Lomé

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Trésors cachés du vieux Lomé

Le tirage de cet ouvrage est


limité à mille exemplaires numérotés de 1
à 1000, et cent exemplaires hors commerce,
numérotés de 1 à C, marqués H.C .
L'ensemble constitue l'édition originale.

Exemplaire numéro: 0872

@ Centre Culturel Français / Orstom - Lomé 1991.


ûRSTûM Ministère de la Coopération
Institut français de recherche et du Développement
scientifique pour le développement
en coopération

Centre ûRSTûM de Lomé Centre Culturel Français de Lomé

Yves MARGUERAT et Lucien ROUX

Trésors cachés du vieux Lomé


L'architecture populaire ancienne de la capitale du Togo

Textes: Yves MARGUERAT (ORSTOM)

Photographies: Lucien ROUX (CCF)


Philippe AYRAULT (CCF)
Yves MARGUERAT (ORSTOM)
Marc PILON (ORSTOM)

Lomé, 1991
Avant-propos

Il me plaît de saluer l'album issu de l'exposition sur les "TRESORS CACHES DU VIEUX
LOME", organisée par l'ORSTOM et le Centre Culturel Français à l'initiative de Lucien ROUX et Yves
MARGUERAT.

Cette manifestation a connu un large succès auprès du public togolais, pour qui les trésors de
la capitale sont chargés d'émotion, de souvenirs, d'une certaine poésie. Elle a aussi séduit un public
international qui y a retrouvé une synthèse issue des premiers contacts entre l'Mrique et l'Occident :
Portugais, Danois, Afro-Brésiliens, Allemands, Anglais, Français... Toutes ces cultures, assimilées ou
juxtaposées à la culture africaine, ont laissé des traces indélébiles dans le langage, la cuisine, la musique,
le théâtre, l'habitat.

C'est à l'architecture populaire de notre capitale que se sont attachés les auteurs de
l'exposition et de ce livre: des centaines de maisons, construites surtout entre 1920 et 1950, qui
possèdent, en plus d'un charme certain, une "personnalité" que l'on ne retrouve pas ailleurs sur notre
côte: frontons, portes, façades, vérandas, souvent décorés de dessins en relief ou en bas-relief, avec
parfois des inscriptions en latin, en anglais, en éwé... Tout cela mérite d'être préservé comme des
richesses culturelles irremplaçables, témoins de leur époque.
L'un des objectifs de cette exposition et de cet album était de sensibiliser le public à la nécessité
de la protection et de la valorisation de ce patrimoine national, rejoignant par là la préoccupation du
gouvernement togolais : en effet, par la loi du 23 novembre 1990, les dispositions sont maintenant
arrêtées pour classer, protéger et aider à restaurer les éléments les plus précieux de notre héritage
culturel. La beauté de ces photographies contribuera certainement à cette prise de conscience.

Nous ne saurions terminer sans saluer l'action entreprise par Yves MARGUERAT, notre
meilleur spécialiste de Lomé, pour défendre et illustrer l'histoire et le charme de la capitale togolaise.

Nous félicitons aussi les photographes, Philippe AYRAULT, Marc PILON, et Lucien ROUX,
directeur du Centre Culturel Français, qui a également assuré, avec Jean-Louis LIERDEMAN,
représentant de l'ORSTOM au Togo, l'organisation matérielle de cette exposition et de cette publication.

Voilà donc une réalisation concrète qui nous permet de dire ensemble :

VIVE LA COOPERATION CULTURELLE FRANCO-TOGOLAISE.

Messan Agbéyomé KODJü

Ministre de la Jeunesse,
des Sports et de la Culture.
La Mission de Coopération et d'Action culturelle est heureuse d'avoir pu contribuer, par
l'intermédiaire du Centre culturel français de Lomé, à cette entreprise originale: l'exposition et l'ouvrage
intitulés "Trésors cachés du vieux Lomé".

Ces deux opérations, fruit d'initiatives crOIsees de scientifiques et de photographes


(professionnels ou..non), tous amateurs éclairés de la ville, visent à sensibiliser les Togolais, et les
Loméens en particulier sur les beautés cachées de la capitale togolaise, beautés fanées qui sont devenues
des "chefs-d'oeuvre en péril".

Ces bâtiments, véritable dialogue des cultures africaine, européenne et américano-brésilienne,


font la singularité des quartiers du centre-ville. Il est impératif de les préserver: il en est encore temps.

Suzanne FAUCHEUX

Chef de la Mission Française de Coopération


et d'Action culturelle au Togo.
Comme les individus, comme les personnes dotées de raison, de mémoire et de sensibilité, les
nations ne peuvent vivre heureuses dans leur présent -encore moins se projeter dans l'avenir- si elles font
table rase de leur passé. Le développement n'est pas seulement avancée technique et économique pour
aujourd'hui et pour demain. Il est aussi aventure culturelle. Il trouve son ressort dans les âmes, et il
plonge ses racines au plus profond du passé.

Les pays et les peuples d'Afrique ont tous leur histoire, plus souvent conservée dans la mémoire
des hommes que dans les monuments. Mais ceux de la Côte qui, depuis les premières caravelles de Dieu,
les "descobridores" de l'infant Henri, ont vu passer au large, parfois s'arrêter tant de navires venus du
Nord, ont la chance d'avoir dans leurs villes, des édifices, des maisons, qui témoignent de cinq cents ans
de contacts et d'histoire commune avec la vieille Europe. Passé souvent douloureux, atroce parfois, car
histoire de la traite, du négoce, passé du colonialisme, mais aussi passé plein de charme, de poésie,
d'émotion, car souvenir d'hommes et de femmes qui ont appris à se connaître, à travailler ensemble... à
s'aimer aussi.

C'est pourquoi je suis très heureux que des chercheurs de l'üRSTOM aient mis leurs talents
et leur passion pour le Togo et son histoire au service de la mémoire du Vieux Lomé. C'est pourquoi
l'ORSTüM, l'Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération, a
apporté son concours à l'édition de cet album.

Que la population togolaise, celle de Lomé en particulier, le reçoive comme un hommage rendu
à un pays et à une ville où l'Institut travaille depuis longtemps, comme un témoignage de ce que la
recherche scientifique peut apporter au monde qui l'entoure.

Michel LEVALLOIS

Président du Conseil
d'Administration de l'üRSTOM.
L'architecture populaire

ancienne à Lomé
Il Ya des trésors cachés à Lomé, des merveilles que l'on regarde tous les jours, et que l'on
ne voit pas, qu'on laisse se dégrader sans y prêter attention et que nul n'a encore songé à mettre en valeur.
Il s'agit d'un patrimoine d'architecture populaire d'une qualité exceptionnelle, que l'on ne sait plus
apprécier, et qui en meurt, car les choses, comme les êtres, dépérissent de n'être plus aimées.

On commence enfin à s'intéresser aux constructions publiques anciennes, aux vieux


bâtiments coloniaux, que, il y a peu de temps encore, on laissait détruire sans remords. Mais il y a eu
aussi, à Lomé, toute une création architecturale par et pour les habitants eux-mêmes, qui fait la
singularité de la ville et la richesse étonnante de ses vieux quartiers. Dans les seules parties antérieures
à 1945 (celles situées à l'intérieur du Boulevard circulaire, ainsi que Hanoukopé, loti en 1928 et 1934),
une observation systématique relève environ 400 maisons ayant un minimum d'intérêt: un joli détail,
un porche élégant, des proportions heureuses, ou tout cela à la fois ... Il règne ainsi dans ces vieux
quartiers une harmonie de formes et de couleurs -en particulier l'ocre-rose et le sable (1)- que les
dégradations actuelles n'ont pas encore fait disparaître.

Cet habitat populaire de qualité est, bien sûr, le reflet d'une histoire sociale, celle de la
société citadine des villes de cette partie du Golfe du Bénin, d'Accra à Lagos: une bourgeoisie africaine
dynamique depuis au moins deux siècles, enrichie par le com:merce et très ouverte aux influences
extérieures, qui incarne sa réussite sociale dans de belles maisons. Chacune se doit donc d'être originale,
car elle est la marque de la personnalité de son fondateur. A Lomé, la plus récente de ces villes
marchandes (née seulement en 1880, pour tourner les douanes anglaises de la Gold Coast), ces grands
notables, originaires des côtes voisines (2), se devaient de marquer spectaculairement leur réussite, qui
est celle de la cité elle-même. De plus, Lomé est la seule ville de la côte où viennent confluer trois
traditions architecturales bien différentes, à l'histoire fort singulière que l'on doit expliquer ici.

La première, chronologiquement, et la moins importante n'est qu'une transposition de


l'architecture coloniale européenne, avec de larges vérandas de bois ouvragé, belles demeures qui étaient
en fait le plus souvent louées comme logement à des commerçants européens. On voit, sur les photos

(1) Alors qu'Accra, par exemple, pratique beaucoup les bleus, les verts, les rouges... ; chaque ville a ses couleurs spécifiques.

(2) Anlo venus de l'ouest (Keta, Denu...), qui fuyaient la colonisation de l'Angleterre mais non sa civilisation, et Mina (au sens très large)
et Nago venus de l'est, des vieilles cités marchandes d'Aného, Agoué, Agbodrafo, qui arrivèrent surtout un peu plus tard, quand la capitale
du Togo fut transférée d'Aného à Lomé, en 1897. Sur les 60 propriétaires-fondateurs des maisons ici présentées, 59 ont été identifiés: 32
Mina dont 19 commerçants, 8 fonctionnaires et 5 artisans, 16 Anlo (14 commerçants), 5 Nago -on en trouvera la définition plus loin- dont
3 artisans, et 6 autres (Ewé de l'intérieur, Adja, Akposso), à égalité fonctionnaires et commerçants.

12
d'époque, ces constructions à étage dominer une mer de toits de paille (la ville est encore pour l'essentiel
bâtie de cases rurales, mais avec des pentes plus fortes que de nos jours). Il n'en subsiste que deux
(3),celles de Timothy Anthony et de Felicio de 8ouza, ainsi que quelques bâtiments plus sobres, qui
conservent la majesté des grandes maisons d'Aného et d'Agoué, dont leurs fondateurs sont d'ailleurs
originaires.

Ce sont là les réalisations de certains des personnages les plus marquants de l'histoire de
Lomé, ces commerçants enrichis, qui couvrirent de vastes plantations de cocotiers les alentours de la ville
-ils aimaient à se dire "planteurs"-, où ils avaient aussi construit de grandes maisons de week-end d'une
architecture plus simple. L'occupation française en fit, à partir de 1922, les membres du "conseil des
notables", une institution. consultative très originale, qui consacrait la réussite sociale de cette
bourgeoisie côtière fondatrice de la ville.

Le second modèle loméen, qui s'impose après la première guerre mondiale, et que l'on
appelait alors le "style Porto-Novo", est dérivé du baroque portugais du Brésil. En effet, à partir de 1835,
quelques milliers d'esclaves libérés dans la région de Bahia ont commencé à être rapatriés en Mrique,
à Lagos et à Porto-Novo en particulier, car beaucoup étaient d'origine yoruba. Certains devinrent de
riches marchands; d'autres restèrent artisans (4): maçons, menuisiers, décorateurs... L'argent des uns
et le savoir-faire des autres ornèrent ainsi Lagos et Porto-Novo de constructions superbes, en particulier
de somptueuses mosquées baroques, bien surprenantes pour qui ignore cette partie de l'histoire
africaine.

Commerçants et artisans, au cours du XIXème siècle, glissèrent le long de la côte vers


l'ouest: Ouidah, Grand-Popo, Agoué, Aného (5), en épurant progressivement les formes, de plus en plus
simples, et surtout les décorations de stuc, devenues très discrètes.

A Lomé, certaines de ces maisons ont gardé une allure encore très portugaise, avec leurs
courbes et contre-courbes pleines de fantaisie et de gaieté, mais d'un plan en général fort simple, tirant

(3) Bien conservées. Les maisons d'Octaviano Olympio, rue du Grand-marché, ou de Patrick Seddoh,rue de la Gare, ont été trop défigurées
pour apparaître dans cet album.

(4) En particulier les "Nago", restés musulmans malgré une forte imprégnation culturelle portugaise, qui peuplent surtout le quartier
"Anagokomé". Ils ont joué un rôle important dans la construction de toutes ces villes côtières.

(5) Villes où la dégradation du patrimoine bâti est beaucoup plus grave qu'à Lomé.

13
Panorama de Lomé, du haut

Maison Seddoh

Actuelle rue Foch Rue du Grand-marché

14
de la cathédrale en 1905

Actuelle avenue de la Libération

15
sur le carré, avec parfois une abside ou une aile en angle droit.

La dernière source extérieure de l'architecture loméenne, c'est l'héritage du style néo-


classique anglais, qui a connu un grand épanouissement au début du XXème siècle dans l'actuel Ghana,
et qu'appréciaient surtout les familles qui en sont originaires. On n'y retrouve plus les raffinements
décoratifs caractéristiques du style baroque; c'est la forme même des constructions qui s'anime, qui
s'articule en des jeux de volumes complexes, dont les toitures se recoupent en angles droits successifs.
On orne volontiers les façades de colonnes ( systématiquement ioniques en Gold Coast, plus modestes
à Lomé) et les balcons ou les acrotères de balustrades en colonnettes, très typiques de l'époque: un art
plutôt de force et de majesté, mais non sans humour lui aussi (6).

A vrai dire, la coupure entre les deux styles ne pouvait être totale, car c'était, selon toute
vraisemblance, les mêmes artisans, les mêmes maîtres d'oeuvre qui en assuraient la construction: ils
ne pouvaient oublier leurs acquis, mais se laissaient facilement influencer par des trouvailles nouvelles
qui leur plaisaient.

Se développe donc aussi une architecture éclectique, "une synthèse loméenne", qui se libère
des modèles pour faire éclater son inventivité. Riches ou modestes, vieux citadins côtiers ou nouvelles
familles issues de l'intérieur et promues grâce à la scolarisation (7) vont couvrir Lomé de ces charmantes
maisons, aux murs de briques assez épais pour maintenir la fraîcheur, avec des contreforts saillants qui
rythment les façades claires par leurs couleurs plus vives (ocre, bois de rose), avec des volets en bois aux
tons pastel (bleu-ciel ou gris), un toit de tôles à deux pentes et pignon -parfois joliment décoré, parfois
simplement en marches d'escalier- ou à quatre pentes, ornées quelques fois de mansardes... Un mur
encercle la parcelle qu'un porche, monumental ou fantaisiste, ouvre sur la rue, souvent par une belle
porte dont la marqueterie de bois fait jouer les carrés ou les losanges...

L'entre-deux-guerre est donc une époque de grande activité pour la construction populaire
loméenne, comme l'indiquent les dates (8) inscrites sur les frontons ou sur les porches (il en reste une

(6) On le retrouve également après la seconde guerre mondiale (à l'in:litation des modèles ruraux ghanéens) dans les campagnes qui
s'enrichissaient alors des hauts cours du café et du cacao: le long de la route de Kpalimé à Atakpamé, en particulier.

(7) Aucun de ces nouveaux venus n'a, dans notre échantillon, construit avant 1935. Les gens du reste du pays viendront plus tard, après
la seconde guerre mondiale.

(8) Cette pratique de dater les bâtiments est, là encore, une particularité de Lomé, qu'on ne retrouve guère à Aného, Ouidah ou Cotonou.

16
trentaine, dont les années médianes sont 1936-37; la tradition s'en perd après 1950). C'est alors que les
clôtures végétales ou bricolées avec des matériaux de récupération (dont se plaignaient les premiers
administrateurs coloniaux) sont remplacées par des murs de briques, à l'instar des concessions
commerciales et des domaines religieux de l'époque allemande. Les porches,jusqu'alors assez stéréotypés,
se débrident en une multitude de formes originales, tantôt exubérantes, tantôt solennelles, parfois
submergées de fleurs de bougainvillée...Cet art de bâtir tout de gaieté, d'humour, d'élégance, est
aujourd'hui une délectation pour qui sait voir et apprécier.

Assez paradoxalement, la crise économique des années 1930, très violente dans une ville qui
vivait toute du commerce international, coïncide avec l'apogée de la construction, en qualité comme en
quantité, ainsi qu'en témoigne un rapport du mois de mai 1933, qui signale que: {{il existe actuellement
53 bâtiments en cours de construction, contre 4 ou 5 en temps normal. Ces travaux occuperaient environ
500 manoeuvres" (9). Faute de pouvoir continuer à investir dans le commerce ou les plantations, on se
replie sur la construction (10), dont la valeur symbolique se développe, au point que, de nos jours -c'est
là l'une des grandes originalités sociales de la ville de Lomé-, il y a une assimilation très forte entre
l'homme et sa maison, son "chez", l'oeuvre de sa vie, qu'il lègue ensuite comme héritage intangible à ses
héritiers.

Après la seconde guerre mondiale, où Lomé prend son essor, un style plus homogène
s'impose aux maisons de qualité: abside latérale semi-circulaire (alors qu'on la préférait à pans coupés),
jeux de volumes et de formes de béton brut typiques des années 1950, à la Auguste Perret...

Ce style restera le modèle loméenjusqu'aux années 1960-1970, où intervient une brutale


mutation dans l'art de bâtir: la brique disparaît, remplacée dans une proportion écrasante par le
parpaing de ciment. La cause première en est sans doute la disparition -par leur lotissement pour une
ville en pleine expansion spatiale- des vastes cocoteraies qui cernaient la ville ancienne, dont les sous-
produits offraient aux briqueteries de Tokoin un combustible quasiment gratuit: cuites au mazout, les
briques deviennent beaucoup trop chères. Les maçons ont sans doute apprécié l'économie de travail que
permet le grand parpaing, et le snobisme de la modernité a certainement aussi joué son rôle dans cette
mutation technique d'une exceptionnelle rapidité.

(9) Rapport général de l'inspecteur des Colonies V. Cazaux (Archives Nationales de France, Section Outre-Mer, dossier Togo, Aff. Pol. 621).

(10) Parmi les dates de construction obtenues par nos enquêtes, 16 s'échelonnent entre 1920 et 1933, 22 entre 1935 et la seconde guerre
mondiale (dont 13 de 1935 à 1937). Une demi-douzaine d'autres sont des "années 1930" sans précision.

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Depuis, les constructions ordinaires ont tendance à aligner leurs mornes "maisons-
wagons", dont il est même rare qu'un crépi veuille bien cacher la triste grisaille. Par contre, les villas
prestigieuses recherchent (paraît-il à la suite de modèles brésiliens contemporains) les formes les plus
compliquées possibles, les angles arrondis, les colonnes en demi-lune... :un luxe ostentatoire bien éloigné
de la sobre élégance des réalisations d'autrefois. Mais c'est là affaire de goût personnel: l'avenir jugera.

Ces vieilles demeures, majestueuses ou modestes, sont encore au coeur de la vie: le centre-
ville de Lomé n'est pas un musée en plein air. A part quelques exceptions, comme la maison maintenant
louée par l'administration municipale ou celle de la LONATO, elles sont pour la plupart encore habitées
par les descendants de leur fondateur: elles gardent leur rôle fondamental de point de ralliement, de
coeur visible d'une famille. De cette vie qui les baigne, témoignent sur les photos le linge qui sèche, les
étals de revendeuses, les autos qui passent, et les fils électriques, ces obsédants fils électriques qui strient
partout le ciel de la ville dès qu'on lève le nez... Ce que montrent ces photos, ce ne sont pas des épures
d'architectures: ce sont les maisons des hommes, et c'est ainsi qu'il faut les aimer.

On ne saurait cependant admettre sans révolte la lente dégradation du patrimoine hérité


des vieux Loméens et, à terme, son remplacement par des bâtisses banales, interchangeables, sans grâce,
sans vie, sans âme (sans gains de confort non plus).

L'indifférence surtout, la pauvreté parfois, encore plus les blocages nés fréquemment de
l'héritage en indivision (s'il faut mettre d'accord trente personnes pour planter un clou, on ne plantera
jamais le clou) font qu'aujourd'hui ces merveilles se délabrent, et rapidement: en un an d'observation,
on a vu ici un porche être détruit, là une porte en marqueterie remplacée par un bête portail métallique,
ailleurs des mansardes supprimées, et même certaines maisons rasées... Tel toit laisse passer la pluie;
tel autre, éventré, ne protège plus rien; telle belle boiserie est secrètement dévorée par les termites, ou
bien ce sont les motifs en stuc qui s'effritent petit-à-petit; de-ci de-là, des constructions parasites
dévorent l'oeuvre vive... Ce n'est pas seulement certains bâtiments qui sont en péril, c'est surtout un
ensemble, une harmonie de formes et de couleurs, qui est menacée.

Il faut agir, et vite: tout retard dans la restauration se traduira par des progrès dans le
délabrement, donc par des coûts de plus en plus élevés.

De cette nécessité d'une intervention de sauvegarde, les pouvoirs publics togolais sont bien
conscients, qui viennent de promulguer la loi du 23 novembre 1990 sur la protection du patrimoine
national. Mais celle-ci restera lettre morte si elle ne rencontre pas l'adhésion de l'opinion publique, si tous
les Loméens ne prennent pas, eux aussi, conscience de la valeur de leurs trésors, s'ils ne se mobilisent

18
pas, chacun et tous ensemble, pour maintenir cet héritage de beauté et d'authenticité -aussi vital que le
pain quotidien- et pour le léguer intact, revivifié, à l'avenir.

Cet album se veut l'un des éléments de cette nécessaire prise de conscience de tous: à
admirer ces photos, à se délecter de leur beauté, de leur diversité, puisse chacun des lecteurs se laisser
gagner à son tour par la grâce du vieux Lomé, s'en remplir de joie l'oeil et le coeur. Puisse-t-ill'aimer, et
se mobiliser pour le défendre.

Yves MARGUERAT

1
L~gende

o villes principales
BENIN
• autres villes citées
dans le texte
NIGERIA
(~wé) groupe ethnique
GHANA: ancienne GOLO COAS T

GHANA •

(yoruba)
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NOva LAGOS
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• COTONOU
o 100 200km
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1

Les premières grandes maisons


A l'époque allemande, Lomé, devenue capitale du Togo en 1897 et principal centre
économique avec l'ouverture du wharf (1904), s'enrichit et se développe rapidement (2000 habitants
en 1896, 7000 en 1913). L'administration, les firmes commerciales, les missions construisent de
belles bâtisses coloniales, caractérisées par la vaste galerie qui ceinture toujours l'étage, afin d'en
entretenir la fraîcheur.

La ville populaire reste une agglomération de cases paysannes, mais les plus riches
parmi les commerçants africains commencent à bâtir de véritables maisons, pour eux mêmes ou
pour les louer au personnel des compagnies européennes. Aucun style ne s'impose alors vraiment
à cette poignée de premières grandes maisons du centre-ville, hormis celles qui imitent les
réalisations coloniales, avec leurs vérandas de bois ouvragé (vraisemblablement importées
préfabriquées d'Allemagne).
Maison de Théophile Amegbo TAMAKLOE (1)
12, rue Galliéni
AGBADAHONOU
vers 1910?

23
MaIson de Timothy Agbétsiafa ANTHONY (2)
23, rue du Grand-marché
AGBADAHONOU
antérieure à 1905
25
Zl
3J
31
33
Maison de Felicio de SOUZA (3)
3, rue du Maréchal-Foch
AGBADAHONOU
1912?

34
Maison d'Epiphanio OLYMPIO (4 )
13, rue du Lieutenant-Thomson
AGRADAHONOU
1917

38
Maison d' Augustino de SOUZA (5)
8, rue de l'Eglise
ASSIGANME
1906?

41
II

Fantaisie du baroque
Entre les deux guerres mondiales, Lomé atteint une quinzaine de milliers d'habitants
et couvre à peu près l'espace compris à l'intérieur du boulevard circulaire, avec les nouveaux
quartiers d'Aguiarkomé, Abobokomé, Adoboukomé, Wetrivikondji..., et, plus au nord, le
lotissement d'Hanoukopé (le seul créé par l'Administration, en 1928 et 1934, pour ses cadres
moyens).

Le style baroque, dit à l'époque "Porto-Novo", y domine, en particulier chez les


familles "mina", originaires d'Aného, d'Agoué, de Porto-Seguro (Agbodrafo). Modestes ou
imposantes, les maisons rivalisent de fantaisie et de gaieté, dans les formes comme dans les
détails.

44
Maison de Moses AMADOU (6)
19, rue Jeanne-d'Arc
ANAGOKOME
1930?
Maison de Samuel ARO-GABA (7)
li, rue de Bè
AGUIARKOME
1936

46
41
Maison de Samuel A. JIBIDAR (8)
1, rue Jean-Bart
ABüBüKüME
1940
Maison de F. Kwakou KOUETE (9)
6, passage Théodore-Assah
AB OBOKOME
1925 (étage 1935)
..
Maison de Narcizio d'ALMEIDA (10)
4, rue des Haoussa
FREAU-JARDIN
1925
51
------- -----

Maison de Gervais F. AMOUSSOU (ll)


31, rue des Cavaliers
HANOUKOPE
1937

53
l, \,
1

51
f15
Maison de Josiah Kodjo SANVEE (12)
6, avenue de la Libération
FREAU-JARDIN
1930

E6
51
ID

Majesté du néo-classique
L'autre héritage qui marque Lomé dans les années 1920-1930, c'est celui du style néo-
classique anglais dominant en Gold Coast, particulièrement apprécié des familles "anlo" qui en
proviennent. Tôt venues à Lomé, celles-ci en peuplent plutôt le centre, mais sans qu'on puisse
distinguer des quartiers homogènes.

Sobres ou chargées, ornées de colonnades et de balustrades (vraies ou fausses), les


maisons classiques respirent une calme harmonie, une majesté exempte de sécheresse.

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1
.:;:::::::=

Bâtiment commercial de Moïse Adjévi LASSEY (13)


40, rue Aniko-Pallako
KOKETIME
1924
Maison de Théodore ASSAR (14)
14, rue des Ecoles
ASSIGANME
1928
61
Œ
Maison d'Ayivi d'ALMEIDA (15)
7, rue de Champagne
AGUIARKOME
1937?
Maison de Michel SEGLA (16)
8, avenue de la Nouvelle-Marche
WETRIVIKONDJI
1937
71
IV

La synthèse loméenne
Les formes ne restent pas du tout cloisonnées: maîtres d'oeuvre et bâtisseurs savent
emprunter aux deux styles pour donner une image spécifique aux maisons de Lomé, dont
cependant chacune garde son originalité.

74
Maison de Michel Amouzouvi DORKENOO (17)
6, rue de France
ADOBOUKOME
1935
71
Maison de Clément Latévi LAWSON (18)
15, rue de Champagne
AGUIARKOME
fin des années 1930 ?
~.

Maison de Richard NUTASSEY ( ID)


47, avenue Maman-N'danida
KOIŒTIME
1931
Maison de Léopold Ayitévi CREPPY (20)
57, Boulevard circulaire
NYEKONAKPOE
1932
81
Maison de Têko MENSAH-ZUKONG (21.)
21, rue de Marseille
AGUIARKOME
1ffi7

83
Mosquée construite par la famille de Youssoufou BALOGOUN (22)
9, rue du Sous-lieutenant-Guillemard
ANAGOKOME
1940
v

Le style des années 1950


Après la seconde guerre mondiale, la population de Lomé explose (30 000 habitants en
1950, 80000 en 1960) et la ville déborde le boulevard circulaire de tous côtés, en particulier au nord-
ouest, avec le riche quartier qui se constitue sur la cocoteraie du vieil Olympio ("Octaviano
Nétimé"), où se concentrent les belles maisons de l'époque.

Un nouveau style est apparu, caractérisé par ses absides en demi-cercle, bien que les
influences d'Accra subsistent, en particulier les toits à pignon en décrochement (ainsi à
l'immeuble de la LONATO), alors très fréquents en milieu urbain comme en milieu rural.
Maison de Gilbert FIAWOO (23)
15, rue Bugeaud
FREAU-JARDIN
1950
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Maison actuellement fermée. (24)


Serait l'oeuvre de la famille BAETA
35, rue Anippah-Dossou
OCTAVIANO NETIME
1950
Maison de Koudjega GOEH-AKUE (25)
15, rue Kwassi-Bruce
HANOUKOPE
1958

91
:

Bâtiment servant de siège à la Loterie Nationale du Togo (26)


45, Boulevard circulaire
OCTAVIANO-NETIME
Entre 1950 et 1955
VI

Face à la rue : les frontons décorés


Entrons maintenant dans quelques détails de ces styles, à la fois si divers et SI
semblables.

L'un des éléments les plus frappants de beaucoup de ces maisons est la présence de
frontons superbes, très baroques ou très classiques, qui dominent les rues du haut de leur
fantaisie.
Maison de Kossivi KüMLA-KATARIA (27)
8, rue Amoutchou
AGUIARKOME
1937
Maison et atelier de Paul GBADOE (28)
43, Boulevard circulaire
NYEKONAKPOE
1928
Maison d'Akakpossa BAMEZON (29)
9, rue des Cavaliers
HANOUKOPE
1006
Maison de Lucas Koko SENAYA (30)
8, rue de Champagne
AGUIARKOME
1940

100
101
Maison de Kpanou GBEDEY (31)
27, rue Georges-Mensah
HANOUKOPE
1ffi2


Maison d'Albert Charles WOOD (32)
26, rue Notre-Dame-des-Apôtres
BENIGLATO
1943

1(13
VII

Diversité des motifs décoratifs


Caractéristiques des décors baroques, plus rares mais non moins significatifs dans les
réalisations néo-classiques, une foule de détails ornent les murs de Lomé, en particulier le haut
des pilastres ou des angles (sans atteindre cependant à la profusion ornementale que l'on trouve à
Ouidah ou à Porto..:Novo). C'est une bien agréable découverte que de les recenser.

100
Maison de Christian Eklu AGBOMSON (33)
12, rue de Champagne
AGUIARKOME
1919?

1(J7
Maison de Bakari SEIDOU (34)
29, avenue de la Libération
ANAGOKOME
Epoque allemande ou années 1920


Maison de Matheo A. KOKOU (35)
10, rue de Belgique
KOKETIME
1918


Maison d'Alfred Kodjovia (36)
AMEKUGEE
23, rue du Chemin-de-fer
KüKETIME
vers 1927

IX)
Bâtiment qui aurait appartenu à Mme APEDûME881 (37)
23, avenue Maman-N'Danida
KûKETIME
Années 1930 ?

111
Maison de Samuel Aristo SIZA (38)
32, rue Brazza
ADOBOUKOME
1939

112
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113
/
/:

-
Bâtiment construit par Augustino de
SOUZA(39)
19, Avenue du 24-Janvier
FREAU-JARDIN
1937

114
Maison d'Adjé Kwakou MENSAH (40)
54, rue des Kokéti (ex-Maroud
ASSIGANME
1937?

115
VIII

Les portes en marqueterie de bois


Aujourd'hui supplantées par les portails métalliques, les portes de bois du vieux
Lomé témoignent encore du savoir-faire qu'avaient alors les artisans de la ville. Cet élément
utilitaire, assez conventionnel dans ses formes (avec fréquemment un portillon qui permettait de
contrôler les entrées nocturnes), pouvait donc lui aussi exprimer l'inventivité des bâtisseurs
loméens.

118
Maison de Raphaël
Kokou AMEDZOGBE (41)
6, rue Saint-Raphaël
WETRIVIKONDJI
1009

lE
Maison de J. Lumo ANTHONY (42)
25, rue du Mono
FREAU-JARDIN
1%9
...
.'
--- _.;
-

. .
~

..

Maison de Gabriel Yawo KPEGLO (43)


17, rue de Paris
ADOBOUKOME
1ffi8

121
Maison de Michel MEBOUNOU (44)
8, rue Saint-Raphaël
WETRIVIKONDJI
Vers 1940

122
Maison de Michel AGBOANOU (45)
19, rue de la Somme
WETRIVIKO NDJI
1950

123
IX

La grande valse des porches


C'est par centaines que se comptent encore les porches qui ouvrent sur la rue les
maisons de Lomé. Très modestes ou très ornés, pompeux ou joyeux, souvent porteurs d'une devise
religieuse, d'un proverbe ou d'une date (qui marque ce grand jour qu'a été l'ouverture de la
maison), ils sont un élément majeur du spectacle des rues. Un art qui a duré un demi-siècle -de la
fin de l'époque allemande à l'Indépendance- avant de disparaître dans l'indifférence générale.

126
Maison de Doéti DOEGAN (46)
32, rue du Grand-marché
ASSIGANME
Vers 1917

127
Maison (abandonnée) de José Y. SOUZEY (47)
16, avenue Maman-N'Danida
ADOBOUKOME
19'Xl

1213
Maison de FoUy TEXSON (48)
li, rue de la Somme
WETRIVIKONDJI
ID18

129
Maison d'Aloïsius MAWOUSSI (49)
3, rue de Champagne
AGUIARKOME
1918?

1:?fJ
Maison de Louis Sadissou BRYM (50)
8, rue Nandji
FREAU -J ARD IN
1930

131
'mol
!SY'

Maison de Modesto SANTO (51)


21, rue Jeanne-d'Arc
ANAGOKOME
Années 1925 ?

132
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--- ~------
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-
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Maison d'Amegbo LODONOU (52)


3, rue Georges-Mensah
HANOUKOPE
1ffi5

1~
Maison de Messan MATTHIA (53)
5, rue d'Aného
AGUIARKOME
1931

134
Maison de Koffi Alowoanou GBADAGO (54)
46, rue du Chemin-de-fer
KOKETIME
1929

135
Maison de Nicolas Messissan FOLLY (55)
67, rue Gnemegnah
ADOBOUKOME
ill30
Maison de Messan LOCOH (56)
14, rue des Manguiers
HANOUKOPE
ffi35

137
Maison d'Albert DOR (57)
14, rue de France
ADOBOUKOME
1939

138
x

Demeures en péril
Hélas, tout ce patrimoine de l'architecture populaire loméenne d'autrefois est en
danger. Puissent les images qui vont suivre donner au lecteur l'envie de contribuer à réveiller
toutes ces beautés endormies.

142
Maison de Vince AYIVI (58)
2, rue Timothy-Agbétsiafa-Anthony
ADüBüUKüME
19'2A

143
Maison de Koffi QUASHIE (59)
45, rue du Chemin-de-fer
KüKETIME
1928

144
145
Palais de Jacob AbIam Dadjin ADJALLE (60)
en face du marché
AMOUTIVE
1921

]"/-6
141
Maison de Madame Kokui MATHA, née AGBESSI (61)
32, rue Kouassi-Bruce
HANOUKOPE
Vers 1930

148
Commentaires
Chapitre 1

1 - (p.23) - Maison de Théophile Amegbo TAMAKLOE (1860-1943)*, l'un des plus anciens et des plus
importants commerçants de Lomé, propriétaire de plantations (à Lomé et à Kpalimé)... A l'époque française, chef
de quartier et membre du conseil des notables (souvent comme président ou vice-président) de 1922 à sa mort.
Epoque allemande (vers 1910 ?) - Bâtiment original, avec son plan carré flanqué de quatre tours également
carrées, mais qui n'a été suivi d'aucune imitation. Louée à des compagnies commerciales européennes (par exemple
Lecomte à l'époque française).

2 - (pp.24 à 33) - Maison de Timothy Agbetsiafa ANTHONY (1860-1937), grand commerçant, planteur,
propriétaire foncier, chef de quartier, membre du conseil des notables de 1925 à 1931, puis de 1935 à sa mort...
Epoque allemande (avant 1905) - Bâtiment de type colonial, avec vérandas de bois sur les façades
extérieure et intérieure. Le style du balcon (bavarois, semble-t-il) et le fait que ses piliers soient du même dessin que
ceux de la galerie du palais des gouverneurs font penser à une origine allemande des boiseries, qui auraient été
importées préfabriquées, selon une pratique mentionnée dans les documents de l'époque.
Les moulures du plafond du salon (pp.30-31) sont, sauf erreur, uniques à Lomé.
Dans les années 1930, on ajouta une aile du côté ouest, entièrement fermée de volets de bois, quiy maintiennent
une agréable fraîcheur (pp.32-33). C'est probablement là l'oeuvre d'artisans togolais.
La maison a été longtemps louée comme logement à des commerçants allemands (Oloff), puis français (Curtat),
et récupéré par la famille Anthony après la seconde guerre mondiale.

3 - (pp.34 à 37) - Maison de Felicio Kokou de SOUZA (1870-1961), surnommé "Kokouvidokita" car il avait été
infirmier à l'époque allemande. Grand commerçant et planteur, chef de quartier, notable très populaire
(constamment réélu, jusqu'à la suppression du conseil, en 1944 ; il en avait été le premier président élu). Titulaire
de nombreuses décorations françaises (Légion d'honneur, Mérite agricole, etc...).
Epoque allemande (1912 ?) - Maison de type européen, mais moins colonial qu'inspiré des stations
thermales ou balnéaires de la fin du XIXè siècle.
Louée au moins à l'époque française: siège de la Chambre de commerce du Togo dans les années 1930.
Aujourd'hui partie arrière de l'Hôtel du Golfe (aménagée en chambres à coucher).

4· (pp.38-40) • Maison familiale d'Epiphanio OLYMPIO (1873-1968), frère cadet du grand notable Octaviano
OLYMPIO (1859-1940) et père du futur président Sylvanus (1902-1963), commerçant et planteur.
1917 (selon la tradition familiale) - Grande maison de plan très simple mais flanqué d'une tourelle
hexagonale au milieu de la façade principale, qui rappelle plus l'architecture afro-brésilienne d'Aného et d'Agoué
(d'où vient la famille) que celle de Gold Coast, bien que la maison ait été construite pendant l'occupation anglaise.

* Si les dates de décès sont sûres, celles des naissances sont beaucoup moins vérifiables.

lm
5 - (p. 41) - Maison d'Augustino de SOUZA (1887-1968), dit "Gazozo", cousin germain de Félicio, comme lui
petit-fils du fameux "Chacha" de Ouidah. Ses activités multiples en faisaient sans doute l'homme le plus riche
de la ville (capable ainsi, en 1924, de remporter les enchères pour les 170 hectares de la future "cocoteraie de
Souza"...), et l'un des plus illustres. Chef de quartier, membre du conseil des notables des origines à la fin, puis
président à vie du parti CUT. Il meurt l'avant-veille de l'Indépendance du Togo, pour laquelle il avait tant lutté.
Epoque allemande (1906 ?) - Bâtisse simple, mais majestueuse, avec ses minces pilastres. (Remarquer le
double-toit, assurant une bonne fraîcheur à l'étage). Probablement louée à l'époque coloniale (A. de Souza avait sa
maison personnelle une rue plus au nord).

Chapitre II

6 - (p,45) -Maison de Moses AMADOU (1862-1960), menuisier et charpentier, qui l'a construite pour lui-même.
Années 1930 ( ?) - Maison modeste, mais d'un grand charme. Fronton typiquement baroque, avec ses boules
et ses contre-courbes.

7 - (pp.46-47) - Maison de Samuel AHO-GABA (1885-1963), receveur des P.T.T.


1936 - Façade d'allure très brésilienne, avec son fronton et sa pergola de ciment.

s - (p,4S) - Maison de Samuel A. JIBIDAR (1901-1973), instituteur


1940 - Au fond d'une cour, un fronton ondulé et polychrome (blanc et jaune vif) que l'on croirait du Portugal.

9 - (p.49) - Maison de Franz Kwakou KOUETE (1862-1940), menuisier.


1925, étage: 1935 - Charmante maisonnette, perchée sur son unique pilier au fond d'une cour noyée de
feuillages et de fleurs.

10 - (pp.50-52) - Maison de Narcizio d'ALMEIDA (1870-1954), agent de commerce à la G.B. Ollivant.


1925 - Avec sa façade dissymétrique, toute rose, l'une des maisons les plus attachantes de la ville.

11- (pp.53-55) - Maison de Gervais F. AMOUSSOU (1895-1985), géomètre, puis infirmier d'Etat.
1937 - Dans le lotissement de Hanoukopé, plus du tiers des maisons ont encore un intérêt architectural. Celle-
ci est l'une des plus fantaisistes, bien mise en valeur par un jardin luxuriant.

151
12 - (pp.56-62) - Maison de Josiah Kodjo SANVEE (1894-1978), employé de commerce à la V.A.C., membre
du conseil des notables de 1935 à 1944.
1930 - L'une des plus belles demeures de Lomé, originale et harmonieuse, située sur l'un des axes les plus
fréquentés (l'avenue de la Libération, à côté de la grande poste), et que pourtant bien peu de gens remarquent.

Chapitre III

13 - (pp.63-65) - Bâtiment commercial de Moïse Adjévi LASSEY(1897-1980), agent de commerce dans les
firmes Walkden et V.A.C.
1924 - Oeuvre d'un commerçant d'origine mina, mais qui avait longtemps travaillé en Gold Coast. Façade
typiquement anglaise, ici directement inspirée de celle de l'hôpital Korle-Bu d'Accra (construit en 1922-23).
Bâtiment à l'origine loué aux firmes anglaises Walkden et Kingsway (qui lui a laissé son nom populaire), puis,
après la seconde guerre mondiale, à la pharmacie Lome, première officine privée du Togo. Après l'Indépendance,
centre culturel britannique. Aujourd'hui loué à de petites sociétés commerciales.

14 - (pp.68-68) - Maison de Théodore ASSAR ( ? -1928), grand commerçant et propriétaire terrien (l'un des
premiers, lors de la naissance de la ville), membre du premier conseil des notables (où son fils lui succèdera
ultérieurement).
La maison porte le nom du village d'Ezimé, près d'Atakpamé, où il avait longtemps travaillé comme acheteur
de café et de cacao pour les compagnies d'exportation.
1928 - Pureté et noble harmonie de cette façade, très représentative du style néo-classique (abside arrondie,
colonnade en acrotère cachant la toiture...). Aujourd'hui complètement masquée par les immeubles commerciaux
qui entourent le grand-marché.

15- (p.69) - Maison d'Ayivi A. d'ALMEIDA (1874-1949), instituteur puis économe du premier collège de Lomé
(futur lycée Bonnecarrère, actuelle ENA).
1937 ( ? ) -Maison d'un Mina apriori sans rapport avec l'infZuenceanglaise. Est-ce sa formation d'enseignant
qui lui a fait préférer ce pur style classique ?

16 - (pp.70-7l) - Maison de Michel SEGLA (1893-1953), comptable et gérant à la CFAü.


1937 - Cette demeure imposante et raffinée était menacée d'abandon. Elle est, depuis 1988, louée par la
municipalité de Lomé, pour en faire la mairie annexe du 1er arrondissement.

152
Chapitre IV

17 - (pp.75-77). Maison de Michel Amouzouvi DORKENOO(1896-1956), qui n'était pas, à l'origine, membre
de la bourgeoisie côtière, mais chefdu canton d'Aképé, à 25 km de Lomé. Mais il s 'y est vite assimilé par ses activités
de commerçant, acheteur de produits agricoles d'exportation, et ses fonctions de membre du conseil des notables,
de 1928 à 1944.
1935 - Bâtiment majestueux où se mêlent les traits classiques (la fausse balustrade) et baroques (le fronton, avec
la sage devise LABOR OMNIA VINCIT: "Le travail vient à bout de tout"). L'abside à pans coupés, sur la façade
nord, est inspirée des constructions d'Aného, où elle est fréquente.

18 - (p.78) - Maison de Clément Latévi LAWSON (1902-1976), comptable aux Chargeurs-réunis.


Fin des années 1930 (? ) - Edifice difficilement classable, mais attachant.

19 - (p.79) - Maison de Richard NUTASSEY (1888-1973), commerçant et forgeron.


1931 - "Tradition et modernité" : cette vieille maison (toujours habitée par la famille, à l'étage) abrite au rez-
de-chaussée une société informatique.

20· (pp.80-82) - Maison de Léopold Ayitévi CREPPY (1884-1944), inspecteur de police en Gold Coast.
1932 - Unique à Lomé : une maison de style hispano-mauresque (utilisé à l'époque par l'administration
française pour les bâtiments de prestige). Située à la périphérie de la ville ancienne, à côté du quartier administratif,
elle était probablement destinée dès l'origine à être louée (son propriétaire habitait alors la Gold Coast) ; elle l'est
encore de nos jours.

21- (p.83) - Maison de Têko MENSAH-ZUKONG (1884-1966), agent de commerce.


1937 - A côté de toutes ces orgueilleuses demeures de l'élite citadine, voici une construction plus modeste, mais
beaucoup plus représentative de l'habitat populaire loméen : maison-bloc en rez-de-chaussée, contreforts de couleurs
plus vives, volets de bois pastel, toit à quatre pentes, mur d'enceinte (récemment rehaussé) ouvert par un porche à
linteau fantaisiste, guérite des latrines dans l'angle... On trouve encore dans le vieux Lomé des centaines de maisons
de ce type, mais celle-ci est l'une des plus harmonieuses.

22 - (p.84) -Mosquée construite par la famille de Youssoufou (ou Issifou) BALOGOUN (?-1916), propriétaire
du terrain dès le premier essor de la ville, premier imam de Lomé, chef de la communauté musulmane à l'époque
allemande.
1940 - Guère différente d'une maison modeste: la plus ancienne mosquée de Lomé, au coeur du quartier des
"Nago" musulmans, qui accueillaient déjà les commerçants itinérants haoussa avant l'arrivée des Allemands. Lieu
de culte (en simple paillote) dès 1882, reconstruit en banco vers 1910, puis en dur en 1940.

158
Chapitre V

23 - (pp.87-89) - Maison de Gilbert FIAWOO (1903-1985), agent de commerce à la SCOA.


1950 - Belle maison parfaitement représentative du style des dernières années avant l'Indépendance: sereine,
harmonieuse, accueillante...

24 - (p.90) - Maison actuellement fermée. Serait l'oeuvre d'une dame BAETA.


Années 1950 - Plan plus sobre, avec abside faiblement saillante; porche à linteau droit mouluré.

25 - (p.91) - Maison de Koudjega GOEH-AKUE (1907-1963), haut fonctionnaire.


1958 - Une construction plus récente dans le vieil Hanoukopé. Remarquer les pare-soleil en ciment sur les
fenêtres, typiques de la période antérieure au règne du climatiseur.

26 - (pp.92-93) - LONATO. Bâtiment qui a plusieurs fois changé de mains: il a été impossible d'en retrouver le
fondateur.
Actuellement siège de la Loterie Nationale du Togo.
Entre 1950 et 1955 - Grande bâtisse assez proche des modèles ghanéens de l'époque, avec les toits qui se
décrochent en angle droit. Plus originale: l'esthétique très pure des/balcons. Noter aussi la pergola ajourée qui
remplace désormais les anciens porches.

Chapitre VI

27 - (p.97) - Maison de Kossivi KOMLA-KATARIA (1882-1974), menuisier.


1937 - Un jeu de courbes typiquement baroque.

28 - (p.98) - Maison et atelier de Paul GBADOE (1885-1959), menuisier.


1928- Frontons aujourd'hui inclus dans des constructions nouvelles et reconstruits à l'identique.
"ANUKUADE" = "la vérité".
(Il y a un demi-siècle, les gens de Lomé venaient dans cette maison, à la périphérie de la ville, pour y puiser
une eau potable réputée excellente).

29 - (p.99) - Maison d'Akakpossa BAMEZON (1893-1957), tailleur, chef du quartier Hanoukopé.


1936 - Silhouette plus monumentale, avec une devise religieuse en éwé :"Merci au Très-Haut".

151
30 - (p.lOO) - Maison de Lucas Koko SENAYA(? -1952), orfèvre.
1940 -Fronton à décor animalier (zébu ?) sur le petit côté de la maison. Legrand côté montre aussi des éléments
décoratifs intéressants.

31· (p.l02) • Maison de Kpanou GBEDEY(né en 1898), fonctionnaire au Service des Finances.
1932 - Un fronton original pour terminer un plan de maison en "T".

32· (p.l03)· Boutique d'Albert Charles WOOD (1908-1990), caissier à la DAC.


1943 - Une façade amusante pour un débit de boissons accueillant.

Chapitre VII

33· (p.l07) • Maison de Christian Eklu AGBOMSON(1880-1943), tisserand, commerçant.


1919 ? • Les détails décoratifs de Lomé sont en général rares et sobres: ici une simple fleur stylisée et un
triglyphe sur le contrefort animent l'angle d'une maison par ailleurs modeste.

34· (p.l08) - Maison de Bakari SEIDOU(1900?·1974), maçon.


Epoque allemande ou années 1920 - Ultime vestige d'une vieille maison, ce petit lion naif (qui avait
autrefois pour pendant une panthère) a été heureusement sauvé quand on a reconstruit la façade, en 1974.

35 - (p.l09) - Maison de Matheo A; KOKOU(? -1951), agent commercial.


1918 - La plus ancienne date conservée sur un bâtiment privé, entourée de fleurs stylisées.

36 - (p.llO) - Maison d'Alfred Kodjovia AMEKUGEE ( ? -1928), commerçant.


Vers 1927 - Sur les pilastres d'une maison modeste, des motifs géométriques sobres (auxquels il ne faut
probablement pas chercher de signification symbolique).

37 - (p.lll) • Boutique fermée; propriétaire introuvable. Aurait appartenu à Mme APEDOMESSI.


Années 1930 ( ? ) - Un simple coquillage permet de réaliser une jolie moulure.

38 - (pp.112-ll3) - Maison de Samuel Aristo SIZA ( ? -1950), agent de commerce à la Swanzy.


1939 - Tout autour de la maison, ces visages d'angelots souriants.
39 - (p.114) - L'un des nombreux bâtiments construits par Augustino de SOUZA. Celui-ci servit longtemps
d'hôtel et de lieu pour les réceptions, puis, brièvement, de mairie. Depuis 1963, centre culturel français de Lomé.
1937 - Détails typiques du style néo-classique: angles en imitation de pierre de taille, fausse balustrade,
acrotère à claire-voie masquant la toiture...

40 - (p.lI5) - Maison d'Adjé Kwakou MENSAH(1878-1969), commerçant.


1937 ( ? ) - Aménagement figurant dans de nombreuses maisons de l'époque: une petite terrasse intérieure,
devant la maison, séparée de la cour par une balustrade, pour que le maître de maison puisse recevoir ses amis à
la fraîcheur du soir...

Chapitre VIII

41- (p.119) - Maison de Raphaël Kokou AMEDZOGBE (né en 1909), fonctionnaire au Service de la Statistique.
1939 - Porte très caractéristique, qui vient d'être remplacée par un banal portail en fer.

42 - (p.120) - Maison de Joseph Lumo ANTHONY (1896-1976), chef magasinier à la SCOA.


1959 - Aucune de ces portes n'est, semble-t-il, très ancienne: elles sont surtout des années 1930 à 1960.

43· (p.121) - Maison de Gabriel Yawo KPEGLO (? -1945), commerçant.


1938 - Dominante de carrés pour une porte toute en longueur.

44 - (p.123) - Maison de Michel MEBOUNOU(1907-1974), fonctionnaire.


Vers 1940 - Monumentalité du porche, beauté du travail du bois: un art aujourd'hui perdu...

45 - (p.123) - Maison de Michel AGBOANOU (1914-1988), menuisier.


1950 - Oeuvre d'un menuisier pour lui-même. Noter aussi le décor original -en disque- du linteau.

Chapitre IX

46· (p.127) - Maison de Doété DOEGAN(? -?), agent de commerce à la John-Holt.

156
Vers 1917 - Cas rare d'un porche archaïque, sans linteau, avec deux contreforts ornés de boules (ici fraîchement
repeintes) et surtout de moulures très typiques des murs d'enceinte des établissements missionnaires ou commerciaux
à l'époque allemande.

47 - (p.128) - Maison (abandonnée) de José Y. SOUZEY(? -?), commerçant.


1920 - Le plus ancien porche daté.

48 - (p.129) - Maison de FoUy TEXSON( ? -1980), agent d'administration.


1948 - L'un des tout derniers porches datés, où les aptitudes plastiques du ciment sont pleinement utilisées.
CONTENTI ESTOTE:"Soyez heureux".

49 - (p.130) - Maison d'Aloïsius MAWOUSSI(? -1940), commerçant.


1918 ( ? ) - Linteau tout petit, mais pourtant monumental.

50 - (p.131) - Maison de Louis Sadissou BRYM(1893-1942), fonctionnaire au Service des Domaines.


1930 - Equilibre et simplicité.

51 - (p.132) - Maison de Modesto SANTO (ou SANTOS) (1877-1931), commerçant à Lomé depuis 1896,
planteur, membre du conseil des notables de 1925 à 1928.
Années 1925 ( ? ) - Seul vestige de la maison ancienne, ce porche aux contreforts élégamment ornés (mais
presque toutes les fleurs de lys ont disparu).

52 - (p.133) - Maison d'Amegbo LODONOU (1906-1977), infirmier d'Etat, puis chef de circonscription
administrative.
1935 - Une harmonie toute classique.

53 - (p.134) - Maison de Messan MATTHIA(? -1951), agent de commerce à la VAC.


1931 - Porche sans ambition, ouvrant sur une belle maison construite en demi-étage ("halfdeck''), à acrotère
en claustra (sur le fronton de la maison: LAUS DEO VILLA).

54 - (p.135) • Maison de Koffi Alowoanou GBADAGO ( ? -1953), menuisier.

1929 - Porche entièrement décoré en torsades (il en existe un semblable à Bè). Maison modeste, mais à acrotère
en claustra et fronton à inscription (DIEU EST GRAND en éwé et initiales du fondateur).

157
55 - (p.136) - Maison de Nicolas Messissan FOLLY(? -1964), acheteur de produits tropicaux d'exportation.
1930 - Porche d'une grande élégance dans la pureté de ses courbes.

56 - (p.137)· Maison de Messan LOCOH(? -1961), acheteur de produits tropicaux.


1935 - "Petit-à-petit, l'oiseau fait son nid" : le symbole même de l'acharnement du Loméen à bâtir son "chez"
(on ne précise pas: "soi'').

57 • (pp.138.140) - Maison d'Albert DOH, dit "Albert FAO"(né en 1905), agent de commerce à la CFAü,
animateur fameux d'équipes sportives, ancien député...
1939 - Maison simple, mais l'un des porches les plus attachants de la ville, avec son angelot de ciment
brandissant un rameau d'olivier.

Chapitre X

58 - (pp. 143) - Maison de Vince AYIVI(? -?), employé de commerce.


1924 - Belle accolade, amputée pour installer un appentis en tôle... (le fronton jumeau, rue des Haoussa,
est heureusement intact).

59 - (pp.144-145) - Maison de Koffi QUASHIE (1890 ?-1955), gérant de la John-HoIt au Cameroun.


1928 - Superbe bâtiment néo-classique, en très mauvais état: seul le rez-de-chaussée est encore habitable.

60 - (pp.146-147) - Palais de Jacob AbIam Dadjin ADJALL:m chef du canton d'Amoutivé de 1907 à sa mort,
en 1943 (père des chefs Joseph: 1943-1980 et Messan: depuis 1990). Membre du conseil des notables depuis 1922,
chevalier de la Légion d'honneur, du Mérite agricole, etc.
1921 - "Palais royal" bâti pour l'influent cheftraditionnel d'Amoutivé, village éwé depuis longtemps absorbé
par la croissance de la ville. Bâtiment aujourd'hui menacé par la ruine: toits et planchers s'effondrent,. les accès
ont dû être récemment murés,. l"'awamé" (hall de réunion) de la façade nord a disparu depuis longtemps: seule
subsiste la trace de son toit (p. 147).

61 - (p.148) - Maison de Madame Kokui MATHA, née AGBESSI (? -1950), revendeuse de tissu (la maison a
un autre accès avenue de la Libération).
Vers 1930 - Pour les vieilles demeures de Lomé, l'avenir est-il définitivement bouché?

158
Quatrième de couverture.
Du balcon de la maison de Thimothy Agbetsiafa Anthony: le coeur du vieux Lomé, dominé par le haute
silhouette de la cathédrale (1901-1902, flèches refaites en 1940),

159
Crédit photographique
Philippe AYRAULT
p. 23, 52, 54,55,63, 64, 76, 77,91, 119,122,132, 135,138,140.

Yves MARGUERAT
p.46,51,65,66,70,90,98,99, 102,109, 133,145.

Marc PILON
p. 47, 48, 49, 69, 80, 81, 82,83, 97, 100,103, 146, 147.

Lucien ROUX
p. 24, 25, 26, 27,28,29, 30, 31, 32, 33,34,35, 36,37,38,39,40,41,45,50,53,56,57,58,59,67,68,71,75,
78,79,84,87,88,89,92,93,101,107, 108, 110,111,112,113,114,115, 120, 121, 123, 127, 128,129, 130,
131, 134, 136, 137, 139, 143, 144, 148, 4ème de couverture.

Photographies pp. 14 et 15: La Documentation Française, Paris.

Ces photos ont été prises en juillet et août 1990 (Ph. Ayrault), septembre et octobre 1990 (M. Pilon),
décembre 1990, janvier et février 1991 (L. Roux et Y. Marguerat).
Elles ont donné lieu à une exposition au Centre Culturel Français de Lomé, du 20 février au 9
mars 1991. Les derniers clichés (L. Roux) ont été complétés en avril 1991.

Collaborateurs

cartographie: Yao AGBOGEE (ORSTOM)


enquêtes: Djani NICOUE (ORSTOM)
maquette-montage: Lucien ROUX (CCF)
mise en page: Marc COURONNE (CCF)
préparation: Liliane MELIX (CCF)

lfJJ
Table des matières

Avant-propos du ministre de la culture 6

Avant-propos du chef de la Mission française de Coopération 8

Avant-propos du président de l'Orstom 9

L'architecture populaire ancienne à Lomé' 11

Plan de localisatïon des maisons 20

Chapitre 1: Les premières grandes maisons 21

Chapitre II: Fantaisie du baroque 43

Chapitre III: Majesté du néo-classique 61

Chapitre IV: La synthèse loméenne 73

Chapitre V: Le style des années 1950 85

Chapitre VI: Face à la rue: Les frontons décorés 95

Chapitre VII: Diversité des motifs décoratifs 105

Chapitre VIII: Les portes en marqueterie de bois 117

Chapitre IX: La grande valse des porches 125

Chapitre X: Demeures en péril 141

Commentaires des photographies 149


Nous remercions tous ceux grâce à qui cet ouvrage a pu être réalisé, et plus particulièrement les
chefs de famille et les habitants de ces vieilles maisons, pour nous avoir ouvert leur porte, les
autorités togolaises, qui nous ont donné les autorisations et les encouragements nécessaires, la
Mission française de coopération et d'action culturelle et l'ORSTOM, pour leur appui multiforme.

Yves MARGUERAT Lucien ROUX


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sur les presses d'OFFSET 5 Édition
en juillet 1991
N° d'édition: 3570 - 3 ème trimestre 1991

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