Cours de Droit Administratif 2
Cours de Droit Administratif 2
Cours de Droit Administratif 2
DROIT
ADMINISTRATIF
1) L’objectif du cours :
Le cours permet une introduction au droit administratif. Il analyse les aspects
généraux du droit administratif. Les autres questions relevant du droit
administratif spécial concernent le droit de la fonction publique et de la
domanialité publique. S’il est vrai que le cours constitue le principal instrument
de travail, il doit toutefois être complété et approfondi par des lectures
personnelles. L’apprenant, au demeurant, doit s’efforcer de savoir prendre des
notes surtout avec une discipline réputée technique, ésotérique et hétérogène.
2) L’objet du cours :
Le programme du cours de droit administratif comprend les éléments suivants :
a- La notion d’administration : le droit administratif :
Il s’agit d’une introduction dans laquelle on étudiera la notion d’administration
et son évolution mais aussi les aspects caractéristique du droit administratif de
façon générale et du droit administratif africain en particulier.
b- L’organisation administrative :
Il concerne l’Etat et le pouvoir central ; les Collectivités locales.
c- Le principe de la légalité administrative
L’étude des règles dont le respect s’impose à l’administration
Cours de droit administratif du Dr. ISSOUFOU Adamou
d- Le contentieux administratif :
C’est l’étude de la juridiction administrative, de la procédure etc.…
e- Les actes juridiques de l’administration :
Ils renvoient aux actes unilatéraux et aux contrats de l’administration.
f- La responsabilité administrative :
Il s’agit de l’étude de la responsabilité de l’administration.
Toutefois, il faut préciser que ces différents éléments sont susceptibles d’être
agencés de manière différente dans le cours.
3) Les difficultés :
L’enseignement du droit administratif dans un pays africain soulève quelques
difficultés.
La difficulté essentielle résulte du fait que le droit administratif d’inspiration
française a été progressivement adapté dans les anciennes colonies.
La manipulation de certains concepts ou notions fondamentales dans un milieu
qui ne leur était pas destiné auparavant conduit à des applications différentes.
Le droit administratif sénégalais présente un caractère largement normatif,
l’accent est mis sur les normes élaborées par le juge tout en tenant comptes des
règles écrites qui régissent l’administration. Mais cette approche doit être
complétée dans certains cas par des considérations sociologiques, historiques ou
économiques.
2) Etrangers :
-Dalloz, Code administratif, Paris, Dalloz, 2006, 30ème édition
-BONICHOT (J.Cl), CASSIA (P) et POUJADE (J), Les grands arrêts du
contentieux administratif, Paris, Dalloz, Coll. Grands arrêts, 2007, 1182 p
-RICCI (J.C), Mémento de la jurisprudence administrative, Paris, Hachette,
Coll. Les fondamentaux, 6ème éd. 2006, 160 p
-GAUDEMET (Y) et Autres, Les grands avis du Conseil d’Etat, Paris, Dalloz,
Coll. Les grands arrêts, 3ème éd. 2008
-LACHAUME (J.F) et PAULIAT (H), Les grandes décisions de la jurisprudence
administrative, PUF, Coll. Thémis, 14ème éd. 2007, 908 p
-LONG (M), WEIL (P), BRAIBANT (G), DEVOLVE (P), GENEVOIS (B), Les
grands arrêts de la jurisprudence administrative, Paris, Dalloz, Coll. Les grands
arrêts, 17ème éd., 2009
-PAMBOU TCHIVOUNDA (G), Les grandes décisions de la jurisprudence
administrative du Gabon, Paris, Pédone, 1994, 646 p
- Recueil Lebon des décisions du Conseil d’Etat, du Tribunal des Conflits, des
arrêts des Cours Administratives d’Appel et des jugements des Tribunaux
Administratifs
C / REVUES :
Les revues sélectionnées comportent des articles de droit administratif.
1) Revues sénégalaises et africaines :
-Annales Africaines (A.A)
-Les Nouvelles Annales africaines (Revue de la faculté des sciences juridiques
et politiques de l’UCAD)
-Lex Lata ‘Bulletin de chronique juridique du Cameroun)
2) Revues françaises :
-Actualité juridique du droit administratif (AJDA)
-Cahiers juridiques de l’électricité du gaz (CJEG)
-Dalloz (Recueil Dalloz)
-Droit administratif (D.A)
-Etudes et documents du Conseil d’Etat (EDCE)
-La revue administrative (R.A)
-Revue de droit public et de la science politique (RDP)
-Revue française de droit administratif (RFDA)
- Les petites affiches (LPA)
WEBOGRAPHIE :
http//www.droitadministratif.net
http//www.guglielmi.fr
http//www.blogdroitadministratif.net
http//www.jurisquide.univ-paris1.fr
http//www.lex-publica.com
http://www.afrilex.u-bordeaux4.fr
Origine doctrinale
La doctrine a joué un rôle important dans la hiérarchie des normes
administratives (la doctrine est constituée par l’ensemble des juristes qui
écrivent sur le droit) : La doctrine n’a pas de valeur mais elle a toujours été un
agent de divulgation de la règle de droit, et a toujours porté une appréciation
critique qui a permis au juge administratif de faire évoluer ses positions.
II- LA DECONCENTRATION
La déconcentration, qui apparait comme le procédé technique intermédiaire
entre la centralisation et la décentralisation, n’est en fait qu’un aménagement
pratique de la première.
PARAGRAPHE II : LA DECENTRALISATION
La décentralisation est le procédé technique qui consiste à conférer des pouvoirs
de décision à des organes locaux, autonomes, distincts de ceux de l’Etat. Ces
organes, appelés autorités décentralisées, règlent les problèmes d’intérêt local,
tandis que l’autorité centrale prend en charge ceux présentant un intérêt national.
En effet, la décentralisation permet d'accorder une certaine autonomie aux
structures concernées.
A- LES PRINCIPES
Il s’agit de deux principes : l’existence du pouvoir hiérarchique sans texte et le
fait que le subordonné ne dispose d’aucun moyen de défense.
Le pouvoir d'instruction
Il permet au supérieur hiérarchique de donner au subordonné des directives
générales et des ordres de service individuels. Le supérieur dicte au subordonné
le contenu de la mesure à prendre. Il peut agir par circulaires ou instructions de
service.
Le pouvoir d'approbation
Le supérieur dispose du pouvoir d'approuver préalablement l'acte du
subordonné. Cela veut dire que l'acte ne sera exécutoire que lorsqu'il aura reçu
l'accord du supérieur.
Le pouvoir d'annulation
Le pouvoir de contrôle n'est pas très étendue car les autorités décentralisées sont
en principe élues mais la loi permet dans certains cas un contrôle disciplinaire et
admet un pouvoir de nomination.
- Le Laboratoire radioélectrique.
Il a rang de direction. Il est chargé de la conception, de la réalisation, de
l'exploitation et de la gestion technique des réseaux de télécommunications de la
Présidence de la République et du Ministère des Affaires Etrangères. A ce titre,
PARAGRAPHE II : LA PRIMATURE
C’est l'ensemble des services du Premier Ministre.
Le Premier Ministre est nommé par le Président de la République dont il est le
collaborateur privilégié. Il dirige le Gouvernement qui applique la politique de la
A – LE CABINET
A- LE MINISTRE
Une autorité politique
Le ministre a deux fonctions. D'abord une fonction politique. C’est un
collaborateur du Président. En tant que tel il participe aux décisions concernant
l'ensemble des affaires de l'Etat. Il prend des décisions selon des critères
politiques et il est solidaire de l'équipe gouvernementale.
Une autorité administrative
Il est le chef du département ministériel c'est à dire d'un ensemble de services
administratifs. A ce titre,
Il exerce le pouvoir hiérarchique sur l'ensemble des services placés sous
son autorité. Il a le pouvoir d'affecter, de muter ou de prendre des
sanctions mineures contre les agents placés sous son autorité. Cependant,
il n'a pas le pouvoir de nomination ou de révocation. Il peut cependant
donner des ordres à ses agents, annuler ou réformer leurs actes.
Bureau placé sous l'autorité d'un chef de bureau et pouvant être ou non,
regroupés en division.
Les directions (ou services) qui se répartissent les différentes missions du
département sous l'autorité d'un directeur (ou chef de service).
Selon l'importance du ministère, des échelons intermédiaires sont
aménagés, sous-directions, directions générales, cellules au sein des
directions etc.
Dans cette partie, il ne sera pas question d’étudier en profondeur toutes les
structures de l’administration territoriale et les collectivités locales.
Nous allons mettre l’accent principalement sur les autorités qui gèrent les
circonscriptions au Sénégal et les relations entre Etat et collectivités locales à
travers le contrôle, le transfert de compétences et le transfert de fonds.
Les circonscriptions administratives au Sénégal sont des entités créent par l’Etat
et ne sont pas dotées de personnalité juridique. Il s’agit actuellement de la
Région, du Département et de l’Arrondissement qui sont respectivement dirigés
par le Gouverneur, du Préfet et du Sous-préfet.
LES ATTRIBUTIONS
Les compétences administratives
Les représentants de l’Etat sont les délégués du Président de la République dans
leur circonscription. Ils sont nommés par décret. Les représentants de l’Etat
veillent à la sauvegarde des intérêts nationaux, au respect des lois, de l’ordre
public.
Dans les conditions fixées par le présent code, ils exercent le contrôle de légalité
et le contrôle budgétaire. Ils veillent en outre à l’exercice régulier, par les
collectivités locales, de leurs compétences.
Ils représentent chacun des ministres et ont autorité sur les services déconcentrés
de l’Etat dans leur circonscription sous réserve des exceptions prévues par
d’autres textes. Ils sont seuls habilités à s’exprimer au nom de l’Etat devant les
conseils élus de leurs circonscriptions. Article 270 CGCL
Ils exercent le pouvoir hiérarchique sur tous les agents de l'Etat qui se trouvent
dans la circonscription. Ils coordonnent l'activité de tous les services et disposent
du pouvoir d'appréciation sur la manière de servir de l'ensemble du personnel
affecté dans la région, le département ou l'arrondissement.
Dans les rapports entre l'Etat et les collectivités locales se pose le problème de la
dialectique entre l'autonomie et le contrôle.
Le Code général des Collectivités locales prévoit un contrôle administratif de
légalité et un contrôle budgétaire mais laisse subsister une certaine tutelle.
Le contrôle administratif de légalité
Le principe : le contrôle de légalité à posteriori
Par rapport à la tutelle, le changement est double. Dans ce type de contrôle, le
représentant de l'Etat ne possède pas le pouvoir d'annuler lui-même les actes des
autorités locales ; il peut seulement saisir le juge aux fins d'annulation. D'autre
part, le contrôle est a posteriori et non plus à priori c'est-à-dire que le pouvoir
d'approbation des décisions est en principe supprimé.
Ainsi pour un certain nombre d'actes, la loi prévoit une procédure particulière en
deux temps qui fait intervenir le représentant de l'Etat et le conseil d'Etat :
l'obligation de transmission et le déféré du représentant de l'Etat.
L'obligation de transmission
Selon l’article 243. Les actes pris par les collectivités locales sont transmis au
représentant de l’Etat auprès, du département ou de la commune, lequel en
délivre aussitôt accusé de réception.
La preuve de la réception des actes par le représentant de l’Etat peut être
apportée par tout moyen. L’accusé de réception qui est immédiatement délivré
peut être utilisé comme preuve.
Pour les actes ci-dessous énumérés, le représentant de l’Etat dispose d’un délai
de quinze jours pour en demander une seconde lecture. Cette demande revêt un
Le déféré ne peut être exercé que contre les actes soumis à obligation de
transmission
CE 25 novembre 1998, Préfet du département de Sédhiou c/Commune de
Goudomp
Le Code prévoit un cas dans lequel le point de départ du délai est différé.
C'est le cas où pour les actes énumérés à l'article 243, le représentant de
l'Etat demande une seconde lecture dans le délai de 15 jours qui suit la
transmission de l'acte.
Cette demande vise à inciter la collectivité à modifier l'acte. Cette demande
revêt un caractère suspensif pour le délai de recours contentieux, c'est-à-dire
qu'elle conserve le délai de deux mois. Ce n'est qu'après la transmission à
nouveau de l'acte ou le refus de procéder à une seconde lecture que le délai
commence à courir.
En cas de déféré provoquée ou sur demande, le représentant de l'Etat n'est pas
obligé de saisir la Cour suprême ; il dispose d'une marge d'appréciation et son
refus ne constitue pas une décision faisant grief. Mais dans ce cas le délai du
recours direct en excès de pouvoir de la personne lésée devant le juge est
conservé jusqu'au jour où le silence gardé par le représentant de l'Etat vaut refus
implicite.
Pour les actes mentionnés à l'article 243 la demande du particulier ne peut avoir
pour effet de prolonger le délai du recours contentieux dont dispose le
représentant de l'Etat.
Mais lorsque le particulier lésé demande au représentant de l'Etat, de déférer au
Conseil d'Etat un acte mentionné à l'article 244, celui-ci peut le faire dans le
délai de deux mois qui suit la saisine.
Le contrôle budgétaire
Il s’agit du contrôle administratif et du contrôle juridictionnel.
le contrôle administratif
Le contrôle budgétaire est exercé par le représentant de l'Etat. Il s'agit surtout
d'un contrôle de l'élaboration du budget. Le contrôle est prévu dans quatre cas :
1er cas : non adoption du budget à la date légalement prescrite (article
254 CGCL)
En principe, cette date limitée est le1er janvier de l'année de l'exercice. Si dans
le délai prescrit, l'assemblée délibérante de la collectivité locale qui a reçu les
informations nécessaires à l'établissement du budget ne l'a pas adopté, elle est
provisoirement dessaisie. Le représentant de l'Etat le règle et le rend exécutoire
dans les 15 jours qui suivent cette date.
2e cas : non adoption du budget en équilibre réel (article Art. 256.)
Les transferts de compétences prévus par la présente loi ne peuvent autoriser une
collectivité locale à établir ou à exercer une tutelle sur une autre.
Toutefois, les collectivités locales peuvent librement entretenir entre elles des
relations fonctionnelles et de coopération en stricte conformité avec les textes
législatifs et réglementaires en vigueur. (Article 279 CGCL)
Le partage des compétences transférées
Selon l’article 280 CGCL la répartition des compétences, entre les collectivités
locales, s’effectue en distinguant celles qui sont dévolues aux départements et
aux communes.
Toutes autres compétences seront progressivement transférées aux collectivités
locales par la loi.
Plus précisément, chaque collectivité locale dispose de compétences dans tous
les domaines transférés.
Cours de droit administratif du Dr. ISSOUFOU Adamou
Le transfert des ressources
Le fonds de dotation
Les critères de répartition du fonds de dotation sont fixés et modifiés par décret,
chaque fois que de besoin, après avis du Conseil national de Développement des
Collectivités locales.
En fonction des compétences transférées progressivement par la loi, le Conseil
national de
Développement des Collectivités locales propose, en premier lieu, les critères de
répartition du Fonds de dotation entre les parts réservées respectivement aux
départements, aux villes et aux communes, ainsi que le prélèvement effectué en
faveur des autorités déconcentrées de l’Etat pour les activités de leurs services
mis à la disposition des collectivités locales.
Le conseil propose, en second lieu, les critères de répartition des trois parts
réservées aux collectivités locales selon leurs caractéristiques propres.
C’est dans l’Arrêt Dame Kirkwood, 1952 que le Conseil d’Etat accepte
d’apprécier pour la première fois la conformité d’un acte à une convention
conclue par la France.
Dans son Arrêt « Rougemont » de 1923, le Conseil d’Etat affirme que « le juge
administratif n’a pas le pouvoir d’interpréter un traité international lorsque ses
dispositions ne sont pas claires ».
Dans ces conditions il était obligé de surseoir à statuer et renvoyer le problème
de l’interprétation au ministre des affaires étrangères.
Conscient de ce risque, le Conseil d’Etat opère un revirement de jurisprudence
dans un arrêt d’assemblée du 29 juin 1990 GISTI. D’après cet arrêt, le juge est
désormais compétent pour interpréter lui-même le traité.
A- Le domaine du règlement
Les PGD sont des principes non écrits, non expressément formulés dans des
textes mais qui, dégagés par le juge et consacrés par lui, s’imposent à
l’administration dans ses diverses activités. Au 20ème siècle, ces principes créés
par le Conseil d’Etat ont constitué une importante source de légalité (et même
essentielle). Les PGD sont des règles formulées par le juge à partir d’une
analyse des fondements du droit public français tels qu’ils se reflètent
notamment dans la déclaration des droits de l’Homme ou dans les préambules
constitutionnels.
Le problème de leur valeur juridique s’est posé après 1958 pour deux
raisons : la création du Conseil Constitutionnel (on s’interroge sur la façon dont
il peut intégrer les PGD) et le problème de savoir si les PGD s’appliquent à la
nouvelle catégorie de règlements créé en 1958 : les règlements autonomes.
Cette question en entraine une autre : si on met les PGD au-dessus des
règlements autonomes, on les met aussi au-dessus des lois, ce qui n’est pas
possible
Le Conseil d’Etat trouve une solution intermédiaire dans l’arrêt syndicat
général des ingénieurs conseils : « les PGD s’imposent à toute autorité
règlementaire même en l’absence de dispositions législatives ». Cet arrêt
permet de conclure a priori que les PGD ont une force constitutionnelle au
moins lorsqu’ils s’appliquent aux règlements autonomes.
En 1966, René Chapus publie un article « Les principes généraux du
droit » : « les règlements autonomes sont toujours les règlements. Les
règlements autonomes ne peuvent donc pas être portés au niveau des lois ; ils
sont tenus de se soumettre aux mesures situées au niveau de la loi tels que les
principes généraux du droit qui ont une valeur infra-législative et supra-
décrétale ».
Au fur et à mesure, le Conseil d’Etat a préféré se référer directement au
texte de la Constitution ou à des normes supérieures à la loi ; il lui est arrivé de
1- L’état d’urgence
L'état d'urgence est proclamé dans trois cas :
Péril résultant d'atteintes graves à l'ordre public ;
Les révoltes compromettant la sécurité intérieure ;
Événements présentant le caractère de calamité publique.
Il existe deux régimes de l'Etat d'urgence
Premièrement, certains pouvoirs sont automatiquement conférés à l'autorité
administrative.
Ex. : réglementation de la circulation, installation de zones de sécurité,
interdiction de séjour, interdiction de réunions publiques et privées, fermeture de
Cours de droit administratif du Dr. ISSOUFOU Adamou
lieux publics, droit de réquisition des personnes et des biens, réglementation du
passage des frontières.
Deuxièmement, d'autres pouvoirs ne peuvent être conférés à l'administration
que sur la base d'une disposition expresse du décret proclamant l'état d'urgence.
Ex : perquisitions, contrôle de l'information, pouvoir de prononcer l'internement
administratif, contrôle des correspondances, pouvoir de mutation ou de
suspension de fonctionnaires ou d'agents publics.
Ainsi les pouvoirs de police de l'administration sont étendus.
2- L'état de siège
Il est proclamé en cas de péril imminent pour la sécurité intérieure et extérieure
de l'Etat.
Dans ce cas, l'ensemble des pouvoirs de police est transféré à l'autorité militaire,
ainsi que les pouvoirs dévolus en temps normal à l'autorité civile pour le
maintien de l'ordre et la police. La proclamation de l'état de siège entraîne la
restriction des libertés individuelles et l'élargissement considérable des pouvoirs
de police.
Ainsi demeurent légales des mesures de police interdites aux autorités
compétentes en temps normal : perquisitions de jour et de nuit, interdiction de
publication, extension des compétences des juridictions militaires à des
infractions qui relèvent normalement de la compétence des juridictions
répressives ordinaires etc.
B- Les pouvoirs exceptionnels du Président de la République
Ils sont prévus par l'article 47 de la Constitution qui reprend l'article 16 de la
constitution française.
Deux conditions sont posées quant à l'utilisation des pouvoirs exceptionnels :
D'abord, une menace grave et immédiate pour les institutions, l'indépendance
nationale, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux
;
2- régime juridique
Il y a ensuite une distinction au niveau du droit applicable et de la compétence
juridictionnelle : les litiges provoqués par la police administrative relèvent du
droit administratif et ressortissent à la compétence des juridictions
administratives.
Les litiges de la police judiciaire relèvent du droit privé et des juridictions
judiciaires. L’engagement de la responsabilité semble moins ardu dans le cas de
la police administrative que dans celui de la police judiciaire.
Exemple : CE, Ass., 24 juin 1960, Société Frampar, n° 42289, (Rec. p.412,
Toutefois cette distinction n’est pas absolue car les mêmes personnels agissent
tantôt dans le cadre de la police administrative, tantôt dans le cadre de la police
judiciaire.
Certes, la police administrative a un caractère essentiellement préventif. Mais
elle permet parfois de faire cesser des « troubles » existants : Conseil
constitutionnel, Décision n° 2005-532 DC précitée du 19 janvier 2006.
Une opération de police administrative peut déboucher sur une opération de
police judiciaire
Exemples : TC, 29 octobre 1990, Mlle Morvan, n° 02617
Inversement, si la police judiciaire est incontestablement répressive, elle
n’exclut pas toute possibilité de prévention.
CE, 18 mars 1981, Consorts Ferran, la mise en fourrière d'un véhicule a le
caractère d'une opération de police judiciaire.
1° La validité de l’acte
L’existence d’un acte est prouvée par sa signature. En effet, il est admis que
l’existence d’un acte administratif n’est pas subordonnée à sa publication ou à sa
notification (CE Ass. 21 décembre 1990, Confédération nationale des
associations familiales catholiques, p. 368). Dans l’arrêt rendu par le CES le 27
avril 1994, ASC-Dial Diop Municipalité Club contre Fédération sénégalaise de
Foot-Ball, le juge estime qu’un acte non signé est dépourvu d’existence
juridique. Par conséquent, les droits qui sont créés par un acte individuel sont
opposables à l’administration par leur bénéficiaire dès la signature (CE 19
décembre 1952, Dlle Mattei, p. 594).
2° L’opposabilité de l’acte
L’opposabilité est l’application effective d’un acte administratif unilatéral. Pour
qu’un acte soit opposable aux administrés, il doit être rendu public (CE 28
octobre 1988, Mlle Gallien, p. 606). La publicité d’un acte a pour objet de le
rendre opposable aux administrés. La publicité est assurée de manière différente
selon le type d’acte concerné. Les règlements font l’objet d’une publicité par la
publication ou l’affichage. La publication se fait par l’insertion au journal
officiel.
La loi n° 70-14 du 6 février 1970 modifiée fixant les règles d’applicabilité des
lois, des actes administratifs à caractère réglementaire et des actes administratifs
à caractère individuel précise en son article 2 que «…les actes administratifs à
caractère réglementaires deviennent exécutoires :
1° dans la Région du Cap-Vert et dans les communes de Diourbel, Kaolack,
Saint-Louis et Thiès, le 3ème jour suivant la date du dépôt au Secrétariat
3° La non rétroactivité
L’acte administratif unilatéral ne peut produire d’effets avant sa signature. Ce
qui se traduit par la règle du non rétroactivité. Cette règle est considérée comme
un principe général du droit (CE 25 juin 1948, Société du Journal l’Aurore,
GA…).
CES 30 juillet 1997, Ndèye Binta Diop, BACE n° 1, p. 141).
Néanmoins, la jurisprudence apporte des exceptions à cette règle :
B) La fin
a) L’abrogation
L’abrogation d’un acte non réglementaire est soumise à des conditions plus
rigoureuses dans la mesure où ces actes peuvent créer des droits :
L’abrogation spontanée est une faculté pour l’administration qui peut intervenir
aussi bien pour des raisons d’illégalité que pour des raisons d’opportunité.
L’abrogation constitue une compétence liée lorsque l’administration est saisie
d’une demande fondée sur l’illégalité de l’acte en cause lié à des changements
de circonstances de fait (CE 30 novembre 1990, Association les Verts, Rec. p.
339, RFDA 1991, p. 571).
L’abrogation de l’acte administratif individuel illégal est soumise aux mêmes
conditions que le retrait.
Conseil d’Etat, Section du Contentieux, 6 mars 2009, M. C., Req. n° 306084
Cours de droit administratif du Dr. ISSOUFOU Adamou
En jugeant qu’une administration ne peut abroger une décision individuelle
créatrice de droits que dans un délai de quatre mois suivant son édiction, le
Conseil d’Etat a décidé d’étendre à l’abrogation le principe qu’il a dégagé dans
l'arrêt TERNON (Conseil d’Etat, Assemblée du Contentieux, 26 octobre 2001,
Req. n° 197018), en matière de retrait des décisions administratives
individuelles illégales.
b- Le retrait
Il emporte des effets importants et fait disparaître l’acte rétroactivement qui est
considéré comme n’ayant jamais existé. Le retrait a les mêmes effets que
l’annulation prononcée par le juge.
Le retrait vise à concilier deux impératifs : la sécurité juridique et le respect du
principe de légalité. Toute la théorie du retrait repose sur les actes administratifs
individuels créateurs de droit. Ces actes sont susceptibles de retrait tant qu’ils
peuvent faire l’objet d’une annulation contentieuse. Mais, quand l’acte crée des
droits acquis, la faculté de retirer est liée à son illégalité (première condition) et
par la non expiration du délai du recours pour excès de pouvoir (deuxième
condition)
(CE 3 novembre 1922, Dame Cachet, « d’une manière générale, s’il appartient
aux ministres, lorsqu’une décision ayant créé des droits est entachée d’une
illégalité… de prononcer eux-mêmes d’office cette annulation, ils ne peuvent le
faire que tant que les délais du recours contentieux ne sont pas expirés », Rec. p.
552 ; CS 19 avril 1967, Samba Cor Sarr, AA 1974, p. 287).
La jurisprudence relative au retrait a été codifiée par l’alinéa 2 de l’article 5 de la
loi n° 70-14 du 6 février 1970 qui dispose : «…Ils (actes administratifs à
caractère individuel) ne peuvent être retirés lorsqu’ils ont créé des droits
qu’avant l’expiration du délai de recours pour excès de pouvoir ouvert à tout
intéressé ou avant l’intervention de la décision juridictionnelle sur ce recours ».
Le critère organique est aussi considéré comme le critère nécessaire c’est pour
cette raison que la jurisprudence estime que le contrat conclu entre deux
personnes privées est en principe de droit privé CE 1963 Syndicat des
praticiens de l'art dentaire du département du Nord c/ Merlin AJDA 1964
P25
Peu importe que le contrat comporte des clauses EDC CE 1961 Sté de
l'autoroute Estérel- Côte d'Azur
Peu importe que le contrat se réfère au code des MP TC 2001 Sté rue impériale
de Lyon c/ Sté LPA
Peu importe que la personne privée ait été chargée d'une mission de SP TC 1969
Sté Interlait
Il s'agit d'une règle de valeur législative TC 1986 Sté Laurent Bouillet
- il existe certaines exceptions à ce principe :
dans le cas où une des personnes privées agit au lieu et place d'une personne
publique dans le cadre d'un mandat ;
il peut s'agir d'un mandat explicite ou tacite CE 1990 Ministre de l'agriculture
contre Beaufils ;
il peut s'agir d'un mandat implicite par lequel la personne privée a agi pour le
compte de la personne publique CE 1975 Sté d'équipement de la région
montpelliéraine
Contrats ayant pour objet les travaux routiers ou autoroutiers de l'Etat sont
administratifs CE 1963 Sté entreprise Peyrot
Le TC est allé plus loin dans sa décision du 21 mars 1983 UAP, dans cette
affaire le juge préconise « qu’un contrat conclu entre deux personnes publiques
revêt en principe un caractère administratif impliquant la compétence des
juridictions administratives. »
1- L’appel d’offre
C’est un mode de conclusion des marchés publics qui permet à l’administration
de choisir librement son cocontractant après une mise en concurrence préalable
des candidats.
L’appel d’offre est prévu par l’article 35 du COA et il est organisé par le
chapitre 3 du titre II du code des marchés publics article 47 à 62. C’est ainsi que
le code opère la distinction entre l’appel d’offre ouvert et restreint.
Toutefois les marchés d’étude font toujours l’objet d’un appel d’offre restreint.
Au plan formel, l’appel d’offre doit être publié au moins 30 jours avant la date
limite fixée pour la réception des offres.
Au plan procédural l’appel d’offre nécessite l’ouverture des plis ensuite l’étude
des offres et enfin la désignation de l’attributaire.
3- Le pouvoir de sanction
Les sanctions applicables au cocontractant de l’administration sont déterminées
par les articles 78 à 88 du COA. Ces sanctions sont prononcées après une mise
en demeure et elles peuvent prendre des formes variées. Elles peuvent être
pécuniaires, coercitives ou encore résolutoire.
Les sanctions pécuniaires sont les moins graves, elles concernent les amendes et
pénalités ou encore certains dommages et intérêts.
En France c’est l’arrêt du conseil d’Etat du 31 mai 1907 Deplanque qui pose le
principe de l’application des sanctions qui sont possibles même à l’absence de
texte.
Quant aux sanctions coercitives, elles peuvent intervenir en cas de faute ou à
l’absence de faute de la part du cocontractant.
En cas de faute l’administration substitue un tiers au frais des risques du
cocontractant. Ce dernier peut faire l’objet à la limite d’une mise sous seulette.
En l’absence de faute il est possible d’assurer la continuité du service public en
prenant des sanctions coercitives notamment dans le domaine de la concession.
Enfin la sanction la plus grave est la résiliation du contrat au tort du
cocontractant.
Aux termes de l’article 137 du COA il s’agit du pouvoir qui existe même en
l’absence de texte. Toutefois en cas de résiliation du contrat de concession, le
juge doit intervenir saut si l’administration se voit reconnaitre ce droit par une
stipulation de la convention. La résiliation peut aussi intervenir dans l’intérêt du
service. Dans ce cas il ne s’agit pas d’une sanction car aucune faute n’est
reprochée au cocontractant CE 2 mai 1958 Distillerie de Magnac Laval.
1- Le fait du prince
Le fait du prince est aussi considéré comme un aléa administratif. L’expression
n’est pas utilisée par le COA mais son contenu est déterminé par les articles 113
à 116 du COA. Le fait du prince peut résulter de l’intervention de mesures
législatives ou règlementaires portant directement atteinte aux stipulations
contractuelles ou encore, et c’est ce qui est souvent admis de l’utilisation par
l’administration contractante de son pouvoir de modification unilatérale.
Le fait du prince a pour objet de rendre plus difficile l’exécution du contrat. Si
l’intervention de l’administration cause un préjudice le cocontractant de
l’administration aura droit à une indemnisation intégrale article 116 COA. En
effet, l’indemnisation doit couvrir aussi bien le préjudice subi que le manque à
gagner CE, du 11 mars 1910 compagnie française des tramways.
2- L’imprévision
Cette théorie jurisprudentielle permet au cocontractant de l’administration
victime d’un aléa économique d’obtenir une aide financière de la part de
l’administration pour poursuivre l’exécution du contrat malgré les conditions
plus difficiles. C’est l’arrêt du CE 30 mars 1916 gaz de bordeaux qui précise les
conditions d’application d’une telle théorie.
Le droit administratif est régi par le principe selon lequel, tous les actes de
l’Administration doivent être conformes aux règles de droit qui leurs sont
supérieures.
L’objet du recours pour excès de pouvoir est de faire respecter cette hiérarchie
par l’administration.
Il est défini comme un recours juridictionnel intenté contre un acte d’une
autorité administrative et tendant à faire prononcer l’annulation dudit acte en cas
d’illégalité. Il est par conséquent, considéré comme l’élément de la sanction du
principe de légalité.
Cette fonction juridictionnelle au Sénégal est la réforme du 7 août 2008, confiée
à la Cour Suprême qui est devenue « juge en premier et dernier ressort de
l’excès de pouvoir des autorités exécutives, ainsi que de la légalité des actes des
collectivités locales… » (Article 19). Par conséquent, le recours pour excès de
pouvoir, à la différence du recours de plein contentieux est porté directement
devant une haute juridiction dans sa formation administrative.
Il faut noter que le recours pour excès de pouvoir est considéré comme un
recours objectif (un procès fait à un acte), d’ordre public (il existe sans texte) et
d’utilité publique (il s’exerce de manière pratique) Conseil d’Etat du 17 février
1950, Dame Lamotte.
Cours de droit administratif du Dr. ISSOUFOU Adamou
En plus de ces trois caractères, il est aussi non suspensif. La non suspension de
l’exécution de la décision découle du principe du privilège du préalable selon
lequel, l’administré doit d’abord exécuter une décision avant de la contester
devant le juge. L’arrêt rendu en assemblée par Conseil d’Etat le 2 juillet 1982,
Huglo et autres (AJDA 1982, p. 657 et s.) considère, à cet égard, le principe du
caractère exécutoire de l’acte administratif unilatéral comme une règle
fondamentale du droit public.
Toutefois, une exception a été introduite avec le sursis à exécution des actes des
autorités administratives. Le sursis à exécution ne peut être accordé que si les
moyens invoqués paraissent, en l’état de l’instruction, sérieux et si le préjudice
encouru par le requérant est irréparable ».
C.S, 5 Avril 1978, Emile Wardini, Ketty Thiam, CS. 20 juillet 1978,
Dans la pratique, le juge est assez prudent quant à l’octroi du sursis à exécution
(M.S. Diouf, Le sursis à exécution des décisions administratives devant le
Conseil d’Etat, EDJA, n° 53, avril-juin 2002, p. 51 et s.).
Mais, les procédures d’urgence ont été fondamentalement modifiées en France
avec l’institution par la loi du 30 juin 2000 de deux nouvelles procédures : le
référé- suspension et le référé-liberté.
CES du 25 mars 2004, 1ère Section, Excès de pouvoir, Assane Seydi contre Etat
du Sénégal : non-respect de consigner une amende de 5 000 F et de signifier sa
requête à la partie adverse par exploit d’huissier dans le délai de deux mois
suivant la saisine du Conseil d’Etat ;
CE n° 5/04 du 26 février 2004, 1ère Section, Excès de pouvoir, Directeur
Général de l’Hôtel les Filaos contre Etat du Sénégal (absence d’exposé
sommaire des moyens).
- Délai
Le délai pour se pourvoir est de deux mois. Ce délai court de la date de
publication de la décision attaquée à moins qu’elle ne doive être notifiée ou
signifiée, auquel cas le délai court de la date de la notification ou de la
signification. CS 5 janvier 1978, Cheikh Anta Diop (GDJAS pp. 68-69).
Au cas où le requérant décide d’introduire un recours administratif gracieux
hiérarchique ou de tutelle le silence gardé plus de quatre mois sur une
réclamation par l’autorité compétente vaut décision de rejet. Le délai de deux
mois pour se pourvoir contre le rejet d’une réclamation court de la décision
explicite de rejet de la réclamation, et, au plus tard, à compter de l’expiration de
la période de quatre mois prévue au présent alinéa.
Toutefois, avant de se pourvoir contre une décision administrative, les intéressés
peuvent présenter dans le délai du recours pour excès de pouvoir un recours
administratif hiérarchique ou gracieux tendant à faire rapporter ladite décision.
A- La légalité externe
La contestation d’un acte sur la base de la légalité externe porte sur la manière
dont l’acte a été édictée et non sur son contenu.
Trois moyens caractérisent la légalité externe : l’incompétence, le vice de
procédure et le vice de forme.
Cette forme d’incompétence se manifeste si l’acte a été pris par une personne
qui appartient à l’Administration, mais n’étant pas habilitée à prendre lesdits
actes au nom des personnes publiques. C’est le cas d’un acte pris par le
Secrétaire général de la préfecture à la place du préfet (CE 13 mai 1998
Mouhamadou ndiaye).
- L’usurpation de pouvoir
Il s’agit de la forme d’incompétence la plus grave et elle résulte du fait d’un
individu qui n’a aucun rapport avec l’Administration et qui se permet de prendre
des actes administratifs. L’usurpation de pouvoirs entraîne l’inexistence
juridique de l’acte. En cas d’inexistence, une décision est déclarée nulle et non
avenue (F. Wodié, L’inexistence des actes juridiques unilatéraux en droit
administratif français, AJDA 1979, p. 76). C’est ainsi que dans l’arrêt du CES
Dans l’arrêt du CE du 5 mars 1948, Marion (D. 1949, p. 147, Rec. 113), le juge
estime que des actes pris par des personnes incompétentes « n’étaient pas
étrangers à la compétence légale des autorités municipales ; que dans la mesure
où les circonstances exceptionnelles nées de l’invasion leur conféraient un
caractère de nécessité et d’urgence, ils devaient, bien qu’émanant de l’autorité
de fait substituées auxdites autorités, être regardés comme administratifs ».
L’usurpation de pouvoirs aurait dû entraîner l’inexistence des actes, mais le juge
applique la théorie du fonctionnaire de fait en se fondant sur les circonstances
exceptionnelles et au nom de l’intérêt général. Pour une application de la théorie
du fonctionnaire de fait en période normale, voir CE 16 mai 2001, Préfet de
Police contre Mtimet (AJDA 20 juillet-20 août 2001, p. 647). Voir aussi, E.
Jouve, réflexions sur la notion d’apparence en droit administratif français, RDP
1968, p. 283.
2- Le vice de procédure
L’infraction aux règles de procédure ou l’irrégularité dans la procédure concerne
« la méconnaissance des règles organisant la procédure d’élaboration des
décisions » (R. Chapus, Droit Administratif général, Tome 1, 15ème éd. p. ). Le
3- Le vice de forme
Les règles de forme sont celles qui s’imposent à l’Administration pour éviter les
interventions hâtives et irréfléchies. Les règles de forme protègent les
administrés et l’intérêt général. L’Administration doit dans ce cas, respecter
certaines formes au moment de l’élaboration de l’acte.
En matière de vice de forme, une distinction est opérée entre formalités
substantielles et formalités non substantielles. Les premières peuvent entraîner
l’illégalité de l’acte. Une formalité est dite substantielle si son omission ou son
accomplissement a pu exercer une influence sur la décision de l’administration.
En principe, la forme écrite de l’acte ne constitue pas une formalité substantielle,
si l’existence de l’acte peut être prouvée (CE 1er juin 1906, Cuisinier, Rec. 391).
De même, l’absence de visas n’est pas considérée comme une formalité
substantielle (CE 30 juillet 1949, Dame Robinete de Plas, Rec. p. 416).
La motivation de l’acte est considérée comme une formalité substantielle, mais
elle n’est sanctionnée que si elle est prévue par les textes. CS 6 février 1989,
B- La légalité interne
On peut regrouper les moyens de légalité interne sous trois catégories : le
contrôle du but, des motifs et de l’objet de l’acte.
Les motifs peuvent être définis comme « les éléments de fait et de droit qui
amènent l’auteur d’un acte à prendre une décision » (A. Bockel, Droit
administratif, Dakar, Abidjan, NEA, 1978, p. 145). Il s’agit des éléments
objectifs sur lesquels le juge se fonde pour prendre sa décision. Les motifs sont
de fait ou de droit. Dans le premier cas, si le juge procède à l’annulation, il se
fonde sur une erreur de fait et dans le second cas sur une erreur de droit.
Au Sénégal, dans l’arrêt rendu par la Cour Suprême, le 27 mars 1963, Amadou
Alpha Kane (A.A. 1973, p. 277), le juge a sanctionné l’inexactitude matérielle
des faits, car il était reproché au requérant d’avoir fait des menées subversives
3- Le contrôle de l’objet
La violation de la loi est souvent assimilée au vice de l’objet. C’est un vice qui
entache le contenu de l’acte administratif, lorsque les dispositions de celui-ci
transgressent directement la règle de droit en vigueur. Ce qui englobe la
violation des différentes sources de la légalité administrative. Dans l’arrêt rendu
par la Cour Suprême, le 26 mai 1965, Ibrahima Seydou Ndaw, le juge a annulé
A- Le contentieux contractuel
Ce sont les dispositions des articles 139 et 140 du COA qui règlementent le
contentieux des contrats administratifs au Sénégal.
Dans un premier temps la théorie des actes détachables a été dégagée par
l’article 140 COA. Elle permet à un contrat administratif de faire l’objet d’un
REP devant le juge administratif. De manière générale les actes détachables du
contrat sont des actes qui une fois séparés de leur contexte sont considérés
comme des actes administratifs unilatéraux.
B- Le contentieux de la responsabilité
Elle est définie par Laferrière comme « l’ensemble des réclamations fondées sur
un droit ou sur une loi et, qui, ont pour objet soit un acte de puissance publique
émané de l’autorité administrative, soit un acte de gestion de services publics
déféré à la juridiction administrative par une disposition de la loi générale ou
spéciale » (cité par A.B. Fall, Thèse op. cit. p. 259). Pour le Doyen Bockel, la
conception matérielle permet de « rendre compte…de la partie du régime
juridique de l’administration qui se caractérise par un double trait : application
de règles particulières relevant du droit public, mais aussi, rattachement en cas
de litige, au contentieux administratif » (Sur la difficile gestation d’un droit
administratif sénégalais. Brèves réflexions à partir de quelques cas rendus en
plein contentieux, A.A 1973, p. 138).
La jurisprudence s’est ralliée dans un premier temps à la conception matérielle
de la matière administrative, alors que le CPC ne définissait pas cette
expression. Dans le jugement du TPI de Dakar du 23 mai 1970, Abdourahmane
Ndoye (AA 1973, p. 243 obs. A. Bockel), le requérant introduit une demande en
responsabilité fondée sur un moyen divisé en deux branches.
La première branche était fondée sur l’article 146 du COA (responsabilité des
membres de l’enseignement à la suite ou, à l’occasion, d’un fait dommageable
commis aux enfants sous leur surveillance). Mais, il sera rejeté par le juge. C’est
dans la seconde branche de la requête que le juge estime « tant en ce qui
concerne le mauvais entretien des bâtiments que l’organisation défectueuse du
service…la responsabilité de l’Etat ne peut être recherchée qu’au titre du
contentieux administratif ». Ce jugement a permis par la même occasion
2. La faute personnelle
Une distinction est faite entre trois types de faute personnelle.
Tout d’abord la faute commise dans l’exercice des fonctions avec les moyens du
service. Ensuite la faute personnelle commise en dehors des fonctions mais non
dépourvue de tout lien avec le service et enfin la faute personnelle dépourvue de
tout lien avec le service. CE, Ass. 26 octobre 1973 Sadoudi.
Mais pour mieux préserver les droits des administrés, le juge a introduit la
théorie des cumuls dans sa jurisprudence.
Il en est ainsi dans un premier temps le cumul de faute, où le juge a engagé la
responsabilité du service en retenant la faute imputable à celui-ci et à ses agents.
CE, 1911 Anguet.
B- Le préjudice
Le préjudice matériel
Il ne pose pas trop de problèmes car il est facilement mesurable en argent. Ce
sont les dommages causés aux biens et aux dommages corporels causés aux
personnes (contaminations blessures).
Le préjudice moral
Il pose beaucoup de difficultés car pas facile à indemniser parce qu’il touche au
sentiment. Il est de » trois ordres :
Il s’agit des troubles dans les conditions d’existence c’est-à-dire les souffrances
morales provoquées par une gêne physique consécutive à un accident.
Il peut s’agir des atteintes à la partie sociale du patrimoine moral c’est-à-dire
une atteinte à l’honneur et à la réputation.
Il peut s’agir des atteintes à la partie affective du patrimoine moral c’est-à-dire
aux souffrances que l’on ressent à la perte d’un être Cher.