Expose - Consommation - Contrats A Distance

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Master : Droit des relations d’affaires

Module : Droit de la consommation

Exposé sous le thème de :

LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS LES


CONTRATS CONCLUS A DISTANCE

Préparé par : Sous l’appréciation


du professeur :
 ASKAFI Khalid
 EL HAJRI Hamide Dr : ABOUBAKR MOUHIM
 EL HAMOUNI Ayoub
 EL GRINI Yassine

Année universitaire : 2021/2022

1
Sommaire :

Introduction :

Première Partie : La protection du consommateur dans la phase


précontractuelle du contrat conclu à distance ;

Chapitre 1 : Les mécanismes généraux de protection


précontractuelle ;

Chapitre 2 : Les mécanismes de protection du consommateur


lors de l’échange du consentement ;

Deuxième Partie : La protection du consommateur dans la phase


contractuelle du contrat conclu à distance ;

Chapitre 1 : La protection du consommateur en matière du


paiement en ligne ;

Chapitre 2 : Les obligations du cybercommerçant pendant


l’exécution du contrat conclu à distance ;

Conclusion ;

2
Introduction :

Aujourd’hui, les technologies modernes sont devenues une partie intégrante de


la vie de toute personne dans les sociétés modernes. En effet, l’évolution
numérique qui connait le monde d’aujourd’hui a influencé toutes les transactions
de l’individu avec son entourage : c’est ainsi que l’internaute peut traverser le
monde entier, effectuer des achats, ou demander une prestation de services tout
en demeurant à sa place et sur simple clic. Dans le même sens, les
consommateurs modernisent leur consommation en concluant des contrats avec
des professionnels d’une manière à distance pour effectuer des achats ou
demander une prestation de services en utilisant des moyens de communication
à distance. Dorénavant, les contrats conclus à distance sont de plus en plus
fréquents dans un monde qui connait une révolution technologique
incontestable.
De ce fait, le contrat conclu à distance peut se définir comme étant tout contrat
qui se conclu en l’absence des parties. Autrement dit, c’est le contrat dont la
négociation et la conclusion a été faite par un moyen de communication à
distance et en dehors de la présence simultanée des parties au contrat. C’est une
technique contractuelle qui permet d’utiliser des moyens de communication à
distance (internet, téléphone, Email, Fax, Catalogue, ou toute autre technique de
communication à distance sans la présence simultanée du fournisseur et du
consommateur).
Peut importe le moyen de communication à distance utilisé, la technique
contractuelle à distance permet au consommateur de bénéficier d’un certain
nombre d’avantages notamment en ce qui permet d’économiser de temps et des
coûts du déplacement physique du consommateur. En revanche, elle constitue en
même temps un véritable risque pour un simple consommateur qui contracte à
distance en entrant dans une relation contractuelle dont il ne dispose pas assez
d’informations et dont les identités qu’elles soient, des professionnels ou des

3
biens ou produits objet du contrat ne sont pas assez fiables vu l’absence des
parties lors de l’échange du consentement.

Au Maroc, depuis longtemps la seule forme de la vente à distance en droit


marocain était la vente par correspondance telle qu’elle est prévue par l’article
24 du DOC : le vendeur fait des offres au moyen de catalogues, prospectus ou
annonces, et l’acheteur passe la commande des produits, des biens ou des
services par procédé postal.

Aujourd’hui, la vente par correspondance est toujours pratiquée, toutefois, elle


n’est plus la seule forme de la vente à distance. Depuis les années 1980 d’autres
moyens de télécommunications sont utilisés pour contacter les clients :
téléphone, télécopie, internet, télévision 1 voire même les réseaux sociaux
actuellement…

Toutefois, le contrat conclu par voie électronique n’est valablement formé que
lorsqu’il répond aux conditions prévues par la loi 53-05 relative à l’échange
électronique de données juridiques qui prévoit dans son article 65-1… la validité
du contrat conclu sous forme électronique ou transmis par voie électronique est
régie par les dispositions du chapitre premier du présent titre.

Partant de ce qu’on a vu supra, les contrats conclus à distance soulèvent


beaucoup de problématiques au niveau juridique et présente un certains nombre
de risques qui peuvent influencer négativement la volonté du consommateur qui
contracte à distance. Ces risques se matérialisent essentiellement par l’échange
du consentement en l’absence des parties, c'est-à-dire la rencontre de l’offre et
de l’acceptation qui se fait à distance. À la différence des contrats ordinaires qui
sont conclus en présence des parties, le contrat conclu à distance est un contrat
dont l’échange du consentement se fait virtuellement ce qui peut présenter

1
La protection du consommateur à travers la transparence des pratiques commerciales selon la loi 31-08,
Mohammed Amine Jbilou, revue contentieux des affaires N° 16 septembre 2016, P. 106.

4
d’éventuels risques et induire le consommateur en erreur, que cette erreur soit
sur la personne du cybercommerçant lui-même ou sur le bien ou le produit objet
du contrat.

Dans ce sens, et tenant compte des spécificités des contrats conclus à distance et
de leur risque sur le consommateur qui contracte à distance, la loi 31-08 édictant
des mesures de protection du consommateur a consacré tout un chapitre aux
mesures de protection du consommateur dans les contrats conclus à distance.
Cette loi a énuméré les mesures de protection du cyberconsommateur tout en
déterminant son champ d’application en mettant l’accent sur les transactions qui
sont soumises à la dite loi et qui sont selon l’article 26 toutes les transactions de
personnes physiques ou morales exerçant une activité à distance ou proposant,
par un moyen électronique, la fourniture d’un produit, d’un bien ou la prestation
d’un service au consommateur. Les dispositions de la présente loi s’appliquent
également à tout contrat résultant de cette opération entre un consommateur et
un fournisseur au moyen d’une technique de communication à distance.
Toutefois, les dispositions de la loi 31-08 ne sont pas applicables aux contrats
conclus dans les cas suivant :

o par le moyen de distributeurs automatiques ou de locaux


commerciaux automatisés ;
o avec les opérateurs de télécommunications pour l’utilisation des
cabines téléphoniques publiques ;
o pour la construction et la vente des biens immobiliers ou portants
sur d’autres droits relatifs à des biens immobiliers, à l’exception de
la location ;
o lors d’une vente aux enchères publiques.

En effet, l’étude des mesures de protection du consommateur dans les contrats


conclus à distance suscite un intérêt important en ce qui permet d’une part, de

5
savoir les mesures apportées par le législateur marocain en vue de protéger le
cyberconsommateur, et d’autre part de mettre l’accent sur l’efficacité de ces
mesures du point de vue de leur suffisance pour la protection du consommateur
dans les contrat qui sont conclus à distance en l’absence de celui-ci. En fait, le
consommateur est une partie faible qui entre dans une relation contractuelle avec
un professionnel qui est économiquement fort, chose qui nécessite une
protection législative du consommateur partie faible dans ses rapports avec le
professionnel notamment dans une relation contractuelle de consommation faite
à distance, ce qui va nous pousser à s’interroger : Quels mécanismes a mis le
législateur marocain en place pour protéger le consommateur dans les
contrats conclus à distance ?

Pour essayer de répondre à cette problématique nous allons mettre l’accent dans
une première partie sur la protection du consommateur dans la phase
précontractuelle du contrat conclu à distance, avant de mettre la lumière sur la
protection du consommateur dans la phase contractuelle du contrat conclu à
distance et ce, à travers le plan suivant :

6
Plan :

Première partie : la protection du consommateur dans la phase


précontractuelle du contrat conclu à distance.

Chapitre 1 : les mécanismes généraux de protection précontractuelle ;

Chapitre 2 : Les mécanismes de protection du consommateur lors de


l’échange du consentement ;

Deuxième partie : la protection du consommateur dans la phase


contractuelle du contrat conclu à distance.

Chapitre 1 : la protection du consommateur en matière du paiement


en ligne.

Chapitre 2 : les obligations du cybercommerçant pendant l’exécution


du contrat conclu à distance.

7
Première partie

8
Première partie : la protection du consommateur dans la
phase précontractuelle du contrat conclu à distance :

« Qui dit contractuel, dit juste ». C’est un adage en droit civil qui reflète
l’importance d’équilibre contractuel entre les parties au contrat et qui génère
habituellement des discussions sur l’importance particulière de l’autonomie de
la volonté qui constitue l’un des principes légaux qui domine les conventions
volontaires. La situation se voit simple et claire dans les contrats ordinaires,
c'est-à-dire dans les contrats qui sont conclus en présence physiques des parties.
Toutefois, dans l’espace virtuel cette situation se voit compliquée et le risque de
contracter à distance est d’une très grande importance : L’internet permet
d’accélérer tout ce qui se vend dans le monde. Ainsi les cyberconsommateurs
peuvent acheter des nouveaux produits avant leur commercialisation dans leur
pays d’origine ou comparer plusieurs offres dans plusieurs pays. Certains sites
proposent même des produits interdits à la vente dans les pays du
cyberconsommateur ce qui peut lui exposer à des risques et périls. D’autres
cybercommerçants exploitent le cyberespace pour cacher des informations ou
présenter des informations mensongères pour induire en erreur le
cyberconsommateur et par conséquent, influencer négativement sa volonté et
son choix.

Le cyberespace est un monde virtuel qui n’est pas sans risques sur un simple
consommateur qui ne connait pas par principe, les contours du cybermarché et
qui se trouve dans un espace virtuel qui ne présente pas assez de garanties et de
confiances. En effet, si dans les contrats ordinaires la négociation et la
conclusion du contrat se fait en présence des parties ce qui renforce leur liberté

9
et leur choix, les contrats conclus à distance se forment en l’absence des parties
et en dehors du contact physique de ceux-ci.

Le contrat conclu à distance est un contrat conclu en absence de la présence


simultanée des parties ce qui exige des mécanismes communs visant à protéger
le consommateur notamment dans la phase précontractuelle du contrat conclu à
distance (Chapitre 1) ainsi que des mécanismes ayant pour objectif de protéger
le consentement du consommateur qui contracte à distance notamment à travers
le renforcement de son acceptation (Chapitre 2).

Chapitre 1 : Les mécanismes généraux de protection


précontractuelle :

Comme on a vu supra, les contrats conclus à distance posent des difficultés


pratiques et peuvent constitue un véritable risque pour un simple consommateur
qui contracte à distance. Les difficultés en matière des contrats conclus à
distance sont générées par la dématérialisation du consentement qui se pratique
en l’absence de présence simultanée des parties lors de l’échange de l’offre et de
l’acceptation. Dans la pratique contractuelle normale les parties se présentent
lors de la rencontre du consentement, toutefois, cette rencontre se fait à distance
dans les contrats conclus à distance ce qui peut être une source de risque qui
influence négativement le consentement notamment du cyberconsommateur. En
effet, la virtualité des transactions de consommation dans les contrats conclus à
distance peut conduire le cyberconsommateur au choix d’un produit ou d’un
bien dont il n’a pas beaucoup d’informations et qui peut ne pas être dans la
même qualité que celle dont il apparait dans les moyens utilisés pour sa
publicité.

10
En effet, l’exigence de loyauté et de bonne foi de droit commun ne suffisent pas
à protéger efficacement le consommateur qui contracte à distance 2 c’est
pourquoi le législateur a cherché à renforcer la protection du consommateur par
des textes spéciaux visant essentiellement à consolider la protection du
consommateur notamment dans un monde virtuel qui constitue en lui-même un
danger pour le consommateur. Dans ce sens, afin de protéger effectivement le
cyberconsommateur le législateur à légiféré un texte spécial par la loi 31-08
édictant les mesures de protection du consommateur par laquelle il a consacré
tout un chapitre à la protection du consommateur qui contracte à distance,
d’autres textes législatifs entre en application notamment la loi 53-05 relative à
l’échange électronique des données juridiques et qui a prévu les conditions de
validité des contrats conclus par voie électronique et la loi 09-08 relative à la
protection des données personnelles et qui vise la protection des personnes
contre tout ce qui peut porter atteinte à la vie privée des personnes.

La protection du consommateur constitue la finalité de toute législation qui


édicte des mesures pour sa protection dans une relation contractuelle
déséquilibré. Ce déséquilibre s’aggrave lorsqu’il y a un contrat qui est conclu à
distance c’est pourquoi une obligation d’information précontractuelle est exigée
(Section 1). Cette obligation va permettre au cyberconsommateur d’avoir toute
information nécessaire à la manifestation de son consentement. L’obligation
d’information est renforcée par un autre droit au profit du consommateur qui
contracte à distance et qui le permet de se rétracter de toute opération non
désirée passée par lui, c’est le droit de la rétractation (Section 2).

2
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 41.

11
Section 1 : L’information précontractuelle :

La formation du contrat englobe la conclusion de celui-ci mais aussi toute la


phase qui vient en amont à la conclusion du contrat. L’information
précontractuelle recouvre l’ensemble des éléments d’information fournis au
consommateur dans la période qui précède normalement la conclusion du
contrat. Elle comprend aussi bien certaines informations fournies dans les
messages publicitaires, les offres disponibles en ligne ou encore celles fournies
dans les rubriques « information légales » et « conditions contractuelles ».

En effet, la période précédant la conclusion du contrat est spécifique à plusieurs


égards en raison de la nature particulière du contrat conclu à distance c’est
pourquoi le contractant à distance est dans l’obligation de fournir à son
consommateur certaines informations aptes à assurer une transparence de la
procédure de conclusion du contrat.3

L’article 29 de la loi 31-08 prévoit les informations nécessaires dont le


cybercommerçant est tenu de fournir aux consommateurs avant la conclusion du
contrat à distance. Ces informations portent soit sur le cybercommerçant lui-
même (Paragraphe 1), soit sur les conditions contractuelles ou sur la durée de
validité de l’offre (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : des informations sur le commerçant :

L’article 29 de la loi 31-08 impose aux cybercommerçants de fournir toutes les


informations se rapportant à leur identification afin de permettre aux
consommateurs qui contractent à distance à l’aide des techniques de
communication à distance ou par voie électronique d’être en mesure de

3
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
44.

12
connaître précisément l’identité de leur cocontractant et savoir à qui une
éventuelle réclamation peut être adressée.4

Selon les dispositions de l’article 29 de la loi 31-08 les informations imposées


aux cybermarchands pour être identifiables sont :

Le nom et la dénomination sociale du fournisseur, les coordonnées


téléphoniques qui permettent de communiquer effectivement avec lui, son
adresse et s’il s’agit d’une personne morale son siège social et, s’il s’agit d’une
personne autre que le fournisseur, l’adresse de l’établissement responsable de
l’offre.

Le numéro de l’identité fiscale si le cybercommerçant est assujettie à la taxe sur


la valeur ajoutée, et le numéro de la licence, sa date et l’autorité qui l’a délivrée
si l’activité du cybercommerçant est soumise au régime de la licence.

Paragraphe 2: des informations sur les conditions


contractuelles :

Pour que le consommateur qui contracte à distance puisse s’engager en toute


connaissance de cause, il lui faudra des informations loyales, complètes et
précises sur les conditions contractuelles du futur contrat. Il s’agit
d’informations concernant les conditions générales de vente, les caractéristiques
essentielles des biens ou prestation de services, des informations sur le prix et
les modalités de paiement, les modalités et le prix de livraison, le coût de la
communication à distance, le moyens et délais de livraison des produits ou
d’exécution des services, les modalités d’engagement et procédure de passation
de la commande et enfin l’existence de droit de rétraction…

4
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 44.

13
Quand aux caractéristiques des biens et des services, le consommateur doit être
préalablement informé sur toutes les caractéristiques essentielles des biens ou
des services proposés à la vente.5 En effet, la loi impose aux cybermarchands de
remplir cette obligation qui permet à un simple consommateur de bien savoir les
biens ou les services qui lui sont proposés afin qu’ils puissent déterminer la
manifestation de sa volonté. Ainsi le consommateur doit impérativement être
informé sur le prix des produits ou des services de manière précise puisque le
prix constitue l’un des éléments essentiels du futur contrat. Le prix doit être
indiqué de façon précise au consommateur par tout moyen de communication
faisant preuve, avant la conclusion du contrat.

Quand à la durée de validité de l’offre à distance la règle en droit commun est


que l’émetteur de l’offre peut ou pas assortir son offre d’un délai, cependant
dans la loi 31-08 le législateur fait obligation aux cybervendeurs ou cyber-
prestataires de services d’assortir leur offre d’un délai de validité afin d’informer
le consommateur sur la disponibilité des biens ou des prestations de services.
L’information sur la durée de la validité de l’offre à distance peut être expresse
ou tacite : elle est expresse lorsque par exemple le cyber-offrant mentionne
l’expression suivante « Offre valable jusqu'à… ou offre valable 10 jours… ».
Toutefois, l’offre est tacite lorsqu’elle ne comporte pas une expression qui est
claire mais qui se comprend de la mention insérée par l’émetteur tel le cas par
exemple « Offre valable jusqu'à l’épuisement des Stocks ». Dans ce dernier cas
la durée de la validité de l’offre est subordonnée à la réalisation d’un événement
qui est celui de l’épuisement des Stocks.6

Dans tous les cas, le consommateur qui contracte à distance doit avoir toute
information jugée essentielle et importante pour la manifestation de sa volonté.

5
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 47.
6
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 51.

14
La loi 31-08 édictant des mesures de protection des consommateurs impose au
commerçant l’obligation de fournir toute information de nature à permettre aux
cyberconsommateurs de savoir toutes les caractéristiques des biens ou des
services à vendre pour contracter en connaissance de cause et les protéger contre
toute erreur ou mésentente de nature à influencer négativement leur volonté.

L’obligation de l’information précontractuelle a été renforcée par un autre droit


qui permet à un consommateur qui a déjà passé un contrat de se rétracter à son
acte sans supporter des charges ou encourir les sanctions de l’inexécution de ses
obligations. Il s’agit du droit à la rétraction.

Section 2 : le droit de rétractation :

La loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur prévoit


l’existence d’un droit au profit du consommateur, dit droit à la rétractation.
Ainsi dans le chapitre relatif aux contrats conclus à distance le législateur incite
le cybermarchand d’informer le consommateur qui contracte à distance de
l’existence de droit de rétractation.7

En effet, dans la pratique le cyberconsommateur n’est pas en mesure de vérifier


la réalité des biens ou des produits qui lui sont proposés à distance. Il lui faudra
la réception de ces biens pour vérifier leur conformité avec ses besoins. Dans ce
sens et pour des raisons de protection du consommateur partie faible dans le
contrat avec un professionnel, le législateur marocain lui reconnait la possibilité
de se rétracter sur son opération sans encourir aucune pénalité ni des sanctions
de l’inexécution du contrat.

Il s’agit de mettre l’accent sur le champ d’application du droit de la rétractation


(Paragraphe 1) avant de se pencher sur les effets de celui-ci (Paragraphe 2).

7
L’article 29 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

15
Paragraphe 1 : Le champ d’application du droit de la
rétractation :

Au terme des dispositions de l’article 36 de la loi 31-08 le consommateur qui


contracte à distance dispose d’un délai de sept jours pour se rétracter sur
l’opération d’achat de biens ou de services à compter de la date de réception du
bien ou de l’acceptation de l’offre pour les prestations de services. Cependant,
ce délai est de trente jours si le fournisseur n’a pas rempli son obligation
d’information par écrit prévue par les articles 29 et 32 de la loi 31-08 édictant
des mesures de protection des consommateurs.

Toutefois, le législateur prévoit une série de contrats qui échappent au droit de la


rétractation qui ne peut être exercé dans les contrats prévus par l’article 38 sauf
convention contraire des parties. Il s’agit des contrats suivants :

 De fourniture de services dont l’exécution a commencé, avec l’accord de


consommateur, avant la fin du délai de sept jours francs.
 De fourniture de produits, biens ou de services dont le prix ou le tarif est
fonction de fluctuations des taux du marché financier.
 De fourniture de biens confectionnés selon les spécifications du
consommateur ou nettement personnalisés ou qui, du fait de leur nature,
ne peuvent être réexpédiés ou sont susceptibles de se détériorer ou de se
périmer rapidement.
 De fourniture d’enregistrements d’audio ou vidéos ou de logiciels
informatiques lorsqu’ils ont été descellés par le consommateur.
 De fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines.

Après avoir vu l’étendue du champ d’application du droit de la rétractation


reconnu au consommateur qui contracte à distance, on va essayer dans un

16
deuxième paragraphe de mettre la lumière sur les effets de cette rétractation
aussi bien pour le professionnel que pour le consommateur.

Paragraphe 2 : les effets de la rétractation :

La loi 31-08 vise à protéger le consommateur qui constitue une partie faible
dans une relation contractuelle assez déséquilibrée entre un simple
consommateur et un professionnel qui est économiquement fort par rapport au
consommateur. Lorsque le consommateur qui a acheté un bien ou un service par
un moyen de communication à distance décide de se rétracter de cette opération
d’achat parce que le bien objet de la vente ou la prestation de service ne lui
convient pas, la question qui semble logique est celle de savoir les effets de cette
rétractation sur les parties au contrat sachant bien que cette possibilité n’existe
pas en droit commun. C’est une mesure de protection du consommateur qui est
prévue par la loi 31-08 relative à la protection du consommateur.

Le consommateur doit exercer le droit de la rétractation dans le délai qui est


limité par la loi et le professionnel ne peut en aucun cas demander des
contreparties financières de la part du cyberconsommateur qui se rétracte sur
l’achat du bien ou de service. Ainsi, le consommateur exerçant son droit à la
rétractation ne sera tenu au paiement d’aucune pénalité qu’elle qu’en soit sauf en
cas des frais de retour le cas échéant. Dans le même sens, le droit de la
rétractation est un acte unilatéral exercé par le consommateur qui contracte à
distance, il ne nécessite pas l’accord du professionnel avec lequel le
consommateur contracte.8

Partant de ça, le professionnel est tenu de rembourser au consommateur le


montant total payé à l’avance dans un délai n’excédant pas 15 jours suivant la
date à laquelle ce droit à été exercé par le consommateur. Si le professionnel ne
8
Virginie Geslak, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master, Université de
MONTEPELLIER 1. P. 76.

17
rembourse par le consommateur dans le délai prévu des intérêts qui
correspondent aux taux légaux seront produits de plein droit au profit du
consommateur.9

Chapitre 2: les mécanismes de protection du


consommateur lors de l’échange du consentement :

La conclusion du contrat à distance pose beaucoup de problèmes juridiques


puisque les parties contractantes ne sont pas en contact physique lors de la
conclusion du contrat. Une question qui semble logique et évidente est celle de
savoir qu’est ce qu’un contrat conclu à distance ? Dans la pratique certains
contrats peuvent être négociés en présence des parties, mais ils sont conclus par
voie électronique ou par un procédé technique à distance. Il en a d’autre qui sont
négociés à distance mais conclu en présence physique des parties. Ceci incite de
poser la question, est ce que ces contrats peuvent être qualifiés de contrats
conclus à distance ?

Un contrat conclu à distance est un contrat qui est négocié et conclu à distance
en l’absence des parties. En effet, la formation du contrat par les cyber-
contractants n’englobe pas seulement la conclusion du contrat définitif mais
aussi s’étale à toute la période de négociation qui précède normalement la
conclusion définitive des contrats.

Une deuxième difficulté soulevée par les contrats conclus à distance se


matérialisant par le fait de savoir le moment et le lieu de la conclusion du
contrat. Si la conclusion des contrats ordinaires est faite là où les parties échange
leur consentement, c'est-à-dire l’échange de l’offre et de l’acceptation qui sont
consentis en présence des parties au contrat, dans les contrats conclus à distance
le consommateur reçoit une offre électronique ou par tout autre moyen de

9
L’article 37 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

18
télécommunication à distance. Cette offre doit être claire et comporter toutes les
conditions nécessaires à la manifestation de la volonté du consommateur
(Section1) dont il doit répondre en acceptant par voie électronique ou par un
autre procédé à distance, chose qui exige une acceptation en connaissance de
cause (Section 2).

Section 1 : Les conditions de l’offre faite à distance :

La loi ne définit pas l’offre faite à distance, cela implique que l’on doit se référer
à la notion d’offre en droit commun. En effet, l’offre à distance ne déroge par
aux règles de droit commun, elle n’est pas une offre différente à celle prévue
dans les contrats conclus en présence des parties, mais elle présente seulement la
spécificité d’être faite à distance. Cependant pour qu’une offre soit valide il faut
pouvoir répondre à deux conditions : d’abord elle doit être précise, c'est-à-dire
qu’elle doit comporter toutes les conditions nécessaires du contrat à un tel point
que la simple acceptation du destinataire suffit pour la conclusion du contrat. La
deuxième condition consiste dans le fait que l’offre doit être ferme du point de
vue de l’intention de son auteur, autrement dit l’auteur de l’offre doit avoir
l’intention de contracter et de s’engager par conséquence.

L’offre peut être définie comme étant l’acte unilatéral par lequel une personne
fait connaitre à autrui son intention de contracter. Lorsque l’offre est acceptée
par le destinataire l’offrant ne peut plus se rétracter sans encourir les sanctions
de l’inexécution du contrat.10 De ce fait, en cas d’acceptation par le destinataire
de l’offre le contrat est considéré valablement conclu entre les parties.

Toutefois, dans les contrats conclus à distance entre un professionnel et un


consommateur, l’offre est faite de manière à distance par tout moyen de
communication y compris l’internet, les catalogues, les téléphones, Fax… dans

10
Omar AZZIMAN, Droit civil droit des obligations/ Le contrat, Edition Le Fennec, 1995, P. 93.

19
le même sens le consommateur doit également répondre en acceptant par voie
électronique ou par tout autre moyen de communication à distance.

Dans cette hypothèse, la première approximation de ce sujet permet de dégager


le caractère différent de l’offre faite à distance en raison notamment de l’absence
des parties d’une part, et de la nature des moyens utilisées pour communiquer
cette offre d’autre part.

Partant de là, l’offre faite à distance doit nécessairement comporter les éléments
importants pour qu’elle soit claire et permettre à l’e-consommateur d’exprimer
son acceptation. L’offre doit également préciser la période de sa validité.

Paragraphe 1 : Le Contenu de l’offre :

Dans le réseau internet, toute personne professionnelle ou pas, peut proposer des
produits ou des prestations de service sans qu’il ait moyen de contrôler le
sérieux et la solvabilité de l’offrant, chose qui peut présenter un risque pour un
simple consommateur qui se trouve dans un coin autre que celui où se trouve
normalement le professionnel. En effet, l’offre n’est pas une simple
manifestation de volonté, mais est un acte que s’il a été accepté aboutit à la
conclusion du contrat avec toutes les conséquences qui peuvent en résulter.

Dans le contexte électronique, l’offre doit comporter certains éléments essentiels


pour la conclusion du contrat. Ainsi, on ne considère qu’il y ait offre que s’elle
comporte tous les éléments essentiels du contrat afin de permettre au
consommateur de manifester sa volonté de conclure le contrat. En outre, l’offre
doit être ferme, c'est-à-dire que l’offrant doit avoir la vraie volonté de
s’engager et que son offre soit déterminée à un tel point que toutes ses
conditions doivent être précisément déterminées.

20
Généralement, l’offre doit comporter les conditions générales applicables,
identification précise de l’objet, les modalités de paiement et de livraison,
l’existence de droit de rétractation, les informations relatives au professionnel,
le cas échéant le délai et le frais de la livraison et les coûts de techniques de
communication à distance utilisés …11

Cette détermination ou précision des conditions essentielles du contrat permet au


consommateur personne profane d’avoir toutes les informations nécessaires
concernant le bien à vendre ou la prestation de services à accomplir ainsi que
celles relatives au cybercommerçant, et ce afin de permettre au consommateur
d’orienter sa volonté et de son choix surtout dans un contexte virtuel spécifiés
où la distance est un facteur caractérisant cette opération assez spécifique en
raison de l’absence du consommateur lors de l’échange du consentement.

Paragraphe 2 : la période de validé de l’offre à distance :

Dans certains cas l’offrant peut décider d’assortir son offre d’un délai déterminé,
l’offre assortie d’un délai ne sera donc valable que dans le cadre de ce délai.
Cependant, la situation pose de problèmes d’insécurité contractuelle générée par
la dématérialisation des échanges électroniques. Lorsque l’offre n’est pas
assortie d’un délai la question qui se pose est celle de savoir à quel moment
l’offre peut se retirer par le professionnel ?

D’une manière générale, Si l’offre est assortie d’un délai elle ne peut se retirer
qu’à l’expiration de ce délai. En revanche, l’offre faite sans délai précis par son
destinateur, il s’accompagne d’un délai implicite qui correspond au délai
raisonnable nécessaire au destinataire pour accepter. L’offrant se trouvera donc
engager jusqu’au moment où une réponse lui expédiée dans un délai

11
Article 29 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.
21
raisonnable.12Toutefois, la loi 31-08 relative à la protection du consommateur
impose aux professionnels qui contractent à distance d’assortir leur offre d’un
délai déterminé pour des raisons de protection du cyberconsommateur. Ainsi
que l’article 29 de ladite loi dispose que parmi les informations que doit
comporter une offre à distance « la durée de validité de cette offre ».

L’autre élément essentiel pour la formation du contrat conclu à distance est


l’acceptation de la part du destinataire de l’offre. Cette acceptation qui se fait
également à distance pose en elle-même des difficultés qui sont générées par la
spécificité de contracter à distance.

Section 2 : vers une acceptation en connaissance de


cause :

L’acceptation constitue la deuxième étape importante pour la formation du


contrat par laquelle le destinataire de l’offre répond en acceptant l’offre qui lui
est destinée par l’offrant. En effet, l’acceptation constitue la dernière étape pour
la formation de tout contrat, ceci veut dire que si le destinataire accepte l’offre
faite par l’offrant le contrat est considéré étant valablement formé.

Toutefois, dans les contrats conclus à distance la situation se voit compliquée


puisque les parties du contrat ne sont pas présentent lors de l’échange de l’offre
et de l’acceptation ce qui peut être toujours une source de risque et d’insécurité
contractuelle notamment pour un simple consommateur, raison pour laquelle le
législateur marocain a exigé dans la loi relative à la protection du consommateur
une confirmation de l’acception de l’offre faite par le professionnel.

12
Omar AZZIMAN, Droit civil droit des obligations/ Le contrat, Edition Le Fennec, 1995, P. 98.

22
Paragraphe 1 : La confirmation de l’acceptation par le
consommateur :

Dans la pratique l’acceptation à distance et surtout par voie électronique soulève


beaucoup de difficultés. Ces difficultés sont toujours générées par l’absence du
contact physique des parties au contrat. Dans le DOC marocain le principe est le
consensualisme, c'est-à-dire que les contrats sont formés par simple échange de
l’offre et de d’acceptation. De ce fait, L’acceptation constitue la dernière étape
pour la conclusion définitive du contrat, dans ce sens, s’il y a offre et acceptation
par quelque moyen que ce soit, le contrat est considéré valablement formé et les
parties supportent les conséquences juridiques de leur accord de volonté.

Dans les contrats conclus à distance et plus particulièrement les contrats conclus
par voie électronique, l’acceptation soulève des difficultés pratiques : ainsi un
simple clic involontaire ou une erreur informatique peut donner lieu un contrat
non désiré, chose qui nécessite de veiller à l’existence du consentement véritable
des contractants. L’erreur peut résulter soit, de l’absence de maîtrise de la
configuration du site sur lequel le consommateur souhaite contracter, et par voie
de conséquences une non maîtrise de la technologie employée pour conclure des
contrats, soit parce que le consommateur a cliqué sans avoir eu la conscience sur
les obligations découlant de ce clic. D’autres difficultés consistant également au
temps consacré par le consommateur à l’analyse de l’offre et qui est
relativement court en pratique.13

Quoiqu’elles soient les difficultés qui sont liées à l’acceptation du


cyberconsommateur, elles constituent effectivement un véritable risque pour un
simple consommateur qui est une partie faible dans cette relation contractuelle
ce qui nécessite une protection renforcée de ce consommateur.

13
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
188.

23
Le renforcement du consentement du consommateur qui contracte à distance se
fait par la confirmation de son acceptation pour mieux s’assurer de l’existence
de son consentement avant de faire supporter les conséquences juridiques
découlant de cette acceptation. Dans ce sens le législateur marocain impose à
travers l’article 29 de la loi 31-08 une confirmation de l’acceptation de la part du
cyberconsommateur pour mieux orienter sa volonté vers les conséquences de
son acceptation et d’imposer aux professionnels de permettre la facilité pour le
consommateur de cette confirmation ou la modification ultérieure de sa
demande selon son choix.

Il en résulte qu’il est obligatoire pour le cybermarchand de permettre au


consommateur de confirmer son acceptation à travers des mécanismes possibles
comme le cas par exemple du principe de double clic qui permet au
consommateur de cliquer dans une première étape sur un icône qui le ramène
par la suite à une autre page dont il peut trouver une autre icône comportant
nécessairement la mention de confirmer comme par exemple l’expression
« confirmer l’achat » et d’en mettre à côté l’expression « modifier la demande ».
En effet, ce principe de confirmation de l’acceptation appelé ainsi le principe de
double clic est un principe qui a été reconnu par la législation comparée en
reconnaissant au cyberconsommateur son droit d’exprimer son consentement à
travers la confirmation de son acceptation. Cette confirmation est opérée par un
principe connu au niveau de certaines législations par le principe de double clic.

En effet, la législation comparée a reconnu le principe de la confirmation de


l’acceptation pour des raisons s’articulant autour de la protection du
consommateur qui contracte par voie électronique.

24
Paragraphe 2 : la confirmation de l’acceptation en droit
comparé :

Dans le contrat conclu à distance, la distance égale l’absence de la présence


simultanée des parties, alors que le consensualisme nécessite la rencontre de
l’offre et de l’acceptation pour que le contrat soit formé, il n’exige aucune forme
particulière de l’acceptation. Toutefois, comme on a vu supra l’acceptation à
distance et surtout l’acceptation électronique soulève des difficultés et comporte
certains risques pour le consommateur non présent. Pour cela et afin d’éviter
l’erreur du consommateur dont l’acceptation a été exprimée à distance certains
pays ont adopté le principe de double clic pour la confirmation d’acceptation à
distance. Cette pratique visant essentiellement la protection du consommateur a
été adopté par plusieurs pays :

En France ce processus de double clic a été transposé en droit français par la loi
pour la confiance de l’économie numérique de 2004. Le législateur français a
consacré le principe de la confirmation tout en accordant une importance
considérable pour la révision de la commande.

Le consentement doit, donc se manifesté au moment de la commande, au


moment de l’acceptation de l’offre et enfin lors du renouvellement d’un
consentement général des conditions de vente, donc, la première acceptation
n’aurait aucun effet juridique s’elle n’est pas confirmé par une seconde
acceptation. Il est clair que ces dispositions vient pour renforcer la protection du
e-consommateur, ainsi cette pratique de double clic a été renforcer par la loi n°
2004-344 relative à la protection du consommateur, dite « loi Hamon » de
l’apposition de la nouvelle mention « commande avec obligation d’achat » ou
formule analogue sur la fonction utilisée par le consommateur, dans les ventes à

25
distance, pour valider sa commande. Cette mesure vient pour mesurer la portée
effective de son acte.14

En droit québécois, suite aux amendements législatifs de 2006, la loi sur la


protection du consommateur et notamment ses articles 54.1 à 54.16 font état
d’un processus assez caractérisé du contrat de consommation à distance. Parmi
les étapes introduites par cette loi pour l’acceptation, le consommateur doit avoir
une option. En plus de la possibilité du clic sur l’icône « j’accepte », le
consommateur doit avoir un autre bouton équivalent à « je refuse ».15

Enfin, il faut noter que le législateur ne se contente pas à la protection du


consommateur qui contracte à distance pendant la phase précontractuelle du
contrat conclu à distance mais aussi pendant la phase contractuelle de ce contrat.

Le sujet de notre deuxième partie portera donc sur les mesures de protection du
consommateur dans la phase contractuelle du contrat conclu à distance.

14
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017. P.
191.
15
Meryem Edderouassi, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université Grenoble, 2017.
P.193.

26
DEUXIEME PARTIE

27
Deuxième Partie : La protection du consommateur dans la
phase contractuelle du contrat conclu à distance

La phase contractuelle est celle qui suit la rencontre de l’offre et l’acceptation.


Deux volontés se mettent d’accord pour produire des effets juridiques. Ainsi, la
protection du consommateur qui commence dès la phase précontractuelle
s’étend, logiquement, à la phase contractuelle. L’obligation principale du
consommateur est le paiement. Celui-ci prend différentes formes et s’opère par
le biais de plusieurs moyens et modes. Dans les contrats conclus à distance le
paiement se fait généralement en ligne (chapitre 1). De l’autre côté, et étant des
contrats synallagmatiques, plusieurs obligations sont à la charge du
cybercommerçant (chapitre 2).

Chapitre 1 : la protection du consommateur en matière du


paiement en ligne.

Le commerce est connu généralement par sa rapidité. En guise de satisfaire leurs


clientèles, les commerçants essayent de proposer en permanence les solutions
susceptibles de répondre aux attentes exprimées et mettent en place les moyens
capables de favoriser la consommation de leurs produits.
Avec la généralisation de l’utilisation de l’internet, le commerce a suivi, bien
entendu, la tendance et il en a saisi les opportunités qui s’offrent. Le paiement en
ligne est l’une des grandes opportunités que l’ère de la digitalisation a présentée
et l’une des manifestations des contrats à distance.
Toutefois, et malgré tous les avantages qu’on peut citer pour défendre le
paiement en ligne, il est évident aussi que ce moyen de paiement présente des
inconvénients et plusieurs risques sont inhérents à son utilisation.
Ainsi, et en raison de ces risques sur les opérations commerciales, Le droit doit
s’adapter au cybermonde, il ne peut pas rester étranger à la révolution

28
technologique qui envahie le monde16. De ce fait un aperçu sur le cadre légal du
paiement en ligne et mobile (section 1) s’impose. L’objectif du législateur est
essentiellement lié à la sécurisation (section 2) de ce mode de paiement.
Laquelle sécurisation nécessite évidemment des procédés adaptés à la spécificité
de ce mode de paiement nouveau et qui suscite toujours des réticences des
consommateurs.

Section 1: Le paiement en ligne

L’essor du commerce électronique et par conséquent les contrats à distance,


certes, a contribué au développement des transactions commerciales.
Malheureusement, le risque existe toujours. Un risque qui se manifeste par le
grand nombre d’arnaques et fraudes dont sont victimes les utilisateurs du
paiement dématérialisé.
De ce fait, le législateur est contraint de répondre présent en instaurant un cadre
légal (paragraphe 1) qui permet de sécuriser les transactions. Ce cadre permet
une meilleure gestion des risques liés à l’environnement informatique 17 et
précisément au risque d’une utilisation frauduleuse (paragraphe 2) des moyens
de paiement en ligne.

Paragraphe 1 : Le cadre légal du paiement électronique :

Il est communément connu que le processus législatif est lent par rapport à la
vitesse par laquelle le commerce avance. Cette lenteur législative liée à la
bureaucratie administrative est l’origine d’un décalage entre l’évolution rapide
des pratiques commerciales et celle de la législation. Ce décalage se creuse
beaucoup plus lorsqu’il s’agit du commerce électronique avec toutes ses
composantes y compris le paiement.

16
Hasnae BALGA : « La sécurité juridique dans le commerce électronique au Maroc », REFEG 1/2014
ISSN: 1698-1006REFEG 1
17
B. Hamida, la fiabilité de la signature électronique, revue du droit marocain n° 17, avril 2011, p. 68

29
Face à ses évolutions rapides des échanges commerciaux et afin de permettre à
tous les intervenants d’évoluer dans un cadre légal en conformité avec les
standards internationaux de paiement, Le législateur marocain a régis, à travers
la loi n°103.12 18 dite “loi bancaire” les services de paiement et la “monnaie
électronique” comme nouveau moyen de paiement à la disposition de toutes les
catégories sociales. De ce fait, les Banques n’ont plus le monopole de service de
paiement.
Ladite loi19 a défini les moyens de paiement comme tous les instruments qui,
quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute
personne de transférer des fonds. Par cette définition, le législateur a essayé de
donner une définition qui englobe tous les moyens de paiement, abstraction faite
du support ou du procédé technique utilisé. De cette façon le législateur essayera
de combler le décalage qu’on a cité plus haut.
Malgré cette définition large, le législateur a réservé une définition spéciale à la
monnaie électronique, ce qui témoigne de sa volonté d’enlever toute ambigüité
et prévenir les risques et les litiges potentiels.
La monnaie électronique est considérée aussi comme un moyen de paiement qui
est définie comme étant toute valeur monétaire représentant une créance sur
l’émetteur20. A cela s’ajoute trois conditions qui sont :
- Etre stockée sur un support électronique ;
- Emise en contre partie de la remise de fonds d’un montant dont la valeur
n’est pas inférieure à la valeur monétaire émise et ;
- Acceptée comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur
de la monnaie électronique.
L’article 15 de la même loi (103-12) a défini les établissements de paiement
comme ceux qui offrent un ou plusieurs services de paiement visés à l’article 16.

18
Dahir n°1-14-193 du 1er rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de la loi n° 103-12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, BO n°6340 du 14 joumada I 1436 (5 mars 2015). Le texte en
arabe a été publié au BO n° 6328 du 1er rabii II 1436 (22janvier 2015).
19
Article 6 de la loi 103-12.
20
Article 6 de la loi 103-12.

30
Parmi ces services de paiement énumérés par le législateur on trouve : les
opérations de transfert de fonds , l’exécution d’opérations de paiement par tout
moyen de communication à distance et aussi l’exécution de prélèvements
permanents ou unitaire, d’opérations de paiement par carte…
Pour garantir ces services, le législateur a soumis ces établissements de paiement
aux mêmes dispositions applicables aux organismes de crédit sur plusieurs
volets. Ainsi, les établissements de paiement sont aussi soumis aux mêmes
conditions d’octroi de l’agrément, conditions d’exercice et de retrait de
l’agrément. Ils sont soumis aussi au contrôle de Bank Al Maghreb et à la
surveillance macro-prudentielle visés respectivement au titre V et VI de la loi
103-12. Enfin, ces établissements encourent aussi les mêmes sanctions
disciplinaires et pénales que les établissements de crédit qui sont prévues par le
titre VIII de ladite loi.
Ces dispositions s’ajoutent aux droits et garanties que le législateur a mis en
place par la loi 31-08 précitée plus haut. En effet, l’article 35 de ladite loi
dispose que les opérations de paiement relatifs aux contrats conclus à distance
sont régis par les dispositions en vigueur. Aussi, le fournisseur garantit la
sécurité des moyens de paiement qu’ils proposent aux consommateurs.
En cas de paiement, et si le consommateur fait usage de son droit de rétractation,
le fournisseur se trouve dans l’obligation, en vertu de l’article 37 (loi 31-08), de
restituer la totalité du montant versé dans un délai ne dépassant pas 15 jours qui
suit la date de la rétractation. Ainsi, aucune distinction n’est faite quel que soit le
mode de paiement.

Nonobstant ces garanties et ces dispositions, le risque d’une usurpation


d’identité sur le net ou une utilisation frauduleuse de la carte bancaire demeure
inhérent au paiement en ligne.

31
Paragraphe 2 : Le risque d’une utilisation frauduleuse des
moyens de paiement électroniques :

Le consommateur n’est pas à l’abri d’un vol, d’une perte de sa carte bancaire ou
d’une usurpation d’identité. Cela pourrait permettre une utilisation frauduleuse
de son moyen de paiement sur Internet. Les législations sont intervenues pour
assurer la protection du consommateur par des dispositions régissant ces cas
d’utilisation frauduleuse. Le législateur marocain n’a pas prévu des dispositions
spéciales, ainsi, ces infractions sont régies par le droit pénal. Le législateur
français a inséré des nouvelles dispositions au sein du Code Monétaire et
Financier.
En effet l’article L132-4 dudit code dispose que « la responsabilité du titulaire
d’une carte mentionnée à l’article L132-1 n’est pas engagée si le paiement
contestée a été effectué frauduleusement, à distance, sans utilisation physique de
sa carte ». On remarque ainsi que la protection du consommateur en cas du
paiement en ligne est assurée par la législation française.
Le troisième alinéa du même article21 garantit le remboursement des montants
frauduleusement prélevés dans le délai maximum d’un mois après réception de
la contestation écrite formée par le consommateur. Aucun frais de restitution des
sommes ne pourra être mis à la charge du titulaire.
Le cybermarchand est tenu de garantir la sécurité des moyens de paiements qu’il
propose22. Il est tenu aussi de vérifier que les opérations de paiements ne sont
pas réalisées au moyen d’une carte non valide, périmée ou annulée. Une cour
d’appel française a fait application stricte de cette règle23.

21
Article L132-4 al 3 du Code monétaire et financier français dispose « Dans les cas prévus aux deux alinéas
précédents, si le titulaire de la carte conteste par écrit avoir effectué un paiement ou un retrait, les sommes
contestées lui sont recréditées sur son compte par l'émetteur de la carte ou restituées, sans frais, au plus tard dans
le délai d'un mois à compter de la réception de la contestation. »
22
Article 35 de la loi 31-08
23
T.Com Bayonne 19 avril 2004 confirmé par CA Pau, 2e ch, sect 1, 8 janv 2007, SARL caves et épiceries du
progrès c/ Sté générale.

32
Pour faire face à ces pratiques frauduleuses, qui deviennent récurrentes de plus
en plus, il est indispensable que le cybercommerçant mette en place des
systèmes de sécurité pour assurer la confidentialité des informations bancaires
que le consommateur lui fournit. Les banques aussi doivent mettre en place des
algorithmes qui détectent toute opération inhabituelle au comportement de son
client et de l’aviser immédiatement.

Section 2: La sécurisation du paiement en ligne

Pour faire face aux réticences des consommateurs à utiliser le paiement en ligne,
la solution ne peut être que la sécurisation de ce mode de paiement. Les besoins
de conserver la traçabilité et l’intégrité aussi bien de l’opération que des
informations et données stockées par le commerçant sont tout aussi importants24.
La sécurisation des paiements en ligne s’est développée avec le
perfectionnement de la cryptographie et de la signature électronique et leur
adaptation à chaque instrument de paiement (paragraphe 1). Aussi, l’archivage
est un procédé technique participant à la sécurisation des transactions via le web
en intégrant une fonction de garantie de la conservation des données et
informations stockées afin d’assurer la traçabilité des transactions (paragraphe
2). La consécration de ces procédés de stockage des données est le Blockchain.
Une technologie qui pourrait révolutionner plusieurs secteurs de l'économie, à
commencer par la banque et l'assurance. Mais cette technologie Blockchain est
encore très complexe à appréhender.

Paragraphe 1 : de la cryptographie et de la signature


électronique

Le cryptage est un procédé technique qui permet la sécurisation des données et


des transactions. L’objet de cette technique est de rendre secret un message ou

24
Virginie Geslak : « La protection du consommateur et le contrat en ligne », mémoire master 2, université
Monpellier 1, 2010-2011

33
une information. L’accès au contenu du message ou de l’information est limité à
une cible déterminée. Il s’agit d’un système de codification basée sur des
théories mathématiques.
Pour le législateur marocain 25 l’objet des moyens de cryptographie est de
garantir la sécurité de l’échange et/ou du stockage de données juridiques par
voie électronique, de manière à assure leur confidentialité, leur authentification
et leur contrôle.
Afin de sécuriser les données et prévenir l’usage à des fins illégales, le
législateur a soumis ces prestations de cryptographie à une déclaration préalable
ou à une autorisation préalables en fonction de l’objet.
Un autre moyen qui permet la sécurisation des transactions est la signature
électronique sécurisée. Cette dernière est prévue par les dispositions de l’article
417-3 du dahir formant Code des obligations et des contrats. Ce procédé a été
aussi traité par les dispositions de la loi 43-20 précitée.

Ladite loi a fait une distinction entre la signature électronique simple, avancée et
qualifiée. L’article 2 de ladite loi définit la signature électronique simple comme
celle qui consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification électronique
garantissant le lien avec l’acte auquel la signature s’attache et qui exprime le
consentement du signataire. Pour que cette signature devienne qualifiée, des
conditions doivent être remplies. Celles-ci sont26 :
- Etre propre au signataire ;
- Etre créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son
contrôle exclusif ;
- Garantir avec l’acte auquel elle s’attache un lien tel que toute
modification ultérieure dudit acte soit détectable ;

25
Article 45 de la loi 43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques
26
Article 5 de la loi 43-20 précitée

34
- Elle doit être produite par un dispositif de création de signature
électronique, attesté par un certificat de conformité
Quant à la signature électronique qualifiée c’est une signature électronique
avancée produite par un dispositif qualifié de création de signature électronique
et qui repose sur un certificat qualifié de signature électronique27.
Pour renforcer cette sécurisation, le Maroc a mis en place un organisme chargé
de la certification électronique dénommé l’Autorité nationale des services de
confiance pour les transactions électroniques.
L’objectif de ces moyens est donc de garantir le lien entre la personne qui fait le
paiement et le destinataire et prévenir quelconque abus. L’autorité de
certification a pour rôle de vérifier l’identité de celui qui présente une clef et lui
délivre un certificat numérique qui garantit le lien.
D’autres moyens de sécurisation28 sont développés par des sociétés spécialisées.
On peut citer :
- La SSL, secure socket layer: créée par Nescape. C’est un système de
cryptage ou un protocole de communication d’information qui permet
d’assurer la confidentialité et l’intégrité des données échangées ;
- Le programme SET : C’est un protocole utilisé par les banques ;
- Le développement de FIA NET : Ce service propose au consommateur
de payer, une fois leur commande reçue et vérifiée. Depuis sa création en
2000, FIA NET s’est imposé comme un gage de sérieux et de qualité dans
le monde du commerce électronique.

Paragraphe 2 : La traçabilité des opérations

L’archivage est une technique ou un procédé de conservation et de stockage


d’informations. Elle permet la traçabilité de l’opération et répond aux exigences

27
Article 6 de la loi 43-20 précitée
28
Virginie Geslak : « La protection du consommateur et le contrat en ligne », mémoire master 2, université
Monpellier 1, 2010-2011

35
relatives à la production de la preuve. Ce stockage des données et informations
rend possible leur utilisation ultérieure.
L’archivage électronique correspond à un réel besoin : les données doivent être
toujours conservées dans des conditions garanties optimales de sécurité contre
toute altération, modification ou destruction.
Dernièrement une nouvelle technologie commence a envahir la toile. La
Blockchain fait partie des technologies à surveiller dans les années à venir. Elle
pourrait révolutionner les pratiques commerciales liées aux contrats à distance.
La blockchain (dont la traduction en français est chaîne de blocs) est une
technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de manière
transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle. Elle ressemble à une
grande base de données qui contient l'historique de tous les échanges réalisés
entre ses utilisateurs depuis sa création. La blockchain peut être utilisée de trois
façons : pour du transfert d'actifs (monnaie, titres, actions…), pour une meilleure
traçabilité d'actifs et produits et pour exécuter automatiquement des contrats
(appelé les "smart contracts" les contrats intelligents).
Le paiement en ligne n’en est pas à ses premiers pas, il y a eu un développement
considérable des différents moyens de paiement virtuels permettant au
consommateur de réaliser sa principale obligation pour que l’exécution du
contrat à distance soit menée à bien.
La Carte bancaire joue un rôle prépondérant mais la monnaie électronique doit
faire face à des difficultés importantes liées à sa rentabilité et à la sensibilité que
présente la question monétaire pour tous les états membres.
La protection du consommateur par la sécurisation des paiements en ligne, bien
que nécessaire, devra faire face à des risques toujours plus grands, issus
notamment de la nature des opérations et de l’accroissement de la
cybercriminalité.

36
En dépit des avantages qu’offre le paiement en ligne et malgré les efforts
fournis, plusieurs freins sont à surmonter, en l’occurrence la confiance des
consommateurs en ce système, le problème de sécurisation des données
bancaires, les frais élevés des transactions, les délais de livraison et la
conformité des produits commandés à ceux reçus effectivement.

Chapitre 2 : Les obligations du cybercommerçant dans


l’exécution du contrat conclu à distance :

Au moment de l’exécution du contrat, le cybercommerçant est tenu de respecter


un certain nombre d’obligations. En effet, plusieurs difficultés peuvent être
rencontrées lors de l’exécution du contrat et notamment les retards ou les défauts
de livraison. C’est ainsi que le législateur a institué une importante
responsabilité de plein droit des professionnels du commerce électronique
précisément destinée à répondre aux difficultés d’exécution.

Le cybermarchand est donc tenu d’exécuter la commande dans un temps limité


par la loi et résoudre les problèmes liés à la livraison du bien. Parallèlement à
cette obligation de livraison, le cybermarchand est tenu de respecter la
conformité de la commande.

Ce chapitre traitera, en effet, l’obligation de livraison dans un premier temps


(Section 1) puis l’obligation de conformité de la commande (Section 2).

Section 1 : L’obligation de livraison :

L’obligation de délivrance est l’obligation pour le vendeur de livrer la chose


vendue. Elle a lieu, lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la
chose et met l’acquéreur en mesure d’en prendre possession sans empêchement
(Art. 499 du D.O.C).

37
Le législateur a prévu un certain nombre de règles et de conditions pour assurer
le bon déroulement de l’opération de livraison, et de protéger les intérêts de la
partie faible dans le contrat de vente en général et dans les contrats conclus à
distance en particulier. Ces règles sont relatives au délai et aux modalités de
livraison (Paragraphe 1), et aux sanctions établies par le législateur lorsque le
cybermarchand n’assume pas cette obligation (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Délai et aux modalités de livraison

Dès qu’une opération commerciale s’accompagne d’une livraison, le


professionnel est obligé de communiquer de manière claire et lisible au
consommateur, avant la signature du contrat, les modalités de livraison et le
délai auquel il s’engage à livrer le bien ou à exécuter le service.

1 Délai de livraison

Le délai de livraison est le moment auquel le vendeur doit mettre la chose à la


disposition de l’acquéreur. A ce propos, le législateur marocain a stipulé que la
livraison doit se faire aussitôt après la conclusion du contrat, sauf les délais
exigés par la nature de la chose vendue ou par l’usage.

S’agissant de la vente à distance, la loi 31-08 a imposé au vendeur professionnel


de préciser par écrit la date limite à laquelle il s’engage à livrer les produits ou
les biens. Cette obligation est impérative du moins lorsque la valeur de ce
produit excède un seuil fixé par voie réglementaire. Ainsi, en cas de non
indication de cette "date limite" par le professionnel, ce dernier est réputé devoir
délivrer le bien ou exécuter la prestation de services " dès la conclusion du
contrat".

Ainsi, l’article 12 de la loi 31-08 dispose que : "… le fournisseur doit, lorsque le
prix ou le tarif convenu excède un seuil fixé par voie réglementaire et que la
38
livraison des produits ou des biens ou l’exécution de la prestation n’est pas
immédiate, préciser par écrit la date limite à laquelle il s’engage à livrer les
produits ou les biens ou à exécuter la prestation au niveau du contrat, de la
facture, du ticket de caisse, de la quittance ou de tout autre document délivré au
consommateur".

2. Modalités de livraison

La livraison de la chose vendue peut être exécutée de deux manières :

- Si le bien (ou le service) est immatériel, une livraison par l’intermédiaire du


réseau devient possible (logiciel, jeu électronique, accès à une base de données,
musique…). Ce mode d’exécution présente le principal avantage de la rapidité.

- Si le bien ne le permet pas ou les parties ne le désirent pas, la livraison peut


avoir lieu en dehors du réseau. Il s’agit alors d’une vente à distance
traditionnelle.

Le législateur marocain a instauré des règles de protection du consommateur en


matière de modalités de livraison. Dans ce sens, le vendeur professionnel a une
obligation d’information à l’égard du consommateur relativement aux
informations que l’offre du contrat de vente à distance doit comporter, et parmi
lesquelles on trouve les modalités de livraison, à savoir les délais et frais de
livraison et les modalités de paiement, de livraison ou d’exécution (art.29 de la
loi 31-08).

Par conséquent, le cybercommerçant a une obligation principale à savoir la


délivrance de la chose vendue et celle d’information à l’égard du consommateur
sur les modalités de cette livraison. Par le non-respect de ces obligations, le
cybercommerçant peut engager sa responsabilité et risquer les sanctions qui
seront traitées dans le paragraphe qui suit.

39
Paragraphe 2 : Les sanctions pour défaut de livraison

La loi 31-08 distingue deux situations différentes de l’inexécution de


l’obligation de livraison, l’une lorsque le cybercommerçant ne prend pas en
considération le délai fixe de livraison qu’il a indiqué lui-même (1), l’autre
situation est lorsque la non livraison résulte de l’indisponibilité du produit ou du
service commandé (2).

1. Le non-respect de la date de livraison

Concernant le non-respect de la date de livraison par le fournisseur, l’article 13


de la loi 31-08 dispose que :

"Nonobstant toutes dispositions contractuelles contraires et sans préjudice des


dispositions des articles 259 et 260 du dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913)
formant code des obligations et des contrats, si le délai mentionné à l’article 12
est dépassé de 7 jours et lorsque le retard n’est pas dû à un cas de force majeure,
le consommateur dispose, sans recours à la justice, de la faculté de résoudre de
plein droit l’engagement le liant au fournisseur portant sur le bien non livré ou la
prestation non exécutée, par tout moyen justifiant la réception.

Le consommateur exerce ce droit dans un délai maximum de 5 jours après


expiration du délai de 7 jours prévu au premier alinéa ci-dessus.

Cet engagement est alors réputé résolu à la réception par le fournisseur de l’avis
qui lui est adressé, à condition toutefois que la livraison du bien ou l’exécution
de la prestation ne soit pas intervenue entre la signification dudit avis par le
consommateur et sa réception par le fournisseur".

40
Cette résolution du contrat sans recours à la justice est parmi les apports de la loi
31-08. Toutefois, certaines conditions sont nécessaires à son application,
premièrement le retard doit dépasser 7 jours à partir de la date de livraison et ne
doit pas être dû à un cas de force majeur, ensuite le consommateur doit être
vigilant et exercer son droit 5 jours après l’expiration du délai de 7 jours et doit
également aviser le vendeur.

Enfin, selon l’article 14 de la même loi, en cas de résolution du contrat, le


législateur permet au consommateur de récupérer les sommes versées d’avance
dans un délai ne dépassant pas 7 jours à compter de la date de réception de l’avis
précité par le fournisseur.

2. Défaut de livraison pour indisponibilité du produit

commandé :

Il arrive qu’après que les parties ont convenu de toutes les questions relatives à
la transaction effectuée à distance et conclu le contrat, le bien ou service
commandé s’avère indisponible, le consommateur doit dans ce cas être informé
et remboursé sans délai, sauf si le contrat prévoit de manière "claire et
compréhensible" l'alternative de la fourniture d'un bien ou service équivalent.

En effet, selon l’article 40 de la loi 31-08 "En cas de défaut d'exécution du


contrat par un fournisseur résultant de l'indisponibilité du bien ou du service
commandé, le consommateur doit être informé de cette indisponibilité et doit, le
cas échéant, pouvoir être remboursé sans délai et au plus tard dans les quinze
jours du paiement des sommes qu'il a versées. Au-delà de ce terme, ces sommes
sont productives d'intérêts au taux légal".

41
Ensuite si les clauses du contrat en font mention, le vendeur peut livrer à la place
d’un produit épuisé, un article de substitution, comme spécifié dans l’article 41
de la même loi : "si la possibilité en a été prévue préalablement à la conclusion
du contrat ou dans le contrat, le fournisseur peut fournir un bien ou un service
d'une qualité et d'un prix équivalents. Le consommateur est informé de cette
possibilité de manière claire et compréhensible. Les frais de retour consécutifs à
l'exercice du droit de rétractation sont, dans ce cas, à la charge du fournisseur et
le consommateur doit en être informé."

Enfin, l’article 178 sanctionne le fournisseur qui refuse de rembourser le


consommateur dans les conditions prévues par les articles 37 et 40 de la loi,
d’une amende de 1200 à 50 000 DH.

" En cas de récidive cette amende est portée au double.

Est en état de récidive l’auteur qui commet l’infraction dans les cinq ans suivant
une condamnation ayant la force de chose jugée pour des faits similaires".

Si les règles spécifiques de la loi 31-08 apparaissent assez suffisantes pour


protéger le consommateur en matière de livraison dans les contrats de vente à
distance, il arrive, toutefois, qu’en cours d’exécution ou après celle-ci, il y ait un
imprévu inhérent à la qualité de la marchandise livrée, ce qui impose des
garanties de conformité de la commande.

Section 2 : L’obligation de conformité de la commande :

Tout acheteur bénéficie d’une garantie de conformité lui permettant d’exiger du


vendeur qu’il lui livre un bien qui soit en tout point identique à celui qui a été
commandé et offert à la vente. La loi 31-08 dans son chapitre 1 titre 5, a
consacré l’article 65 à la garantie légale des défauts de la chose vendue, même si
elle ne fait que référence aux articles 549 à 575 du dahir des droits et
obligations, dont l’application s’étend contrats conclus à distance.

42
Les obligations du cybercommerçant ne s’arrêtent ainsi pas au niveau de la
livraison, mais il s’oblige aussi à respecter les obligations tenant à la garantie
légale des défauts de la chose vendue (Paragraphe 1) et peut l’objet d’actions en
garantie à son encontre en cas de non-conformité de la commande (Paragraphe
2).

Paragraphe 1 : La garantie légale des défauts de la chose


vendue :

Dans la chronologie des obligations du vendeur, la garantie des vices cachés se


situe dans le prolongement immédiat de l’obligation de délivrance. Elle entre en
jeu lorsque le bien s’avère atteint d’un défaut non décelable par l’acquéreur à sa
réception et qui le rend impropre à l’usage attendu.

Cependant, si le consommateur a eu connaissance des défauts au moment de la


conclusion du contrat, l’acheteur ne sera pas en mesure d’exiger la conformité
du bien au contrat. En effet, pour obliger le vendeur à la garantie, le vice de la
chose doit présenter quatre caractères cumulatifs : le vice doit être rédhibitoire et
inhérent à la chose, caché, inconnu de l’acheteur et antérieur à la vente.

D’autre part, par rapport à l’effet produit par ce vice sur la marchandise objet du
contrat, deux cas possibles se présentent ; le vice rend la chose impropre à
l’usage auquel elle est normalement destinée d’après sa nature, ou alors le vice
diminue sensiblement la valeur de la chose. En effet, l‘article 549 du DOC
dispose que : "le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent
sensiblement la valeur, ou la rende impropre à l’usage auquel elle est destinée
d’après sa nature ou d’après le contrat. Les défauts qui diminuent légèrement la
valeur ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas ouverture à
garantie."

43
L’alinéa 2 du même article précise que le vendeur garantit également l’existence
des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées par l’acheteur. Ce qui veut
dire que le bien doit aussi être conforme au contrat et pour cela il doit, le cas
échéant :

- Correspondre à la description donnée par le vendeur et posséder les qualités


que celui-ci a présentées à l’acheteur sous forme d’échantillon ou de modèle.

- Présenter les qualités qu’un acheteur peut légitimement attendre eu égard aux
déclarations faites par le vendeur ou par son représentant, notamment dans la
publicité ou l’étiquetage.

- Ou présenter les caractéristiques définies d’un commun accord par les parties
ou être propre à tout usage spécial recherché par l’acheteur, porté à la
connaissance du vendeur et que ce dernier a accepté.

Par conséquent, si le produit est réparable, le vendeur devra le réparer. A défaut,


il devra remplacer le bien ou rembourser l’acheteur. Il pourra même être tenu de
payer des dommages et intérêts à l’acheteur si ce dernier a subi un dommage du
fait de la non-conformité de cette marchandise.

Dès lors, lorsque la chose se trouve affectée par un ou plusieurs vices qui la
rendent impropre à sa destination, il est possible de mettre en œuvre une action
en garantie contre les vices cachés.

Paragraphe 2 : L’action en garantie contre le fournisseur

D’abord, l’acheteur ou bien le consommateur a droit de soulever le vice caché,


conformément à l’article 553 du DOC qui a prévu un délai de sept jours qui
suivent la réception de la commande, pour notifier le défaut de la marchandise
reçue. A défaut, la chose est censée acceptée, à moins qu'il ne s'agisse de vices
non reconnaissables par un examen ordinaire, ou que l'acheteur n'ait été
empêché, pour une cause indépendante de sa volonté d'examiner l'état de la
44
chose vendue. Dans ce cas, les vices de la chose doivent être notifiés au vendeur
aussitôt après leur découverte, à défaut, la chose est censée acceptée. Le vendeur
de mauvaise foi ne peut se prévaloir de cette dernière réserve.

Ensuite l’article 556 du même Code dispose que : "Lorsqu'il y a lieu à


rédhibition, soit pour causes de vices, soit à raison de l'absence de certaines
qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution de la vente et la restitution du
prix. S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix".

Le consommateur doit donc agir dans le cadre du délai légale à compter de la


découverte du vice, puis il a le droit d’obtenir à son choix soit la résolution de la
vente dans le cadre de l’action rédhibitoire, soit une réduction du prix dans le
cadre d’une action estimatoire. Par ailleurs, le consommateur a droit aux
dommages :

a) Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités


par lui promises et n'a pas déclaré qu'il vendait sans garantie : cette connaissance
est toujours présumée lorsque le vendeur est un marchand ou un artisan qui vend
les produits de l'art qu'il exerce,

b) Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas à moins qu'il ne
s'agisse de vices qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur
pouvait ignorer de bonne foi,

c) Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été expressément
stipulées ou étaient requises par l'usage du commerce.

Par ailleurs, et d’une manière plus générale, l’article 26 de la Loi 38-01 précise
que le fournisseur est responsable de plein droit à l’égard du consommateur de
la bonne exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance, que
ces obligations soient à exécuter par le fournisseur qui a conclu ce contrat ou par
d’autres prestataires de services, sans préjudice de son droit de recours contre
ceux-ci. Ce qui rend le prestataire de service responsable au même titre que le

45
fournisseur contractant et donne ainsi à l’acheteur le droit de le poursuivre en
cas d’inexécution ou de mauvaise exécution de la prestation.

Enfin, la loi 31-08 dans son article 65 a introduit une autre nouveauté au profit
du consommateur qui consiste au renforcement de la garantie légale des défauts
de la chose vendue, en allongeant le délai de l’action en garantie contre le
fournisseur. Cette action doit donc être intentée dans un délai de deux ans pour
les biens immobiliers au lieu d’une année prévue par le DOC, et un an pour les
biens mobiliers au lieu des trente jours fixés par le DOC, à peine de forclusion.

46
Conclusion

Au Maroc, la mise en application de la Loi 31-08 est venue renforcer les


obligations des cybercommerçants vis-à-vis de leurs clients. Visant à mieux
protéger le consommateur contre les pratiques commerciales abusives, le cadre
juridique et réglementaire en vigueur lui garantit plusieurs droits à la fois, dont
le droit à l’information, le droit à la rétractation et le droit à la défense de ses
intérêts économiques.

Toutefois, force est de constater qu'à l'heure actuelle que malgré la


démocratisation de l’achat en ligne, le consommateur marocain demeure réticent
quant à l’utilisation de ses données bancaires et privilégie donc le règlement par
espèce à la livraison. De plus, la problématique de garantie est aussi mise en
avant, notamment par rapport à la garantie lors du paiement et sur la description
des biens.

Il convient donc pour que l'e-consommateur puisse jouir d'une protection


pleinement satisfaisante de mettre à jour certaines règles puisées du régime de
droit commun et introduire des solutions nouvelles, adaptées à chaque situation
et qui peuvent s'appliquer correctement aux contrats commerciaux conclus à
distance.

47
Bibliographie :

Ouvrages :

 AZZIMAN Omar, « Droit civil, droit des obligations/ le contrat », Édition le fennec,
1995.

Thèses et mémoires :

 ALASSAIRE Sylvain « Contrat et signature électroniques : Portée du cadre


juridique », présenté à la Chambre françaises du Commerce et d’Industrie au Maroc,
11 février 2015
 EDDEROUASSI Meryem, « Le contrat électronique international », thèse de
doctorat, Université Grenoble 2017.
 GESLAK Virginie, « La protection du consommateur et le contrat en ligne »,
mémoire en vue de l'obtention du Master, université de Montpellier 1.

Articles :

 BALGA Hasnae « La sécurité juridique dans le commerce électronique au Maroc »


REFEG 1/2014,
 JBILOU Amine « La protection du consommateur à travers la transparence des
pratiques commerciales selon la loi 31-08 Mohammed », revue contentieux des
affaires n°16 septembre 2016.
 HAMIDA B. « la fiabilité de la signature électronique », revue du droit marocain n°
17, avril 2011,

 SENHAJI Abdelaziz « L’Evolution du cadre législatif du paiement mobile au


Maroc », article sur internet, publié le 03 septembre 2020.

Sites :

 https://www.journaldunet.com/economie/finance/1195520-blockchain-definition-et-
application-de-la-techno-derriere-le-bitcoin-juin-2021/ . consulté le 5/01/2022 à 17h

48
TABLE DES MATIERES

Sommaire : ----------------------------------------------------------------------------------------------- 2
Introduction : -------------------------------------------------------------------------------------------- 3

Première partie : la protection du consommateur dans la phase


précontractuelle du contrat conclu à distance : - - - - - - - - - - - - - - - - 9

Chapitre 1 : La formation du contrat à distance : ---------------------------------------------- 10


Section 1 : L’offre à distance : --------------------------------------------------------------------- 12
Paragraphe 1 : Contenu de l’offre : ------------------------------------------------------ 12
Paragraphe 2 : la période de validé : ----------------------------------------------------- 13
Section 2 : L’acceptation à distance : ------------------------------------------------------------- 15
Paragraphe 1 : L’acceptation à distance: ------------------------------------------------ 16
Paragraphe 2 : les solutions données par le droit comparé : ------------------------ 17

Chapitre 2 : Les mesures de protection dans la phase précontractuelle du contrat conclu


à distance : ---------------------------------------------------------------------------------------------- 18
Section 1 : L’information précontractuelle : ----------------------------------------------------- 19
Paragraphe 1 : Les informations sur le cybercommerçant : ------------------------ 20
Paragraphe 2 : les informations sur les conditions de l’offre : ---------------------- 21
Section 2 : le droit à la rétractation : -------------------------------------------------------------- 22
Paragraphe 1 : Le champ d’application: ------------------------------------------------ 23
Paragraphe 2 : les effets de la rétractation : -------------------------------------------- 25

Deuxième Partie : La protection du consommateur dans la phase


contractuelle du contrat conclu à distance : - - - - - - - - - - - - - - - - - - 28

Chapitre 1 : la protection du consommateur en matière du paiement en ligne : --------- 28


Section 1: Le paiement en ligne : ------------------------------------------------------------------- 29
Paragraphe 1 : Le cadre légal du paiement électronique : ---------------------------- 29
Paragraphe 2 : Le risque d’une utilisation frauduleuse : ------------------------------ 32

49
Section 2: La sécurisation du paiement en ligne : ---------------------------------------------- 33
Paragraphe 1 : de la cryptographie et de la signature électronique : -------------- 33
Paragraphe 2 : La traçabilité des opérations : ------------------------------------------35

Chapitre 2 : Les obligations du cybercommerçant dans l’exécution du contrat conclu à


distance : ------------------------------------------------------------------------------------------------ 37
Section 1 : L’obligation de livraison : ------------------------------------------------------------- 37
Paragraphe 1 : Indisponibilité du produit commandé : ------------------------------ 38
Paragraphe 2 : Cas des colis perdus, endommagés : ---------------------------------- 40
Section 2 : L’obligation de conformité de la commande : ------------------------------------- 42
Paragraphe 1 : La garantie légale de conformité : ------------------------------------ 43
Paragraphe 2 : La garantie légale contre les vices cachés : -------------------------- 44

Conclusion : -------------------------------------------------------------------------------------------- 47

Bibliographie : ----------------------------------------------------------------------------------------- 48

50

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