doit être analysée en tenant compte de la mobilité.
1
Simard, 2006, 3.
2
Pépin, 2000.
7. La formule coopérative
La formule coopérative apparaît comme une solution intéressante pour la mise en place
de services de proximité, notamment parce qu’elle est à la fois une entreprise et une association
de personnes ce qui lui confère divers avantages :
• l’objectif premier d’une coopérative n’est pas le profit mais l’offre de services pour répondre
à un besoin (notion de viabilité/rentabilité);
• elle a la capacité de mobiliser des ressources financières et les potentiels humains pour mener
le projet à terme;
• elle peut miser sur un lien d’usage avec ses membres;
Les coopératives sont implantées dans toutes les régions du Québec, ainsi, les promoteurs
de projets coopératifs peuvent bénéficier des expériences vécues dans diverses régions
et d’un accompagnement dans le développement de leur projet.
9. La notion de multiactivité
Nous entendons par coopératives multiactivités, celles qui offrent plus d’un service, même si des
intervenants considèrent que certains services offerts par une même coopérative sont connexes et
peuvent être considérés comme faisant partie d’un même service. La multiactivité représente une
des stratégies pouvant contribuer à la viabilité économique de la coopérative.
Exemple : une coopérative qui gère à la fois un dépanneur et une station d’essence pratique la
multiactivité. Il en est de même pour un magasin d’alimentation qui est un point de vente pour un
service de nettoyeur de vêtements ou qui offre un service de traiteur.
Les notions de viabilité et de rentabilité sont importantes puisqu’elles permettent de faire une
distinction entre les objectifs d’une coopérative et ceux d’une entreprise purement commerciale.
Facteurs de mobilisation
Conditions initiales
1- Quelle est l’origine du projet ?
• L’élément déclencheur
• L’origine de l’initiative
• Les opportunités
• Les expériences passées de prise en charge
Caractéristiques du milieu
3- Quelles caractéristiques du milieu influencent le projet et doivent être prises en compte?
• La taille de la population et son évolution
• La mobilité de la population
• Les circuits de déplacement
• La vigueur de l’économie locale
• La présence de services publics
Participation de la population
4- Comment la population est-elle impliquée dans le projet ?
Est-ce que le projet répond à ses besoins?
• Le degré de participation de la population
• La dynamique de la participation
Facteurs de faisabilité
Le partenariat dans le milieu
5- Comment les partenaires sont-ils impliqués dans le projet ? Est-ce favorable ?
• Le conseil municipal
• Les leaders locaux
• Les partenaires d’affaires
Le marché
6- Quel est le marché pour les services de la coopérative ?
• La clientèle et la concurrence
• Les services et produits
• Les prix
• La localisation
• Les stratégies
• Les avantages concurrentiels
Le lien d’usage
7- Comment s’assurer d’un lien d’usage à long terme avec les membres ?
Méthode :
L’accompagnateur échange avec le groupe promoteur sur les thèmes ci-dessous afin de préciser
les besoins auxquels le projet veut répondre et évaluer les moyens proposés pour le faire.
La situation de départ
Qu’est-ce que vous observez qui vous touche dans votre milieu et qui vous conduit à vouloir agir ?
L’élément déclencheur
Quel est l’élément déclencheur ?
La fermeture de commerces
L’absence de services
La survie d’une coopérative existante
La perte de vitalité du village, c’est-à-dire un ensemble combiné d’indices de dévitalisation
et la fragilité des services publics, privés, communautaires et paroissiaux
Autre situation :
Les opportunités
Quelles sont les opportunités que vous percevez à ce moment-ci ?
L’absence de concurrence dans le village
La possibilité d’acheter des commerces existants
L’utilisation de locaux désaffectés
Les besoins des groupes communautaires ou sociaux
Les besoins des autres commerces du village
La disponibilité de soutien financier
Autre :
Les obstacles
À ce moment-ci, percevez-vous des obstacles pouvant freiner la réalisation de ce projet ?
Au niveau local ?
À l’extérieur du village ?
Méthode :
L’accompagnateur échange avec le groupe promoteur et aide le groupe à conclure sur les forces
du projet et les actions à mener.
Va-t-il stimuler le sentiment d’appartenance des citoyens ? La fierté locale ? Le dynamisme du milieu ?
Offre-t-il de l’attrait pour de nouveaux arrivants (familles, retraités, résidants saisonniers, immigrants) ?
Personnes âgées ?
Jeunes ?
Jeunes familles ?
Personnes à mobilité restreinte ?
Des nouveaux villageois ?
Des citoyens qui habitent plus loin du village, sur les rangs ?
Estimation des différentes fonctions du projet Pas du tout Un peu Assez Tout à fait
Votre projet sera utile
Votre projet renforcera l’identité du village
Votre projet aura un effet rassembleur
Votre projet aura un impact économique
Quelles sont les actions à mener pour améliorer les aspects plus faibles de votre projet ?
Méthode :
Pour savoir où trouver certaines informations relatives aux caractéristiques du milieu, consulter
la partie 4 : Les Références – Les sources de données.
La mobilité de la population
Méthode :
L’accompagnateur échange avec le groupe promoteur en proposant des outils de planification.
Voir tableau page suivante.
La population
Par quels
moyens ?
Résultat attendu des 4 premières questions de la démarche
1. Avoir cerné la demande locale concernant les services de proximité en identifiant
les besoins existants;
2. Avoir formulé un projet clair et précis;
3. Avoir examiné la forme juridique de prestation de services la plus appropriée;
4. Déterminer les sources de financement possibles;
5. Identifier à quelle échelle géographique l’organisation des services serait la plus apte à répondre
aux besoins des ruraux en fonction de critères tels que le type de clientèle visée
et l’accessibilité.
Inspiré des travaux de Carrier
Objectif de l’accompagnateur :
• Amener le groupe promoteur à disposer d’une formulation de projet claire et précise.
Les informations recueillies sur les facteurs de mobilisation devraient permettre de formuler
un projet qui répond aux besoins de la population.
Exemple de formulation de projet : Nous développerons une coopérative de solidarité pour offrir des
services de proximité de type dépanneur et un comptoir postal qui répondront principalement aux besoins
d’approvisionnement quotidien des jeunes familles et personnes à mobilité réduite de notre village.
Outil 5 : Le partenariat
Objectif de l’accompagnateur :
• Inviter le groupe promoteur à développer son projet dans un esprit de partenariat.
Méthode :
L’accompagnateur analyse avec le groupe le partenariat actuel et évalue l’apport possible de
nouveaux partenaires ou acteurs de soutien pour les appuyer dans la réalisation du projet dans
les meilleures conditions possibles. Il stimule le groupe à explorer le niveau local, MRC, régional
et provincial.
D’autres partenaires sont-ils nécessaires pour faciliter la mise sur pied du projet ?
Méthode :
Les résultats de l’étude de marché devraient être présentés à la population surtout si elle a été
réalisée par un sondage auquel ils ont participé.
Si l’étude de marché met en évidence que la coopérative ne peut être viable telle que conçue,
l’accompagnateur aidera le groupe promoteur à réviser ses stratégies d’affaires, ses partenariats,
les mesures de soutien, l’implication des bénévoles, les besoins des villages voisins, la recherche
d’innovation dans la desserte de services, etc.
Méthode :
L’accompagnateur échange avec le groupe promoteur pour mettre en œuvre des stratégies
pour développer des habitudes de consommation locale.
Quelles stratégies seront mises en œuvre pour stimuler et conserver le lien d’usage avec les membres?
Méthode :
L’accompagnateur échange avec le groupe promoteur à partir de six pistes.
• La gestion intégrée des activités : la coopérative peut-elle livrer et gérer d’autres services
dans ses locaux ?
• Une activité locomotive : Y a-t-il une activité qui jouera le rôle de locomotive ? Laquelle ?
Quelles seront les activités à rentabiliser à plus long terme ?
L’intercoopération d’affaires : Peut-on interpeller une autre coopérative du milieu pour partager
les frais fixes (locaux, téléphone, personnel, etc.) ?
L’innovation dans la desserte: Quelles innovations pourraient compléter les stratégies d’affaires? Pour
desservir la clientèle moins mobile? Pour s’assurer de la qualité des services? Pour maintenir le lien d’usage?
La politique de qualité des services : Comment la coopérative s’assurera-t-elle d’offrir une qualité
des services ? Comment la qualité sera-t-elle validée auprès de la clientèle ?
Méthode :
Pour illustrer les avantages de l’endettement zéro : l’accompagnateur peut simuler des prévisions
financières basées essentiellement sur des emprunts et démontrer les impacts sur le chiffre
d’affaires nécessaire pour rentabiliser la coopérative. Il appuie les promoteurs dans leur recherche
d’alternatives pour diminuer le pourcentage d’emprunt.
Subventions
montant : %
Quelles actions peuvent être entreprises pour améliorer les stratégies de financement ?
Méthode :
L’accompagnateur peut consulter les 26 facteurs favorables pour agir. Il peut aussi consulter les
histoires de cas afin d’amener le groupe à considérer l’ensemble des facteurs qui influencent le projet.
2. Les origines
de l’initiative
3. Les opportunités
4. L’expérience
locale de prise
en charge
5. L’impact
souhaité
7. La mobilité
de la population
8. Les circuits
de déplacement
9. La vigueur
de l’économie
locale
La participation de la population
11. Les degrés
de participation
de la population
12. La dynamique
de la
mobilisation
Le partenariat
13. Le conseil
municipal
14. Le leadership
local
18. L’intercoopération
d’affaires
19. Le partenariat
public-privé
20. La localisation
21. L’innovation
dans la desserte
22. La qualité
des services
24. La mobilisation
de capitaux
locaux et ceux
des membres
Quelles actions pourraient améliorer les aspects plus faibles de votre projet?
Facteurs de mobilisation
La notion de mobilisation peut se définir comme la mise en place et le maintien des conditions
pouvant conduire un groupe de personnes à réaliser une action collective. Une mobilisation réussie
est le signe que les besoins ressentis sont partagés et suscitent l’adhésion. Dans le contexte de ce
guide, la mobilisation concerne la participation collective dans un processus de développement local.
Le degré de mobilisation de la population autour d’un projet de coopérative de services
de proximité est affecté par diverses variables.
Conditions initiales
Quelle est l’origine du projet ?
• L’élément déclencheur
• L’origine de l’initiative
• Les opportunités
• Les expériences passées de prise en charge
Caractéristiques du milieu
Quelles caractéristiques du milieu influencent le projet et doivent être prises en compte ?
• La taille de la population et son évolution
• La mobilité de la population
• Les circuits de déplacement
• La vigueur de l’économie locale
• La présence de services publics
Participation de la population
Comment la population est-elle impliquée dans le projet ?
Est-ce que le projet répond à ses besoins ?
• Le degré de participation de la population
• La dynamique de la participation
L’ensemble des conditions initiales illustre la vision de développement portée par les promoteurs
qui prennent l’initiative du projet. Parfois, l’élément déclencheur se combine à des opportunités
à saisir pour l’implantation d’une coopérative ou pour son développement.
Initiative 1
Les besoins sont formulés par la population ou par des leaders du milieu qui fondent ensuite
une coopérative et élaborent l’offre pour répondre aux besoins.
• La coopérative est un moyen de mobiliser la population autour d’une problématique plutôt
qu’une fin en soi.
• La création d’une coopérative de solidarité qui permet de sauver une infrastructure locale
de services illustre cette logique.
Exemples : Les histoires de cas des coopératives de Ste-Marie-de-Blandford, Villeroy,
St-Bernard-de-Michaudville et St-Édouard-de-Lotbinière.3
Initiative 2
L’offre est définie par les membres ou les dirigeants d’une coopérative existante selon leur
perception de la demande ou du besoin.
• Dans ce cas, la coopérative cerne les besoins et cherche ensuite à rallier la population autour
de l’offre de nouveaux services.
• La diversification des activités de certaines coopératives membres de La Coop fédérée émane
de cette logique.
Exemples : Les histoires de cas des coopératives de St-Narcisse, Mont-Carmel, St-Pamphile.4
3
Voir Partie 3 : Les histoires de cas.
4
Voir Partie 3 : Les histoires de cas.
Il est certainement plus facile de mobiliser la population autour d’une vision partagée si l’on aborde
la question des impacts souhaités liés à l’avenir de la communauté plutôt que de se concentrer
exclusivement sur l’offre d’un service commercial.
Selon Majella Simard, les services de proximité peuvent avoir 4 fonctions différentes :
La connaissance du milieu est un atout majeur pour préciser la nature des besoins et les services
à offrir. Elle permet également de développer des arguments pour susciter l’adhésion et la
participation de la population.
Ménage : au sens statistique, représente l’ensemble des occupants d’une résidence principale, qu’ils aient ou non
5
Point de vue formulé par les participants d’un atelier sur les services, lors d’une conférence annuelle de Solidarité rurale (1997).
6
Les histoires de cas nous apprennent que lors de la création, les coopératives cherchent d’abord
à rentabiliser leurs services de proximité en se concentrant sur les avantages que procure
la formule coopérative.
Cette stratégie incite le groupe promoteur à :
• Bâtir l’offre de services de la coopérative avec les résidants;
• Solliciter un investissement financier à la fois des membres utilisateurs et des organismes
issus du milieu;
• Développer une manière de faire axée sur les éléments clés du développement local.7
Les histoires de cas nous apprennent que lors de l’ajout de services à une coopérative existante
(passage à la multiactivité), les initiateurs cherchent d’abord à s’appuyer sur la dynamique interne
et sur la mobilisation des membres pour la capitalisation. Par la suite, ils sollicitent de nouveaux
membres dans la population.
Voir partie 4 : Les références - Le point de vue des chercheurs : Le développement local et les coopératives de services
7
Il appert que peu importe l’origine du projet, ce qui aura le plus d’impact, c’est la dynamique créée
par le projet pouvant mobiliser un ensemble de ressources internes et externes à la communauté.
De plus, lorsqu’un ensemble de ressources est mobilisé, il semble que les citoyens aient moins
tendance à se comporter exclusivement comme des consommateurs. La population participante
voit mieux les enjeux pour l’avenir du village. Certains auteurs parlent de proximité sociale lorsque
l’ensemble des forces vives du milieu contribue au projet.
• La vision globale et la volonté de « vivre chez-soi »
La vision des initiateurs peut être de rendre un service accessible tout en développant un projet
plus global de revitalisation. Pour une solution à long terme, il est préférable de viser la vitalité
du village plutôt que de réagir à la perte ou au manque d’un seul commerce ou service.
La population donne son avis La population participe à Le groupe promoteur met La population est invitée
sur les besoins à combler définir la nature du projet en place une structure à devenir membre et est
et à le formuler coopérative sollicitée pour capitaliser
La coopérative prend Les membres entretiennent un lien d’usage régulier avec
en charge la prestation la coopérative
des services, leur gestion
et leur évaluation
Assemblée publique Sollicitation par les membres Blitz de recrutement Recrutement directement
du comité de leurs réseaux porte-à-porte au commerce pour assurer
de contacts personnels le développement
Sondage auprès Communiqués d’information Assemblée des contributeurs, Recrutement de nouveaux Assemblée générale
de la population fréquents futurs membres de soutien membres dans les villages des membres
voisins et l’émission de
parts privilégiées
8
Pour un bon topo sur la mobilisation, consultez www.solidarite-rurale.qc.ca/pub_pagesvertes.aspx.
Revue d’initiatives locales de développement en milieu rural, 2001, La mobilisation, page 30.
Facteurs de faisabilité
La faisabilité d’un projet de coopérative de services de proximité repose entre autres,
sur la capacité de :
• structurer la demande à partir d’un besoin partagé par une partie importante de la population;
• mobiliser les ressources humaines et financières pour répondre au besoin.
Le marché
Quel est le marché pour les services de la coopérative ?
• La clientèle et la concurrence
• Les services et produits
• Les prix
• La localisation
• Les stratégies
• Les avantages concurrentiels
Lien d’usage
Comment s’assurer d’un lien d’usage à long terme avec les membres ?
Le partenariat local apparaît comme une des conditions de réussite des coopératives de services
de proximité.
Le conseil municipal
Des accompagnateurs soulignent que la participation du conseil municipal est une des conditions
qui favorise la réalisation d’un projet de démarrage de coopérative de services de proximité.
Le conseil municipal est presque toujours présent à une ou plusieurs des étapes du projet :
• à l’origine du projet comme initiateur;
• est sollicité par le groupe promoteur;
• en interpellant des leaders du milieu pour les inciter à constituer un comité de travail;
• sert de levier en offrant le support de ses ressources pour la circulation de l’information
ou du soutien transitoire pour les affaires reliées au démarrage;
• met à la disposition du projet son réseau de contacts et d’influence;
• au démarrage en collaborant à l’organisation du projet ou en offrant un appui technique
ou financier (construction d’infrastructures, subventions, etc.);
• en supportant matériellement après le démarrage (locaux, réduction des taxes,
main-d’œuvre, etc.).
Fiche 6 : Le marché
Quel est le marché pour les services de la coopérative ?
• La clientèle et la concurrence
• Les services et les produits
• Les prix
• La localisation
• Les stratégies
• Les avantages concurrentiels
L’étude de marché permet de valider la faisabilité du projet coopératif et de prendre des décisions
sur les moyens à mettre en œuvre pour en assurer la viabilité.
L’étude de marché doit tenir compte, à tout moment, de la particularité de la formule coopérative
soit, une association de personnes qui veulent se donner des services et une entreprise qui doit
générer des revenus pour maintenir ces services (exemple : l’objectif de juste prix et de viabilité
plutôt que de profit).
Connaître la concurrence
• Évaluer la concurrence directe : les entreprises qui opèrent un commerce similaire à celui que
vous voulez démarrer, leur territoire, leurs produits et services, leurs prix, la distance, etc.;
• La concurrence indirecte : les entreprises qui répondent aux mêmes besoins que ceux que la
coopérative veut satisfaire (exemple : besoin de nourriture : marché de grande surface/marché
de quartier/dépanneur).
Plus que la mobilisation au démarrage, le véritable défi pour les coopératives de services
de proximité est d’instaurer un lien d’usage durable avec ses membres.
Quelques facteurs peuvent influencer le lien d’usage des membres avec leur coopérative :
Il faut prendre en compte qu’il est plus facile pour un membre de souscrire à un moment donné
à des parts privilégiées que de modifier ses habitudes de consommation.
Il se peut même que la facilité à collecter la mise de fonds fasse oublier que ce sont les achats
réguliers qui assureront la viabilité de la coopérative. L’engouement initial n’est pas garant de
changements durables : il faut se rappeler que les mêmes personnes qui ont été « à l’origine »
de la fermeture de certains services ont maintenant la responsabilité d’en assurer le maintien.
La mise sur pied des coopératives de services de proximité exprime, dans une certaine mesure,
la cohésion du tissu social d’une communauté. Il semble malheureusement que le fait de consommer
quotidiennement à la coopérative ne relève pas de la même dynamique. Il est possible que les
prévisions établies lors des études de marché surestiment la part des dépenses consacrées par
les membres à la coopérative. La relation d’affaires avec la clientèle est souvent prise pour acquise.
Le maintien du lien d’usage demeure un défi constant, quelles qu’aient été les prévisions ou les
engagements initiaux des membres.
Les membres doivent être sollicités plus d’une fois par année à l’assemblée générale. L’important
est de maintenir un contact régulier avec les membres autant pour recueillir leurs commentaires
sur les services qui leur sont offerts que pour leur transmettre de l’information.
La dynamique de mobilisation
La mobilisation doit être entretenue pour que le lien d’usage se maintienne.
Certaines coopératives organisent des activités d’animation ou ont recours à un bulletin
d’information pour entretenir la relation avec leurs membres.
D’autres appliquent le principe coopératif d’engagement envers la communauté. Elles peuvent
par exemple contribuer au développement durable de leur communauté en :
• redistribuant des trop-perçus à des organismes locaux;
• fournissant des matériaux à prix coûtant lors de corvées communautaires
(pour les quincailleries coopératives);
• soutenant des fonds régionaux d’intervention économique;
• louant, à prix modique, des locaux dont elle est propriétaire.
Différentes stratégies d’affaires peuvent être adoptées par les coopératives de services de proximité
pour s’assurer de leur viabilité. Nous avons répertorié quelques-unes de ces stratégies dont
certaines sont utilisées par les coopératives analysées.
La multiactivité
La multiactivité consiste à offrir plus d’un service de proximité sous le même toit. Cette stratégie vise
une utilisation optimale des ressources. Elle permet de réduire les frais fixes de chaque activité, de
bénéficier d’économies d’échelle et de profiter de l’achalandage de chacun des services. Elle est de loin
la stratégie d’affaires la plus courante dans les coopératives de services de proximité.
Donnée tirée d’une liste non exhaustive de 48 coopératives de services de proximité, dressée par le Conseil québécois de la coopération
10
L’intercoopération d’affaires
Cette stratégie permet à la fois de profiter de l’achalandage d’une autre coopérative et de partager
certains frais fixes. Elle peut également contribuer à soutenir le membership et offrir des occasions
supplémentaires de développer des habitudes de consommation locale.
Exemple : Partage de locaux entre une coopérative de solidarité offrant un service d’épicerie et un
comptoir de caisse populaire Desjardins ou encore un partenariat entre Sonic de La Coop fédérée
et une coopérative de consommateurs ou de solidarité. Cette pratique est toutefois peu répandue.
Le partenariat public-privé11
Cette stratégie permet d’ajouter un service public au panier de services de la coopérative et ainsi
de soutenir l’achalandage.
Les regroupements de services publics et privés en un même lieu sont rares. Six pour cent des
coopératives répertoriées offraient des services postaux qualifiés de « franchises privées » par
Postes Canada. Quant aux comptoirs SAQ, 15 % des coopératives offraient ce service.
Outre les services de poste et de SAQ, on retrouve rarement des services publics provinciaux et
fédéraux dans les communautés rurales de moins de 2 500 habitants. Les gouvernements ont plus
tendance à développer « des services en ligne » ou des services téléphoniques.
11
Voir partie 4 : Les références - Devenir concessionnaire agréé de Postes Canada et Devenir un agent de la SAQ.
Par ailleurs, d’autres manières d’innover dans la desserte de services peuvent être envisagées :
• Expérimenter de nouvelles manières d’offrir des services d’alimentation.12
• La livraison et la commande téléphonique pour répondre aux besoins des personnes ayant
des capacités limitées de déplacement tout en considérant la possibilité d’offrir des services
complémentaires visant le maintien à domicile.
• Le partage des équipements et des ressources humaines avec d’autres organismes du milieu,
d’autres coopératives ou d’autres entreprises pour diminuer les coûts fixes et les coûts d’opération.
• Les regroupements d’achats.
• La desserte itinérante : mobilité des services plutôt que mobilité des personnes.
Exemple : livraison de produits alimentaires une fois par semaine.
• Les services de proximité qui desservent plus d’un village.
Exemple : station-service aux confins de trois villages.
• Services de proximité opérés au niveau local mais dont la gestion est assurée à l’échelle
régionale ou provinciale, possiblement via une fédération sectorielle.13
• L’utilisation d’une stratégie de visibilité pour attirer un marché secondaire comme par exemple
la qualification en tant que « village relais ».14
• L’utilisation des nouvelles technologies (accès café Internet), coopérative comme lieu de
transactions commerciales pour les achats par Internet, guichets Desjardins sur le principe
des terminaux aux postes de vente, etc.
12
Voir partie 4 : Les références – « Concept-Coop : Fédération des coopératives d’alimentation du Québec ».
13
Idem.
14
Voir partie 4 : Les références – « Données sur les circuits de déplacement ».
15
Voir partie 4 : Les références – « Les services de proximité en Europe, En Allemagne : Les magasins de proximité 2 000 ».
L’endettement zéro
L’endettement zéro est un facteur favorable puisqu’il permet à la coopérative de disposer d’une plus grande
marge de manœuvre dans des secteurs d’activité où la marge de profit est faible et les perspectives de
croissance plutôt lentes.
Exemple : Dans une des histoires de cas, la coopérative prévoit emprunter les ristournes
normalement dues aux membres. Il s’agit d’un mode de financement original qui est évidemment
réservé aux coopératives dont les prévisions financières laissent croire à des trop-perçus.
Exemples :
• Investissement Québec;
• Société d’aide au développement des collectivités (SADC);
• Centres locaux de développement (CLD);
• Pacte rural;
• Les fonds d’aide au développement du milieu (Desjardins);
• Réseau d’investissement social du Québec (RISQ);
• Le soutien des fédérations sectorielles.
Municipalité et Conseil municipal Comité provisoire Conseil Directeur général Conseil Conseil municipal
leaders locaux composé de citoyens d’administration et conseil d’administration et organismes
Les initiateurs
de la coopérative d’administration de la coopérative locaux
de la coopérative
Population (2006) 1 261 517 486 975 1 198 2 704 496
Dépanneur - Dépanneur Épicerie - Épicerie - Épicerie - Épicerie- Location de Locaux industriels -
Tableau comparatif des cas de coopératives de proximité
Services de Restaurant - Mets préparés Restaurant - Bureau de poste - locaux commerciaux Service de
proximité Station-service Poste d’essence Comptoir buanderie et communautaires secrétariat
Montage financier Subvention : 20 % Subvention : 77 % Subvention : 59 % 100 % Fonds 100 % Fonds Souscription : 8 % Subvention : 28 %
Souscription : 25 % Souscription : 23 % Souscription : 41 % de roulement de roulement Prêts : 92 % Souscription : 14 %
Prêts : 55 % Endettement zéro Endettement zéro Prêts : 58 %
Description :
La coopérative de solidarité de St-Édouard-de-Lotbinière est une coopérative de solidarité
créée en 2005 dans un village de 1 261 habitants dans la région de Chaudière-Appalaches.
La coopérative exploite un restaurant, un dépanneur et une station d’essence via un projet de
construction neuve. Elle compte 304 membres et l’équivalent de 21 employés à temps plein.
L’expérience Le village a déjà vécu ce genre d’expérience : maintien du service des loisirs,
de prise en village fleuri, rénovation de la patinoire.
charge locale
Description :
La coopérative La Marielandaise est une coopérative de solidarité créée en 2005. Elle est située
à Ste-Marie-de-Blandford, une municipalité de 517 habitants (2006) au Centre-du-Québec.
La coopérative exploite un dépanneur. En 2006, elle comptait 114 membres utilisateurs
et travailleurs et employait 4 personnes.
Description :
La coopérative La Bermigeoise est une coopérative de solidarité créée en 2002. Elle est située
à Saint-Bernard-de-Michaudville, une municipalité de 486 habitants (2006) dans la Montérégie.
La coopérative exploite une épicerie et produit des mets préparés. Elle comptait 125 membres
utilisateurs et 5 employés en 2006. La coopérative a fermé ses portes en 2007.
Description :
La Société agricole La Seigneurie est une coopérative de producteurs agricoles créée en 1941.
Elle est située à Saint-Narcisse-de-Beaurivage, une municipalité de 975 habitants (2006) dans
la région de Chaudière-Appalaches. La coopérative exploite un commerce de productions animales,
une meunerie, une quincaillerie avec location d’outils et centre jardin, une station d’essence et une
épicerie incluant une agence SAQ, la loterie, une boutique cadeaux, un centre photo et un dépôt de
buanderie. Elle a ouvert des points de service dans 4 autres municipalités avoisinantes. Elle comptait
1 200 membres en 2001 et 125 employés. Elle a développé, en 2005, une épicerie, une station
d’essence et un local abritant un restaurant.
Le lien d’usage La coopérative fait 85,82 % de son chiffre d’affaires avec ses membres :
• 86 % pour les activités agricoles;
• 76,02 % pour le pétrole et le propane;
• 48,51 % pour la quincaillerie;
• 35,61 % pour l’alimentation.
Une quarantaine d’activités sociales et de formation sont organisées
annuellement par la coopérative.
…« Les activités sociales développent le sentiment d’appartenance ».
L’adhésion à la coopérative est quasi automatique pour les résidants car
ils souhaitent profiter des ristournes intéressantes dues au volume d’achat
élevé des producteurs agricoles.
Les stratégies d’affaires
La multiactivité La location commerciale à un restaurateur;
La location ponctuelle de la salle de réunion;
Un commerce de productions animales;
Une meunerie;
Une quincaillerie avec location d’outils et centre jardin;
Une station d’essence et une épicerie incluant une agence SAQ, la loterie,
une boutique cadeaux, un centre photo et un dépôt de buanderie.
La gestion La coopérative regroupe à la fois des services et 4 points de service qui sont
intégrée des gérés par la même entité.
ressources Pour s’assurer d’une gestion intégrée et cohérente de l’ensemble des services
et des points de service, la coopérative s’est dotée d’une « régie interne ».16
La stratégie de gestion « intégrée » des services n’est pas appliquée
uniformément dans tous les points de service.
À Ste-Agathe, les services sont regroupés sous un même toit. Les employés
peuvent offrir tous les services même si la coopérative tente de confier
à chacun une responsabilité afin d’utiliser au mieux leurs connaissances.
À St-Narcisse, le restaurant, l’épicerie et le service d’essence sont sous un
même toit. Il faut parcourir quelques mètres pour accéder au centre jardin,
à la quincaillerie (avec le centre de rénovation) ou à la meunerie.
La gestion du restaurant est indépendante de la coopérative.
16
Ne pas confondre avec le « règlement de régie interne ».
La localisation La coopérative a construit des nouveaux locaux qui sont situés sur l’artère
principale de la municipalité.
La nouvelle localisation de la coopérative est plus « neutre » et plus facilement
accessible. Cette situation permet d’attirer à l’épicerie une clientèle qui n’a
pas nécessairement d’intérêt spécifique pour la formule coopérative. Il fallait
auparavant traverser les bâtiments identifiés à la coopérative agricole pour
accéder à l’épicerie.
La structure
Le membership La coopérative de St-Narcisse compte deux catégories de membres :
les membres producteurs agricoles et les membres auxiliaires.
La coopérative a créé une catégorie de membres auxiliaires pour intégrer
les consommateurs qui ne sont pas producteurs agricoles et accroître ainsi
leur sentiment d’appartenance à la coopérative.
La coopérative comptait 1 200 membres en 2001.
Description :
La coopérative Alimentation coop du Kamouraska est une coopérative de consommateurs créée
en 1945. Elle est située à Mont-Carmel, une municipalité de 1 198 habitants (2006) dans le
Bas-St-Laurent. La coopérative exploite une épicerie avec fruits, légumes et boucherie et a développé
en 1991 un comptoir postal, casiers postaux et comptoir de buanderie. Elle comptait 580 membres
et 10 employés en 2007.
Les points saillants des caractéristiques du milieu : Une population en décroissance, la proximité
de centres de services, une économie locale de petite dimension.
La participation de la population
Le niveau Pour améliorer le service, on songe à consulter les membres.
de participation
de la population
Les moyens « Focus groups ».
utilisés
Le partenariat
Le leadership Le conseil d’administration de la coopérative.
local
La structure
Le membership 580 membres.
La composition 5 administrateurs.
du conseil
d’administration
L’implication Aucune.
bénévole des
membres
Description :
La coopérative Magasin Coop de St-Pamphile a été créée en 1944 par des producteurs agricoles.
Par la suite, la coopérative s’est transformée en coopérative de consommateurs. Elle est située à
St-Pamphile, une municipalité de 2 704 habitants (2006) dans Chaudière-Appalaches. La coopérative
exploite une épicerie, une quincaillerie, distribue de la moulée et loue des locaux commerciaux et
communautaires. Elle comptait 1 450 membres et 57 employés en 2006.
Description :
La coopérative de solidarité en développement local de Villeroy est une coopérative de solidarité
créée en 2002. Elle est située à Villeroy, une municipalité de 496 habitants au Centre-du-Québec.
La coopérative loue un bâtiment industriel et offre des services de secrétariat. En 2006,
elle comptait 89 membres utilisateurs, de soutien et travailleurs et employait une personne.
Les activités de la coopérative ont un impact sur le maintien de services de proximité en tant que
levier pour stimuler l’activité économique dans la municipalité.
Faire le portrait de la population totale à partir des données des deux derniers recensements.
Regarder les perspectives démographiques afin d’avoir un portrait global de la trajectoire
d’évolution démographique de la municipalité.
Tenter de connaître le nombre de personnes qui travaillent dans la municipalité. Ces personnes
sont davantage susceptibles d’utiliser les services de proximité puisqu’elles ne quittent pas
la municipalité pour travailler.
Les données de Statistique Canada dans la thématique « Déplacements entre le domicile et le travail »
montrent les mouvements entre les localités, pour les personnes occupées de 15 ans et plus, ayant
un lieu habituel de travail, pour les localités où le nombre de navetteurs est supérieur ou égal à 20.
http://www12.statcan.ca/francais/census01/products/standard/themes/RetrievePOWProductTable.cf
m?Temporal=2001&PID=55532&APATH=3&GID=521452&METH=1&PTYPE=55440&THEME=49&
FOCUS=0&AID=0&PLACENAME=0&PROVINCE=0&SEARCH=0&GC=99&GK=NA&VID=0&VNAMEE
=&VNAMEF=&FL=0&RL=0&FREE=0
Guide d’accompagnement Coopératives de services de proximité | 129
Ajouter les travailleurs à domicile qui, par définition, restent dans la municipalité pour le travail :
sur le site de Statistique Canada, Profil des communautés, Catégorie de travail.
Données disponibles dans les « Produits de données » du recensement, site de Statistique Canada
• Les familles avec enfants de moins de 5 ans;
• Les familles ayant des revenus modestes;
• Les personnes malades ou handicapées;
• Les travailleurs saisonniers;
• Les travailleurs à temps partiel;
• L’activité de la population (personnes occupées, chômeurs, personnes inactives).
Sur la page d’accueil du site de Statistique Canada, dans « Recensement », Recensement de 2001,
Produits de données, Tableaux thématiques.
http://www12.statcan.ca/francais/census01/products/standard/themes/Index.cfm
Choisir les produits qui contiennent des données pour les « subdivisions de recensement »,
soit les municipalités. Si l’indication « Visualiser ce produit » est inscrite, vous pouvez avoir accès
aux données. Dans le cas contraire, certains Cégep disposent de ces données pour leur territoire
et les mettent à la disposition des utilisateurs. Sinon, il faut écrire à Statistique Canada pour obtenir
chaque produit désiré. Des frais de 65 $ par produit, plus 1 $ par municipalité demandée,
sont alors exigés.
Connaître le nombre de familles avec enfants d’âge préscolaire et primaire afin d’estimer
la population pouvant avoir besoin de services de proximité : services de garde, dépanneur, etc.
La municipalité et l’école peuvent être des sources d’information précieuses.
Faire la carte des services de proximité offerts dans les environs (supermarché, services de santé,
quincaillerie, etc.).
Les municipalités avoisinantes qui peuvent avoir un impact important sur l’offre de services
pour une petite municipalité rurale sont :
• Les villes de plus de 5 000 habitants
• Les petits centres de services
Pour connaître les villes de plus de 5 000 habitants du territoire :
Sur le site du ministère des Affaires municipales et des Régions, consulter le répertoire
des municipalités par MRC ou municipalité. http://www.mamr.gouv.qc.ca/accueil.asp
Ou
Consulter le profil des communautés avoisinantes sur Statistique Canada.
http://www.statcan.ca/menu-fr.htm
Le site de Transports Canada est un bon outil pour établir la distance entre les municipalités
où sont disponibles les divers services.
http://www.mtq.gouv.qc.ca/fr/information/distances/index1.asp
Débit de circulation
Sur le site du ministère des Transports, vous trouverez diverses statistiques concernant
le transport routier.
Des cartes ont été produites par le service de la géomatique du ministère des Transports
du Québec. Sur un fond de carte représentant le réseau routier québécois et comprenant des
agrandissements des principales agglomérations urbaines et de certaines régions, sont indiqués
les débits de circulation journaliers moyens sur les principales routes du Québec.
Ces données peuvent être intéressantes pour estimer l’achalandage sur une route près de la
coopérative de services de proximité et par conséquent, la possibilité d’une clientèle « passante ».
http://transports.atlas.gouv.qc.ca/ Débits de circulation des années 2000, 2002 et 2004.
Village-relais
L’obtention de l’appellation « Village-relais » peut s’avérer un atout pour stimuler l’achalandage.
Pour en savoir plus sur les démarches pour devenir Village-relais, consulter l’un des deux sites
suivant : http://www1.mtq.gouv.qc.ca/fr/information/parcs/villages_relais.asp
http://www.fqm.ca/documents/divers/reconnaissancevillage.pdf
Faire un relevé des entreprises locales (agricoles, commerciales, services, de transformation, etc.)
et de leur nombre d’employés. Faire le relevé des services existants dans la communauté.
La municipalité, le CLD et le CLE peuvent être des sources d’information précieuses.
Station-service : Sonic ne se déplace pas pour moins de 1 million de litres à moins qu’il y ait des
conditions particulières. Ils peuvent étudier un dossier à partir de 800 000 litres s’ils croient à un
potentiel de développement ou si d’autres services peuvent assurer une rentabilité (dépanneur).
Pour de plus amples informations et pour obtenir des statistiques de ventes potentielles
pour la plupart des municipalités au Québec, vous pouvez contacter : M. Michel Gauthier,
1 800 361 5667 chez Sonic.
Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter M. Jacques Pelletier, 819 379-8551
à La Coop fédérée.
Avantages
• Concept Coop est plus qu’un dépanneur;
• Il n’est pas une franchise et par conséquent, n’est pas soumis aux contraintes de ce type
de commerce : volume d’achat, types de produits et provenance, etc.;
• La mise en marché de produits locaux et régionaux est favorisée;
• La mise en marché est adaptable et tient compte des attentes des membres;
• Malgré une sélection de produits plus restreinte que dans une grande surface, la variété permet
de faire une épicerie complète;
• Le concept est souple et offre la possibilité d’intégrer d’autres secteurs d’activité : quincaillerie
de consommation, vente de fournitures et de livres, services Internet.
Pour de plus amples informations sur « Concept Coop », vous pouvez communiquer avec :
M. Marcel Pichette, directeur général
M. Claude Savard, conseiller aux opérations – développement
Fédération des coopératives d’alimentation du Québec
3188, chemin Ste-Foy, bureau 200
Ste-Foy (Québec) G1X 1R4
Téléphone : 418 650-1235
Télécopieur : 418 651-3860
Courriel : [email protected]
Site Web : www.fcaq.coop
Critères d’admissibilité pour obtenir une autorisation de vendre à titre d’agent de la SAQ
• Être propriétaire d’un commerce en alimentation (dépanneur ou épicerie) titulaire d’un permis
d’alcool émis par la Régie des alcools, des courses et des jeux.
• Le commerce doit être situé dans une municipalité ayant entre 500 et 3 000 habitants située
à plus de 15 km de la succursale de la SAQ la plus proche afin de maintenir un marché pour
les agents SAQ actuels. Le calcul se fait à partir de l’église jusqu’à la succursale.
• Si une demande est acheminée à la SAQ et que cette dernière considère pertinent d’ouvrir
une agence dans la municipalité, elle lancera un appel d’offres à tous les commerces
de la municipalité répondant aux critères d’admissibilité.
Sears exige des ventes annuelles de 100 000 $ par comptoir. La commission est de 4,5 % sur
les ventes nettes. Il doit y avoir un comptoir.
« (…) des services tels que la voirie, les télécommunications, l’enseignement primaire ou les
services sociosanitaires pour la petite enfance ou les personnes âgées peuvent être considérés
comme prioritaires au développement des communautés rurales. À ce titre, ils devraient être
présents à l’échelle de la communauté. Certains services de proximité pourraient être disponibles
à l’intérieur de plusieurs zones géographiques de la MRC. D’autres, enfin, ne pourraient être
disponibles que dans le chef-lieu de la MRC, dans des points multiservices par exemple. À cet
égard, en Suède, l’un des rares pays à s’être doté de normes générales d’accessibilité en matière
de services de proximité, on applique un principe selon lequel certains services locaux doivent
se retrouver à moins de 40 kilomètres (ou de 45 minutes) des usagers tandis que ceux de niveau
régional doivent se situer à moins de deux heures. » (Simard octobre 2005, 26)
17
Dictionnaire multilingue de l’aménagement du territoire et du développement local par Armelle Le Bars, Didier Minot, et Dominique
Partenay (Reliure inconnue – 2000).
L’alimentation est le service le plus fréquent que l’on retrouve dans les coopératives multiactivités
de services de proximité.
Stations-service 21
Services de restauration et de débits de boisson 8
Services de location et de location à bail 10
(principalement les vidéos)
Fabrication d’aliments 9
Services immobiliers 8
Magasins de détail divers (dont marchandises 3
d’occasion et artisanat)
Services postaux 3
Intermédiation financière et activités connexes 3
(comprend les caisses)
18
Paul Prévost Ph.D., Cahiers de recherche IREC 01-03, Le développement local contexte et définition, Institut de recherche
et d’enseignement pour les coopératives de l’Université de Sherbrooke (IRECUS), 28 p.
Le projet de recherche sur la Nouvelle Économie Rurale (NÉR) est un programme de recherche et d’éducation en marche au Canada
19
La taille de la population
« Diverses théories et intuitions éprouvées avancent des seuils critiques de population qui varient
entre 200 et 1 000 habitants selon les auteurs, en deçà de ces seuils, les services commerciaux
de base (épicerie, garage, hôtel, restaurant) ne seraient plus rentables et, de là, la population
locale sérieusement en proie à la dévitalisation. » (Pépin 2000, 26)
La mobilité de la population active
« Dans l’ensemble des localités de 2 500 habitants et moins, on retrouve 27 % de travailleurs
mobiles. Dans les localités marginales, la proportion atteint 33 %. Mais il existe des écarts
considérables (…). La mobilité des travailleurs se limite parfois simplement à deux localités
voisines ou concerne de longs déplacements vers un centre de services. (Dugas, 1999)
« (…) il existe une capacité locale d’organisation des services de proximité, une forme
de gouvernance qui défie les carences structurelles associées à la structure de peuplement
(notamment à la taille démographique des communautés et à leur distance par rapport
aux villes), la sacro-sainte loi du nombre et ainsi que celle liée à la rentabilité économique
des équipements. » (Simard octobre 2005, 45)
« La participation des collectivités locales dans la conception et le démarrage de projets concernant
l’offre des services de proximité est aussi essentielle. Celles-ci devraient être associées à toutes les
étapes menant à l’élaboration d’une politique de développement des services de proximité : collecte
d’information sur les besoins de la population et les conditions existantes, nature et définition du
service, création des structures nécessaires, prestation du service, gestion et évaluation. D’ailleurs,
dans bien des cas, les nouveaux projets élaborés dans les zones à faible densité de population
sont le résultat de l’initiative des habitants de ces zones. » (Simard octobre 2005, 24)
« La tendance de mettre de plus en plus l’usager au centre des préoccupations s’est également
traduite par des mécanismes très diversifiés d’implication des individus à l’amélioration des services.
Ainsi, l’avis de la population a été demandé et utilisé à la fois pour l’évaluation des besoins et pour
obtenir la rétroaction nécessaire à la redéfinition du service ou à l’amélioration de ses mécanismes
d’adaptation. Ce mode original de participation à un projet de développement territorial permet
une analyse collective des besoins et des atteintes des ruraux. » (Simard octobre 2005, 25)
Le partenariat public-privé
En Europe, des « maisons de services publics » situées en zones rurales offrent des services
hybrides où se côtoient « services publics » et « services privés » :
« Les maisons de services publics sont un nouveau mode de gouvernance, dans la mesure où
elles aboutissent à ce que l’intérêt de l’usager, quels que soient ses besoins et quelle que soit sa
localisation géographique, trouve une réponse adaptée à ses demandes d’un service. » (DATAR)
CARRIER, Mario, Les services de proximité en milieu rural : une question de légitimité
et d’organisation, Université rurale québécoise du Bas-Saint-Laurent, Octobre 1999, résumé
de conférence en ligne. http://www.uqar.qc.ca/chrural/urq/Urq1999/BSL/pdf/carrier2.pdf
CARRIER, Mario et DOUCET, Michèle, L’avenir des petites collectivités… avec ou sans services?,
Série Réflexions, Solidarité rurale du Québec, Automne 1998, 16 pages.
DATAR, Les maisons des services publics ou guichets uniques dans 23 pays d’Europe,
Étude commandée par la DATAR et réalisée par l’Association Europa, 2003, 117 pages.
http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/MSPEuropetude.pdf#search=’%C2%AB%20Les%20maisons%20
des%20services%20publics%20ou%20guichets%20uniques%20dans%2023%20pays%20d%
E2%80%99Europe%20%C2%BB
JEAN, Bruno, Les nouveaux modes d’organisation et de financement des services publics,
Actes du séminaire de l’Université rurale en Outaouais, 2005.
http://www.uqo.ca/urq2005/calurq2005.html
SIMARD, Majella, Les services de proximité en milieu rural : une synthèse des connaissances,
Chaire de recherche du Canada en développement durable, UQAR, Rapport no 1, Fonds
québécois de recherche sur la société et la culture, Rimouski, Octobre 2005, 50 pages.
SIMARD, Majella, Les expériences étrangères et québécoises dans la prestation des services
de proximité en milieu rural, Chaire de recherche du Canada en développement durable,
UQAR, Rapport no 2, Fonds québécois de recherche sur la société et la culture, Rimouski,
Novembre 2005, 152 pages.
SIMARD, Majella, Les services de proximité en milieu rural : rapport synthèse portant sur
la connaissance et l’enseignement des initiatives novatrices, Chaire de recherche du Canada
en développement durable, UQAR, Rapport no 3, Fonds québécois de recherche sur la société
et la culture, Rimouski, Septembre 2006, 32 pages.
KLEIN, Juan-Luis, Vers le développement par l’initiative locale : une perspective opérationnelle,
Tiré de Bruno Jean et Danielle Lafontaine, Territoires et fonctions Tome 2, Université du Québec
à Rimouski : Éditions du GRIDEQ et du CRDT, 2005, pages 257-266.
Conception graphique :
Team, équipe de création inc.
Production :
Conseil québécois de la coopération
et de la mutualité, mars 2008