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Pr Akrim Chelghoum Cours de Méthodes Numériques

CHAPITRE I :
INTRODUTION AU CALCUL MATRICIEL

I.1. Définition et notations

On définit une matrice 𝐴 d’ordre ou de dimension (m x n) comme l’ensemble de (m x n)


nombres désignés par Aij et appelés éléments ou coefficients de la matrice A placés dans un
tableau rectangulaire de m lignes et n colonnes comme suit :

𝐴11 A12 … A1n


𝐴21 𝐴22 … 𝐴2𝑛
. . .
𝐴= [𝐴] = Diagonale principale
. . .
. . .
[𝐴𝑚1 Am2 … 𝐴𝑚𝑛 ]

𝑎. 𝐴 est dite matrice carrée d’ordre n si m = n

b. Une matrice carrée est dite symétrique si les éléments Aij et Aji disposés
symétriquement par rapport à la diagonale principale sont égaux : Aij = Aji
c. Une matrice est dite antisymétrique si : Aij = - Aji et Aii = 0
d. Une matrice est dite diagonale si elle est carrée avec les coefficients suivants :
Aij = 0, pour i ≠ j
e. Une matrice unité désignée par 𝐼 est exprimée comme suit :

Iij = 0 pour i=j et Iii = 1

1 0… 0
0 1⋯ 0
𝐼 = [𝐼]= [ ]
⋮ ⋱ ⋮
0 0⋯ 1

f. Une matrice est dite nulle si tous ses coefficients sont égaux à zéro
𝐴𝑖𝑗=0

1
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0 0… 0
0 0⋯ 0
0 = [0]= [ ]
⋮ ⋱ ⋮
0 0⋯ 0

g. La matrice transposée 𝐴𝑇 d’une matrice A s’obtient en échangeant les lignes avec les
colonnes dans la matrice d’origine.
1 4
1 2 3
Exemple : 𝐴= [ ] 𝐴𝑇 = [2 5]
4 5 6
3 6
h. Les relations 𝐴𝑇 = 𝐴 𝑒𝑡 𝐴𝑇 = −𝐴 caractérisent respectivement les matrices
symétriques et antisymétriques.

I.2. Opérations matricielles

I.2.1. Addition et soustraction de deux matrices

Deux matrices 𝐴 et 𝐵 du même ordre peuvent être additionnées ou soustraire l’une de l’autre
comme suit :

𝐶 = 𝐴 + 𝐵 avec Cij = Aij + Bij

𝐷 = 𝐴 – 𝐵 avec Dij = Aij – Bij

Propriétés :

A+B=B+A (opération commutative)

A + (B + C) = (A+B) + C (opération associative)

I.2.2. Produit de deux matrices

Le produit de deux matrices n’est possible que si le nombre de colonnes de la première égale
le nombre de lignes de deuxième. Le produit s’effectue ainsi :

A (m,l) * B (l,m) = C (m,n)

Avec
𝑙

𝐶𝑖𝑗 = ∑ 𝐴𝑖𝑘 𝐵𝑘𝑗


𝑘=1

A*B≠B*A (le produit matriciel n’est pas commutatif)

A* (B+C) = A*B + A*C (le produit matriciel est distributif)

(𝐴 ∗ 𝐵)𝑇 = 𝐵 𝑇 ∗ 𝐴𝑇

A*(B*C) = (A*B)*C (le produit matriciel est associatif)

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C * C = C²

C * C * C = C3

I.2.3. Déterminant d’une matrice

Considérons la matrice 𝐴

𝐴11 𝐴12 … 𝐴1𝑛


𝐴21 𝐴22 ⋯ 𝐴2𝑛
𝐴= [ ]
⋮ ⋱ ⋮
𝐴𝑛1 𝐴𝑛2 ⋯ 𝐴𝑛𝑛

Le déterminant de la matrice A (3,3) est développé par les cofacteurs comme suit :

𝐴11 𝐴12 𝐴13


𝐴 𝐴23 𝐴 𝐴13 𝐴 𝐴23
|𝐴| = |𝐴21 𝐴22 𝐴23 | = 𝐴11 | 22 | − 𝐴21 | 12 | + 𝐴31 | 11 |
𝐴32 𝐴33 𝐴32 𝐴33 𝐴22 𝐴23
𝐴31 𝐴32 𝐴33

Propriétés des déterminants

- La valeur d’un déterminant demeure inchangée après permutation des lignes avec des
colonnes.
- Le signe d’un déterminant change si on permute 2 lignes (ou 2 colonnes).
- Le déterminant est égal à zéro si deux lignes (ou 2 colonnes) sont identiques.
- la valeur d’un déterminant reste inchangée si on ajoute à une ligne (ou une colonne)
une ligne (ou une colonne) quelconque multipliée par un coefficient 𝛼.
- Si tous les coefficients d’une ligne (ou d’une colonne) sont multipliés par un
nombre 𝛼, la valeur du déterminant est multipliée par 𝛼.
- La valeur d’un déterminant ne change pas en ajoutant à une ligne (ou une colonne) une
ligne (ou une colonne) quelconque multipliée par un coefficient 𝛼.

La matrice carrée 𝐴 est dite singulière si son déterminant est nul |𝐴| = 0 ➔ matrice
singulière

|𝐴| ≠ 0 ➔ la matrice A est dite régulière

Matrice triangulaire U

𝑈11 𝑈12 … 𝑈1𝑛


0 𝑈22 ⋯ 𝑈2𝑛
𝑈= [ ] Est une matrice triangulaire supérieure
⋮ ⋱ ⋮
0 0 ⋯ 𝑈𝑛𝑛

Son déterminant s’exprime comme suit : |𝑈| = 𝑈11 ∗ 𝑈22 … ∗ 𝑈𝑛𝑛 = ∏𝑛𝑖=1 𝑈𝑖𝑖

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• Inverse d’une matrice

L’inverse d’une matrice A s’écrit :

𝐴−1 ∗ 𝐴 = 𝐴 ∗ 𝐴−1 = 𝐼

I.3. Résolution d’un système d’équations linéaires

I.3.1 Introduction

A*x=b ➔ x = A-1 * b

Il est évident que les solutions n’existent que sous la condition que la matrice A est régulière.

On ne calcule jamais le vecteur x par l’inversion d’une matrice car cela requiert généralement
un nombre trop élevé d’opérations numériques.

La résolution est généralement effectuée en utilisant la méthode d’itération frontale ou la


méthode d’élimination de Gauss. Dans ce cas on transforme le système original comme suit :

A*x=b

En un système équivalent :

U * x = b’
Où U est une matrice triangulaire supérieure. Cette étape est appelée « élimination en avant ».
Elle permet d’évaluer directement la valeur numérique du déterminant de la matrice A.
Ensuite la « substitution en arrière » permet la détermination pas à pas des inconnues du
système à partir de la dernière xn.
L’étape d’élimination successive s’illustre comme suit :
Si l’on désigne par oAij = Aji les coefficients originaux de la matrice A l’élimination en
avant est présentée ainsi :
- élimination des coefficients 𝐴𝑖1 (𝑖 > 1) sous le terme diagonal de la 1ere colonne. On
utilise la 1ere équation. on élimine 𝐴𝑖1 d’une équation 𝑖 > 1 quelconque en
𝐴𝑖1
retranchant de cette équation la 1ere équation multipliée par le coefficient (on
𝐴11
admet que 𝐴11 ≠ 0). La nouvelle équation 𝑖 possède les coefficients (1)Aij et le second
nombre (1)bi donnés par :
-
(1) (1)
𝐴𝑖1 = 0 𝐴𝑖𝑗 = O𝐴𝑖𝑗 - O𝐴𝑖1 / oA11 ( j > 1 )
(1)
𝑏𝑖 = O𝑏𝑖 − O𝑏1 * O𝐴𝑖1 / oA11

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Cette opération est répétée jusqu’à élimination de tous les coefficients situés en-
dessous de la diagonale principale et la formation de la matrice triangulaire
supérieure U.

I.3.2. Méthode de résolution par le concept des matrices élémentaires

Exposé de la méthode

On considère la matrice A (3x3) suivante :

𝑎 𝑏 𝑐
𝐴 = [𝑏 𝑑 𝑒]
𝑐 𝑒 𝑓

La matrice élémentaire E est formée à partir de la matrice unité I, elle est du même ordre que
la matrice originale avec un seul coefficient 𝛼 non nul situé en dessous de la diagonale
𝐴𝑖1
principale. Ce facteur 𝛼 est égal au coefficient déterminé dans la méthode précédente
𝐴11
(élimination en avant).

Pour triangularizer la matrice A on procède comme suit :

On forme la matrice élémentaire 𝐸21 pour éliminer le terme 𝐴21 de A on procède comme
suit :

1 0 0
𝑏
𝐸21 = [− 1 0]
𝑎
0 0 1

𝐸21 Est formée à partir de la matrice unité I de même dimension que A en introduisant le
facteur 𝜆21 correspondant à l’annulation du coefficient 𝐴21 .

Etape -1- : on post multiplie la matrice A par E21 :

𝑎 𝑏 𝑐
−𝑏² −𝑏𝑐
𝐸21 ∗ 𝐴 = [0 ( + 𝑑) + 𝑎]= A’
𝑎 𝑎
𝑐 𝑒 𝑓

Etape -2- : on forme la matrice élémentaire 𝐸31 pour annuler le coefficient A’31

1 0 0
𝐸31 = [ 0𝑐 1 0]
− 0 1
𝑎

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𝑎 𝑏 𝑐
𝑏2 𝑏𝑐
𝐸31 ∗ 𝐴′ = 0 (𝑑 − 𝑎
) (𝑒 − 𝑎
) = 𝐴′′
𝑏𝑐 𝑐2
[0 𝑒− 𝑎
𝑓− 𝑎 ]

Etape -3- : on forme 𝐸32 pour éliminer le coefficient 𝐴′′32


1 0 0
0 1 0
𝐸32 = 𝑏𝑐
−𝑒
0 (𝑎 ) 1
𝑏²
[ 𝑑 − 𝑎 ]

𝑎 𝑏 𝑐
𝑏2 𝑏𝑐
𝐸32 ∗ 𝐴′′ = 0 (𝑑 − 𝑎
) (𝑒 − 𝑎
) =U
𝑐2
[0 0 𝑓− 𝑎 ]

U est la matrice triangulaire supérieure résultat de l’élimination en avant.

Considérons la matrice A suivante :

−4 1 0 7
18 20 30 4
𝐴= [ ]
−1 2 1 6
−11 12 0 2
Factoriser A en utilisant la méthode de Gauss ?

Exemple : factoriser la matrice A en utilisant la décomposition de Gauss.

1 3 5
𝐴 = [3 12 18]
5 18 30
Etape 1 : 𝐴21 = 0
1 0 0 1 3 5
𝐸21 = [−3 1 0] 𝐸31 ∗ 𝐴 = [0 3 3 ] = 𝐴′
0 0 1 5 18 30
Etape 2 : 𝐴′31 = 0
1 0 0 1 3 5

𝐸31 =[ 0 1 0] 𝐸31 ∗ 𝐴 = [0 3 3] = 𝐴′′
−5 0 1 0 3 5
Etape 3 : 𝐴′′31 = 0

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1 0 0 1 3 5
𝐸32 = [0 1 0] 𝐸32 ∗ 𝐴′′ = [0 3 3] = 𝑈
0 −1 1 0 0 2

On a effectué les opérations suivantes pour obtenir la matrice triangulaire supérieure U :

𝐸32 ∗ 𝐸31 ∗ 𝐸21 ∗ 𝐴 = 𝑈

Si on veut redeterminer la matrice A on procède dans le sens inverse :


−1 −1 −1
𝐴 = 𝐸21 ∗ 𝐸31 ∗ 𝐸32 ∗𝑈

Nota : l’inverse d’une matrice élémentaire est obtenue en changeant le signe devant le
coefficient situé à l’extérieure de la diagonale principale de E. La procédure peut être
résumée comme suit :

1 0 0 1 0 0 1 0 0
𝐴 = [−3 1 0] ∗ [ 0 1 0] ∗ [0 1 0] ∗ 𝑈
0 0 1 5 0 1 0 1 0
−1 −1 −1
𝐸21 𝐸31 𝐸32

La multiplication successive des matrices E donne :


1 0 0
𝐿 = [−3 1 0]
5 1 1
A s’écrit alors :
1 0 0 1 3 5
𝐴 = 𝐿 ∗ 𝑈 = [3 1 0 ] [0 3 3]
5 1 1 0 0 2
Remarque : si la matrice A est symétrique, elle peut être décomposée sur la forme de
Cholesky :

𝐴 = L D LT

Où :
D : matrice diagonale contenant les pivots de la matrice A
L : matrice triangulaire inferieure
LT : Transposée de L

Problème à faire :

Considérons la matrice A suivante :

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−4 1 0 7
18 20 30 4
𝐴= [ ]
−1 2 1 6
−11 12 0 2
Factoriser A en utilisant la méthode de Gauss ?

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CHAPITRE II

METHODE DES DIFFERENCES FINIES

IV.1. Introduction

L’étude des problèmes de mécanique des structures et d’élasticité conduit généralement à la


résolution d’une série d’équations différentielles aux dérivées ordinaires ou partielles, avec
des conditions aux limites données. Dans la majorité des cas, la solution analytique exacte est
très difficile à obtenir pour les structures complexes. Ainsi le recours aux méthodes
numériques approchées telles que la méthode des différences finies (MDF) et/ou la
méthode des éléments finis (MEF) s’avère indispensable.

Cette méthode, qui semble être pour la première fois appliquée en 1908 par C. Runge, s’est
par la suite vite répandue ; elle a été, jusqu’à l’apparition dans les années 60 de la méthode
des éléments finis, la plus en vogue dans la pratique.

Toutefois, la méthode MDF a sur celle de la méthode MEF cet avantage qu’on peut envisager
de l’utiliser pour une solution manuelle ou semi manuelle, ce qui est impossible avec la
méthode MEF.

Aujourd’hui son application se justifie lorsque la solution par un logiciel d’éléments finis ne
peut pas être envisagée.

IV.2. Principe de la méthode

La méthode MDF permet de convertir une équation différentielle en un système d’équations


linéaires. Dans cette démarche des approximations sont appliquées aux expressions
analytiques des dérivés introduisant ainsi des erreurs au niveau des résultats finaux.
Cependant lorsque l’erreur est relativement admissible des solutions acceptables peuvent être
obtenues en optant pour un nombre optimal d’équations discrètes aux différences finies.

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IV.2.1. Equations finies pour une fonction à une variable

Pour illustrer la méthode considérons une fonction courbe f(x) à une dimension représentée
sur la figure II.1 ci-dessous :

f(x)

i +2
i +1
f(i+1) f(x)
i
f(i)
i -1
f(i-1)

X
X i-1 Xi Xi+1 Xi+2

Figure II.1

La courbe f(x) est subdivisée en n éléments ou segments délimités par les points in d’abscisse
xn et d’ordonnée fn de sorte qu’entre deux points voisins i et i+1 la fonction f(x) est considérée
comme variant linéairement c’est-à-dire les points i et i+1 sont reliés par une droite ce qui
permet de remplacer la courbe réelle f(x) par un polygone inscrit i-1, i, i+1, i+2……..

L’erreur d’approximation est représentée par l’espace compris entre la droite et la courbe
(partie hachurée sur la figure II.1)

Pour développer la méthode Exprimons l’équation de la droite (i, i+1) :

𝑦 = 𝑓𝑖 𝑥 = 𝑥𝑖
𝑦 = 𝐴𝑥 + 𝐵 {
𝑦 = 𝑓𝑖+1 𝑥 = 𝑥𝑖+1
𝑓𝑖+1− 𝑓
𝑖
Ce qui donne : 𝑓(𝑥) = (𝑥 − 𝑥𝑖 ) + 𝑓𝑖
𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖

La dérivé de 𝑓(𝑥) au point i est donnée par l’expression :


𝑑𝑓(𝑥) 𝑓𝑖+1 −𝑓𝑖
( ) = (1)
𝑑𝑥 𝑖 𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖

Cette expression est appelée Dérivée Première en Avant

Si on considère la droite (i-1, i), on obtient une deuxième expression de la dérivée première :

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𝑑𝑓(𝑥) 𝑓𝑖 −𝑓𝑖−1
( ) = (2)
𝑑𝑥 𝑖 𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1

En considérant un pas constant :

𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1 = 𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖 = ℎ (3)

En faisant la moyenne entre les équations (1) et (2) on obtient une troisième valeur de la
dérivée première :
𝑑𝑓(𝑥) 𝑓𝑖+1 −𝑓𝑖−1
( ) = (4)
𝑑𝑥 𝑖 2ℎ

- L’équation 1 est appelée différence finie en Avant


- L’équation 2 est appelée différence finie en Arrière
- L’équation 4 est appelée différence finie Centrale

Les dérivées d’ordre supérieur sont calculées par analogie comme suit :
𝑑²𝑓(𝑥) 𝑑 𝑑𝑓(𝑥) 𝑑 𝑓𝑖+1 − 𝑓𝑖 1 𝑑𝑓 𝑑𝑓
( ) = ( ) = [ ] = [( ) − ( ) ]
𝑑𝑥² 𝑖 𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑖 𝑑𝑥 ℎ ℎ 𝑑𝑥 𝑖+1 𝑑𝑥 𝑖

𝑑²𝑓(𝑥) 1 1
( ) = [𝑓𝑖+1 − 𝑓𝑖 − 𝑓𝑖 + 𝑓𝑖−1 ] = [𝑓𝑖+1 − 2𝑓𝑖 + 𝑓𝑖−1 ]
𝑑𝑥² 𝑖 ℎ² ℎ²

𝑑²𝑓(𝑥) 1
( ) = [𝑓𝑖+1 − 2𝑓𝑖 + 𝑓𝑖−1 ] (5)
𝑑𝑥² 𝑖 ℎ2

𝑑3 𝑓(𝑥)
De la même manière on détermine la dérivée troisième à partir de la dérivée seconde :
𝑑𝑥 3

𝑑 3 𝑓(𝑥) 𝑑 𝑑²𝑓(𝑥) 1
( 3
) = ( ) = 3 [𝑓𝑖+2 − 3𝑓𝑖+1 + 3𝑓𝑖 − 𝑓𝑖−1 ]
𝑑𝑥 𝑖
𝑑𝑥 𝑑𝑥² 𝑖 ℎ

𝑑3 𝑓(𝑥) 𝑑 𝑑²𝑓(𝑥) 1
( ) = ( ) = ℎ3 [−𝑓𝑖−1 + 3𝑓𝑖 − 3𝑓𝑖+1 + 𝑓𝑖+2 ] (6)
𝑑𝑥 3 𝑖 𝑑𝑥 𝑑𝑥² 𝑖

L’équation finie de la quatrième dérivée est obtenue par analogie à partir de l’équation (6) :
𝑑4 𝑓(𝑥) 1
( ) = (𝑓𝑖−2 − 4𝑓𝑖−1 + 6𝑓𝑖 − 4𝑓𝑖+1 + 𝑓𝑖+2 ) (7)
𝑑𝑥 4 𝑖 ℎ4

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IV.2.2. Equations Finies pour une fonction à deux variables

(𝑖, 𝑗 + 1)
(𝑖 + 1, 𝑗 + 1)
𝑓(𝑥, 𝑦) (𝑖 − 1, 𝑗)

(𝑖 − 1, 𝑗 − 1)
(𝑖 + 1, 𝑗)
∆𝑦
(𝑖, 𝑗 − 1)

∆𝑥
𝑦

Considérons une fonction bidimensionnelle f(x, y) ; les variables indépendantes sont x et y :


Les dérivées partielles de la fonction f(x,y) par rapport à chacune des variables sont données
par la formule générale :
𝜕𝑚+𝑛 𝑓(𝑥,𝑦) 𝜕𝑚 𝜕𝑛 𝑓(𝑥,𝑦) 𝜕𝑛 𝜕𝑚 𝑓(𝑥,𝑦)
= ( )= ( ) (8)
𝜕𝑥 𝑚 𝜕𝑦 𝑛 𝜕𝑥 𝑚 𝜕𝑦 𝑛 𝜕𝑦 𝑛 𝜕𝑥 𝑚

On déduit par analogie les équations aux différences finies de la première et la seconde
dérivées au point (i,j) par rapport à chacune des variables comme suit :

a) Dérivées premières :

𝜕𝑓(𝑥, 𝑦) 𝑓𝑖+1,𝑗 − 𝑓𝑖,𝑗


( ) =
𝜕𝑥 𝑖,𝑗 ∆𝑥

𝜕𝑓(𝑥, 𝑦) 𝑓𝑖,𝑗+1 − 𝑓𝑖,𝑗


( ) =
𝜕𝑦 𝑖,𝑗
∆𝑦

(9)

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b) Dérivées deuxièmes :

𝜕²𝑓(𝑥, 𝑦) 𝑓𝑖+1,𝑗 − 2𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑖−1,𝑗


( ) =
𝜕𝑥² 𝑖,𝑗
(∆𝑥)²

𝜕²𝑓(𝑥, 𝑦) 𝑓𝑖,𝑗+1 − 2𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗−1


( ) =
𝜕𝑦² 𝑖,𝑗
(∆𝑦)²

(10)

L’équation aux differences finies de la dérivée croisée par rapport aux variables x et y s’écrit
alors :

𝜕²𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ ] = [𝑓 − 𝑓𝑖+1,𝑗 − 𝑓𝑖,𝑗+1 + 𝑓𝑖,𝑗 ]
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝑖,𝑗 ∆𝑥∆𝑦 𝑖+1,𝑗+1

(11)

En règle générale on choisit un pas constant dans les directions x et y : ∆𝒙 = ∆𝒚 = 𝒉

On peut alors exprimer l’opérateur mathématique dénommé « Laplacien » désigné par le


𝜕² 𝜕²
symbole ∆= 𝜕𝑥² + comme suit :
𝜕𝑦²

−1
𝜕² 𝜕² 1
∆= 𝜕𝑥² + 𝜕𝑦² = ℎ² [+1 −4 +1] (12)
+1
Par analogie le deuxième opérateur mathématique ∆∆ s’écrit:

𝜕² 𝜕² 𝜕² 𝜕² 𝜕4 2𝜕 4 𝜕4
∆∆= ( + )( + )= 4+ 2 2+ 4
𝜕𝑥² 𝜕𝑦² 𝜕𝑥² 𝜕𝑦² 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦

Les valeurs finies de chaque terme de l’operateur ∆∆ au point (i,j) sont déterminées comme
suit :

𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ 4
] = 4 [𝑓𝑖−2,𝑗 − 4𝑓𝑖−1,𝑗 + 6𝑓𝑖,𝑗 − 4𝑓𝑖+1,𝑗 + 𝑓𝑖+2,𝑗 ]
𝜕𝑥 𝑖,𝑗

𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ 4
] = 4 [𝑓𝑖,𝑗−2 − 4𝑓𝑖,𝑗−1 + 6𝑓𝑖,𝑗 − 4𝑓𝑖,𝑗+1 + 𝑓𝑖,𝑗+2 ]
𝜕𝑦 𝑖,𝑗

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𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ ] = 4 [6𝑓𝑖,𝑗 − 2(𝑓𝑖+1,𝑗 + 𝑓𝑖−1,𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗+1 + 𝑓𝑖,𝑗−1 + 𝑓𝑖+1,𝑗+1
𝜕𝑦²𝜕𝑥² 𝑖,𝑗 ℎ
+ 𝑓𝑖+1,𝑗−1+ 𝑓𝑖−1,𝑗+1 + 𝑓𝑖−1,𝑗−1 ]

On peut ainsi combiner ces différences finies sur la forme schématique (schéma de Lamé)
suivante:

1
2 −8 2
1
∆∆= ℎ4 1 −8 20 −8 1 (13)
2 −8 2
( 1 )
Cette équation finie permet de résoudre l’équation de Laplace pour le calcul des
déplacements dans les dalles.

IV.3. Application de la méthode des différences finies à la solution des Poutres

IV.3.1. Présentation de la méthode

Considérons une poutre quelconque chargée uniformément par p(x).w(x) designe


le déplacement transversal (flèche) provoqué par p(x) à l’abscisse x

𝑥 𝑃(𝑥)

𝑥
𝐴
𝐵
𝑤
(La flèche) 𝑤(𝑥)

L
FIGURE II.2.

Les équations analytiques de la RDM qui régissent le comportement général des poutres sont
données par les expressions suivantes :

1. L’équation différentielle du 2ieme ordre dite « équation du moment fléchissant » :


𝑴(𝒙) = −𝑬𝑰𝒘"(𝒙) (14)

2. L’équation du chargement (pour une charge répartie p(x)) :

14
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𝑴"(𝒙) = −𝒑(𝒙) (15)

3. L’équation différentielle du 3ieme ordre par rapport au déplacement dite équation de


l’effort tranchant :

𝒅𝑴(𝒙)
𝑻(𝒙) = = 𝑴′ (𝒙) = −𝑬𝑰𝒘′′′(𝒙) (16)
𝒅𝒙

4. En éliminant M(x) entre les équations (1) et (2) on déduit l’équation différentielle du
quatrième ordre de la flèche (déplacement transversal) des poutres :

𝒅𝟒 𝒘(𝒙) 𝑷(𝒙)
𝑾′′′′ (𝒙) = = (17)
𝒅𝒙𝟒 𝑬𝑰

IV.3.2. Applications

PROBLEME (1)

Comme première application considérons la poutre sur appuis simples de la figure II.2. La
poutre a une section et une inertie constantes (E*I : constante) calculons les déplacements de
cette poutre sous le chargement reparti constant p(x).

- 1ere Etape : l’expression du moment fléchissant M(x) dans la section droite (x)
s’écrit :

𝑃𝐿𝑥 𝑃𝑥 2
𝑀(𝑥) = − = −𝐸𝐼𝑊 ′′ (𝑥) (a)
2 2

- 2éme Etape : modélisation par la MDF de la poutre en plusieurs éléments « modèle


numérique de quatre éléments donc cinq stations ou nœuds » :

1 2 3 4 5
𝑥
ℎ ℎ ℎ ℎ

𝐿
𝑳
- On choisit un pas constant 𝒉 = 𝟒
- On numérote les nœuds de 1 à 5 (nœuds réels)
- On écrit l’équation (1) sous forme finie pour un nœud i :

𝑃𝐿𝑥𝑖 𝑃𝑥𝑖2 𝑤𝑖−1 −2𝑤𝑖 + 𝑤𝑖+1


− = −𝐸𝐼𝑊𝑖′′ (𝑥) = −𝐸𝐼 ( ) (b)
2 2 ℎ²

- 3éme Etape : l’équation précédente (b) est évaluée à chaque nœud libre :

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Station (1) : 𝑥1 = 0 𝑤1 = 0

Station (2) : 𝑥2 = ℎ

𝐿ℎ ℎ2 𝑤1 − 2𝑤2 + 𝑤3
𝑃 − 𝑃 = −𝐸𝐼 ( )
2 2 ℎ²
3𝑃𝐿2 16𝐸𝐼
= − 2 (−2𝑤2 + 𝑤3 )
32 𝐿

3𝑃𝐿4
−2𝑤2 + 𝑤3 = −
512𝐸I
𝐿
Station (3) : 𝑥3 = 2ℎ =
2

𝐸𝐼 (4ℎ2 ) 𝐿²
− 2
(𝑤2 − 2𝑤3 + 𝑤4 ) = 𝑃𝐿ℎ − 𝑃 =𝑃
ℎ 2 8
Nous avons 𝑤4 = 𝑤2 (symétrie)
𝐿4
2𝑤2 − 2𝑤3 = −𝑃
128𝐸𝐼
Le système d’équations linéaires s’écrit comme suit :

−2 +1 𝑤2 −𝑃𝐿4 1/512
[ ] [𝑤 ] = 𝐸𝐼 [ ]
2 −2 3 1/128
5𝑃𝐿4 7𝑃𝐿4
On trouve : 𝑤2 = 𝑤4 = 𝑤3 =
512𝐸𝐼 512𝐸𝐼

PROBLEME (2) : considérons la poutre à inertie constante de portée L et chargée


linéairement par p(x) selon le schéma suivant :

𝑃(𝑥)
𝑃𝑚𝑎𝑥
𝒂)

𝐴
𝑊(𝑥)
𝑥 𝐵
𝑊

2’ 1 2 3 4 5 4’
𝒃) 𝑥
»
ℎ ℎ ℎ ℎ ℎ

𝑀𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑔𝑒 𝑓𝑖𝑐𝑡𝑖𝑓
𝑀𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑔𝑒 𝑓𝑖𝑐𝑡𝑖𝑓 𝐿

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a) Problème analytique
b) Modèle numérique MDF

Pour déterminer la déformée en doit trouver les déplacements de chaque nœud ou station
𝐿
en adoptant un pas constant ℎ =
4

𝑃(𝑥)
Le problème revient à trouver la solution de l’équation différentielle : 𝑤′′′′(𝑥) = 𝐸𝐼

Les conditions aux limites sont :

𝑤=0 𝑤=0
𝑥=0 { Appui simple 𝑥=𝐿 { encastrement parfait
𝑀 = 0 → 𝑤" = 0 𝑤′ = 0
L’équation aux différences finies de la 4eme dérivée de w(x) s’écrit :

𝑃𝑖 𝐿4
𝑤𝑖−2 − 4𝑤𝑖−1 + 6𝑤𝑖 − 4𝑤𝑖 + 𝑤𝑖+2 =
256𝐸𝐼

Exprimons cette équation pour chaque station :

Station (1) : conditions aux limites

𝑤1 = 0
𝑀1 = 0 → 𝑤2 − 2𝑤1 + 𝑤2 = 0

D’où :

𝒘𝟐 = − 𝒘𝟐
3
Station (2) : 𝑥2 = ℎ 𝑃2 = 𝑃
4 𝑚𝑎𝑥

𝐿4 3
(−𝑤2 ) − 4𝑤1 + 6𝑤2 − 4𝑤3 + 𝑤4 = ∗ 𝑃
256𝐸𝐼 4 𝑚𝑎𝑥

3 𝐿4
5𝑤2 − 4𝑤3 + 𝑤4 = 𝑃 (i)
1024 𝑚𝑎𝑥 𝐸𝐼

1
Station (3) : 𝑥3 = 2ℎ 𝑃3 = 𝑃
2 𝑚𝑎𝑥
𝐿41
𝑤1 − 4𝑤2 + 6𝑤3 − 4𝑤4 + 𝑤5 = 𝑃
256𝐸𝐼 2 𝑚𝑎𝑥
2 𝐿4
−4𝑤2 + 6𝑤3 − 4𝑤4 = 𝑃 (j)
1024 𝑚𝑎𝑥 𝐸𝐼
Station(4) : 𝑥4 = 3ℎ
1 𝐿4
𝑤2 − 4𝑤3 + 6𝑤4 − 4𝑤5 + 𝑤4 = 𝑃
1024 𝑚𝑎𝑥 𝐸𝐼

Station (5) :
𝑤4′ − 𝑤4
𝑤′5 = 0 => ( ) = 0 => 𝒘𝟒′ = 𝒘𝟒
2ℎ

17
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1 𝐿4
𝑤2 − 4𝑤3 + 7𝑤4 = 𝑃 (k)
1024 𝑚𝑎𝑥 𝐸𝐼

Le système d’équations linéaires formé composé des équations (i), (j) et (k) s’écrit :

5 -4 1 w2 3

-4 6 -4 w3 2 Pmax L4

1 -4 7 w4 1 1024 EI

5 −4 1
−4 6 −4
[𝐴]= [ ]*
1 −4 7

Sous la forme générale :

A* w = P

Après triangularisation de la matrice A on obtient les résultats suivants :


𝑃𝑚𝑎𝑥 𝐿4
𝑤2 = 0.003018 𝐸𝐼

𝑃𝑚𝑎𝑥 𝐿4
𝑤3 = 0.003462 𝐸𝐼

𝑃𝑚𝑎𝑥 𝐿4
𝑤4 = 0.001687 𝐸𝐼

Le moment 𝑀𝑖 ou nœud i est obtenu directement par la relation :

−𝐸𝐼16
𝑀𝑖 = −𝐸𝐼𝑤 ′′ 𝑖 = [𝑤𝑖−1 + 2𝑤𝑖 + 𝑤𝑖+1 ]
𝐿²
Ainsi la valeur approchée du moment d’encastrement est égale à :

𝐸𝐼16 32
𝑀5 = − [𝑤4 − 2𝑤5 + 𝑤4 ] = − 𝑤4
𝐿² 𝐿²
𝑀5 = −0.0540𝑃𝑚𝑎𝑥 𝐿²

Ce qui représente une erreur de 7% par rapport à la valeur exacte du moment :

18
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7
− 𝑃 𝐿2 = −0.0583𝑃𝑚𝑎𝑥 𝐿²
120 𝑚𝑎𝑥

IV.4. Application de la méthode des différences finies au calcul des plaques

IV.4.1. Théorie des plaques minces

Voiles et diaphragmes

Dalles

19
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IV.4.2. Détermination des équations des dalles

20
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Déformation d’un élément plaque

FIGURE IV.1 : Efforts internes agissant sur un élément de plaque

La figure précédente représente les efforts unitaires agissant sur un élément de dalle dx dy.

21
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𝜕2𝑤 𝜕2𝑤
𝑀𝑥 = −𝐷 [ 𝜕𝑥 2 + 𝑣 𝜕𝑦 2 ] Moment fléchissant autour de l’axe X

𝜕2 𝑤 𝜕2 𝑤
𝑀𝑦 = −𝐷 [ 𝜕𝑦2 + 𝑣 𝜕𝑥 2 ] Moment fléchissant autour de l’axe Y

𝜕²𝑤
𝑀𝑥𝑦 = −𝐷(1 − 𝑣) 𝜕𝑥𝜕𝑦 Moment de torsion

𝜕
𝑄𝑥 = (𝜕𝑥 ∇²𝑤) (−𝐷) Effort tranchant pur par rapport à l’axe X

𝜕
𝑄𝑦 = (𝜕𝑦 ∇²𝑤) (−𝐷) Effort tranchant pur par rapport à l’axe Y

∇²: Laplacien
𝐸𝑡 3
𝐷= est la rigidité flexionnelle de la plaque d’épaisseur t
12(1−𝑣²)

E : Module de Young
Paramètres Dépendant du type de matériau
𝑣 : Coefficient de poisson

Ecrivons les équations d’équilibre des forces et des moments agissant sur l’élément plaque de
la figure II.1 :

- Equilibre des forces dans la direction Y

- Equilibre des moments par rapport à l’axe X

- Equilibre des moments par rapport à l’axe Y

𝟒
𝝏𝟒 𝒘 𝟐𝝏𝟒 𝒘 𝝏𝟒 𝒘 𝒑(𝒙, 𝒚)
∆∆𝒘 = 𝛁 𝒘 = + + = (𝟏𝟖)
𝝏𝒙𝟒 𝝏𝒙𝟐 𝝏𝒚𝟐 𝝏𝒚𝟒 𝑫

Où 𝑤(𝑥, 𝑦) 𝑒𝑡 𝑝(𝑥, 𝑦) désignent respectivement le déplacement transversal et la charge


transversale appliquée.

La solution d’une plaque donc revient à trouver une surface fléchie 𝒘 = 𝒘(𝒙, 𝒚) qui
vérifie l’équation de Lagrange et satisfait sur le contour les conditions de bord qui
dépendent de la manière dont elle est appuyée.

22
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IV.4.3 Forme finie de l’équation de Lagrange

L’étude d’une structure bidimensionnelle telle que les plaques, les dalles, les voiles et les
diaphragmes est régie pour l’équation différentielle de Lagrange (18) (équation de la
surface fléchie). L’expression finie de cette équation de est obtenue en combinant les
differences finies de chaque terme comment suit :

- l’opérateur mathématique dénommé « Laplacien » désigné par le symbole ∆=


𝜕² 𝜕²
+ au point (i,j) est exprimé sous forme finie par la relation suivante :
𝜕𝑥² 𝜕𝑦²

−1
𝜕² 𝜕² 1
∆= + = [+1 −4 +1] (12)
𝜕𝑥² 𝜕𝑦² ℎ²
+1
Par analogie le deuxième opérateur mathématique ∆∆ s’écrit:

𝜕² 𝜕² 𝜕² 𝜕² 𝜕4 2𝜕 4 𝜕4
∆∆= ( + )( + )= 4+ 2 2+ 4
𝜕𝑥² 𝜕𝑦² 𝜕𝑥² 𝜕𝑦² 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦

Les valeurs finies de chaque terme de l’operateur ∆∆ au point (i,j) sont déterminées comme
suit :

𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ 4
] = 4 [𝑓𝑖−2,𝑗 − 4𝑓𝑖−1,𝑗 + 6𝑓𝑖,𝑗 − 4𝑓𝑖+1,𝑗 + 𝑓𝑖+2,𝑗 ]
𝜕𝑥 𝑖,𝑗

𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ 4
] = 4 [𝑓𝑖,𝑗−2 − 4𝑓𝑖,𝑗−1 + 6𝑓𝑖,𝑗 − 4𝑓𝑖,𝑗+1 + 𝑓𝑖,𝑗+2 ]
𝜕𝑦 𝑖,𝑗

𝜕 4 𝑓(𝑥, 𝑦) 1
[ ] = 4 [6𝑓𝑖,𝑗 − 2(𝑓𝑖+1,𝑗 + 𝑓𝑖−1,𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗+1 + 𝑓𝑖,𝑗−1 + 𝑓𝑖+1,𝑗+1
𝜕𝑦²𝜕𝑥² 𝑖,𝑗 ℎ
+ 𝑓𝑖+1,𝑗−1+ 𝑓𝑖−1,𝑗+1 + 𝑓𝑖−1,𝑗−1 ]

On peut ainsi combiner ces différences finies sur la forme schématique (schéma de Lamé)
suivante:

1
2 −8 2
1
∆∆= ℎ4 1 −8 20 −8 1 (13)
2 −8 2
( 1 )

23
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Cette équation finie permet de résoudre numériquement l’équation de Laplace pour le


vecteur des déplacements aux nœuds du maillage du modèle de la dalle.

IV.5. Application au calcul des plaques

Pour résoudre ce problème par la M D F on considère un maillage orthogonal de pas ∆𝑥 et ∆𝑦


𝑝(𝑥,𝑦)
et exprimer l’équation ∇4 𝑤(𝑥, 𝑦) = en utilisant son expression aux différences finie
𝐷
(13). Considérons le cas la dalle avec différents conditions de bord :

a) Dans le cas de la figure (a) on a un bord simplement appuyé ou encastré (une rangée
de nœuds fictifs suffit) : la maille fictive sera prolongé à partir du bord 𝑦 = 𝑦0
b) Dans le cas de la figure (b) on a un bord libre (deux rangées de nœuds fictifs sont
nécessaires à partir du bord y = yo )

En règle générale on prend ∆𝑥 = ∆𝑦 = ℎ donc la solution de l’équation de Lagrange


sous forme finie s’écrit :

1
2 −8 2
𝑝ℎ4
1 −8 20 −8 1 (𝑤) =
𝐷
2 −8 2
1

24
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Si l’on exprime l’équation de Lagrange en un nœud proche du bord, le nœud G situé à une
rangée des nœuds du bord y = yo (figure a.) on fait intervenir la valeur de w en un nœud
fictif M situé à l’extérieur de contour.

- si on considère que le bord y = y0 est encastré on a alors deux conditions de bord :


𝜕𝑤(𝑥,𝑦)
𝑦 = 𝑦0 ➔ w(x,y) = 0 ➔ =0
𝜕𝑦

- si le bord est simplement appuyé on a :


𝜕2 𝑤 𝜕2𝑤 𝜕²𝑤
𝑦 = 𝑦0 ➔ w(x,y) 𝑀𝑦 = −𝐷 ( 𝜕𝑦 2 + 𝑣 𝜕𝑥 2 ) = 0 =0
𝜕𝑦²

Dans les deux cas on obtient :

𝑤𝑗 = 𝑤𝑘 = 𝑤ℎ = 0

Pour le nœud fictif M on a :

𝑤𝑀 = 𝑤𝐺 (Bord encastré)

𝑤𝑀 = −𝑤𝐺 (Bord simplement appuyé)

Dans le cas d’un bord libre y=y0 on a deux conditions :


𝜕𝑀𝑦𝑥
𝑀𝑦 = 0 et 𝑅𝑦 = 𝑄𝑦 + =0
𝜕𝑥

Ry est appelée réaction de Kirchhoff. Cette quantité est statiquement équivalente à l’effort
combiné de l’effort tranchant Qy et du moment de torsion Myx.

≡ +

25
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Figure IV.2. Représentation physique des réactions de Kirchhoff agissant sur le côté dx

Si on considère le bord dy on peut encore :


Figure IV.3. Représentation physique des réactions de Kirchhoff agissant sur le côté dy

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Rx et Ry sont connues sous l’appellation « réactions de Kirchhoff »


𝜕3𝑤 𝜕3 𝑤 𝜕3𝑤 𝜕3𝑤
𝑄𝑥 = −𝐷 ( 𝜕𝑥 3 + 𝜕𝑥𝜕𝑦²) ➔ 𝑅𝑥 = −𝐷 [ 𝜕𝑥 3 + (2 − 𝑣) 𝜕𝑥𝜕𝑦²]

𝜕𝑀𝑥𝑦 𝜕3𝑤
= −𝐷(1 − 𝑣) 𝜕𝑥𝜕𝑦²
𝜕𝑦

Pour 𝑣 = 0

𝜕 3𝑤 𝜕 3𝑤
𝑅𝑥 = − [ + 2 ]
𝜕𝑥 3 𝜕𝑥𝜕𝑦²

𝜕3𝑤 𝜕3𝑤 𝜕3𝑤 𝜕3 𝑤


𝑄𝑦 = −𝐷 ( 𝜕𝑦3 + 𝜕𝑦𝜕𝑥²) ➔ 𝑅𝑦 = −𝐷 [ 𝜕𝑦 3 + (2) 𝜕𝑦𝜕𝑥²]

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Différences finies des réactions de Kirchhoff

𝜕3𝑤 1
3
= 3 ( −1 2 0 −2 1 )(𝑤)
𝜕𝑥 2ℎ

−1 0 1
𝜕3𝑤 1
= ( 2 0 −2 ) (𝑤)
𝜕𝑥2𝑦 2 2ℎ3
−1 0 1

−2 0 2
1
𝑅𝑥 = 3 ( −1 6 0 6 1 ) (𝑤)
2ℎ
−2 0 2

−1
−2 6 −2
1
𝑅𝑦 = 3 0 0 0 (𝑤)
2ℎ
2 −6 2
( 1 )

Pour le bord libre les relations précédentes aux différences finies Ry (doivent être écrites
au point G (figure b). On fait ainsi intervenir les valeurs des déplacements w aux points
pivots fictifs J, K, L et M il faut donc considérer deux rangées de nœuds fictifs à
l’extérieur du contour. Pour avoir autant d’équations que d’inconnues. L’équation de
Lagrange doit être évaluée pour chaque nœud situé sur le bord libre.

Bord libre

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Bord encastré

Modélisation d’une dalle par la MDF

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EXEMPLE (1) : soit une dalle carrée de côté L chargée uniformément par une charge
p(x,y) = p :

A B

𝑦 𝐴𝐵 𝑒𝑡 𝐷𝐶 ∶ 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑠
𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑦é𝑠
P(x,y)
L
𝐴𝐷 𝑒𝑡 𝐵𝐶 ∶ 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑠 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒𝑠

C
D

𝐿
On prend un pas constant ℎ = 4 dans les deux directions x et y :

0 0 0 0 0

9 7 1 4 1 5
5
8 6 2 5 2 6
10
1 1 5
9 5
7

-5 -1 -4 -1

Les six premières équations sont obtenues en appliquant l’équation de Lagrange discrétisée
(II.4.) aux nœuds (1, 2, 3, 4, 5, et 6).
Les équations 7ieme et 8 ieme sont :

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𝑀𝑥5 = 0 𝑒𝑡 𝑀𝑥6 = 0

Les équations 9ieme et 10ieme sont données par :


𝑅𝑥5 = 0 et 𝑅𝑥6 = 0

On obtient :
21 −8 2 −8 −8 2 1 0 0 0 𝑤1 1
−16 21 −8 4 4 −8 0 1 0 0 𝑤2 1
8 −16 20 −16 0 2 0 0 0 0 𝑤 3 1
−16 4 −8 20 2 0 0 0 0 0 𝑤4 1
4
−8 2 0 1 20 −8 −8 2 1 0 𝑤 5 1/2 𝑝ℎ
=
4 −8 1 0 −16 20 4 −8 0 1 𝑤6 1/2 𝐷
1 0 0 0 −2 0 1 0 0 0 𝑤 7 0
0 1 0 0 0 −2 0 1 0 0 𝑤8 0
−6 2 0 1 0 0 6 −2 −1 0 𝑤9 0
[ 4 −6 1 0 0 0 −4 6 0 −1] [𝑤10 ] [ 0 ]

EXAMPLE (2) : soit la dalle carrée de côté a parfaitement encastrée sur les quatre
bords : 𝑥
A
B

P a

D C
F
a
Le modèle numérique MDF se présente comme suit : 5’ 4’

1 2 3

5 6 5 4

𝑎
On prend un pas constant ℎ = dans les deux directions x et y
4

En tenant compte de la symétrie on considère 1/8 de la dalle,

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Les inconnues sont les déplacements 𝑤7 , 𝑤4 , 𝑒𝑡 𝑤5 .

En appliquant l’équation de Lagrange en chacun des nœuds on trouve :


𝑝ℎ4
Nœuds (7) : 20𝑤7 − 32𝑤4 + 8𝑤5 + 𝑤3 + 𝑤3 + 𝑤3 + 𝑤3 = (1)
𝐷

𝑝ℎ4
Nœuds (4) : 20𝑤4 − 16𝑤5 − 8𝑤7 + 4𝑤4 + 𝑤4 + 𝑤4 = 𝐷

𝑝ℎ4
20𝑤4 − 16𝑤5 − 8𝑤7 = (2)
𝐷

𝑝ℎ4
Nœuds (5) : 20𝑤5 − 16𝑤4 − 2𝑤7 + 𝑤5 + 𝑤5 + 𝑤5 + 𝑤5 = 𝐷

𝑝ℎ4
24𝑤5 − 16𝑤4 − 2𝑤7 = (3)
𝐷

33

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