CP2 21 Alg3 Chap3 EndomoSymetrique

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Chap. III : Endomorphismes symétriques.

Matrices symétriques réelles.

ENSA Marrakech

S. B. (www.ensa.ac.ma) Algèbre III 1 / 30


Définition et propriétés
Dans ce chapitre E désigne un espace euclidien.
Définition
Soit u ∈ L(E). On dit que u est autoadjoint ou symétrique si et
seulement si
∀(x, y) ∈ E 2 , ⟨u(x) , y⟩ = ⟨x , u(y)⟩
L’ensemble des endomorphismes symétriques de E est noté S(E).

Exemple
Soit F un sous espace vectoriel de E.
Soit PF la projection orthogonale sur F . Alors PF est symétrique.
Soit SF la symétrie orthogonale par rapport à F . Alors SF est
symétrique.

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Théorème
Soit u ∈ L(E) symétrique. Alors :
i) ker(u) = (Im(u))⊥ .
ii) Im(u) = (ker(u))⊥ .

L
iii) E = ker(u) Im(u).

Preuve: E est un espace euclidien, donc il suffit de montrer i) et par


les propriétés de l’orthogonal d’un sous espace vectoriel on a ii) et
iii).
Soit x ∈ E,
x ∈ ker(u) ⇐⇒ ∀y ∈ E, ⟨y, u(x)⟩ = 0
⇐⇒ ∀y ∈ E, ⟨u(y), x⟩ = 0
⇐⇒ ∀z ∈ Im(u), ⟨z, x⟩ = 0
⇐⇒ x ∈ (Im(u))⊥

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Théorème ( Un endomorphisme est symétrique SSI sa matrice dans
une BON est symétrique)
Soit u ∈ L(E) et soit B une base orthonormale de E. On a équivalence
entre :
1 u est symétrique,
2 M(u, B) est symétrique, c’est-à-dire
t
M(u, B) = M(u, B)

Preuve: Soit B = (e1 , e2 , · · · , en ) une base orthonormale de E et


M(u, B) = (aij )1⩽i,j⩽n .
⇒) Supposons que u ∈ S(E). On sait que ∀i, j ∈ {1, . . . , n}
aij = ⟨ei , u(ej )⟩
donc
aij = ⟨u(ej ), ei ⟩ = ⟨ej , u(ei )⟩ = aji
c’est-à-dire M(u, B) est symétrique.
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⇐) Supposons que M(u, B) = (aij )1⩽i,j⩽n est symétrique. De même
on vérifie que

⟨u(ej ), ei ⟩ = ⟨ej , u(ei )⟩ ∀i, j ∈ {1, . . . , n}

Et donc par la linéarité de u et du produit scalaire on a

⟨u(x), y⟩ = ⟨x, u(y)⟩ ∀x, y ∈ E


Corollaire
L’ensemble S(E) des endomorphismes symétriques est un
n(n + 1)
sous-espace de L(E) de dimension , avec n = dimE.
2

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Théorème spectral

Réduction des endomorphismes symétriques

Proposition
Soit u ∈ L(E) symétrique. Toute valeur propre de u est réelle.

Preuve: Soit B = (e1 , · · · , en ) une base orthonormale de E et

A = M(u, B) ∈ Mn (R).

Comme u es symétrique alors t A = A.


On a A ∈ Sn (R) ⊂ Mn (C). Soit PA (X) = det(A − XIn ) le polynôme
caractéristique. PA (X) est scindé sur C.
Soit λ une valeur propre de A et de vecteur propre associé
Y ∈M (C), i.e. AY = λY et Y ̸= 0. On note tout d’abord que avec
 n,1
y1
Y =  ...  on a t Y Ȳ =
Pn Pn
k=1 yk y¯k = k=1 |yk | > 0.
 

yn
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Théorème spectral

Ensuite,

λt Y Y = t (λY )Y
= t (AY )Y
= t Y t AY
= t Y AY A ∈ Sn (R)
= t Y ĀY
= t Y AY
= t Y λY
= t Y λ̄Y
= λ̄t Y Y
Donc λ = λ puisque t Y Y ̸= 0. ⊛
Conséquence
Soit u ∈ L(E) un endomorphisme symétrique. Alors son polynôme
caractéristique est scindé dans R[X].

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Théorème spectral

Théorème
Soient u ∈ L(E) symétrique et F un sous-espace vectoriel de E stable
par u, i.e., u(F ) ⊂ F . Alors F ⊥ est stable par u , i.e., u(F ⊥ ) ⊂ F ⊥ .

Preuve: Soit y ∈ F ⊥ , montrons que u(y) ∈ F ⊥ .


Soit x ∈ F , on a F est stable par u, donc u(x) ∈ F et par suite

⟨u(y), x⟩ = ⟨y, u(x)⟩ = 0

Ceci est vrai pour tout x ∈ F , donc u(y) ∈ F ⊥ . ⊛

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Théorème spectral

Proposition
Soit u ∈ L(E) symétrique (autoadjoint). Alors les sous espaces
propres sont 2 à 2 orthogonaux.

Preuve: Soit λ, µ deux valeurs propres distincts de u. Soient


x ∈ Eλ = ker(u − λIdE ) et y ∈ Eµ = ker(u − µIdE ). On a

λ ⟨x, y⟩ = ⟨λx, y⟩
= ⟨u(x), y⟩
= ⟨x, u(y)⟩
= ⟨x, µy⟩
= µ ⟨x, y⟩

D’où (λ − µ) ⟨x, y⟩ = 0. Or λ ̸= µ implique ⟨x, y⟩ = 0.


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Théorème spectral

Théorème (Théorème spectral)


Soit u ∈ L(E) symétrique.
Alors il existe une base orthonormale B de E, telle que M(u, B)
soit diagonale.
En fait, si λ1 , · · · , λp sont les valeurs propres de u, et
Eλi = ker(u − λi IdE ) le sous espace propre associé à la valeur
propre λi alors
⊥ ⊥ ⊥
E = Eλ1 ⊕ Eλ2 ⊕ · · · ⊕ Eλp

Preuve: On a vu que ∀λ ̸= µ, Eλ ⊥ Eµ . Posons

F = ⊕pi=1 Eλi .

Montrons que F = E. Par l’absurde : Supposons que {0} ⊊ F ⊊ E.


Donc F ⊥ ̸= {0}. Or F est stable par u donc F ⊥ est stable par u.

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Théorème spectral

Soit v = uF ⊥ (la restriction de u sur F ⊥ ), or u est symétrique donc v


aussi, par suite, v possède au moins une valeur propre (F ⊥ ̸= {0}).
Soit µ une valeur propre de v, donc µ une valeur propre de u. Soit
x ∈ F ⊥ avec x ̸= 0, le vecteur propre associé à µ, alors x ∈ Eµ ⊂ F ,
donc x ∈ F ⊥ ∩ F = {0} absurde. Et donc

E = F = Eλ1 ⊕ Eλ2 ⊕ · · · ⊕ Eλp

Maintenant soit B1 , · · · , Bp des bases orthonormales des sous espace


propre Eλ1 , · · · Eλp respectivement, alors la base formée par
l’adjonction des base B1 , · · · , Bp , B = {B1 , · · · , Bp } est une base
orthonormale de E et on a M(u, B) est diagonale. ⊛

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Théorème spectral

Théorème (Version matricielle du théorème spectral)


Soit A ∈ Mn (R) symétrique (t A = A). Alors, il existe une matrice
orthogonale P telle que la matrice D =t P AP soit une matrice
diagonale.
On dit que A est orthogonalement semblable à une matrice diagonale.

⇒ toute matrice symétrique à coefficients réels est diagonalisable.


Preuve: Soit Rn muni de produit scalaire canonique. Soit u ∈ L(Rn )
dont la matrice dans la base canonique Bc (BON) est A.
Puisque A est symétrique alors u l’est aussi.
D’après le théorème spectral
Rn = ⊕λ∈Sp(u) Eλ .
Pour tout λ ∈ Sp(u), soit Bλ une base orthonormale de Eλ et
B = ∪λ∈Sp(u) Bλ .
Alors B est une base orthonormale de Rn . Soit P la matrice de
passage de la base Bc à la base B.
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Théorème spectral

Comme Bc et B sont des bases orthonormales donc P est


orthogonale. Donc

M(u, B) = P −1 M(u, Bc )P

autrement
D = P −1 AP =t P AP
avec D = M(u, B) qui est diagonale. ⊛
Exemple
 
1 −1 1
Soit A =  −1 1 −1  ∈ M3 (R). On a t A = A, donc d’après le
1 −1 1
théorème spectral, A est digonalisable dans une base orthonormale,
donc il existe P ∈ O3 (R)( Orthogonale)
et D ∈ D3 (R) (diagonale) tels que

D =t P AP
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Théorème spectral

Cherchons les matrices P et D.


Etape 1 : Déterminons les valeurs propres de A. On a
PA (X) = det(A − XI3 ) = X 2 (3 − X).
Donc λ1 = 0 valeur propre double, λ2 = 3 valeur propre simple.
Etape 2 : Cherchons les sous espaces propres associés et
construisons une BON pour chaque sous espace propre :
   
1 0
E0 = ker(A + 0I3 ) = vect{v1 , v2 } avec v1 = 1 , v2 = 1
0 1
{v1 , v2 } est une base de E0 mais non orthonormale. Appliquons
Gram-Schmidt pour obtenir
 une BON deE0 :
1 −1
On obtient ε1 = √12 1 et ε2 = √16  1 . Et {ε1 , ε2 } et une BON
0 2
de E0 .
 
1
E3 = ker(A − 3I3 ) = vect{v3 } avec v3 = −1.
1
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Théorème spectral

 
1
Il suffit de normaliser v3 en ε3 = √13 −1 pour obtenir une BON
1
de E3 .
Etape 3 : Construction de P et D :

ε1 ε2 ε3 λ1 λ1 λ2

√1 −1
√ √1
  
2 6 3 0 0 0
P = 
 √1 √1 − √13 
et D=  0 0 0 .
2 6 
0 √2 √1 0 0 3
6 3

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Théorème spectral

Exemple
 
2 3 0 1
 3 0 0 3  t
 0 0 1 0  ∈ M4 (R). On a A = A, donc d’après le
Soit A =  

1 3 0 2
théorème spectral, il existe P ∈ O4 (R) et D ∈ D4 (R) diagonale tels
que
D =t P AP

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Théorème spectral

Etape 1 : Déterminons les valeurs propres de A. On a


PA (X) = det(A − XI4 ) = (X + 3)(X − 1)2 (X − 6).
Donc λ1 = −3 vp simple, λ2 = 1 vp double et λ3 = 6 vp simple.
Etape 2 : Cherchons les sous espaces propres associés :
E−3 = ker(A + 3I4 ) = vect{ε1 } avec ε1 = √1 (1, −2, 0, 1).
6
E1 = ker(A − I4 ) = vect{ε2 , ε3 } avec ε2 = √12 (−1, 0, 0, 1) et
ε3 = (0, 0, 1, 0). (△! {ε2 , ε3 } une BON de E1 )

E6 = ker(A − 6I4 ) = vect{ε4 } avec ε4 = √13 (1, 1, 0, 1).


Etape 3 : Construction de P et D :
ε1 ε2 ε3 ε4 λ1 λ2 λ2 λ3

√1 −1 √1

6

2
0 3 −3 0

0 0

 √2 √1
− 6 0 0  0 1 0 0 

P = 3 et D=  .

 0 0 1 0   0 0 1 0 
 
√1 √1 0 √1 0 0 0 6
6 2 3

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Théorème spectral

Exemple
 
2023 2 3 4 5
 2 2026 6 8 10 
  t
Soit A = 
 3 6 2031 12 ∈ M5 (R). On a A = A,
15 
 4 8 12 2038 20 
5 10 15 20 2047
donc d’après le théorème spectral, il existe P ∈ O4 (R)
et D ∈ D4 (R) diagonale tels que

D =t P AP

Etape 1 : Déterminons les valeurs propres de A. On a


PA (X) = det(A − XI5 ) = (X − 2077)(X − 2022)4 .
Donc λ1 = 2077 vp simple, λ2 = 2022 vp de multiplicité 4.
Etape 2 : Cherchons les sous espaces propres associés :
E2077 = ker(A − 2077I5 ) = vect{(1, 2, 3, 4, 5)} =
vect{ ε =1√55 (1, 2, 3, 4, 5)}
1

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Théorème spectral

E2022 = ker(A − 2022I5 ) = vect{v2 , v3 , v4 , v5 } avec


v2 = (−5, 0, 0, 0, 1), v3 = (−4, 0, 0, 1, 0), v4 = (−3, 0, 1, 0, 0), v5 =
(−2, 1, 0, 0, 0)
Après orthonormalisation de {v2 , v3 , v4 , v5 } par Gram-Schmidt
  √   √   √238   √ 
2 2805 
 5 26
− 26
2 273
− 273 − − 2805
238  √2805

 

 √0 
 


  0 
  
 0 

   55 



0  238  
2 2805

ε2 =  0  , ε3 =  √  , ε4 =  17 , ε = −
   
5
 
 2√238   √935 


 √0 
   273   8 2805 


  21 √
 − √119
 − √ 2805 

26
 
10 273 5 238
− 273 − 2 561
2805 
 

26 − 238

Etape 3. Construction de P et D :

P = [ε1 ε2 ε3 ε4 ε4 ] et D = diag(λ1 , λ2 , λ2 , λ2 , λ2 )

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Théorème spectral

Proposition
Soit u ∈ L(E) symétrique. On a ∀x ∈ E,

λmin ∥x∥2 ⩽ ⟨u(x), x⟩ ⩽ λmax ∥x∥2 .

Avec λmin = M in{λ : λ ∈ Sp(u)} et λmax = M ax{λ : λ ∈ Sp(u)}.

Preuve: D’après le théorème spectral, il existe B = (e1 , · · · , en ) une


base orthonormale de E, formée de vecteur propre de u. Supposons
u(ek ) = λk ek , k = 1, . . . , n.
Soit x ∈ E, on a
n
X
x= ⟨x, ek ⟩ ek .
k=1
Donc
⟨u(x), x⟩ = ⟨ Pnk=1 ⟨x, ek ⟩ u(ek ), P nk=1 ⟨x, ek ⟩ ek ⟩
P P
= ⟨ nk=1 λkP ⟨x, ek ⟩ ek , nk=1 ⟨x, ek ⟩ ek ⟩ .
n 2
= k=1 λk (⟨x, ek ⟩)

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Théorème spectral

Or ∀k ∈ [1, n], λmin ⩽ λk ⩽ λmax , donc


n
X n
X n
X
λmin (⟨x, ek ⟩)2 ⩽ λk (⟨x, ek ⟩)2 ⩽ λmax (⟨x, ek ⟩)2 ,
k=1 k=1 k=1

où encore
n
X
λmin ∥x∥2 ⩽ λk (⟨x, ek ⟩)2 ⩽ λmax ∥x∥2 .
k=1

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Positivité

Positivité

Définition
i) Un endomorphisme symétrique u est dit positif si et seulement si

(∀x ∈ E), ⟨u(x), x⟩ ⩾ 0.

ii) Un endomorphisme symétrique u est dit défini positif s’il est


positif et si
(∀x ̸= 0), ⟨u(x), x⟩ > 0.
On note
S + (E) : l’ensemble des endomorphismes symétriques positifs.
S ++ (E) : l’ensemble des endomorphismes symétriques définis
positifs.

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Positivité

Théorème
Soit u ∈ S(E) (symétrique). Alors
i) u est positif si et seulement si Sp(u) ⊆ R+ .
ii) u est défini positif si et seulement si Sp(u) ⊆ R+
∗.

Preuve:
i) =⇒) Supposons que (∀x ∈ E), ⟨u(x), x⟩ ⩾ 0. Soit λ ∈ Sp(u), il
existe un vecteur non nul x tel que u(x) = λx, or ⟨u(x), x⟩ ⩾ 0, d’où
λ∥x∥2 ⩾ 0 implique λ ⩾ 0.
⇐=) On sait que (∀x ∈ E), λmin ∥x∥2 ⩽ ⟨u(x), x⟩ ⩽ λmax ∥x∥2 . Or
λmin ⩾ 0, d’où ⟨u(x), x⟩ ⩾ 0.
ii) De même que i), il suffit de remplacer les inégalités larges avec
des inégalités strictes.

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Positivité

Définition
Une matrice symétrique A ∈ Mn (R) est dite
positive si toutes ses valeurs propres sont positives, i. e
Sp(A) ⊂ R+ ,
définie positive si toutes ses valeurs propres sont strictement
positives, Sp(A) ⊂ R∗+ .
On note
Sn+ (R) : l’ensemble des matrices de Mn (R) symétriques positives.
Sn++ (R) : l’ensemble des matrices de Mn (R) symétriques définis
positives.

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Positivité

Propriété
Une matrice symétrique A est :

positive si ∀X ∈ M1,n (R), t XAX ⩾ 0


définie positive si de plus ∀X ∈ M1,n (R), t XAX = 0 ⇒ X = 0.

Exemple
1 Si A ∈ Mn (R) alors t AA et At A appartiennent à Sn+ (R).
2 Si A ∈ GLn (R) alors t AA et At A appartiennent à Sn++ (R).

Proposition
Soit B une base orthonormale de E, soit u ∈ L(E) symétrique.
1 Un endomorphisme u est positif si, et seulement si, la matrice de
u dans la base B est positive.
2 Un endomorphisme u est défini positif si, et seulement si, la
matrice de u dans la base B est définie positive.
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Positivité

Exercice
Soient n > 2 et A ∈ Mn (R) la matrice carrée d’ordre n définie par :
 
0 ... 0 1
 .. .. .. .. 
 . . . . 
A= 
. 

 0 . . . 0 .. 
1 ... ... 1

Montrer que A est diagonalisable. A-t-on A ∈ Sn++ (R) ? A ∈ Sn+ (R) ?

On a t A = A donc A est symétrique at 


par suite
 A est diagonalisable.
1
−1
 
On a 0 ∈ sp(A), par exemple pour v =  0  on a Av = 0.v et donc
 
 .. 
 . 
0
Sp(A) ̸⊂ R∗+ , d’où A n’est pas définie positive.
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Positivité
 
x1
Pour vérifier est ce que A est positive, soit x =  ...  ∈ Rn . Alors
 

xn
 
xn  
  .. x1
  .. 
.
⟨Ax, x⟩ = ⟨  ,  . ⟩

 x n 
Pn xn
k=1 xk
n−1
!
X
= xn xn + 2 xk
k=1
 
1

 0

..
Par exemple pour le vecteur x =   alors ⟨Ax, x⟩ = −1, d’où
 
 .

 0
−1
A ̸∈ Sn+ (R)
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Positivité

Exercice
Soit E un espace euclidien et soit u ∈ L(E) symétrique à valeurs
propres strictement positives i. e. u ∈ S ++(E) .
1 Montrer qu’il existe un endomorphisme v symétrique vérifiant
v 2 = u.
2 Soit s un endomorphisme symétrique de E. Établir que u−1 ◦ s est
diagonalisable.

1) Soit B une base orthonormale diagonalisant u


 
λ1
M (u, B) = 
 .. ,

λk > 0
.
λn

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Positivité

L’endomorphisme v déterminé par la matrice


√ 
λ1
M (v, B) = 
 .. ,

λk > 0
.

λn

vérifie v 2 = u. La matrice de v dans la base orthonormale B est


symétrique, c’ est un endomorphisme symétrique.
2)
u−1 ◦ s = v −1 ◦ v −1 ◦ s = v −1 ◦ (v −1 ◦ s ◦ v −1 ) ◦ v
Posons w = v −1 ◦ s ◦ v −1 . Alors w est symétrique : en effet.

< w(x), y > =< v −1 ◦ s ◦ v −1 (x), y >=< s ◦ v −1 (x), v −1 (y) >


=< v −1 (x), s ◦ v −1 (y) >=< x, w(y) >

L’endomorphisme w est symétrique donc diagonalisable.


L’endomorphisme semblable v −1 ◦ w ◦ v est aussi diagonalisable.
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Positivité

Exercice
Soient u ∈ S + (E) et p ∈ N∗ . Montrer qu’il existe un unique
endomorphisme v ∈ S + (E) tel que v p = u.

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