Expose - Consommation - Contrats A Distance
Expose - Consommation - Contrats A Distance
Expose - Consommation - Contrats A Distance
1
Sommaire :
Introduction :
Conclusion ;
2
Introduction :
3
biens ou produits objet du contrat ne sont pas assez fiables vu l’absence des
parties lors de l’échange du consentement.
Toutefois, le contrat conclu par voie électronique n’est valablement formé que
lorsqu’il répond aux conditions prévues par la loi 53-05 relative à l’échange
électronique de données juridiques qui prévoit dans son article 65-1… la validité
du contrat conclu sous forme électronique ou transmis par voie électronique est
régie par les dispositions du chapitre premier du présent titre.
1
La protection du consommateur à travers la transparence des pratiques commerciales selon la loi 31-08,
Mohammed Amine Jbilou, revue contentieux des affaires N° 16 septembre 2016, P. 106.
4
d’éventuels risques et induire le consommateur en erreur, que cette erreur soit
sur la personne du cybercommerçant lui-même ou sur le bien ou le produit objet
du contrat.
Dans ce sens, et tenant compte des spécificités des contrats conclus à distance et
de leur risque sur le consommateur qui contracte à distance, la loi 31-08 édictant
des mesures de protection du consommateur a consacré tout un chapitre aux
mesures de protection du consommateur dans les contrats conclus à distance.
Cette loi a énuméré les mesures de protection du cyberconsommateur tout en
déterminant son champ d’application en mettant l’accent sur les transactions qui
sont soumises à la dite loi et qui sont selon l’article 26 toutes les transactions de
personnes physiques ou morales exerçant une activité à distance ou proposant,
par un moyen électronique, la fourniture d’un produit, d’un bien ou la prestation
d’un service au consommateur. Les dispositions de la présente loi s’appliquent
également à tout contrat résultant de cette opération entre un consommateur et
un fournisseur au moyen d’une technique de communication à distance.
Toutefois, les dispositions de la loi 31-08 ne sont pas applicables aux contrats
conclus dans les cas suivant :
5
savoir les mesures apportées par le législateur marocain en vue de protéger le
cyberconsommateur, et d’autre part de mettre l’accent sur l’efficacité de ces
mesures du point de vue de leur suffisance pour la protection du consommateur
dans les contrat qui sont conclus à distance en l’absence de celui-ci. En fait, le
consommateur est une partie faible qui entre dans une relation contractuelle avec
un professionnel qui est économiquement fort, chose qui nécessite une
protection législative du consommateur partie faible dans ses rapports avec le
professionnel notamment dans une relation contractuelle de consommation faite
à distance, ce qui va nous pousser à s’interroger : Quels mécanismes a mis le
législateur marocain en place pour protéger le consommateur dans les
contrats conclus à distance ?
Pour essayer de répondre à cette problématique nous allons mettre l’accent dans
une première partie sur la protection du consommateur dans la phase
précontractuelle du contrat conclu à distance, avant de mettre la lumière sur la
protection du consommateur dans la phase contractuelle du contrat conclu à
distance et ce, à travers le plan suivant :
6
Plan :
7
Première partie
8
Première partie : la protection du consommateur dans la
phase précontractuelle du contrat conclu à distance :
« Qui dit contractuel, dit juste ». C’est un adage en droit civil qui reflète
l’importance d’équilibre contractuel entre les parties au contrat et qui génère
habituellement des discussions sur l’importance particulière de l’autonomie de
la volonté qui constitue l’un des principes légaux qui domine les conventions
volontaires. La situation se voit simple et claire dans les contrats ordinaires,
c'est-à-dire dans les contrats qui sont conclus en présence physiques des parties.
Toutefois, dans l’espace virtuel cette situation se voit compliquée et le risque de
contracter à distance est d’une très grande importance : L’internet permet
d’accélérer tout ce qui se vend dans le monde. Ainsi les cyberconsommateurs
peuvent acheter des nouveaux produits avant leur commercialisation dans leur
pays d’origine ou comparer plusieurs offres dans plusieurs pays. Certains sites
proposent même des produits interdits à la vente dans les pays du
cyberconsommateur ce qui peut lui exposer à des risques et périls. D’autres
cybercommerçants exploitent le cyberespace pour cacher des informations ou
présenter des informations mensongères pour induire en erreur le
cyberconsommateur et par conséquent, influencer négativement sa volonté et
son choix.
Le cyberespace est un monde virtuel qui n’est pas sans risques sur un simple
consommateur qui ne connait pas par principe, les contours du cybermarché et
qui se trouve dans un espace virtuel qui ne présente pas assez de garanties et de
confiances. En effet, si dans les contrats ordinaires la négociation et la
conclusion du contrat se fait en présence des parties ce qui renforce leur liberté
9
et leur choix, les contrats conclus à distance se forment en l’absence des parties
et en dehors du contact physique de ceux-ci.
10
En effet, l’exigence de loyauté et de bonne foi de droit commun ne suffisent pas
à protéger efficacement le consommateur qui contracte à distance 2 c’est
pourquoi le législateur a cherché à renforcer la protection du consommateur par
des textes spéciaux visant essentiellement à consolider la protection du
consommateur notamment dans un monde virtuel qui constitue en lui-même un
danger pour le consommateur. Dans ce sens, afin de protéger effectivement le
cyberconsommateur le législateur à légiféré un texte spécial par la loi 31-08
édictant les mesures de protection du consommateur par laquelle il a consacré
tout un chapitre à la protection du consommateur qui contracte à distance,
d’autres textes législatifs entre en application notamment la loi 53-05 relative à
l’échange électronique des données juridiques et qui a prévu les conditions de
validité des contrats conclus par voie électronique et la loi 09-08 relative à la
protection des données personnelles et qui vise la protection des personnes
contre tout ce qui peut porter atteinte à la vie privée des personnes.
2
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 41.
11
Section 1 : L’information précontractuelle :
3
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
44.
12
connaître précisément l’identité de leur cocontractant et savoir à qui une
éventuelle réclamation peut être adressée.4
4
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 44.
13
Quand aux caractéristiques des biens et des services, le consommateur doit être
préalablement informé sur toutes les caractéristiques essentielles des biens ou
des services proposés à la vente.5 En effet, la loi impose aux cybermarchands de
remplir cette obligation qui permet à un simple consommateur de bien savoir les
biens ou les services qui lui sont proposés afin qu’ils puissent déterminer la
manifestation de sa volonté. Ainsi le consommateur doit impérativement être
informé sur le prix des produits ou des services de manière précise puisque le
prix constitue l’un des éléments essentiels du futur contrat. Le prix doit être
indiqué de façon précise au consommateur par tout moyen de communication
faisant preuve, avant la conclusion du contrat.
Dans tous les cas, le consommateur qui contracte à distance doit avoir toute
information jugée essentielle et importante pour la manifestation de sa volonté.
5
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 47.
6
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 51.
14
La loi 31-08 édictant des mesures de protection des consommateurs impose au
commerçant l’obligation de fournir toute information de nature à permettre aux
cyberconsommateurs de savoir toutes les caractéristiques des biens ou des
services à vendre pour contracter en connaissance de cause et les protéger contre
toute erreur ou mésentente de nature à influencer négativement leur volonté.
7
L’article 29 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
15
Paragraphe 1 : Le champ d’application du droit de la
rétractation :
16
deuxième paragraphe de mettre la lumière sur les effets de cette rétractation
aussi bien pour le professionnel que pour le consommateur.
La loi 31-08 vise à protéger le consommateur qui constitue une partie faible
dans une relation contractuelle assez déséquilibrée entre un simple
consommateur et un professionnel qui est économiquement fort par rapport au
consommateur. Lorsque le consommateur qui a acheté un bien ou un service par
un moyen de communication à distance décide de se rétracter de cette opération
d’achat parce que le bien objet de la vente ou la prestation de service ne lui
convient pas, la question qui semble logique est celle de savoir les effets de cette
rétractation sur les parties au contrat sachant bien que cette possibilité n’existe
pas en droit commun. C’est une mesure de protection du consommateur qui est
prévue par la loi 31-08 relative à la protection du consommateur.
17
rembourse par le consommateur dans le délai prévu des intérêts qui
correspondent aux taux légaux seront produits de plein droit au profit du
consommateur.9
Un contrat conclu à distance est un contrat qui est négocié et conclu à distance
en l’absence des parties. En effet, la formation du contrat par les cyber-
contractants n’englobe pas seulement la conclusion du contrat définitif mais
aussi s’étale à toute la période de négociation qui précède normalement la
conclusion définitive des contrats.
9
L’article 37 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
18
télécommunication à distance. Cette offre doit être claire et comporter toutes les
conditions nécessaires à la manifestation de la volonté du consommateur
(Section1) dont il doit répondre en acceptant par voie électronique ou par un
autre procédé à distance, chose qui exige une acceptation en connaissance de
cause (Section 2).
La loi ne définit pas l’offre faite à distance, cela implique que l’on doit se référer
à la notion d’offre en droit commun. En effet, l’offre à distance ne déroge par
aux règles de droit commun, elle n’est pas une offre différente à celle prévue
dans les contrats conclus en présence des parties, mais elle présente seulement la
spécificité d’être faite à distance. Cependant pour qu’une offre soit valide il faut
pouvoir répondre à deux conditions : d’abord elle doit être précise, c'est-à-dire
qu’elle doit comporter toutes les conditions nécessaires du contrat à un tel point
que la simple acceptation du destinataire suffit pour la conclusion du contrat. La
deuxième condition consiste dans le fait que l’offre doit être ferme du point de
vue de l’intention de son auteur, autrement dit l’auteur de l’offre doit avoir
l’intention de contracter et de s’engager par conséquence.
L’offre peut être définie comme étant l’acte unilatéral par lequel une personne
fait connaitre à autrui son intention de contracter. Lorsque l’offre est acceptée
par le destinataire l’offrant ne peut plus se rétracter sans encourir les sanctions
de l’inexécution du contrat.10 De ce fait, en cas d’acceptation par le destinataire
de l’offre le contrat est considéré valablement conclu entre les parties.
10
Omar AZZIMAN, Droit civil droit des obligations/ Le contrat, Edition Le Fennec, 1995, P. 93.
19
le même sens le consommateur doit également répondre en acceptant par voie
électronique ou par tout autre moyen de communication à distance.
Partant de là, l’offre faite à distance doit nécessairement comporter les éléments
importants pour qu’elle soit claire et permettre à l’e-consommateur d’exprimer
son acceptation. L’offre doit également préciser la période de sa validité.
Dans le réseau internet, toute personne professionnelle ou pas, peut proposer des
produits ou des prestations de service sans qu’il ait moyen de contrôler le
sérieux et la solvabilité de l’offrant, chose qui peut présenter un risque pour un
simple consommateur qui se trouve dans un coin autre que celui où se trouve
normalement le professionnel. En effet, l’offre n’est pas une simple
manifestation de volonté, mais est un acte que s’il a été accepté aboutit à la
conclusion du contrat avec toutes les conséquences qui peuvent en résulter.
20
Généralement, l’offre doit comporter les conditions générales applicables,
identification précise de l’objet, les modalités de paiement et de livraison,
l’existence de droit de rétractation, les informations relatives au professionnel,
le cas échéant le délai et le frais de la livraison et les coûts de techniques de
communication à distance utilisés …11
Dans certains cas l’offrant peut décider d’assortir son offre d’un délai déterminé,
l’offre assortie d’un délai ne sera donc valable que dans le cadre de ce délai.
Cependant, la situation pose de problèmes d’insécurité contractuelle générée par
la dématérialisation des échanges électroniques. Lorsque l’offre n’est pas
assortie d’un délai la question qui se pose est celle de savoir à quel moment
l’offre peut se retirer par le professionnel ?
D’une manière générale, Si l’offre est assortie d’un délai elle ne peut se retirer
qu’à l’expiration de ce délai. En revanche, l’offre faite sans délai précis par son
destinateur, il s’accompagne d’un délai implicite qui correspond au délai
raisonnable nécessaire au destinataire pour accepter. L’offrant se trouvera donc
engager jusqu’au moment où une réponse lui expédiée dans un délai
11
Article 29 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
21
raisonnable.12Toutefois, la loi 31-08 relative à la protection du consommateur
impose aux professionnels qui contractent à distance d’assortir leur offre d’un
délai déterminé pour des raisons de protection du cyberconsommateur. Ainsi
que l’article 29 de ladite loi dispose que parmi les informations que doit
comporter une offre à distance « la durée de validité de cette offre ».
12
Omar AZZIMAN, Droit civil droit des obligations/ Le contrat, Edition Le Fennec, 1995, P. 98.
22
Paragraphe 1 : La confirmation de l’acceptation par le
consommateur :
Dans les contrats conclus à distance et plus particulièrement les contrats conclus
par voie électronique, l’acceptation soulève des difficultés pratiques : ainsi un
simple clic involontaire ou une erreur informatique peut donner lieu un contrat
non désiré, chose qui nécessite de veiller à l’existence du consentement véritable
des contractants. L’erreur peut résulter soit, de l’absence de maîtrise de la
configuration du site sur lequel le consommateur souhaite contracter, et par voie
de conséquences une non maîtrise de la technologie employée pour conclure des
contrats, soit parce que le consommateur a cliqué sans avoir eu la conscience sur
les obligations découlant de ce clic. D’autres difficultés consistant également au
temps consacré par le consommateur à l’analyse de l’offre et qui est
relativement court en pratique.13
13
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
188.
23
Le renforcement du consentement du consommateur qui contracte à distance se
fait par la confirmation de son acceptation pour mieux s’assurer de l’existence
de son consentement avant de faire supporter les conséquences juridiques
découlant de cette acceptation. Dans ce sens le législateur marocain impose à
travers l’article 29 de la loi 31-08 une confirmation de l’acceptation de la part du
cyberconsommateur pour mieux orienter sa volonté vers les conséquences de
son acceptation et d’imposer aux professionnels de permettre la facilité pour le
consommateur de cette confirmation ou la modification ultérieure de sa
demande selon son choix.
24
Paragraphe 2 : la confirmation de l’acceptation en droit
comparé :
En France ce processus de double clic a été transposé en droit français par la loi
pour la confiance de l’économie numérique de 2004. Le législateur français a
consacré le principe de la confirmation tout en accordant une importance
considérable pour la révision de la commande.
25
distance, pour valider sa commande. Cette mesure vient pour mesurer la portée
effective de son acte.14
Le sujet de notre deuxième partie portera donc sur les mesures de protection du
consommateur dans la phase contractuelle du contrat conclu à distance.
14
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
191.
15
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017.
P.193.
26
DEUXIEME PARTIE
27
Deuxième Partie : La protection du consommateur dans la
phase contractuelle du contrat conclu à distance
28
technologique qui envahie le monde16. De ce fait un aperçu sur le cadre légal du
paiement en ligne et mobile (section 1) s’impose. L’objectif du législateur est
essentiellement lié à la sécurisation (section 2) de ce mode de paiement.
Laquelle sécurisation nécessite évidemment des procédés adaptés à la spécificité
de ce mode de paiement nouveau et qui suscite toujours des réticences des
consommateurs.
Il est communément connu que le processus législatif est lent par rapport à la
vitesse par laquelle le commerce avance. Cette lenteur législative liée à la
bureaucratie administrative est l’origine d’un décalage entre l’évolution rapide
des pratiques commerciales et celle de la législation. Ce décalage se creuse
beaucoup plus lorsqu’il s’agit du commerce électronique avec toutes ses
composantes y compris le paiement.
16
Hasnae BALGA : « La sécurité juridique dans le commerce électronique au Maroc », REFEG 1/2014
ISSN: 1698-1006REFEG 1
17
B. Hamida, la fiabilité de la signature électronique, revue du droit marocain n° 17, avril 2011, p. 68
29
Face à ses évolutions rapides des échanges commerciaux et afin de permettre à
tous les intervenants d’évoluer dans un cadre légal en conformité avec les
standards internationaux de paiement, Le législateur marocain a régis, à travers
la loi n°103.12 18 dite “loi bancaire” les services de paiement et la “monnaie
électronique” comme nouveau moyen de paiement à la disposition de toutes les
catégories sociales. De ce fait, les Banques n’ont plus le monopole de service de
paiement.
Ladite loi19 a défini les moyens de paiement comme tous les instruments qui,
quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute
personne de transférer des fonds. Par cette définition, le législateur a essayé de
donner une définition qui englobe tous les moyens de paiement, abstraction faite
du support ou du procédé technique utilisé. De cette façon le législateur essayera
de combler le décalage qu’on a cité plus haut.
Malgré cette définition large, le législateur a réservé une définition spéciale à la
monnaie électronique, ce qui témoigne de sa volonté d’enlever toute ambigüité
et prévenir les risques et les litiges potentiels.
La monnaie électronique est considérée aussi comme un moyen de paiement qui
est définie comme étant toute valeur monétaire représentant une créance sur
l’émetteur20. A cela s’ajoute trois conditions qui sont :
- Etre stockée sur un support électronique ;
- Emise en contre partie de la remise de fonds d’un montant dont la valeur
n’est pas inférieure à la valeur monétaire émise et ;
- Acceptée comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur
de la monnaie électronique.
L’article 15 de la même loi (103-12) a défini les établissements de paiement
comme ceux qui offrent un ou plusieurs services de paiement visés à l’article 16.
18
Dahir n°1-14-193 du 1er rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de la loi n° 103-12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, BO n°6340 du 14 joumada I 1436 (5 mars 2015). Le texte en
arabe a été publié au BO n° 6328 du 1er rabii II 1436 (22janvier 2015).
19
Article 6 de la loi 103-12.
20
Article 6 de la loi 103-12.
30
Parmi ces services de paiement énumérés par le législateur on trouve : les
opérations de transfert de fonds , l’exécution d’opérations de paiement par tout
moyen de communication à distance et aussi l’exécution de prélèvements
permanents ou unitaire, d’opérations de paiement par carte…
Pour garantir ces services, le législateur a soumis ces établissements de paiement
aux mêmes dispositions applicables aux organismes de crédit sur plusieurs
volets. Ainsi, les établissements de paiement sont aussi soumis aux mêmes
conditions d’octroi de l’agrément, conditions d’exercice et de retrait de
l’agrément. Ils sont soumis aussi au contrôle de Bank Al Maghreb et à la
surveillance macro-prudentielle visés respectivement au titre V et VI de la loi
103-12. Enfin, ces établissements encourent aussi les mêmes sanctions
disciplinaires et pénales que les établissements de crédit qui sont prévues par le
titre VIII de ladite loi.
Ces dispositions s’ajoutent aux droits et garanties que le législateur a mis en
place par la loi 31-08 précitée plus haut. En effet, l’article 35 de ladite loi
dispose que les opérations de paiement relatifs aux contrats conclus à distance
sont régis par les dispositions en vigueur. Aussi, le fournisseur garantit la
sécurité des moyens de paiement qu’ils proposent aux consommateurs.
En cas de paiement, et si le consommateur fait usage de son droit de rétractation,
le fournisseur se trouve dans l’obligation, en vertu de l’article 37 (loi 31-08), de
restituer la totalité du montant versé dans un délai ne dépassant pas 15 jours qui
suit la date de la rétractation. Ainsi, aucune distinction n’est faite quel que soit le
mode de paiement.
31
Paragraphe 2 : Le risque d’une utilisation frauduleuse des
moyens de paiement électroniques :
Le consommateur n’est pas à l’abri d’un vol, d’une perte de sa carte bancaire ou
d’une usurpation d’identité. Cela pourrait permettre une utilisation frauduleuse
de son moyen de paiement sur Internet. Les législations sont intervenues pour
assurer la protection du consommateur par des dispositions régissant ces cas
d’utilisation frauduleuse. Le législateur marocain n’a pas prévu des dispositions
spéciales, ainsi, ces infractions sont régies par le droit pénal. Le législateur
français a inséré des nouvelles dispositions au sein du Code Monétaire et
Financier.
En effet l’article L132-4 dudit code dispose que « la responsabilité du titulaire
d’une carte mentionnée à l’article L132-1 n’est pas engagée si le paiement
contestée a été effectué frauduleusement, à distance, sans utilisation physique de
sa carte ». On remarque ainsi que la protection du consommateur en cas du
paiement en ligne est assurée par la législation française.
Le troisième alinéa du même article21 garantit le remboursement des montants
frauduleusement prélevés dans le délai maximum d’un mois après réception de
la contestation écrite formée par le consommateur. Aucun frais de restitution des
sommes ne pourra être mis à la charge du titulaire.
Le cybermarchand est tenu de garantir la sécurité des moyens de paiements qu’il
propose22. Il est tenu aussi de vérifier que les opérations de paiements ne sont
pas réalisées au moyen d’une carte non valide, périmée ou annulée. Une cour
d’appel française a fait application stricte de cette règle23.
21
Article L132-4 al 3 du Code monétaire et financier français dispose « Dans les cas prévus aux deux alinéas
précédents, si le titulaire de la carte conteste par écrit avoir effectué un paiement ou un retrait, les sommes
contestées lui sont recréditées sur son compte par l'émetteur de la carte ou restituées, sans frais, au plus tard dans
le délai d'un mois à compter de la réception de la contestation. »
22
Article 35 de la loi 31-08
23
T.Com Bayonne 19 avril 2004 confirmé par CA Pau, 2e ch, sect 1, 8 janv 2007, SARL caves et épiceries du
progrès c/ Sté générale.
32
Pour faire face à ces pratiques frauduleuses, qui deviennent récurrentes de plus
en plus, il est indispensable que le cybercommerçant mette en place des
systèmes de sécurité pour assurer la confidentialité des informations bancaires
que le consommateur lui fournit. Les banques aussi doivent mettre en place des
algorithmes qui détectent toute opération inhabituelle au comportement de son
client et de l’aviser immédiatement.
Pour faire face aux réticences des consommateurs à utiliser le paiement en ligne,
la solution ne peut être que la sécurisation de ce mode de paiement. Les besoins
de conserver la traçabilité et l’intégrité aussi bien de l’opération que des
informations et données stockées par le commerçant sont tout aussi importants24.
La sécurisation des paiements en ligne s’est développée avec le
perfectionnement de la cryptographie et de la signature électronique et leur
adaptation à chaque instrument de paiement (paragraphe 1). Aussi, l’archivage
est un procédé technique participant à la sécurisation des transactions via le web
en intégrant une fonction de garantie de la conservation des données et
informations stockées afin d’assurer la traçabilité des transactions (paragraphe
2). La consécration de ces procédés de stockage des données est le Blockchain.
Une technologie qui pourrait révolutionner plusieurs secteurs de l'économie, à
commencer par la banque et l'assurance. Mais cette technologie Blockchain est
encore très complexe à appréhender.
24
Virginie Geslak : « La protection du consommateur et le contrat en ligne », mémoire master 2, université
Monpellier 1, 2010-2011
33
une information. L’accès au contenu du message ou de l’information est limité à
une cible déterminée. Il s’agit d’un système de codification basée sur des
théories mathématiques.
Pour le législateur marocain 25 l’objet des moyens de cryptographie est de
garantir la sécurité de l’échange et/ou du stockage de données juridiques par
voie électronique, de manière à assure leur confidentialité, leur authentification
et leur contrôle.
Afin de sécuriser les données et prévenir l’usage à des fins illégales, le
législateur a soumis ces prestations de cryptographie à une déclaration préalable
ou à une autorisation préalables en fonction de l’objet.
Un autre moyen qui permet la sécurisation des transactions est la signature
électronique sécurisée. Cette dernière est prévue par les dispositions de l’article
417-3 du dahir formant Code des obligations et des contrats. Ce procédé a été
aussi traité par les dispositions de la loi 43-20 précitée.
Ladite loi a fait une distinction entre la signature électronique simple, avancée et
qualifiée. L’article 2 de ladite loi définit la signature électronique simple comme
celle qui consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification électronique
garantissant le lien avec l’acte auquel la signature s’attache et qui exprime le
consentement du signataire. Pour que cette signature devienne qualifiée, des
conditions doivent être remplies. Celles-ci sont26 :
- Etre propre au signataire ;
- Etre créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son
contrôle exclusif ;
- Garantir avec l’acte auquel elle s’attache un lien tel que toute
modification ultérieure dudit acte soit détectable ;
25
Article 45 de la loi 43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques
26
Article 5 de la loi 43-20 précitée
34
- Elle doit être produite par un dispositif de création de signature
électronique, attesté par un certificat de conformité
Quant à la signature électronique qualifiée c’est une signature électronique
avancée produite par un dispositif qualifié de création de signature électronique
et qui repose sur un certificat qualifié de signature électronique27.
Pour renforcer cette sécurisation, le Maroc a mis en place un organisme chargé
de la certification électronique dénommé l’Autorité nationale des services de
confiance pour les transactions électroniques.
L’objectif de ces moyens est donc de garantir le lien entre la personne qui fait le
paiement et le destinataire et prévenir quelconque abus. L’autorité de
certification a pour rôle de vérifier l’identité de celui qui présente une clef et lui
délivre un certificat numérique qui garantit le lien.
D’autres moyens de sécurisation28 sont développés par des sociétés spécialisées.
On peut citer :
- La SSL, secure socket layer: créée par Nescape. C’est un système de
cryptage ou un protocole de communication d’information qui permet
d’assurer la confidentialité et l’intégrité des données échangées ;
- Le programme SET : C’est un protocole utilisé par les banques ;
- Le développement de FIA NET : Ce service propose au consommateur
de payer, une fois leur commande reçue et vérifiée. Depuis sa création en
2000, FIA NET s’est imposé comme un gage de sérieux et de qualité dans
le monde du commerce électronique.
27
Article 6 de la loi 43-20 précitée
28
Virginie Geslak : « La protection du consommateur et le contrat en ligne », mémoire master 2, université
Monpellier 1, 2010-2011
35
relatives à la production de la preuve. Ce stockage des données et informations
rend possible leur utilisation ultérieure.
L’archivage électronique correspond à un réel besoin : les données doivent être
toujours conservées dans des conditions garanties optimales de sécurité contre
toute altération, modification ou destruction.
Dernièrement une nouvelle technologie commence a envahir la toile. La
Blockchain fait partie des technologies à surveiller dans les années à venir. Elle
pourrait révolutionner les pratiques commerciales liées aux contrats à distance.
La blockchain (dont la traduction en français est chaîne de blocs) est une
technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de manière
transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle. Elle ressemble à une
grande base de données qui contient l'historique de tous les échanges réalisés
entre ses utilisateurs depuis sa création. La blockchain peut être utilisée de trois
façons : pour du transfert d'actifs (monnaie, titres, actions…), pour une meilleure
traçabilité d'actifs et produits et pour exécuter automatiquement des contrats
(appelé les "smart contracts" les contrats intelligents).
Le paiement en ligne n’en est pas à ses premiers pas, il y a eu un développement
considérable des différents moyens de paiement virtuels permettant au
consommateur de réaliser sa principale obligation pour que l’exécution du
contrat à distance soit menée à bien.
La Carte bancaire joue un rôle prépondérant mais la monnaie électronique doit
faire face à des difficultés importantes liées à sa rentabilité et à la sensibilité que
présente la question monétaire pour tous les états membres.
La protection du consommateur par la sécurisation des paiements en ligne, bien
que nécessaire, devra faire face à des risques toujours plus grands, issus
notamment de la nature des opérations et de l’accroissement de la
cybercriminalité.
36
En dépit des avantages qu’offre le paiement en ligne et malgré les efforts
fournis, plusieurs freins sont à surmonter, en l’occurrence la confiance des
consommateurs en ce système, le problème de sécurisation des données
bancaires, les frais élevés des transactions, les délais de livraison et la
conformité des produits commandés à ceux reçus effectivement.
37
Le législateur a prévu un certain nombre de règles et de conditions pour assurer
le bon déroulement de l’opération de livraison, et de protéger les intérêts de la
partie faible dans le contrat de vente en général et dans les contrats conclus à
distance en particulier. Ces règles sont relatives au délai et aux modalités de
livraison (Paragraphe 1), et aux sanctions établies par le législateur lorsque le
cybermarchand n’assume pas cette obligation (Paragraphe 2).
1 Délai de livraison
Ainsi, l’article 12 de la loi 31-08 dispose que : "… le fournisseur doit, lorsque le
prix ou le tarif convenu excède un seuil fixé par voie réglementaire et que la
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livraison des produits ou des biens ou l’exécution de la prestation n’est pas
immédiate, préciser par écrit la date limite à laquelle il s’engage à livrer les
produits ou les biens ou à exécuter la prestation au niveau du contrat, de la
facture, du ticket de caisse, de la quittance ou de tout autre document délivré au
consommateur".
2. Modalités de livraison
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Paragraphe 2 : Les sanctions pour défaut de livraison
Cet engagement est alors réputé résolu à la réception par le fournisseur de l’avis
qui lui est adressé, à condition toutefois que la livraison du bien ou l’exécution
de la prestation ne soit pas intervenue entre la signification dudit avis par le
consommateur et sa réception par le fournisseur".
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Cette résolution du contrat sans recours à la justice est parmi les apports de la loi
31-08. Toutefois, certaines conditions sont nécessaires à son application,
premièrement le retard doit dépasser 7 jours à partir de la date de livraison et ne
doit pas être dû à un cas de force majeur, ensuite le consommateur doit être
vigilant et exercer son droit 5 jours après l’expiration du délai de 7 jours et doit
également aviser le vendeur.
commandé :
Il arrive qu’après que les parties ont convenu de toutes les questions relatives à
la transaction effectuée à distance et conclu le contrat, le bien ou service
commandé s’avère indisponible, le consommateur doit dans ce cas être informé
et remboursé sans délai, sauf si le contrat prévoit de manière "claire et
compréhensible" l'alternative de la fourniture d'un bien ou service équivalent.
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Ensuite si les clauses du contrat en font mention, le vendeur peut livrer à la place
d’un produit épuisé, un article de substitution, comme spécifié dans l’article 41
de la même loi : "si la possibilité en a été prévue préalablement à la conclusion
du contrat ou dans le contrat, le fournisseur peut fournir un bien ou un service
d'une qualité et d'un prix équivalents. Le consommateur est informé de cette
possibilité de manière claire et compréhensible. Les frais de retour consécutifs à
l'exercice du droit de rétractation sont, dans ce cas, à la charge du fournisseur et
le consommateur doit en être informé."
Est en état de récidive l’auteur qui commet l’infraction dans les cinq ans suivant
une condamnation ayant la force de chose jugée pour des faits similaires".
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Les obligations du cybercommerçant ne s’arrêtent ainsi pas au niveau de la
livraison, mais il s’oblige aussi à respecter les obligations tenant à la garantie
légale des défauts de la chose vendue (Paragraphe 1) et peut l’objet d’actions en
garantie à son encontre en cas de non-conformité de la commande (Paragraphe
2).
D’autre part, par rapport à l’effet produit par ce vice sur la marchandise objet du
contrat, deux cas possibles se présentent ; le vice rend la chose impropre à
l’usage auquel elle est normalement destinée d’après sa nature, ou alors le vice
diminue sensiblement la valeur de la chose. En effet, l‘article 549 du DOC
dispose que : "le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent
sensiblement la valeur, ou la rende impropre à l’usage auquel elle est destinée
d’après sa nature ou d’après le contrat. Les défauts qui diminuent légèrement la
valeur ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas ouverture à
garantie."
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L’alinéa 2 du même article précise que le vendeur garantit également l’existence
des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées par l’acheteur. Ce qui veut
dire que le bien doit aussi être conforme au contrat et pour cela il doit, le cas
échéant :
- Présenter les qualités qu’un acheteur peut légitimement attendre eu égard aux
déclarations faites par le vendeur ou par son représentant, notamment dans la
publicité ou l’étiquetage.
- Ou présenter les caractéristiques définies d’un commun accord par les parties
ou être propre à tout usage spécial recherché par l’acheteur, porté à la
connaissance du vendeur et que ce dernier a accepté.
Dès lors, lorsque la chose se trouve affectée par un ou plusieurs vices qui la
rendent impropre à sa destination, il est possible de mettre en œuvre une action
en garantie contre les vices cachés.
b) Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas à moins qu'il ne
s'agisse de vices qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur
pouvait ignorer de bonne foi,
c) Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été expressément
stipulées ou étaient requises par l'usage du commerce.
Par ailleurs, et d’une manière plus générale, l’article 26 de la Loi 38-01 précise
que le fournisseur est responsable de plein droit à l’égard du consommateur de
la bonne exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance, que
ces obligations soient à exécuter par le fournisseur qui a conclu ce contrat ou par
d’autres prestataires de services, sans préjudice de son droit de recours contre
ceux-ci. Ce qui rend le prestataire de service responsable au même titre que le
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fournisseur contractant et donne ainsi à l’acheteur le droit de le poursuivre en
cas d’inexécution ou de mauvaise exécution de la prestation.
Enfin, la loi 31-08 dans son article 65 a introduit une autre nouveauté au profit
du consommateur qui consiste au renforcement de la garantie légale des défauts
de la chose vendue, en allongeant le délai de l’action en garantie contre le
fournisseur. Cette action doit donc être intentée dans un délai de deux ans pour
les biens immobiliers au lieu d’une année prévue par le DOC, et un an pour les
biens mobiliers au lieu des trente jours fixés par le DOC, à peine de forclusion.
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Conclusion
47
Bibliographie :
Ouvrages :
AZZIMAN Omar, « Droit civil, droit des obligations/ le contrat », Édition le fennec,
1995.
Thèses et mémoires :
Articles :
Sites :
https://www.journaldunet.com/economie/finance/1195520-blockchain-definition-et-
application-de-la-techno-derriere-le-bitcoin-juin-2021/ . consulté le 5/01/2022 à 17h
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TABLE DES MATIERES
Sommaire : ----------------------------------------------------------------------------------------------- 2
Introduction : -------------------------------------------------------------------------------------------- 3
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Section 2: La sécurisation du paiement en ligne : ---------------------------------------------- 33
Paragraphe 1 : de la cryptographie et de la signature électronique : -------------- 33
Paragraphe 2 : La traçabilité des opérations : ------------------------------------------35
Conclusion : -------------------------------------------------------------------------------------------- 47
Bibliographie : ----------------------------------------------------------------------------------------- 48
50