DT Admin Chap5
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Définition : Le recours pour excès de pouvoir est une procédure contentieuse par laquelle il est demandé aux
juges administratifs d'annuler un acte administratif unilatéral.
Procédure contentieuse : devant le juge
Procédure administrative : devant l'administration
Les actes administratifs unilatéraux sont une catégorie particulière d'actes administratifs.
Le recours pour excès de pouvoir est donc possible contre tout AAU, même si ce recours n'a pas été prévu
dans un texte. Le recours pour excès de pouvoir n'a pas de caractère suspensif : le requérant doit exécuter en
principe l'acte dont il demande l'annulation au juge. Cependant, il y a une possibilité de demander au juge
d'être dispensé d'exécuter l'acte, avant même que ne soit rendue la décision sur le fond = procédure de sursis
exécution.
Référé suspension = le référé demande de statuer rapidement. Il faut deux conditions pour faire un référé
suspension :
– urgence
– le requérant doit faire état d'un moyen juridique propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de
cette décision.
Dans la plupart des cas, le tribunal statue dans les 48h.
Parmi tous les AAU, seuls ceux qui font grief (=portent atteinte à la situation juridique d'un requérant)
peuvent faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir. Ex : un lycéen se fait virer, ce n'est pas un grief
sauf s'il se fait virer par le conseil de discipline.
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Droit administratif
soit certain.
– L'intérêt à agir peut être soit matériel, soit moral, c'est-à-dire que l'AAU annulé peut entrainer un
dommage matériel ou moral.
Formalités :
– on rédige en 3 exemplaires : un remis à l'administration attaquée, 2 pour la juridiction
administrative, un au rapporteur et un au commissaire du gouvernement, qui joue un rôle particulier
: il est membre de la juridiction administrative qui propose une solution au litige de façon
indépendante (annule l'acte ou rejette la requête). La juridiction administrative suit les décisions du
commissaire du gouvernement. Si la juridiction administrative annule la décision du commissaire du
gouvernement, on parle d'«annulation contraire » ou de « contre-annulation ». Le requérant dépose
la requête où il expose les faits et les cas d'ouverture (moyen de droit qui justifie l'illégalité de l'acte).
– Pour être recevable, il doit joindre la décision qu'il attaque. Problème : il y a un litige entre
l'administré et l'administration sans pour autant provoquer une décision concrète. Donc l'administré
doit provoquer une décision de l'administration. De quelle manière ? Il lui adresse une lettre
recommandée avec un accusé de réception pour demander telle ou telle chose. Si l'administration
répond favorablement, il n'y a plus de litige. Si elle répond négativement, l'administré dispose de
cete décision négative dont il va demander l'annulation au juge.
Dans la plupart des cas, l'administration ne répond. Ce qui est prévu : au bout d'un certain délai, on
estime que le silence de l'administration équivaut à la décision de rejet. Jusqu'à la loi du 12/04/2000,
c'était au bout de 4 mois qu'était constituée la décision implicite de rejet. Mais après cette loi, c'était au
bout de 2 mois. Il joint donc la décision complète ou sa lettre recommandée (il demandera au juge
d'annuler sa décision implicite de rejet si ça fait + de 2 mois). Dans quel délai doit-il former son recours
pour excès de pouvoir à partir de la décision qu'il a obtenue ?
– décision (réponse) négative : recours pour excès de pouvoir formé dans les 2 mois qui suivent la
publication de la décision négative
– décision implicite de rejet : pas de limitation dans le temps
– réponse concrète de l'administration : elle doit, en principe, lui préciser le délai « Vous avez 2 mois
pour contester cette décision devant le juge administratif ». Si elle omet cette information,
l'administré n'est pas limité dans le temps pour faire son recours pour excès de pouvoir.
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y a procédure contentieuse spécifique, il faut suivre cette procédure. Si le juge compétent pour que le
recours parallèle est le même que celui qui serait compétent pour le recours pour excès de pouvoir, le
recours pour excès de pouvoir sera déclaré recevable même s'il y a un recours parallèle.
Une irrégularité peut-elle être régularisée ? Ex : on fait un recours pour excès de pouvoir et on se
trompe de juge, et on oublie de faire signer, peut-on le régulariser ? Certaines peuvent être régularisées
pendant l'instruction de la requête (ex : requête qui aurait oubliée d'être signée). Certaines ne peuvent
pas l'être (ex : lorsque la décision attaquée ne fait pas grief, c'est fini). Par une simple ordonnance du
président du tribunal, il est possible de rejeter et déclarer irrecevable une requête d'ordre intérieur sans
même avoir le jugement de l'affaire.
Principe : l'incompétence oblige le juge administratif à annuler l'acte administratif. Il n'a plus de
marge de manoeuvre. Exceptions (concernent le cas d'ouverture) :
– le juge administratif peut valider un acte qui en temps normal est illégal (donc annulé) dans des
circonstances exceptionnelles = théorie des circonstances exceptionnelles élaborée par le CE
pendant la première guerre mondiale (actes administratifs ont été validés pendant cette période
car c'était la guerre). Ex : arrêt du CE du 28/02/1919 (règle dames Dol et Laurent) : 2 dames ont
été interdites par le préfet de fréquenter un bar où il y avait des marins de peur qu'elles
n'apprennent des informations secrètes -> liberté remise en cause. Le CE valide cet arrêt même
s'il y a remise en cause des principes fondamentaux.
– Le CE valide l'acte lorsqu'il a été pris par un fonctionnaire de fait (nommé de façon régulière). En
principe il est incompétent mais il y a une apparence de régularité (car annulation de l'acte peut
être négative) et c'est dans l'intérêt des administrés.
L'administré ou l'administration font des recours pour excès de pouvoir.
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Droit administratif
Mais en principe, le juge doit annuler (sauf exceptions). Mais quand il y a vice de forme ou de
procédure, il n'est pas obligatoire que le juge annule la décision attaquée. A distinguer par le juge :
violation grave ou non. Certaines peuvent être régularisées : le juge distingue la violation des
formalités substantielles de l'acte de la violation des formalités non substantielles de l'acte. Le juge
annule quand il y a violation des formalités substantielles de l'acte. Ex : défaut de consultation par un
ministre d'un organisme consultatif avant de prendre les décisions en question (mais il n'est pas tenu
de le suivre).
a- Le contrôle minimum
¤ Pour certains actes, le juge ne peut qu'exercer un contrôle minimum :
– il contrôle l'erreur de droit
– il vérifie, dans le cadre de l'erreur de fait, l'exactitude des faits sur lesquels s'appuie
l'administration.
¤ Contrôle minimum des cas techniques et quelques domaines de la police administrative
(sécurité du territoire).
b- Le contrôle normal
Pour la plupart des actes administratifs, le juge exerce un contrôle normal : il va
– vérifier l'erreur de droit.
– dans le cadre de l'erreur de fait, il vérifie la matérialité des faits + la qualification juridique
donnée par l'administration à ces faits. Ex : L'administration a qualifié comme « faute » le
fait d'arriver toujours en retard.
c- Le contrôle maximal
Le juge administratif exerce un contrôle poussé sur les actes de l'administration :
– il regarde s'il y a erreur de droit
– il regarde s'il y a erreur de fait (matérialité + qualification)
– il contrôle l'opportunité de la décision : s'il prend une autre décision, elle annule la décision
de l'administration. Pour quels types d'actes ?
– Expropriation
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Droit administratif
Les frontières entre contrôle minimum, contrôle normal et contrôle maximal s'estompent peu à
peu.
2) Le détournement de pouvoir
Il y a détournement de pouvoir lorsqu'une autorité administrative use de ses pouvoirs dans un but
autre que celui pour lequel ses pouvoirs lui ont été conférés. Il y a 2 catégories de détournement
de pouvoir :
– un acte administratif contesté a été pris dans un but d'intérêt particulier alors que les décisions
de l'administration doivent être prises dans un intérêt général. Ex : le maire met des sens
uniques dans la commune (intérêt général). Mais toutes les voitures doivent passer devant une
station d'essence dont le maire est propriétaire => c'est un détournement de pouvoir.
– Un acte est pris dans un but d'intérêt général mais pas celui qui devrait être poursuivi. Ex 1 : le
maire d'une commune va interdire la circulation sur un chemin piétonnier pour un intérêt
financier (intérêt général) -> économies financières. Cette décision sera annulée car le juge va
estimer que le maire avait un autre intérêt général : but de la sécurité publique. Ex 2 : Breurt
de Bosanger était un ambassadeur. Malraux décide de le révoquer en prenant comme prétexte
qu'il avait augmenté le prix des billets de la Comédie Française sans autorisation. Le CE a
estime qu'il y avait détournement de pouvoir parce qu'on a estimé qu'un ministre voulait se
débarasser d'un fonctionnaire.
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Droit administratif
fonctionnaire au grade où il aurait du être s'il n'y avait pas eu révocation = reconstitution de
carrière. Mais cela n'est pas valable pour le salaire, car on applique la règle du service fait : on ne
paie un fonctionnaire que s'il a fait son service (mais il aura le droit à une indemnité). Ex 2 : Breurt
de Besanger avait été nommé ambassadeur de la Comédie Française. Il a fair un recours mais
quelqu'un avait déjà été nommé à sa place, donc il devait demander l'annulation de son
successeur.
2. La décision d'annulation a une autorité absolue. Elle a un effet erga omnes (à l'égard de tous).
Lorsqu'il s'agit d'un acte administratif réglementaire, un extrait de la décision d'annulation sera
publié dans le bulletin administratif où initialement cet acte avait été publié, pour que tout le
monde soit au courant.
Le CE a donc évolué, il était d'abord protecteur de l'administration mais maintenant il peut aller
jusqu'à mettre des amendes.
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