Matter. Histoire Critique Du Gnosticisme, Et de Son Influence Sur Les Sectes Religieuses Et Philosophiques Des Six Premiers Siècles de L'ère Chrétienne. 1843. Volume 1.
Matter. Histoire Critique Du Gnosticisme, Et de Son Influence Sur Les Sectes Religieuses Et Philosophiques Des Six Premiers Siècles de L'ère Chrétienne. 1843. Volume 1.
Matter. Histoire Critique Du Gnosticisme, Et de Son Influence Sur Les Sectes Religieuses Et Philosophiques Des Six Premiers Siècles de L'ère Chrétienne. 1843. Volume 1.
CBITIQl'E
DU GNOSTICISME.
orne
/
/i/re7nier.
I
HISTOIRE
CRITIQUE
DU GNOSTICISME.
STRASBOURG,
De l'imprimerie de F. G. Levrault, imprimeur du Roi.
I
HISTOIRE CRITIQUE
DU GNOSTICISME,
ir DE SON INFLUENCE
belles -lettres.
tyc?vec /lùa^ZG/iCif.
TOME PREMIER.
PARIS,
Chez F. G. Levrault, rue de la Harpe, n."* 81,
et rue des Juifs, n.° 33, à Strasbourg.
1828.
ooT to m%
11X7/
Tct yâ^ ctycù fftyct actXvTrJoh
PREFACE
trait ,
quand j'ai entrevu les découvertes
qu'il était permis de faire encore sur un
champ si souvent fouillé dans ses entrailles,
6QT
IV PREFACE.
de combattre.
Je porte aussi ces sentimens dans la di-
DU GNOSTICISME,
ET
INTRODUCTION.
V/UAND OU examine, sans aucun genre de
prévention, les divers systèmes religieux et
philosophiques qui ont précédé dans le
monde l'étahlissement du christianisme, on
demeure tellement frappé de la simple et
majestueuse supériorité de ses doctrines,
qu'on ne sait plus quelle origine leur as-
2 INTRODUCTION.
nouveau système le communique avec une
confiance à la fois si positive et si pure
si étrangère à toute espèce de doutes ou
d'hypothèses, de raisonnemens ou de so-
phismes ; ses disciples l'exposent , devant
les docteurs de la Palestine , les sages de
la Grèce , les èrudits de l'Egypte et les
INTRODUCTION. 5
perpétuité ,
qui se dit impérissable , doit
adopter cette maxime ou des maximes ana-
logues. En effet, les partisans de toute es-
tisme ^
qui remplit toujours les intervalles
d'un système à un autre système , et qui est
^^"
lO INTRODUCTION.
systèmes avaient été élevés, et tous les sys-
tèmes s'écroulaient : enfin, la lassitude était
venue saisir les esprits, et les avait livrés aux
douceurs de ce syncrétisme que le boule-
versement des peuples, suivi de communi-
cations plus pacifiques , avait préparé de-
puis long-temps.
En effet, depuis cet ébranlement général
qui était résulté des guerres d'Alexandre
dans les trois parties du monde, les doc-
trines de la Grèce, de l'Egypte, de la Perse
et de l'Inde se rencontraient et se confon-
daient partout. Toutes les barrières qui ja-
dis avaient séparé les nations étaient rom-
pues , et les peuples de l'Occident ,
qui
avaient toujours rattaché leurs croyances
à celles de l'Orient, s'étaient hâtés de les y
retremper. Les Grecs, dont l'esprit n avait
jamais été très-grave, dont l'ame n'avait ja-
mais été essentiellement religieuse, éprou-
vaient au moins le besoin de savoir ce que
la sagesse humaine pouvait établir de plus
1 n/ç-/ç. 2 TVM<7tç.
INTRODLCTION. l5
I
INTRODUCTION. IC)
variété d'êtres.
Ainsi que nous l'avons dit, ce n'est pas là
l'ancienne mythologie, il s'en faut de beau-
trop disparates.
2:2 liNTRODUCTIOiN,
INTRODUCTION. 27
écrits (les gnosliques, qui se sont tous per-
I
grandes questions de l'antiquité. Nous n'hési-
tons pas à croire à l'impartialité, à l'exacti-
tude d'Origène et de S. Cyrille, lorsqu'il s'agit
des écrits et des opinions de Celse et de Ju-
lien, combattus par des antagonistes très-ani-
més: un coup d'oeil sur les écrivains qui nous
font connaître le gnosticisme, tout en le ré-
futant, nous fera voir, si nous pouvons leur
accorder le même degré de confiance.
1?7 f S. Irénée, le plus ancien antagoniste des
^ gnostiques \ a publie contre eux un ouvrage
étendu et savant en cinq livres, dont le pre-
mier seul nous est parvenu intégralement,
tandis que nous ne possédons plus des au-
INTRODUCTION. '2C)
second : ce fut sans doute pour les redresser les uns et les
, ^,
-^ Justin le martyr, qui était né d'une fa-
if}ô ' (ê( mille grecque, qui avait été élevé dans le
4 paganisme, en Samarie, qui avait quitté les
34 INTRODUCTION.
les systèmes de la religion et ceux dé la
mythologie. Aussi ses ouvrages, et surtout
ses Stromates j sont- ils une mine inépuisa-
ble des données les plus précieuses sur son
temps et sur l'antiquité. Combattant les gnos-
tiques face à face, étudiant leurs écrits,
pour ainsi dire, sous leurs yeux, il reproduit
souvent leurs principes avec plus d'exacti-
tude que S. Irénée, dont le séjour habituel
était si éloigné de leurs écoles.^
siastiques, t. 1 j p. 87.)
-dOL'l
,
INTRODUCTION. 55
1 Le Traité d'Hippoljte (
qui souffrit le martjre sous
l'empereur Alexandre)^ dirigé contre Marcion, s'est perduj
celui contre le valentinien Hélix, qu'on lui attribue (dans
jtÊÉLè.
,
INTRODUCTION. Z^J
ïNTRODUCTIOxV. Ô9
Sophes' mais, quoiqu'ils fussent l'un et l'au-
;
m
,
INTRODUCTION. 4^
C'est ainsi qu'il s'est créé, dans les temps antérieurs à notre
ère, une secte de puiéoriies ^ d'après ce passage de Jérémie:
Ils m'ont abandonné , moi qui suis un puits d'eau vice y pour
se faire des citernes pourries. Il dérive les Samaritains du roi
gine du gnosticisme ;
2.'' doctrines et suc-
cession de ses diverses écoles; 3.° influence
qu'elles ont exercée sur les sectes contempo-
raines, soit religieuses, soit philosophiques.
—
PREMIERE SECTION.
ORIGINE DU GNOSTICISME.
CHAPITRE PREMIER,
Temps antérieurs à rétablissement du
Christianisme.
>
46 SECTION I.
\
Bipont.
CHAPITRE I.
4?
calions qu'après une épreuve prolongée \ donnent
déjà au mol de yvûcatç une acception particulière,
CHAPITRE I.
49
naissance du monde intelleciuel, et c'est absolu-
4 .
j
Go SECTION I.
*
CHAPITRE L 55
cula lions étaient précisément celles qu'ils croyaient
devoir combiner avec le christianisme.
ToKtKTj (PiXoGo(p]cc 5
que l'on rencontre ailleurs. ^
i
CHAPITRE I. 55
tiens et payens de celte école : ils ne diffèrent les
é
uns des autres qu'en ce que les payens rejettent
le christianisme, tandis que les chrétiens le regar-
56 SECTION I.
CHAPITRE I. 57
leurs plus grands écrivains ^ Aristobule n'avait
point en cela pour but de recommander la phi-
losophie de la Grèce à ses coreligionnaires : il vou-
lait défendre les croyances judaïques contre les
attaques dont elles étaient sans cesse l'objet. Loin
de reconnaître la supériorité du platonisme ou d'un
système oriental sur la religion de son peuple,
il était si convaincu de l'excellence de la dernière
qu'il prétendit que Platon avait puisé ses plus
58 SECTION I.
CHAPITRE I. 59
purifié par la vertu, qui s'est élevé par la contem-
plation à Dieu et au monde intellectuel, et qui en a
reçu les inspirations , sait percer l'enveloppe gros-
sière de la lettre qui dérobe au peuple les idées
tK
jours, est éclairée par les idées primitives , les rayons éma-
« To/ç oiKTi<yt), toutes les fois qu'elle s'élève vers les sublimes-
te
tiges des pajens ! » A celte exclamation, semblable à celle
<|ui précédait la célébration des mystères, succède une ex-
plication, ù la vérité très-mjstique, appuyée de nouveau
sur les exemples de Sara, de Lia et de Sépliora, tendant
à montrer que les vertus ne s'engendrent ni par les hom-
mes ni par elles-mêmes; que c'est Dieu qui les féconde,
qui les fait naître. Philon, qui s'est fait une sorte de vio-
parties. ^
parole de l'homme.'^
Le logos étant le monde des idées, le KoafJioç
p. 612.
3 De Vita Mosis, I, p. 612.
4 AoyOÇ TTpO^ÔptKOÇ.
,
€4 SECTION I.
le monde matériel. ^
J).
334; 45. Quis rerumdmnar., p. 397. Eusèlje, Prœparat,
Eçang., XI, p. i5. Toutes ces idées sont empruntées de
celles de Platon; nnais elles sont modifiées par le génie de
Philon, et nous les trouverons dans le gnosticisme av.ec des
66 SECTIOIS I.
CHAPITRE I. 67
'
choisir et de faire le bien ou* le mal, ce n'est pas
1 Aoyinov,
y/
2 AXoyov»
3 C'est ce principe qui communique avec Dieu et avec
le logos. Cette opinion a étp reçue également par les gnos-
tiques.
4 SvfJLIitQV ci îTriùufJLifJtKOV»
2 De Somniis, p. 586.
,,
70 SECTION I.
mais parce qu'il est bon qjue les mortels aient des *
tinées.
"*^
que sa parole, et suivant des types qui ne sont
autre chose que ses idées , et avec une intelli- j
"^
supérieure de sa nation.
Au reste, cette science supérieure, cette gnosis^
74 SECTION L
mon générale, en possession d'une science supé-
rieure K Les grands-prêtres et les prophètes rece-
ordinaire. ^
sophie platonique ,
jouait en Egypte. Cette circonstance
p. 6.
79
Ormuzd, le premier né du Temps sans bornes^
commença par créer, d'après son imaee, six gé-, ,
^ o .
r:
Le troisième ordre des esprits purs est infini-
ticulier ;,
qui éclipsa, dans les temps postérieurs, celui
d'Ormuzd même, et fut connu davantage des peuples de
^V
1
,
CHAPITRE I, 81
193, 4o5, 4o4, 4^4? etc. Sur les dews et archidcAvs, ib.
\ 6
82 SECTION I.
84 SECTION I.
*•
38 SECTION I.
CHAPITRE I. 89
Grecs et les Orieniaux, par suite des conqmHes
d'Alexandre, expliquent peut-être ces gfpncontres
encore mieux que les leçons prises par les Juifs
dans leur exil. C'est ce qui nous engage à ne re-
1 Le mot tr\^ (
pluriel , D'^tSIÔ ) veut dire interprète , et
f).
F. Leur crojance à l'influence des astres, p. xiv; à la mé-
tempsycose, p. XVI ; leur angélo-logie , p. xx; leur astro- « a
nomie, p. xlvi, sont autant de doctrines étrangères.
CHAPITRE I. 95
différèrent essemiellement les uns des autres,
« -
,
94 SECTION I.
P- 797-
CHAPITRE I. g5
ancienne , s'ils les rattachent à Moïse, aux patriar-
ches et au protoplaste, il faut, d'un côté, réduire
de la Kabbale ,
qui sont plus considérables et
CHAPITRE I.
97
de Zoroastre, tout ce qui existe, est émané d'une
source de lumière infinie. *
marquable ,
qu'il est donné fréquemment au Créa-
teur, non-seulement dans le Zend-Avesta, mais
Code des 3
encore dans le sabéens.
kyvcôS'oq*
•>>
Idra Rabba, seciio 3, S- ^4^ 49^; sect. 5, S- 58.
ït:
CHAPITRE I.
99
mitive remplissait tout, en sorte qu'il n'y avait
point de vide; et lorsque l'Etre suprême, qui
existait dans cette lumière, résolut de déployer
et de manifester ces perfections dans des mondes,
il se retira en lui-même, et forma autour de lui
p. 3i.
;*'..
CHAPITRE I. 101
102 SECTION I.
-*
CHAPITRE I. 105
dus. 6, p. i54.
CHAPITRE T. 103
S- Ï72.
4^«
106 SECTION I.
ils sont des deux sexes. Leur chef est Bélial^ Plus
ils sont inférieurs aux intelligences pures, plus
ils en sont jaloux : ils voudraient être leurs égaux.
Ils combattent le règne du bien; ils séduisent les
hommes ; ils ont séduit Adam ; ils s'efforcent d'as-
ne cessent de provoquer ^
les fautes et les guerres.
pire.
licité.
doctrines du gnosticisme.
L'anthropologie de la Kabbale est tirée de la
même source.
um, p. 247. •
M
,
IIO SECTIOJN 1.
pas adoptée. *
CHAPITRE I. 111
Tiberias, p. 2 5.
112 SECTION I.
» 8
1 l4 SECTION 1.
CHAPITRE I. 1 l5
ques.
suivantes.
Il6 SECTION I.
p. i4i.
,
CHAPITRE I. 117
Il5 SECTION I.
t. I, p. 74.
,
CHAPITRE I. 121
,^(_cljnsiianisnie.
c'est celle
L'une se combina avec ce système
àesgnostiqueSy dont nous venons de faire
:
1
connaître les précurseurs avant L'ère chrétienne;
l'autre combattit et les gnostiques et les chré-
tiens : c'est celle des nouveaux platoniciens, que
nous retrouverons plusieurs fois dans le courant
de ces recherches, et dont nous suivrons peut-
être un jour les travaux jusqu'à l'émigration de
leurs derniers descendans en Perse.
CHAPITRE II.
jdélicalesscs du grec.
,
ï^4 SECTION I.
1^6 SECTIOjN I.
leur.
128 SECTION I.
naît la conviction ,
qu'ils étaient moins les inter-
Constantin.
Ces sectaires, connus sous les noms d'Ébionites
et de Nazaréens, ne sont pourtant pas ceux que
les premiers auteurs chrétiens combattent le plus
vivement, quoique plusieurs de leurs opinions
se rapprochent de celles du gnosticisme, comme
nous verrons dans la troisième partie de ces
recherches. Ce furent des hommes qui s'étaient
familiarisés d'abord avec les opinions des essé-
niens, des thérapeutes, de Philon et des kabba-
listes, et qui les avaient échangées, en partie,
contre celles du christianisme, que les apôtres
signalèrent comme les ennemis les plus dange-
reux de la véritable gnosis, de la leur, et comme
les plus obstinés partisans d'une gnosis pseudo-
nyme^. C'est ce que va nous apprendre un coup
1 Expression de S. Paul.
1
ÎDO SECTIOIS î.
l34 SECTION I.
2 Ibid.y V. 17.
1^6 SECTION I.
2 Ch. 1 , V. 2, 3, 4.
ï4^ SECTION I.
2 Ch. 2, V. 6.
,
l44 SECTION I.
cL. 1.
2 eV Traicm co(plct,
^
CHAPITRE II. 145
dans l'empire du fils de son amours Si d'autres
1 Ch. 1, V. i8 et 19.
2 Ibid., V- 19.
(( et de la yvœtjiÇ' ^ ^^
Ici, comme ailleurs, le plus
j Ch. 3, 10.
l5o SECTION I.
3 Gh. 7.
CHAPITRE IJ. l55
l54 SECTION I.
l56 SECTION I.
%
CHAPITRE II. 167
tériel par un être immatériel, la chute, la corpori-
satioii, la rédemption et la repristination des es-
prits appelés hommes, admettaient divers principes
et diverses intelligences, ainsi que diverses opéra-
tions spirituelles qu'ils désignaient sous les noms
de oc^XYj^ hoyoç, fAovoysvyjç, ^ccri, (Çûûç et de TTvsvfJtcc»
la gloire du Sauveur.
A côté de ces grandes antidièses et de ces apo-
logies dogmatiques, à coté de cette gnosis spécu-
n'est pas utile; les paroles que je dis sont l'esprit et la vie.
l64 SECTION I.
Jean.
suivantes.
CHAPITRE II. 169
dokètes et à beaucoup de gnostiques, était incon-
tesiablement très- répandue au temps de S. Jean,
et long-temps avant lui. Elle a dû arriver en Asie
t(
vous tous les jours, dit Raphaël à Tobie, au
« moment de le quitter; je ne mangeais pas, je
de l'Être suprême ,
qui est à la fois Alpha et
1 Ch. 1, V. 4.
2 Ch. 1, V. 5.
1 Ch. 1 , V. 8.
2 Ch. 2, V. 24.
3 Ch. \7>, V. 5.
6 Ch. 12, y. 1 à 6.
,
174 SECTION I.
1 Ch. 9, V. 4.
1 Ch. 2, V. 7.
2 Ch. 2, V. 12.
sans lacune.
178 SECTION I.
l8o SECTIOIN I.
CHAPITRE III.
tache.
2 Hœres. VL
l82 SECTION I.
p. 354.
époque.
Ce qui ajoute ensuite à nos doutes sur l'exis-
\ 1 n 1
•
^.8, S. 4.
1 i3
ig4 SECTION I,
1 ^vl^vyictç,
2 Pl^ftl,
igS SECTION I.
:200 SECTION I.
\^^
la jalousie, effet de l'orgueil, qui est l'origine de cette scis-
simoniens.
La qualification d'Artémis et de Minerve offre
tendance ,
qui pouvait conduire les simoniens
dans le nouveau platonisme, système favorable à
leurs hypothèses allégoriques, ne s'est pas long-
14
210 SECTION I.
dit dans les pajs où les apôtres n'avaient pas encore établi
le christianisme. Hœr, fab., I^i,
. ,
2l6 SECTION I.
de Brème.
CHAPITRE III. 221
2 Theodoret. , 11, c. 5.
apostolique.
Avec Philon , la Kabbale, le Zend-Avesta et
a 24 SECTION T.
1 Hœres.i 28, 5.
3 2^ SECTION J.
Il attribuait
tant
une naissance ordinaire
une haute mission à Jésus-Christ; il
et pour-
le croyait
1
fils de Joseph et de Marie cependant
: il le considé-
rait comme un être d'une origine ou d'une nature
distinguée. Jésus-Christ, disait-il, par sa justice, sa
de S. Jeau^
,
25o SECTION I.
SECONDE SECTION.
HISTOIRE DES PRINCIPALES ÉCOLES ET SECTES
DU GNOSTICISME.
CHAPITRE PREMIER.
Classification générale de ces Ecoles
et de ces Sectes.
p. 537.
autre.
,
CHAPITRE 1. 239
publiquement. Ce furent là, avec les docteurs que
nous venons de nommer, les véritables précur-
seurs des Basilides, des Saturnin, des Valentin, des
dessous Carpocraliens.
,
de fantiquité.
2^q. SECTION II.
croyances populaires. ^
Cependant cette classification, quoiqu'elle soit
1 Le n3''!'p de la Kabbale.
2 lïen^tMS Adv. hœres. , II, v. 4- Dans celle conceplion,
la création elle-même est comprise dans le plérôme, et
n'j forme qu*une tache dans une tunique, ce qui offre bien
1 Noi;ç.
,
mière.
celle de la nature !
L'école de Marcion, qui est la troisième, est
CHAPITRE IL
17 .
258 SECTION II,
^
,
Grèce.
Le principe de toute chose, le 06^%y] des au-
tres systèmes, est un être moitié matériel, moitié
1 Genèse, cli. i , v. 2.
Osiris, p. 374.
CHAPITRE II. 261
ce sont les esprits sidéraux, les feroiicrs, les anges, les éons
des autres systèmes. Voj. Kanne, Panthéon der àltesten Na-
iurphilosophie , p. 564- Berosi fragmenta , éd. Richter, p. 49.
terminus cœlorum.
#
m
-
^^^ ^
SECTION II.
1 Gesenius, DeSamaritanorumiheoîogîaexfontib.ined.,
p. 28, 3 1 et passim. Creuzeiv, Sjmhoîik [Mone), p, 287.
CHAPITRE II. 267
ibis confondant leurs croyances , tout en se
dogmatiques ,
qui s'étaient conmmniquées des
boj'ds de TEuplirate à ceux du Tibre, parlaient
une langue nouvelle, commune à tous, la langue
,tK„
,
(j
pens; opinion qu'ont partagée avec lui les Phé-
« niciens et les Égyptiens. Cette classe d'animaux
« pneumatique ^
y elle est d'un naturel igné, et sa
si connu ,
que nous pouvons nous borner à
en appeler à ce que S. Arnobe dit au sujet des
Knouphis ^
que l'on trouve, entre autres, chez
#
^
traces ,
paraît leur avoir fourni Ophiomorphos
dans son Ophioneus et ses Ophionides ^
qu'il
de croire que ,
par les serpens élevés dans les
temples, on a voulu honorer les génies et les
modérateurs des élémens cosmogoniques. ^
chrétienne.
Syrie ,
que nous allons examiner , et celles de
quelques autres docteurs originaires ou voisins
de la Syrie, qui s'offriront plus tard à nos re-
cherches.
Saiurnin. §. 2. Saturnin ,
que plusieurs anciens nom-
ment disciple de Simon et de Ménandre, et con-
combattre.
Ils n'étaient pourtant pas de purs génies de
lumière, se trouvant sur le dernier échelon du
monde supérieur. Il leur arriva même de se sé-
parer entièrement de Dieu , et de détacher de
cette source de bien toutes les existences visi-
'5
bles 1 •
en sorte qu'il ne tombait plus sur eux-
mêmes qu'un faible reflet de lumière. Ce reflet
de la puissance supérieure.
CHAPITRE II.
qu'à lui!
Saturnin ajouta même que le rayon divin émané
de Dieu sur l'homme, est tout ce qui, un jour,
m
,
»' il.. »
1 Cil. 2, V. 7.
^^4 SECTION II.
HP^v
naut. Il le croyait imparfait, mais sans méchan-
ceté; et, loin de le comparer à Ahriman, il le
de sa puissance.
En général, les auteurs chrétiens, Irénée,Ter-
tuUien Théodoret
, et Epiphane, expliquent obscu-
rément l'opinion de Saturnin sur la création de ces
•?*
286 SECTION II.
,*
CHAPITRE II. 287
qui leur donnent les exemples les plus perni-
cieux. C'était là distinguer neltenient les diverses
né d'une fennne i.
Ce sauveur, Chrislos, qui appa-
rut néanmoins sous l'aspect d'un homme, vint
d une orie:ine
& sup(
supérieure.
1 Augustini Hœres.,'5.
2 Elle suivit d'assez près celle de Césarée, fondée par
elle s'attachait au sens naturel des mots, autant que les au-
tres se glorifiaient d'en clicrcher le sens allégorique , en
dédaignant le sens littéral, qui leur paraissait peu digne
de l'Etre suprême. Nous avons déjà fait remarquer que ce
sjstème d'interprétation a pu motiver le mépris de Saturnin
pour les codes judaïques. Voj. Miinter, Ueher dU Antloche-
nische Schule , dans Sliiudlin et Tzchirner, ArchU. fur
Kirchevgesch. , t. I, p. 1.
yeux. 1
^01 SECTION IL
opinions qu'elle avait reçues des apôtres ou de
^
leurs élèves.
de la Rue.
6 Hœres., 56. Cf. Damascenus, De hœres. , 5B.
8 De hœres., c. 35.
jo Hœret.fab., l. c. 22.
,
un principe matériel.
Ce qui distinguait ce système des autres, c'est
de Valentin.
3o8 SECTION II.
Ce nom ,
qui n'est pas du genre féminin peut ,
9
5l2 SECTION II.
être contestée.
1 Psaume 22, y. 1.
,
compagne.
Bardesanes, dans l'hymne dont nous venons de
parler, représenta cette union sous l'image d'un
hymen. Ce ne fut sans doute que pour compléter
cette allégorie ,
qu'il parlait d'un banquet qui
devait célébrer cette sublime et mystérieuse al-
^
liance.
^ 21
,
5^2 SECTION IL
Ce qui, seul, est immortel dans l'homme, c'est
l'ame ,
qu'il tient du monde intellectuel : son
corps, (joc^^ oCK^yflri^ o (paivofjLgvoç civÔ^MTToç, ap-
partient au monde matériel, et se détache un
jour de son ame, sans pouvoir jamais s'y réunir
de nouveau. Bardesanes ne pouvait, sans se faire
1 AXoyov ^ùùùv,
Tcv vouv*
CHAPITRE H. 323
« ils se rattachent, et ne sont pas sujets aux lois
K de Ja nature. ^
^^
chologie ,
que par des raisonnemens tirés des
saintes écritures. Le roi David espérait seulement
que son ame serait délivrée de la mort^-^ et S.
CHAPITRE III.
1 Lib. I, c. 28; m, c, 4.
4 Hœresis, ^i.
5 De prescript., c 5i.
du faux.
X Tertullien, 1. c.
CHAPITRE HT. 55g
également trouver ce que Cerdon y cherchait
en vain. C'était Marcion. Ils se lièrent l'un avec
l'autre d'une telle intimité, que leurs doctrines
se confondirent comme leurs sentimens ;
qu'ils
1 Lib. i , c. 27.
2 yipoL, I, c. 35.
5 Slromnt., Ill , p. 4^5.
4 Contra- Celsum, p. 191, 660, 689, 717, 766, version
de Moslicini.
5 llœresîs, ^2.
des sermons.
« tout est pétrifié; rien n'j vit que la barbarie, cette bar-
condition.
544 SECTION IL
double lutte à soutenir dans Sinope, et sa posi-
excommunié.
Dès-lors aussi il fallut songer à défendre ses
idées et à les présenter avec suite, avec méthode,
c'est-à-dire qu'il fut obligé de se faire un système,
et qu'il dut tacher d'avoir des partisans. Il se
tous littéralement.
,
2 Ch. 2, V. 4 el passim.
^
23
,
Le même évangile
'b
n'aurait-il pas ete rédieé sur
été reaige
critique.
^
558 SECTION II,
p. 6.
3 Hjmn. 22, 24, 37, 5o, 62, 0pp. sjr, et lut., edii.
4 Catechesis, VI. ^
5 Hœres., ^2.
(( naissance du Sauveur i.
Non -seulement il en
(( retrancha le commencement, en se faisant plus
(c d'autres choses. ^ «
qu'alors inconnu).
56^ SECTION II.
mosaïsme. ^
judaïsme.
Le cinquième verset du chapitre suivant lui
rendait le même service : c'est le démiurge, disait-
368 SECTION II.
, il ,
qui a le cruel pouvoir de vous précipiter dans
de cette méprise.
Marcion donnait aussi au chapitre seize une
explication toute particulière; et y faisait quel-
ques changemens.
CHAPITRE III. 369
Au chapitre dix -sept il retrancha les versets
34
SyO SECTION 11,
changé ,
parce qu'il attribuait à Satan l'action
d'avoir séduit Judas , tandis que c'était le dé-
l'évangile de S. Luc.
m
CUAPITRE III. 373
ciseaux de Marcion, olTrait lant de lacunes, que
TerLullien se lasse de les énumérer, et qu'il se
borne à inviter ses lecteurs à se cliat-ger eux-mê-
mes du travail facile de comparer les deux codes
Au premier chapitre, Marcion n avait changé
que le verset dix-sept, pour ne pas admettre d'ap-
sible.
retranché.
gnaler particulièrement.
Celle aux Philippiens était la dixième, et par
empêchée.
Les générations qui succédèrent aux premiers
hommes, sujets à la puissance des démons et de
la matière, ne pouvaient guère valoir mieux que
leurs pères. Il s'en trouva pourtant un petit nom-
bre qui furent fidèles au démiurge , tels qu'Abel
Hénoch , Noé , Abraham , Isaac et Jacob ,
qui
fuyant la commune idolâtrie , observèrent les
commandemens du créateur et en furent adoptés
avec leurs familles, comme son peuple de pré-
dilection. Il leur prodigua toutes sortes de fa-
c 7, 8.
1 25
586 S£CTION II.
Christ.
-#
CHAPITRE m. 589
Testament ,
que Marcion remarquait dans les
troduction.
Les nombreuses différences que Marcion si-
points principaux.
1
."
Le créateur des choses visibles s'hélait montré
juste et de bonne intention , mais pourtant d'une
grande rigueur et d'une plus grande faiblesse. ^
prophètes. ^
seigner le créateur. ^
du genre humain.
2 Ici Marcion allait jusqu'à soutenir que les deux Mes-
sies avaient des noms différens. Citant Isaïe^ 7, i4et8,4>
il fit valoir que le Sauveur ne s'était ni nommé Immanuel,
ni occupé de conquêtes. Il trouvait les mêmes contradictions
dans le plan des deux envoyés, l'un étant annoncé pour
la restauration de l'empire judaïque, l'autre pour le salut
cendu aux enfers délivrer les âmes des morts; Caïn, Esaii
de la vie divine. ^ -^
#
i
CHAPITRE m. 595
rentendirent commander le calme aux flots et aux
orages soulevés par l'ancien Dieu.
Ce Dieu, ainsi que le dernier de ses prophètes \
fut alarmé en voyant les œuvres de cet envoyé
d'un Dieu supérieur, dont jusqu'alors il avait
rigp; ctp^MV, 11, 5. C'est l'une des idées les plus hardies
de ce système, et l'une des analogies les plus frappantes
avec celui des sectes ophitiques, avec lesquelles S. Tliéo-
doret parait aussi confondjc les marcionites. Hœret. fab.
lib, I, 24.
^9^ SECTION II.
plus opposés.
Cette opinion se recommandait, au surplus,
jpar l'observation que l'empire du démiurge ne
fut pas détruit entièrement par celui de l'Être
suprême, et que ce dernier ne répand ses bien-
même appelées ,
par un Dieu supérieur , à un
état plus parfait que celui pour lequel leur auteur
les avait créées.
pense, açec ses adhérens , que les hommes ont la même ame
que les animaux [on « clu]iï '\v^y\ iv tqIc, dvBcMTroiç ;ta/
CHAPITRE m. /|01
entièrement différentes ,
que le fondateur de la
seconde, loin d'être l'envoyé de celui qui avait
donné la première, lui était inconnu, et était son
adversaire sous tous les rapports.
deux gnostiques.
4o4 SECTION It.
ffymn^ 21.
,
rédemption.
Quant à la nature du Pneuma et de la Psyché ^
sont tous les deux éternels , tous les deux infinis; ils ne se
n'existait plus. ^
^< driam secessit. Inde post annos regressus non melior, nisi
1 Épiphane., 1. c.
CHAPITRE III. 4^7
passé dans le langage des codes sacrés et dans
celui des Pères : c'est \ange de perdilion ^ c'est
1
j2y
4lS SECTION IL
trouvait une créature qu'il avait fliite d'après un
si beau modèle. Il supplia le Dieu suprême de
lui envoyer le Sauveur, afin de rétablir entre le
Addit. ad prœscrlpt. , 5 1
4.20 » SEGTIOiN If.
Jésus-Christ.
1 Epiphancj 1. c.
CHAPITRE TTT. l^2\
4^4 SECTION IL
Aussi les marcioniies se conservèrent-ils long-
temps encore, non-seulement sous le paganisme
triomphant, mais encore sous le paganisme suc-
combant. On les trouve au temps de TertuUien
d'Ori^ène et d'Eusèbe, comme à l'époque de S.
,t
CHAPITRE m. 4^^
de l'empire, commençait à triompher d'une op-
position qui n'avait jamais été hostile , et qui
avait cherché, dans la personne de plusieurs de
ses chefs, à se réunir au parti dominant. Cepen-
dant on trouve encore des marclonites persécutés
par la législation byzantine du sixième siècle.
1 Uœret.fabul., /, 24.
4^6 SECTION II.
1753, fol
2 C'étaient Isidore, Damascius, Simplicius , Eulalius,
PriscianuS;, Hermias. ( Agathias, De imperio et rébus gest.
(Suidas, s. V. Trpio-Cuç,)
DU PREMIER VOLUME.
Pagfj.
Jr RÉFACE T
Introduction i
PREiVnERE SECTION.
Origine du Gnosticisme.
SECONDE SECTION.
du Gnosticisme,
§. 2. Saturnin 276
S. 3. Bardesanes 293
Chapitre III. De l'école et des sectes gno,stiques de l'Asie
mineure et de l'Italie 354
Ceidon 335
Marcion 33q
Marcioniles 4o6
ERRATA DU TOME I."
11271
isme
T(OROfMTO CANADA
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iaii<^^^^^><^^»^^<^^^>^^5^>^^^^^^>^^^^^^^-^^^4i^<;^
trait de Descaries.
HISTOIRE UNIVERSELLE DE L'ANTIQUITÉ, par Vk. Cbh^t
ScHLjossER, professeur à runiversîle' de
conseiller intime et
Heidelberg traduit de l'allemand par M. P. A. de frOLirn.
,
Nouvellemcpî paru.