Museum - MNHN Fich Ponte Coraux
Museum - MNHN Fich Ponte Coraux
Museum - MNHN Fich Ponte Coraux
Approche SVT
Objectifs:
Etudier la reproduction sexuée et asexuée d'un organisme marin fixé. Les notions de division cellulaire, de
colonisation des milieux, de construction récifale, de stockage du CO2 (puits de carbone) pourront également
être abordées.
Contexte:
Le corail est un animal qui peut se reproduire de façon asexuée, par bourgeonnement des polypes et de
façon sexuée en fabriquant des gamètes qui vont réaliser la fécondation.
REPRODUCTION SEXUEE:
La plupart des coraux sont hermaphrodites. Les cellules sexuelles se différencient à partir de cellules de
l'endoderme qui migrent dans les cloisons de la cavité gastrovasculaire. Chez les Fungidés, les sexes sont
séparés. Ils font partie de la catégorie plus exceptionnelle des scléractiniaires dioïques.
Certaines espèces vont produire des gamètes tout au long de l'année, d'autres ne produiront des gamètes qu'une
à deux fois par an, massivement, en étant synchronisées. Dans le sud ouest de l'Océan Indien, c'est le cas des
Acropora sp.. Quelques jours après la pleine lune des mois de septembre, octobre ou novembre, ces coraux
branchus libèrent des petites boules roses dans l'océan, de façon massive et synchronisée. Les polypes
commencent à libérer ces amas d'ovules et spermatozoïdes ou d'oeufs, tous en même temps. Le phénomène
dure quelques minutes à une heure ou deux.
L'observation est délicate, le jour et l'heure de la ponte massive ne sont pas connus avec précision.
La fécondation (fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule pour donner une cellule oeuf) peut être interne ou
externe:
− fécondation interne
Les spermatozoïdes sont émis dans le milieu et migrent vers la cavité gastrovasculaire d'un autre polype,
attirés par des phéromones.
− fécondation externe
Les gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) sont émis dans l'eau en dehors de l'organisme, cette libération doit
se faire de façon synchrone (phéromones, signaux de l'environnement). Ainsi les Acropora sp. libèrent des
agrégats d'ovules enfermant une petite quantité de sperme. Les Favites sp., émettent, quant à eux,
successivement des jets d'ovules puis de sperme.
− stade larvaire
Après fécondation, les oeufs donnent rapidement naissance, en quelques heures, à de petites larves ciliées
appelées planula. qui acquièrent des zooxanthelles avant d'être libérées dans le milieu (Ex : Les
Pocilloporidés). Attirées par la lumière, ces larves vont monter à la surface et se joindre au plancton. Cette
étape de vie libre, au cours de la reproduction sexuée va permettre aux coraux habituellement fixés, de
conquérir, au gré des mouvements marins, de nouveaux milieux et d'assurer la dissémination de l'espèce. Mais
dans cette quête, de nombreuses planulas périront.
− fixation sur un substrat dur
Après avoir voyagé plusieurs jours dans le plancton, les planulas tombent sur le fond pour se fixer en s'étalant
sur un substrat dur. Elles se métamorphosent pour donner un polype (petite amphore à tentacules) qui élabore
tout d'abord un plancher calcifié puis la muraille de sa première loge. C'est ensuite la reproduction asexuée qui
va assurer l'extension de la colonie. Après s'être étalée sur le substrat dur afin de constituer une assise solide, la
colonie va croître en hauteur, en volume. Le polype va construire un, puis plusieurs étages dont il occupera
toujours la dernière loge.
Pour se fixer et constituer une nouvelle colonie, la larve doit trouver un espace libre. Cela peut être un
nouveau substrat (coulée de lave en mer, installations humaines: corps mort de bateau, filières de
piscicultures) ou un substrat libéré (par une exondation, un cyclone, par la mort de coraux, etc...).
REPRODUCTION ASEXUEE:
Le polype issu de la larve planula va former un polype fils, puis chaque polype formé va renouveler le
phénomène jusqu'au stade de colonie qui peut contenir plusieurs millions d'individus.
La multiplication asexuée peut se faire par bourgeonnement latéral du polype ou par division axiale qui
démarre au niveau de la bouche pour progresser vers le bas. Ce bourgeonnement peut se faire à l'intérieur ou
en dehors du calice. Ces différents modes de reproduction asexuée sont à l'origine des différentes formes de
colonies.
Dans certains cas la séparation du polype-fille peut être totale dans d'autres plus ou moins partielle ( Galaxea
sp puis Favia sp et Favites sp.).
Le cas extrême où les polypes ne s'individualisent plus peut être illustré par Platygyra sp. dont les ouvertures
buccales s'alignent en formant des méandres.
Le plus souvent, les polypes sont reliés par leur socle basal, cela est mis en évidence en cas de contact par une
réaction de « proche en proche ».
La croissance de la colonie va dépendre de sa morphologie et de l'espèce constructrice. Elle est de l'ordre de
10-15 cm par an pour un corail branchu, Acropora sp, et de 1-2 cm par an pour un corail massif Porites sp.
Cette c'roissance peut dépendre aussi des conditions environnementales (lumière, température, etc...).
Documents :
Chaque individu est un polype, un petit sac allongé terminé dans sa partie supérieure par une bouche entourée
de tentacules.
La partie vivante est au dessus d'un squelette calcaire, fabriqué par l'animal à partir des éléments minéraux
dissous dans l'eau, dont le CO2.
Pour certaines espèces, les individus sont isolés, comme Fungia sp.
Le plus souvent, les polypes forment des colonies.
Document 3: la reproduction sexuée, une explosion de vie!
A certaines périodes de l'année, des boules roses sont visibles sur et au dessus des Acropora sp. L'océan est
recouvert d'un véritable drap rose!
Après avoir collecté quelques oeufs, nous pouvons suivre les divisions cellulaire pendant quelques jours en
aquarium (suivi et photos: Nicole Crestey, Vie Océane).
Les divisions se suivent, les cellules sont de plus en plus nombreuses, l'embryon est au stade morula. Ensuite
une différenciation va se faire avec un arrangement spatial des cellules, c'est le stade blastula. Enfin, une petite
larve planula va se former et assurer la descendance du polype, de sa colonie.
Document 5: la larve se fixe
Après un périple souvent périlleux, la larve tombe sur le fond, trouve par hasard un substrat libre, se fixe et
commence à fabriquer son squelette calcaire.
D'après base des coraux des Mascareignes
Une fois sur le substrat, la larve planula se transforme en polype, fabrique un socle basal avec une muraille et
des cloisons. Ce premier polype va bourgeonner et donner un polype fils. Au bout de quelques semaines, une
colonie s'est construite d'abord en s'étalant puis en s'élevant.
Les polypes d'une colonie restent en contact physiologique.
Compétence 3 (culture scientifique) : pratiquer une démarche scientifique ; savoir utiliser des connaissances ;
mobiliser ses connaissances pour comprendre des questions liés à la Biologie et à l’environnement
Bibliographie
site internet Base de connaissances sur les coraux des Mascareignes: http://coraux.univ-reunion.fr
et http://etic.univ-reunion.fr/
ouvrages:
Ribes-Beaudemoulin S., Trentin F., Animaux des récifs coralliens. 2008. Océan Editions
Robin B., Pétron C., Rives C., Les coraux. 1997. Les éditions du Pacifique
Salvat B., Rives C., Le corail et les récifs coralliens. 2003. Editions Ouest-France
Université de la Réunion, Base de connaissances sur les coraux des Mascareignes, livret et DVD. 2007.
IREMIA, LIM Université de La Réunion
Crédits photos
document 4: les photos de divisions cellulaires sont de Nicole Crestey, Vie Océane
document 3: les 3 premières photos, avec les boules roses dans les polypes et la dernière, voile rose en surface
sont de Florence Trentin, Vie Océane
toutes les autres photos sont de Alain Barrère ARVAM, MNHN