A2 Niveaux D Energie Atomes

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A2 - NIVEAUX D'ÉNERGIE DANS LES ATOMES


CLASSIFICATION PÉRIODIQUE

1. QUANTIFICATION DE L'ÉNERGIE

1.1. Spectres d'émission et d'absorption d'un atome

a) obtention expérimentale - observations


A partir de 1850, on a commencé à étudier les spectres d'émission des atomes obtenus en provoquant
une décharge électrique dans la vapeur d'un élément chimique.
Les longueurs d'onde des raies observées sont caractéristiques des différents types d'atomes ou d'ions
présents.
→ accumulation de données que l'on ne comprenait pas.
b) cas de l'hydrogène
Dans le visible : Série de Balmer

spectre d'émission de l'hydrogène :

1.2. Formule de Ritz


Pour interpréter le spectre obtenu dans le domaine visible,
1
Rydberg eut l'idée de faire intervenir les nombres d'onde : λ
1  1 1
= RH  − 
⇒ λ  2² n² 
avec RH : constante de Rydberg (= 1,096776.107 m-1)
Formule établie par Balmer en 1885
En donnant à n les valeurs entières 3,4,5,6, on retrouve les 4
radiations du spectre visible.

Généralisation à l'infrarouge et à l'ultraviolet :


1  1 1 
= RH  −
λ  n ² n ² 
 i j 
avec nj > ni
Formule de Ritz (1908)
ni = 1 série de Lyman (1916)
ni = 2 série de Balmer (1885)
ni = 3 série de Paschen (1908)
ni = 4 série de Bracket (1922)

1.3. Postulats de Bohr

a) Principe de combinaison de Ritz


Les nombres d'onde des radiations émises par un même atome peuvent être numérotés avec 2 indices et
exprimés comme les différences entre les termes d'une suite dépendant d'un seul indice.
1
= T i - Tj Ti : terme spectral
λij

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Niveaux d'énergie dans les atomes - classification périodique - 2/11
Interprétation du spectre de raies (due à Niels Bohr, 1913)
hc
Les photons émis possèdent une énergie hνij = = hc (Ti - Tj)
λij
-34
avec h = 6,62559.10 J.s, constante de Planck
Si on admet que chaque photon est émis par un atome indépendamment des autres atomes, l'énergie hνi,j
représente, d'après la conservation de l'énergie la perte d'énergie subie par l'atome au cours du processus
d'émission.
Ej
hνij = ∆E
E (atome) =E
E initiale (atome) - E finale (atome) = hc Ti - hc Tj
hνij
⇒ Ej = -hc Tj : valeur de l'énergie de l'atome avant émission
Ei = - hc Ti : valeur de l'énergie de l'atome après émission Ei
(énergies < 0 car états liés)

Conclusion : L'énergie emmagasinée par un atome ne peut prendre que certaines valeurs particulières
formant une suite discontinue.
A toute raie spectrale observée correspond une transition entre 2 niveaux d'énergie :

hνij = Ej - Ei
⇒ L'énergie des systèmes liés (atomes, molécules, noyaux,...) est quantifiée.
Exemple : Diagramme des niveaux d'énergie de l'atome d'hydrogène (page précédente et annexe, p10)

2. NIVEAUX D'ÉNERGIE DANS UN ATOME

2.1. Position du problème

a) matière et rayonnement électromagnétique


Le rayonnement électromagnétique a une structure ondulatoire caractérisée par un champ électrique E
et un champ magnétique B , structure permettant d'expliquer les phénomènes tels que la réflexion, la
réfraction, les interférences, la diffraction, ...
Par contre, le rayonnement du corps noir, l'effet photoélectrique, l'effet Compton,... ont été expliqués en
attribuant une structure discontinue, corpusculaire au rayonnement (théorie des quanta de Planck) : un
photon est un "grain de rayonnement" transportant l'énergie hν.
L’aspect ondulatoire du rayonnement électromagnétique est caractérisé par la longueur d’onde λ (ou la
fréquence : ν = c/λ),
hν h
alors que l’aspect corpusculaire est caractérisé par la quantité de mouvement : p = = .
c λ
Inversement, Louis de Broglie émit l’hypothèse en 1924 qu’une particule matérielle présente un aspect
ondulatoire.
Ces 2 aspects complémentaires sont résumés dans la relation de Louis de Broglie selon laquelle à toute
particule de quantité de mouvement p, on associe une onde de longueur d’onde :
h
λ=
p
aspect ondulatoire aspect corpusculaire
(⇒ théorie de l'électromagnétisme) (mécanique)
Cette hypothèse a reçu depuis de nombreuses confirmations expérimentales :
1927 : Davisson et Germer observèrent la diffraction d’un faisceau d’électrons par un cristal, phénomène en
tout point comparable à la diffraction des rayons x par le même cristal.
1956 : Faget et Fert observèrent des phénomènes d’interférences d’électrons. Problème analogue à celui
des fentes d’Young en optique.
Bien que depuis remplacée par la théorie quantique, elle reste une approche intéressante du problème.

b) Principe d’incertitude d’Heisenberg (1927)


L’une des conséquences de la dualité onde-corpuscule est le principe d’incertitude d’Heisenberg :
Il est impossible de déterminer simultanément la position et la quantité de
mouvement d’un corpuscule avec autant de précision qu’on le désire.

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Niveaux d'énergie dans les atomes - classification périodique - 3/11
Exemple : Soit ∆x l’incertitude sur la position x de la particule (sur l’axe Ox) et ∆px l’incertitude sur la
quantité de mouvement px.
Principe d’incertitude d’Heisenberg : ∆px. ∆x ≈ ℏ ( ℏ = h/2π)
Une précision infinie ne peut pas être atteinte, même sur le plan théorique.
Si on connaît la position de la particule (x) avec une précision infinie, alors on n’a aucune
information sur la quantité de mouvement : ∆x = 0 ⇒ ∆px = ∞
Influence de la masse du système observé.
Localisation d'un électron dans un atome : ∆x = 0,01 nm (10% d'incertitude) ⇒ ∆vx = 1,2.107 ms-1 !
Localisation d'une masse m = 1 kg : ∆x = 1µm ⇒ ∆vx = 10-28 ms-1 !
Ce résultat est tout à fait contraire à la mécanique classique où la donnée de l’équation d’évolution et des
conditions initiales sur la position et la vitesse de la particule permet de prédire avec une précision infinie
la position et la vitesse de la particule à tout instant.
Conclusion :
On ne peut pas appliquer la mécanique classique à l'infiniment petit.
On ne peut plus décrire une particule (telle que l’électron) sous son aspect corpusculaire à l’aide de la
mécanique classique.
Il est nécessaire d’introduire un nouveau formalisme : celui de la mécanique quantique.
But de la mécanique quantique : étudier le mouvement d’une particule (l’électron par exemple) soumise
à un potentiel d’espace (le potentiel électrique créé par le noyau d’un atome par exemple) en tenant
compte de l’aspect ondulatoire de la particule.
Au concept classique de trajectoire (position et vitesse de la particule), on substitue celui d’état
quantique.
Nous nous bornerons ici à admettre certains des résultats prédits par cette théorie.

2.2. Énergie d'un électron dans un atome


On montre que l'énergie d'un électron dans un atome est fonction du numéro atomique Z et d'une
constante σ, nommée constante d'écran. La constante d'écran associée à un électron caractérise l'effet
répulsif des électrons situés entre cet électron et le noyau, d'où un effet d'écran sur l'attraction exercée
par le noyau qui intervient directement sur l'expression de l'énergie potentielle, électrostatique, de
l'électron.
a) électron dans un atome d'hydrogène
Z = 1 ; σ = 0.
La mécanique quantique fait intervenir le nombre entier positif n
E
E = En = - 0

µ.e 4
avec E0 = énergie d'ionisation de l'hydrogène = = 13,60580 eV ;
8ε 0 ².h²
me M
µ= (M : masse du noyau) masse réduite de l'électron c'est-à-dire la masse de l'électron si l'on
me + M
considère le noyau fixe.
On peut vérifier l'accord de cette relation avec la formule de Ritz.
b) électron dans un ion hydrogénoïde
Z > 1 ; Z' = 1 (nombre d'électron) ; σ = 0.

En = - E0

avec E0 = 13,6 eV
c) électron dans un atome quelconque
Z > 1 ; Z' > 1 ; σ > 0, sauf pour les deux électrons les plus proches du noyau. La mécanique quantique
introduit un nouveau nombre entier : l ; σ = σ (n,l).
( Z − σ )²
En,l = - E0

d) en présence d'un champ magnétique extérieur
L'énergie potentielle n'est plus seulement électrostatique : E'p = Epelstat + Epmag
et Epmag = - m. B avec m : moment magnétique de l'électron, et B : champ magnétique.

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On montre en mécanique quantique que m = m (ml , ms), ml, ms étant deux autres nombres. On en déduit
donc que :
E'dans chp mag = E' n,l,ml ,ms

Remarque : une telle expérience permet de discerner deux électrons caractérisés par un même n et un
même l ; on parle de levée de dégénérescence.

2.3. Les 4 nombres quantiques caractérisant un électron dans un atome

a) le nombre quantique principal : n (n∈ *)


Il est lié à la quantification de l'énergie de l'électron.
On appelle niveau l’ensemble des états atomiques correspondant à une valeur de n :
n = 1 correspond au niveau (ou à la couche) K
n = 2 correspond au niveau (ou à la couche) L
n = 3 correspond au niveau (ou à la couche) M etc...
En résumé : n caractérise l'énergie de l'électron,
définit un niveau d'énergie, ou une couche.

b) le nombre quantique orbital : l ( l∈ , et 0 ≤ l ≤ n-1 : n valeurs)


Il est lié à la quantification du module du moment cinétique de l'électron (ou moment cinétique orbital) :
L = µr ∧ v avec µ : masse réduite de l'électron.
⇒ L = l(l + 1).ℏ
On donne un nom à l’électron suivant les l 0 1 2 3 ...
valeurs de l : notation
conventionnelle
s p d f ...

En résumé : l caractérise la zone de l'espace occupée par l'électron,


définit un sous-niveau d'énergie, ou une sous-couche.

c) les nombres quantiques magnétique orbital ml et magnétique de spin ms


• Le nombre quantique magnétique orbital ml est souvent noté plus simplement m. (ml ∈ et -l ≤ ml ≤ l)
m prend toutes les valeurs possibles entre - l et +l ⇒ 2l + 1 valeurs.
si l = 0, ml = 0 ; si l = 1, ml = 0, ± 1 ; ...
m est lié à la quantification sur l’axe de référence Oz du moment cinétique orbital.
LZ = ml. ℏ z
Exemple : cas où l = 1
L ( ml = +1)
L = 2ℏ +ℏ
LZ = - ℏ , 0, + ℏ L ( ml = 0)
0
-ℏ
L ( ml = -1)

• Le nombre quantique magnétique de spin : ms


Un certain nombre de résultats expérimentaux montrent qu’il est nécessaire d’introduire un quatrième
nombre quantique pour décrire l’électron atomique : le spin. (1925 Uhlenbeck et Goudsmit)
L’électron possède, en plus de son moment cinétique orbital, un moment cinétique intrinsèque σ qui obéit
à des règles de quantification analogues à celles de L :
σ = s( s + 1).ℏ
σZ = ms ℏ avec -s ≤ ms ≤ s
Le spin de l’électron vaut : s = ½ ⇒ ms = ± ½

Résultats expérimentaux : Expérience de Stern et Gerlach


Résonance paramagnétique électronique
Structure fine des spectres atomiques

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En résumé : ml et ms caractérisent le comportement de l'électron dans un champ magnétique


ml définit une orbitale atomique ("sous-sous-niveau" d'énergie)
(ms définirait un "sous-sous-sous-niveau" d'énergie)

Récapitulatif (schéma simplifié) :

En En, l En, l, m En, l, m, ms


approche simplifiée cas général en présence de B
(valable uniquement (absence de B) (sans tenir compte avec
pour hydrogénoïdes) de ms) ms

niveaux sous-niveaux orbitales atomiques

Remarque : l'échelle en énergie n'est pas respectée.

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3. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE D'UN ATOME


Les niveaux ont été définis et nommés, il reste à donner leur "capacité d'accueil" en électrons, à expliquer
leurs remplissages, pour qu'ensuite à partir du numéro atomique d'un atome, on puisse dire qu'il a tant
d'électrons dans tel niveau, tant d'électrons dans tel autre etc..., ce qui constitue la structure
électronique d'un atome.

3.1. Règles de remplissage


Nous cherchons ici à déterminer la structure électronique d'un atome de numéro atomique Z dans son
état fondamental, c'est à dire dans son état de plus basse énergie. Il s'agit donc de répartir les Z
électrons de l'atome dans les sous-niveaux.
Le remplissage successif des sous-niveaux obéit à 3 règles fondamentales :
a) principe d'exclusion de Pauli
Des considérations théoriques ont conduit Pauli (en 1925) à énoncer son principe d'exclusion :

Dans un atome, 2 électrons quelconques ne peuvent avoir leurs 4 nombres quantiques identiques
; 2 électrons appartenant au même atome différant par au moins un nombre quantique.

Une orbitale atomique caractérisée par (n, l, m) contient au plus deux électrons , l'un est tel que ms = ½ et
l'autre tel que ms = - ½.
On dit alors que leurs spins sont antiparallèles et on symbolise ces 2 électrons par :
ou encore
On en déduit que chaque sous-niveau n,l peut contenir : 2×(2l+1) électrons.
Ainsi :
un sous-niveau s contient au plus 2 électrons :
un sous-niveau p contient au plus 6 électrons :
un sous-niveau d contient au plus 10 électrons :
...
b) principe de stabilité
On remplit les orbitales atomiques par ordre d'énergie
croissante, en commençant par l'orbitale atomique de plus
basse énergie. ( ⇒ l'édifice à l'état fondamental a l'énergie la plus
basse possible)
La règle de Klechkowsky permet de classer les sous-niveaux
d'énergie En,l par ordre d'énergie croissante.
En,l augmente avec n + l et pour une même
valeur de n + l , En,l augmente avec n.
Les sous-niveaux ont des énergies croissantes lorsqu'on se
déplace depuis le bas du tableau ci-contre vers le haut en
suivant le sens et l'ordre des flèches.
Les sous-niveaux se succèdent ainsi dans l'ordre : 1s-2s-2p-3s-
3p-4s-3d-4p-5s...

Diagramme énergétique (voir ci-contre) :


Chaque trait de diagramme correspond à 1 orbitale atomique.
(on parle aussi de case quantique que l'on note ___ ou ).

Remarque :
Dans le cas d'un hydrogénoïde, les orbitales atomiques de même
n sont au même niveau.

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c) règle de Hund
Lorsqu'on dispose d'orbitales atomiques de même énergie (2p, 3d, ...), on occupe le maximum d'orbitales
atomiques. (en mettant 1 seul électron sur chaque O.A.) les spins de ces électrons étant parallèles.
Ou encore : à n et l données, l'état atomique le plus stable correspond au plus grand nombre d'électrons
non appariés, leurs spins étant parallèles.
Remarque : : électrons appariés
: électron non apparié
Exemple : Si on a 3 électrons à placer sur O.A. p :
Si on a 4 électrons à placer sur O.A. p :
d) exceptions
Cu, Ag, Au, Cr.
On constate pour les sous-niveaux d et f, qu'un remplissage en couche pleine (soit d10 ou f14) ou en couche
semi-remplie (soit d5 ou f7 ) stabilise l'édifice. Voir détails dans le § 3.2.e).

3.2. Notations et exemples

a) Atome de carbone C : Z = 6 soit 6 électrons


• Diagramme énergétique :
sous-niveau 1s : plein
E
sous-niveau 2s : plein
sous-niveau 2p : incomplet 2p

2s

1s

• Représentation en cases quantiques :

1s 2s 2p
Notation spectroscopiste de la structure électronique : (1s)² (2s)² (2p)²
électrons de coeur : participant électrons périphériques
très peu aux réactions chimiques ou de la couche externe

b) le néon Ne : Z = 10 E
(1s)² (2s)² (2p)6 3p
La couche externe (n = 2) est complète ⇒ atome peu réactif.
3s
c) le phosphore P : Z = 15
(1s)² (2s)² (2p)6 (3s)² (3p)3 2p
On note souvent cette structure: (Ne)10 (3s)² (3p)3
en ne précisant que la composition de la couche périphérique.
2s

1s
d) le zirconium Zr : Z = 40
(1s)² (2s)² (2p)6 (3s)² (3p)6 (3d)10 (4s)² (4p)6 (4d)² (5s)²
Remarque : on écrit plutôt les orbitales dans l'ordre de n croissants que dans l'ordre des énergies
croissantes.

Zr : Kr36 4d² 5s² 4d


5s

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e) exceptions :
Cr (Z = 24)
Ar18 3d4 4s² Ar18 3d5 4s1
Cu (Z = 29)
On devrait avoir (Ar)18 (4s)² (3d)9 en fait : (Ar)18 3d10 4s1 ⇒ édifice stabilisé par une sous-
couche d complète
Ag (Z = 47)
(Kr)36 4d9 5s² Kr36 4d10 5s1
Au (Z = 79)
(Xe)54 (4f)14 5d9 6s² Xe54 4f14 5d10 6s1

De même pour Nb, Mo, Ru, Rh, Pd, Pt.

3.3. Structure électronique des ions


Les électrons qui "partent" en premier sont ceux des niveaux d'énergie de n le plus élevé (ils se trouvent en
moyenne plus loin du noyau)
Na+ : 1s² 2s² 2p6 (même structure électronique que Ne)
Cu+ : Ne10 3s2 3p6 3d10 (ions de métaux de transition)
Cu2+ : Ne10 3s2 3p6 3d9 (ions de métaux de transition)
Fe2+ : Ne10 3s2 3p6 3d6 (ions de métaux de transition)
Fe3+ : Ne10 3s2 3p6 3d5 (ions de métaux de transition)
Cl - : Ne10 3s2 3p6 (même structure que Ar)

3.4. Représentation de Lewis

a) principe
Il s'agit d'une représentation simplifiée valable seulement dans le cas où
l'atome appartient aux blocs s ou p, c'est-à-dire si son orbitale la plus
énergétique est de type s ou p (les éléments de transition sont donc
exclus). Pour plus de détails voir § 4.1 c).
On représente alors uniquement les électrons périphériques de l'atome,
que l'on symbolise par des points et que l'on dispose autour du symbole.
.
Voir exemples ci-contre →
On constate que les gaz inertes, mis à part l'hélium, ont 8 électrons sur
leur couche périphérique, ce qui leur confère une structure stable (sous-
couches s et p pleines).
b) règle de l'octet
Tout atome des blocs s ou p va évoluer (en s'ionisant ou en formant des molécules) de manière à
porter 8 électrons sur sa couche périphérique (ou 2 dans le cas des éléments voisins de l'hélium).

La structure électronique des ions des blocs s ou p est ainsi identique à celle du gaz inerte le plus proche
(cf. § précédent).
c) exercice d'application
Expliquer la structure des ions monoatomiques suivants : ion sodium, ion magnésium, ion oxyde, ion
chlorure.
Expliquer la structure des molécules suivantes : eau, dioxyde de carbone, méthane.
Expliquer la structure des ions polyatomiques suivants : ion ammonium, ion sulfate.

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4. PÉRIODICITÉ DES PROPRIÉTÉS

4.1. La classification périodique


On connaît une centaine d’éléments et on veut classer ces éléments dans un tableau en tenant compte de
leurs propriétés chimiques.
Le tableau périodique a été historiquement établi par Mendeleïev (1869) avec 63 éléments. C'est un
tableau à 18 colonnes et 7 lignes, et composé de 4 blocs. Les éléments y sont classés par numéro
atomique (Z) croissant.
a) Tableau à 18 colonnes
Pour un atome donné les électrons se décomposent en électrons de coeur (les plus proches du noyau) et
électrons périphériques (en général ceux qui ont le nombre quantique principal n le plus élevé). Ce sont les
électrons périphériques qui sont responsables des propriétés chimiques de l’élément.
On range dans une même colonne les éléments de propriétés chimiques comparables.
Les éléments sont groupés en 18 familles (ou colonnes), les éléments d’une même famille ayant des
couches électroniques périphériques(ou couches de valence) identiques.
2 colonnes correspondent au remplissage des sous-niveaux s (colonnes 1 et 2)
6 colonnes correspondent au remplissage des sous-niveaux p (colonnes 13 à 18)
10 colonnes correspondent au remplissage des sous-niveaux d (colonnes 3 à 12)
Exemples :
colonne 1 : couche externe : ns1 : famille des alcalins (IA)
2
colonne 2 : couche externe : ns : famille des alcalino-terreux (IIA)
colonne 17 : couche externe : ns2np5 : famille des halogènes (VIIA)
colonne 18 : couche externe : ns2np6 : famille des gaz inertes (VIIIA ou ∅)
b) Tableau à 7 lignes
Dans chaque ligne (ou période), on place tous les éléments ayant une même valeur de n pour le dernier
niveau énergétique occupé par les électrons.
1ère ligne : niveau occupé n = 1 : 2 éléments H et He.
He est placé dans la dernière colonne et non dans la 2ème car sa couche périphérique est
pleine et ses propriétés sont comparables à celles des gaz rares de la colonne VIIIA.
2ème ligne : dernier niveau occupé n = 2
2 éléments Li et Be correspondent au remplissage de 2s.
6 éléments B → Ne correspondent au remplissage de 2p.
3ème ligne : dernier niveau occupé n = 3
2 éléments Na et Mg correspondent au remplissage de 3s
6 éléments Al → Ar correspondent au remplissage de 3p
4ème ligne : dernier niveau occupé n = 4
2 éléments K et Ca correspondent au remplissage de 4s
10 éléments Sc → Zn correspondent au remplissage de 3d
leurs structures électroniques sont : (Ar)18 3dα 4s2 avec 1 ≤ α ≤ 10
6 éléments Ga → Kr correspondent au remplissage de 4p
(Ar)18 3d10 4s2 4pα avec 1 ≤ α ≤ 6
etc...
c) Quatre blocs
On distingue dans la classification plusieurs groupes d’éléments.
Bloc s : comprend les éléments des colonnes IA et IIA : structure externe en ns1 et ns2 (exception : He à
l’extérieur de ce bloc).
Bloc p : colonnes IIIA à VIIIA : structure externe en npα (1 ≤ α ≤ 6) (exception : He appartient à ce bloc).
→ métaux trivalents, non-métaux, halogènes, gaz rares.
Bloc d : au centre de la classification (entre les blocs s et p) : remplissage des couches 3d, 4d, 5d
→ éléments de transition
Bloc f : famille des lanthanides : Ce → Lu (4fα 6s²). Cette série commence après le lanthane.
famille des actinides (ou transuraniens) : Th (Z=90) → Lw (Z=103) (5fα 6dβ 7s²) .Cette série
commence après l’Actinium.

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d) Intérêt du tableau
La situation d’un élément dans le tableau périodique se retrouve facilement à partir de sa structure
électronique :
n° de ligne : c'est le numéro de la couche périphérique ("n" le plus élevé dans sa structure électronique).
n° de colonne : nombre d'électrons ajoutés depuis que la couche périphérique a été atteinte.
Exemple : As (Z=33) ⇒ Ar18 4s2 3d10 4p3 ⇒ 4ème ligne 15ème colonne (bloc p).
La situation d’un élément dans le tableau périodique permet :
de donner immédiatement sa structure électronique,
de prévoir «sa chimie» après étude systématique de l’évolution des propriétés chimiques par ligne et
par colonne.

4.2. Énergie d'ionisation

a) définitions
• Un atome est dit dans son état fondamental (ou au repos) lorsque son énergie est minimale, c'est-à-
dire lorsque ses électrons occupent les niveaux les plus bas possibles (cf. règle de Klechkowsky).
• Dans le cas contraire, il est dit excité. Il reviendra dans son état fondamental en émettant un photon
(→ spectres).
• L'énergie d'ionisation (ou de 1e ionisation) est l'énergie minimum qu'il faut fournir à un atome au repos
(et à l'état gazeux) pour en faire un ion positif, c'est-à-dire pour lui arracher un électron.
Autrement dit, c'est l'énergie nécessaire à la réalisation de la réaction : X (g) → X+(g) + e-
Elle vaut Ei = E E du dernier niveau occupé.
Exemple pour H : Ei =  E1  = 13,6 eV.
Exercice : calculer cette énergie en kJ.mol-1. Rép : 1312 kJ.mol-1

b) périodicité
• Dans une même ligne, la tendance
est à l'augmentation de Ei avec Z : il
est plus difficile d'arracher un électron
à une couche complète.
⇒ il est facile d'arracher un électron à
un alcalin.
⇒ il est très difficile d'arracher un
électron à un gaz rare : ils sont très
stables.

• Dans une colonne, Ei diminue quand


Z augmente : quand le nombre
d'électrons augmente, les électrons
périphériques sont moins liés au
noyau à cause de leur distance au
noyau qui s'accroît et surtout de
l'effet d'écran qui est plus marqué (le
nombre d'électrons de cœur est plus
important).

4.3. Électronégativité
L'électronégativité (notée χ) traduit l'aptitude d'un élément engagé dans une liaison à attirer les électrons
du doublet de la liaison (propriété électrostatique).
Si χ est élevée : l'élément est attracteur, c'est à dire électronégatif.
Si χ est faible : l'élément est donneur, c'est à dire électropositif.
On constate que les éléments électronégatifs sont à droite et en haut du tableau périodique :

χ
exemples (valeurs exprimées dans une échelle empirique, dite de Pauling) :
fluor (élément le plus électronégatif) : χ ≈ 4,1
césium (élément le plus électropositif) : χ ≈ 0,7
oxygène : χ ≈ 3,5 hydrogène : χ ≈ 2,2 lithium : χ ≈ 1,0

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4.4. Structures des molécules et ions formés

a) molécules hydrogénées
CH4 NH3 H2O HF
H2S HCl
HBr
HI
b) ions monoatomiques
IA IIA IIIA ... VIA VIIA
+
H
Li+ Be2+ O2- F-
Na+ Mg2+ Al3+
S2- Cl -
K+ Ca2+ Br -
Sr2+ I-
Ba2+

4.5. Degrés d'oxydation


Voir les indications portées sur la classification périodique.
Cette notion sera abordée dans le chapitre S4 (transfert d'électrons : réaction d'oxydoréduction).

http://www.plaf.org/phycats Prépa ATS Dijon - Sciences physiques - ARCHITECTURE DE LA MATIÈRE

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