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CAS DE LA MICRO-FINANCE
Par
Résumé :
Le Maroc a bien adopté la famille des financements alternatifs. Sur la liste de ses membres
figure évidemment la Micro-finance. Cette dernière est animée par plusieurs intervenants. Elle
est également passée par plusieurs phases, afin d’arriver à son niveau actuel. Son secteur a
bien réussi à atteindre des résultats très performants, avant de témoigner l’arrivée d’une
turbulente crise, qui l’a tangiblement chamboulé.
Abstract :
Morocco has adopted the family of alternative financing. On the list of its members obviously
include the Micro-finance. The latter is driven by several actors. It is also passed through
several phases, in order to arrive at its current level. Its industry has managed to achieve high-
performance results, before the arrival of a turbulent crisis, which has tangibly upside.
Introduction :
Malgré le développement et les innovations qui ont caractérisé l’industrie financière tout
au long de son histoire, les produits et les services financiers demeurent toujours une
exclusivité pour les personnes qui remplissent certains critères, exigés par les établissements
bancaires et financiers classiques. Par conséquent, dans le monde entier, une très large
population se trouve exclue du circuit bancaire et financier, et ne peut guère jouir de ses
services.
Ces financements alternatifs constituent des sources financières offrant des produits et
des services originalement non commercialisés par les banques classiques, et ciblant des
clients insatisfaits ; situés en dehors du champ du financement classique pour diverses
raisons1. Sur la liste de ces produits figure bel et bien la Micro-finance !
1
ZAROUALI M-J (2016)., Le financement bancaire classique face aux financements
alternatifs : relations de concurrence ou de complémentarité ? Analyse comparative dans le
contexte marocain, Thèse de doctorat en Sciences économiques et de gestion, FSJES Oujda,
p-1
A la lumière des lignes qui précèdent, le présent article se veut être une analyse du
développement de cette finance alternative sur le marché marocain, en parcourant son
histoire, en décrivant son état et en dénombrant ses points de force et ceux de faiblesse.
D’après les statistiques officielles, publiées par le Haut Commissariat au Plan HCP,
il s’avère que : « […] le taux de pauvreté relative a diminué de 15,3% à 8,9% au niveau
national, de 7,6% à 4,8% en milieu urbain, et de 25,1% à 14,4% en milieu rural. Le taux de
vulnérabilité a également été réduit, durant la période 2001-2007, de 22,8% à 17,5% au
niveau national, de 16,6% à 12,7% en milieu urbain, et de 30,5% à 23,6% en milieu rural.
En termes d’effectif, si le nombre de personnes vivant au dessous du seuil de
la pauvreté s’élève en 2007 à 2,8 millions personnes, il y a lieu de noter que, depuis 2001,
1,7 million de Marocains sont sortis de la pauvreté et 1,2 million de la vulnérabilité2 […] »
A partir de ces données, nous pouvons clairement remarquer qu’une large partie de
la population marocaine, estimé à peu près 2,8 million de personne, vit au dessous du seuil de
la pauvreté. Dans le même sens, le taux de pauvreté relative demeure toujours assez élevé
avec un pourcentage de 8,9% au niveau national, et ce malgré les efforts déployés et
les progrès réalisés.
De tels chiffres, quoiqu’ils soient tragiques pour certains, ils s’avèrent très attractifs
pour les institutions de la micro-finance qui y voient une opportunité à saisir, notamment
puisqu’une telle situation socio-économique représente une demande potentielle assez
importante pour les produits de la micro-finance, plus particulièrement le microcrédit.
La pauvreté n’en est pas le seul facteur incitatif, auquel nous ne pouvons pas oublier
d’ajouter la pesanteur du secteur informel. Ce dernier, dans lequel une grande partie de
2
Haut Commissariat au Plan HCP (2009)., Evolution des niveaux de vie, des inégalités et de
la pauvreté au Maroc entre 2001 et 2007, Décembre 2009.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
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Revue Économie, Gestion et Société N°18 décembre 2018
3
Haut Commissariat au Plan HCP. (2009), Enquête Nationale sur le Secteur Informel 2007,
Décembre 2009
4
- ZAHRAOUI O. (2009), Micro-finance et pauvreté au Maroc : Outils d’évaluation et
Impact, Université Mohamed Ben Abdallah Fès, Faculté Pluridisciplinaire de Taza.
- HADDAD A. (2007), Analyse du Secteur du Microcrédit au Maroc fin 2006, note de
synthèse.
- PALLUD A.(2005), Etat des lieux du secteur de la micro-finance au Maroc, BIM n : 18
Octobre 2005.
Atlas près de Khenifra en collaboration avec l’Association Locale Oued Srou. Un premier
crédit a été octroyé à un groupe de 8 femmes. Quelques tentatives ont permis de confirmer
l’efficacité du système, très adapté à la tradition solidaire marocaine.
Ceci dit, le secteur marocain de la micro-finance est assez récent. Les premiers
programmes qui orientaient les opérations de microcrédit, ont été déclenchés dans les années
1993-1994. Cependant, ce n’est qu’en 1996 que l’expérience internationale en matière de
la micro-finance a commencé à être connue dans le pays, surtout avec son essor spectaculaire.
En Mars 1997, quand des consultants ont mené la mission d’identification du projet
pilote pour le programme MICROSTART au Maroc, il y avait toujours très peu de
partenaires potentiels identifiés. Ce programme MICROSTART lancé par le Programme
des Nations Unies pour le Développement PNUD, a fourni à partir de 1998 une assistance
financière et technique à six associations avec un budget opérationnel de 1.7 millions USD.
Cet appui au secteur de la micro-finance a été suivi par celui de l’United States
Agency for International Development USAID pour plus de 16 millions USD en faveur
surtout de l’association AL AMANA. Le succès remarquable de ce projet a été un facteur
incitatif derrière la création de plusieurs associations, qui ont contribué à leur tour au
développement de la micro-finance au Maroc.
Source : HADDAD A. (2007), Analyse du Secteur du Microcrédit au Maroc fin 2006, note
de synthèse, p.2
Au 31 Mars 2003, le secteur faisait état d’un encours de 537 millions dirhams prêtés à
307 523 personnes, dont 75 % de femmes. 1,5 millions de personnes ont été bénéficiaires
d’un microcrédit depuis l’émergence du secteur au Maroc. Le taux de remboursement était
supérieur à 99 %. Et ce n’était que le début, surtout que par la suite les chiffres et
les indicateurs enregistrés ne cessent d’envoyer des signes de performance. De plus en plus,
de nouvelles offres voient le jour surtout que le secteur a déjà embauché 1 509
professionnels.
Puisque les IMF encourent un risque de viabilité à long terme, la réglementation est
conçue pour sécuriser les investisseurs et les donateurs et leur assurer une fiabilité du système
micro financier. De telles mesures permettront de faciliter aux institutions de microcrédit
l’accès à des sources et à des lignes de financement commerciales.
Ceci étant dit, une spécificité de la micro-finance marocaine réside dans le fait que ce
secteur soit régi par deux lois : le droit des associations du 15 Novembre 1958 tel que
modifié et complété en 2002 et la loi 18-97 relative au microcrédit promulguée par le dahir du
15 février 19996.
Par ailleurs, la loi a fixé le seuil des prêts à 50000 dirhams, mais son décret
d'application s'est contenté d'un plafond de 30000 dirhams. Cette restriction a permis de
segmenter le marché du crédit : les AMC servent donc essentiellement les petites activités
génératrices de revenu et les micro-entrepreneurs.
5
- FASKA M. (2006), Le secteur du microcrédit au Maroc : évaluation et étude de cas,
Mémoire de licence en Sciences Economiques, Université Moulay Ismail Meknès, 2006.
- BAGUAR K. (2005), Financement des Associations de Microcrédit AMC au Maroc,
novembre 2005.
6
Ainsi au Maroc, nous ne parlons pas des Institutions de Micro-Finance IMF, mais plutôt des
Associations de Micro Crédit AMC
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Malgré son apparition assez récente sur la scène financière marocaine, la micro-
finance a bien réussi à enregistrer de très grandes performances, non seulement au niveau
national mais aussi à une échelle régionale et internationale. Ces satisfaisants résultats
n’étaient que le fruit des efforts déployés par les différents acteurs et associations du
microcrédit au Maroc, sans oublier l’importance capitale des encouragements des autorités
publiques au profit de cette nouvelle niche.
a) Les acteurs de la micro-finance au Maroc :
7
Les AMC doivent appliquer un taux d’intérêt fixé par décret après avis du Conseil
Consultatif du Microcrédit CCM. Elles ont une obligation d’information quant aux conditions
appliquées à l’octroi de prêts.
8
Dans le cadre de sa coopération avec le Ministère du commerce, de l’industrie et de
l’artisanat (protocole d’accord signé le 19 septembre 1995), l’USAID a accordé un don de
15,5 millions de USD avec lequel AL AMANA vu le jour.
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D’autres acteurs multilatéraux ont contribué au développement des activités des AMC
marocaines. A cet effet, le PNUD a crée le programme MICROSTART lancé dans 25 pays
en 1997 pour assurer l’assistance technique. Quant à elle, la Commission Européenne CE a
lancé en l’an 2000, un projet pilote d’appui au microcrédit au Maroc qui est intégré au
Programme MEDA 1995-1999. Comme nous ne pouvons pas négliger le rôle de la Banque
Mondiale BM qui avait accordé un soutien logistique au gouvernement marocain pour
la modification de la loi relative au microcrédit.
En parallèle aux efforts des acteurs étrangers, d’importantes initiatives nationales ont
été menées par le Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social, par
l’Agence Nationale pour la Promotion et le Développement Economique et Social des
Provinces et des Préfectures du Nord et par l’Agence de Développement Social ADS. A
tout cela, nous ajoutons le rôle primordial du fonds JAIDA14 dans le financement des IMF
marocaines.
travers leurs réalisations, leurs performances et leurs résultats, que la micro-finance marocaine
réussisse à décrocher la confiance à la fois des institutionnels et des citoyens. Le Maroc
compte 13 AMC de différentes tailles, et qui sont les suivantes :
• L’Association ATIL MC
L’Association ATIL MC a été créée en Janvier 2001 et a démarré ses activités en Mai
2001 en collaboration avec l’ONG italienne APS et le Ministère des Affaires Etrangères
italien pour promouvoir un modèle de développement économique dans la wilaya de
Tétouan.
La FBPMC a été créée en Juillet 1998 et agréée par le Ministère des Finances le 1er
Mars 2000 pour exercer l’activité de Micro-finance. Elle constitue de ce fait une réponse
citoyenne du crédit populaire du Maroc et un soutien aux efforts de l’état dans la lutte contre
la pauvreté. La cible étant les Micro-entrepreneurs les plus aisés (Très Petites Entreprises
TPE) que l’on souhaite accompagner vers la bancarisation.
• Fondation ARDI
La Fondation ARDI a été créée en 2001 sous forme d’association d’intérêt économique
et social, sans but lucratif. Elle a pour mission de lutter contre l’exclusion financière et de
promouvoir la micro entreprise particulièrement en milieu rural, à travers l’exercice et
la promotion du micro crédit.
et en Algérie. Elle cherche à se positionner principalement en milieu rural avec une ambition
nationale.
Source : HADDAD A., Analyse du Secteur du Microcrédit au Maroc fin 2006, note de
synthèse, p.3
16
Les informations citées dans ce paragraphe sont principalement tirées des références
suivantes :
- BARLET K. (2004), Micro-finance dans les Etats arabes : une étude du FENU et
Sanabel, BIM n : 21, Décembre 2004
- BRANDSMA J. et BURJORJEE D. (2004), Microfinance in the Arab States :
Building inclusive financial sectors, UNCDF, New York, October 2004
- DARAICHE R. (2007), Impact du microcrédit sur l’activité économique : cas
pratique AL AMANA, Mémoire de licence en sciences économiques et de gestion,
Faculté pluridisciplinaire de Tétouan, 2007.
Source : https://www.lamicrofinance.org/
L’essor spectaculaire qu’a connu la micro-finance au Maroc n’a pas réussi à durer
pour très longtemps. Ainsi, des signes annonciateurs d’une crise ont commencé à apparaître
depuis 2007, notamment une hausse des taux d’impayés et une progression de l’endettement
croisé18. En 2006, une étude de ‘Planet Finance’ a mis en lumière la concentration des
microcrédits dans les grandes villes, comme Casablanca, Fez et Marrakech, et
le développement de l’endettement croisé dans les centres urbains19.
En décembre 2007, la crise des impayés avait déjà débuté, mais son ampleur était
encore dissimulée par la croissance exceptionnelle du portefeuille de prêts. Les impayés
étaient déjà importants pour les prêts accordés au début de l’année 2007, mais l’essentiel du
portefeuille datait des six derniers mois et n’était pas encore exposé aux arriérés.
Toutefois, à partir de 2008, le secteur a fait face à des perturbations impliquant son
portefeuille d’encours, qui se sont caractérisées par un ralentissement de l’activité et des
abaissements tant du nombre des clients actifs que de l’encours des prêts (Figure 5).
17
REILLE X. (2009), Essor crise et redressement du secteur de la micro-finance au Maroc,
CGAP BRIEF, Décembre 2009.
18
Planet Finance. (2009), Étude sur les endettements croisés au Maroc, juin 2006.
19
En décembre 2008, douze IMF opéraient au Maroc, servant près d’un million de clients,
avec des actifs combinés de 5,7 millions de dirhams . Le secteur est hautement concentré et
les quatre principales IMF totalisent 90 % des services auprès de la clientèle.
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Source : MIX
Par même effet de crise, la productivité des associations de microcrédit avait tendance
à baisser. Ceci se faisait par le biais des rendements à la fois des portefeuilles et des actifs qui
ne cessaient pas de baisser depuis 2003 jusqu’à 2008, année dans laquelle le rendement des
actifs Returns on Assets ROA était quasiment nul (Figure 4)
Figure 5: Evolution des encours des AMC marocaine durant la période 2007-2012
Source : https://www.lamicrofinance.org/
Pour sortir de cette crise, les AMC en partenariat avec l’Etat ont déployé de grands
efforts, dans le cadre d’une phase d’assainissement du secteur. Cette dernière a révélé entre
2008 et 2011, une baisse de l’encours de 17,4 %, soit un montant de 954 Millions DH. De
même pour le nombre de clients qui a perdu lui plus de 518.000 clients actifs durant
la période allant de 2007 à 2011 avant que le secteur n’affiche une légère évolution de 0,6%
en 2012.
Dans une très courte durée, l’expérience marocaine en matière de la micro-finance est
devenue l’une des expériences les plus réussites dans le monde. Cependant, ce jeune secteur
financier n’a pas réussi à préserver son essor et son évolution. Par ailleurs, la crise qui a
frappé la micro-finance au Maroc n’est que le résultat d’un certain nombre d’anomalies, qui
entravent voire ruinent le développement de ce financement alternatif dans ce pays nord
africain.
Les crédits croisés sont considérés parmi les grandes menaces de l’industrie
financière. Cette menace devient encore plus grave dans le cas des petites institutions
financières. Un crédit croisé proprement dit est essentiellement un comportement des clients
détenant des prêts auprès d’au moins deux et jusqu’à cinq IMF différentes.
Le danger que représente ce phénomène parasite peut être constaté dans deux points
primordiaux. Tout d’abord, la multiplicité des crédits contractés par les clients, affaiblit leur
capacité de remboursement et augmente tangiblement le risque d’impayé. Ensuite, les crédits
croisés diminuent considérablement la capacité des AMC à suivre la traçabilité des crédits
accordés.
D’après les résultats tirés d’une enquête effectuée par le fonds JAÏDA,
« […] les bénéficiaires interrogés expliquent qu’ils contractent des prêts croisés avant
tout parce que les montants prêtés par les AMC sont insuffisants21. Aussi, ils ont besoin
de faire face à des dépenses particulières tel que financer un nouveau projet ou parce
que certaines AMC sont plus avantageuses que d’autres en matière de maturité de prêt22
[…] »
Parmi les mesures les plus acceptées pour l’évaluation des portefeuilles des IMF, nous
trouverons le Portefeuille à Risque PAR >30 jours. Ce dernier permet aux gestionnaires des
IMF de mesurer la partie des portefeuilles de crédits contaminée par les impayés et
représentant un risque de ne pas être remboursée. Il se calcule avec la formule suivante :
---------------------------------------------------------------------------------------- × 100
Portefeuille Brut de Crédit PBC
Pour les AMC marocaines, les portefeuilles à risque ont commencé à augmenter de
manière significative, de 0,42 % en 2003, étant l’un des niveaux les plus bas au monde, à
1,9 % en 2007 (Figure 6), mais toujours bien en deçà de la moyenne mondiale de 2,7%.
La hausse brutale des portefeuilles à risque a eu lieu en 2008 et a affecté toutes les IMF.
En Décembre 2008, le PAR> 30 était de 5 %, et il atteignait le niveau alarmant de 10 % en
Juin 2009.
Source : MIX
Les abandons de créance ont eux aussi considérablement augmenté avec un impact
négatif sur la rentabilité et la solvabilité des IMF. En Mai 2009, ZAKOURA, l’une des IMF
marocaines leaders, annonçait un PAR>30 de plus de 30 % et décidait de fusionner avec une
autre institution, la Fondation des Banques Populaires, pour pouvoir résister aux effets de
la crise du secteur.
Il ne faut pas toujours accuser les autres d’être à l’origine de la crise, par contre
les AMC en assument une grande responsabilité. La crise du microcrédit marocain trouve ses
origines dans les IMF elles-mêmes qui ont connu une croissance non maîtrisée. Leurs
capacités institutionnelles ont été dépassées par cette croissance exponentielle, se traduisant
par des politiques de crédit laxistes, des systèmes d’information et de gestion SIG obsolètes,
des lacunes au niveau du contrôle interne et une gouvernance trop faible.
A cet effet, au début de l’année 2007, ZAKOURA s’est lancée dans une course à
la croissance pour rattraper sa principale concurrente, AL AMANA, alors qu’elle ne disposait
pas d’un Système d’Information et de Gestion SIG assez performant24. Dans le même temps,
certaines grandes IMF ont commencé à diversifier leurs produits de crédit et à proposer des
prêts plus importants sans renforcer leurs procédures d’analyse et d’octroi.
24
L’un des résultats de cette gestion non maîtrisée : la fusion de ZAKOURA avec la FBPMC
pour pouvoir survivre.
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Une étude datée de 2008 a conclu que 40 % des impayés pouvaient être attribués à des
changements de méthodologie de crédit. Les AMC ont commencé à accorder plus de prêts
individuels que des prêts solidaires, comme elles ont augmenté les montants des prêts. De
même, elles ont modifié la nature de remboursement en initiant le passage d’échéances de
remboursement hebdomadaires à des échéances mensuelles.
Conclusion :
Dotée d’une très bonne réputation qui l’accompagne partout où elle s’installe,
la Micro-finance a été la bienvenue au Maroc. Elle a été même le membre de la famille des
financements alternatifs le plus gâté par les autorités, surtout qu’elle a bénéficiée des
encouragements de l’Etat à travers : l’établissement d’un cadre juridique adéquat, l’octroi des
subventions et la création des institutions spécialisées.
Par ailleurs, il s’avère que les microcrédits aboutissent à des résultats controverses
notamment à long terme. Au lieu d’améliorer la situation des bénéficiaires, ces crédits leur
vulnérabilisent encore plus. Une telle situation peut être due aux taux d’intérêt très élevés et
au phénomène des crédits croisés.
Références bibliographiques :
BARLET K. (2004), Micro-finance dans les Etats arabes : une étude du FENU et Sanabel,
BIM n : 21, Décembre 2004
Haut Commissariat au Plan HCP (2009)., Evolution des niveaux de vie, des inégalités et de la
pauvreté au Maroc entre 2001 et 2007.
Haut Commissariat au Plan HCP (2009)., Enquête Nationale sur le Secteur Informel 2007
Planet Finance (2006)., Étude sur les endettements croisés au Maroc, juin 2006