Claude-Gueux Livre Prof
Claude-Gueux Livre Prof
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Cécile de Cazanove
Agrégée de Lettres modernes
Victor Hugo
1834
Livret de l’enseignant
Avant-propos .................................................................................................... 3
Bibliographie .................................................................................................... 44
SEMAINE 2
Lecture Pause lecture 2 : « Je juge quelqu’un. »
1. La séparation
2. La résolution
3. Le crime
Langue Vocabulaire : exercices p. 46.
Observation : l. 127 à 141, p. 31, étude des paroles rapportées.
Synthèse : discours direct, discours indirect.
Application : l. 222 à 265, p. 35-36.
Repérer les différents discours rapportant les paroles de Claude et justifier
leur emploi.
Écriture Sujet d’imagination p. 46.
Oral Transformer en discours direct les lignes 247 à 261, p. 36, et le lire
à haute voix.
Analyse de l’image Dossier image p. II et p. 47.
Histoire des arts Odilon Redon, Le Prisonnier.
Oral Présenter oralement une réponse à la question des Prolongements, p. 47,
si possible en montrant des tableaux sur Internet à l’appui des arguments
avancés.
SEMAINE 4
Lecture Pause lecture 3 : 2e partie (l. 216 à 404)
3. « Le grand problème du peuple au XIXe siècle ».
Langue Observation : l. 300-319, p. 58, le champ lexical de la maladie.
Synthèse : la métaphore et son fonctionnement, comparé, comparant,
élément commun, métaphore filée.
Application : l. 393-404, p. 61.
Identifier la métaphore filée, expliquer son sens et sa pertinence.
Commenter en particulier le verbe « couper ».
Écriture Écriture argumentative : répondre par écrit, en quelques paragraphes
argumentés, à la question 4, p. 65.
Analyse de l’image Dossier image p. IV et p. 67.
Histoire des arts James Ensor, Le Bon juge.
Rapprocher le traitement satirique avec l’ironie hugolienne envers les insti-
tutions judicaires et politiques.
Oral Débat : Le roman de Victor Hugo vous paraît-il une arme efficace pour
convaincre les partisans de la peine de mort qu’il faut abolir cette pratique ?
Avant la prison
1 Le narrateur met l’accent sur : – la pauvreté de Claude Gueux (« pauvre ouvrier » – « pas de
feu ni de pain ») ; ses charges de famille (« une fille » – « un enfant de cette fille ») ; ses qualités
naturelles (« capable, habile, intelligent » – « fort bien traité par la nature » – « sachant pen-
ser ») ; son absence d’éducation (« fort mal traité par l’éducation » – « ne sachant pas lire »).
Pour la morale dominante au XIXe siècle, aussi bien religieuse que profane, il est choquant de
vivre avec une femme sans être marié et d’avoir un enfant hors mariage.
2 Le narrateur suggère des circonstances atténuantes pour le vol de Claude Gueux : s’il
meurt de faim, c’est parce qu’on ne lui donne pas de travail, alors qu’il a toutes les capacités
d’un bon ouvrier ; s’il vole, c’est parce qu’il doit nourrir et chauffer sa femme et son enfant.
Dans la dernière phrase du premier paragraphe, le narrateur met sur le même plan, en position
de sujet réel, deux groupes de mots qu’il coordonne (« trois jours de pain et de feu pour la
femme et l’enfant », « et cinq ans de prison pour l’homme »). Il souligne également le rappro-
chement en construisant les deux groupes de mots de façon parallèle : « trois jours de pain
pour… » / « cinq ans de prison pour… ». Cette construction souligne la disproportion choquante
entre la faute et la sanction ; elle montre l’inhumanité de la justice face à l’altruisme de Claude.
Le narrateur
3 Le narrateur ne connaît de l’histoire que la qualification de la faute (« L’homme vola ») et
la nature de la sanction (« cinq ans de prison »). De Claude Gueux, il connaît la situation
sociale, les qualités naturelles et l’absence d’instruction.
On peut être tenté de penser que le narrateur et Victor Hugo ne font qu’un, puisque le texte
est à la première personne du singulier et se réfère à l’histoire d’une personne réelle, effective-
ment nommée Claude Gueux.
Victor Hugo eut connaissance de l’exécution de Claude Gueux par des témoignages et surtout
par la lecture de quatre articles parus dans La Gazette des tribunaux en 1832. C’est dans ce
journal qu’il puise l’essentiel des données sur l’affaire et sur le personnage (voir le Carré clas-
sique, p. 72, et la bibliographie, p. 46 du présent ouvrage).
4 • Parallélismes : « fort mal traité par l’éducation » / « fort bien traité par la nature »
– « trois jours de pain pour la femme et l’enfant »/ « cinq ans de prison pour l’homme »
– « abbaye dont on a fait une bastille » / « cellule dont on a fait un cabanon » / « autel dont
on a fait un pilori ».
• Antithèses : « mal traité » / « bien traité » – « trois jours » / « cinq ans » – « abbaye » /
« bastille » – « cellule » / « cabanon » – « autel » / « pilori ».
• Ces combinaisons de parallélismes et d’antithèses ont une fonction argumentative. Elles
soulignent des contradictions choquantes :
– entre les qualités offertes par la nature et l’absence d’éducation par la société ;
– entre les qualités humaines de Claude et l’inhumanité de l’institution judiciaire ;
– entre la vocation religieuse de l’abbaye, lieu de prière et d’amour, et l’usage coercitif et stig-
matisant qu’en ont fait « certaines gens ».
On trouve dès cet incipit l’opposition nature / société que développera le discours final, et
l’amorce des solutions que proposera Hugo : davantage d’éducation, davantage d’enseigne-
ment de la morale chrétienne.
Le lecteur
6 On a vu à la question 5 que le narrateur peut s’adresser aux lecteurs dans la dernière
phrase, par l’emploi de « nous » et « notre », établissant ainsi une complicité idéologique utile
pour les convaincre de le suivre dans son argumentation.
Le rôle du lecteur est également spécifié par le narrateur aux lignes 20-21 : il lui demande de
« ramasser les moralités » que les faits « sèment sur leur chemin ». Cette phrase semble vou-
loir laisser au lecteur le soin de se faire sa propre opinion sur ce qui est lui est raconté. Là où
elle est placée, la formule permet au narrateur de ne pas exprimer lui-même de jugement sur
le fait que Claude Gueux vit avec une femme et a d’elle un enfant sans être marié.
Par la suite, qu’il s’agisse de la sélection des faits ou des procédés d’écriture, le narrateur s’ef-
force au contraire de conduire les réflexions du lecteur dans le sens qu’il souhaite : qualités
naturelles et circonstances atténuantes pour Claude Gueux, dysfonctionnements, dureté et
inhumanité pour la société et ses institutions.
Question supplémentaire
Après avoir fait lire le document ci-dessous, on pourra poser la question suivante :
V. Hugo écrit : « Je dis les choses comme elles sont » (l. 19-20). Qu’en pensez-vous ?
Document
Extraits d’un article du journal L’Est-Éclair publié le 8 février 2009 et signé J-M. V.H.,
d’après deux sources :
Sources :
– FEY (Dominique) et HERBELOT (Lydie), Crimes et châtiments dans l’Aube, « L’affaire Claude
Gueux. Du criminel de droit commun au héros hugolien », éd. Dominique-Guéniot, 2008,
p. 135-182.
– LEROUX (Jean-François) et FUSIER (Jean), L’Abbaye de Clairvaux, Itinéraire du Patrimoine, 2003.
[…] Claude Gueux est né dans la misère la plus sordide…
Ses parents sont des paysans sans terre qui louent leurs bras. Ils sont illettrés. Et la majorité de
la nombreuse progéniture du couple meurt en bas âge. Son père mendie à l’occasion. Sa mère,
il a à peine le temps de la connaître : elle meurt en 1816. Il est livré à lui-même, sans doute. Et
à la faim, vraisemblablement.
À 14 ans, en 1818, il est condamné par le tribunal d’Auxerre pour le vol d’un sac d’avoine : un
an de prison. Jusqu’en 1823, on sait peu de chose : qu’il est allé voir à Paris si la misère y était
moins noire ; qu’il a fait un temps dans la marine, ce dont témoigne un tatouage de marin, sur
l’avant-bras gauche.
Le vice du vol le reprend – à moins que ce ne soit la malchance de se faire prendre. Le 26 août
1823, la cour d‘assises de Chalon-sur-Saône le condamne à six ans de prison pour le vol des
économies et de quelques hardes d’un valet de ferme, à quelques kilomètres au sud de
Chassagne. […]
« Fer » et « aimant »
4 Le directeur des ateliers est comparé à un briquet – au sens ancien du terme : il s’agissait
d’une pièce d’acier qu’on frappait sur un caillou pour en tirer des étincelles (opération qu’on
appelait « battre le briquet »). Le caillou désigne métaphoriquement Claude Gueux.
Cette métaphore suggère que la réunion de ces deux tempéraments ne saurait être qu’explo-
sive, et qu’elle risque de faire jaillir non seulement des « étincelles », mais des « incendies »,
c’est-à-dire des conflits ravageurs.
La conversation se passe dans une période où le directeur apprécie le prisonnier et où il est « de
bonne humeur » : il engage donc le dialogue naturellement et sans arrière-pensée, conformé-
ment à son caractère jovial, déjà évoqué à la ligne 63. Si l’on s’en tient à la lettre du texte, il
parle à Claude de sa femme « pour le consoler ». Dans la morale bourgeoise de l’époque, une
« fille publique » est méprisable, et le directeur pense alléger la tristesse de Claude en lui don-
nant cette information : cette femme, à ses yeux, ne mérite pas qu’il la regrette.
Mais Claude a volé pour nourrir cette femme et son enfant : manifestement, le directeur ne
tient pas compte de cette circonstance, et ne peut s’imaginer qu’il y ait des liens d’amour
entre ces trois personnes. De ce fait, et peut-être sans qu’il s’en rende compte, l’information
qu’il donne à Claude est d’une grande cruauté : celui-ci va forcément souffrir davantage, soit
en compatissant avec le malheur de sa compagne, soit en étant amené à la mépriser lui aussi,
et en se retrouvant plus seul que jamais.
5 Ces lignes comportent deux métaphores. La première compare Claude à un astre, un soleil
(« cerveau rayonnant ») et ses compagnons aux satellites qui gravitent autour de lui et profi-
tent de sa lumière. La seconde compare Claude à un « aimant », c’est-à-dire à un minerai qui
attire le fer dont sont faits ses codétenus.
Ces deux métaphores soulignent l’attraction naturelle que Claude exerce sur les autres.
Le choix de « l’aimant » permet probablement un jeu de mots, grâce à l’homophonie avec le
participe présent du verbe aimer : Claude fait aussi partie des gens capables d’aimer.
Le narrateur
6
Je On Nous
• je [blâme] l. 39-40 = le narrateur • on [le mit] l. 38 = la direction de [sur] nous – [si] nous [examinons]
la prison – nous [trouvons] l. 87-89 = nous
• on [va voir] l. 48 = vous, lecteurs tous, lecteurs et narrateur
• on [ne savait] l. 109 = personne nous [avons dit] l. 100 = j’ai dit,
• on [voit] l. 124 = nous tous moi, le narrateur
Vers l’expression\
Vocabulaire
1. Aveuglément prend un -é, froidement un -e, conformément à leur prononciation.
confusément – humblement – joyeusement – précisément – habituellement.
2. Le nom ténacité est formé de l’adjectif tenace et du suffixe -ité, qui sert à former des sub-
stantifs. Le radical de ce substantif comporte deux différences par rapport à l’adjectif qui
sert de base : le -e final a disparu, et le -e de la syllabe initiale a pris un accent aigu.
capacité – captivité – dignité – méchanceté – sérénité.
3. À la ligne 115, le mot ascendant signifie pouvoir, influence, emprise. À la ligne 119, le mot
ascendant signifie montant vers le haut. Ce mot s’emploie en astrologie pour désigner
l’astre qui monte au-dessus de l’horizon à la naissance de quelqu’un, et en généalogie pour
désigner les parents dont une personne est le descendant.
Exemples :
– Il était Taureau ascendant Scorpion. Mais il ne croyait pas à l’astrologie !
– Le médecin demanda à son nouveau patient s’il y avait eu chez ses ascendants des cas
de diabète.
4. Clef peut aussi s’écrire clé. Clef vient du latin clavis, qui signifie « clou », « loquet », « barre ».
En ancien français, le pluriel s’orthographiait clez ou cles. C’est de ce pluriel que dérive
le singulier orthographié clé.
– prendre la clé des champs : s’enfuir.
Pendant que les deux shérifs cuvaient leur vin, le hors-la-loi défit ses liens et prit la clef des
champs.
– mettre sous clef : enfermer dans un meuble qui ferme à clef.
Les parents de Jérôme mettent sa console sous clef les jours de semaine.
– mettre la clef sous la porte : cesser une activité économique, faire faillite.
Ce restaurant est mal situé : au bout de quelques mois, le gérant a dû mettre la clef sous la
porte.
– un roman à clefs : dont les personnages fictifs s’inspirent de personnes réelles qu’on peut
deviner.
On reconnaît le baron James de Rothschild dans des personnages de romans : il inspire
Balzac pour le baron de Nucingen, ou Zola pour le financier Saccard.
– clef de fa : signe en début de portée qui sert à indiquer la hauteur des notes. La clef de fa
note les sons graves, la clef de sol les sons aigus.
Les suites pour violoncelle de Bach doivent être transposées en clé de sol pour être jouées au
violon.
– clef de l’énigme : solution.
Les récits fantastiques, comme Le Horla de Maupassant, font durer le mystère et ne donnent
pas la clé de l’énigme à la fin.
À vous de jouer
n Écriture d’un portrait
Dans le travail préparatoire, on demandera aux élèves de définir précisément les caractères des
deux personnages, puis de trouver des détails significatifs. On suggèrera aussi d’inverser le rap-
port de forces par rapport au modèle hugolien. On imaginera par exemple un élève ou un
invité indiscipliné et un professeur ou un animateur débordé.
• Caractères contrastés : timidité / audace, exubérance ; poltronnerie / courage ; conformisme
/ inventivité, imagination ; obéissance / indiscipline ; paresse / hyperactivité ; hypocrisie / fran-
chise ; maussaderie, agressivité / douceur, gentillesse ; avarice / prodigalité ; goût du concret,
des activités manuelles / tendance à la spéculation intellectuelle.
Du texte à l’image/
Honoré Daumier, Les Gens de justice
1 À gauche de l’image se trouve le juge, reconnaissable à sa robe et à sa toque noires.
À droite, près du bureau, est représenté le « justiciable », qui a volé. On reconnaît un homme
misérable, cheveux en bataille, sans couvre-chef, pauvrement vêtu, surveillé par un gendarme
identifiable à son uniforme (bicorne, baudrier).
2 Le juge est affalé dans son fauteuil à accoudoirs, la tête reposant sur le dossier, les mains
croisées sur le ventre ; on devine qu’il a les jambes allongées sous le bureau. Son attitude et sa
physionomie traduisent le confort, la tranquillité, l’assurance : le magistrat est en position de
force.
Le voleur est debout, coincé entre le bureau du juge et le gendarme derrière lui. Sa physiono-
mie exprime l’effarement, l’angoisse. La représentation souligne l’infériorité du personnage
(infériorité sociale et infériorité dans la « machine » judiciaire) et son absence de liberté : il n’a
pas d’issue.
3 On appelle « dessin d’humour » un dessin qui vise à faire rire ou sourire le lecteur par son
sujet, sa technique, sa légende, etc.
La caricature est un genre de dessin qui vise à critiquer un sujet – en général une personne
célèbre ou un type social – par la moquerie et la dérision. Pour cela, le caricaturiste simplifie la
physionomie ou la silhouette et accentue certains traits physiques caractéristiques ou certains
défauts.
La lithographie de Daumier présente quelques éléments de caricature : la position du juge, par
exemple, accentue sa morgue et son mépris pour la personne qu’il a devant lui, la physionomie
du voleur (la bouche, les yeux) souligne son effarement.
L’humour est également présent dans la légende : il naît du jeu sur la polysémie de l’expression
« avoir faim », qui signifie « avoir de l’appétit » pour le juge, et « ne pas avoir de quoi se nour-
rir » pour le miséreux.
Le dessin fait évidemment sourire et peut être considéré comme comique. Mais il vise à sou-
lever également chez le spectateur des sentiments mêlés d’antipathie pour le juge, de sympa-
thie pour le voleur, et de révolte face au comportement humiliant et injuste de la « justice ».
4 La légende est prononcée par le juge, en réponse à l’explication donnée par le voleur à son
geste. Le juge reprend ses propos « vous aviez faim », mais la suite de sa réplique prouve qu’il
À consulter
ROSSEL André, Un journal révolutionnaire : Le Charivari, Éditions de La Courtille, 1971.
Vers l’expression\
Vocabulaire
1. Déshonoré est formé du préfixe dés- et de honoré, participe passé du verbe honorer. Le pré-
fixe dé- ou dés- indique la privation ou l’action contraire. Le verbe honorer dérive étymolo-
giquement du latin honos, honoris, « l’honneur ».
Être déshonoré, c’est être privé de son honneur.
Appartiennent à la même famille étymologique les mots honorable, honorifique, honoraire,
(dés)honneur, honnêteté. Exemples de phrases :
Contrairement à l’opinion commune, Victor Hugo présente Claude Gueux comme une per-
sonne honorable.
Après sa mise à la retraite, cet éminent professeur est devenu président honoraire de l’uni-
versité.
Il est absurde d’admirer les fraudeurs astucieux : l’honnêteté est bien plus méritoire !
L’orthographe des dérivés de honor n’est pas toujours conforme à l’étymologie, puisque
(dés)honneur et honnête(té) prennent deux n.
2. Éloquence dérive du verbe latin loquor, « parler », dont le participe est locutus.
– Sur la racine loqu-, on trouve en français : éloquent, loquace et loquacité, soliloque, ven-
triloque, interloqué. Exemples de phrases :
Claude Gueux, privé de son ami Albin, s’isole et se montre de moins en moins loquace -
avec ses camarades.
Après le vol de sa cassette, Harpagon perd la tête et se met à soliloquer.
– Sur la racine locut-, on trouve en français : locution, allocution, (inter)locuteur. Exemples
de phrases :
Parce que est une locution conjonctive, en raison de est une locution prépositionnelle.
Au nouvel an, le président de la République prononce une allocution à la télévision.
3. – Antonymes de bienveillant : malveillant, hostile, sévère.
– Antonymes de dignité : indignité, bassesse, vulgarité.
– Antonymes de naturel : artificiel, factice, anormal, maniéré, sophistiqué.
– Antonymes de sérénité : trouble, émotion, anxiété, angoisse.
– Antonymes de violent : doux, paisible, pacifique, non-violent.
Remarques :
Penser à faire utiliser le site du CNRTL (www.cnrtl.fr), qui propose des listes d’antonymes
classés par fréquence.
L’exercice permet de faire réfléchir les élèves sur la notion de polysémie : un même mot a
des antonymes (et des synonymes) différents selon le sens particulier qu’il prend dans le
contexte. Par exemple, pour naturel, on distinguera : des fleurs naturelles / des fleurs arti-
ficielles ; un maquillage naturel / un maquillage sophistiqué ; une mort naturelle / une
mort violente.
4. • Contenir : Le condamné n’a pas pu contenir sa colère à l’énoncé du verdict. – Il a fallu
faire appel à la police pour contenir la foule devant l’hôtel de David Beckam. – Cette boîte
peut contenir un litre de crème.
• Paraître : Cette jeune actrice paraît à l’aise sur scène. – Le prochain numéro de cette
revue d’informatique va paraître cette semaine. – Mieux vaut préférer l’être au paraître,
pour éviter les désillusions.
À vous de jouer
n Transposition orale
« Je suis dans une rude extrémité ; la nécessité de se faire justice soi-même est un cul-de-sac
où l’on se trouve engagé, quelquefois ; à la vérité [ou : à vrai dire], je ne peux pas [ou : je ne
peux vraiment pas] prendre la vie du directeur sans donner la mienne ; mais je trouve bon de
donner ma vie pour une chose juste [ou : mais donner ma vie pour une chose juste, je trouve
que c’est bon] ; j’ai mûrement réfléchi, et à cela seulement [ou : je n’ai pensé qu’à cela] depuis
deux mois ; je crois bien ne pas me laisser entraîner par le ressentiment, mais si c’est le cas,
avertissez-moi, je vous en supplie ; je vous soumets honnêtement mes raisons, à vous,
hommes justes qui m’écoutez ; je vais donc tuer M. D., mais si quelqu’un a une objection à me
faire, je suis prêt à l’écouter. »
n Écriture d’imagination
Le lion est traditionnellement considéré comme « le roi des animaux » sauvages. Il évoque la
puissance, la force physique, il inspire la crainte et le respect. La cage renvoie à la prison. Le
chien est l’animal domestique pas excellence, symbole d’affection et de fidélité à son maître.
Pour faire imaginer le récit, on pourra suggérer d’autres couples d’animaux : l’âne et le singe
– le loup et l’agneau – le serpent et la biche – l’éléphant et la gazelle, etc.
On commencera par dégager les traits de personnalités caractéristiques de chaque animal
d’après la tradition des fables ou des contes : cruauté du loup / douceur de l’agneau – lour-
deur, lenteur de l’éléphant/ légèreté, vélocité de la gazelle – sottise de l’âne / malignité du
singe – sournoiserie, méchanceté du serpent / candeur, douceur de la biche, etc.
Si la phrase de conclusion doit conserver le schéma de la phrase de Victor Hugo, les élèves
auront toute liberté d’en changer les termes et le sens.
On peut ainsi avoir « Pauvre loup qu’on nourrissait comme un agneau ! » ou « Pauvre élé-
phant contraint d’imiter la gazelle », mais on acceptera aussi « Heureux agneau arraché aux
griffes du loup » ou « Bienheureuse biche que le serpent ne pouvait plus atteindre »…
Il restera ensuite à transposer ces caractéristiques animales dans des personnalités humaines,
et à imaginer des situations qui les mettent en confrontation (doux enfant / cruelle marâtre –
jeune stagiaire / vieux collègue malveillant – colosse obligé de courir pour échapper à un dan-
gereux poursuivant, etc.). On pourra également préparer le travail d’écriture en conseillant des
(re)lectures de contes ou de récits présentant ce type de personnages ou de situations
(enfants / ogres – princes / dragon – Cosette / la Thénardier – Esméralda, Quasimodo – récits
policiers).
Du texte à l’image/
Odilon Redon, Le Prisonnier
Remarque liminaire : étant donné le caractère mystérieux des tableaux d’Odilon Redon à
cette période de sa vie, on laissera les élèves exprimer librement leurs hypothèses et leurs
réactions, à condition qu’ils les justifient par des références précises au tableau.
1 De bas en haut on distingue :
– au premier plan, un support (une table ?) constitué d’un assemblage de carreaux gris-beige ;
– sur le support une tête humaine sans cou, les yeux clos, coiffée d’un bonnet, peut-être en
pierre, d’aspect plutôt féminin ;
– au deuxième plan, derrière le support à gauche, le torse et la tête d’un personnage mascu-
lin de profil, regardant vers la droite, vêtu d’une sorte d’armure ; la tête est nue, le profil
gauche se fond dans l’arrière-plan noir ;
Prolongements
Ce site remarquable (www.odilonredon.net) comporte de nombreux liens vers des tableaux,
des estampes, des livres de l’artiste (par exemple L’esprit gardien des eaux, 1878, Dans le rêve,
1879, L’Homme Cactus, L’Araignée qui pleure et L’Araignée qui sourit, 1881, À Edgar Poe, 1883,
L’Hommage à Goya, L’Œuf, 1885 , La Nuit, 1886, Tête de martyr coupée, 1894, etc.).
Tout au long du dernier quart du XIXe siècle reviennent comme des obsessions dans les œuvres
d’Odilon Redon, le thème de la tête humaine, souvent coupée, les éléments ailés, les yeux
clos ; on retrouve aussi le recours à des éléments énigmatiques, fantastiques, oniriques, et la
création d’atmosphères troublantes, angoissantes, renforcées par l’utilisation presque exclu-
sive du noir et blanc.
Sur le thème du Prisonnier, on peut y lire : « De 1875 à 1880, c’est la “période la plus angois-
sée” de ses “Noirs”. Le thème du Prisonnier est souvent décrit dans ses œuvres, apparaissant
tantôt derrière les barreaux d’une fenêtre ou isolé dans le cauchemar d’une rêverie solitaire ou
d’une hallucination démoniaque obsédante. »
Un condamné serein
1 Il peut y avoir plusieurs raisons concomitantes au refus de Claude de se pourvoir en cassa-
tion. D’une part, il n’y a pas eu d’irrégularité dans son procès ; d’autre part, il a toujours consi-
déré comme inévitable que l’assassinat de monsieur D. entraîne sa propre mort (voir l. 251,
p. 36 : « donner la sienne propre »), puisque c’est la loi. Enfin, il sait qu’il n’a aucune clémence
à attendre de l’institution judiciaire, qu’il a vue de nouveau à l’œuvre pendant les débats au
tribunal.
Il se résout à formuler son pourvoi « par complaisance » pour une des sœurs qui l’a soigné
(l. 141). Cette indication ajoute au portrait de Claude une humanité supplémentaire : il est
capable de reconnaissance et de gratitude, il est sensible aux sentiments de ceux qui lui veu-
lent du bien et il cherche à leur faire plaisir. Le fait qu’il s’agisse en l’occurrence d’accéder aux
prières d’une religieuse annonce l’ouverture de Claude aux paroles du prêtre et les considéra-
tions du narrateur, à la fin du récit, sur l’importance d’une éducation chrétienne. Il suggère
que si Claude avait été entouré, aimé et bien conseillé, il aurait eu une conduite complète-
ment différente.
2 Claude reçoit « froidement » (l. 161) l’annonce de son exécution imminente, et réagit en
faisant de l’humour noir : il plaisante sur « la nuit prochaine », qui lui promet un bon sommeil,
et sur l’épidémie de choléra, qui ne lui fait pas peur.
La religion
3 Avant de mourir, Claude écoute le prêtre, s’accuse et regrette « de ne pas avoir été instruit
dans la religion ». Il prouve ainsi qu’il est accessible au remords et au repentir. Le narrateur
continue à préparer son argumentation finale sur la nécessité d’une éducation chrétienne.
Les dons à Albin ont aussi une signification symbolique. Les ciseaux sont à la fois le seul bien
qui évoque le passé de Claude, son attachement pour sa femme, et l’instrument par lequel il a
voulu se donner la mort. Albin devient ainsi le dépositaire de ce qui a le plus compté pour
Claude, et grâce aux ciseaux ils sont tous les deux réunis d’une certaine manière.
Quant au don du pain, il renvoie évidemment au premier partage qui a marqué la naissance de
leur amitié. En poussant plus loin l’interprétation, on peut y voir un écho profane de l’eucha-
ristie chrétienne : le pain est le corps du Christ, manger le pain, c’est s’incorporer le Christ. Si
Albin mange le pain de Claude, il mêle symboliquement le corps de Claude au sien, il se l’in-
corpore, lui assurant ainsi une forme de survie.
4 La croix que fixe Claude en montant sur l’échafaud est appelée « gibet du Christ » (l. 197).
Au sens strict, le terme est impropre : le « gibet » désigne la potence d’où pend la corde qui
sert à exécuter les condamnés par pendaison. Mais cette expression insiste sur le fait que le
Christ en croix est lui aussi un condamné à mort, victime d’une justice aveugle et impitoyable.
La scène confère donc à l’exécution de Claude une dimension biblique en assimilant Claude au
Christ.
Vers l’expression\
Vocabulaire
1. Le solde est la différence entre le crédit et le débit d’un compte.
Les soldes, désignant des marchandises vendues au rabais, est aussi un mot masculin : cer-
taines boutiques font des soldes permanents.
La solde est la rémunération versée aux militaires.
L’expression « être à la solde de » signifie être acheté par quelqu’un pour commettre des
actes répréhensibles.
Un salarié peut décider de prendre un « congé sans solde », s’il en a les moyens !
2. Monarchie est formé sur deux mots grecs : monos, « seul » et arkhein, « conduire », « com-
mander ».
– Sur monos sont formés les mots : monologue, Monique, monomanie, monocle, mono-
culture, monogamie, monographie, monoplace, monopole, monosyllabe, monothéisme,
monotone.
Bouleversé par la mort du père de Chimène, qu’il a tué en duel, Rodrigue exprime sa dou-
leur dans un monologue célèbre.
– Sur arkein sont formés : anarchie, oligarchie, hiérarchie.
Si personne ne fait respecter la loi, ce sera l’anarchie, et tout le monde en pâtira.
3. Les baïonnettes [de l’arrondissement] : tous les hommes autorisés à porter un fusil muni
d’une baïonnette.
La Grèce [sait lire] : tous les habitants de la Grèce.
– Un bon fusil : un bon chasseur.
– Une belle plume : un écrivain talentueux.
– Une fine lame : un bon escrimeur.
© Nathan 2013 - www.carresclassiques.com Claude Gueux 27
– Un cordon bleu : un(e) bon(ne) cuisinier (cuisinière).
– Un premier violon : un musicien placé au premier rang des violons dans l’orchestre. Le
premier violon est celui qui dirige le pupitre des violons.
À vous de jouer
n Prononcez un discours
On peut lire sous les images de l’orateur les paroles suivantes :
– « Oh ! Monsieur, si vous saviez combien je suis heureux de vous inspirer presque de la
pitié. »
– « J’ai le droit de vous dire : pas cela, ou pas vous ! »
– « Et moi, je vous dis : Prenez garde ! »
– « Je suis à la disposition de la Chambre. »
– « Je demande la parole. »
Du texte à l’image/
1. Jacques-Louis David, La Mort de Socrate
1 Socrate est un philosophe de la Grèce antique, qui vécut au Ve siècle avant J. C. (de - 470 à
- 399). Il n’a laissé aucune œuvre écrite, mais nous connaissons sa vie et sa pensée, les circons-
tances de son procès et de sa mort, grâce aux ouvrages de ses disciples, en particulier, Platon.
Il exerçait sur ses auditeurs une influence profonde et fut accusé de plusieurs crimes : corrup-
tion de la jeunesse, rejet des dieux de la cité, introduction de nouvelles divinités. Il fut
condamné à mort et exécuté (par absorption d’un poison, la cigüe), malgré plusieurs offres
d’évasion. Il voulut par sa mort affirmer qu’il respectait les lois de la cité.
Le personnage est mis en valeur par David de plusieurs manières :
– La composition du tableau le place presque au centre de l’image, la main tendue vers la
coupe se trouve à l’intersection des diagonales et des médianes.
– La posture du personnage diffère de celle de tous les autres témoins : alors qu’ils sont acca-
blés, prostrés, en pleurs, lui seul se tient bien droit, le bras gauche dirigé vers le haut, en train
de s’asseoir sur le lit (on vient de libérer ses pieds des fers) ; sa main droite s’apprête à saisir la
coupe de cigüe.
– Tous les personnages sont vêtus de manteaux colorés. Socrate, à demi dénudé, est seule-
ment drapé de blanc.
– La lumière provient de la partie haute à gauche du tableau : elle tombe en diagonale sur le
torse de Socrate.
2 Points communs entre les deux récits :
– un personnage central condamné à mort, qui accepte sa condamnation avec sérénité ;
– un ensemble de « disciples » pleins de vénération pour le « maître », qui leur enseigne
sagesse ou justice ;
– le refus des propositions d’évasion ;
– les marques de vertu, de fidélité, d’amour : legs d’objets, gestes symboliques.
Comme le tableau de David, le récit de Hugo est un exemplum virtutis, modèle à suivre en
matière de conduite et de morale. Dans le cas de Claude Gueux, il s’agit d’un renversement
spectaculaire, puisque sa condamnation à mort sanctionne un assassinat, un crime de sang,
alors que Socrate symbolise le sage persécuté injustement pour ses idées.
Prolongements
DRAGUET Michel, James Ensor, Monographies, Gallimard, 1999.
DRAGUET Michel, James Ensor au musée d’Orsay, Beaux-Arts éditions, 2009.
Questions
15 points
Conclusion (2 points)
10 Le narrateur souhaite que le lecteur comprenne l’injustice de la peine de mort appliquée
à Claude Gueux. Dans ce but, il oriente son jugement de plusieurs manières :
– il donne la parole plusieurs fois et longuement à Claude, qui explique lui-même quels rai-
sonnements les juges et les jurés auraient dû mener, d’une part sur les circonstances qui l’ont
conduit à voler, d’autre part sur les « provocations morales » qu’il a endurées de la part du
directeur de la prison.
– Son argumentation est solide et elle est faite à la première personne, par l’intéressé lui-
même, ce qui la rend plus émouvante pour le lecteur.
– En outre, le narrateur interrompt le récit et donne son sentiment sur ce discours : il en fait
un éloge appuyé (« Mouvement sublime, selon nous »), et souligne sa grande portée juridique
(« toute une théorie de la provocation morale oubliée par la loi »), bien supérieure à celle du
système en vigueur (« échelle mal proportionnée des circonstances atténuantes »).
– À l’inverse, le discours du président est escamoté, et surtout discrédité aux yeux du lecteur par
le recours à l’ironie (« résumé impartial et lumineux »). Il en va de même pour la délibération
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éclair des jurés, présentés comme des provinciaux pleins de préjugés et qui ne s’embarrassent
pas de nuances.
Tous ces procédés visent à persuader le lecteur que le crime de Claude Gueux ne méritait pas
d’être puni de mort, parce qu’il résulte de circonstances (misère sociale, tempérament et com-
portement de la victime) qui ne l’excusent pas mais qui l’expliquent et devraient entraîner
une peine plus modérée. (1 point)
Réécriture
5 points
Après un quart d’heure de délibération, sur la déclaration des douze Champenois qu’on
appelle Messieurs les jurés, Claude Gueux est condamné à mort.
Il est certain que, dès l’ouverture des débats, plusieurs d’entre eux ont remarqué que l’accusé
s’appelle Gueux, ce qui leur a fait une impression profonde.
On lit (ou a lu) son arrêt à Claude, qui se contente (ou s’est contenté) de dire :
– C’est bien. Mais pourquoi cet homme a-t-il volé ? Pourquoi cet homme a-t-il tué ? Voilà
deux questions auxquelles ils ne répondent pas.
Rédaction
Sujet d’imagination
1. Préparation du travail
Avant de se lancer dans l’écriture du dialogue, il convient de faire un portrait précis des deux
jurés en désaccord, ainsi que celui de quelques jurés favorables à la peine de mort – le choix
des arguments et du langage (niveau de langue, références personnelles ou culturelles) en
dépendra.
On imaginera par exemple, comme jurés réfractaires, une mère de famille (qui s’identifiera à la
compagne de Claude Gueux), un homme jeune (qui aura été sensible aux liens entre Claude et
Albin), un visiteur de prison (qui comprendra la faim, la violence du milieu carcéral), un chré-
tien sincère (hostile par principe à la peine de mort), etc.
2. Arguments
On établira des listes d’arguments pour chaque intervenant (on peut décider de faire parler
deux jurés pour la mort).
• Pour la peine de mort :
– Il n’y a aucun doute sur la culpabilité de Claude, il a avoué son crime, qui a été public.
– La peine de mort est prévue par la loi en cas d’assassinat.
– Claude Gueux est un « monstre » : son crime est sauvage – préméditation, choix de la
hache, les coups inutiles, etc.
– Il est mauvais par nature : fréquentation d’une prostituée, concubinage, vol.
– Il doit donc être éliminé pour ne plus nuire à la société.
• Pour des circonstances atténuantes :
– Claude Gueux reconnaît son crime et sa responsabilité.
– Mais il a été torturé moralement par le directeur alors qu’il était un prisonnier modèle.
– Il est capable de sentiments humains altruistes et désintéressés : il s’est occupé de sa
femme et de son enfant, c’est pour eux qu’il a volé ; il a pris Albin sous sa protection ; il a
donné de bons conseils aux jeunes détenus.
– Il est apprécié de ses codétenus, qu’il n’a jamais poussés à la désobéissance, au contraire.
– Il est certainement récupérable pour la société : c’est un bon ouvrier, un bon collègue, il
peut avoir une bonne influence dans une équipe.
– Il sait faire la différence entre le bien et le mal ; il a le sens de la justice, à sa manière ; il n’a
pas agi de façon impulsive, il a réfléchi avant de choisir la mort pour le directeur.
– Les hommes ne doivent pas répondre à la violence par la violence. Nul ne peut reprendre
une vie, c’est l’apanage de Dieu, aux yeux des croyants.
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3. Exemples
Ils seront constitués essentiellement de références détaillées au récit de Hugo : histoire de la
femme et de l’enfant, paroles et décisions du directeur, actes de Claude.
Sujet de réflexion
On puisera les arguments et les exemples dans les listes établies pour le sujet d’imagination.
On pourra y ajouter des réflexions et des questions plus générales, étayées par des exemples
réels :
– sur la responsabilité personnelle et sur la responsabilité de la société ou des « circons-
tances » (par exemple, celle du bijoutier agressé qui a tiré dans le dos son jeune voleur en
fuite, en septembre 2013, à Nice) ;
– sur la peine de mort : efficacité, exemplarité (études des statistiques de récidive), moralité ;
– aux yeux de la religion chrétienne (loi du talion vs « tu ne tueras point »), aux yeux des phi-
losophies humanistes (« la vie humaine n’a pas de prix »), etc.
w Questions
I. Cloche (l. 1 à 75)/
1 Quel est le nom du gueux ? Pourquoi s’appelle-t-il ainsi ? Quel est son surnom ? À quoi
le doit-il ?
2 Quel âge a-t-il ? Quelles sont les causes de son infirmité ?
3 Citez les grandes étapes de la vie du mendiant. Dans quel sens évolue-t-elle ?
4 Nommez la figure utilisée aux lignes 54 et 70. À quoi le gueux est-il assimilé ? Quels
autres détails ou expressions renforcent ce rapprochement dans les 75 premières lignes du
récit ?
5 Comment les villageois se comportent-ils avec le gueux ?
6 Pourquoi Cloche a-t-il peur des gendarmes ? Que risque-t-il ?
7 Relevez les tournures négatives des lignes 1 à 75 : pourquoi, selon vous, sont-elles si nom-
breuses ?
o Sites Internet
– Extrait du registre d’écrou de Claude Gueux à Clairvaux, avec des commentaires :
http://www.victorhugo2002.culture.fr/culture/celebrations/hugo/fr/ow_archiv_mor3.htm
– Notice biographique de Claude Gueux rédigée par Salaville, directeur de la prison de
Clairvaux :
http://www.victorhugo2002.culture.fr/culture/celebrations/hugo/fr/ow_archiv_mor4.htm
– Dossier sur « L’Affaire Claude Gueux » dans le Journal du conseil général de l’Aube, n° 40,
printemps 2002 :
http://www.mnd45.fr/bilder/ressources11_12/c_gueux_affaire.pdf
– Sur la question de la « pénalité » au XIXe siècle :
http://prison.eu.org/spip.php?article1780