Urgences en Infectiologie Pediatrique Ygillet
Urgences en Infectiologie Pediatrique Ygillet
Urgences en Infectiologie Pediatrique Ygillet
Pr Yves GILLET
Urgences et Réanimation Pédiatrique
Hôpital femme mère enfant, Lyon
[email protected]
Séminaire
DESC Infectiologie
Paris Avril 17
Plan
En guise d’introduction…
Epidémiologie spécifique
Sepsis chez l’enfant / pupura fulminans
Méningites
Infections virales
Syndromes toxiniques staph. & strepto.
What else ?
Introduction
Isabelle Parent du Chatelet & al. Les infections invasives à méningocoque en France en 2011.
Principales caractéristiques épidémiologiques ;
BEH 2012; 49-50: 569-73
L’ENFANT PEUT ÊTRE COMPLIQUÉ A
TRAITER… MAIS IL EST VACCINÉ !
Haemophilus: succès spectaculaire de la vaccination : plus vraiment
un problème
1
3
< 1 an : 95% 12
1yr
2-18yr
1 an : 94%
incidence/100,000 yr -1
10 19-24yr
25-44yr
2-18 ans : 99% 8
6 45-99yr
19-24 ans : 95% 4
Le pic d’incidence
Les contaminateurs
2
0
3 questions initiales
3 questions initiales
(RVP > 5)
RVP
1. Cyanose 2,66-52,20
2. Polypnée 1,26-9,78
3. Mauvaise perfusion
périphérique 2,39-38,80
4. Rash pétéchial 6,18-83,70
5. Inquiétude parentale 9,30-22,10
PAS DE SIGNE D’EXCLUSION
(RVN < 0,2)
Van den Bruel A. Lancet 2010; 375:834 (Revue)
Autre importance du temps !
Délai << 24 h
Prise en charge du choc
– Stratégie d’optimisation précoce et ciblée
• Débute dès l’arrivée
• Objectifs thérapeutiques définis
– En terme de « valeurs cibles »
– En terme de délais
• Nécessite une réévaluation « continue »
Mesures immédiates
– Doivent être mise en place dès la suspicion diagnostique
– Monitorage
• Fréquence cardiaque et respiratoire
• Pression artérielle
• SpO2
• Diurèse = collecteur
– Pose voie d’abord
– Prélèvements sanguins
• Hémoculture (volume suffisant)
• Lactates
• Iono + transa
• NFP+CRP
• TP TCA Fibrinogène
Quelle prise en charge ?
Antibiothérapie précoce
Remplissage massif 20ml/kg
Rapide < 10’ (si on peut …)
Évaluer la réponse aux objectifs
Transfert vers centre spécialisé
Résistances ?
• Plus un problème pour le pneumocoque (cf R Cohen)
• Et les BLSE ???
Coli : C3G R
2014
Résistance E. coli
chez l’enfant
Punch à biopsie
Syndromes toxiniques
comprendre, reconnaitre et traiter
Définition
Infections dues non pas à l’action bactérienne directe mais à la
sécrétion de toxines (exotoxines)
• germes pathogènes par ailleurs (pyogènes)
• toxine produite par un nombre limité de souches
• action à distance du site d’infection
• provocant un syndrome spécifique (?)
+
3°) Hôte réceptif ???
- absence d’immunité ?
- expression récepteur ?
syndrome toxinique érythrosique
Rx : pneumopathie bilatérale
+ épanchement pleural
Epidémiologie
Rare : Incidence = entre 1/100 000 et 1 /1 million
Mal connue : sous estimation probable
Toxines superantigéniques
Toxines staphylococciques
Toxine du choc toxique
• TSST-1
– La première décrite (1981)
– La seule capable de traverser les muqueuses
Entérotoxines
• SEA, SEB, SEC etc... (cotranscriptions fréquentes)
Toxines streptococciques
Toxines pyrogéniques et érythrogènes
• SPE A, B, C puis F, G , H etc…
SSA
Mode d’action des super antigènes
Antigène classique Super antigène
CPA CPA
HLA II HLA II
Ag
V V V V
J D J D
J J
TCR TCR V béta
Lympho T Lympho T
IL1
TNF
cytokines IL1
TNF
cytokines
Activation monoclonale Activation polyclonale
< 0,1 % des lymphocytes T 10 à 30% des lymphocytes T
Présentation clinique
Age de survenue
– enfants et adultes jeunes
Début
– diarrhée, nausée, vomissement
– pharyngite douloureuse, fébrile
– myalgies
– +
Biologie
– hyperleucocytose modérée à polynucléaires
– Lymphopénie parfois profonde
– thrombopénie
– CIVD biologique (sd hémorragique rare)
– atteinte hépatique mixte : cytolyse + cholestase
– élévation souvent majeure des CPK
– Atteinte rénale
• anomalie du sédiment urinaire : leucocyturie
• insuffisance rénale fonctionnelle
• nécrose tubulaire
– Hypocalcémie, hypophosphatémie
Staph et Strepto : principales différences
Postulat
– Les toxines jouent un rôle central dans la pathogénie
– Toxines = cibles thérapeutiques
Objectifs des traitements
– Diminuer la production de toxines
– Neutraliser les toxines circulantes
– Bloquer leurs effets
Moyens (théoriques)
– Diminuer l’inoculum +++
– Antibiotiques « antitoxines »
– Anticorps antitoxines
– Immunomodulateurs
Comment réduire radicalement et rapidement
l’inoculum bactérien ???
1ère méthode
Lincosamides Oxacilline
Induction de la
Effet inhibiteur production de
de la Lincosamide l’hémolysine
Vancomycine Rifampicine
Dumitrescu JNI 2009
Problème
Antitoxine = Molécules bactéricides lentement
Toxines = pas les seules cibles
Infections sévère
problème de l’inoculum
Y
Neutralisation récepteurs Y
Neutralisation des effets ?
Efficacité ?
– Non démontrée Darenberg et al J CID 2003; 37
pb d’effectifs
pb de définition des cas
Fortes doses a priori (2g/kg/j)
Traitements anti infectieux spécifique
Choc septique Choc toxinique
Antibiothérapie adaptée Antibiothérapie adaptée
– Cible : Staph + Strepto – Cible : Staph + strepto
– Amoxycilline / A clavulanique – Amoxycilline / A clavulanique
• Antibiotiques anti-toxines
– Rationnel : gravité liée aux
toxines
– Molécules inhibant la synthèse
des protéines
• Clindamycine / Linezolide
• +/- Immunoglobulines IV
– Anticorps anti toxine
– Action immuno modulatrice sur
l’activation lymphocytaire
Evolution
Décès
– entre 5 et 10% des cas
– formes non menstruelles plus graves
Desquamation
– caractéristique, débute après 2 à 3 semaines
– succède parfois à un rash urticariforme
– surtout les extrémités, larges lambeaux
Récidive
– surtout dans les formes menstruelles
– Rôle des anticorps ???
Formes mineures (sans choc)
Scarlatine streptococcique classique ???
– devenue rare (cause ?)
– formes incomplètes
Scarlatine staphylococique
– Considérée initialement comme forme mineure du
syndrome d’exfoliation staphylococcique
– Démonstration du rôle de la TSST-1 et des entérotoxines
Lina et al Clin Infect Dis 1997; 25
Amélioration du diagnostic
– Meilleure connaissance des symptômes
– Exploration biologiques spécifiques
– Mesure activation V béta / répertoire = « signature
toxinique » (ex : activation V béta 2 = TSST1)
– Procalcitonine ???
Récidives ?
– Rares, décrites dans les formes menstruelles
– Quand autoriser à nouveau les tampons ?
Place exacte des Immunoglobulines ?
– Évaluation difficile
Conclusion : ce qu’il faut retenir des chocs toxiniques
1°) Comprendre :
- Pathologie rare, médiée par les super antigènes
- Gravité variable, parfois extrême, notamment si Strepto A
Les plus sévères des chocs infectieux de l’enfant
2°) Reconnaitre :
Nécessité de diagnostic clinique précoce
Aucun symptôme spécifique
A évoquer systématiquement si choc + érythrodermie
3°) Traiter : le plus tôt possible
- Prise en charge du choc / antibiothérapie
- Traitement spécifique :
Antibiotiques anti toxines (Clindamycine /Linezolide)
Immunoglobulines IV à fortes doses
Pour conclure…
Urgences infectiologiques
• Eventualité rare
• Prise en charge centrée sur
• La reconnaissance précoce
• Le traitement du sepsis et du choc
• Une antibiothérapie précoce mais simple