Morale - Wikipédia
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La morale (du lat in moralis « relat if aux mœurs » [1]) est une not ion qui désigne l'ensemble des règles ou précept es, obligat ions ou int erdict ions relat ifs
à la conformat ion de l'act ion humaine aux mœurs et aux usages d'une sociét é donnée. Ét hique et morale sont ét ymologiquement proches puisque
cert ains t raduct eurs de philosophes ant iques ont ut ilisé ces deux t ermes sans net t e dist inct ion selon les époques pour t raduire le mot grec ethikos.
Néanmoins pour cert ains philosophes modernes, la morale se dist ingue de l'ét hique qui se définit t elle une réflexion fondament ale [2] sur laquelle la
morale ét ablira ses normes, ses limit es et ses devoirs[3]. De la morale est née la philosophie morale qui se dist ingue de la mét aphysique de par son
aspect prat ique. Une act ion immorale est parfois une act ion nuisible comme le vol. La morale ne doit pas êt re confondue ni avec la casuist ique ni avec
l'idéologie [4].
« Comment l'état de pauvreté peut être agréable » (Diogène dans son tonneau et Cratès renonçant à la richesse pour la vertu). Extrait du Livre des bonnes mœurs de Jacques Legrand,
Jacobus Magnus, v. 1490.
En s'int éressant à la quest ion du bien et du mal, la morale se dist ingue de la logique [5] (dont les valeurs sont le vrai et le faux), du droit (le légal et
l'illégal), de l'art (le beau et le laid) et de l'économie (l'ut ile et l'inut ile). C'est d'après ces valeurs que la morale fixe des principes d'act ion, qu'on appelle
les devoirs de l'êt re humain, vis-à-vis de lui-même ou des aut res individus, ou de l'ensemble de la sociét é, ou d'idéaux plus élevés (la t radit ion,
l'harmonie, la paix, les dieux, et c.), principes qui définissent ce qu'il faut faire et comment agir.
Il y a deux formes d'at t it ude cont raire à la morale, l'immoralit é qui consist e à t ransgresser délibérément les règles de la morale sans pour aut ant port er
de jugement sur celle-ci, et l'amoralit é qui consist e à refuser ou nier l'exist ence d'une morale, voire à encourager dans cert ains cas leur t ransgression
syst émat ique, en séparant les not ions d'ét hique de celles de mœurs.
La morale vise d'une part à la conservat ion des formes collect ives d'organisat ion sociale, de la sociét é, de l'int érêt général, d'aut re part à l'agrément
de la vie des individus en sociét é. De même, un même schéma moral est adapt é selon chaque cult ure et sociét é, mais à l'int érieur de ces cult ures,
différent s t ypes de moralit é cohabit ent ensemble, avec un degré variable de t ensions[6].
Elle peut renvoyer à l'ensemble des règles de conduit e diffuses dans une sociét é donnée (polit esse, court oisie, civisme), ou encore à des précept es
énoncés explicit ement par une religion ou une doct rine (morale religieuse, philosophie morale, ét hique). Les règles morales peuvent se diviser en deux
groupes : d'une part , les maximes de la morale personnelle (individuelle) et , d'aut re part , les codes de conduit e (ou syst èmes de principes) part agés au
sein d'une communaut é cult urelle, religieuse ou civile (collect ifs).
Les règles morales peuvent êt re vues comme de simples habit udes qui ont fini par s'imposer à un groupe social (mœurs, cout umes), c'est -à-dire des
façons d'agir cult urelles, acquises, apprises et int égrées par les agent s (consciemment ou non) qui ont fini par se préciser ou se t ransformer au cours
des siècles, ou au cont raire comme des normes absolues, invariables dans le t emps, t ranscendant es et d'origine divine ou révélées. De même, elles
peuvent êt re considérées comme relat ives, variables selon les peuples et les époques, ou au cont raire comme universelles, indépendant es du lieu et
de l'époque, et ét ablies par la raison humaine ou exigées par une cert aine représent at ion de l'êt re humain en général (universalisme, droit s de l'homme).
Selon l'approche philosophique, le crit ère définissant une conduit e morale (ou ce que signifie « bien agir ») ne sera pas le même. En effet , la valeur
morale d'une act ion (le fait qu'elle soit bonne ou mauvaise) peut êt re définie soit d'après ses conséquences (conséquent ialisme, ut ilit arisme,
pragmat isme), c'est -à-dire selon les effet s engendrés par cet t e act ion, soit d'après sa conformit é à des valeurs (déont ologie, int uit ionnisme), c'est -à-
dire selon les int ent ions ou mot ivat ions qui la commandent (indépendamment des conséquences).
L'écrivain Norman Spinrad précisa dans une int erview à Mét ropolis que les conflit s moraux ét aient moins ceux du bien cont re le mal qu'ent re des
versions différent es et incompat ibles du bien [réf. nécessaire], faisant écho t ant au vicomt e Louis de Bonald (« Il est plus commode de faire son devoir
que de le connaît re ») qu'à Jean-Paul Sart re dans L'Existentialisme est un humanisme.
Définition
Morale et éthique
3. précept e, conclusion prat ique que l'on veut t irer d'une hist oire.
Ét hique, Philosophie (du grec ethikos, moral, de éthos mœurs) :
1. doct rine du bonheur des hommes et des moyens d'accès à cet t e fin ;
Morale : science du bien et du mal, des principes de l'act ion ; t héorie de l'act ion humaine en t ant qu'elle est soumise au devoir et a pour but le bien…
Ét hique : science de la morale ; ensemble des concept ions morales de quelqu'un ; décrit un comport ement .
Liée à la not ion de mœurs, la morale prend en compt e t out e une dimension est hét ique, cult urelle, de cult ure mat érielle, de conformat ion aux
cout umes vest iment aires et culinaires, à la civilit é et à la polit esse, que l'ét hique ignore.
D'aut re part , la morale est généralement rat t achée à une t radit ion idéalist e (de t ype kant ien) qui fait la dist inct ion ent re ce qui est et ce qui doit êt re,
alors que l'ét hique est liée à une t radit ion mat érialist e (de t ype spinozist e) qui cherche seulement à améliorer le réel (ce qui est ) par une at t it ude
raisonnable de recherche du bonheur de t ous.
Quant à la déont ologie (gr. deon, -ontos, ce qu'il faut faire, et logos science), c'est la discipline qui t rait e des devoirs à remplir, sur un plan professionnel.
Morale et droit
La morale peut êt re individuelle, dans ce cas, il s'agit d'un code d'honneur que l'individu se fixe et qu'il décide d'appliquer ou non[7]. Cependant , la morale
peut êt re collect ive, et dans ce cas, elle s'apparent e au droit . La morale et le droit t ravaillent t ous deux de manière coordonnée, en ayant pour finalit é
l'améliorat ion de la vie en sociét é.
Il exist e différent es t héories du rapport ent re la morale et le droit . Les aut eurs ont recours à l'image de deux cercles pour illust rer les rapport s de la
morale et du droit [7]. Chez cert ains, ces deux cercles sont concent riques, car ils considèrent que le droit est ent ièrement absorbé par la morale.
D'aut res prét endent que ces cercles sont sécant s. Il y aurait alors t rois cat égories de règles : les règles morales sans dimension juridique, les règles
juridiques sans dimension morale, et à l'int ersect ion, les règles morales ayant une applicat ion juridique. Enfin, cert ains avancent l'hypot hèse que ces
cercles sont st rict ement séparés. Cependant , cet t e dernière t hèse admet t rop d'except ions pour êt re valide. On peut donc dire que le droit et la
morale ont des domaines d'applicat ion dist inct s, et qu'ils sont séparés, mais ils ont aussi des point s de cont act : on ne peut par conséquent parler ni
de séparat ion, ni de confusion. Enfin, si la morale peut êt re le fruit d'une seule personne, et ne s'appliquer qu'à elle, le droit , en revanche, n'apparaît que
dans une sociét é [7].
On appelle probit é la caract érist ique d'une personne qui respect e scrupuleusement la just ice et les règles de la morale.
Morale et religion
Louis Dicaire affirme qu'il exist e une confusion ent re morale et religion[8]. Il est ime que la morale possède un caract ère davant age personnel, qu'on
appelle la conscience. Il pense que la religion, quant à elle, possède un caract ère davant age public, puisque, selon une des ét ymologies probables du
mot , elle consist e à « relier » des individus ; « religion » viendrait du lat in religere, qui signifie « relier ». Selon lui, le rôle des inst it ut ions religieuses est
donc d'éclairer les consciences par rapport aux enseignement s propres à chaque religion. Selon Louis Dicaire, cet t e confusion est à l'origine d'une
concept ion fréquemment rencont rée, selon laquelle la religion ne serait qu'une affaire privée.
Dans la t radit ion prot est ant e, le mot ét hique t end à remplacer syst émat iquement celui de morale qui se rat t ache aux t radit ions de l'Ant iquit é romaine
et de la religion cat holique.
Morale et technique
Les êt res humains se posent des quest ions à caract ère moral au sujet des t echniques, comme l'opport unit é d'int roduire les organismes
génét iquement modifiés en Europe, ou l'ent reposage des déchet s de l'indust rie nucléaire en profondeur ou en surface. Conformément à une
concept ion courant e d'un grand nombre de sociologues, les objet s en eux-mêmes ne possèdent pas une dimension morale ; les t echniques
appart iennent au règne des moyens et la morale au règne des fins. Tout efois, cert ains aut eurs en STS [9] ont cherché à dépasser cet t e dist inct ion en
caract érisant la composant e morale des objet s t echniques.
Morale religieuse
Moïse recevant les Dix Commandements (peinture de Gebhard Fugel, vers 1900).
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Généralités
La morale religieuse est l'ensemble des règles ou des posit ions que prend une communaut é religieuse pour faire avancer les croyant s vers un object if
religieux, conformément à leur foi. Elle énonce ainsi divers précept es d'act ions, qui peuvent êt re relat ifs aux rapport s avec aut rui, à l'emploi du t emps
ou à des quest ions plus précises comme le régime aliment aire ou la procréat ion. Par exemple : manger du poisson le vendredi, jeûner pendant le
ramadan, ne pas avort er, respect er le repos dominical, avoir une at t it ude de non-violence, et c. La morale religieuse peut plus ou moins se rapprocher
des lois et commandement s édict és dans les t ext es sacrés. Sur ce socle, s'appuient diverses morales, dont not amment la doct rine des vert us avec
ses quat re vert us cardinales (prudence, just ice, courage et t empérance).
Morale catholique et conscience morale
le Cat échisme de l'Église cat holique [10] fait reposer la morale sur la dignit é de la personne humaine créée libre et à l'image de Dieu (n° 1701) et
appelée au bonheur (n° 1716). Elle l'enracine dans la conscience morale qu'elle définit comme le "cent re le plus int ime et le plus secret de l'homme, le
sanct uaire où il est avec Dieu et où sa voix se fait ent endre" (n° 1776) Elle considère que leur conscience morale enjoint aux hommes d'accomplir le
bien et d'évit er le mal (n° 1777). Elle ajout e que la conscience morale mérit e d'êt re éveillée et accompagnée d'une format ion. Elle fait appel aux
vert us morales qui sont des at t it udes fermes et des disposit ions st ables réglant conformément au bien les act ivit és humaines, mais aussi aux vert us
t héologales que sont la foi (n° 1814-1816), l'espérance (n°1817-1821) et la charit é (n° 1822-1829). Et ce n'est alors qu'elle int roduit le péché en lien
avec la miséricorde divine; (n°1846-1869).
Développements récents
Les grandes morales ou ét hiques chrét iennes cont emporaines en France sont port ées par le philosophe Paul Ricœur ou le t héologien Paul Valadier. Le
philosophe René Simon s'est fait le spécialist e d'une morale chrét ienne de la responsabilit é.
Un renouveau de la morale chrét ienne s'effect ue not amment aux Ét at s-Unis et dans les pays germaniques. Par exemple, le t héologien moralist e
Reinhold Niebuhr est un des inspirat eurs int ellect uels de Barack Obama.
Philosophie antique
Dans l'Ant iquit é, Socrat e disait que l'homme ne fait jamais le mal volont airement car l'homme ne cherche que le bien, ou son bien, et que le mal n'est
qu'une illusion qu'il prend pour le bien. Faire le mal viendrait donc d'un manque de connaissance ou d'une mauvaise connaissance de ce qu'est le bien
(« int ellect ualisme socrat ique »).
Philosophie moderne
La morale est présent ée par Descart es[11] comme le principal fruit que le savoir peut apport er à l'homme, et le plus haut degré de la sagesse. Selon
lui, la morale découle en effet de la mét aphysique et de la connaissance des aut res sciences :
« Ainsi t out e la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la mét aphysique, le t ronc est la physique et les branches qui sort ent de ce
t ronc sont t out es les aut res sciences qui se réduisent à t rois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j’ent ends la plus haut e et
la plus parfait e morale, qui, présupposant une ent ière connaissance des aut res sciences, est le dernier degré de la sagesse. Or comme ce n’est pas
des racines, ni du t ronc des arbres, qu’on cueille les fruit s, mais seulement des ext rémit és de leurs branches, ainsi la principale ut ilit é de la
philosophie dépend de celles de ses part ies qu’on ne peut apprendre que les dernières. »
On ret rouve ce lien ent re la morale et les sciences dans le Discours de la méthode de Descart es[12].
Charles Darwin affirme dans La Filiation de l'Homme[13] que « t out animal est pourvu d'inst inct s sociaux marqués par des affect ions parent ales qui
requièrent un sens moral » [14].
S'int éressant à l'ét hique d'ent reprise, le philosophe André Comt e-Sponville (dans Le Capitalisme est-il moral ?[15]), pour évit er d'employer le t erme
morale de façon inadéquat e, dist ingue quat re ordres, parmi lesquels on t rouve l'ordre moral et l'ordre ét hique. Pour préciser la dist inct ion ent re morale
et ét hique, il se réfère à Spinoza et à Kant : il ent end par morale t out ce qu'on fait par devoir (de l'ordre de la volont é), et par ét hique t out ce qu'on fait
par amour (de l'ordre du sent iment ).
Paul Ricœur adopt e une dist inct ion quasi-similaire dans Soi-même comme un autre : l'ét hique correspond à la visée de la vie bonne et accomplie t elle
que t out homme peut la définir dans sa recherche du bonheur, le rôle de la morale int ervenant par la suit e en t ant qu'art iculat ion de cet t e ét hique au
sein de normes dest inées à êt re universalisées, de règles pour une vie en sociét é. L'ét hique est donc une est ime de soi-même et rest e subject ive
(approche t éléologique que l'on ret rouve chez Arist ot e), t andis que la morale renvoie au respect de soi-même dans les normes que l'on s'impose à soi
et donc aux aut res. Un ret our de la morale à l'ét hique doit même êt re envisagé si celle-là conduit à des impasses prat iques, dans l'applicat ion des lois
not amment . On ret rouve ici l'aspect déont ologique de la morale t elle que la présent e Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs. Kant
considère en effet que c'est le fait d'agir selon le devoir, ou plut ôt par pur devoir (et non pas simplement conformément au devoir, mais de manière
int éressée), qui rend l'at t it ude morale.
Pour la psychanalyse, il n'y a pas de bien et de mal. En effet considérant que les maladies ment ales peuvent se résumer à t rois grandes st ruct ures (la
st ruct ure psychot ique, la st ruct ure névrot ique et la st ruct ure perverse), on comprend que la perversion, soit ce qu'on appelle communément le mal,
n'est pas un péché comme pour les religions monot héist es mais seulement une maladie ment ale.
Philosophie contemporaine
Cet t e sect ion est vide, insuffisamment dét aillée ou incomplèt e. Vot re aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Une réorganisat ion et une clarificat ion du cont enu sont nécessaires. ou discut ez des point s à améliorer.
Dans la t héologie cat holique, en t héologie morale, plus part iculièrement dans les cours de t héologie sect orielle, on dist ingue la morale individuelle et
la morale sociale.
Aussi, dans une perspect ive hist orique, saint Thomas d'Aquin dist ingue au Moyen Âge onze péchés de différent es nat ures. De plus, pour lui le bien et le
mal ne sont qu'une réponse, ou plut ôt deux réponses différent es et diamét ralement opposées, à la valeur de la vie (vie qui, pour lui, vient bien sûr du
créat eur). En effet , ne pouvant rest er neut re face à la valeur du vivant , nos réact ions s'ét alent de la plus saine qu'est l'amour jusqu'aux moins saines.
Par ailleurs Thomas d'Aquin pense que t ous les sent iment s sont jouissifs en eux-mêmes : l'amour, la perversion, la haine. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils
se t ransforment généralement en act es. Seulement cert ains, comme le mal, à la fois séduisent mais également dét ruisent celui qui les ressent .
Thomas d'Aquin pense ainsi que pour pouvoir vivre et aller dans le sens de la Vie, dans le sens du Christ , il faut commencer par vouloir vivre, et cet t e
décision est uniquement d'ordre moral. Maît re Eckhart , t héologien et philosophe dominicain des xiiie et xvie siècles, affirme [Où ?] que l'on peut diviser
les sent iment s mauvais en t rois grandes cat égories. La plus grave est bien sûr la méchancet é (c'est -à-dire la perversion), qui consist e à prendre plaisir
à dét ruire la vie et donc les êt res de vie que sont les hommes. Puis vient une forme moins connue que l'on peut t raduire de nos jours par l'aigreur et qui
consist e à prendre plaisir à rejet er, à gâcher la vie et ses bonnes choses. Enfin, vient la haine qui, pour lui, n'est pas la plus grave en ce sens qu'il faut
t oujours des raisons pour haïr, et qu'ainsi, d'une cert aine façon, elle peut se just ifier, bien que le Christ ait condamné également ce sent iment . En
t héorie, seuls les act es sont jugés moraux ou immoraux, mais pour le Nouveau Test ament la moralit é commence au sein même du sent iment qui
pousse à passer aux act es, t ant dans le sens de la moralit é que de l'immoralit é.
Débats contemporains
Selon Massé [6], ce qui caract érise la morale cont emporaine est qu'elle est un ensemble de normes qui évolue sans cesse. Devant ces normes
sociales, l'individu navigue et adapt e ses idées et act ions selon les cont ext es globaux et les circonst ances part iculières. Massé insist e sur la
cent ralit é du pouvoir dans les t rait s import ant s de la moralit é puisque « dans t out e sociét é, elle est promue par cert ains groupes d’int érêt (par
exemple religieux, sexuels, de classe, et hniques) ». De plus, chaque individu t rouve un sens moral selon différent es sources d'aut orit é. En plus des
grandes religions, qui proposent un ensemble de règles, de normes et d'idéaux plus précis, il y a les héros et héroïnes de myt hes t radit ionnels, ou
encore les inst it ut ions publiques, nat ionales ou int ernat ionales, ainsi que des corps et regroupement s professionnels avec des codes déont ologiques
à suivre. Ces derniers sanct ionnent direct ement les individus qui ne s'y rat t achent pas, mais cont ribuent à forger un nouvel imaginaire collect if de la
vert u.
La morale sociale est assez voisine dans ses principes de l'ét hique sociale. Aussi, de nombreux débat s cont emporains concernent la morale
sociale [réf. nécessaire] :
la t olérance ;
l'ét hique de la responsabilit é dans le domaine t echnique et scient ifique (Hans Jonas) ;
la bioét hique ;
Ils concernent aussi la morale individuelle dans les quest ions sexuelles, ce qui relève de la t ransmission ent re générat ions.
Développement du jugement moral
L'enfant peut apprendre les comportements moraux en observant la conséquence du comportement des autres enfants, par exemple lors du repas familial. Peinture d'une scène familiale de
August Heyn.
Le psychologue du développement David R. Shaffer décrit la morale humaine comme relevant des composant s émot ionnels (par exemple, la
culpabilit é), cognit ifs (par exemple, réfléchir et décider sur ce qui bien ou mal), et du comport ement (par exemple, ment ir ou se conduire façon jugée
honorable)[16]. Le développement moral a ét é ét udié sous plusieurs angles t héoriques par la psychologie.
Sigmund Freud a décrit les st ades du développement moral dans sa t héorie psychanalyt ique en s'appuyant essent iellement sur les souvenirs adult es.
Le jugement moral se const ruit par l'ident ificat ion avec le père (complexe d’Œdipe) ou la mère (complexe d'Élect re) et prend place vers l'âge de
5-6 ans. Plusieurs aspect s de la t héorie de Freud ont ét é invalidés par les recherches ult érieures de la psychologie scient ifique [pas clair], mais
l'import ance des années précoces dans la format ion des valeurs morales et l'import ance des parent s, ont ét é confirmées[16].
Sur le plan cognit if, le développement du jugement moral a ét é décrit sous forme de st ades ou périodes, par l'approche const ruct ivist e de Jean
Piaget . S'inspirant de l'approche de Piaget et de ses mét hodes, Lawrence Kohlberg a élaboré un modèle de développement du jugement moral
reposant sur des st ades cognit ifs que l'enfant t raverse en grandissant [16]. Selon Kohlberg, le développement moral se développe pendant l'enfance, il
devient explicit e et plus élaboré durant l'adolescence et cont inue de se développer chez les jeunes adult es[16]. Le modèle de Kohlberg, malgré ses
limit es, rest e une référence fondament ale dans ce domaine d'ét ude de la psychologie du développement [17],[18]. Parmi les mult iples crit iques de ce
modèle, on lui reproche de sous-est imer l'impact des parent s et de l'environnement [17],[18],[19].
Dans une approche issue du béhaviorisme, le développement moral a ét é ét udié par Albert Bandura et par Walt er Mischel dans la perspect ive
t héorique de l'apprent issage social, où les scient ifiques ont mis en évidence que les enfant s apprennent cert ains comport ement s par imit at ion des
comport ement s observés dans leur environnement (et leurs conséquences)[16],[19]. Ainsi en 1978, Ted Rosent hal et Barry Zimmerman, dans cet t e
perspect ive t héorique, crit iquent l'approche des st ruct uralist es comme Piaget et insist ent sur l'import ance des connaissances préalables et l'hist oire
de l'apprent issage par observat ion de l'enfant sur ses comport ement s et ses pensées (y compris son raisonnement moral) dans une sit uat ion
donnée [19],[20].
Mart in Hoffman (en) a syst émat iquement ét udié le rôle des parent s sur le développement moral précoce [21],[22]. Depuis les années 1970, de mult iples
ét udes ont indiqué que le st yle parent al influence grandement et durablement le développement moral des enfant s[16],[23]. Durant l'adolescence, la
pression des pairs influence également le développement moral[23].
Notes et références
1. CNRTL, « Moral : Et ymologie de Moral » (http://www.cnrtl.fr/etymologi 7. Introduction générale au droit, Sophie Druffin-Bricca et Laurence-
e/moral) [archive] (consulté le 14 juin 2016). Caroline Henry, p. 8 à 10, Gualino éditeur.
3. Depré 1999, p. 9-12. 9. Bruno Latour, CSI, École des mines, Morale et technique : la fin des
moyens, Article publié dans le no 100 de la revue Réseaux (http://ww
4. Depré 1999, p. 7.
w.bruno-latour.fr/sites/default/files/80-RESEAUX-TECHNIQUES-FR.p
5. En France, par exemple, les programmes scolaires antérieurs à 1960 df) [archive].
divisaient la philosophie en quatre branches : morale, logique,
10. Catéchisme de l’Église catholique, Paris, Mame Plon, 1992, Troisième
psychologie et métaphysique.
partie, la vie dans le Christ
6. Massé, Raymond (2016) « Morale (https://dx.doi.org/10.17184/eac.a
11. Dans les Principes de la philosophie (1644).
nthropen.019) [archive] », in Anthropen.org, Paris, Éditions des
archives contemporaines. 12. Voir en particulier la sixième partie du discours de la méthode.
13. Charles Darwin, La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, 20. (en) Ted L. Rosenthal et Barry J. Zimmerman, Social Learning and
trad. sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de Cognition, Academic Press, 10 mai 2014, 352 p.
Patrick Tort, « L’anthropologie inattendue de Charles Darwin ». Paris, (ISBN 978-1-4832-7643-4, lire en ligne (https://books.google.nl/book
Champion Classiques, 2013. s?id=GEe0BQAAQBAJ&pg=PP1) [archive]).
14. Le Défi de l'incroyance, André Grjebine, Éditions de la Table ronde, 21. (en) Martin L. Hoffman et Herbert D. Saltzstein, « Parent discipline and
2003, p. 221. t he child's moral development », Journal of Personality and Social
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15. Le Capitalisme est-il moral ?, Albin Michel.
(https://www.worldcat.org/issn/1939-1315&lang=fr) et 0022-3514
16. (en) Michael W. Eysenck, Psychology, a student handbook, Hove, UK, (https://www.worldcat.org/issn/0022-3514&lang=fr) ,
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482 p. (ISBN 978-2-8041-6288-7, lire en ligne (https://books.google.c 22. (en) Martin L. Hoffman, Empathy and Moral Development :
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Voir aussi
Articles connexes
List e des idéologies polit iques
Psychologie de l'adolescent
Morale laïque
Bibliographie
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Emmanuel Kant , Fondation de la métaphysique des mœurs ; Métaphysique des mœurs ; Critique de la raison pratique
Friedrich Niet zsche, Aurore, réflexions sur les préjugés moraux ; Par-delà bien et mal ; Généalogie de la morale
Georges Chapout hier, Kant et le chimpanzé –Essai sur l’être humain, la morale et l’art, Belin (2009)
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Liens externes
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Ressource relat ive à la sant é : (en) Medical Subject Headings (ht t ps://meshb.nlm.nih.gov/record/ui?ui=D009014) [archive]