Cours N°1-Séchage - CHAPITRE II-M1. G.PHARM.

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- COURS : OPERATIONS UNITAIRES FLUIDE-SOLIDE

- UE Fondamentale Code : UEF 1.2.2


- M1-Génie Pharmaceutique / Département de Génie Chimique-Fac.Chimie
- Enseignant responsable du module : M. HADJ YOUCEF

CHAPITRE III : SECHAGE DES SOLIDES


(1èr Cours)

III.1 DEFINITION DU SECHAGE

Le séchage est opération unitaire qui consiste à éliminer par vaporisation le liquide qui
imprègne (c’est-à-dire mouillant) un solide quelconque.
Cette opération met essentiellement en jeu :
- Un transfert de matière : le liquide imprégnant le solide passe à l'état de vapeur dans
une phase gazeuse,
- Un transfert thermique : la chaleur fournie (énergie) permet le changement de phase
du liquide.
L’élimination du liquide par vaporisation peut-être réalisée soit:
- Par évaporation à l'ébullition, qui est favorisée en travaillant sous vide (à basse
pression),
- Par évaporation et entrainement à l'aide d'un gaz, généralement de l'air.

Remarque :
L’agitation du solide est aussi un facteur important : transfert de quantité de
mouvement permettant le transfert du liquide vers la phase vapeur par évaporation, entre le
moyen de chauffage et le solide humide. Cette agitation peut être réalisée par:
• Agitation externe du sécheur (mouvement de rotation, mouvement alternatif, vibration
de basse fréquence)
• Agitation interne (racloir, vis sans fin assurant également le déplacement du solide,
agitateur à palettes)
• Fluidisation à l'aide d'un gaz tiers (séchage par entrainement)
• Atomisation (mélange intime du solide et du gaz de séchage dans une turbine
d'atomisation)
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III.2 MÉTHODES DE SÉCHAGE

Ces méthodes sont basées sur la manière d’apporter la chaleur. On distingue trois méthodes
de séchage :

• Séchage par conduction, le solide humide étant mis en contact avec une
paroi chauffée
• Séchage par convection, le solide humide étant mis en contact avec un gaz
(en général de l'air chaud) qui sert à entrainer le liquide vaporisé (le séchage
est alors isenthalpe)
• Séchage par rayonnement (c.-à-d. par utilisation des rayons lumineux :
ondes électromagnétiques) générées soit par des dispositifs électroniques
(micro-ondes) soit par élévation de la température d'un émetteur infrarouge.

Remarque :
Le mode de séchage par convection est le plus fréquemment utilisé, du fait que l’air
traversant le séchoir assure à la fois le transfert thermique et l’évacuation des vapeurs
produites. Les fluides couramment employés sont :
- l’air chaud,
- la vapeur surchauffée,
- les gaz de combustion fournis par une source appropriée
- ainsi que des gaz inertes, comme l’azote, lorsque la substance est sensible à
l’oxydation par l’oxygène de l’air.
- Si l’on a affaire à des produits thermosensibles, le séchage peut être effectué à
température plus basse, en opérant sous pression réduite.

III.3. CARACTÉRISATION DES SOLIDES HUMIDES

III.3.1 Humidité d'un solide


On définit l'humidité d'un solide ou autrement dit la Teneur en humidité notée H ou X
comme la masse du liquide (eau le plus souvent) en kg associée à 1 kg de solide sec (c'est en
fait l'expression d'un rapport massique). On utilise fréquemment des pourcentages.

masse de liquide en kg
X=
masse de solide sec en kg
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Remarque :
Bien que souvent exprimée en %, la teneur en humidité n'est pas un titre massique (c ;-à-d.
une fraction massique) mais un rapport massique, et peut à ce titre varier de 0 (solide sec)
à 1000% (10 fois plus d'eau que de solide).

III.3.2 Description du solide humide


Avant le séchage un solide humide peut se représenter schématiquement comme sur la figure
suivante.
- Le solide a un film d'eau adhérant à sa surface externe par des forces
superficielles.
- Une couche limite à la périphérie du solide est constituée par de l'air saturé en eau,
c'est à dire de l'air contenant de la vapeur d'eau à une pression partielle égale à la
tension de vapeur d'une eau qui serait seule présente dans une enceinte, à la même
température. C'est la valeur maximale que peut prendre la tension de vapeur de l'eau à
cette température.
- L'eau peut aussi se retrouver localisée à la surface ou au fond des pores: les forces
qui la retiennent sont alors beaucoup plus fortes et ont trait à des phénomènes
complexes de capillarité. Plus les pores sont de petites tailles, plus ces forces sont
intenses.

III.3.3 Hygroscopicité

- Un solide devient hygroscopique : lorsque l'eau qu'il contient est en équilibre


avec un air dont la pression partielle en eau (ou en liquide généralement) est inférieure à
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la tension de vapeur maximale pour la température considérée : l'humidité relative de cet
air est alors inférieure à 1. Ce comportement est du principalement aux forces liées à la
capillarité qui ont tendance "à retenir l'eau en phase liquide".

- Un solide non hygroscopique est un solide pour lequel à l'équilibre la tension de


vapeur du liquide l'imprégnant est maximale (saturé) pour une température donnée (tension
de vapeur "normale" du liquide si il était seul dans une enceinte). C'est le cas durant le
séchage des solides qui possèdent un film d'eau superficiel ou des solides dont les interstices
sont suffisamment gros pour permettre la diffusion assez rapide de l'eau des pores à la surface.

- Le tracé des isothermes d'adsorption permet de rendre compte de ce


comportement. On trace expérimentalement à une température donnée la courbe d'équilibre
de l'humidité relative de l'air au contact du solide humide en fonction de l'humidité de ce
solide.

- Plusieurs exemples de produits sont donnés sur la figure suivante. On s'aperçoit :


• Qu'en réalité tous les solides ont une certaine hygroscopicité,
• En dessous d'une humidité relative du solide inférieure à Xc, le solide humide est en
équilibre avec un air non saturé en eau (humidité relative inférieure à 1).
• Bien entendu dans le cas de composés comme l'amiante, l'hygroscopicité est
négligeable. Par contre elle est marquée pour des solides poreux, des gels, des
produits alimentaires déshydratés …
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Remarque:
Si on trace l'isotherme à une température plus élevée, pour une même humidité relative de
l'air, l'humidité du produit diminue; ceci est du au caractère exothermique de l'adsorption.

III.3.4 Les différentes humidités d'un solide

- Si un solide d'humidité X' > X * est soumis à un courant gazeux constant d'humidité
relative i (ou e), il perd de l'eau jusqu'à ce que son humidité devienne égale à X*
(humidité du solide correspondant à l'équilibre avec l'air). Même en prolongeant
le passage du courant gazeux on ne peut sécher plus et descendre en dessous de X *.
- L'intervalle (X' - X *) correspond à l'humidité libre c'est à dire à l'humidité susceptible
d'être enlevée au solide placé dans de l'air d'humidité relative i.
- On distingue l'humidité liée (X < Xc) et l'humidité non liée (X > Xc) : l'humidité liée
correspond au domaine hygroscopique du solide.

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