Mécanique Quantique - Cours
Mécanique Quantique - Cours
Mécanique Quantique - Cours
……………………………………………..………………………………………........……...……
Cours
Mécanique Quantique
Said OUANNASSER
Table des matières
Introduction………………….…………..……………...……….….………....2
1
Introduction
La physique classique a régné en maître depuis que le physicien anglais Isaac Newton
en a énoncé ses fondements. Trois siècles de développements mathématiques en ont fait
une théorie et un cadre quasi universel. A l’origine développée pour modéliser la
gravitation, aussi bien sur Terre que dans le système solaire, elle s’est enrichie au XIXème
siècle de l’apport de l’électromagnétisme. Cette physique est capable d’expliquer le
mouvement des planètes du système solaire, le mouvement d’objets chargés dans un
champ électrique et/ou magnétique, le comportement des fluides les plus courants (eau,
air…). Cependant, vers la fin du XIXème siècle quelques expériences restaient sans
explications dans le cadre de la physique classique. Parmi ces phénomènes importants, on
peut citer trois: i) le rayonnement du corps noir, ii) l’effet photoélectrique et iii) le spectre
atomique.
La physique quantique est née en 1900 lorsque le physicien allemand Max Planck
publie les résultats de ses recherches sur le rayonnement du corps noir. Dans cet article, il
introduit une nouvelle constante fondamentale de la physique qu’il désigne par h, qu’on
nomme aujourd’hui la constante de Planck. L’irruption d’une nouvelle constante
fondamentale en physique est toujours le signe d’un grand changement, et dans ce cas, on
peut parler de révolution. Toute la représentation que les physiciens et les chimistes
avaient alors de la matière allait se trouver complètement changée.
La mécanique quantique est la section de la physique théorique qui traite les lois du
mouvement des particules microscopiques: les atomes, les molécules et les particules
encore plus petites. Elle permet d’expliquer les spectres et la structure électronique des
atomes, les liaisons mises en jeu entre atomes au sein des molécules (les liaisons
chimiques), les lasers, la microélectronique, etc. Signalons aussi que des chercheurs
envisagent des «ordinateurs quantiques» dont le principe de fonctionnement est très
différent des ordinateurs usuels, et dont la puissance de calcul serait très largement
supérieure à ce qui est concevable aujourd’hui par les méthodes traditionnelles. En bref, la
mécanique quantique a apporté des explications à des phénomènes jusqu’alors
inexplicables et a permis de nombreux progrès scientifiques et technologiques.
2
Chapitre 1
Les origines de la théorie quantique
I. Le rayonnement thermique
Un corps noir est un corps idéal capable d’absorber toutes les ondes électromagnétiques
qu'il recevrait, sans en réfléchir ni en transmettre. Porté à une température T, le corps
noir émet plus de radiations que n’importe quel autre corps porté à la même température.
Dans la nature, il n'existe pas de corps avec les caractéristiques requises, mais en
laboratoire, il est possible de construire des modèles qui, dans des conditions déterminées,
sont capables d'en simuler fidèlement le comportement. Toute enceinte (ou cavité creuse)
isotherme, fermée à l'exception d'une très petite ouverture, joue le rôle d'un corps noir. La
densité spectrale d’énergie électromagnétique à l’intérieur de la cavité est égale à la densité
spectrale d’énergie des atomes (situés aux parois de la cavité) lorsque l’équilibre
thermodynamique est atteint.
Un corps noir chauffé à une température T, émet un rayonnement isotherme dont l’allure
de la densité spectrale d’énergie ρ (ν ) est reportée sur la figure 1.1. Ce rayonnement forme
un spectre continu, c’est à dire réparti de façon continue en fonction de la longueur
d’onde des ondes électromagnétiques émises. Comme on peut le voir, la densité spectrale
d’énergie dépend de la fréquence (ou la longueur d’onde) et présente un maximum qui
évolue avec la température.
3
Densité spectrale d’énergie ρ (ν) Résultat classique de Rayleigh-Jeans
à T = 6000K
T = 6000 K
T = 4000 K
Fréquence ν (Hz)
4
Dans le cas d’un traitement classique du corps noir, Rayleigh et Jeans ont appliqué la
statistique de Maxwell-Boltzman. Dans ce modèle, un oscillateur n possède l’énergie En
avec la probabilité P (En) qui s’écrit sous la forme:
En
kBT
e
P ( En ) En
(1.2)
e
kBT
E E E P(E )
n
n n (1.3)
Les énergies En peuvent prendre continûment toutes les valeurs entre 0 et l’infini. La
sommation discrète peut être remplacée par une intégrale :
E
kBT
Ee dE
E 0
E
kBT (1.4)
kBT
e dE
0
Ainsi la densité d’énergie rayonnée par un corps noir selon Rayleigh et Jeans est :
8 2
( ,T ) kBT (1.5)
c3
C’est une loi qui rend compte du comportement aux basses fréquences (grandes longueurs
d’onde) mais qui diverge pour les hautes fréquences (voir figure 1.1). Ce désaccord entre
théorie et expérience avait tellement affecté les physiciens en ce moment que la loi (1.5)
porte encore le nom de « catastrophe ultra-violette ».
En 1901, Max Planck proposa une explication du rayonnement isotherme. Il postula que
les oscillateurs du champ électromagnétique étaient quantifiés:
i) L’échange d’énergie entre atomes et radiation, c’est-à-dire la quantité d’énergie émise ou
absorbée par un oscillateur est proportionnelle à la fréquence de celui-ci
ΔE = hν (1.6)
ii) Un oscillateur ne peut posséder une énergie quelconque mais doit occuper un état
discret d’énergie
En = nhν (1.7)
5
au-dessus d’une certaine valeur fixe.
où n est un nombre entier et h la constante de Planck.
En appliquant ces postulats, la valeur moyenne de l’énergie de la population d’oscillateurs
est modifiée :
nh
nh e
kBT
h
E n
nh
h
(1.8)
e
kBT kBT
e 1
n
Cette fonction rend bien compte du résultat expérimental et introduit pour la première
fois un concept nouveau relatif à la quantification des échanges d’énergie entre la matière
et le rayonnement.
En comparant à l’expérience, Planck obtenait pour h la valeur h = 6.55 10−27erg. sec. Une
valeur précise et aujourd’hui admise est: h = 6.626196.10−27 erg. sec.
En conclusion, afin de rendre compte des expériences sur le rayonnement du corps noir
on a été forcé de remplacer l’image classique d’un continuum d’états d’oscillateurs par un
ensemble discret d’états quantiques.
Lorsqu’on éclaire la surface d’un métal avec une lumière de longueur d’onde suffisamment
courte (fréquence suffisamment grande), on constate que celui-ci émet des électrons. Ce
phénomène, qui a été découvert par Hertz en1887, s’appelle l’effet photoélectrique.
6
radiation. Lors de l’émission des électrons par effet photoélectrique, chaque électron
acquiert une énergie cinétique:
EC h( 0 ) (1.10)
Iph Iph
Lumière
Métal
ν0 ν
Fig.1.2: Effet photoélectrique : une onde électromagnétique excite des électrons du métal.
On mesure le photo-courant en fonction de la fréquence ν de l’onde électromagnétique
7
Pour qu’un électron se libère du métal, il faut que l’apport d’énergie par le rayonnement
soit au moins égal à W0. L’énergie cinétique d’un électron arraché est donnée par
l’équation d’Einstein :
EC h W0 (1.12)
EC
hν
W0
Métal
Un autre problème se posait à la physique, celui des raies spectrales des atomes. Le
phénomène est le suivant: les atomes n'émettent de la lumière (ou plus généralement des
rayonnements électromagnétiques) qu'à certaines longueurs d'onde. Par exemple l'atome
d'hydrogène ne peut émettre qu'à des fréquences c particulières.
8
En 1885 Balmer découvre que la longueur d'onde de la lumière émise par l'hydrogène
dans le spectre visible satisfait nécessairement la relation :
1 1 4
1 2 avec n et n 3 (1.14)
L n
v
Proton + Electron
En physique classique, cet électron est soumis au potentiel coulombien à force centrale :
e2
V (r ) (1.16)
4 0r
9
La condition de quantification de Bohr impose que le produit du périmètre de la
trajectoire circulaire (2πr) par la quantité de mouvement p =mv (moment cinétique orbital
de l’électron) est un multiple de la constant de Planck, soit:
mvr n (1.17)
Avec n un nombre entier et h 2 .
A la condition de quantification de Bohr d'origine quantique, il faut adjoindre la condition
classique d'équilibre électron-proton sur une trajectoire circulaire, soit:
v2 e2
m (1.18)
r 4 0r 2
De ces deux équations (1.17) et (1.18), on en déduit facilement des solutions pour r et v
qui dépendent du nombre n
2
2
4 0
nr n 2
n2a0
me
2
(1.19)
v 1 e
n n 4 0
Ry
n2
10
Chapitre 2
I. Ondes et Particules
E h
(2.1)
p k
où
– ω = 2π désigne la pulsation ;
– k le vecteur d’onde ( k 2 ) ;
11
Pour généraliser ce concept, de Broglie émet en 1924 l’hypothèse suivante: à toute
particule de masses m et de vitesse v (d’impulsion p mv ), est associée une onde de
matière ( r ,t ) des variables d’espace r et du temps t de la forme:
(r ,t ) Aei( kr t )
(2.2)
Aei ( pr Et )
Ce postulat entraîne une condition forte sur les fonctions d’onde: la probabilité de trouver
la particule n’importe où dans l’espace doit être égal e à 1:
2
dP (r ,t ) (r ,t ) dV 1 (2.5)
Cette relation indique que les fonctions d’onde sont des fonctions de carré sommable. En
mécanique quantique cette condition s’appelle la condition de normalisation des fonctions
d’onde.
Suite au travail de de Broglie il était urgent d'identifier l'onde et de trouver une équation
décrivant sa dynamique, afin de confirmer d'avantage cette hypothèse et de l'appliquer à
12
des questions plus sophistiquées. Ce fut l'œuvre de Schrödinger qui en 1926 publie sa
célèbre équation, base de la mécanique quantique.
Pour aboutir à cette équation, nous considérons dans un premier temps le cas d’une
particule libre dont l’expression classique de l’énergie est donnée par:
p2
E (2.6)
2m
Dérivons (r , t ) par rapport au temps:
(r , t ) E
( i ) (r , t ) i (r , t ) (2.8)
t
Soit:
(r , t )
i E (r , t ) (2.9)
t
2 2 2
Ensuite calculons le Laplacien ( 2
2
2
) de (r , t ) :
x y z
p2 2 mE
(r , t ) 2 (r , t ) 2
(r , t ) (2.10)
Soit:
2
(r , t ) E (r , t ) (2.11)
2m
13
2
le terme potentiel sous la forme V (r ) (r ,t ) . Le grave inconvénient de cette
argumentation est qu’elle conduit à une équation non linéaire à cause de la présence du
module carré. Ceci est non conforme au principe de superposition (voir section 3) qui est
nécessaire pour obtenir les phénomènes d’interférences observés expérimentalement.
L’intuition de Schrödinger fut finalement de multiplier le potentiel, non pas par le module
carré de la fonction d’onde, mais simplement par la fonction d’onde elle même. Ainsi, on
obtient l’équation suivante:
(r , t ) 2
i (r , t ) V (r ) (r , t ) (2.13)
t 2m
L’équation (2.14), connue sous le nom d’équation de Schrödinger dépendant du temps, est
l’analogue quantique de la relation fondamentale de la dynamique introduite par Newton.
L’équation de Schrödinger permet de décrire le mouvement des particules matérielles
telles que l’électron dans un potentiel extérieur. Si la fonction d’onde de la particule est
connue à un instant t0, l’évolution du système dans le temps est parfaitement déterminée
et calculable à un instant t quelconque.
peut être simplifiée en écrivant la fonction d’onde sous la forme d’un produit :
(r , t ) (r ) (t ) (2.17)
d'où on a:
(t ) 2
i (r ) (t ) (r ) V (r ) (t ) (r ) (2.18)
t 2m
14
Divisons les deux membres par (r ) (t ) :
i (t ) 1 2
(r ) V (r ) (2.19)
(t ) t (r ) 2 m
Le premier membre de cette équation ne dépend que de t, alors que le deuxième membre
ne dépend que de r . Remarquons que l’expression du premier membre est homogène à
que multiplie l'inverse du temps donc d'une pulsation. Nous pouvons donc poser :
i (t )
(2.20)
(t ) t
(t ) Ae it (2.21)
Nous obtenons ainsi la dépendance en temps d'une classe très importante de fonctions
d'onde solutions de l'équation de Schrödinger:
(r , t ) (r )e it (2.22)
Une fonction d'onde de cette forme est appelée solution stationnaire, ou état stationnaire
de l'équation de Schrödinger. Il est important de noter que la densité de probabilité de
cette fonction d’onde est indépendante du temps:
2 2
( r ,t ) ( r ) (2.23)
Remarque:
En mécanique classique, l'énergie totale d'un système est conservée lorsque le potentiel ne
dépend pas du temps. En physique quantique, il existe dans ces conditions des états
stationnaires d'énergie bien déterminée.
La partie spatiale (r ) doit satisfaire l'équation aux dérivées partielles :
2
(r ) V (r ) (r ) E (r ) (2.24)
2m
ou encore :
H (r ) E (r ) (2.25)
Cette équation est appelée équation aux valeurs propres de H. Les fonctions (r ) solutions
et les énergies E correspondantes sont appelées respectivement états propres et valeurs
propres de H (voir chapitre 3).
15
II-3. Principe de superposition
Si 1 (r , t ) et 2 (r , t ) sont deux fonctions d’onde possibles pour décrire une particule,
alors toute combinaison linéaire 1 1(r , t) 2 2 (r , t) est une fonction d’onde possible
pour cette particule : c’est le principe de superposition.
D’une manière générale, si l’équation de Schrödinger présente n solutions élémentaires
i (r , t ) , alors on peut construire une solution générale sous la forme:
n
(r , t ) i i (r , t ) (2.26)
i 1
Le principe de superposition est une propriété tout à fait nouvelle pour la physique
puisque les relations de Newton étaient non linéaires. Sachant aussi que ce principe est
totalement conforme aux résultats des observations expérimentales.
16
où r représente la distance entre l’électron et le proton.
L’hamiltonien H de l’électron de l’atome d’hydrogène a pour expression:
2
e2
H (2.30)
2m 4 0r
2 2 1 ² 1
(sin ) (2.32)
r 2
r r r ²sin ² ² r ²sin ²
d2 2 d 2m e2
2
E 0 (2.33)
dr 2 r dr 4 0r
(r ) Cer (2.34)
Cette équation doit être vérifiée pour tout r. Donc le terme entre parenthèses doit être nul
pour tout r; le terme constant et le terme en 1/r doivent être nuls:
2m 2me2
2 E 0 et 2 0 (2.36)
2
4 0 2
On a donc:
me2 2 2
me4
et E 13,6058 eV (2.37)
4 0 2 2m 2 2 (4 0 )2
17
4 0 2 1
Sachant que le du rayon de Bohr a0 (chapitre 1), la fonction d’onde s’écrit:
me2
(r ) Ce r a 0
(2.38)
2 2
(r ) dV C e 2r a0 4 r 2dr 1 (2.39)
0
2
Deux intégrations par parties successives donnent: C a03 1
En prenant la valeur positive pour la constante C, la fonction d’onde de l’état fondamental
de l’atome d’hydrogène s’écrit finalement:
1
(r ) e r a0 (2.40)
a03
2
L’allure de la densité de probabilité de l’électron dans son état fondamental, (r ) , est
représentée sur la figure 2.1.
2
(r )
[A-3]
1.5
0.5
18
Chapitre 3
1 Si n m
un um nm (3.1)
0 Si n m
Tout vecteur de l’espace des états E se décompose de manière unique sur cette base. Le ket
peut s’écrire donc sous la forme:
= cn un (3.2)
n
Par convention, les coordonnées d’un ket sont rangées verticalement sous forme d’une
matrice à 1 colonne et à plusieurs lignes:
c1
c2
= (3.3)
cn
19
I-2. Vecteurs bras
A chaque vecteur ket , on associe un nouvel objet mathématique qu’on appelle vecteur
bra, dénoté par et défini de la façon suivante: les coordonnées de dans une
représentation donnée sont les complexes conjugués des coordonnées de dans la
même représentation:
= cn* un (3.4)
n
Les coordonnées d’un bra sont rangées horizontalement sous forme d’une matrice à une
ligne et à plusieurs colonnes:
= c* c* ... c* ... (3.5)
1 2 n
bn un (3.8)
n
cn un (3.9)
n
bn*cn (3.10)
n
Cette définition peut aussi être retrouvée en considérant le produit au sens des matrices du
bra et du ket . En effet, en représentation matricielle, on a:
20
c1
c2
b1* b2* ... bn*
... bn*cn (3.11)
n
cn
I-4. Projecteur
Soit un état normé de l’espace des états. Le projecteur sur est défini par:
P (3.12)
P avec (3.13)
( P )2 P (3.14)
cn un (3.15)
n
21
Soit P ui un un le projecteur sur le vecteur un . Comme la base un est
orthonormée, un um nm , on a:
P un un un cn un avec cn un
Pu n
cn un (3.16)
n n
On a donc :
un un 1 (3.17)
n
Cette relation est connue sous le nom de relation de fermeture (ou de complétude).
Décrire une particule par une fonction d’onde en représentation r, c’est donner la valeur
de cette fonction d’onde en chaque point r de l’espace, c’est donc en fait donner la
projection du vecteur d’état sur les kets r :
(r ) r (3.18)
La position de la particule peut prendre un continuum de valeurs; ceci peut se traduire par
la relation de fermeture suivante:
d r r
3
r 1 (3.19)
r
r d3 r ( r ) r d3 r (3.20)
22
II. Les opérateurs quantiques
a) Définition
A tout ket , l'action de A en fait correspondre un autre, noté A . La
correspondance étant linéaire, c’est-à-dire que :
A1 1 2 2 1 A 1 2 A 2 (3.21)
Exemples :
Opérateur position X : X ( x ) x ( x )
Opérateur impulsion PX : PX ( x ) (x ) (3.22)
i x
Dans ces deux exemples, l’action de l’opérateur est définie dans la représentation x.
A, B AB BA (3.23)
XPX x x
i x i x
PX X
x (3.24)
i x i i x
XPX PX X i
i
23
Les commutateurs satisfont les règles suivantes :
i) A, B B, A
ii) A B, C A, C B, C (3.26)
iii) AB, C AB, C A, CB
Si l’on connaît les ci coordonnées de dans la base un , montrons qu’on en déduit les
'
coordonnées cm de ' A
c n
n un
' A c n
n A un
cm' um ' um c A u n
n n
u
n
m A un c A c
n
n
mn n
'
cm Amn cn (3.28)
n
'
Si on écrit les (…, cm ,…) et les (…, cn ,…) comme vecteurs colonnes, cette équation
s’exprime en représentation matricielle sous la forme :
24
La première égalité est obtenue en insérant la relation de fermeture un un 1 de
n
TrA un A un (3.32)
n
a) Définition
Un opérateur A associe au ket , le ket A . L’opérateur adjoint de A dénoté A+
associe au bra , le bra . On écrit :
A (3.35)
*
Compte tenu de la propriété du produit scalaire , on doit avoir :
*
A A (3.36)
25
Les éléments de matrice d’un opérateur adjoint s’obtiennent aisément en utilisant la
relation (3.36) :
*
Anm un A um um A un *
Amn (3.37)
1m
b) Propriétés
( A ) A
A
* A
(3.39)
A B
A B
AB B A
Donc si un opérateur figure à l’intérieur d’un symbole bra, et si on veut le faire sortir, il
faut le faire sortir à droite et le remplacer par son adjoint.
26
II-3. Opérateurs hermitiques
a) Définition
Un opérateur A est dit hermitique s’il est égal à son adjoint
A A (3.41)
nm mn (3.42)
Quelque soit la représentation matricielle, les éléments diagonaux doivent être réels.
b) Remarque importante
AB B A BA AB (3.43)
a) Définition
Un opérateur U est dit unitaire s’il vérifie :
U U U U 1 (3.44)
Ou encore U U 1
27
Les écritures adjointes de ces transformations sont :
On en déduit :
' ' U U
' ' (3.47)
U U
A
' ' ' (3.48)
A
U '
'
(3.49)
U
U A'U U U (3.51)
Or A , on a donc :
U A' U A (3.52)
Qu’on peut aussi écrire sous la forme :
A ' UA U (3.53)
Une classe très importante d’opérateurs unitaires sont les opérateurs exponentiels
U = exp(iA), où A est un opérateur hermitique. En effet :
U U exp( iA ) exp(iA ) exp( iA ) exp(iA ) 1 (3.54)
28
III. Valeurs propres et vecteurs propres d’un opérateur
III-1. Définition
On définit n comme vecteur propre d’un opérateur A avec valeur propre an , s’il
satisfait la relation :
A n an n (3.55)
Remarques
i) La valeur moyenne d’un opérateur dans un état propre donne une valeur propre :
n A n an (3.56)
n A an* n (3.57)
Si n est vecteur propre de A avec la valeur propre an , alors n est bra propre de A
avec la valeur propre an* .
Dégénérescence
La valeur propre an est dite non dégénérée s’il n’y a qu’un seul vecteur propre qui lui est
associé. Par contre, s’il lui correspond au moins deux vecteurs propres normés différents
an est dite valeur propre dégénérée. Dans ce cas, un indice supplémentaire est
nécessaire pour distinguer les différents vecteurs propres normés correspondant à la même
valeur propre an , c-à-d:
29
III-2. Equation caractéristique
Pour trouver les valeurs propres de A, il faut voir s’il existe des vecteurs tels que
(3.59)
Anm cm cn (3.61)
m
Soit encore :
Anm nm cm 0 (3.62)
m
Nous obtenons ainsi une suite d’équations linéaires homogènes (une pour chaque valeur
de n). Ce système aura une solution autre que la solution nulle si et seulement si le
déterminant correspondant est nul :
Det A I 0 (3.63)
C’est-à-dire en explicitant:
30
b) Propriété 2 : Orthogonalité des vecteurs propres
Soient deux vecteurs propres p , n correspondant respectivement aux valeurs
propres a p et an . On peut écrire:
p ap p
(3.66)
n A an n
0 a p an n p
an a p n p 0 (3.67)
Lorsque deux vecteurs propres sont associés à des valeurs propres différentes d’un
opérateur hermitique, ils sont orthogonaux.
IV-1. Définition
Une observable est par définition un opérateur hermitique dont le système des vecteurs
propres est non seulement orthonormé, mais complet. C'est-à-dire qu’il satisfait les
n
relations suivantes :
n m nm : relation d' orthogonalité
(3.68)
n n 1 : relation de complétude
n
Autrement dit B n est aussi un état propre de A avec la même valeur propre an .
31
Deux cas distincts se présentent:
i) an est une valeur propre non dégénérée (l’indice n’est plus nécessaire). Dans ce cas
B n doit être colinéaire à n , soit : B n bn n c-à-d que n est également
vecteur propre de B avec une valeur propre bn .
ii) an est une valeur propre dégénérée: B n appartient au sous espace vectoriel de
dimension g des vecteurs propres de A ayant la même valeur propre an . Rappelons que
cet espace a été noter E n . Dans ce sous espace, il existe r (avec r g ) vecteurs propres
de B, ayant pour valeur propre bnm :
B n bnm n , 1,..., r (3.71)
Ici, l’indice m est relatif à la valeur propre bnm et l’indice est pour distinguer des
vecteurs propres différents correspondant à bnm .
n est vecteur propre de B avec la valeur propre bnm et comme n E n c’est aussi un
vecteur propre de A avec la valeur propre an . Donc n est un vecteur propre commun à
A et B.
32
Chapitre 4
Les postulats que nous allons maintenant énoncer doivent nous permettre de préciser les
points suivants :
i) Comment décrire mathématiquement l'état du système à un instant donné ?
ii) Comment à partir de la donnée de cet état, prévoir les résultats des mesures des diverses
grandeurs physiques ?
iii) Connaissant l'état du système à l'instant to, calculer l'état à l'instant t.
i) L’état quantique du système : A tout instant, l'état quantique d’une particule donnée est
entièrement décrit par un vecteur normé appartenant à l’espace des états. Cet espace
forme un espace vectoriel de Hilbert. Ce premier postulat implique en particulier que
toute combinaison linéaire d’états est un état possible : c’est le principe de superposition.
ii) Grandeur physique : Toute grandeur physique est représentée par un opérateur A
agissant dans l’espace des états. A est un opérateur linéaire hermitique à spectre complet,
c'est donc une observable. L’hermiticité de A garantit que ses valeurs propres sont réelles.
33
où les vecteurs propres ( n , 1,..., g ) constituent une base orthonormée du sous-
espace E n de dégénérescence de la valeur propre an .
En tenant compte de la décomposition de :
On a donc
P(an ) Pn (4.6)
iii) Réduction du paquet d’ondes:. Si la mesure d’une observable A sur un système dans
l’état normé a donné le résultat an , l’état du système immédiatement après la mesure
est la projection normée de sur le sous-espace E n associé à an :
Pn cn n
cn n
Mesurede A
(4.7)
Pn
2
n cn
2
P(an ) n
2
cn (4.8)
Et l’état du système juste après la mesure est tout simplement le vecteur propre n .
34
I-3. Postulat d’évolution
Un système quantique caractérisé par le vecteur d’état (t ) évolue dans le temps selon
l’équation de Schrödinger:
(t )
i H (t ) (4.9)
t
Lorsqu’on mesure une grandeur physique représentée par une observable A dans un état
, la probabilité de trouver une valeur propre an associée au vecteur propre n est
2
P(an ) n . Supposons que l’on fasse plusieurs mesures sur un système qu’on a
préparé dans le même état . Nous définissons la moyenne de A dans l'état comme
la valeur moyenne des résultats obtenus et nous la notons A . Son expression est donnée
par:
A anP (an ) (4.10)
n
2
En tenant compte de l’expression de P(an ) n , on peut écrire:
A n an n
n
(4.11)
A n n
n
A A (4.12)
A est donc la valeur moyenne que l’on trouve lors de la mesure répétée de
l’observable A dans l’état .
35
II-2. Principe d’incertitude de Heisenberg
Considérons les observables position X et impulsion Px . Sachant que X , Px i ,
montrons qu’on ne peut pas mesurer simultanément les observables X et Px avec une
bonne précision. Pour cela, définissons les déviations de X et Px par rapport à leurs
valeurs moyennes:
ΔX X X
(4.13)
ΔPx Px Px
ΔX 2 ( X X )2 X 2 2 X X X 2 X 2 X 2 (4.16)
( ΔX iΔPx ) (4.18)
( ΔX iΔPx )( ΔX iΔPx )
ΔX 2 i ΔX , ΔPx 2 ΔPx2
(4.19)
ΔX 2 2 ΔPx2
ΔX 2 2 ΔPx2
36
Cette dernière expression peut être considérée comme un polynôme du second degré en
. Ce polynôme doit être toujours positif puisque c’est la norme de . Ceci est possible
seulement si le discriminant est toujours négatif. Son calcul donne:
Δ 2 4 ΔX 2 ΔPx2 0
(4.20)
2
ΔX 2 ΔPx2
4
ΔX ΔPx
(4.21)
2
(t )
i H (t ) (t ) (4.22)
t
37
L'équation de Schrödinger s'écrit alors:
n (t )
i n H n (t ) n
n t n
n (t )H n
n
n (t )En n (4.24)
n
où les énergies En sont les valeurs propres de H associées aux vecteurs propres n .
Multiplions à gauche les deux membres de l'équation obtenue par le bra m :
n (t )
i m n n (t )En m n (4.25)
n t n
m (t ) E
im (t ) m (4.26)
t
Remarque
La probabilité de trouver le système dans l'état m est, d'après le postulat de la mesure :
2
P ( Em ) m m (t ) m (t0 )
2 2
(4.29)
Elle est donc constante. C'est pourquoi les états propres de l’hamiltonien dans le cas où
celui ci est indépendant du temps sont appelés les états stationnaires du système. Résoudre
un problème où l’hamiltonien est constant revient donc à déterminer le spectre et les états
propres de cet hamiltonien.
L'équation de Schrödinger est une équation différentielle du premier ordre par rapport au
temps. Du coup, si on connaît l’état du système à un instant donné t0 , on le connaît à tout
38
instant t. Ceci permet d’introduire un opérateur linéaire U (t, t0 ) décrivant l’évolution du
système au cours du temps:
(t ) U(t, t0 ) (t0 ) (4.30)
Cet opérateur est appelé opérateur d'évolution du système entre les instants t et t0 .
En introduisant U (t, t0 ) dans l’équation de Schrödinger, on obtient:
U (t, t0 )
i H (t )U (t, t0 ) (4.31)
t
L’opérateur d’évolution présente les propriétés suivantes:
i) Il conserve la norme de tout vecteur d'état:
(t0 ) U
( t ,t0 )
(t )
(4.32)
(t0 ) (t0 ) (t ) (t )
où les kets n sont les vecteurs propres de H associés aux valeurs propres n :
n n n (4.36)
i t to
(t ) e (t0 )
i t to
n t0 e n (4.37)
n
i En t to
n t0 e n
n
39
IV. Equation dynamique d’un opérateur
d (t ) A (t )
(t ) A (t ) A (t ) (t )
(t ) (t ) A
t
(4.38)
dt t t
(t ) 1
H (t ) (t ) (4.39)
t i
(t ) 1
(t ) H (t ) (4.40)
t i
d 1 A
(t ) A (t ) (t ) AH HA (t ) (t ) (t ) (4.41)
dt i t
d
A(t ) 1 A, H A
(4.42)
dt i t
A
Si A ne dépend pas explicitement du temps, 0 , l’équation précédente devienne:
t
d
A(t ) 1 A, H (4.43)
dt i
40
Cette expression s’obtienne en appliquant la relation X , P n i n n 1 (que l’on
démontre par récurrence à partir de , i ). On démontre de même:
G
, G i (4.45)
Il vient alors
d 1 H
dt i , H
(4.46)
d 1 , H H
dt i
2
H V (4.47)
2m
Ces équations sont connues sous le nom de "théorème d’Ehrenfest ". Ce ne sont autres que
les équations de Newton pour les valeurs moyennes.
41
Annexe
Des atomes d'argent s'échappent par un trou percé dans une enceinte chauffée à haute
température et se propagent ensuite en ligne droite dans le vide (réalisé à l'intérieur de
tout l'appareillage). Une fente collimatrice permet de sélectionner les atomes dont la
vitesse est parallèle à une direction donnée, Oy. Le jet atomique ainsi réalisé traverse
l'entrefer d'un électro-aimant au centre duquel règne un champ magnétique B parallèle à
Oz fortement inhomogène. Chaque atome subit une certaine déviation par le champ
magnétique et projeté ensuite sur un écran. A la grande surprise des physiciens (Stern et
Gerlach), deux petites tâches symétriques se sont formées sur l’écran, alors qu'ils
s'attendaient à obtenir une seule tâche allongée.
Electro-aimant
Source d’atomes
Taches observées
42
II. Le formalisme du spin
S x , S y i S z
S y , S z i S x (A.1)
S z , S x i S y
1 1
Sz 2 2 2
(A.2)
S 1 1
z 2 2 2
1
S z étant une observable, les deux états propres forment une base orthonormée
2
complète:
1 1 1 1
1
2 2 2 2
1 1
0 (A.3)
2 2
1 1 1 1
1
2 2 2 2
1
Les deux vecteurs de base sous-tendent un espace vectoriel à deux dimensions.
2
En représentation matricielle S z s’écrit sous la forme:
1 0
Sz 0 (A.4)
2 1
43
De même, on montre que les observables S x et S y peuvent prendre les expressions
suivantes:
0 1
Sx 1 0 (A.5)
2
0 i
Sy (A.6)
2 i 0
Si i (i x , y, z ) (A.7)
2
Ainsi, on obtient:
0 1 0 i 1 0
x , y , z (A.8)
1 0 i 0 0 1
i) x2 y2 z2 1
ii) Tr( x ) Tr( y ) Tr( z ) 0
iii) det( x ) det( y ) det( z ) 1 (A.9)
iv) x y y x 0; y z z y 0; z x x z 0
v) x y i z ; y z i x ; z x i y
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