Deltamu - Mesures N° 761 - Le Rythme Des Étalonnages N'est Plus Réglé Comme Du Papier À Musique
Deltamu - Mesures N° 761 - Le Rythme Des Étalonnages N'est Plus Réglé Comme Du Papier À Musique
Deltamu - Mesures N° 761 - Le Rythme Des Étalonnages N'est Plus Réglé Comme Du Papier À Musique
Le rythme
des étalonnages
n’est plus réglé
comme du
Solartron
papier
à musique
▼
Opperet, pour Optimisation des Périodicités d’Etalonnage, est une méthode qui permet de
cal- culer le meilleur moment pour ré-étalonner les instruments de mesure. Ni trop tôt pour
éviter un surcoût, ni trop tard pour éviter une mesure non valable. Cette méthode ne se
contente pas seulement de suivre la dérive d’un instrument. Elle intègre aussi la notion de
risque et tous les facteurs qui peuvent dégrader ou améliorer la qualité de la mesure. Sans
oublier les contraintes de coûts ou d’organisation. Pour les initiateurs de cette méthode,
c’est simplement un peu de bon sens mis en équation.
Magnetrol
P
ourquoi le cycle du soleil et de dont la date de validité est dépassée quences réelles, pourquoi étalonner ?
la nature commande-t-il aussi de quelques jours. Et pourquoi étalonner à dates fixes ?
les cycles d’étalonnage? Le Face à ce constat, Gilbert Brigodiot, Interrogé dans Mesures en octobre
passage d’un instrument au expert Métrologue au sein d’EADS dernier, Bernard Larquier, directeur de
laboratoire de métro- LaunchVehicles, ne désespère pas qu’un jour BEA Métrolo- gie abondait dans le même
logie revient, comme les semailles et les un auditeur plus averti ne lui pose pas la sens : « Près de 98 % des instruments reviennent
ven- danges, tous les sempiternelle ques- conformes des laboratoires…
ans.
L’essentiel organisation i par deux fournisseurs de Depuis qu’ils font des étalonnages, la
nelle,risque logiciels de gestion de parc, plupart des industriels ont adop- té ce
C Opperet est une approche accep- té Delta Mu et Implex.
fondée sur l’analyse du par rythme annuel avec ses multiples ou sous-
risque qui permet l’entreprise multiples. Sans se poser de question ou pour
d’optimiser les périodicités … col- ler aux arrêts program- més des
d’étalonnage, équipement
par équipement. C Des installations, cau- se de maintenance.
modules L’habitude est tellement forte que les
C Pour mettre en œuvre logiciels
cette méthode, il est auditeurs qui viennent vérifier le système
qui
nécessaire de définir les intègrent
de management qualité de l’entreprise ne
différents critères qui cette remettent pas en cause cette périodicité.
interviennent dans le choix méthode En revanche, gare à celui qui utilise un
de la périodicité. Ces critères sont équipement
peu- proposés
ventêtrededifférentesnatures: aujourd’hu
métrologique, économique,
Solutions
tion « Où sont vos étiquettes d’étalonnage? » Pour les deux autres pour-
mais l’in- terroge plutôt ainsi : « cents,une dérogation est
Comment maîtrisez-vous les risques liés à vos dans la plupart des cas
mesures ? ». établie pour garantir que la
déficience du moyen de
Le risque d’une mesure mesure n’a pas eu d’influence
erronée sur la qualité de la
Car l’objectif premier des étalonnages et production ». Dans ce
plus généralement du suivi des cas-là, quel est
équipements de mesure n’est pas l’intérêt pour
d’établir des certificats mais bien de l’entreprise
connaître le risque qu’un appareil d’envoyer
puisse réaliser une mesure erronée et systématique- ment
quel- le conséquence cette mesure fausse les instruments au
peut avoir sur la qualité finale du laboratoire de métro-
produit. logie, si ce n’est celui
Les conséquences de produire un de se rassurer elle-
stylo qui n’écrit pas ne sont pas même ou de
les mêmes que celles de constr satisfaire un auditeur.
uire un avion défectueux, ou de L’enjeu d’une
produire un aliment avarié. approche optimisée
Et si le risque est nul ou du moins de la métrologie est
non significatif, ou s’il n’y a pas de bien sûr
consé- économique.
« Les industriels,faute de
mieux,affectent à toute une
famil- le d’instruments la
périodicité qui convient au
plus “mau- vais”,constate
Jean-Michel Pou,
directeur géné- ral de
Delta Mu Conseil. Cette
stratégie qui consiste à
choisir une petite périodicité
pour toute la famille coûte
cher et n’offre pas de
garantie car les instruments
“mauvais” finissent toujours
par être encore plus
“mauvais” »
« C’est sûr, on en fait
beaucoup trop,
souligne
M. Brigodiot. Dans
l’industrie, de nombreux
efforts
Maîtrise de la dérive
Compétence de l'opérateur Performance de l'équipement par la confirmation périodique
Maîtrise Ł
du processus Ł
de mesure
Choix de la méthode de Maîtrise de la mise en œuvre Maîtrise de l'environnement
mesure
ont été réalisés ces dernières années pour diminuer le coût diot annonce une réduction de plus de 30 Jusque-là, très peu de travaux sur
récurrent du suivi des équipements de mesure : % l’optimi- sation du suivi des équipements
rationali- sation des parcs, pression sur les du budget métrologie. de mesure ont débouché sur des
prestataires… Ces types d’actions semblent maintenant méthodes alternatives à la “tradition
avoir atteint leurs limites et il convient de reprendre le Il n’y a pas que la dérive annuelle”. « Il existe bien des méthodes 100 %
problème à sa base ». La réflexion menée par ce groupe de statistiques, mais elles donnent des conseils trop
C’est donc pour changer ces travail s’est appuyée sur la nouvelle généraux et sont compliquées à mettre en œuvre »,
comportements et proposer une nouvelle version de la norme Iso 9001. indique M. Brigodiot. En 1997, le travail
approche qu’un groupe de travail s’est Contrairement à l’ancien- ne datant de du Bureau de Normalisation de l’Aé-
constitué en France il y a quelques 1994 qui imposait des modèles figés ronautique a publié une
années, sous l’impulsion de M. Brigodiot notamment en matière de suivi des recommandation normative (RM Aéro
et sous l’égide du Collège Fran- çais de équipements, la version 2000 demande 800 25) qui présentait une méthode pour
Métrologie.Au dernier Congrès Inter- plus de “compétence et d’efficacité”. établir une périodicité d’étalonnage des
national de Métrologie qui s’est tenu en Parue cette année-même, la norme Iso instruments en s’appuyant sur la maîtrise
octobre dernier à Toulon, M. Brigodiot 10012:2003 “Système de management statistique des processus et la mise en
pré- sentait un nouvel outil de la mesure - Exigences pour les place de cartes de contrôle (voir Mesures
méthodologique appelé Opperet pour processus et les équipe- ments de n° 691, janvier 1997). Cette recom-
OPtimiser les PERiodi- cités d’ETalonnage. mesure”, va dans le même sens. Au mandation qui visait le milieu
Cette solution qui se veut avant tout paragraphe 7.1.2, on peut lire : « Les aéronautique a eu assez peu d’impact dans
pratique vise deux cibles : d’une part, la méthodes utilisées pour déterminer ou modifier les inter- le milieu indus- triel. Elle était pourtant
cible “qualité” afin de maintenir le niveau valles de confirmation métrologique doivent être décrites innovante et présen- tait la particularité
de fiabilité du parc d’équipements de dans des procédures documentées.Les intervalles de d’établir une périodicité d’un équipement
mesure, et d’autre part la cible confir- mation métrologiques doivent être revus et ajustés pris individuellement et non pas par
“économique” afin de réduire si néces- saire pour assurer la conformité permanente aux famille. Elle tenait déjà compte de
significativement le coût glo- bal de la exigences métrologiques spécifiées ». l’histoire de l’équipement.
métrologie dans l’entreprise. Ainsi, au Voilà, tout est dit. Oui, mais comment faire Mais pour M. Brigodiot, il ne suffit pas
sein d’EADS Launch Vehicles, M. Brigo- ? de
doc.Delta Mu Conseil
Solutions
la distribution des notes globales pourraient être superposables, il
est possible de déterminer une correction de périodicité de
chaque ins- trument, suivant la formule :
Correcteur OPPERET =
(Périodicité Moyenne + ENNG x s) – Périodicité actuelle La périodicité
d’étalonnage (ou de vérifica- tion) est alors égale à :
Périodicité réelle =
Périodicité actuelle + Correcteur OPPERET
Marie-Pierre Vivarat-Perrin