Borrel Marie-Le Guide Des Antidouleurs Naturels

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Du même auteur, aux éditions Leduc.

s
Ma bible anti-arthrose, 2018.
Le grand livre de la fibromyalgie, 2018.
Détoxifier son foie sans médicaments, 2017.
Soulager l’arthrose sans médicaments, 2015.
 
Le Dr Yann Rougier est médecin spécialiste aux Hôpitaux de Paris et
passionné de neurosciences appliquées, de nutrition-santé et de psycho-
neuro-immunologie. Il est l’auteur de nombreux best-sellers dont Le
régime slim data (Albin Michel).
Marie Borrel, journaliste santé, est l’auteure de nombreux livres de
santé, bien-être et cuisine aux éditions Leduc.s.
 
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à
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tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est
strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles
L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se
réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété
intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.
 
Design couverture : Antartik
Illustrations de couverture : © Shutterstock
 
© 2018 Leduc.s Éditions (ISBN : 979-10-285-1393-1) édition numérique
de l’édition imprimée © 2018 Leduc.s Éditions (ISBN : 979-10-285-
1303-0).
 
Rendez-vous en fin d’ouvrage pour en savoir plus sur les éditions Leduc.s
 

1
2
SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE 1
LES CHEMINS DE LA DOULEUR

CHAPITRE 2
DOULEURS ET NEUROSCIENCES

CHAPITRE 3
RESPIRATION ET RELAXATION : DEUX ARMES SIMPLES ET EFFICACES

CHAPITRE 4
L’ALIMENTATION ANTIDOULEUR

CHAPITRE 5
LES 14 ANTIDOULEURS NATURELS LES PLUS EFFICACES

CHAPITRE 6
GÉRER LA DOULEUR, AU CAS PAR CAS…

INDEX

3
INTRODUCTION

Ç
a tire, ça brûle, ça tape, ça vrille, ça pique, ça pulse… Bref, ça
fait mal  ! Personne n’est épargné. Aucune vie ne peut se
dérouler sans que s’immisce ça ou là cette sensation au mieux
désagréable, au pire insupportable. Une migraine, une rage de dents, une
douleur articulaire, un mal au dos ou au ventre… La douleur fait partie
de notre vie et, même avec la meilleure volonté du monde, nous ne
pourrions pas l’éradiquer.
Nous sommes tous nés en poussant un cri dont les pédiatres s’accordent
aujourd’hui à penser qu’il révèle la souffrance ressentie par le fœtus au
passage des voies maternelles, puis lorsqu’il avale sa première goulée
d’air et que ses poumons se déplient. Sommes-nous venus au monde
dans la douleur ? C’est probable. Mais nous n’avons aucun souvenir de
ce ressenti pénible. Pourtant, il forme la toile de fond sur laquelle
résonnent toutes nos douleurs à venir, petites et grandes.
La prise en charge médicale de la douleur est assez récente. Depuis le
milieu du XXe siècle, de nouvelles approches thérapeutiques permettent
de faire taire la souffrance dans les situations extrêmes, notamment chez
les malades en fin de vie. Mais qu’en est-il de nos petites douleurs
quotidiennes, celles qui perturbent notre bien-être sans mettre notre vie
en danger ? Le plus souvent, nous les gommons à coup d’antalgiques en
vente libre (aspirine, paracétamol, ibuprofène…). Cependant, ces
médicaments ne sont pas sans danger.
Ils conviennent à une utilisation ponctuelle : une entorse du poignet qui
empêche d’écrire pendant quelques jours, un mal aux dents qui ne
résistera pas aux soins du dentiste… Mais lorsque la douleur s’amplifie
et/ou s’installe, tout change. L’effet des médicaments diminue dès qu’on
les prend régulièrement (accoutumance) et il faut sans cesse augmenter

4
les doses au point que l’on ne peut plus s’en passer (dépendance). Sans
compter que cet usage au long cours produit des effets secondaires
indésirables allant du simple trouble digestif à une toxicité hépatique
grave.
Jusque récemment, on trouvait aussi en vente libre, dans les rayonnages
des pharmacies, des antalgiques codéinés accessibles sans ordonnance.
Dans ces produits, la molécule active (paracétamol notamment) est
associée à un dérivé de l’opium (la codéine) afin de rendre le produit
plus efficace. Mais le 12  juillet 2017, la ministre de la Santé, Agnès
Buzyn, a remisé ces produits dans la catégorie des médicaments
disponibles seulement sur ordonnance.
Ceux qui les utilisaient couramment ont crié au scandale : on les privait
d’un recours simple et actif. C’est oublier un peu vite que ces produits
sont dangereux lorsqu’ils ne sont pas utilisés à bon escient. Or, les
autorités ont signalé des intoxications graves à la codéine chez des
personnes (surtout des adolescents ou de jeunes adultes) qui
absorbaient ces produits en dehors de tout contexte douloureux, juste
pour son effet psychotrope. Pour ce faire, ils augmentaient les doses au
point que la toxicité du produit rendait cette absorption mortelle.
En France, deux jeunes ont trouvé la mort de cette manière1, ce qui a
conduit les autorités de santé à réagir rapidement. Mais aux États-Unis,
au cours de l’année 2016, plusieurs milliers de personnes sont décédées à
la suite de ce type d’abus médicamenteux. Cela donne à réfléchir…
Les médicaments antalgiques ont cependant une utilité supplémentaire.
Lorsque la douleur est violente et/ou chronique, elle finit par grignoter
nos réserves physiques et psychiques. Peu à peu, on se recroqueville, on
communique moins avec les autres, on se sent irritable, comme « à fleur
de peau  »… Les grandes douleurs sont désocialisantes lorsqu’elles
durent. Un traitement antalgique ponctuel permet alors de renouer avec
soi-même, d’en finir avec l’épuisement physique et psychique. C’est une
bouée de sauvetage. Mais en tant que tels, ces traitements doivent rester
ponctuels. Il convient donc, lorsque l’on sort du piège douloureux grâce
au soulagement qu’ils apportent, de profiter de cette énergie retrouvée

5
pour mettre en place d’autres traitements, non médicamenteux ceux-là,
qui prendront le relais à court et moyen terme.
On le voit, le recours aux médicaments antalgiques n’a rien d’anodin.
Que faire alors  ? Se ruer sur les premiers médicaments venus en
méprisant le risque ou, au contraire, supporter stoïquement la
souffrance  ? La réponse se situe entre les deux. La douleur est, avant
tout, un message qu’il s’agit d’entendre. Elle signale que «  quelque
chose » ne va pas dans l’organisme, qu’il s’agisse d’une simple écharde
plantée dans le doigt, d’une inflammation gastrique ou d’un disque
vertébral déplacé. Remarquons au passage que l’intensité de la douleur
n’est pas corrélée à la gravité de l’atteinte, mais qu’elle l’est certainement
à l’urgence que nous ressentons de la dissiper.
Il convient donc d’entendre le message avant de faire taire la douleur,
faute de quoi le problème pourrait continuer à se développer en silence.
Mais pour cela, encore faut-il que son origine soit claire, de manière à
pouvoir agir sur cette cause : extraire l’écharde, soulager l’inflammation,
remettre le disque vertébral à sa place… Prenez un banal mal aux
dents  : il signale le plus souvent qu’une carie grignote la dentine et
s’approche de la chambre pulpaire abritant le nerf. Un antalgique peut
effacer la sensation douloureuse, mais cela n’empêchera pas la carie de
continuer son bonhomme de chemin. Attention donc à ne pas mettre la
charrue avant les bœufs !
 
Résumons  : une fois la cause première identifiée et prise en charge, il
n’est plus nécessaire de souffrir. Le message a été entendu et l’on peut
agir. Intervient alors la deuxième étape  : trouver un traitement
antalgique adapté à la situation. Et le choix est vaste  ! Au-delà des
médicaments, que l’on peut réserver aux moments d’urgence ou aux très
fortes douleurs, la médecine traditionnelle regorge de produits et de
techniques efficaces et sans danger. Les plantes sont au rendez-vous,
bien sûr, ainsi que les huiles essentielles qui en sont extraites. Mais elles
sont loin d’être les seuls recours. Des produits de base, comme l’argile
ou le bicarbonate, savent juguler certaines douleurs. Les corrections
alimentaires sont efficaces sur les douleurs inflammatoires récurrentes.

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Ajoutons à cela les outils issus des neurosciences appliquées. Cette
nouvelle discipline scientifique (voir ici) a permis de mieux comprendre
les mécanismes infiniment complexes de la douleur et de notre arsenal
antalgique endogène. L’application pratique des découvertes découlant
des neurosciences a braqué les projecteurs sur un ensemble de gestes
quotidiens simples (exercices respiratoires, techniques antistress, gestion
émotionnelle, yoga, massages…) qui ont fait la preuve de leur efficacité
grâce aux procédés de plus en plus performants de l’imagerie cérébrale.
Ce vaste arsenal naturel offre ainsi de quoi soulager d’innombrables
douleurs, petites et grandes, ponctuelles ou durables, sans faire courir le
moindre risque à l’organisme. Avouez qu’il serait dommage de s’en
priver !

1. Ce chiffre émane de l’Agence nationale de sécurité du médicament.

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CHAPITRE 1

LES CHEMINS DE LA DOULEUR

L
a douleur est un « ennemi » à plusieurs visages. Or, on ne combat
efficacement que ce que l’on connaît. Force est donc de faire plus
ample connaissance avec ce phénomène kaléidoscopique. Il existe
plusieurs types de douleurs : les douleurs externes dues à une agression
au niveau des tissus ; les douleurs internes consécutives à une lésion ou
à un dysfonctionnement organique  ; les douleurs à forte composante
psychologique  ; les douleurs dénuées d’une origine physiologique
décelable ; les douleurs fantômes…

EXTERNE OU INTERNE ?
On peut pourtant les classer en deux grandes catégories. Les douleurs
les plus courantes sont provoquées par des facteurs externes. Elles sont
dues à une activation des récepteurs cutanés. Notre peau n’est pas
seulement un papier cadeau, un emballage qui nous protège contre les
agressions extérieures. Elle constitue aussi une interface majeure entre
notre monde intérieur et celui qui nous entoure.
Elle renferme des milliers de capteurs qui nous permettent de sentir le
chaud et le froid, le sec et l’humide, le rugueux et le doux, le ferme et le
mou… C’est également grâce à ces récepteurs que nous ressentons
certaines douleurs, comme celle qui nous saisit lorsque nous posons par
mégarde la main sur la semelle brûlante d’un fer à repasser. Avec un but
très clair  : c’est cette sensation douloureuse qui nous incite à retirer
violemment notre main pour échapper au danger.

8
Ce type de douleur concerne au premier chef les altérations cutanées
superficielles (égratignure, coupure…), mais aussi celles qui se déroulent
dans les couches plus profondes de la peau, comme les bosses et les
ecchymoses. Les brûlures provoquent une douleur du même ordre,
même si selon leur degré de gravité, elles touchent seulement la surface
de la peau ou s’immiscent dans ses strates profondes.
Deuxième catégorie  : les douleurs d’origine interne. Elles sont
révélatrices d’une lésion organique, d’une inflammation tissulaire
profonde, d’un dysfonctionnement articulaire… Disons-le tout de suite :
les organes eux-mêmes sont indolores. Le message douloureux est émis
par les tissus environnants qui sont, eux, richement innervés. De fait, en
temps normal, nous ne sentons pas nos organes internes. Certes, nous
avons conscience des battements de notre cœur ou du gonflement de nos
poumons, mais nous ne percevons pas nos reins, notre foie, notre rate,
notre pancréas… Au point que nous avons du mal à les situer
exactement.
Il faut que l’atteinte soit très intense pour que nous percevions la
douleur d’un organe  : un ulcère perfore l’estomac  ; la paroi du cœur
commence à s’altérer par manque d’oxygène… Mais même dans ce cas,
ce n’est pas toujours au niveau de l’organe lui-même que nous la
ressentons. L’infarctus provoque une douleur dans la poitrine, au
poignet ou sur la face interne du bras gauche. En cas de caillou dans la
vésicule biliaire, c’est dans le dos que la souffrance se fait souvent sentir.

DES DOULEURS… INCLASSABLES !


Elles constituent une troisième catégorie. Ce sont les douleurs ressenties au niveau
d’un membre qui a été amputé, ou dans certaines maladies comme la
fibromyalgie. Dans ce cas, il n’y a pas de stimulus à l’origine de la douleur, ni
interne ni externe.
La sensation procède d’un dysfonctionnement du système nerveux, qui transmet
une douleur dénuée de sens. Celle-ci existe alors par elle-même et pour elle-
même, sans transmettre aucun message qui permettrait d’agir à sa source.
Ces douleurs sont plus difficiles à éradiquer. Heureusement, elles sont beaucoup
plus rares.

9
UNE IMPULSION, DES MILLIARDS DE NEURONES…
Dans tous les cas, la douleur emprunte pourtant les mêmes chemins.
Ceux-ci sont très complexes, mais ils suivent peu ou prou le même
schéma. En voici un aperçu simplifié. Une fois activés, les récepteurs
internes et externes envoient une impulsion électrique le long des nerfs.
Cette information rejoint la moelle épinière, puis le faisceau spino-
thalamique et enfin le thalamus, grande gare de triage des messages
nerveux. Là, la douleur est «  colorée  » par la tonalité des souffrances
précédentes et par les émotions qui l’accompagnent (voir ici). C’est là
que « la douleur » devient « votre douleur ». Dernière étape : le message
parvient au cortex cérébral où il est décrypté. Aïe ! Le tout n’a duré que
quelques millièmes de secondes.
Ce trajet schématique est modulé par des systèmes annexes. D’abord,
nous disposons d’un dispositif très complexe, le gate-control (en français
« gare de péage »), capable de moduler l’intensité du message en laissant
passer certaines informations et en en détournant d’autres. Il intervient
surtout dans les douleurs chroniques.
Les recherches en neurosciences ont permis, au cours des dernières
décennies, d’affiner ce tableau resté assez vague pendant des siècles.
Elles ont ainsi mis en lumière l’existence de deux « voies » à l’intérieur
du corps  : l’une ascendante, l’autre descendante. La première permet
d’acheminer le message «  douleur  » depuis le lieu de sa naissance (la
stimulation externe ou interne) jusqu’au cerveau qui va déclencher le
message douloureux proprement dit. La seconde part du cerveau et
descend le long des voies nerveuses afin d’atténuer la puissance du
message, voire de l’inhiber. Ce «  système inhibiteur  » peut être activé
automatiquement, mais aussi volontairement. En clair  : certaines
pratiques comme la respiration, la relaxation, le yoga… activent ce
mécanisme (images cérébrales à l’appui !), ce qui fait baisser l’intensité
de la douleur. Nous y reviendrons.

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PRÉCIEUX NEUROTRANSMETTEURS
Les impulsions électriques voyagent dans le système nerveux et le cerveau avec le
concours de ces substances chimiques qui permettent leur passage entre les
neurones. Les neurotransmetteurs sont produits par l’organisme. Ils servent de
«  véhicule  » aux informations qui circulent dans le cerveau. Chaque
neurotransmetteur permet la circulation d’un type d’information : certains, comme
l’acétylcholine, favorisent l’acheminement des messages douloureux, alors que
d’autres, comme les endorphines, les freinent et les atténuent.
Tout ce qui peut conduire l’organisme à produire davantage des secondes que
des premières, contribue à atténuer la douleur. Une meilleure gestion du stress et
des émotions négatives, notamment, permet d’améliorer l’efficacité de ces
antidouleurs endogènes.
Une fois encore, de nombreux outils antidouleur sont capables d’agir sur la
production de ces neurotransmetteurs, dans un sens comme dans l’autre.
Heureusement, on sait aujourd’hui lesquels choisir et comment les pratiquer afin
d’augmenter la production des neurotransmetteurs qui freinent l’acheminement
des messages douloureux et atténuent leur intensité.

DOULEUR PONCTUELLE
OU DOULEUR CHRONIQUE ?
Chronique ou ponctuelle  ? C’est une question particulièrement
importante, autant en ce qui concerne la compréhension de la douleur

11
que les stratégies à mettre en œuvre pour la soulager. Ainsi, la douleur
provoquée par une brûlure ou une ecchymose est appelée à se dissiper
spontanément, au fur et à mesure que les tissus lésés se cicatrisent. Les
soins, qui visent à «  accompagner  » et à favoriser cette récupération,
peuvent donc rester, eux aussi, ponctuels.
La situation est différente quand la douleur devient chronique, soit que
son origine ne puisse être corrigée (comme dans certaines douleurs
articulaires inflammatoires), soit que la douleur se soit inscrite au point
de persister après que sa cause a été soignée. La prise en charge de la
souffrance doit alors être plus globale. En plus des soins antalgiques
ponctuels, certaines modifications de l’hygiène de vie (alimentation,
activité physique…), la pratique d’exercices antistress (respiration,
relaxation…) et une meilleure gestion des émotions permettent de
mieux supporter la douleur, d’en limiter l’ampleur et de diminuer la
fréquence des poussées.
Dans ce cas, il faut agir sur plusieurs niveaux en même temps, même en
dehors des poussées douloureuses, en mettant en place des habitudes
quotidiennes mieux adaptées à la situation, y compris dans des
domaines qui n’ont pas une relation directe avec la douleur. Un
exemple  : on sait à quel point la douleur chronique, peut transformer
une vie, voire la faire glisser progressivement vers une simple « survie ».
Elle crée de nombreuses perturbations, notamment au niveau du
sommeil. Or, le sommeil a une forte dimension de réparation neuro-
physio-biologique. Un bon sommeil est donc essentiel dans la lutte
contre les douleurs chroniques1.
Une autre question intrigue les chercheurs : pourquoi certaines douleurs
peuvent devenir chroniques chez les uns et céder rapidement chez les
autres ? La réponse est à chercher dans les méandres de notre cerveau.
Une étude, réalisée par une chercheuse en neurosciences2 de l’Université
Northwestern à Chicago, Vania Apkarian, montre clairement des
différences dans les voies de circulation de l’information entre les
différentes zones du cerveau impliquées dans la douleur, scanners à
l’appui. Ce qui fait dire à la chercheuse que l’on pourrait aujourd’hui,
en observant le cerveau des patients, savoir lesquels vont développer une

12
douleur chronique, et lesquels vont voir leur souffrance s’atténuer puis
disparaître dans un temps raisonnable.
Cette «  prédiction  », qui n’existe aujourd’hui qu’à titre expérimental,
serait difficile et onéreuse à mettre en place. Elle serait pourtant utile
afin que les personnes concernées puissent se « préparer » mentalement
et émotionnellement à la souffrance. Car on sait à présent à quel point
l’équilibre mental et psycho-émotionnel module la perception de la
douleur. Mais n’allons pas trop vite…

Témoign ge
JACQUES, 46 ANS : « J’AI RÉAPPRIS À DORMIR
ET MA DOULEUR A COMMENCÉ À REFLUER »
« Je souffre de polyarthrite chronique depuis plus de quinze ans. La douleur est
quasi permanente. C’est très usant. J’ai fini par perdre l’appétit et le sommeil,
sans compter une déprime contre laquelle je n’avais pas la force de lutter. J’ai
consulté différents médecins, sans grand résultat. Jusqu’à ce que je rencontre
un sophrologue. Un ami dentiste m’avait parlé de l’efficacité de cette
technique qu’il utilisait pour éviter l’anesthésie dans les interventions légères. À
ma grande surprise, ce thérapeute m’a dit que nous allions d’abord travailler
sur mon sommeil. Il est vrai que j’étais dans un état d’épuisement intense, je ne
dormais que deux ou trois heures par nuit même lorsque la douleur ne me
réveillait pas. Il m’a expliqué qu’il fallait d’abord que je retrouve mon énergie
physique et psychique, avant de penser à lutter contre la douleur. En deux
semaines, mon sommeil s’est rétabli et j’ai retrouvé un tonus dont j’avais oublié
l’existence. Je parvenais mieux à gérer ma douleur. J’avais moins mal. Ensuite,
nous avons pu travailler directement sur ma souffrance et ma manière de la
vivre. Ce travail m’a vraiment changé la vie. Même si la maladie est toujours là,
elle ne domine plus ma vie ! »

13
MA DOULEUR, LA TIENNE, LA SIENNE…
C’est donc le cerveau qui déclenche les dispositifs de modulation de la
douleur, sous l’influence de facteurs extérieurs à la sensation elle-même :
le stress, l’angoisse, la peur… C’est ce qui explique que nous soyons
inégaux devant la douleur, mais aussi que nous puissions lutter avec des
outils antistress tels que la relaxation ou la respiration.
La douleur est toujours un phénomène multifactoriel impliquant à la
fois le corps, les pensées et les émotions. Dans certains cas, elle possède
aussi une dimension sociale dès lors qu’à son origine, on trouve des
éléments professionnels (pénibilité du travail) ou une usure nerveuse liée
au milieu dans lequel on vit et/ou travaille.
Une même souffrance peut être vécue différemment selon les individus.
Prenons l’exemple d’une forte migraine. Une personne dont l’un des
parents a subi un accident vasculaire cérébral ressentira une inquiétude
qui amplifiera la sensation pénible. Nous présentons tous une sensibilité
particulière à certaines douleurs qui nous sont insupportables en raison
de notre vécu antérieur.
Dans tous les cas, chacun met sur sa propre souffrance des mots qui
n’ont de sens que pour lui. Il est extrêmement difficile de décrire une
douleur, et même de donner une idée précise de son intensité. D’autant

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que nous possédons tous un «  seuil de résistance », un niveau à partir
duquel la sensation douloureuse sera vécue comme insupportable.
Revenons à notre banale migraine  : celui-ci la subira sans trop de
problème, alors que celui-là sera incapable de mener à bien ses tâches
quotidiennes lorsque son front ou ses tempes sont le siège d’une douleur
brûlante et pulsante.
Vous le voyez, la douleur est un phénomène très intime, difficile à
partager. Raison de plus pour essayer de la prendre en charge soi-même.
Mais cela demande quelques précautions.

À CHAQUE SOCIÉTÉ SA DOULEUR…


La douleur possède aussi une dimension sociale. Dans certaines régions du monde,
elle recèle une dimension rituelle et initiatique qui permet de la transcender. En
Malaisie, par exemple, à l’occasion de certaines fêtes religieuses, les Tamouls
s’infligent des souffrances qui nous semblent difficilement supportables. En Afrique,
la douleur constitue un passage obligé dans les rituels qui font passer les jeunes
garçons de l’enfance à l’âge adulte. Dans la Bible, elle s’explique comme une
conséquence du péché originel. Dans tous les cas, le fait de lui donner un sens
permet de mieux la supporter.

PLUSIEURS QUESTIONS POUR CHAQUE DOULEUR


Au point où vous en êtes de votre lecture, vous avez acquis certaines
notions importantes : la douleur implique le système nerveux dans son
ensemble, cerveau compris  ; elle résulte de messages ascendants (du
corps vers le cerveau) et descendants (du cerveau vers le corps), ces
derniers étant capables d’atténuer voire inhiber la souffrance  ; des
neurotransmetteurs sont impliqués dans la sensation douloureuse  ;
l’expression de la douleur est intime et personnelle.
Que tirer de cette petite synthèse ? Une idée directrice : les mécanismes
de la douleur étant complexes et impliquant à la fois le physique, le
mental et l’émotionnel, il vaut mieux agir simultanément à plusieurs
niveaux afin que les stratégies mises en place soient synergiques. Bien
sûr, c’est surtout valable pour les douleurs intenses, récurrentes ou

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durables. Un banal mal de dents peut se satisfaire d’un soin local (huile
essentielle de clou de girofle, par exemple) et éventuellement d’un
comprimé d’antalgique. Mais cela, tout le monde le sait ! Le problème
de la douleur se pose vraiment lorsque ces conduites évidentes pour tout
le monde ne sont plus suffisantes. Cependant, les gestes antidouleur
globaux (relaxation, respiration, alimentation…) ont un rôle à jouer
même chez ceux qui ne souffrent pas de douleur chronique  : leur seuil
de résistance aux petites douleurs du quotidien s’en trouvera modifié et
ils les supporteront d’autant mieux.
Cependant, avant d’agir, il faut toujours vérifier que la douleur ne cache
pas une maladie sous-jacente qui risquerait de se développer
tranquillement à la faveur des médicaments qui font taire le message
douloureux. Il importe de toujours se poser certaines questions afin
d’en cerner le degré de gravité et d’agir en urgence lorsque c’est
nécessaire. En cas de brûlure ou d’entorse, pas de souci. L’origine de la
douleur est claire et localisée. Mais il n’en est pas de même de
nombreuses douleurs courantes du quotidien. Un mal de gorge, par
exemple, peut signaler une simple irritation ou une infection sérieuse
(une angine par exemple). C’est pourquoi, avant de mettre en place des
soins antidouleur, il vaut mieux se poser certaines questions :
• La douleur est-elle apparue brutalement ou progressivement ?
• Est-elle récurrente ?
• Est-elle associée à de la fièvre ?
• D’autres symptômes sont-ils apparus en même temps  : nausées,
constipation, rhinite, altérations sensorielles (vue, ouïe…), œdèmes,
éruptions cutanées… ?
Tant que la douleur est franche, qu’elle est apparue d’un coup et qu’elle
n’est associée ni à de la fièvre ni à d’autres symptômes, pas de problème.
Vous pouvez agir vous-même. Vous pouvez le faire aussi si vous souffrez
de douleurs chroniques ou récurrentes (rhumatismes, migraine…) dont
l’origine a été confirmée précédemment. Mais si vous avez le moindre
doute, n’hésitez pas à consulter. Mieux vaut être rassuré «  pour rien  »
que laisser traîner une douleur qui cache un trouble plus sérieux.

16
Dans tous les cas, une fois ces facteurs clairement établis, vous pourrez
choisir ce qui vous convient parmi les nombreux traitements naturels
qui vous apporteront au minimum un soulagement bienvenu, et au
mieux une éradication de la douleur.
 
Votre panoplie naturelle est prête ? Alors en route pour « votre » périple
antidouleur. Il vous conduira à coup sûr vers des contrées de
soulagement durable…

1. Il serait trop long d’aborder ici les problèmes de sommeil et les multiples manières
de le restaurer. Mais vous trouverez des infos pratiques et des explications dans le
livre : Dormir (enfin !) sans médicaments, de Marie Borrel et Philippe Maslo, paru aux
Éditions Leduc.s en 2016.
2. Vous trouverez dans le chapitre 2 des explications plus poussées et fournies sur les
neurosciences et le rôle central qu’elles jouent dans la prise en charge de la douleur

17
CHAPITRE 2

DOULEURS ET NEUROSCIENCES

V
ous le savez à présent  : le cerveau et le système nerveux sont
étroitement impliqués dans les messages douloureux, quelle que
soit l’origine de la souffrance, qu’elle soit clairement identifiée
ou pas. Comment s’étonner, alors, que les neurosciences s’y soient
intéressées de près ? Depuis une trentaine d’années, des pas de géant ont
été effectués dans la compréhension des mécanismes de la douleur, mais
aussi dans la mise au point d’outils thérapeutique simples et efficaces.
Tout cela grâce aux chercheurs en neurosciences !

LES NEUROSCIENCES : C’EST QUOI ?


Avant toute chose, essayons de comprendre ce que recouvre le terme
« neurosciences », souvent utilisé dans le langage courant mais rarement
bien compris. Ce terme est apparu à la fin des années 1960. Il désignait
à l’origine l’étude du système nerveux central à travers son activité
bioélectrique (les signaux que l’on repère sur les tracés d’un
électroencéphalogramme). D’abord marginal, il a été officialisé après les
travaux de deux prix Nobel, David Hubel et Torsten Wiesel1. Depuis, le
terme a fait florès.
Vous avez certainement déjà remarqué que l’on emploie ce terme au
pluriel (les neurosciences), alors que les autres disciplines scientifiques se
déclinent au singulier (la neurologie, la rhumatologie, la gastro-
entérologie, voire la génétique ou la chimie moléculaire). C’est que les
neurosciences constituent un carrefour où se rejoignent différentes

18
« matières » de recherche. Elles impliquent que des chercheurs issus de
cursus différents travaillent ensemble et collaborent à un projet
commun : percer les mystères de notre système nerveux central. Celui-ci
comprend le contenu de notre boîte crânienne (l’encéphale), notre
moelle épinière (une «  autoroute  » où circulent les informations
nerveuses avant de se diffuser dans l’ensemble du corps), notre système
nerveux autonome (celui qui gère nos activités inconscientes comme la
respiration ou la digestion) et nos organes sensoriels.
Ainsi, les neurosciences regroupent des approches aussi différentes que
la neurologie, la neuroanatomie, la neurophysiologie, la neuroradiologie,
la psychobiologie, la neuropsychiatrie… Voire la psychologie et les
sciences cognitives. Au sein des neurosciences, toutes ces disciplines se
croisent, s’influencent et se complètent.
A émergé de ce carrefour inédit un ensemble d’applications pratiques
que l’on réunit sous le nom de « neurosciences appliquées ».

À L’INTÉRIEUR D’UN CRÂNE


Le développement des neurosciences doit beaucoup aux techniques d’imagerie
médicale de plus en plus sophistiquées dont certaines permettent de voir le
cerveau «  en activité  ». Pet Scan, scintigraphie, IRM… ont considérablement fait
avancer la compréhension du fonctionnement cérébral, mais aussi l’efficacité des
techniques antidouleur issues des neurosciences appliquées.
Prenez l’exemple d’une respiration ou d’une relaxation. En observant le cerveau de
la personne pendant qu’elle l’effectue, il est possible de visualiser « en direct » les
zones du cerveau qui s’animent et la manière dont elles le font. Les spécialistes
peuvent ainsi évaluer l’efficacité de l’exercice in vivo.

QUELQUES ÉTUDES PARMI D’AUTRES…


Pour vous donner une idée de l’impact des neurosciences sur la
compréhension et la prise en charge de la douleur, le plus simple est de
vous présenter quelques études (parmi beaucoup d’autres !).
En 2016, une étude a été publiée dans le Journal of pain2. Elle portait sur
des patients atteints de syndrome douloureux régional complexe

19
(SDRC). Cette appellation désigne un ensemble de douleurs intenses qui
persistent très longtemps après un traumatisme bénin. L’auteur de
l’étude, Jaako Hotta, avec le concours d’autres chercheurs finlandais, a
comparé les réseaux d’activation neuronale de vingt-six patients, pour
moitié atteints de ce syndrome douloureux et pour moitié sains. Ces
personnes ont regardé des vidéos représentant des individus faisant des
gestes douloureux pour les personnes atteintes, et non douloureux pour
les autres (par exemple serrer fortement une balle de caoutchouc dans la
main), pendant que les chercheurs observaient leur activité cérébrale.
Résultats  : le cerveau des premiers montrait une activation anormale
dans les régions cérébrales qui gèrent le traitement de l’information
douloureuse. Comme si la douleur ressentie était « inscrite » dans leur
cerveau et n’avait pas besoin de stimulus pour se réveiller. Comme si
« les malades avaient mal pour rien ». Ce qui ne signifie en rien que leur
douleur est imaginaire. Elle est bien réelle ! Mais elle est déconnectée de
la réalité du corps.
Ce type d’étude permet de mieux comprendre la douleur, afin d’y
apporter des réponses plus appropriées. Dans le cas présent, la
recherche s’oriente vers l’expérimentation de gestes thérapeutiques
destinés à « effacer » la trace traumatique laissée par la douleur initiale
et qui se réactive au simple spectacle d’un geste banal pour n’importe
qui, mais étiqueté « douloureux » par les personnes souffrant de SDRC.
Ces nouvelles pistes sont parfois étonnantes. Ainsi, une étude
britannique publiée en 2011 dans la revue Psychological Science, montre
qu’il suffit de focaliser son regard et son attention sur une région
douloureuse pour que la sensation diminue. Le Pr  Patrick Haggard et
son équipe, de l’University College de Londres, ont mis en lumière cette
étonnante capacité grâce à un protocole un peu trop complexe pour être
exposé ici. Mais leur conclusion est claire : « Cette expérience montre la
grande plasticité de la manière dont le cerveau se représente la
douleur.  » Comme si une simple stimulation sensorielle (la vision)
arrivait à modifier la perception douloureuse. Voilà une petite astuce
que chacun peut essayer à l’occasion d’une douleur ponctuelle comme

20
un bleu, une entorse ou une prise de sang. C’est plus difficile lorsque
l’on souffre de migraine ou de mal aux dents !
Les neurosciences ont également permis de mieux comprendre le
fonctionnement de méthodes thérapeutiques largement utilisées, comme
la sophrologie ou l’hypnose médicale, mais dont le fonctionnement est
encore mal expliqué. Au centre hospitalier universitaire de Liège, en
Belgique, le Dr  Marie-Elisabeth Faymonville opère régulièrement des
patients sous hypnose, sans aucune anesthésie médicamenteuse sauf
lorsque la personne souffre en cours d’intervention. Plusieurs milliers de
patients ont été traités, et le recours à l’anesthésie classique n’a été
nécessaire que dans une vingtaine de cas.
Une fois encore, c’est l’observation de l’activité cérébrale, en temps réel,
qui fournit une explication à ce phénomène. Les patients ont été
anesthésiés grâce à une modification de leur activité cérébrale induite
par l’hypnose  : une focalisation mentale sur un élément autre que la
douleur, dans un état de conscience modifié. Cela a suffi pour
transformer, dans leur cerveau, les circuits d’activation et d’inhibition
de la douleur au point de la faire totalement disparaître.
Cette étude montre à quel point la sensation douloureuse peut être
affectée, dans un sens comme dans l’autre, par l’activité cérébrale : nos
pensées conscientes, mais aussi notre état de tension nerveuse (niveau de
stress) et nos émotions. Car tout cela s’inscrit dans notre cerveau sous
forme de circuits neuronaux activés et de neurotransmetteurs circulants.
Tout l’objet des neurosciences appliquées est de fournir des outils
simples, faciles à intégrer dans la vie quotidienne, permettant d’orienter
l’activité cérébrale vers ce qui inhibe la douleur.

LES EFFETS DU SPORT, SANS BOUGER LE PETIT DOIGT !


Cette étude n’est pas directement liée avec la douleur, mais elle montre à quel
point le contrôle de nos pensées et la gestion de nos émotions ont un impact direct
et mesurable sur notre organisme. L’histoire se passe à la Clinic Foundation de
Cleveland, dans l’Ohio. Le Dr  Guang Yue a soumis vingt-quatre personnes à une
expérience étonnante. Pendant trois mois, à raison d’un quart d’heure cinq fois par
semaine, il a invité un groupe de personnes à « imaginer » qu’elles contractaient le

21
muscle abducteur de leur auriculaire. Un autre échantillon de participants ne se
livrait pas à l’exercice mental, mais était placé dans les mêmes conditions
(environnement, posture, respiration…). Une observation, en temps réel, des
personnes des deux groupes a montré que chez ceux qui pratiquaient l’exercice
mental, la force musculaire de leur petit doigt a augmenté de 35 %. Les images ont
montré que les circuits neuronaux stimulés par la pensée étaient les mêmes que
ceux impliqués dans le mouvement. CQFD !

UN SYSTÈME PARTICULIÈREMENT IMPLIQUÉ


Les neurosciences ont ainsi permis de constater que tout notre
fonctionnement corporel est placé sous le contrôle du cerveau et du
système nerveux. Rien, dans notre corps, n’échappe complètement à
leur influence. Et la douleur est parmi les manifestations les plus
directement concernées.
Nous subissons tous une pression nerveuse contre laquelle certains se
défendent mieux que d’autres. C’est une question de caractère, de
comportement quotidien, mais aussi de stratégies mises en place pour
ne pas se laisser dévorer par la tension. Celle-ci s’accompagne très
souvent de pressions émotionnelles mal gérées. Ce couple stress/
émotions ne suffit pas à expliquer toutes les douleurs. Mais il constitue
toujours un levier sur lequel il est facile d’agir pour atténuer le
phénomène douloureux, voire le faire taire  ! En prime, sa régulation
rend tous les autres traitements plus efficaces.
Lorsque votre système nerveux souffre, c’est votre corps tout entier qui
pleure. La douleur peut être vue comme « les larmes » de votre système
nerveux éprouvé par les circonstances. Entendons-nous bien  : il est
normal d’avoir des soucis, des problèmes, des contrariétés… Toutes les
vies sont jalonnées d’aléas qui sollicitent le système nerveux. Ce qui
n’est pas normal, c’est que ce système s’épuise. La douleur exprime ainsi
un «  mal-être cellulaire  ». Celui-ci peut être simple et facilement
détectable dans le cas d’une entorse ou d’une brûlure. Il l’est déjà moins
lorsqu’il s’agit d’une gastrite ou d’une migraine. Il l’est beaucoup moins
encore lorsque l’on aborde des maladies aux origines et aux expressions

22
multiples comme la fibromyalgie. Mais dans tous les cas, il faut entendre
le « mal-être cellulaire » et essayer de le gérer.
Les outils antidouleur issus des neurosciences appliquées visent en
priorité à rééquilibrer le système nerveux autonome. Cette partie de
notre système nerveux gère toutes nos fonctions organiques
inconscientes  : la digestion, le sommeil, les battements cardiaques, la
respiration… Pour cela, elle s’appuie sur deux branches parallèles. La
branche sympathique (ou orthosympathique) fonctionne comme un
accélérateur  : elle stimule déclenche, active… La branche
parasympathique joue le rôle du frein : elle apaise, ralentit, désactive…
L’orage hormonal provoqué par les situations de stress active
l’accélérateur, au détriment du frein. Cette surstimulation intensifie à la
fois l’inflammation et la sensation douloureuse elle-même.
Le but des techniques antidouleur issues des neurosciences appliquées
est donc simple  : rééquilibrer ces deux branches complémentaires en
apaisant l’orthosympathique et en stimulant le parasympathique. C’est
ce que font les exercices respiratoires, les relaxations, les pratiques de
gestion des émotions… Pratiqués régulièrement, ils font rapidement
cesser la surstimulation sympathique, ce qui a un premier effet : laisser
le «  frein  » remplir son rôle. La détente nerveuse s’installe, ce qui se
manifeste par une modification des sécrétions hormonales (voir encadré
ci-dessous).
Cela ouvre la voie à de très nombreux gestes pratiques : des exercices de
respiration (voir ici)…, et de gestion des émotions (voir ici) ; des conseils
nutritionnels (voir ici)… C’est ensemble que ces outils donneront la
pleine mesure de leur efficacité, grâce à la synergie qui potentialisera
leurs effets. Et, en prime, sur la base de ce système nerveux rééquilibré,
même les petites douleurs courantes seront plus supportables et les
gestes locaux destinés à les atténuer seront plus efficaces.

ADRÉNALINE OU SÉROTONINE ?
En rééquilibrant le système nerveux autonome, les techniques issues des
neurosciences appliquées entraînent des variations des sécrétions neuro-

23
hormonales dans le cerveau. Schématiquement, les neurotransmetteurs porteurs
de messages dynamiques (cortisol, adrénaline…) diminuent et ceux qui diffusent
une information apaisante (sérotonine, dopamine…) augmentent. Ces
modifications traduisent biologiquement le rééquilibrage nerveux. Dans le même
temps, elles ancrent ce dernier dans une réalité corporelle capable de durer dans
le temps.

LA GRANDE RÈGLE DES NEUROSCIENCES


APPLIQUÉES
Vous l’avez compris  : les neurosciences constituent un champ de
recherche et d’activité très vaste qui dépasse largement le cadre de la
douleur. Comment, alors, s’y retrouver dans ce paysage novateur  ? Où
trouver une « carte » permettant de tracer son chemin et d’avancer vers
la résolution de ses problèmes (douloureux, en l’occurrence)  ? Il existe
pour cela un outil efficace : la règle des neurosciences appliquées.
Cette règle de base, validée par la communauté scientifique
internationale, repose sur une constatation  : tout ce qui est humain et
vivant, depuis la plus petite de nos cellules jusqu’à l’extraordinaire
édifice qu’est notre corps (lequel réunit quelque cent mille milliards de
cellules, rappelons-le), respire, se nourrit, se défend et élimine ses déchets,
pense, ressent des émotions. Ce sont les «  5 facteurs du Vivant  ». Ils
constituent une boussole dès lors que l’on s’intéresse aux outils des
neurosciences appliquées.
Quelques grommellements se font entendre ici et là  : «  Comment une
simple cellule pourrait-elle penser et ressentir des émotions  ? C’est
n’importe quoi ! » Pas si vite… Chaque cellule échange des informations
avec ses semblables via des messagers hormonaux. On peut donc dire
qu’elle pense et qu’elle communique. De même, chaque cellule reçoit,
toujours via des hormones, des informations liées aux émotions que l’on
ressent et à la manière dont on y fait face. À son niveau, elle ressent
donc nos émotions.
C’est l’ensemble de ces 5  facteurs qu’il faut rééquilibrer si l’on veut
sortir du piège de la douleur. Cela se fait via un ensemble de gestes

24
quotidiens qui sollicitent, chacun, une de ces sphères d’activité.
Par exemple :
• Mieux respirer : pour l’élimination des déchets gazeux, l’alimentation
des cellules en oxygène, la relaxation…
• Mieux manger : pour éviter l’excès d’acidité qui amplifie les douleurs,
fournir au système nerveux et au cerveau tout ce dont ils ont besoin…
• Mieux se relaxer  : pour apaiser le système nerveux autonome et le
rééquilibrer, pour favoriser les « bons » neurotransmetteurs…
• Mieux bouger  : pour favoriser une bonne élimination des déchets,
stimuler la production de neurotransmetteurs antalgiques…
Sur cette base, tous les gestes ponctuels et naturels que vous mettrez en
place auront une efficacité maximale (plantes, chaleur, froid, argile…).
Bien sûr, une écharde dans le doigt ou une ampoule au pied après un
footing ne demandent pas immédiatement un rééquilibrage de ce genre.
Mais il est indispensable dès que l’on est en proie à des douleurs
intenses et/ou durables, voire chroniques. Même ceux qui ne souffrent
pas au quotidien peuvent en tirer bénéfice car le rééquilibrage du
système nerveux autonome contribue à modifier le seuil de tolérance à
la douleur. De quoi rendre plus supportables même les petites douleurs
banales du quotidien. Sans compter la répercussion positive de ce
rééquilibrage sur l’harmonie métabolique. Sur la santé en général,
donc !
Les techniques d’imagerie utilisées par les neuroscientifiques nous ont
montré une chose très importante  : elles permettent de visualiser, au
centre de notre cerveau (dans sa partie dite limbique ou émotionnelle)
ce qui est en joie et ce qui est en souffrance. On peut clairement observer
les zones activées par la peur, la colère, la jalousie… Et au milieu, une
sorte de noyau central s’anime lorsque la joie nous saisit. C’est ce qui a
permis de mettre en lumière les relations étroites entre les douleurs
intenses et/ou chroniques et le fonctionnement des pensées et des
émotions.
C’est l’un des apports majeurs des neurosciences appliquées  : il est
beaucoup plus facile d’agir consciemment sur ses pensées que sur ses
émotions. Les premières sont assez faciles à maîtriser, alors que les

25
secondes ont une fâcheuse tendance à nous envahir et à nous
submerger. Et pourtant, les deux peuvent conduire au même but  :
«  gonfler  » le noyau central qui s’anime sous l’effet de la joie, afin de
faire régresser les régions alentour stimulées par les émotions et les
pensées négatives.

Témoign ge
ALINE, 33 ANS : « J’AI UNE NOUVELLE VIE, PLUS JOYEUSE
ET MOINS DOULOUREUSE QUE LA PRÉCÉDENTE ! »
« Je souffre depuis dix ans de douleurs abdominales parfois intenses. Mon médecin
a diagnostiqué un «  syndrome de l’intestin irritable  ». On disait autrefois «  colite  ».
Mes troubles sont devenus supportables depuis que j’ai mis en place un
programme quotidien qui associe des activités et des conseils dans des domaines
très différents. Au début, j’étais sceptique. Mais quand on souffre, on essaie même
ce en quoi on ne croit pas, au cas où…

J’ai donc appris à manger différemment pour respecter mon intestin. J’ai fait un
travail sur mes émotions cachées, enfouies, afin de les regarder en face. J’ai repris
une activité physique régulière. J’ai appris à mieux respirer… L’amélioration a été si
progressive que je ne m’en suis pas aperçue tout de suite. Et puis, un jour, j’ai
réalisé que je n’avais pas eu mal depuis au moins une semaine. J’ai cherché dans
mes souvenirs, et j’ai réalisé que même dans les moments de crise, la douleur était
beaucoup moins violente, plus supportable.

Alors c’est sûr  : ma vie a changé  ! Les jours où je ne travaille pas, je ne reste pas
dans mon canapé à bouquiner. Je sors. J’ai dû réapprendre à cuisiner. Mais petit à
petit, tout cela s’est intégré et aujourd’hui, je trouve qu’au-delà des douleurs, je
n’ai pas perdu au change  ! Moins de tension, moins de stress, plus de paix
intérieure et de joie. »

MÉDECINE DU CORPS, MÉDECINE DES HOMMES…


Cependant, les extraordinaires avancées qu’ont permises les
neurosciences ne doivent pas nous faire oublier que notre corps dispose
de capacités de « réparation » indispensables. Le but de toute stratégie
thérapeutique devrait être de «  muscler  » ces facultés que nous

26
possédons tous, de les soutenir et de les seconder lorsqu’elles sont
défaillantes.
Il existe ainsi deux médecines parallèles, qui se rencontrent trop
rarement  : la «  médecine du Corps  » et la «  médecine des Hommes  ».
Cette dernière regroupe l’ensemble des procédés, techniques et
traitements qui se sont développés au cours des siècles, au fur et à
mesure que la recherche levait le voile sur le fonctionnement du corps
humain. N’oublions pas que nous sommes passés, en trois cents ans, de
la saignée à la microchirurgie (de l’œil notamment) ! Il n’en demeure pas
moins que pour parvenir à une guérison complète, il faut que cette
« médecine des Hommes » rencontre notre « médecine du Corps ».
Reprenons l’exemple d’une intervention chirurgicale oculaire. La
technique médicale permet de découper la cornée avec une grande
finesse, de remplacer le cristallin abîmé, de corriger l’accommodation
visuelle… Mais tout cela ne servira à rien si, par la suite, le corps n’est
pas capable de cicatriser les tissus de l’œil. Cette « médecine du Corps »
(l’ensemble de nos systèmes de régulation et d’autoréparation) est
l’indispensable complément de la « médecine des Hommes ».
La douleur, quelle que soit sa forme, n’échappe pas à cette règle. Notre
corps possède un ensemble de dispositifs antidouleur, notamment la
production d’hormones antalgiques comme les endorphines. Il est
possible de stimuler leur production. Le rééquilibrage
orthosympathique/parasympathique (voir ici) contribue également à
libérer la «  médecine du Corps  », tout comme les corrections
alimentaires qui améliorent l’apport nutritionnel des tissus, ou la
respiration qui stimule la production d’énergie par chaque cellule.
Prendre sa santé en main, c’est se faire aider par la «  médecine des
Hommes » tout en stimulant sa « médecine du Corps ». C’est ainsi que
vous deviendrez pleinement acteur de votre guérison. En la matière, de
la disparition de votre douleur.

PROCÉDÉS CACHÉS

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Certains processus de réparation sont bien visibles et n’ont rien d’étonnant  : la
cicatrisation cutanée après une blessure ou une brûlure, par exemple. Ce qui l’est
davantage, ce sont tous les processus de réparation invisibles qui se mobilisent à
l’intérieur du corps sans que nous en ayons conscience. Nous disposons ainsi d’un
arsenal incroyablement efficace, qu’il suffit souvent de stimuler pour qu’une
amélioration se manifeste. Si cette «  médecine du corps  » n’est pas forcément
suffisante pour résoudre de nombreux problèmes, elle est toujours indispensable.

Vous l’avez compris  : en matière de douleur, vos ennemis sont


nombreux. Ils se nomment «  inflammation silencieuse  » ,
« sédentarité », « malbouffe », « stress »… Vous allez les affronter tous
en même temps.
Ne vous affolez pas  : ce n’est pas si compliqué, d’autant que vous
pourrez doser vos efforts en fonction de vos besoins. L’idée n’est pas de
vous demander de gros efforts, car cela générerait un stress qui viendrait
s’opposer à l’effet bénéfique des outils issus des neurosciences
appliquées. Il s’agit plutôt de procéder à des corrections simples et
progressives… L’heure est venue de les découvrir.

1. Ils ont obtenu le prix Nobel de médecine en 1981 pour leurs découvertes concernant
le traitement de l’information dans le système visuel, prix Nobel partagé avec Roger
Sperry pour ses travaux sur le rôle des hémisphères cérébraux.
2. En français : « Journal de la douleur ».

28
CHAPITRE 3

RESPIRATION ET RELAXATION :
DEUX ARMES SIMPLES ET
EFFICACES

L
e dessinateur et scénariste Marcel Gotlib fait dire à l’un de ses
personnages, dans les Trucs en vrac1 : «  Sais-tu que la douleur, si
elle ne faisait pas mal, serait parfaitement supportable  ?  » On
retrouve ici le style décalé et iconoclaste du regretté créateur. Mais il
relève un point important  : si l’on modifie son seuil de tolérance à la
douleur, on la supporte mieux. Au point parfois de ne plus la sentir du
tout.
Lire Gotlib pour avoir moins mal  ? C’est une solution dont les effets
n’ont pas été vérifiés scientifiquement, encore que le simple fait de rire
stimule la production des neurohormones de l’apaisement et des
molécules antalgiques endogènes ! Ce que les neurosciences ont mis en
lumière, c’est l’efficacité de certaines techniques destinées à améliorer
l’oxygénation cellulaire et l’évacuation des déchets respiratoires
(principalement le CO2), et surtout à rééquilibrer le système nerveux
autonome. Respiration et relaxation sont au programme. Plus, lorsque
c’est nécessaire, un travail simple sur les émotions.
Si vous pratiquez régulièrement (matin et soir au moins), vous
constaterez rapidement les effets générés par vos efforts. Car vous allez
vous attaquer directement au stress, à la tension nerveuse, aux émotions

29
négatives, aux pensées perturbantes, aux contrariétés… Ou, du moins, à
leur impact sur votre organisme, votre mental et votre équilibre psycho-
émotionnel. Nous ouvrons donc ici le premier chapitre pratique de cet
ouvrage.

MIEUX RESPIRER POUR AVOIR MOINS MAL


À chaque minute, nos poumons absorbent et rejettent 6 à 8 litres d’air.
Nous respirons de jour comme de nuit. Que nous soyons éveillés ou
endormis, voire inconscients comme dans certains types de coma, nous
respirons… Le souffle est le fil qui nous maintient en vie. Si l’être
humain peut résister plusieurs semaines sans manger et quelques jours
sans boire, il ne peut rester plus d’une poignée de minutes sans respirer.
L’air est même notre première nourriture. Chaque jour, nous avalons
environ 1,5 kg d’aliments solides, 2 kg de liquides, et plus de 8 kg d’air.
Rien d’étonnant, donc, à ce que la respiration soit au cœur de notre
équilibre et de notre santé.
Respirer, c’est absorber de l’oxygène, essentiel à la vie cellulaire, et
rejeter du gaz carbonique. L’oxygène nous est indispensable  : c’est lui
qui, combiné au sucre (glucose) fourni par l’alimentation, permet aux
mitochondries cachées au cœur de nos cellules de produire l’énergie
dont celle-ci a besoin pour fonctionner. Le gaz carbonique, lui, doit
absolument être évacué car non seulement il n’a aucun rôle à jouer dans
notre organisme, mais il entretient cette inflammation silencieuse qui
fait le lit de nombreuses douleurs.
Or, lorsque l’on est tendu, stressé, on a tendance à respirer de manière
superficielle et rapide. Une expiration trop brève ne permet pas une
bonne évacuation du dioxyde de carbone, ce qui entretient à la fois
l’acidification tissulaire et l’inflammation silencieuse. Dans le même
temps, une inspiration trop rapide et superficielle prive le cerveau d’une
partie de l’oxygène dont il a besoin. Il déclenche alors des phases
d’alerte qui se traduisent par des migraines ou des douleurs musculaires
qui deviennent autant d’« appels au secours ».

30
Au-delà de cette dimension physiologique, la respiration est comme un
fil tendu entre votre volonté consciente et votre vie biologique
inconsciente. C’est la seule de nos fonctions que nous puissions moduler
à volonté juste en y pensant. Faites-en l’expérience à l’instant  : sans
lâcher votre livre, essayez de retenir votre souffle pendant quelques
secondes, puis de l’accélérer, puis de le ralentir… Vous y parvenez
probablement sans aucun problème. Essayez de faire de même avec les
battements de votre cœur  : c’est impossible  ! Mais en contrôlant votre
souffle, vous pouvez modifier votre rythme cardiaque.
Cette particularité est d’une grande aide en matière de gestion du stress
et des émotions. Car en modifiant le rythme respiratoire de manière à le
rendre plus lent, profond et régulier, vous rééquilibrerez votre système
nerveux autonome, vous modifierez la production des
neurotransmetteurs (deux atouts de choix pour neutraliser la douleur),
vous limiterez l’acidité de votre milieu intérieur et vous chasserez les
inflammations chroniques.
Enfin, les exercices respiratoires ont un effet apaisant sur le plan psycho-
émotionnel. Ce n’est pas un hasard si toutes les techniques de relaxation
et de méditation, ainsi que la plupart des démarches psychocorporelles,
reposent avant tout sur le travail du souffle  : le yoga, le qi gong, la
méditation de pleine conscience, l’hypnose thérapeutique, la
sophrologie… La liste serait très longue. Cela s’explique par le fait
qu’au-delà de l’apaisement physique, le travail sur le souffle agit comme
un sédatif psychique. Le simple fait de se concentrer sur son souffle
détourne les pensées négatives obsédantes. Ce simple geste suffit à
atténuer les agressions émotionnelles, qui deviennent plus faciles à tenir
à distance.
Les exercices respiratoires instaurent un état de détente mentale qui
s’installe sur le temps lorsque l’on pratique régulièrement. Au bout de
quelques semaines, la sécrétion des neurohormones s’équilibre
naturellement, favorisant celles du calme et du plaisir (principalement
dopamine et sérotonine) au détriment de celles du stress et de la tension
nerveuse (adrénaline et cortisol). Le seuil de perception de la douleur,
notamment, se modifie en douceur.

31
Pour apprendre à mieux respirer, il suffit d’y consacrer, au début, trois
fois 5  minutes par jour. Vous pouvez pratiquer n’importe quand et
établir le planning-respiration qui vous convient. Toutefois, l’idéal est de
faire 5  minutes de respiration consciente et profonde le matin, juste
après le réveil (pour que vous mettiez le pied dans la journée dans le
calme), et le soir au moment de vous mettre au lit (pour aborder la nuit
sans trop de stress). L’heure du troisième exercice reste à votre
convenance. Mais vous pouvez, lorsque la douleur est très présente,
multiplier les exercices et/ou les faire durer plus longtemps.

EN PRATIQUE
• Au début, vous devrez vous isoler au calme pour pratiquer, les yeux fermés, dans
une posture confortable.
• Dans la journée, il vaut mieux que vous pratiquiez assis afin de ne pas vous laisser
gagner par le sommeil.
• Le soir, vous pouvez faire votre exercice allongé dans votre lit. Et si vous vous
endormez avant qu’il soit terminé, tant mieux !
• Peu à peu, l’habitude venant, vous pourrez effectuer votre respiration n’importe
où, même debout au milieu d’une foule, dès que vous en ressentirez le besoin, sans
que personne ne s’en aperçoive autour de vous : dans les transports en commun,
pendant une réunion, au cours d’une discussion familiale un peu musclée…
• Ces quelques minutes quotidiennes s’inscriront progressivement dans votre
inconscient et vous respirerez différemment même lorsque vous n’y pensez pas.

1. Une respiration pour faire baisser le niveau de stress


Cette respiration est issue des neurosciences appliquées. Pour courte
qu’elle soit, elle permet de faire baisser rapidement le niveau de tension

32
nerveuse. Le fait d’alterner narine droite et gauche informe directement
le cerveau qui réagit en instillant de la détente. Cette respiration inhibe
les zones du stress et active celles du plaisir et des émotions positives.
Elle prévient ainsi (ou atténue) le déséquilibre entre les deux branches
du système nerveux autonome (sympathique et parasympathique) et
stimule la production de sérotonine, la neuro-hormone de la détente et
de l’apaisement.
Cet exercice court (5  minutes environ) peut être répété plusieurs fois
dans la journée, dès que vous en ressentez le besoin.

EN PRATIQUE
• Asseyez-vous sur le bord d’un siège de manière à garder le dos bien droit. Vos
pieds sont posés au sol, vos mains à plat sur vos cuisses. Vos épaules sont
détendues.
• Commencez par une longue inspiration, puis poussez un profond soupir bouche
ouverte.
• Bouchez votre narine gauche avec votre pouce gauche, puis inspirez par votre
narine droite en comptant lentement jusqu’à 3.
• Expirez de la même manière, mais en pinçant les lèvres (comme si vous vouliez
empêcher l’air de sortir) et en serrant les abdominaux. Comptez jusqu’à 6. Répétez
trois fois.
• Puis lâchez votre narine gauche et bouchez la droite avec votre majeur (sans
changer de main). Inspirez par votre narine gauche en comptant lentement
jusqu’à 3.

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• Lâchez votre narine droite et bouchez à nouveau la gauche avec votre pouce
pour expirer en comptant jusqu’à 6. Répétez 3 fois.
• Continuez ainsi, en alternant les deux narines, pendant 5 minutes environ, avant
de reprendre votre respiration normale.

2. Une respiration pour neutraliser les douleurs ponctuelles


Dès que vous sentez la douleur poindre, prenez deux ou trois minutes
pour la neutraliser. Cet exercice est particulièrement efficace pour lutter
contre les douleurs articulaires qui se manifestent par poussées brutales,
à condition de le pratiquer le plus rapidement possible, dès que la
douleur se manifeste.

EN PRATIQUE
• Où que vous soyez, asseyez-vous sur le bord d’un siège de manière à garder le
dos bien droit. Vos pieds sont posés au sol, vos mains à plat sur vos cuisses. Vos
épaules sont détendues.
• Fermez les yeux ou, si vous n’êtes pas seul, essayez de fixer votre regard sur un
point flou de manière à pouvoir rester centré sur ce qui se passe à l’intérieur de
vous.
• Inspirez calmement en comptant jusqu’à  3  ou  4, puis expirez en comptant
jusqu’à 6 ou 8. Adaptez ces durées à votre rythme respiratoire habituel, l’essentiel
étant que l’expiration soit deux fois plus longue que l’inspiration.
• Essayez de rester concentré sur votre souffle, de sentir l’air qui effleure vos narines
en entrant et en sortant.
• Poursuivez l’exercice pendant au moins 3 minutes, puis revenez lentement à votre
respiration habituelle et rouvrez les yeux.
• Pratiquez cet exercice à chaque fois que vous sentez monter la douleur. La
focalisation sur le souffle vous détournera de la sensation douloureuse.

3. Une respiration pour calmer les douleurs chroniques


Cette respiration est, elle aussi, inspirée des travaux neuroscientifiques.
Elle permet de créer, progressivement, un «  espace intérieur  » où la
sensation douloureuse ne pourra pas pénétrer. Un espace «  sans
douleur  ». À chaque fois que vous pratiquerez l’exercice, cet espace se
«  musclera  » et vous y aurez accès de plus en plus facilement. Vous

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« casserez  » ainsi la douleur, comme vous avez «  cassé  » le stress dans
l’exercice no 1.

EN PRATIQUE
• Mettez-vous dans la même position que pour les exercices précédents (voir plus
haut), puis inspirez profondément et poussez un profond soupir bouche ouverte.
• Inspirez en comptant lentement jusqu’à 3, puis bloquez votre souffle pendant la
même durée.
• Expirez plus lentement en comptant jusqu’à 6. Contractez vos abdominaux pour
bien chasser l’air de vos poumons.
• Relâchez alors votre ventre, sans inspirer, en comptant jusqu’à 3. Relâchez aussi
votre visage et vos épaules.
• À cet instant, votre cerveau attend que vous inspiriez. C’est pour lui une question
vitale. Il se met alors en « situation de survie ». Il déconnecte les pensées parasites,
mais aussi les boucles nerveuses qui transmettent la douleur. Se crée alors une
« bulle » intérieure de paix mentale et neuromusculaire.
• Après ces trois secondes, inspirez à nouveau et reprenez le cycle respiratoire de
la même manière.
• Pratiquez cette respiration pendant une dizaine de minutes, au moins trois fois par
jour. C’est la répétition de l’exercice qui étendra progressivement cette « bulle de
paix » et l’ancrera au plus profond de votre cerveau.

SE RELAXER POUR MIEUX RÉSISTER À LA DOULEUR


Nous ne pouvons pas échapper au stress. Et c’est tant mieux, car il
constitue une exceptionnelle source de stimulations. Sans le stress
provoqué par leur vie quotidienne dangereuse et inconfortable, nos
lointains ancêtres n’auraient pas cherché à améliorer ces conditions.
C’est le stress qui, au fil des millénaires, nous a poussés à agir, à créer, à
inventer… Le problème ne vient donc pas du stress lui-même, mais de
l’accumulation mal gérée qui finit par déséquilibrer notre système
nerveux et, par répercussion, à intensifier les phénomènes douloureux.
En apprenant à mieux gérer les situations potentiellement stressantes,
vous agirez simultanément à plusieurs niveaux. En premier lieu, vous
libérerez votre psychisme de la tension nerveuse et des pensées qui

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tournent en boucle. Ensuite, vous sentirez rapidement votre corps qui se
défait des tensions accumulées  : crispations musculaires, douleurs
articulaires… Pendant ce temps, c’est tout votre fonctionnement
organique qui se rééquilibrera peu à peu en coulisses. Enfin, cette ronde
d’effets bénéfiques se terminera par une action à long terme : à force de
pratiquer une méthode de relaxation, vous améliorerez votre seuil de
résistance au stress et à la douleur. Votre organisme et votre psychisme,
progressivement libérés, retrouveront leur capacité à faire face aux
situations perturbantes du quotidien, ce qui vous aidera à mieux
supporter la souffrance lorsqu’elle s’installe.
Il existe de très nombreuses méthodes de relaxation, dans lesquelles
vous pourrez puiser les gestes pratiques qui vous conviennent  :
sophrologie, relaxation progressive (méthode Jacobson), training
autogène de Schultz… Toutes proposent des exercices associant travail
sur le souffle (respiration), sur le corps (détente physique) et sur la
tension psychologique. La majeure partie de ces techniques intègre aussi
un travail sur les images mentales.
Si le moment vous semble venu de vous initier à l’une ou l’autre de ces
méthodes bien codifiées, ne vous en privez pas. C’est le moment ou
jamais de céder à votre désir. Si vous ne vous sentez pas l’envie ni
l’énergie de vous lancer dans une telle aventure, contentez-vous de
pratiquer chaque jour au moins un des exercices ci-dessous, que vous
choisirez en fonction du temps dont vous disposez et de l’effet immédiat
que vous désirez obtenir. L’amélioration rapide que vous ressentirez
vous rendra peut-être l’énergie nécessaire pour approfondir un travail de
relaxation plus traditionnel.

EN PRATIQUE
• Ces exercices se pratiquent le plus souvent allongé.
• Dans la journée, couchez-vous sur un tapis ou directement sur le sol si vous
supportez sa fermeté. Posez éventuellement un petit coussin sous votre nuque pour
la soutenir.
• Le soir, allongez-vous dans votre lit. Mais n’attendez pas d’avoir vraiment
sommeil, car vous vous endormiriez avant la fin de l’exercice.

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• Vous pouvez effectuer ces exercices respiratoires en musique. Choisissez alors une
musique douce (classique, relaxante…). Vous pouvez aussi opter pour des bruits de
nature : vagues, chants d’oiseaux, pluie… Choisissez un morceau dont la durée est
celle de votre exercice. Cela vous servira à la fois d’outil-détente et de
chronomètre.

1. Un exercice de fond pour soulager les douleurs chroniques


Si vos douleurs sont permanentes, ou au moins régulières, vous pouvez
pratiquer cet exercice chaque soir avant de vous endormir. Si vous
l’intégrez à votre vie quotidienne, il vous aidera aussi à apaiser votre
stress et à améliorer votre sommeil.

EN PRATIQUE
• Pratiquez allongé sur le dos dans votre lit, avant de vous endormir. Posez votre
tête soit à plat sur le matelas, soit sur un oreiller assez fin pour ne pas « casser » votre
nuque. Fermez les yeux.
• Commencez par adopter un rythme respiratoire profond et régulier, l’expiration
étant toujours plus longue que l’inspiration. Pour cela, le plus simple est de
concentrer votre attention sur l’expiration.
• Contractez vos muscles abdominaux afin de ralentir au maximum votre expiration
et de la prolonger jusqu’à ce que vos poumons soient complètement vidés.
Ensuite, laissez l’inspiration se faire naturellement, sans y penser.
• Respirez ainsi pendant quelques minutes, puis imaginez un flux de lumière dorée,
apaisante, qui entre dans votre corps par le sommet de votre crâne et se répand
dans tout votre organisme.
• Dirigez cette lumière jusqu’au lieu de votre douleur  : la tête, les articulations, le
ventre…
• Lorsque vous inspirez, la lumière baigne la zone douloureuse, comme un liquide
bienfaisant. Lorsque vous expirez, imaginez qu’elle emporte avec elle la douleur,
l’inflammation et les toxines qui s’évacuent par la plante de vos pieds.
• Continuez cette respiration/visualisation jusqu’à ce que le sommeil vous gagne
(au moins 10 minutes).
• Si vous la pratiquez régulièrement, elle apaisera durablement vos douleurs.

2. Une visualisation antidouleur

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Cet exercice est inspiré de la cohérence cardiaque. Cette technique vise à
recréer une cohérence entre les messages électromagnétiques émis par
les neurones qui peuplent votre cœur et par ceux qui remplissent votre
boîte crânienne. Car votre cœur possède lui aussi un réseau neuronal
très actif et performant. Lorsque les deux (cœur et cerveau) agissent
d’un commun accord, tout votre fonctionnement métabolique
s’améliore. En plus, dans ces moments de parfaite cohérence, votre
mental reçoit «  cinq sur cinq  » les messages que vous lui envoyez. Y
compris les messages d’apaisement de la nervosité et surtout de la
douleur.

EN PRATIQUE
• Installez-vous dans la même position que pour les exercices respiratoires (vous
pourrez aussi pratiquer allongé lorsque vous serez habitué, sans vous endormir tout
de suite).
• Commencez par respirer calmement et amplement, sans forcer, sans compter,
les yeux fermés, jusqu’à ce que vous sentiez la détente vous gagner.
• Puis, sans changer votre rythme respiratoire, focalisez votre attention sur votre
cœur. Ressentez ses battements. Imaginez que l’air entre et sort non plus par votre
nez mais par votre cœur lui-même, comme s’il possédait un petit orifice semblable
à une bouche.
• Continuez à respirer ainsi jusqu’à ce que vous sentiez, dans votre poitrine, comme
une chaleur ou une sorte d’expansion. À cet instant, les neurones qui remplissent
votre boîte crânienne sont entrés en cohérence avec vos neurones cardiaques.
• Profitez de cet état de cohérence pour envoyer des messages apaisants à votre
cœur et à votre cerveau. La cohérence qui s’est établie entre les deux « ouvre la
porte  » aux messages mentaux, qui feront réagir votre organisme de manière à
atténuer vos douleurs.
• Par exemple, dites-vous mentalement  : «  Je sens ma douleur qui reflue. Elle
s’atténue puis disparaît.  » Ou encore  : «  Mon corps augmente sa production
d’endorphines afin de chasser ma douleur. »
• Trouvez une formule qui vous convient et avec laquelle vous vous sentez à l’aise.
Puis continuez l’exercice en répétant cette phrase pendant au moins 10  minutes.
Cette durée est nécessaire au début, afin de créer une sorte de réflexe entre votre
cœur et votre cerveau.
• Vous pouvez répéter cet exercice plusieurs fois par jour dans les périodes où vous
avez très mal. Son effet sera de plus en plus rapide.

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• Une fois que votre cœur et votre cerveau seront habitués, il suffira de  2  ou
3 minutes pour que l’exercice fasse son effet.

3. Un exercice pour faire baisser le seuil de stress et de douleur


Une fois encore, les neurosciences appliquées sont au rendez-vous. Des
études ont montré que le simple fait de dessiner volontairement un
sourire sur son visage active les mêmes régions cérébrales que lorsque la
joie vous envahit pour de vrai. Alors n’hésitez pas. D’autant que cette
joie provoque dans votre cerveau la sécrétion d’hormones antistress
(notamment la sérotonine) et antidouleur (comme les endorphines).
Vous y gagnerez sur les deux tableaux.

EN PRATIQUE
• Vous pouvez pratiquer cet exercice dans n’importe quelle position, du moment
que vous pouvez fermer les yeux pendant quelques minutes.
• Prenez quelques respirations calmes et profondes, puis souriez mentalement. Vous
pouvez aussi sourire vraiment (même si vous n’en avez pas vraiment envie sur
l’instant !).
• Imaginez que l’énergie de ce sourire remonte dans votre boîte crânienne et
baigne votre cerveau, produisant un sentiment de bien-être global.
• Puis faites descendre ce sourire mental dans tout votre corps  : votre cou, vos
épaules, vos bras, vos mains, votre buste, votre ventre, vos hanches, vos jambes,
vos pieds.
• Lorsque vous arrivez sur une zone douloureuse, restez-y quelques instants.
• Cet exercice fait effet rapidement. Le tout dure moins d’une minute.

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• Puis revenez à votre conscience normale et ouvrez vos yeux. Essayez de
conserver le sentiment de joie qui vous a envahi le plus longtemps possible. Et si le
stress ou la douleur vous assaillent à nouveau, recommencez !

4. Une relaxation pour combattre les douleurs musculaires


Il s’agit ici de détendre votre «  cuirasse corporelle  » où s’inscrivent
nombre de tensions psychiques et émotionnelles. Toutes les douleurs
musculaires, posturales, articulaires… s’atténueront et finiront par
disparaître. Au passage, vous y gagnerez une détente nerveuse qui vous
aidera à vous protéger contre les contractures douloureuses à venir.

EN PRATIQUE
• Vous pouvez effectuer cette relaxation dans la journée, ou le soir au coucher.
Dans ce cas, faites attention à ne pas tomber de sommeil avant d’arriver au bout.
• Fermez les yeux et commencez par respirer calmement et profondément, sans
forcer.
• Puis, tout en gardant le même rythme respiratoire, contractez les muscles de vos
mollets (droit et gauche). Fixez votre attention sur vos sensations.
• Ensuite, relâchez ces tensions dont vous avez pris conscience.
• Continuez de la même manière en contractant et relâchant tour à tour vos
cuisses, vos fesses, votre abdomen, vos avant-bras, vos bras, vos épaules, votre
cou, et enfin votre visage.
• Pour que cet exercice soit efficace, il faut que vous ressentiez bien ce que votre
corps raconte lorsque vous contractez vos muscles. C’est en prenant conscience
de vos crispations que vous parviendrez à les relâcher efficacement.
• Lorsque vous avez le temps, effectuez cet exercice complet.
• Lorsque vous avez besoin de calme au cours de la journée, pratiquez assis (voir la
position ici) et concentrez-vous uniquement sur vos bras et vos épaules, ou sur vos
jambes et vos cuisses… Là où vous sentez des crispations désagréables.

MIEUX GÉRER LES ÉMOTIONS


POUR CHASSER LA DOULEUR
Nous l’avons dit : il est plus facile de travailler sur les pensées, aisément
maîtrisables, que sur les émotions car elles nous dépassent parfois sans

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que nous parvenions à les transformer. Et pourtant, ces émotions,
qu’elles soient agréables ou perturbantes, provoquent en nous des
réactions en cascade  : stimulation du système orthosympathique  ;
modifications des sécrétions hormonales… Autant d’éléments qui
intensifient les phénomènes douloureux. En apprenant à mieux « gérer »
les émotions, il vous est donc possible d’agir sur vos douleurs.
Entendons-nous bien  : nous ne vous promettons pas ici un coup de
baguette magique qui résoudrait sur l’instant tous vos conflits
émotionnels. Cette démarche est du ressort de la thérapie
psychanalytique, psycho-émotionnelle ou psychocorporelle. Si vous en
ressentez le besoin, vous pouvez entamer un parcours de ce genre. Mais
si ce n’est pas le cas, vous pouvez tout de même améliorer votre manière
de vivre vos émotions avec ces deux exercices simples issus des
neurosciences appliquées.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, interrogeons-nous quelques instants
sur les émotions. Un préalable indispensable pour mieux les
comprendre : les émotions, les pensées et le stress sont intimement liés.
Les émotions sont souvent à l’origine à la fois de l’excès de stress et de
la pression des pensées négatives. Cela ne les empêche pas d’avoir une
existence propre, à la fois dans notre univers intime et dans notre corps
physique.
Imaginez  : vous promenez tranquillement votre chien en bas de chez
vous, et voilà qu’il vous échappe et traverse la rue en direction d’un
autre chien sur le trottoir d’en face. Sans prendre le temps de la
réflexion, vous réagissez instantanément  : vous courez et rattrapez
l’animal juste au moment où une voiture déboule à toute vitesse. Cette
réaction instantanée doit beaucoup à l’orage hormonal qui s’est
déclenché dans votre organisme  : votre cœur a battu plus vite pour
envoyer le sang vers les organes importants (cerveau, muscles…) ; votre
souffle s’est accéléré pour diffuser davantage d’oxygène dans vos tissus ;
l’adrénaline a ordonné une libération immédiate du sucre de réserve
pour fournir de l’énergie à vos cellules…

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En amont de cette réaction, dès l’instant où la laisse vous a glissé entre
les doigts, un stress intense vous a saisi. C’est lui qui a permis à votre
organisme de répondre à l’urgence. Mais une fois Bichon grondé et
rassuré (il a eu peur lui aussi !), votre stress n’a plus d’utilité. Il pourrait
disparaître. Ce n’est pourtant pas le cas. Il perdure dans le corps.
Chaque émotion violemment ressentie fait écho à d’autres, plus
anciennes, qui n’ont pas été tout à fait «  digérées  ». Chaque émotion
déclenche ainsi une réaction en chaîne. Et celle-ci dure d’autant plus
longtemps que vous nourrissez des émotions anciennes, profondément
engrammées et pas très agréables.
Vous le voyez  : les émotions impliquent autant le corps que l’esprit.
C’est ce qui les rend si « traîtresses ». Et pourtant, les six émotions de
base, reconnues dans toutes les sociétés du monde (joie, tristesse, peur,
colère, dégoût et surprise), tissent la toile de fond de notre existence.
Comment imaginer une vie dénuée de ces stimulations qui colorent nos
jours et parfois nos nuits ?
D’autant que chaque culture ajoute à ces six émotions de base, d’autres,
plus particulières. Ainsi, dans les pays occidentaux, la honte est
reconnue comme une émotion (faite de peur du jugement et de colère
rentrée) alors qu’elle n’existe pas dans certaines tribus d’Afrique ou
d’Amazonie. Le psychologue américain Robert Plutchik2 s’est penché
sur le monde de nos émotions. Il a réalisé un modèle de combinaisons
émotionnelles qui élargit le spectre puisqu’il en reconnaît pas moins
d’une trentaine.
Reste à savoir si les émotions positives (la joie, la satisfaction…) ont le
même impact sur l’organisme que les émotions négatives (la peur, la
colère…). La réponse est clairement « oui » ! Pour notre organisme, la
coloration positive ou négative d’une émotion ne change pas grand-
chose. Il réagit toujours de la même manière.
Tous nos systèmes biologiques sont concernés par les manifestations
émotionnelles. Outre le cerveau et le système nerveux, celles-ci affectent
aussi notre système cardiovasculaire, notre fonctionnement hormonal,
notre digestion, notre sommeil, notre équilibre ostéoarticulaire…

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Autant dire que toutes les douleurs, quelles que soient leur origine et
leur localisation, subissent l’impact de nos émotions. Alors autant
mettre un peu d’ordre dans notre paysage intérieur.
Le Pr John Sarno, qui travaille au sein de l’Université de New York, va
encore plus loin. Pour lui3, les douleurs chroniques sont souvent une
stratégie d’évitement que met en place votre corps pour vous détourner
d’une émotion trop violente et douloureuse. Il met particulièrement
l’accent sur les émotions anciennes, profondément inscrites et que l’on a
fini par oublier. Le corps, lui, n’oublie pas ce genre de blessure. Mais, si
l’on en croit ce passionné de neurosciences, le simple fait de ramener ces
émotions enfouies à la conscience suffit déjà à apaiser la douleur.
Plus facile à dire qu’à faire, pensez-vous  ? Pas forcément. La manière
dont nous réagissons aux émotions s’est bâtie lentement, au fil des
années, depuis notre plus tendre enfance. Pour modifier cette
construction, vous pouvez soit plonger en vous-même, comme le
proposent les thérapies citées plus haut, soit avoir recours à une
«  déprogrammation  » émotionnelle plus rapide. C’est cette deuxième
solution que vous allez pouvoir expérimenter à présent.
1. L’exercice du sourire
Une fois encore, les neurosciences appliquées sont au rendez-vous. Des
études ont montré que le simple fait de dessiner volontairement un
sourire sur son visage active les mêmes régions cérébrales que lorsque la
joie vous envahit pour de vrai. Alors n’hésitez pas. D’autant que cette
joie provoque dans votre cerveau la sécrétion d’hormones antistress
(notamment la sérotonine) et surtout antidouleur (comme les
endorphines). Vous y gagnerez sur les deux tableaux.

EN PRATIQUE
• Vous pouvez pratiquer cet exercice dans n’importe quelle position, du moment
que vous pouvez fermer les yeux pendant quelques minutes.
• Prenez quelques respirations calmes et profondes, puis souriez mentalement. Vous
pouvez aussi sourire vraiment (même si vous n’en avez pas vraiment envie sur
l’instant !).

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• Imaginez que l’énergie de ce sourire remonte dans votre boîte crânienne et
baigne votre cerveau, produisant un sentiment de bien-être global.
• Puis faites descendre ce sourire mental dans tout votre corps  : votre cou, vos
épaules, vos bras, vos mains, votre buste, votre ventre, vos hanches, vos jambes,
vos pieds.
• Lorsque vous arrivez sur une articulation douloureuse, restez-y quelques instants.
• Cet exercice fait effet rapidement. Le tout dure moins d’une minute.
• Puis revenez à votre conscience normale et ouvrez vos yeux. Essayez de
conserver le sentiment de joie qui vous a envahi le plus longtemps possible. Et si le
stress ou la douleur vous assaillent à nouveau, recommencez !

2. L’exercice de déprogrammation émotionnelle


Lorsque cet « allégement » quotidien ne suffit pas (vous avez vécu une
journée difficile, accumulé les contrariétés, reçu de mauvaises
nouvelles…), ajoutez à votre programme, pendant quelques jours, cet
exercice qui va effacer l’impact des moments pénibles et stimuler la
mémoire des événements agréables. Au début, vous mettrez peut-être un
peu de temps pour parvenir au bout de l’exercice car vous aurez
tendance à vous égarer en route. Mais au bout de quelques jours, vous
l’effectuerez en cinq minutes. L’heure idéale : le soir au coucher, avant le
sommeil.

EN PRATIQUE
• Vous êtes allongé dans votre lit, sur le dos, dans une position confortable, les yeux
fermés.
• Commencez par quelques respirations profondes et paisibles, afin de calmer le
flux de vos pensées.
• Puis passez en revue mentalement tout ce qui s’est passé dans la journée, en
partant des événements les plus récents et en remontant jusqu’à l’instant de votre
réveil.
• Chaque fois que vous rencontrez un événement agréable (un compliment, un
cadeau, une bonne nouvelle, un geste d’affection…), efforcez-vous de ressentir à
nouveau, dans votre corps, la satisfaction qu’il vous a apportée sur l’instant. Et
essayez de la garder en vous le plus longtemps possible.
• Chaque fois que vous rencontrez un événement pénible (une contrariété, une
discussion orageuse, une frayeur…), fixez aussi votre attention sur lui pendant

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quelques secondes. Mais cette fois, contentez-vous de rester spectateur et
d’accepter ce moment pour ce qu’il est, sans rien vous reprocher, en vous disant :
« Je ferai mieux la prochaine fois. »
• À la fin, souriez mentalement et faites couler ce sourire dans tout votre corps.

QUAND ET COMMENT ?
Vous n’allez pas effectuer tous ces exercices tous les jours  ! Rassurez-
vous… L’idée est plutôt de vous concocter un programme qui soit en
phase avec votre manière de vivre et avec l’intensité de vos douleurs.
Si vous souffrez de douleurs chroniques et répétées
Essayez d’agir à tous les niveaux. Par exemple :
• Une relaxation antistress le matin, suivie par l’exercice du sourire.
• Dans la journée, une respiration antidouleur au moment où vous en
ressentez le besoin.
• Une respiration détente le soir, suivie de l’exercice de
« déprogrammation émotionnelle ».
Le tout ne vous prendra pas plus d’une vingtaine de minutes par jour,
mais ce sera suffisant pour vous changer la vie. Soyez tout de même
patient  : il faut quelques jours avant que les premiers effets se fassent
sentir.
Si votre douleur est ponctuelle
Vous pouvez pratiquer une respiration antidouleur lorsque vous en avez
besoin. Et si vous sentez que votre migraine ou vos brûlures d’estomac
commencent à vous rendre irritable, ajoutez pendant quelques jours une
respiration antistress au réveil, suivie de l’exercice du sourire. Et le soir,
offrez-vous une vraie plage-détente avec une relaxation antistress
complète.
 
Vous pourrez ainsi faire évoluer votre manière de pratiquer en fonction
de votre état, de l’évolution de vos douleurs, des événements que vous
traversez… Un programme « sur mesure » !

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1. Dans le tome 2 de la série, publié par les éditions Dargaud en 1985.
2. Professeur en psychologie, il a été professeur émérite de l’Albert Einstein College of
Medicine. Il a publié de nombreux ouvrages qui n’ont pas été traduits en France.
3. Pour plus d’explications, consultez son livre intitulé Le meilleur antidouleur, c’est
votre cerveau ! paru aux Éditions Thierry Souccar en 2015.

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CHAPITRE 4

L’ALIMENTATION ANTIDOULEUR

D
errière une douleur, quelles que soient son origine et les
modalités de sa manifestation, se cache souvent une
inflammation. Prenez une banale entorse. Les ligaments, qui
maintiennent les os entre eux, ont été altérés par un traumatisme dû à
un choc ou un mouvement violent. Un état inflammatoire se met en
place afin d’amener davantage de sang (et donc de nourriture) aux tissus
lésés. Il en est de même dans la majeure partie des atteintes
douloureuses. On trouve une dimension inflammatoire dans les douleurs
dentaires, rhumatismales, migraineuses, digestives…
Cette inflammation n’est pas un ennemi. Elle est souvent indispensable
à la récupération qui mènera à la cessation de la douleur. C’est l’un des
outils dont dispose notre corps pour se réparer. Mais cette
inflammation, une fois installée, a souvent tendance à durer plus que
nécessaire. Il faut donc l’atténuer pour faire baisser le niveau de la
douleur. L’alimentation constitue alors un outil de choix, surtout dans
le cas des douleurs chroniques avec lesquelles il faut apprendre à vivre
au quotidien.

TROP D’ACIDITÉ, DAVANTAGE DE DOULEUR…


Notre corps est fait à près de 70 % d’eau. Outre les liquides qui circulent
dans l’organisme (sang, lymphe…), nos cellules baignent dans un milieu
liquide où se produisent tous leurs échanges  : elles s’y nourrissent, y
puisent l’oxygène dont elles ont besoin, y rejettent leurs déchets… Il est

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essentiel que ce liquide ne soit pas trop acide pour que les cellules
fonctionnent dans de bonnes conditions. Or, une balance s’établit en
permanence dans notre organisme entre acidité et alcalinité. Il est
essentiel pour tous nos tissus que cette balance soit stable et que le degré
d’acidité ne grimpe pas.
Cette acidité est, en majeure partie, le résultat de ce que nous mangeons.
Certains aliments entraînent, lorsqu’ils sont digérés et assimilés, la
production de substances acides (la viande rouge, les céréales raffinées,
le sucre et les sucreries…). À l’inverse, d’autres renferment quantité de
minéraux qui s’opposent aux acides et les rendent alcalins. C’est le cas
des légumes frais et d’une grande partie des fruits. Il en ressort des
règles simples qui devraient s’intégrer au quotidien de toutes les
personnes souffrant de douleurs chroniques ou récurrentes.
Entendons-nous bien : le contenu de votre assiette ne suffira pas à faire
taire les douleurs intenses. Mais sur un organisme dont le niveau
d’acidité intérieur est équilibré, tous les traitements antidouleur
donneront leur pleine efficacité. Sans compter que l’excès d’acidité du
milieu intérieur encourage l’apparition de certains troubles douloureux :
maux de tête, ballonnements, douleurs articulaires… En adaptant votre
alimentation quotidienne de manière à la rendre plus alcalinisante, vous
y échapperez rapidement.

HISTOIRE DE PH…
On calcule l’acidité d’un milieu grâce au pH (potentiel hydrogène). Le pH d’un
milieu neutre (ni acide, ni alcalin) est d’environ 7. En dessous, il devient acide ; au-
dessus, il est alcalin. Notre milieu intérieur devrait se maintenir dans une fourchette
assez étroite : entre 7,36 et 7,44. Soit très légèrement alcalin. Mais très légèrement
seulement ! Or, très souvent, il est plutôt acide…

LES 8 RÈGLES DE L’ALIMENTATION ANTIDOULEUR


Première remarque  : il ne faut pas confondre la saveur plus ou moins
acide d’un aliment et son pouvoir acidifiant. Les champions de l’acidité
gustative que sont le citron et le vinaigre sont… alcalinisants  ! Leur

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saveur acide découle de la présence d’acides organiques qui se
transforment, au contact des sucs digestifs, en sels minéraux
(notamment en bicarbonate) très alcalinisants.
Les aliments les plus acidifiants sont ceux qui renferment beaucoup de
sucres, surtout lorsqu’ils sont raffinés. Ainsi, toutes les sucreries
(bonbons, confiseries…) sont très acidifiantes, ainsi que les sodas sucrés.
S’y ajoutent, dans une moindre mesure, ceux qui renferment des
céréales raffinées (pain blanc, pâtes et riz blancs surtout précuits…).
Quant aux produits industrialisés qui associent céréales raffinées et
sucre (pâtisseries, viennoiseries…), ils figurent en bonne place dans le
classement des aliments à consommer avec beaucoup de modération.
Les céréales complètes ne posent pas ce problème (pain complet, riz
brun…). Leur potentiel acidifiant est à peu près neutre.
Deuxième catégorie à éviter  : les viandes, surtout la viande rouge.
Préférez les volailles et surtout les produits de la mer (poissons,
coquillages, crustacés…). Ces derniers renferment des protéines
acidifiantes, au même titre que la viande, mais ils fournissent aussi des
acides gras essentiels (notamment des oméga  3) qui s’opposent aux
mécanismes inflammatoires. Une sorte d’équilibre interne.
Pour compenser les phénomènes d’acidification, il faut se tourner vers
les légumes. Ils renferment beaucoup de minéraux très alcalinisants. Les
fruits, bien que sucrés, ont également un effet alcalinisant, bien que
moins puissant que celui des légumes. Tout cela vous semble
compliqué ? Rassurez-vous ! Voici un résumé de ces conseils en 8 règles
de base.
1. Diminuez votre consommation de viande
La viande (surtout rouge) n’a plus très bonne presse. Depuis
quelques années, on lui trouve de nombreux défauts. En
2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC) a officiellement classé la viande rouge dans la
catégorie des aliments cancérigènes. Une chose est sûre  : une
consommation excessive de viande, surtout rouge, entraîne la
production de déchets acides qui font le lit de l’inflammation.

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Cependant, la viande renferme des protéines dont les composants
essentiels, les acides aminés, contribuent à certains mécanismes
impliqués de manière secondaire dans la douleur. L’isoleucine et la
leucine, par exemple, accélèrent la cicatrisation des tissus altérés. La
lysine et la thréonine favorisent la production des cellules immunitaires
qui nous protègent contre les infections. La phénylalanine s’oppose à la
dégradation des endorphines, nos hormones endogènes antidouleur.
Pour ne citer que quelques exemples.
Alors contentez-vous de diminuer votre consommation de viande (trois
à quatre fois par semaine) et de privilégier les protéines légères (surtout
la volaille).
2. Misez sur les produits de la mer :
poissons, coquillages, crustacés…
C’est la meilleure alternative à la viande. Les
produits de la mer apportent des protéines de très
bonne qualité, contenant tous les acides aminés indispensables. Mais
contrairement à la viande, qui contient généralement des acides gras
saturés néfastes pour vos artères (surtout la viande rouge), ils
renferment des acides gras insaturés à l’action anti-inflammatoire.
Les poissons blancs sont beaucoup plus maigres, mais leurs acides gras
sont de bonne qualité. Quant aux coquillages et aux crustacés, ce sont
des mines de minéraux qui s’opposent aux substances acides en les
alcalinisant. Alors inscrivez des produits de la mer à vos menus aussi
souvent que possible.
3. Allez-y doucement avec les sucres !
Surtout lorsqu’ils sont raffinés comme le sucre blanc.
Abstenez-vous de manger des sucreries  : bonbons, pâte à
tartiner chocolatée, sodas… Pour édulcorer vos desserts,
préférez les sucres moins acidifiants, comme celui de fleur de
coco ou le sirop d’agave. Voire du sucre de canne complet, très riche en
minéraux alcalinisants. Et gardez la main légère.
Qui dit « sucre » ne parle pas seulement des aliments de saveur sucrée.
Les céréales sont également acidifiantes lorsqu’elles sont raffinées : pain

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blanc, riz blanc, biscottes… Et que dire des gâteaux qui associent
céréales et sucre raffinés ?
Pourtant, nous avons besoin de ces précieux glucides qui constituent
notre principale source d’énergie. Pour ne pas acidifier votre organisme,
vous allez privilégier les céréales complètes (pain, pâtes, riz…) qui ont
un impact quasi neutre sur l’acidité intérieure. Pensez aussi aux
légumineuses (haricots, lentilles, pois chiches…). En associant les unes
et les autres, vous obtiendrez même des protéines végétales complètes.
Une alternative intéressante pour ceux qui n’aiment ni la viande ni le
poisson.
4. Préférez les huiles végétales pour la cuisson et l’assaisonnement
Sur le plan de l’acidification proprement dite, elles sont à peu près
neutres. Mais elles renferment des substances antioxydantes et anti-
inflammatoires qui s’opposent aux effets de l’acidification interne. Avec
une mention spéciale pour les précieux oméga  3 (les plus anti-
inflammatoires), que l’on trouve notamment dans les poissons gras, les
huiles végétales et les fruits secs oléagineux.
Mais attention  : si certaines huiles conviennent à la cuisson car leurs
acides gras supportent bien la chaleur, d’autres doivent être consommés
crues. Pour la cuisson, privilégiez les huiles d’olive et de colza. Utilisez
les autres crues (noix, sésame, argan, carthame…), en assaisonnement.
Seules quelques huiles sont à éviter car elles contiennent des
composants pro-inflammatoires : arachide et tournesol. Mieux vaut les
éviter.

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5. Attention aux fromages affinés ou à pâte dure
Le parmesan, par exemple, fait partie des aliments
les plus acidifiants qui soient. En règle générale,
préférez les fromages frais dont le potentiel acidifiant
est beaucoup plus raisonnable. Vous pouvez aussi
consommer les yaourts en dessert, à condition de les
sucrer avec un sucre peu acidifiant.
6. Mangez des fruits et légumes frais à tous les repas
Les légumes frais (ou surgelés nature lorsque vous
êtes pressé) contiennent des minéraux en quantité, qui compensent
l’acidité générée par les produits animaux et les sucres. Ils apportent
aussi des vitamines et minéraux antioxydants qui s’opposent à l’action
destructrice des radicaux libres. Sans parler des fibres qui améliorent le
transit et entretiennent la flore intestinale. Un must  ! Ils sont
indispensables tous les jours.

Les fruits frais apportent eux aussi minéraux et vitamines


indispensables. Certes, ils sont sucrés, mais leur effet acidifiant est
compensé par cet apport nutritionnel. Deux à trois portions de fruits
par jour constituent un apport raisonnable.
7. Cuisinez en douceur
Selon la manière dont vous cuisinez, les précieux
nutriments cachés dans vos aliments seront plus ou
moins disponibles, facilement assimilables et surtout
préservés. Certains sont très sensibles à la chaleur,
comme les acides gras essentiels ou les vitamines.
D’autres résistent mieux, mais ont une fâcheuse
tendance à s’enfuir dans l’eau de cuisson si vous faites cuire vos légumes
à l’eau.

52
L’idée n’est pas d’entrer dans une relation obsessionnelle avec
l’alimentation, mais juste de prendre de meilleures habitudes. Et les
modes de cuisson que vous utilisez couramment en font partie. Vous
allez apprendre à éviter ceux qui endommagent les nutriments (grandes
fritures, grillades au barbecue, four très chaud…) pour privilégier ceux
qui les libèrent sans les abîmer (vapeur douce, four tiède…).
Évitez aussi la cuisson à l’eau pour les légumes car les minéraux ont la
fâcheuse habitude de migrer dans l’eau de cuisson. Exception faite des
potages, bien sûr, puisque vous consommez aussi cette eau de cuisson
chargée en minéraux.
8. Parfumez vos plats !
Les épices et les aromates ravissent le palais et
suffisent à transformer, en un tournemain, un plat
banal en véritable régal. Ce n’est pas tout. Au-delà
de cet aspect purement gustatif, les épices et les
aromates sont de vraies médicinales. Dans toutes les
traditions, ces substances végétales font partie de la
pharmacopée. En Europe, on connaît bien les vertus du basilic ou de la
menthe, du persil ou de la coriandre. Ailleurs, ce sont le gingembre, le
safran ou le curcuma que l’on utilise aujourd’hui encore pour leurs
bienfaits. Pour atténuer les phénomènes douloureux, misez surtout sur
les aromates et épices anti-inflammatoires.
Le curcuma
C’est le no  1. De nombreuses études ont montré que ses composants
principaux, les curcumines, ont un effet anti-inflammatoire majeur. La
tradition médicale de l’Inde ancienne, l’ayurvéda, préconise cette épice
pour lutter contre les douleurs, notamment articulaires. Le curcuma est
d’autant plus anti-inflammatoire qu’il est associé à du poivre noir.
Le gingembre
Il est également anti-inflammatoire et antidouleur. En 2001, une équipe
de chercheurs américains a étudié un groupe de patients atteints
d’arthrose à qui ils ont donné chaque jour l’équivalent d’une demi-
cuillerée à café de gingembre frais. Résultat  : moins de raideurs

53
articulaires et surtout moins de douleurs, preuve que l’inflammation de
leurs tissus articulaires a régressé.
Le piment
Il contient de la capsaïcine, un composé qui atténue de manière
significative les messages douloureux. Cet effet a été confirmé par de
nombreuses études. Les piments les plus piquants, comme le piment de
Cayenne, sont les plus riches en capsaïcine et donc les plus actifs. Ceux
qui en contiennent moins, comme le piment d’Espelette, sont donc
moins actifs. Mais vous pouvez en mettre davantage dans vos plats sans
que votre palais s’incendie à la première bouchée.
Le thym et le romarin
Ils renferment eux aussi diverses substances qui s’opposent à
l’inflammation des tissus et donc à la douleur.
Les aromates frais (menthe, basilic, persil, coriandre…)
Ils en contiennent aussi, mais en moins grande quantité.

LES 10 ALIMENTS QUI VOUS AIDERONT


À AVOIR MOINS MAL
Certains aliments sont particulièrement actifs sur le plan de la douleur
et de l’inflammation. Ce sont surtout des végétaux, mais pas
seulement… Voici une sélection qui vous aidera à mieux gérer vos
douleurs, à condition de les consommer régulièrement.
1. Le citron : l’antiacide par excellence
Non seulement c’est une bonne source de vitamine  C
(toujours utile, notamment pour stimuler la cicatrisation des
tissus), mais c’est aussi un antiacide exceptionnel. Rappelez-
vous : les acides organiques qu’il contient se transforment en substances
alcalinisantes (notamment du bicarbonate) au contact des sucs digestifs.
Un jus de citron allongé d’eau, pris le matin à jeun en cure de deux à
trois semaines (à chaque changement de saison), fera le plus grand bien
à vos tissus en limitant l’acidité qui les agresse. Comme le citron est, en
plus, légèrement diurétique, il favorise l’élimination rénale des déchets,

54
notamment les cristaux acides qui se nichent parfois dans les
articulations et y causent des douleurs vives.

EN PRATIQUE
Outre la cure saisonnière, vous pouvez utiliser chaque jour du jus de citron en
cuisine.
• Dans vos sauces de salades, à la place du vinaigre.
• Pour relever certains plats : poissons, crustacés, volailles, poêlée de riz, légumes à
l’étouffée, salade de fruits…

2. L’ananas : l’empereur des anti-inflammatoires naturels


Il est incontournable. Ce fruit contient du manganèse, un oligo-élément
à la fois antioxydant et anti-inflammatoire. En plus, l’ananas renferme
une substance spécifique, la bromélaïne, qui agit contre l’inflammation
en modifiant la synthèse des prostaglandines. Ce sont des molécules
présentes sous plusieurs formes dans l’organisme. Schématiquement,
certaines sont pro-inflammatoires (elles favorisent l’inflammation),
d’autres sont anti-inflammatoires (elles s’y opposent). La bromélaïne
stimule celles de la deuxième catégorie. Elle est beaucoup plus
abondante dans la tige et les feuilles de l’ananas, qui sont difficilement
comestibles. Dommage  ! Mais la chair en contient tout de même
suffisamment pour que vos douleurs refluent.

EN PRATIQUE
• L’ananas frais se déguste cru, bien sûr, en dessert. Vous pouvez en faire des
tartes, des salades de fruits… Il parfume agréablement une compote de pommes,

55
de poires ou de pêches.
• N’oubliez pas que vous pouvez aussi le cuisiner en version sucré-salé, avec des
filets de volaille et du curry par exemple.
• Évitez les ananas en boîte. Non seulement ils sont beaucoup plus sucrés, mais la
teneur en bromélaïne est moins importante.

3. La grenade : antidouleur avant tout


Les grains de ce gros fruit, à l’écorce dure comme du cuir,
renferment de la punicalagine qui jugule les réactions
inflammatoires. Une étude menée sur des souris en 2008, a
clairement montré qu’il suffit de dix jours de consommation
régulière pour que les messages douloureux soient diminués de 70 %. Et
en plus, c’est bon !

EN PRATIQUE
• Lorsque vous trouvez sur les marchés des grenades mûres (leur écorce doit être
bien rouge), dégustez leurs grains avec un peu d’eau de fleur d’oranger. C’est
délicieux, bien qu’un peu long à préparer car il faut prélever les grains et les
débarrasser de la peau blanchâtre qui les sépare de l’écorce.
• Le reste du temps, consommez du jus de grenade bio (de préférence le matin)
ou utilisez-le en cuisine. Sa saveur acidulée se marie bien avec les volailles et les
viandes blanches. Mais ne le faites pas cuire, ajoutez-le en fin de préparation juste
le temps qu’il chauffe.

4. Les choux : halte aux messagers inflammatoires !


D’innombrables études ont montré que les choux veulent
du bien à notre santé. Certains ont même des vertus
protectrices contre plusieurs formes de cancer. C’est dire  !
Ces recherches ont révélé que tous les choux (vert, rouge, fleur…)
renferment des glucosinolates qui bloquent les réactions inflammatoires.
Une mention spéciale pour le brocoli  : c’est le plus riche en
sulforaphane, une substance qui inhibe les agents de l’inflammation
locale. Nombre de douleurs n’y résistent pas !

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EN PRATIQUE
• Dans l’idéal, il faudrait manger des choux au moins deux ou trois fois par semaine.
• Consommez-les de préférence crus, en salade. C’est le meilleur moyen de faire le
plein de substances bénéfiques.
• Si vous les faites cuire, préférez la vapeur ou les plats à l’étouffée qui respectent
le mieux leurs nutriments essentiels.

5. Les haricots blancs : le plein de minéraux alcalinisants


Toutes les légumineuses (pois chiches, fèves, lentilles…) sont
d’excellents aliments qui fournissent des glucides, des
protéines végétales et nombre de minéraux. Inscrivez-les régulièrement à
vos menus, avec une mention spéciale pour les haricots blancs. Ils sont
particulièrement riches en potassium, mais aussi en calcium,
magnésium, fer… De quoi neutraliser l’acidité de la viande ou du
poisson que vous mangez au cours du même repas.

EN PRATIQUE
• Si vous êtes pressé, consommez des haricots blancs en conserve, au naturel (pas
cuisinés). Il suffit de les égoutter avant de les assaisonner d’une vinaigrette aux
herbes (persil, basilic, coriandre…) ou aux épices (curcuma, cumin). Ils sont
également très rapides à réchauffer.
• Lorsque vous avez le temps, préférez les haricots secs qu’il faut faire tremper
avant usage (au moins 12 heures, voire 24), puis cuire environ une heure. Salez en
fin de cuisson.
• Quant aux haricots frais, leur saison est courte. Mais ils cuisent plus rapidement,
sont plus tendres et ne nécessitent pas de trempage. Alors ne les laissez pas passer !

6. L’huître : la protection venue de la mer


Ce coquillage fournit à l’organisme des protéines de bonne
qualité (et donc des acides aminés antidouleur), des acides
gras à l’action anti-inflammatoire (en petite quantité), et
surtout un large éventail de minéraux alcalinisants qui
compensent son effet légèrement acidifiant. Parmi eux, le
zinc dont l’huître est l’un des meilleurs fournisseurs. Cet

57
oligo-élément est à la fois antiacide et anti-inflammatoire. Un double
effet auquel vos douleurs ne résisteront pas.

EN PRATIQUE
• Bien sûr, vous pouvez déguster vos huîtres crues, avec un filet de citron ou de
vinaigre à l’échalote et un tour de moulin à poivre. C’est l’idéal en termes de
nutrition.
• Mais n’oubliez pas que les huîtres peuvent aussi se cuisiner. Le plus simple  : les
gratiner 5  minutes au four après les avoir couvertes d’une préparation à base de
crème végétale (de coco, de riz, de soja…) et d’herbes ou d’épices. C’est simple,
rapide et délicieux.

7. Le saumon : pour faire le plein d’oméga 3 anti-


inflammatoires
Nous aurions pu tout aussi bien vous parler des sardines,
des maquereaux, des anchois… Tous ces poissons gras
fournissent des oméga  3  à l’action anti-inflammatoire.
Certes, ce sont des aliments légèrement acidifiants, mais la
présence de ces acides gras compense cet effet délétère en bloquant les
prostaglandines pro-inflammatoires. Ces poissons, saumon en tête,
fournissent également de nombreux minéraux alcalinisants. Que
demander de plus ?

EN PRATIQUE
• Vous pouvez en manger souvent car il existe une infinité de manières de le (les)
cuisiner.
• Crus, hachés finement au couteau, arrosés d’un filet de citron, les poissons gras
donnent de délicieux tartares. Coupé en fines tranches, vous pouvez aussi préparer
le saumon en carpaccio.
• Cuit à la vapeur, ce poisson conserve à la fois sa saveur et ses bons nutriments.
• Pensez aussi aux papillotes ou à la cuisson à l’unilatérale (à la poêle sur un seul
côté).
• Vous pouvez l’émietter une fois cuit pour le mélanger à des pâtes ou à du riz.
Bref : difficile d’en faire le tour.

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8. La tomate : un antidouleur rafraîchissant
En 2008, une étude menée par des chercheurs italiens a montré l’effet
positif de la consommation régulière de tomates sur les douleurs
rhumatismales. Et pour cause  : ce légume très courant (que l’on peut
mettre à toutes les sauces  !) est bourré de substances anti-
inflammatoires et de minéraux alcalinisants. En plus, la tomate fournit
du potassium qui accélère l’élimination des déchets. De quoi vous
protéger efficacement contre vos douleurs chroniques, surtout à la belle
saison car elle est très rafraîchissante.

EN PRATIQUE
• La tomate est aussi efficace cuite que crue. Certains de ses composants gagnent
en biodisponibilité à la cuisson, comme le lycopène qui est un antioxydant majeur.
Les autres (notamment les vitamines) sont plus abondantes lorsqu’on la déguste
crue.
• Alors vive les sauces tomate, avec des oignons et des aromates, les tomates
farcies ou à la provençale, mais aussi les salades de tomates à la feta ou à la
mozzarella… Le choix est immense.

9. La banane : rassasiante et antiacide


Potassium, magnésium, calcium, fer… La banane est
une vraie mine de minéraux alcalinisants. Du coup,
malgré les sucres qu’elle contient, elle n’est pas
acidifiante. Au contraire  ! C’est un excellent aliment antistress, ce qui
constitue un atout supplémentaire puisque le stress intensifie à la fois la
perception des douleurs et l’acidification des tissus. Comme elle est très
rassasiante, elle constitue un en-cas parfait, en lieu et place de quelques
sucreries…

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EN PRATIQUE
• Plus la banane est mûre, plus elle est riche en sucres. Préférez celles qui sont
encore fermes, avec une peau bien jaune et sans taches noires.
• Tranchée, la banane donne de la consistance aux salades de fruits et même à
certaines entrées sucrées-salées.
• En version salée, une purée de banane assaisonnée de gingembre et de piment
anti-inflammatoires change un peu des saveurs quotidiennes, en
accompagnement d’une viande blanche ou d’un poisson.

10. La châtaigne : exceptionnellement alcalinisante


Les grandes forêts de châtaigniers ont fait, pendant des siècles, la fierté
des montagnes d’Ardèche et de Corse. Ces grands arbres fournissaient
un fruit riche en glucides, que l’on utilisait autrefois à la place des
céréales trop rares dans ces régions. De fait, la châtaigne possède une
action alcalinisante exceptionnelle. Elle est très riche en minéraux et en
oligo-éléments qui s’opposent aux substances acides  : potassium,
phosphore, magnésium, calcium, fer, manganèse, cuivre, zinc… L’heure
est venue de la réhabiliter.

EN PRATIQUE
• Vous pouvez manger des châtaignes nature, bouillies (leur écorce épaisse
empêche la fuite des minéraux) ou grillées. Incisez-les légèrement avant la cuisson
pour éviter qu’elles éclatent.
• Elles accompagnent délicieusement les volailles, sautées dans leur jus après avoir
été précuites à l’eau. Vous pouvez aussi utiliser des châtaignes en conserve, au
naturel.
• On tire des châtaignes une farine qui remplace avantageusement celles de blé
pour toutes les préparations courantes  : pain maison, gâteaux, crêpes, sauces
épaisses… Elle leur donne une petite saveur très agréable.

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Ces petits réglages alimentaires constituent une base nutritionnelle,
surtout si vous souffrez de douleurs chroniques ou récurrentes. Pendant
les poussées douloureuses, les autres stratégies que vous mettrez en
place donneront un résultat plus rapide et durable. Et le reste du temps,
votre organisme débarrassé de son excès d’acidité s’en portera
globalement mieux !

61
CHAPITRE 5

LES 14 ANTIDOULEURS NATURELS


LES PLUS EFFICACES

C
ette approche globale de la souffrance ne doit pas vous priver
du simple recours aux soins naturels, qui se révèlent efficaces
dans de nombreux cas. Ils peuvent se suffire à eux-mêmes pour
soulager les douleurs courantes, ou s’ajouter aux soins précédents
lorsque le problème est intense, récurrent et/ou chronique.
Vous allez donc maintenant faire connaissance avec quelques
incontournables de la lutte antidouleur au naturel. Certains sont d’une
étonnante simplicité, comme la chaleur, le froid ou l’activité physique.
D’autres sont des produits, comme le bicarbonate ou l’argile. D’autres
encore sont issus du monde végétal, comme les plantes ou les huiles
essentielles, ou viennent des médecines énergétiques orientales, comme
la réflexologie ou le yoga. Dans le chapitre qui suit, vous trouverez des
recettes adaptées à chaque type de douleur. Pour l’heure, voici une
présentation de ces solutions naturelles, de leurs sphères d’action et de
leurs modalités d’usage…

1. LES APPLICATIONS DE CHALEUR


Domaines de prédilection  : douleurs articulaires non inflammatoires,
douleurs musculaires, douleurs de règles, douleurs abdominales…
La pose d’une simple bouillotte ou d’un cataplasme chauffant se révèle
très efficace pour soulager certaines douleurs. Ce n’est pas une lubie de

62
grand-mère ! Car la chaleur agit à plusieurs niveaux.
D’abord, elle décontracte les muscles qui entourent
la région douloureuse. C’est un atout très précieux
lorsque la souffrance nous incite à crisper nos
muscles dans une sorte de réaction réflexe. En outre,
la chaleur dilate les vaisseaux sanguins qui irriguent
la zone douloureuse. Ce faisant, elle permet aux
molécules antidouleur naturelles sécrétées par
l’organisme de circuler plus vite et d’agir de manière
plus efficace. En même temps, l’évacuation des déchets tissulaires dans
cette zone s’accélère. De quoi soulager rapidement les douleurs légères.
Mais attention : la chaleur convient aux douleurs qui ne sont pas liées à
une inflammation importante des tissus. Pour le vérifier, regardez la
zone douloureuse : elle doit être plutôt pâle et fraîche au toucher.

EN PRATIQUE
• La bonne vieille bouillotte : il suffit de la remplir d’eau très chaude et de l’entourer
dans une serviette avant de la poser sur la peau afin de ne pas risquer de vous
brûler. Dès que la bouillotte devient tiède, remplissez-la à nouveau.
• Les applications chaudes : si vous n’avez pas de bouillotte sous la main, chauffez
un linge de coton ou de laine (si possible de la flanelle) avec un fer à repasser, puis
posez-le sur la zone douloureuse. L’effet est plus transitoire et il faut réchauffer le
tissu au bout de quelques minutes seulement.
• Le sèche-cheveux  : réglez le flux d’air chaud de manière qu’il ne soit pas trop
brûlant, et dirigez-le sur la zone douloureuse. Continuez aussi longtemps que
nécessaire et répétez dès que vous en ressentez le besoin.
• Les bains chauds  : ils sont utiles pour décontracter les zones étendues,
notamment le dos. Il faut que l’eau soit suffisamment chaude, mais pas trop afin de
ne pas fatiguer votre système cardiovasculaire (l’eau très chaude accélère le
rythme cardiaque). Quelques huiles essentielles bien choisies peuvent ajouter leur
effet thérapeutique au bain (voir ici).
• Les cataplasmes  et les emplâtres chauds  : argile, plantes, légumes… peuvent
servir à préparer des cataplasmes (voir ici). Si vous les préparez avec des
ingrédients très chauds, les principes actifs qu’ils contiennent se diffuseront plus vite
dans les tissus. L’action calmante de la chaleur permettra aussi un effet plus rapide.

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2. LES APPLICATIONS DE FROID
Domaines de prédilection  : douleurs articulaires
inflammatoires, douleurs associées à un œdème (entorse
par exemple), maux de tête, ecchymoses…
Le froid a un effet diamétralement opposé à celui de
la chaleur. Les vaisseaux sanguins rétrécissent, ce qui
ralentit la circulation sur la zone exposée. Ce
ralentissement circulatoire aide à neutraliser
l’inflammation locale, ce qui atténue la douleur et
favorise le dégonflement en cas d’œdème. En outre, le froid a une action
anesthésiante, très fugace certes, mais parfois bien utile.
Pour vérifier que la douleur est clairement inflammatoire, regardez la
zone douloureuse : elle est plutôt rouge et chaude au toucher.

EN PRATIQUE
• La poche à glace : elle ressemble à une bouillotte, à ceci près qu’on la remplit
de glaçons avant de la poser sur la zone douloureuse.
• Un simple sac en plastique  : si vous n’avez pas de poche à glace, prenez un
simple petit sac en plastique comme on en donne encore dans les rayons fruits et
légumes des supermarchés ou sur les marchés, puis remplissez-le de glaçons.
Enveloppez-le dans un torchon avant de le poser sur la peau afin que l’effet ne soit
pas trop désagréable.
• Les applications glacées  : mouillez un linge de coton (un torchon propre, un
grand mouchoir, un foulard…). Essorez-le bien puis placez-le 5  à 10  minutes au
congélateur. Posez ensuite sur la région douloureuse et laissez tiédir. Si vous imbibez
votre linge avec un produit à effet thérapeutique (une infusion de plante par
exemple), celui-ci s’ajoutera à l’action directe du froid.
• Les cataplasmes et les emplâtres glacés : de la même manière, si vous préparez
vos cataplasmes et vos emplâtres (argile, plantes, fruits et légumes…) avec des
ingrédients glacés, vous jouerez en même temps sur les deux tableaux  : le froid
amplifiera leurs effets.

3. L’ARGILE

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Domaines de prédilection : douleurs digestives, douleurs
abdominales, douleurs articulaires et musculaires…
En cataplasme, l’argile est décontractante et soulage
les crispations musculaires. Elle possède un fort
pouvoir absorbant  : elle attire vers elle les déchets
retenus dans les tissus. L’argile est aussi une source importante de
minéraux, qu’elle diffuse dans l’organisme à travers la barrière de la
peau. Elle ajoute ainsi à son palmarès une action reminéralisante. Enfin,
elle est cicatrisante et apaisante (en cas de brûlure gastrique par
exemple).
Vous pouvez aussi l’utiliser par voie orale (voir ci-après). Dans ce cas,
elle assainit toute la sphère digestive grâce à son pouvoir absorbant. Elle
permet notamment d’évacuer les gaz responsables des ballonnements
douloureux et d’atténuer la brûlure en cas d’acidité gastrique.
Il existe différents types d’argile, reconnaissables à leur couleur : jaune,
rose, rouge, verte, blanche. Même si c’est leur structure minérale qui leur
confère cette teinte, leur composition reste très proche. En matière de
santé, on utilise surtout la verte en usage externe, et la blanche lorsqu’il
s’agit de l’avaler. À choisir de préférence séchée au soleil, et non au four.

EN PRATIQUE
D’une manière générale, ne préparez pas votre boisson ou votre enveloppement
avec des ustensiles en métal. Préférez une cuillère en bois et un verre ou un bol en
faïence.

Pour la voie interne. Vous avez deux solutions : le lait d’argile ou l’eau d’argile.
• Pour préparer du lait d’argile : le soir, versez 1 cuillerée à café de poudre d’argile
blanche dans un verre d’eau de source à température ambiante. Laissez reposer
toute la nuit. Le matin, remuez afin de mélanger la terre et l’eau (avec une cuillère
en bois ou en matière plastique, pas en métal) puis buvez.
• Pour préparer de l’eau d’argile : procédez de la même manière, mais ne remuez
pas la préparation avant de l’avaler. Ainsi, vous n’absorberez pas la terre, mais
seulement l’eau dans laquelle elle a reposé. L’effet est moins puissant, mais la
sensation en bouche est moins désagréable.

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• Attention : le lait d’argile est efficace contre les diarrhées, mais il est constipant.
Évitez si vous êtes sujet à ce problème. Dans ce cas, préférez la simple eau d’argile
ou l’application externe, selon l’effet désiré.

Pour l’application externe.


• Dans un récipient, versez de l’argile verte en poudre (la quantité dépend de la
surface à couvrir). Ajoutez un peu d’eau chaude et mélangez avec une cuillère en
bois, de manière à obtenir une pâte assez épaisse pour qu’elle ne coule pas, et
assez fluide pour pouvoir facilement l’étaler.
• Appliquez cette préparation en couche épaisse sur la zone à traiter  : sous le
sternum si vous souffrez de brûlures d’estomac, sur une articulation douloureuse, sur
le bas-ventre s’il s’agit de douleurs de règles…
• Recouvrez avec un linge et maintenez en place avec un bandage élastique.
Laissez agir 30 minutes, puis rincez à l’eau tiède.
• Vous pouvez éventuellement ajouter à la préparation quelques gouttes d’une
huile essentielle que vous choisirez en fonction de vos troubles. À verser dans l’eau
chaude, avant de l’ajouter dans la poudre d’argile (voir ici).

4. LE BICARBONATE
Domaines de prédilection  : douleurs digestives (notamment les
brûlures gastriques).
Cette discrète poudre blanche ressemble à du sel fin. Le
bicarbonate que nous utilisons est un dérivé du sodium
(rien à voir avec la soude, hautement corrosive). Ce
«  bicarbonate de sodium  » est une substance naturelle,
proche du natron dans lequel les anciens Égyptiens plongeaient le corps
des pharaons afin de les dessécher avant de les momifier pour préparer
le voyage de leur âme vers l’éternité.
Aujourd’hui, le bicarbonate que nous employons couramment (ses
usages sont très divers) est produit de manière industrielle. À l’arrivée, le
produit contient du sodium (sel), du carbone, de l’hydrogène et de
l’oxygène. C’est tout !
La principale vertu du bicarbonate, en termes de digestion, c’est son
effet antiacide immédiat. Il neutralise rapidement l’acidité dans
l’estomac en cas de brûlure digestive ou de reflux gastro-œsophagien.

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Non content de faire taire les symptômes désagréables, il fluidifie la
digestion en rééquilibrant globalement le milieu interne du tube digestif
(notamment la flore microbienne qui est agressée par l’excès d’acidité).

EN PRATIQUE
Vous trouverez dans le commerce, en pharmacie, parapharmacie, supermarchés
et droguerie (le bicarbonate a aussi des usages domestiques), des poudres de
bicarbonate plus ou moins fines. Pour l’usage interne qui nous intéresse ici, préférez
le bicarbonate «  de cuisine  » ou «  alimentaire  », plus fin, qui se dissout plus
rapidement.

• Versez 1 cuillerée à café de bicarbonate dans un demi-verre d’eau de source à


température ambiante.
• Mélangez afin que la poudre se dissolve dans l’eau, et buvez immédiatement.
• Vous pouvez mélanger le bicarbonate avec d’autres produits : citron, infusion de
plante… Ne vous inquiétez pas s’il mousse : c’est qu’il a rencontré une substance
acide. Cela ne perturbe en rien son efficacité.
• Il peut aussi servir de base pour diluer les huiles essentielles avant de les verser
dans l’eau du bain (voir ici).
• Il n’y a pas de contre-indication au bicarbonate.

5. LES TISANES DE PLANTES


Domaines de prédilection : toutes les
douleurs sont concernées, en fonction
de la plante choisie.
L’usage des plantes a beau être ancestral, il reste
toujours d’actualité. Il ne passe pas un mois sans
qu’au fond d’un laboratoire, une plante soit confirmée dans son usage
traditionnel, voire que celui-ci soit élargi à de nouvelles affections.
Ainsi, en 2013, une équipe de l’institut des neurosciences de Grenoble1 a
collaboré avec des chercheurs de l’Université de Buéa au Cameroun.
Leur sujet de recherche  : les vertus thérapeutiques d’un petit arbre
africain, le Nauclea latifolia. Ils ont vérifié les utilisations locales des
feuilles et de la sève. Mais parvenus aux racines, les scientifiques ont fait
une découverte inattendue  : elles renferment en grande quantité une

67
molécule identique à celle du Tramadol, un médicament tiré de la
morphine très largement prescrit pour soulager les douleurs intenses.
Cela confirme que la phytothérapie est une alliée de notre santé  ! De
nombreuses plantes ont une efficacité vérifiée et contrôlée sur la
douleur. Certaines renferment des substances salicyliques (l’aspirine a
été produite en les copiant), d’autres anti-inflammatoires. D’autres
encore sont antiacide, anti-insomnie (rappelez-vous qu’un bon sommeil
est indispensable pour que les traitements antidouleur soient efficaces),
digestives…
Chaque plante possède une composition unique, associant plusieurs
dizaines de substances dont les effets se potentialisent et se régulent.
Cela ne signifie pas que vous pouvez utiliser ces végétaux n’importe
comment. Comme toutes les substances actives, elles peuvent avoir des
effets secondaires. Mais ceux-ci sont infiniment moins puissants qu’avec
les molécules médicamenteuses car chaque composant de la plante agit
en synergie avec les autres.
Les tisanes (infusions ou décoctions) constituent la voie royale
d’utilisation des plantes. C’est la manière la plus simple de bénéficier de
leurs vertus antalgiques et anti-inflammatoires. Selon la partie de la
plante utilisée (feuilles, sommités fleuries, racines, branches…), et selon
la consistance de ses feuilles (fines et souples ou épaisses et fermes), le
traitement sera différent. Infusion ou décoction : voilà le choix qui vous
est proposé.

EN PRATIQUE
• Pour faire une infusion  : il faut d’abord faire chauffer de l’eau. Puis, dès qu’elle
frissonne (avant l’ébullition), versez-la sur les plantes. Laissez infuser entre 3 et
10  minutes (selon la plante) puis filtrez et buvez, de préférence nature. Certaines
plantes à la saveur amère ou désagréable ont besoin d’être sucrées. Utilisez alors
de préférence un peu de miel liquide ou de sirop d’agave. Les plantes ayant
macéré dans l’eau peuvent ensuite être appliquées en cataplasme ou en
compresses (voir ici).
• Pour faire une décoction : les plantes doivent être placées dans l’eau froide. Elles
sont souvent hachées, surtout s’il s’agit de branches ou de racines particulièrement

68
fermes. Il suffit ensuite de faire chauffer le mélange. Une fois arrivé tout près de
l’ébullition, baissez le feu et laissez frissonner un temps variable selon la plante : de
quelques secondes à une heure, voire davantage. Plus la structure est ferme, plus
le temps de cuisson est long. Certaines plantes ont besoin d’un temps de trempage
dans l’eau froide avant d’être chauffées. Ensuite, comme pour une infusion, il suffit
de filtrer (immédiatement ou après quelques minutes) et de consommer, nature ou
sucré avec un peu de miel ou de sirop d’agave.
• Les plantes traitées en décoction sont davantage «  vidées  » de leurs principes
actifs que celles préparées en infusion. Elles se prêtent donc moins bien aux
cataplasmes. Mais la décoction elle-même peut être employée pour imbiber des
compresses (voir ici).

9 grandes plantes antidouleur


Voici quelques plantes aux vertus antidouleur confirmées depuis des
siècles. Choisissez en fonction de la nature de vos douleurs.
L’écorce de saule : contre toutes les douleurs
C’est un très ancien remède, qui fait partie de la pharmacopée
traditionnelle des pays occidentaux depuis des siècles. L’écorce de saule
agit comme anti-inflammatoire et antidouleur (elle agit sur le trajet de
l’information douloureuse). Elle contient des salicylates, substances qui
ont contribué à la naissance de l’aspirine. Ces salicylates agissent de la
même manière que ce médicament, mais cette action, un peu moins
puissante, est plus naturelle. Attention cependant  : les personnes
allergiques à l’aspirine peuvent présenter des réactions à l’écorce de
saule.

EN PRATIQUE
• L’écorce de saule se consomme en décoction.
• Comptez 1 cuillerée à soupe d’écorce séchée pour 25 cl d’eau froide.
• Cuisson : 2 minutes.
• Infusion : 10 minutes.
• 3 bols par jour.
• Vous pouvez aussi consommer l’écorce de saule sous forme de poudre de plante
(en gélules).

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La reine-des-prés : un antidouleur général
Les phytothérapeutes la nomment souvent « reine-des-plantes » car elle
est particulièrement efficace pour soulager les douleurs et calmer les
inflammations locales. Comme l’écorce de saule, elle contient une
substance qui a permis de synthétiser l’aspirine
(de l’aldéhyde salicylique). Ces deux plantes peuvent être associées dans
le même traitement. Soyez prudent si vous êtes allergique à l’aspirine,
car des réactions peuvent se manifester même si elles sont rares. La
reine-des-prés a aussi un effet diurétique, qui favorise l’élimination
rénale des déchets. Un bon point lorsqu’une intoxination latente
contribue à l’intensité des douleurs.

EN PRATIQUE
• Les sommités fleuries s’utilisent en infusion, associées ou non aux feuilles.
• Comptez ½ cuillerée à soupe pour 25 cl d’eau bouillante.
• Infusion : 10 minutes.
• 2 à 3 bols par jour.
• Vous pouvez aussi consommer la reine-des-prés sous forme de poudre de plante
(en gélules).

La botswellia : l’anti-inflammatoire venu d’Inde


Cette plante est couramment utilisée dans la médecine traditionnelle
indienne (ayurvéda) pour ses vertus anti-inflammatoires. L’arthrose
constitue une de ses cibles privilégiées. Dans les pays occidentaux, elle
fait l’objet aujourd’hui de nombreuses études qui confirment son usage
traditionnel. Ce sont des acides particuliers (les acides botswelliques)
qui sont à l’origine de son action sur l’inflammation articulaire. Comme,
en plus, cette plante stimule la circulation sanguine, elle permet aux
principes actifs qu’elle contient d’être plus rapidement disponibles sur
les sites qui en ont besoin.

EN PRATIQUE
• La botswellia se consomme le plus souvent en gélules de plante séchée ou sous
forme d’extrait liquide (alcoolisé ou non).

70
• La posologie dépend des produits. Il faut donc se fier aux instructions du
fabricant. En moyenne, la dose préconisée doit apporter à l’organisme environ
200 mg d’acide boswellique, deux à trois fois par jour.
• Soyez patient  : cette plante doit se prendre sur une longue durée et il faut
compter deux semaines pour en ressentir vraiment les effets.

Le frêne : un soin antidouleur complet


Il vous veut le plus grand bien car il possède des vertus à la fois anti-
inflammatoires, antalgiques et légèrement diurétiques. Son usage ne date
pas d’hier puisque dans l’Antiquité, Hippocrate le conseillait déjà
(écorce et feuilles) pour soigner les rhumatismes. Aujourd’hui, on sait
que le frêne stimule l’élimination de l’acide urique et de l’acide oxalique,
dont l’accumulation dans les tissus provoque inflammations et douleurs.
Selon l’intensité de vos douleurs, vous pouvez utiliser le frêne en simple
infusion, ou en décoction à l’effet plus puissant.

EN PRATIQUE
On prépare les feuilles séchées en infusion et l’écorce en décoction.

Pour l’infusion :
• Comptez 1 cuillerée à soupe de plante pour 25 cl d’eau bouillante.
• Infusion : 10 minutes.
• 2 bols par jour.

Pour la décoction :

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• Comptez 1  cuillerée à soupe d’écorce séchée et grossièrement hachée pour
25 cl d’eau froide.
• Trempage à froid : 15 minutes.
• Cuisson : 10 minutes.
• Infusion supplémentaire : 5 minutes.
• 2 bols par jour.
Dans un cas comme dans l’autre, le frêne n’a pas très bon goût. Pour améliorer sa
saveur, vous pouvez lui associer une plante acidulée (verveine citronnée, mélisse…)
et sucrer le mélange avec un peu de miel.

La vergerette du Canada : anti-inflammatoire et antalgique


Cette plante multifonctions soulage les douleurs et calme l’inflammation
locale. En prime, elle aide au nettoyage des tissus douloureux grâce à
son action légèrement diurétique. Elle agit simultanément sur tous les
fronts pour améliorer le confort quotidien.

EN PRATIQUE
• Les sommités fleuries et les feuilles se préparent en infusion.
• Comptez 1 cuillerée à soupe de plante séchée pour 25 cl d’eau bouillante.
• Infusion : 10 minutes.
• 3 bols par jour, à distance des repas, sucrés avec un peu de miel ou de sirop
d’agave car la saveur n’est pas agréable.
• Vous pouvez aussi prendre la vergerette sous forme de poudre de plante (en
gélules).

La grande camomille : principalement contre les maux de tête


Cette plante très courante ne doit pas être confondue avec les deux
autres camomilles : la matricaire et la romaine. Ses fleurs se développent
sur des tiges plus élevées, même si elles restent petites. Elle a une action
antimigraine confirmée par plusieurs études scientifiques. On l’attribue
à plusieurs facteurs  : elle réduit la contraction des vaisseaux qui
irriguent le cerveau, diminuant ainsi la compression dans la boîte
crânienne  ; elle favorise la production des neurotransmetteurs qui
freinent le message douloureux  ; elle agit aussi sur les médiateurs
inflammatoires, contribuant ainsi à faire baisser l’inflammation. La

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grande camomille est également antispasmodique, ce qui lui confère une
efficacité certaine contre les douleurs de règles.

EN PRATIQUE
• Les parties aériennes (feuilles et fleurs) se consomment en infusion.
• Comptez ½ cuillerée à soupe de plante séchée pour 25 cl d’eau bouillante.
• Infusion : 10 minutes.
• 2 à 3 bols par jour.

L’harpagophytum : contre les douleurs articulaires avant tout


S’il est une plante indispensable pour les personnes atteintes de
rhumatismes, c’est bien celle-là  ! Cette racine pousse dans le désert du
Kalahari, une contrée aride où règne une température de four. D’où
sans doute son nom courant : « griffe du diable ». Elle possède un effet
antidouleur dû principalement à son action anti-inflammatoire. Elle agit
également sur le cartilage, dont elle stimule la production et renforce la
solidité.

EN PRATIQUE
• La racine d’harpagophytum se prépare en décoction.
• Comptez ½ cuillerée à soupe de racine séchée pour 25 cl d’eau froide.
• Trempage préliminaire : 4 heures.
• Cuisson : jusqu’à ébullition.
• Infusion : 10 minutes.
• 2 bols par jour, loin des repas.

73
• Vous pouvez aussi consommer l’harpagophytum sous forme de poudre de plante
(en gélules) ou de teinture-mère (flacon compte-gouttes). Cette dernière forme est
la plus indiquée si vous souffrez de problèmes digestifs.

La guimauve : pour adoucir les brûlures gastriques


Cette plante vivace, qui produit de jolies grappes de fleurs roses, est
utilisée depuis des siècles pour ses vertus émollientes. Comprenez : qui
apaise les irritations et les inflammations. Toutes les parties de la plante
sont utilisables  : les feuilles et les fleurs en infusion  ; la racine en
décoction. Avec des vertus assez proches. Une simple tisane de
guimauve suffit pour calmer les brûlures gastriques légères et les
irritations intestinales passagères.

EN PRATIQUE
Pour l’infusion de feuilles et/ou de fleurs
• Comptez 1 cuillerée à soupe de plante séchée pour un bol d’eau bouillante.
• Infusion : 5 minutes.
• Vous pouvez la sucrer avec du miel, qui ajoute son effet adoucissant à celui de la
plante.
• 3 à 4 bols par jour, à distance des repas, ou au moment des troubles.

Pour la décoction de racines, la préparation est un peu plus compliquée.


• Comptez 30  grammes de racine séchée en petits morceaux pour 1  litre d’eau
froide.
• Trempage préliminaire : 1 heure.
• Portez à ébullition.
• Pas d’infusion supplémentaire.
• 3 bols par jour, à sucrer éventuellement avec un peu de miel.

L’arnica : contre les ecchymoses, hématomes, blessures…


C’est une plante très célèbre depuis des siècles pour ses différentes
actions. Elle aide à réduire les œdèmes et les hématomes. Elle est
antiseptique. Elle stimule la circulation veineuse. Et surtout, elle est
hautement anti-inflammatoire en application locale. Les principes actifs
sont concentrés dans les fleurs. L’arnica est réservée à l’usage local, car

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certains principes actifs sont très irritants pour le tube digestif, voire
carrément toxiques par voie orale.

EN PRATIQUE
• On utilise les fleurs en infusion, destinée à humecter des compresses ou à faire des
bains de bouche.
• Comptez 1 cuillerée à café pour ½ tasse d’eau.
• Infusion : 15 minutes.
• Filtrez très soigneusement à travers un linge de coton fin.
• Appliquez plusieurs fois par jour sur les bleus, bosses, œdèmes, brûlures, coups de
soleil, égratignures…

6. LES COMPRESSES ET CATAPLASMES


À BASE DE PLANTES
Domaines de prédilection : toutes les douleurs, une fois encore ! À condition
de bien les choisir et les utiliser.
Si certaines plantes échappent à l’usage local (c’est le cas de
l’harpagophytum par exemple), la plupart s’y prêtent parfaitement
(c’est même la seule voie possible pour l’arnica). Les cataplasmes et les
compresses associent l’effet antalgique de la chaleur à l’action plus
ciblée des principes actifs contenus dans chaque plante. D’une manière
générale, les plantes juste infusées sont préférables à celles qui ont cuit
(décoction) pour effectuer les cataplasmes. Mais dans tous les cas, la
tisane peut être utilisée pour imbiber des compresses. Reste à savoir
comment les effectuer…
Les compresses
Préparez d’abord une infusion ou une décoction (voir ici) avec une
plante ou un mélange de plantes que vous choisirez en fonction de
l’action que vous désirez obtenir (antalgique, anti-inflammatoire,
détoxifiante…). Puis utilisez le liquide pour imbiber des compresses de
gaze (pour les petites articulations) ou un tissu de coton fin (pour les
zones plus étendues). Appliquez directement sur la peau et laissez agir
au moins 15 à 20 minutes.

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Imbibez vos compresses de liquide bien chaud si vous désirez accentuer
l’effet antalgique. À l’inverse, laissez tiédir (voire rafraîchissez au
réfrigérateur) avant d’appliquer lorsque la douleur semble liée à une
inflammation locale importante.

QUELQUES PLANTES EFFICACES EN COMPRESSES


• La reine-des-prés
• L’arnica
• La grande camomille
• Le frêne
• L’écorce de saule…

Les cataplasmes
Lorsque vous faites une infusion ou une décoction légère (moins de
3 minutes de cuisson), il suffit de conserver les plantes macérées lorsque
vous filtrez la préparation, sans trop les égoutter afin qu’elles soient
encore très humides. Ces plantes renferment encore des principes actifs,
qui traverseront la barrière de la peau pour pénétrer dans votre
organisme et s’y diffuser par voie sanguine. Ensuite, étalez ces plantes
sur un linge de coton fin ou une gaze stérile (selon l’étendue de la
surface à couvrir) et déposez le tout sur la zone douloureuse. Maintenez
en place avec un bandage élastique et laissez agir au moins 30 minutes.
Pendant ce temps, vous pouvez boire l’infusion ou la décoction afin que
les deux actions, interne et externe, se complètent.
Certains fruits et légumes sont également très efficaces, en traitement
local, pour traiter les douleurs articulaires. C’est le cas notamment du
chou et de l’oignon. Ils s’utilisent soit crus (hachés ou écrasés), soit juste
blanchis à l’eau. Ces deux traitements permettent de libérer les
substances actives contenues dans le produit. Ensuite, comme pour les
plantes médicinales, il suffit d’étaler sur un linge de coton fin ou sur des
compresses de gaze, de poser directement sur la peau et de laisser agir
au moins 30 minutes.
Dans les deux cas, une fois le temps de pose terminé, il faut rincer à
l’eau tiède afin d’éliminer toute trace de cataplasme.

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QUELQUES PLANTES ET LÉGUMES EFFICACES
EN CATAPLASMES
• La reine-des-prés
• Le frêne
• Le chou
• L’oignon
• La guimauve
• L’arnica…

7. LES HUILES ESSENTIELLES


Domaines de prédilection : tous les types de douleur, en fonction
de l’huile essentielle choisie.
Ces extraits de plante, extrêmement puissants, ont envahi le
domaine de la cosmétique. C’est oublier un peu vite qu’il
s’agit avant tout de produits thérapeutiques aux vertus très
marquées. Les huiles essentielles sont produites le plus
souvent par distillation à la vapeur, ce qui concentre les principes actifs
de la plante jusqu’à 200 fois. Il faut donc les utiliser avec précaution.
En règle générale, la voie orale est réservée à la prescription médicale
afin d’éviter tout risque de surdosage ou d’interaction avec d’autres
produits. La voie externe, locale, est beaucoup plus simple. Elle s’adapte
particulièrement bien au traitement de la douleur. C’est une chance !
Pour bénéficier des vertus antalgiques des huiles essentielles, il suffit de
les déposer directement sur la zone douloureuse. Les principes actifs
pénètrent alors à travers la barrière cutanée pour rejoindre la circulation
sanguine qui les distribuera dans l’ensemble du corps, jusqu’aux zones
douloureuses.
Il existe pour cela trois manières de faire. La friction s’effectue avec une
essence légèrement diluée (voire pas diluée du tout). Elle convient aux
zones bien ciblées (les tempes en cas de céphalée, par exemple) et aux
huiles essentielles qui n’agressent pas la peau (lavandin, menthe
poivrée…). Le massage, qui se pratique avec une essence plus fortement

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diluée, convient aux zones plus étendues et aux huiles essentielles plus
irritantes. Quant au bain, il permet d’envelopper le corps tout entier. Il
suffit de verser les huiles essentielles (20 à 30 gouttes en tout) dans une
demi-tasse de bicarbonate, puis de mélanger soigneusement avant de
verser sous les robinets ouverts.
Les huiles essentielles ont beau être conditionnées en petits flacons
(généralement 10  ml, parfois 5  ml pour les plus précieuses), elles se
gardent longtemps car les quantités employées sont de l’ordre de la
goutte (généralement entre 3  et 10). Pour qu’elles ne s’abîment pas,
veillez à les ranger à l’abri de la lumière et de la chaleur.
Choisissez toujours des huiles essentielles 100  % pures et naturelles (il
existe aussi des mélanges d’huiles essentielles dont l’usage est moins
précis), et surtout bio car les éventuels polluants s’y retrouvent aussi
concentrés que les principes actifs.

EN PRATIQUE
• Pour faire une friction articulaire  : quelques rares huiles essentielles peuvent
s’utiliser pures sur la peau. Il suffit alors de verser 3 à 5  gouttes directement sur
l’articulation et de frotter sans appuyer pour la faire pénétrer.
• Si l’huile risque d’être irritante, il faut la diluer légèrement en versant 5  gouttes
dans ½ cuillerée à café d’huile végétale de base (amande douce, avocat, germe
de blé, sésame…). Puis étalez la préparation et faites pénétrer avec des gestes
rapides. Ce type de soin convient au plexus, aux tempes, au cou, aux poignets,
aux doigts, aux chevilles…
• Pour faire un massage antidouleur  : lorsque la douleur touche une zone plus
étendue (comme le ventre ou le dos), il vaut mieux faire de véritables massages.
L’huile essentielle doit alors être davantage diluée : comptez 10 gouttes pour 10 cl
d’huile végétale de base. L’huile d’onagre est particulièrement indiquée pour ce
type de préparation car elle contient des substances qui favorisent la mise en route
des processus anti-inflammatoires naturels.
• Ensuite, massez la zone concernée avec des gestes amples, en faisant bien
attention de ne pas provoquer de douleurs supplémentaires. Pour cela, il faut
adapter les mouvements aux réactions de la personne que l’on masse (ou à vos
propres réactions si vous vous massez vous-même).

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9 grandes huiles essentielles antidouleur
De nombreuses huiles essentielles peuvent vous aider à neutraliser les
petites douleurs du quotidien, mais aussi à mieux gérer les grandes
douleurs chroniques. Voici les plus faciles à utiliser, à choisir en fonction
de vos besoins.
L’huile essentielle de gaulthérie couchée : contre
l’arthrose, l’arthrite, les traumatismes physiques…
C’est un grand classique de la lutte contre les douleurs
inflammatoires, notamment articulaires. On l’obtient en
distillant les feuilles et les baies de ce petit arbuste. Elle est
vasodilatatrice (les tissus douloureux sont mieux irrigués),
anti-inflammatoire et antalgique (les douleurs refluent rapidement). En
plus, elle a un effet stimulant, ce qui ne gâche rien lorsque les poussées
douloureuses perturbent le sommeil et entraînent une fatigue
persistante.

EN PRATIQUE
• C’est une des rares huiles essentielles que vous pouvez utiliser pure sur la peau
sans risque d’irritation. Du moins en ce qui concerne les frictions localisées. 3 à
5 gouttes suffisent alors, en fonction de la taille de l’articulation.
• Pour traiter une zone plus large, diluez-la à raison de 30 gouttes dans 15 cl d’huile
de base.
• Vous pouvez effectuer ces frictions et massage plusieurs fois par jour.

L’huile essentielle de lavandin super : contre les douleurs


musculaires, les crampes, les contractures, les courbatures…
C’est une essence d’usage très courant, qui cumule les
vertus. Elle est notamment analgésique et décontractante, ce
qui est très utile lorsque les douleurs sont liées à des
crispations musculaires. Elle est aussi apaisante sur le plan
nerveux, une qualité très utile lorsque le stress déclenche ou
intensifie la douleur. Enfin, elle aide à mieux dormir, ce qui
peut être d’une grande aide lorsque les douleurs nocturnes
perturbent le sommeil.

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EN PRATIQUE
• Vous pouvez l’utiliser pure, sans risque. Inutile de la diluer. Versez entre 5 et
10  gouttes directement sur la peau (selon la taille de la zone à traiter) et faites
pénétrer rapidement.
• Profitez-en pour respirer les effluves qui se dégagent pendant que vous
frictionnez, elles vous apporteront une sensation de calme et de paix.
• Elle est également parfaite pour le bain.
• À utiliser aussi souvent que vous en ressentez le besoin.

L’huile essentielle de romarin à camphre : contre les


rhumatismes, les douleurs de la fibromyalgie…
Vous avez l’habitude d’utiliser cet aromate en cuisine  ?
Ajoutez-le à présent à votre panoplie naturelle antidouleur.
L’huile essentielle de romarin à camphre est antalgique et
légèrement anti-inflammatoire. Elle active aussi la
circulation sanguine, ce qui améliore la disponibilité des
molécules antalgiques endogènes sur les lieux de la douleur.

EN PRATIQUE
• Pour une friction, diluez-la légèrement (10 gouttes dans 5 cl d’huile de base). Ne
l’utilisez pas pure car elle est irritante.
• Pour un massage plus étendu, comptez plutôt 20  gouttes pour 15  cl d’huile de
base.
• Répétez massage ou friction au moins trois fois par jour.

L’huile essentielle de camomille romaine : contre


les névralgies, les maux de tête, les chocs
nerveux qui intensifient les douleurs…
Tout le monde connaît les vertus calmantes, anti-
spasmodiques et antalgiques de la camomille. Ces qualités
se retrouvent dans l’huile essentielle que l’on tire de cette
fleur. Cette essence possède en plus des vertus anti-
inflammatoires importantes grâce à la présence d’un
composant concentré par la distillation.

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EN PRATIQUE
• Elle est assez chère, mais elle vaut la dépense car elle est très efficace.
• Utilisez-la pure sur les petites surfaces (3 à 5  gouttes) et faites pénétrer
rapidement.
• Pour les massages plus étendus, préférez une autre essence (lavande, gaulthérie,
romarin…).
• Vous pouvez aussi la respirer à même le flacon au cours de la journée, lorsque la
douleur apparaît ou s’intensifie.

L’huile essentielle de menthe poivrée : contre


toutes les douleurs intenses et chaudes
d’apparition brutale, comme les migraines
Elle possède un effet anesthésiant immédiat. Il est fugace,
mais il permet d’atténuer fortement la douleur. Son effet
rafraîchissant soulage les douleurs inflammatoires (la zone est rouge et
chaude).

EN PRATIQUE
• Utilisez-la sur des surfaces réduites, afin qu’elle ne vous refroidisse pas trop en
profondeur.
• Vous pouvez l’employer pure (2 à 3  gouttes, pas davantage) ou légèrement
diluée (5 gouttes dans ½ cuillerée à café d’huile végétale).
• Évitez les massages sur de larges zones, ou diluez-la copieusement (10  gouttes
pour 10 cl d’huile végétale).
• Évitez aussi de la mettre dans le bain si vous ne voulez pas en sortir frigorifié.

L’huile essentielle de laurier noble : contre


toutes les douleurs, notamment spasmodiques
C’est le laurier que l’on consomme couramment en cuisine.
On tire de ses feuilles une huile essentielle chargée de
molécules antalgiques. En prime, il rééquilibre le système
nerveux autonome, dont les dérèglements sont impliqués dans de
nombreuses douleurs. Cette huile essentielle est particulièrement efficace
sur les douleurs spasmodiques et inflammatoires.

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EN PRATIQUE
• Utilisez-la toujours diluée  : 5  gouttes dans ½  cuillerée à soupe d’huile végétale
pour les petites surfaces ; 20 gouttes dans 15 cl d’huile végétale pour les zones plus
larges.
• Elle peut être allergisante. Avant de l’utiliser, faites un test avec une goutte pure
sur l’intérieur du poignet ou dans le pli du coude. Si vous constatez la moindre
réaction, abstenez-vous.

L’huile essentielle d’hélichryse italienne : contre


les hématomes, les bleus sensibles, les douleurs
dues à un traumatisme physique…
On la tire de la célèbre «  immortelle  », cette fleur que l’on
fait sécher pour la nouer en bouquets presque impérissables.
Elle renferme des principes actifs qui stimulent la
circulation sanguine, atténuent les douleurs, affaiblissent les
spasmes, diminuent les œdèmes et soulagent les états inflammatoires.
Autant dire que c’est une alliée de choix lorsqu’on souffre.

EN PRATIQUE
• C’est une huile essentielle assez onéreuse, mais elle vaut son prix.
• Utilisez-la pure sur les zones réduites (un bleu, une bosse, une cheville foulée…) et
frictionnez pour la faire pénétrer. Elle n’est pas irritante pour la peau.
• Pour les plus grandes surfaces, diluez-la à raison de 5  gouttes dans 1  cuillerée à
soupe d’huile végétale.

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• Évitez de l’utiliser pour le bain, elle est trop chère pour ça.

L’huile essentielle d’épinette noire :


contre toutes les douleurs !
Elle stimule le fonctionnement des glandes
surrénales, deux petites entités biologiques situées
au-dessus des reins et chargées notamment de
produire le cortisol. Si cette hormone est
déséquilibrante pour le système nerveux lorsqu’elle
est produite en excès, elle demeure indispensable à la
lutte contre la douleur car il s’agit de notre anti-inflammatoire naturel.
En cas de douleur inflammatoire, un bon taux de cortisol permet de ne
pas trop souffrir. En même temps, elle est stimulante (comme le
cortisol), ce qui se révèle fort utile dans les périodes de grande fatigue
qui accompagnent parfois les douleurs chroniques.

EN PRATIQUE
• Pour une efficacité maximale (elle est également assez chère), utilisez-la pure.
• Frictionnez la région lombaire ou l’intérieur des avant-bras, avec 4 à 5 gouttes.
• Pratiquez plutôt vos soins le matin ou en début d’après-midi (avant 17  heures),
car elle pourrait perturber votre sommeil si vous l’utilisez le soir.

8. LES AIMANTS
Domaines de prédilection : les douleurs
posturales, les névralgies…
Magnétothérapie  : on nomme ainsi la thérapie qui
consiste à soulager la douleur en plaçant des aimants
sur son point de départ et/ou sur son trajet. C’est
une aide très précieuse en cas d’arthrose, à condition que le point de
départ de la douleur et son trajet soient identifiables. Même si, il ne faut
jamais l’oublier, les aimants ne soignent pas l’origine de la douleur. Ils
ne font qu’en atténuer les symptômes.

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L’idée d’appliquer des aimants sur le corps s’appuie sur le fait que des
champs magnétiques et électromagnétiques interfèrent avec notre
fonctionnement biologique. Les aimants thérapeutiques sont de petites
pierres noires qui dégagent un léger champ magnétique. Celui-ci agirait
sur la douleur en accentuant la production des endorphines, des
molécules endogènes proches de la morphine que notre corps sécrète
pour neutraliser les messages douloureux. Les aimants exercent
également une action directe sur les fibres musculaires  : posés sur une
face, ils sont myorelaxants (ils détendent les fibres musculaires) ; posés
sur l’autre, ils sont myocontracturants (ils les stimulent). Ils auraient, en
plus, un effet anti-inflammatoire.
Les thérapeutes qui utilisent les aimants (ostéopathes, podologues,
spécialistes de la statique ostéoarticulaire, acupuncteurs…) les placent
de différentes manières selon leur formation et selon l’atteinte dont
souffre leur patient. Parfois, la localisation la plus efficace se trouve à
l’origine de la douleur. Dans d’autres cas, elle se situe sur le circuit
douloureux ou sur un trajet énergétique impliqué dans la manifestation
arthrosique.
Une chose est sûre  : c’est une pratique sans risque, même si les
préventions courantes recommandent de ne pas les utiliser sur les
femmes enceintes de moins de trois mois et sur les enfants en bas âge.
Les aimants sont également déconseillés aux personnes porteuses d’un
pacemaker (risques d’interférences électromagnétiques) ou qui ont des
blessures ouvertes récentes (les aimants augmentent les saignements).

EN PRATIQUE
• Les aimants sont vendus en pharmacie, parapharmacie ou boutique de produits
diététiques. Il suffit de les placer sur la peau et de les maintenir avec un pansement
adhésif. Il est généralement conseillé de les poser par paire, afin de créer un arc
magnétique.

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• Si vous placez vous-même vos aimants, commencez par les répartir sur la zone
douloureuse, et sur le trajet si la douleur irradie. Puis ajustez au fur et à mesure que
vos sensations évoluent.
• Conservez vos aimants en place pendant au moins trois jours afin qu’ils aient le
temps d’agir.
• Choisissez des aimants suffisamment puissants (entre 5 000 et 10 000 Gauss). Pour
cela, lisez attentivement les informations figurant sur l’étiquette et la notice.
• Question entretien, pas de souci  : les aimants ne s’usent pas et peuvent se
réutiliser à l’infini. Il suffit de les laver de temps en temps dans de l’eau savonneuse
(évitez les liquides alcoolisés).
• Il existe aussi des semelles, des bracelets et des ceintures aimantés, destinés à agir
sur une zone précise (poignets, pieds, dos…).

9. L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Domaines de prédilection : toutes les douleurs !
Absolument toutes…
Au printemps 2017, l’assurance maladie diffusait une
campagne de publicité à la télévision. Son sujet  : le
mal au dos. Son message : « Le bon traitement, c’est
le mouvement  !  » Ce propos est formulé par l’une
des instances supérieures de la santé en France, qui
plus est celle qui tient les cordons de la bourse. Vous pouvez lui faire
confiance !
Cette injonction dépasse largement le cadre des douleurs dorsales. Tous
les médecins, kinés, ostéos… sont d’accord sur ce point  : l’immobilité
est un ennemi majeur de notre siècle. C’est que l’activité physique,
lorsqu’elle est raisonnable et régulière, entretient le système
cardiovasculaire, équilibre le métabolisme, améliore l’alimentation des
tissus, favorise une meilleure élimination des déchets, maintient un poids
acceptable… Et surtout, pour le sujet qui nous concerne, le simple fait
de bouger (avec toutes les précautions qui s’imposent) contribue à
limiter les phénomènes douloureux.
Prenez les douleurs liées à l’arthrose  : plusieurs études ont montré,
examens à l’appui, que l’activité physique freine l’usure du cartilage, et

85
relance même parfois sa synthèse (particulièrement au niveau du
genou). La pratique régulière d’une activité physique adaptée permet
ainsi de préserver l’articulation lorsque celle-ci n’est pas trop atteinte, et
même dans les cas plus sérieux.
Ce n’est pas tout  : l’activité physique aide à lutter contre le stress et
améliore le moral. La marche, par exemple, stimule dans le cerveau les
zones liées au plaisir. Une équipe japonaise a montré que quinze
minutes de marche quotidienne (de préférence dans la nature, un parc
ou un jardin) induisent à la fois une détente profonde et une
amélioration du tonus physique et psychique. Les pensées négatives et
obsédantes (les soucis  !) refluent et sont remplacées par des sensations
agréables et des pensées plus positives.
Le mouvement exerce également un effet anti-inflammatoire direct sur
les tissus douloureux. Ce phénomène est connu depuis bien des années,
mais il n’avait pas encore été évalué de manière précise. Une étude
publiée par une équipe de l’Université américaine de San Diego, en
Californie, a élucidé les mécanismes de cet effet anti-inflammatoire. On
sait aujourd’hui que l’exercice physique modifie l’activité hormonale et
déclenche des réactions en cascade qui aboutissent à un apaisement de
l’inflammation. Cette action se porte surtout sur les cytokines, des
messagers hormonaux de l’inflammation, dont la production baisse de
manière significative.
Il n’est pas nécessaire d’avoir une activité physique très soutenue pour
que cet effet anti-inflammatoire se fasse sentir. Le but n’est pas de vous
malmener, mais juste de chercher le type de sport et l’intensité qui
correspondent à vos besoins. Dans tous les cas, la durée et la régularité
de l’exercice comptent davantage que son intensité (voir encadré ci-
après). D’autant qu’au bout d’une demi-heure environ, l’organisme
sécrète des endorphines, d’autres hormones à l’action à la fois apaisante,
euphorisante et antidouleur. Un double bénéfice.
Seulement voilà  : lorsque l’on a mal, il est parfois difficile d’aller
marcher, nager ou faire du vélo. Avant tout, il faut faire le point sur vos
douleurs avec le concours d’un thérapeute, afin de ne pas faire d’erreur

86
dans votre choix. Il saura vous indiquer le sport idéal en fonction de
votre forme physique, de votre tonus ostéoarticulaire, de vos douleurs
récurrentes et de vos besoins réels. Ajoutez à cette équation une pincée
de plaisir, et votre choix sera parfait. Car si vous ne tirez aucune
satisfaction de votre activité, vous ne tiendrez pas longtemps. Ensuite,
parce que plus vous vous régalez, plus le sport aura un retentissement
bénéfique sur votre équilibre psycho-émotionnel, et par là même sur
votre métabolisme et vos douleurs.
D’une manière générale, évitez tous les sports qui déséquilibrent la
statique en faisant travailler un côté du corps au détriment de l’autre,
comme le golf ou le tennis. Fuyez aussi toutes les activités susceptibles
de provoquer des chocs, comme les sports de combat. Pensez plutôt aux
activités paisibles, ou à celles qui se pratiquent dans l’eau, car le liquide
(eau de mer ou de piscine) soutient le corps et le soulage d’une partie de
la gravité, ce qui rend les mouvements plus fluides et souples. Pour vous
aider à décider, voici quelques activités physiques couramment
conseillées.
Les étirements et le stretching
Quel que soit le sport que vous choisissez de pratiquer, il faut toujours
veiller à bien échauffer les muscles et les articulations avant de
commencer. Et les étirements sont au centre de cette préparation
indispensable. Les étirements peuvent aussi constituer une discipline à
part entière. C’est le stretching, qui consiste à étirer une à une toutes les
articulations, puis les chaînes musculaires. C’est une méthode globale,
qui touche à l’organisme tout entier avec une focalisation particulière
sur le dos qui se trouve au confluent de nombreuses chaînes
musculaires.
Le stretching se pratique sans déplacement ni stimulation musculaire
dynamique. Il n’est pas question de muscler ni de sculpter l’organisme,
mais plutôt de le libérer des nombreux tiraillements, crispations et
contractures qui entravent toute la statique, même à distance du lieu
initial de la douleur. Les postures associent stimulation musculaire
statique, relâchements et étirements. Le tout s’effectue en rythme avec la
respiration, dans un état de concentration qui permet de développer la

87
conscience du corps. Un «  plus  » pour ceux qui ont tendance à
«  déserter  » leurs sensations corporelles à cause des douleurs qui les
empêchent de bouger normalement.
La marche
Rien de plus simple : on met un pied devant l’autre et on avance ! Nous
savons tous marcher depuis l’âge de 1 an environ (entre 10 et 18 mois) et
nous n’avons pas arrêté depuis. Mais nombreux sont ceux qui réservent
cette activité aux courts trajets entre la maison et la voiture (ou le bus,
ou le métro…). Il faut réhabiliter la marche, cette activité toute simple,
gratuite et ouverte à tous, car outre ses nombreux bienfaits
(cardiovasculaires, digestifs, respiratoires, immunitaires, psycho-
émotionnels…), elle exerce un effet bénéfique incomparable sur les
douleurs, quelle que soit leur origine.
La marche stimule la régénération des tissus, favorise leur alimentation,
facilite la circulation des molécules antidouleur endogènes, intensifie
l’élimination des déchets… Quant au moral, le simple fait de marcher
l’améliore de manière significative si l’on en croit une étude menée par
des chercheurs de l’Université de Sterling2, en Écosse (une parmi
beaucoup d’autres). Elle révèle qu’une demi-heure de marche par jour
abaisse le niveau de stress et d’anxiété, et réduit les risques de
dépression.
Pourtant, nous marchons de moins en moins. Selon l’Eurobaromètre
publié en 2014, 75  % de la population française ne marche pas assez.
Alors commencez par faire à pied vos courses de proximité, à aller au
travail pedibus cum jambis ou, si vous habitez trop loin, à descendre du
bus quelques arrêts avant votre destination ou à garer votre voiture à un
quart d’heure du bureau. Ajoutez à cela des balades régulières. Si vous
marchez ainsi une demi-heure par jour, d’un pas régulier et légèrement
soutenu (le lèche-vitrines ne compte pas !), vous améliorerez rapidement
votre souplesse articulaire et diminuerez vos douleurs.
Vous pouvez aussi opter pour une marche plus «  organisée  » et
encadrée. La randonnée est généralement bien tolérée, à partir du
moment où le terrain n’est pas trop accidenté ni le dénivelé trop

88
important. Le fait de marcher en groupe contribue à l’impact psycho-
émotionnel et relationnel de cette activité qui possède décidément bien
des vertus. Cela permet, en plus, de ne pas craquer en cours de route
sous prétexte que vous vous ennuyez en marchant seul.
Le vélo
C’est encore une activité physique très simple à mettre en œuvre. Il vous
suffit d’une bicyclette et d’une piste cyclable ou d’une petite route de
campagne. Le vélo fait travailler tout le bas du corps de manière
harmonieuse, sans altérer les articulations du dos, des épaules, des
coudes. Évitez juste les longues séances lorsque vous avez une poussée
douloureuse intense au niveau des mains (vous auriez du mal à saisir le
guidon, ce qui pourrait se révéler dangereux). La pratique régulière du
vélo (au moins une demi-heure, cinq fois par semaine) stimule la
production des molécules antidouleur et fait du bien au moral (surtout
si vous vous baladez dans la nature !).

La natation
Le simple fait de plonger votre corps dans l’eau soulage toute votre
statique musculo-ostéo-articulaire d’un important travail d’adaptation.
À l’air libre, nous sommes soumis à la gravité. Pour ne pas tomber, nous
devons mettre en œuvre tout un ensemble de processus internes. Mais
une fois dans l’eau, nous n’avons plus à nous soucier de tout cela. Nous
flottons… Du coup, la pression exercée sur les muscles et les
articulations s’amenuise. En outre, notre cerveau est libéré d’une partie
de son travail d’adaptation à la verticalité (c’est lui qui gère en
permanence les informations envoyées par notre corps pour maintenir
notre position). L’eau induit ainsi une détente rapide, à la fois
musculaire, articulaire, nerveuse, mentale…

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L’eau de mer, salée, soulage davantage le poids du corps que l’eau
douce. Si vous habitez près de la mer, profitez-en dès que la température
de l’eau est supportable. Pour les autres (ou tant que l’eau est trop
froide pour vous) rendez-vous dans une piscine aux heures d’ouverture
publique (certaines plages horaires sont réservées aux groupes
scolaires). Un seul bémol  : éviter la brasse papillon qui sollicite
beaucoup la colonne vertébrale, le crawl en cas de douleurs cervicales, et
le dos crawlé si vous souffrez des épaules.

EN PRATIQUE
Quel que soit le sport que vous choisissez, vous ne devez pas négliger deux
éléments majeurs : la régularité des séances et l’intensité des efforts.
• La régularité. Il ne sert pas à grand-chose de faire trois heures de marche ou de
vélo un week-end, puis plus rien pendant toute la semaine. À tout prendre, il vaut
mieux des sessions plus courtes (20  minutes minimum tout de même) mais
régulières, que de longues séances erratiques. L’idéal est d’atteindre deux heures
et demie par semaine, réparties sur cinq jours minimum. Allez, courage ! Vous allez
y prendre goût…
• L’intensité. L’idée n’est pas de vous transformer en grand sportif. Essayez d’aller
juste un peu plus loin à chaque séance, sans trop forcer pour ne jamais atteindre le
seuil de la douleur. Et dans les moments où vous avez mal, allez-y un peu plus
doucement. Vous saurez vite doser en fonction de votre état et de vos douleurs.

10. LES MASSAGES


Domaines de prédilection : toutes les douleurs,
même internes et profondes.
C’est un geste spontané que l’on fait lorsque l’on a mal  : on pose sa
main sur la région douloureuse, on la touche, on la réchauffe de la

90
paume… Les massages font partie de l’arsenal antidouleur classique,
surtout si vous utilisez des huiles essentielles antidouleur (voir ici).
Certains massages thérapeutiques sont réservés à des professionnels de
santé (kinés, ostéopathes, chiropracteurs…), formés à une technique
particulière et capables de prendre en compte l’état de votre organisme
et l’origine de vos douleurs. Cependant, les massages «  bien-être  »
peuvent être pratiqués à la maison : on peut masser soi-même les zones
du corps accessibles, ou les faire masser par un proche lorsqu’elles ne
sont pas faciles à atteindre (dos, cou, épaules…). Il faut effectuer ces
gestes en douceur afin de ne pas provoquer de douleurs
supplémentaires. Fiez-vous à votre ressenti : un massage ne doit jamais
provoquer une douleur ni l’amplifier si elle existe déjà.
Les massages bien-être instaurent rapidement une détente corporelle
(les crispations et tensions se dissolvent), mentale (c’est un moment
idéal pour faire des exercices de respiration antidouleur) et nerveuse (la
pression du stress n’y résiste pas). Lorsque l’on ressent une douleur, on
a tendance à utiliser au minimum la zone douloureuse pour y échapper :
on déséquilibre son bassin, on réduit l’amplitude de certains gestes, on
marche légèrement courbé pour «  oublier  » son mal au ventre… Cela
provoque des crispations musculaires et des contractures dans d’autres
régions du corps, dans une réaction en chaîne qui finit par provoquer
une nouvelle douleur, à distance du foyer douloureux initial. Le fait de
masser tout le corps permet de détendre les zones crispées, afin d’éviter
ces réactions en chaîne.
En outre, le simple fait d’être « touché », dans un contexte de détente et
d’apaisement, contribue largement à chasser ce stress qui amplifie la
douleur et intensifie les perturbations articulaires. C’est une belle cerise
sur le gâteau : le contact d’une main sur la peau déclenche un autre type
de réaction en chaîne, bénéfique celle-là. Notre enveloppe corporelle
constitue l’interface entre notre monde intérieur et l’univers extérieur.
La peau est un organe à part entière qui exerce une vaste gamme de
fonctions. Elle nous protège contre les ennemis extérieurs, barre la route
aux germes, microbes, champignons qui ne demandent qu’à pénétrer
dans nos organismes à la moindre éraflure. Vue sous cet angle, elle

91
semble tout à fait imperméable. Pourtant, elle sait, lorsque c’est utile,
entrouvrir ses pores pour laisser pénétrer les principes actifs des huiles
essentielles ou les minéraux contenus dans l’eau de mer.
La peau participe aussi à notre activité hormonale. Le simple fait de
recevoir un massage déclenche la production d’hormones (ou les
intensifie), notamment les endorphines à l’effet antidouleur et apaisant.
Enfin, la peau est un organe de communication. Elle constitue un
vecteur de tendresse, et par-là même d’apaisement. La personne qui
masse transmet (sans le vouloir) l’état d’esprit dans lequel elle se trouve
vis-à-vis du sujet massé. C’est l’un des fondements de l’impact apaisant
et rassurant des massages. Alors ne vous en privez pas !

EN PRATIQUE
Vous avez décidé de vous faire masser par un proche ? Voici quelques conseils qui
vous aideront, vous et lui, à faire de ce moment une vraie réussite.

• Installez-vous dans une pièce calme, ni trop chaude ni trop éclairée. Vous
pouvez diffuser une musique douce ou des bruits de nature (vagues, chants
d’oiseaux).
• Il vaut mieux utiliser une huile pour que les mouvements soient plus faciles et plus
agréables (amande douce, noyau d’abricot, sésame…), éventuellement
additionnée de quelques gouttes d’huile essentielle (voir ici).
• Un massage global ne doit jamais s’effectuer juste avant ou juste après le repas.
Prévoyez une plage de repos après le massage pour bien vous détendre et
bénéficier de ses bienfaits.
• Une séance doit durer au moins vingt minutes, mais elle peut s’étendre sur un
temps beaucoup plus long (soixante, voire quatre-vingts minutes).
• Le massage doit toujours commencer par des gestes de contact, légers et
enveloppants, et terminer de même. Il est conseillé par l’une des extrémités (tête
ou pieds), puis de suivre un trajet régulier jusqu’à l’autre.
• Si vous massez vous-même une zone accessible de votre corps, suivez le même
protocole.

11. LE DO-IN

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Domaines de prédilection : toutes les douleurs, avec une prédilection pour
les douleurs articulaires, posturales, digestives…
Si l’on en croit les très anciennes médecines orientales, notre organisme
est parcouru en permanence par une énergie qui circule le long de
canaux  : les méridiens pour la médecine chinoise  ; les nadîs pour la
médecine ayurvédique de l’Inde ancienne. Toutes deux ont développé
des outils permettant d’intervenir sur cette énergie et d’harmoniser son
flux, afin d’éviter les problèmes de santé et soulager les symptômes
courants, à commencer par la douleur. En Occident, on connaît surtout
l’acupuncture, qui se révèle très efficace contre la plupart des douleurs
(lorsqu’elle est correctement pratiquée). Cette thérapeutique d’origine
chinoise consiste à piquer des points précis avec de très fines aiguilles
pour accélérer, ralentir, débloquer… l’énergie entravée. Cependant, ce
n’est pas la seule manière d’harmoniser la circulation de l’énergie vitale.
Vous pouvez aussi le faire vous-même du bout des doigts.
Que l’on parle de Do-in, d’acupressure ou simplement de massages de
points, il est toujours question (malgré quelques variantes) de cette
même réalité : en appuyant du bout du doigt, avec la pulpe de l’index ou
du pouce, sur certains points précis qui jalonnent les circuits
énergétiques, on peut soulager nombre de troubles courants, à
commencer par les douleurs. Les praticiens spécialisés possèdent, bien
sûr, une approche plus fine, précise et efficace. Ils savent repérer les
déséquilibres énergétiques de leurs patients pour les corriger. Mais cela
ne doit pas vous priver de cet outil quotidien simple, facile à intégrer
dans le quotidien, qui a fait ses preuves dans un grand nombre de
douleurs courantes.
Voici quelques exemples de points généralement utilisés pour soulager
quelques douleurs courantes (vous en trouverez d’autres, adaptés à
chaque type de douleur, dans le chapitre suivant). Vous constaterez que
certains points sont récurrents. C’est qu’ils sont adaptés à toutes sortes
de douleurs car ils agissent sur les trajets douloureux eux-mêmes. Pour
améliorer l’efficacité de votre séance, vous pouvez masser vos points
avec une goutte d’une huile essentielle non irritante, que vous choisirez
en fonction de vos besoins (voir ici).

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Pour soulager globalement la douleur
Massez du bout du doigt ces trois points :
• Sur la face interne de votre poignet, à trois travers de doigts au-dessus
du pli qui se forme à la base de votre poignet, à droite et à gauche.

• Sur la face interne du poignet, à deux travers de doigts au-dessus du


précédent, à droite et à gauche.

• Sur la face interne du poignet, encore à deux travers de doigts au-


dessus du deuxième point stimulé, à droite et à gauche.
Pour chasser le stress qui amplifie les douleurs
Massez du bout des doigts ces deux points :
• Dans la paume de votre main, au centre. Pour le trouver, creusez
légèrement votre paume et appuyez juste au milieu. À droite et à
gauche.

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• À la base de votre cou, devant, dans le creux qui se trouve au centre, à
la jonction des clavicules.

Pour soulager les maux de tête


Massez du bout du doigt ces deux points :
• Entre les deux sourcils, juste au-dessus de la racine du nez, au centre.

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• Entre le pouce et l’index, dans la partie charnue de la main, au fond de
la fourchette osseuse. À droite et à gauche.

Pour soulager le mal au dos


Massez du bout du doigt ces trois points :
• Au centre de la plante du pied, à un tiers de la distance entre la base des
orteils et le bout du talon, au centre. À droite et à gauche.

• Sur la face interne de la cheville, dans le creux qui se situe juste en


dessous de la malléole (l’os saillant), à droite et à gauche.

• Sur la face interne de votre poignet, à trois travers de doigts au-dessus


du pli qui se forme à la base de votre poignet, à droite et à gauche.

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Pour soulager les douleurs du cou
Massez du bout du doigt ces trois points :
• À la base du crâne, sur l’arrière, dans le creux qui se forme au centre,
juste sous le renflement de la boîte crânienne (point unique).

• De part et d’autre de la base du cou, à trois travers de doigt le long du


muscle qui rejoint l’épaule (le trapèze). Ces deux points peuvent se
masser en même temps.

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• Sur la paume de la main, juste à l’endroit où se pose votre auriculaire
lorsque vous le repliez. À droite et à gauche.

Pour soulager les douleurs des genoux


Massez du bout du doigt ce point :
• Sur la face antérieure de la jambe, sous le genou, juste à la jonction
entre les deux os de la jambe (le tibia et le péroné). À droite et à
gauche.

Pour soulager les brûlures gastriques


Massez du bout du doigt ce point :
• Sur le dessus du pied, à la racine des orteils, juste entre le deuxième et
le troisième, sur un pied puis sur l’autre.

Pour soulager le mal au ventre (digestif)


Massez du bout du doigt ce point :

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• Dans le pli du coude, dans le creux qui se forme lorsque vous repliez
votre bras.

Pour soulager le mal au ventre (lié aux règles)


Massez du bout du doigt ces deux points :
• Sur le ventre, le long de la ligne médiane, à quatre travers de doigts
sous le nombril.

• Sur le pied, juste au-dessus de la jonction entre le gros orteil et le


second orteil.

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EN PRATIQUE
• Les points conseillés sont généralement facilement identifiables grâce à des
repères anatomiques  : sur le visage (contour des lèvres, extrémités des sourcils…),
les mains, les bras, les pieds, les jambes, autour du nombril…
• La plupart du temps, ils sont doubles et se situent au même endroit sur le côté
droit et le côté gauche du corps (bras, jambes…). Seuls les points situés sur le ventre
ou le dos sont uniques, et généralement placés sur la ligne médiane.
• Les stimulations se font ensuite en appuyant sur chaque point avec la partie
charnue (la pulpe) qui se trouve à l’extrémité de l’index ou du pouce.
• La pression n’est pas très longue  : deux à trois minutes maximum. Pour stimuler
l’énergie, il suffit de faire tourner la pression dans le sens des aiguilles d’une montre.
À l’inverse, pour la disperser, il faut faire tourner la pression dans le sens inverse.

• Dans le doute (vous ne savez pas s’il faut stimuler ou disperser l’énergie),
procédez d’abord dans le sens de la dispersion (dans le sens inverse des aiguilles
d’une montre), puis de la stimulation (dans le sens inverse).

12. LA RÉFLEXOLOGIE

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Domaines de prédilection  : toutes les douleurs, quelle
que soit leur origine.
Ce massage s’effectue sur les extrémités,
principalement les mains et les pieds. Son origine est
très ancienne. On en retrouve la trace dans des
papyrus égyptiens, bien que cette technique soit
probablement née en Chine.
La réflexologie repose sur un principe simple : nous
avons, sur la plante des pieds et la paume des mains,
des «  zones réflexes  » en relation avec toutes les
parties du corps. Une carte projetée, en quelque
sorte. En agissant manuellement sur ces zones
réflexes, il est possible de rééquilibrer les organes correspondants et
leurs fonctions.
La stimulation de ces zones réflexes est réputée agir sur l’équilibre
énergétique, via des trajets qui se répercutent sur l’ensemble de
l’organisme. Il est ainsi possible de stimuler les flux énergétiques, les
accélérer lorsqu’ils sont trop lents, les ralentir lorsqu’ils s’emballent, ou
de dissiper les blocages et les stagnations indésirables. Ce rééquilibrage
permet d’atténuer, voire de faire disparaître de nombreuses douleurs, à
condition qu’il soit adapté à la situation. Il aide aussi à chasser le stress
dont on connaît l’impact négatif sur les phénomènes douloureux.
Pour cela, les gestes vont de la simple caresse, relaxante et apaisante, à
des mouvements plus musclés : pétrissages, pressions effectuées avec les
pouces… Globalement, ces massages restent agréables, même si, par
moments, une sensation gênante peut se manifester. Ainsi, la personne
sent parfois sous ses doigts un point particulièrement tendu et
douloureux. Cette sensation signale un dysfonctionnement énergétique
dans une région du corps. Il faut alors insister sur ce point et accentuer
la pression jusqu’à ce que la douleur se dissipe progressivement, au fur
et à mesure que l’équilibre se rétablit.
Ces massages couvrent des zones, et non des points précis comme pour
le Do-In. Ces zones sont plus ou moins étendues, mais leur taille ne

101
correspond ni à celle de l’organe à soigner, ni à son importance dans
notre dispositif corporel. Ainsi, celle de l’oreille est moins étendue que
celle des sinus. Voici, à titre d’exemple, quelques zones souvent
impliquées dans les phénomènes douloureux. Vous pouvez améliorer
leur efficacité en utilisant une huile essentielle choisie en fonction de vos
besoins (voir ici).
Pour soulager le stress qui intensifie la douleur
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.
• La zone du plexus solaire. Elle se trouve sous le pied, à la base du
renflement en dessous des orteils, au milieu. La même zone se trouve
sur la paume de la main, juste en dessous du renflement à la base des
doigts, à l’aplomb du majeur. À droite et à gauche.
• La zone des glandes surrénales (qui produisent le cortisol, notre anti-
inflammatoire naturel). Elle se trouve sous le pied, au centre du creux
qui se forme sous la plante. On trouve une zone correspondante sur la
paume de la main, sur le bord interne du mont de Vénus (la région
renflée à la base du pouce). À droite et à gauche.

102
Pour atténuer les douleurs de l’arthrose
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.
• La zone des glandes parathyroïdes, qui se trouve sous le pied juste sous
la base du gros orteil. La même zone se trouve sur la paume de la
main, juste à la base du pouce. À droite et à gauche.
• La zone des glandes surrénales (qui produisent le cortisol, notre anti-
inflammatoire naturel). Elle se trouve sous le pied, au centre du creux
qui se forme sous la plante. On trouve une zone correspondante sur la
paume de la main, sur le bord externe du mont de Vénus (la région
renflée à la base du pouce). À droite et à gauche.

103
Pour soulager les ballonnements intestinaux
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.

104
• Les zones du foie et de l’intestin, qui se trouvent sous la plante du pied,
dans le creux de la voûte plantaire et en remontant sur le côté vers le
gros orteil, et dans la paume des mains au centre et en remontant le
long du pouce. À droite et à gauche.

Pour apaiser le mal de gorge


Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.
• La zone de la gorge, qui se trouve sur la main à la base du pouce (tout
autour du doigt) et sur le pied à la base du gros orteil. À droite et à
gauche.
• La zone de la rate (afin de stimuler les défenses immunitaires). Elle se
trouve sous le pied, à l’aplomb de l’avant-dernier orteil, dans le creux
de la voûte plantaire. À droite et à gauche.

105
Pour soulager les douleurs du coude
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.

106
• La zone du bras, qui se trouve sur le bord externe du pied, à un tiers de
la distance qui sépare la base du petit orteil du talon. La même zone se
trouve sur le bord externe de la main, juste sous l’os de l’articulation
de l’auriculaire. À droite et à gauche.
• La zone du coude, qui se trouve sur le bord externe du pied, juste sous
la zone du bras. La même zone se trouve sur le bord externe de la
main, juste sous celle du bras. À droite et à gauche.

107
Pour soulager les douleurs de l’épaule
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.
• La zone de l’épaule, qui se trouve sur le bord externe du pied, juste en
dessous de la base du petit orteil. Cette même zone se trouve sur le
bord externe de la main, juste en dessous du petit doigt. À droite et à
gauche.

108
109
Pour soulager les jambes lourdes
Massez globalement vos pieds et vos mains, puis insistez sur les zones
suivantes.
• Les zones du système circulatoire et lymphatique, qui se trouvent à la
base de la main, sur le premier pli du poignet, et sur le dessus du pied
sur l’angle qui se forme entre la jambe et le pied lorsque, assis, on pose
ce dernier au sol. À droite et à gauche.

110
111
EN PRATIQUE
• Commencez par des gestes enveloppants autour de la cheville et sur le dessus
du pied, ou sur la main et la paume.
• Puis massez un à un les orteils ou les doigts, et terminez par des pressions
vigoureuses du pouce sur toute la surface de la plante ou de la paume.
• Ensuite, insistez sur les points ou les zones conseillés en fonction de la localisation
de la raideur et de la douleur.
• Si, en plus, vous procédez avec une huile végétale additionnée de quelques
gouttes d’huile essentielle relaxante, anti-inflammatoire ou antidouleur, vous
décuplerez l’effet apaisant du massage.

13. LE QI GONG
Domaines de prédilection : toutes les douleurs, quelle que soit leur origine.
Le qi gong est une pratique physique à visée énergétique qui a donné
lieu à des évaluations. En 2007, douze essais cliniques portant sur plus
de 1 000 personnes ont révélé des effets bénéfiques significatifs dans des
domaines aussi divers que la réduction du stress, la diminution des
douleurs articulaires et la prévention du vieillissement tissulaire (entre
autres !). De quoi soulager la plupart de vos douleurs.
Les postures et les enchaînements de qi gong ont toujours un but précis.
Ils interviennent sur la circulation de l’énergie, l’harmonisent, la
fluidifient, la stimulent, la relancent… Chaque mouvement est
susceptible d’agir sur un méridien particulier, un organe précis ou un
type d’énergie. Le qi gong n’est pas seulement un instrument de bien-
être, même s’il est souvent pratiqué comme tel en Occident. C’est aussi
une véritable thérapeutique, appliquée en Chine en milieu médical. Au
point que certains hôpitaux sont spécialisés dans les traitements par le
qi gong.

112
Le qi gong n’est pas une danse, bien que les gestes entretiennent la
souplesse et l’agilité. Ce n’est pas davantage un art martial, ni même une
technique de concentration. Et pourtant, de nombreux éléments
empruntés à toutes ces catégories sont indispensables à la bonne
pratique du qi gong. Ce n’est pas la perfection des gestes qui compte
avant tout, c’est l’état d’esprit dans lequel on les effectue. Le qi gong
demande d’être concentré, présent à soi-même et à chaque mouvement
que l’on effectue. C’est pourquoi la respiration est toujours étroitement
associée aux mouvements et aux postures.
Une fois cette capacité développée, on peut focaliser son attention sur la
justesse des gestes. C’est la deuxième étape. Car pour être vraiment
efficaces, les figures du qi gong demandent à être réalisées de manière
rigoureuse. Cette technique énergétique s’est structurée au fil des
millénaires, au point de devenir aujourd’hui d’une étonnante précision.
Les postures statiques, assez simples, alternent avec des enchaînements
qui peuvent parfois se révéler très complexes pour les débutants. C’est
pourquoi il faut y aller progressivement, sans brûler les étapes.
Si vous souffrez d’une (ou plusieurs !) douleur récurrente ou chronique,
consultez un praticien qui saura adapter les postures et les
enchaînements à votre état. Voici, à titre d’exemple, quelques postures et
enchaînements couramment conseillés.
Pour soulager la douleur de la sinusite
Deux méridiens nourrissent en énergie les tissus de la face et les organes
circulatoires  : celui du Poumon et celui du Gros intestin. Les exercices
visent à les équilibrer. Pratiquez matin et soir, pendant toute la durée de

113
la crise. Si vous êtes particulièrement sujet aux sinusites, pratiquez aussi
pendant trois mois en automne.
L’étirement du méridien du Poumon
Vous êtes debout, les pieds écartés de la largeur des épaules, les genoux
légèrement fléchis. Vous ouvrez les bras à l’horizontale, puis vous étirez
vos pouces vers l’arrière et ensuite vers le bas. Vous ramenez alors vos
bras vers l’avant, en arrondi, devant la poitrine. Répétez tranquillement
cinq fois.
L’étirement du méridien du Gros intestin
Vous êtes dans la même position de départ que pour l’étirement
précédent. Vous tendez vos bras devant vous, les paumes tournées vers
le ciel. Vous joignez votre pouce et votre index de chaque côté. Puis vous
levez les bras sur les côtés, à l’horizontale mais légèrement fléchis. Vos
poignets relâchés laissent vos mains pendre vers le sol. Vous inclinez
votre tête vers la droite en étirant lentement votre bras gauche, puis vers
la gauche en étirant votre bras droit. Vous revenez à votre position de
départ. Répétez cinq fois.

114
Pour soulager les douleurs digestives
Deux méridiens sont étroitement impliqués dans la digestion : celui du
Foie et celui de la Vésicule biliaire. Pratiquez matin et soir, soit pendant
la durée de la crise douloureuse, soit pendant au moins trois mois au
printemps si vos problèmes digestifs sont récurrents ou chroniques
L’étirement du méridien du Foie
Vous êtes debout, les pieds largement écartés. Puis vous fléchissez les
genoux de manière à être dans la même position qu’un cavalier sur sa

115
monture. Ensuite, déplacez le poids de votre corps sur la jambe droite,
en la fléchissant davantage et en allongeant l’autre. Votre buste est
tourné vers la gauche, votre regard en direction de votre jambe tendue.
Vos mains sont posées sur votre taille. Maintenez la position une
minute, en respirant calmement et profondément. Puis revenez à votre
position initiale et faites la même chose de l’autre côté. Recommencez
cinq fois.

L’étirement du méridien de la Vésicule biliaire


Vous êtes debout, les pieds écartés de la largeur de vos hanches. Vos
mains sont croisées devant vous, les bras ballants. Avancez votre pied
droit d’environ un pas. Une fois qu’il est posé au sol, tournez-le vers
l’extérieur. Faites porter le poids du corps sur cette jambe en avançant
votre bassin. Votre talon gauche s’est décollé du sol et votre pied repose
sur les orteils. Tournez vos hanches et votre torse vers la droite, tout en
montant vos bras au-dessus de votre tête (sans décroiser les doigts).
Étirez-vous en vous tournant au maximum et en levant loin vos bras.
Tenez la position pendant une minute, puis revenez à votre position
initiale et procédez de la même manière de l’autre côté. Recommencez
cinq fois.

116
Pour soulager la douleur de la cystite
Il s’agit d’une maladie infectieuse qui peut être très douloureuse. Elle
demande une prise en charge sérieuse. Cependant, si vous êtes
particulièrement sujet aux cystites, vous pouvez atténuer les poussées
douloureuses et les espacer avec cet exercice. Pratiquez matin et soir au
moment des crises, ou pendant trois mois pendant l’hiver.
L’étirement du méridien de la Vessie
Vous êtes debout, les pieds très légèrement écartés, les épaules souples.
Vous avancez le pied droit, tout en gardant le poids de votre corps sur
votre jambe arrière. Vos mains sont relâchées, devant votre ventre.
Croisez vos doigts et levez vos bras en l’air. Vos paumes sont tournées
vers le ciel, vos doigts toujours croisés. Étirez bien vos bras et tenez la

117
position trente secondes. Puis redescendez vos bras sur le côté et posez
vos mains sur votre taille. Toujours en appui sur la jambe arrière,
penchez votre buste vers l’avant tout en relevant les orteils du pied droit.
Tenez la position trente secondes. Reprenez votre position initiale et
procédez de la même manière de l’autre côté. Répétez le tout cinq fois.

Pour soulager les douleurs du cou et des épaules


Que la douleur soit liée à une contracture ou à un problème articulaire,
cette posture appelée «  La tête de la tortue  » vous soulagera. Elle fait
circuler l’énergie dans la région cervicale et dans les épaules. Pratiquez-
la matin et soir en période de crise douloureuse. Si les douleurs sont
récurrentes ou chroniques, procédez en cures de trois mois, deux ou trois
fois par an.
La tête de la tortue
Vous êtes assis, les fesses au bord d’une chaise et les pieds bien à plat sur
le sol. Vous fermez les yeux. Votre respiration est lente, fluide et

118
régulière. Votre dos est bien droit, vos épaules détendues. Vous rentrez
légèrement le menton et vous étirez votre colonne vertébrale comme si
un fil partant du sommet du crâne l’accrochait au ciel. Inspirez en
montant votre menton afin que votre tête se retrouve dans une position
médiane, sans la pencher trop vers l’arrière. Puis baisser la tête vers
l’avant, lentement, en expirant, sans bouger vos épaules, comme si vous
vouliez que votre menton touche votre poitrine. En inspirant, levez de
nouveau la tête et revenez à votre position initiale. Répétez le
mouvement dix fois, sans vous presser. Au début, ne forcez pas. Au fur
et à mesure que vos muscles se détendent, amplifiez un peu l’amplitude
du mouvement.
Pour soulager les douleurs lombaires
Les douleurs du dos sont liées au flux énergétique des différents
méridiens qui passent le long de la colonne vertébrale. Pour soulager
celles qui touchent la région lombaire, vous allez pratiquer cette
posture  : «  Viser un aigle  ». Si vous avez mal souvent (voire tout le
temps  !), effectuez cette posture le plus fréquemment possible, tous les
jours si c’est nécessaire. Si la douleur est ponctuelle, pratiquez matin et
soir tant qu’elle dure.
Viser un aigle
Vous êtes debout, les pieds largement écartés, les bras le long du corps.
Votre bassin est basculé vers l’avant. Prenez quelques respirations
profondes. Fléchissez les jambes jusqu’à ce que vos cuisses soient
presque à l’horizontale (autant que votre souplesse ostéo-articulaire
vous le permet). Votre buste reste bien droit. Inspirez en remontant vos
bras pour les croiser devant votre poitrine. En expirant, tendez votre
bras droit sur le côté droit, l’index tendu comme si vous vouliez désigner
quelque chose. Votre autre bras, plié, s’écarte vers la gauche. Vous vous
retrouvez dans la position d’un tireur à l’arc, la tête tournée vers le bras
tendu. Votre regard vise un objet au-delà de votre index pointé. Inspirez
en revenant vers le centre, puis procédez de la même manière du côté
gauche. Répétez cet exercice complet (à droite et à gauche) trois fois de
suite, au moins une fois par jour.

119
EN PRATIQUE
• L’idéal est de prendre d’abord quelques cours, afin d’éviter les erreurs courantes
qui nuisent à l’efficacité de la pratique. Ensuite, vous pourrez répéter les exercices
chez vous sans risque.
• Les meilleures heures pour pratiquer le qi gong au quotidien sont le matin, pour
réveiller l’énergie et la canaliser, et le soir pour la calmer.
• Les séances n’ont pas besoin d’être très longues : une dizaine de minutes suffisent
si l’on pratique tous les jours.
• Il est recommandé de pratiquer dans un endroit calme où l’on ne sera pas
dérangé, et de porter des vêtements amples qui ne gênent pas les mouvements
(de préférence en matière naturelle).
• Le travail sur la respiration fait partie intégrante des postures et des
enchaînements. Ne l’oubliez pas…

14. LE YOGA
Domaines de prédilection : toutes les douleurs, quelle que soit leur origine, à
condition de pratiquer régulièrement.
En Inde aussi, la notion d’énergie est au centre de la médecine
traditionnelle, même si le principe en est codifié d’une manière
différente3. Chacun peut intervenir sur son équilibre énergétique en
pratiquant le yoga sous l’une de ses deux formes couramment
pratiquées en Occident : le Hatha yoga, le plus répandu, qui consiste en
des enchaînements de postures et de gestes ; le Nidra yoga, plus axé sur
la modification de l’état de conscience et la détente.
Le terme Yoga est issu de la racine sanscrite « yug », qui traduit l’idée
d’unification. Le but de cette pratique est clairement exprimé dans son
nom  : unifier le corps et l’esprit, joindre le physique au mental et se
fondre dans l’harmonie universelle. L’énergie étant, bien sûr, l’agent de
cette réunification. Le yoga repose sur la tenue prolongée de postures, la
maîtrise de la respiration et la concentration mentale.
En ce qui concerne le sujet de ce livre, le yoga intervient aussi sur
certains récepteurs de la douleur, ainsi que sur la moelle épinière qui
constitue la grande « autoroute » des messages douloureux. En outre, il

120
modifie les sécrétions hormonales, en favorisant celles qui ont un rôle
antalgique et anti-inflammatoire. Enfin, il aide à se reconnecter avec les
sensations corporelles que l’on a tendance à «  oublier  » lorsque l’on
souffre.
Vous le savez déjà  : les exercices de respiration, concentration et
relaxation ont leur place dans l’arsenal antidouleur quotidien. Le yoga
agit à tous ces niveaux, auxquels il ajoute une dimension énergétique.
C’est un soin complet, très efficace lorsqu’il est pratiqué régulièrement.
Commencez toujours par quelques cours auprès d’un enseignant qui
saura vous conseiller. Une fois que vous aurez appris à pratiquer en
évitant les erreurs les plus courantes, vous pourrez poursuivre à la
maison, le matin et/ou le soir. Réservez les postures les plus relaxantes
pour le soir, elles vous aideront à trouver plus rapidement le sommeil.
Pour atténuer toutes les douleurs
Certaines postures agissent directement sur l’équilibre nerveux,
notamment la relation entre les systèmes orthosympathique et
parasympathique. Elles contribuent ainsi à soulager toutes les douleurs,
quelle que soit leur origine. Voici un exemple d’exercice destiné à apaiser
le système nerveux central.

121
La pandiculation
Vous êtes debout, le dos bien droit, les épaules relâchées, les bras le long
du corps. Vous ramenez vos mains paume contre paume devant vous, au
niveau de votre poitrine. Puis vous inspirez en levant les bras vers le ciel
de manière à former un V. Creusez un peu vos lombaires et rapprochez
vos omoplates. Retenez votre souffle autant que vous le pouvez (sans
parvenir au moment où cela devient pénible). Enfin, expirez lentement
et profondément en revenant à votre position initiale.
Pour soulager les douleurs articulaires
Demandez conseil à votre enseignant, qui vous indiquera des postures
adaptées à votre état articulaire. Par exemple  : la posture de la
montagne et celle du bateau. Elles sont parmi les plus conseillées en cas
de douleurs articulaires. Elles vous aideront à dénouer globalement les
crispations et les contractures qui diminuent votre souplesse. Elles
permettent aussi de modifier le seuil de perception de la douleur. Au

122
début, ne forcez pas trop. Vous augmenterez l’amplitude du geste au fur
et à mesure que vos tissus articulaires vous le permettent.

La posture de la montagne
Mettez-vous debout sur un tapis, les pieds bien joints (talons et orteils
collés). Laissez pendre vos bras, bien détendus, les paumes tournées vers
vos cuisses. Inspirez profondément et hissez-vous sur la pointe des pieds.
En même temps, levez les bras au-dessus de votre tête et joignez vos
paumes. Inclinez votre tête vers l’arrière, comme pour regarder vos
mains (sans forcer si vous avez mal). Continuez à respirer calmement et
amplement. Tenez la posture pendant 10 secondes, puis posez vos talons
au sol et baissez vos bras. Détendez votre corps pendant 10  secondes,
puis recommencez trois fois.
La posture du bateau
Allongez-vous à plat ventre sur un tapis. Vos pieds sont collés l’un
contre l’autre, vos bras sont tendus vers l’avant, les paumes tournées
vers le tapis. En inspirant, levez vos bras vos jambes. Votre corps repose
sur votre ventre (idéalement sur la région du nombril). Vos bras et vos

123
jambes restent tendus. Tenez la posture pendant 10  secondes, en
respirant calmement et profondément, puis reposez bras et jambes sur le
sol. Attendez une dizaine de secondes, puis recommencez cinq fois.

Pour se défaire des crispations musculaires


dans le bas du corps
Le yoga est extrêmement apaisant, autant pour le mental et les émotions
que pour le corps (notamment au niveau articulaire et musculaire). Il
existe de nombreux étirements très efficaces pour soulager les tensions.
Cet «  étirement de la hanche  » par exemple est souvent conseillé
lorsqu’on souffre des hanches, des lombaires, des genoux, des
chevilles…
L’étirement de la hanche
Allongez-vous sur le dos, sur un tapis de sol. Votre corps est
décontracté, vos bras reposent le long de votre corps, vos pointes de
pieds détendues retombent naturellement sur les côtés. Rapprochez vos
bras de votre corps et pliez les jambes en ramenant les talons le plus
près possible de vos cuisses (ne forcez pas si vous avez mal). Ramenez
votre genou gauche vers votre ventre, sans lever les fesses (toujours sans

124
forcer). Puis passez votre pied droit par-dessus la cuisse gauche, comme
pour croiser les jambes. C’est l’arrière de votre talon droit qui est posé
sur votre cuisse gauche. Vos jambes restent détendues. Attrapez l’arrière
de votre cuisse gauche avec vos deux mains, puis effectuez des légères
pressions pour ramener vos jambes le plus près possible de votre ventre,
sans forcer. Arrêtez dès que vous avez mal. Tenez ainsi une vingtaine de
secondes, puis revenez à votre position initiale, jambes allongées sur le
sol, puis procédez de la même manière de l’autre côté. Répétez trois fois.
Pendant tout l’exercice, conservez une respiration ample et profonde.
Concentrez votre attention sur vos jambes et vos fesses qui s’étirent et
gagnent en fluidité.

EN PRATIQUE
• Commencez par prendre quelques cours auprès d’un professeur bien formé, qui
vous enseignera les bases de la pratique. Vous pourrez ensuite répéter les postures
et les mouvements chez vous.
• Il suffira alors de vous procurer un petit tapis de sol que vous poserez dans une
pièce calme, ni trop chaude ni trop froide et de porter des vêtements amples pour
ne pas vous sentir gêné, notamment à la taille et autour du cou.
• Pour être pleinement efficace, le yoga doit se pratiquer en séances d’une heure
environ, intégrant différentes postures et enchaînements de manière cohérente,
en fonction de la douleur à traiter.
• On peut pratiquer le yoga à tout âge, et il n’a pas de contre-indications. Une
seule règle est à suivre  : ne forcez pas lorsque vous avez mal et pratiquez
régulièrement, le matin et/ou le soir.

1. En association avec l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche


médicale) et du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
2. Cette étude, réunissant les résultats de 8  études précédentes et portant sur plus de
300 patients, a été publiée par le très sérieux British Journal of Sports Medicine.
3. Précisons que le yoga ne fait pas partie, à proprement parler, de la médecine
ayurvédique. Il s’est développé parallèlement à ce courant médical. L’ayurvéda et le
yoga sont aussi anciens l’un que l’autre (plusieurs millénaires).

125
CHAPITRE 6

GÉRER LA DOULEUR, AU CAS


PAR CAS…

A
u-delà de ces conseils généraux (ou plutôt en complément),
chaque douleur pourra bénéficier de soins locaux que vous
choisirez en fonction des modalités de la douleur  : son lieu
d’apparition, son origine… Migraine ou rage de dents, douleur
articulaire ou maux de ventre, ecchymose ou brûlure, à chaque douleur
répondent quelques gestes simples à base de produits naturels ou issus
de médecines venues d’ailleurs. De quoi les soulager, voire souvent les
faire disparaître durablement.

LES PETITS BOBOS DOULOUREUX DU QUOTIDIEN


La vie n’est pas un long fleuve tranquille  ! Nos activités quotidiennes
provoquent parfois des accidents qui, même s’ils sont généralement peu
graves, ont des conséquences douloureuses. On se cogne, on se brûle, on
tombe… Et ça fait mal  ! Les soins naturels sont là pour accélérer la
guérison et neutraliser la souffrance.
Les bleus et les bosses
Lorsque l’on subit un choc, il arrive que la peau résiste et ne se déchire
pas. Mais dans les jours suivants, la zone qui a subi le traumatisme
devient rouge, puis la teinte vire au bleu, au violet et enfin au jaune
verdâtre avant de disparaître. Elle est douloureuse au toucher. C’est ce
que l’on appelle une ecchymose (un bleu). Lorsque la région ne change

126
pas de couleur mais qu’elle gonfle, on parle de contusion (bosse).
Cependant, la distinction n’est pas toujours aussi aisée car les bosses
tournent souvent au bleu. Le plus souvent, les ecchymoses et les
contusions sont bénignes. Elles disparaissent au bout de huit à dix jours,
sans traitement. Quelques soins accélèrent le mouvement.
1. Des granules homéopathiques
C’est l’Arnica qui va venir à votre secours. C’est « la » plante des chocs.
Bleus et bosses n’y résistent pas.

EN PRATIQUE
• Conservez toujours à la maison un tube d’Arnica 5 CH.
• En cas de choc (bleu, bosse ou les deux), prenez immédiatement 5 granules.
• Répétez deux heures plus tard (jusqu’à trois ou quatre fois).
• Si vous avez eu peur au moment du choc (une chute par exemple), prenez en
alternance 5  granules d’Arnica 5  CH et d’Arnica 15  CH. Le premier a une action
physique, le second agit au niveau émotionnel.

2. Une friction à l’hélichryse


Cette huile essentielle est un antihématome exceptionnel. De quoi faire
régresser bleus et bosses à toute vitesse. En plus, le soin est extrêmement
simple. Profitez-en…

EN PRATIQUE
• Procurez-vous, dans une pharmacie ou une parapharmacie, un flacon d’huile
essentielle d’hélichryse italienne.
• Versez 2 ou 3 gouttes pures sur la zone qui a subi le choc (cette huile essentielle
n’est pas irritante), et faites pénétrer en frottant très légèrement (ne massez pas).
• Répétez trois ou quatre fois par jour, jusqu’à disparition de toute trace.

3. Des compresses au jus de citron glacé


Si vous n’avez rien d’autre sous la main, faites un tour dans votre
cuisine pour voir si vous avez un citron. Vous en tirerez un soin rapide et
efficace, car le citron améliore rapidement la circulation sanguine dans
la zone endommagée par le choc.

127
EN PRATIQUE
• Pressez un citron et utilisez immédiatement le jus pour mouiller une compresse en
coton.
• Placez le tout au congélateur pendant une dizaine de minutes, puis posez sur la
zone atteinte.
• Laissez en place pendant une vingtaine de minutes. Renouvelez aussi souvent
que nécessaire.
• Cette recette est très efficace lorsqu’elle est appliquée juste après le coup, avant
que le bleu soit installé.

Les brûlures et les coups de soleil


De nombreuses activités quotidiennes nous font côtoyer de près une
source de chaleur : on repasse, on sort un plat du four… Il suffit d’un
faux mouvement pour que la peau se retrouve en contact avec une
chaleur suffisante pour endommager les tissus. C’est une brûlure, qui se
révèle souvent très douloureuse. À ce titre, un gros coup de soleil est une
véritable brûlure et doit être traité comme telle. De la simple rougeur
cuisante à l’altération profonde des tissus, les brûlures peuvent être plus
ou moins graves. Seules les brûlures du premier degré (la peau est rouge)
ou celle du deuxième degré superficielles (la peau fait une cloque qui se
déchire) peuvent être soignées à la maison. Si l’altération des tissus est
plus grave, il vaut mieux consulter.
1. Une friction à la lavande
L’huile essentielle de lavande aspic est exceptionnellement
cicatrisante. Elle accélère la régénération des tissus lésés par la
brûlure. En plus, elle est analgésique et antibactérienne, ce qui est
très utile pour neutraliser la douleur et pour éviter la surinfection
lorsque la peau est déchirée.

128
EN PRATIQUE
• Procurez-vous un flacon d’huile essentielle de lavande aspic.
• Versez quelques gouttes sur la brûlure et frottez très légèrement pour la faire
pénétrer.
• Procédez ainsi tous les quarts d’heure pendant une heure. Puis répétez le geste
trois fois par jour pendant cinq à six jours.

2. Un cataplasme de miel
Le miel a fait la preuve de son fort pouvoir
antiseptique et cicatrisant, au point qu’il est utilisé
dans certains services hospitaliers de grands brûlés.
Il ne faut cependant pas l’employer n’importe comment. Choisissez un
miel bio et maintenez-le bien fermé entre deux utilisations.

EN PRATIQUE
• Étalez une couche généreuse de miel sur la région brûlée, et couvrez avec un
pansement ou une compresse stérile recouverte d’un bandage élastique. Si la
peau est déchirée, désinfectez avant de poser le miel.
• Laissez agir deux heures, puis rincez à l’eau tiède.
• Renouvelez l’opération trois fois par jour.

3. Du gel d’aloe vera


Ce gel est extrait des feuilles d’une grande plante
méditerranéenne aux feuilles très charnues  : l’aloès. Il
possède une grande affinité avec la peau. Il est antalgique,
régénérant, cicatrisant, nourrissant. De quoi soulager
rapidement les brûlures et accélérer la régénération des tissus lésés.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous en pharmacie, parapharmacie ou boutique de produits
diététiques, un tube de gel d’aloe vera bio.
• Étalez une couche pas trop épaisse sur la brûlure, et laissez pénétrer.
• Répétez toutes les heures, puis espacez les applications dès que la douleur
commence à refluer.

129
Les ampoules
Une longue balade, un après-midi dans les boutiques, un footing un peu
trop intense… Et voilà que vous rentrez chez vous avec les pieds
douloureux, surtout sur les endroits précis où frottent les chaussures. Si
celles-ci sont neuves, c’est encore pire. Lorsque vous vous déchaussez,
vous voyez sur votre peau des petites poches emplies d’un liquide
translucide qui a décollé l’épiderme des couches plus profondes du
derme. Les ampoules peuvent aussi se loger sur les mains. Ceux qui
jouent au tennis ou qui jardinent avec ferveur en savent quelque chose !
Si l’ampoule est entière, il faut éviter de la déchirer. Cela permettra à
une nouvelle couche d’épiderme de se reconstituer tranquillement en
dessous avant que la peau superficielle sèche et tombe. Mais si
l’ampoule se déchire en surface, une infection locale risque de se
développer dans les tissus pas encore cicatrisés. Dans tous les cas,
quelques soins naturels s’imposent. Mais dans tous les cas, n’oubliez pas
de bien désinfecter avant.
1. Un cataplasme de menthe et de persil frais
Ces deux herbes aromatiques sont très courantes. Le
persil renferme des substances antiseptiques et
cicatrisantes qui agissent rapidement. La menthe agit
localement comme un antalgique léger.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous deux branches de menthe fraîche et deux branches de persil.
• Prélevez les feuilles, rincez-les soigneusement, puis ciselez-les dans le fond d’un
verre ou passez-les rapidement dans un petit mixeur.
• Étalez cette mixture sur l’ampoule et maintenez en place pendant une demi-
heure avec un pansement. Puis rincez à l’eau tiède et désinfectez.
• Recommencez chaque jour jusqu’à ce que l’ampoule soit guérie.

2. Une compresse au calendula

130
Cette plante, qui n’est autre que notre banal souci des jardins, a des
vertus cicatrisantes exceptionnelles. Profitez-en  : elle accélérera la
régénération des tissus cutanés. Mais attention  : il faut que l’ampoule
soit correctement désinfectée afin que des germes ne se glissent pas sous
la nouvelle couche de peau.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous de la teinture-mère de calendula (en pharmacie).
• Dans un verre, versez 2  cuillerées à soupe d’eau bouillie et 10  gouttes de cette
teinture-mère.
• Imbibez une compresse stérile pliée en quatre avec cette préparation, puis
déposez-la sur la zone touchée. Laissez agir 15 minutes.
• Recouvrez l’ampoule d’un pansement stérile.
• Recommencez trois ou quatre fois par jour, jusqu’à cicatrisation.

3. Un bain de pieds ou de mains au bicarbonate


Grâce à son action antiacide, le bicarbonate contribue à assainir la
peau. Un bon point lorsqu’elle est déchirée par une ampoule. Cela ne
vous prive pas d’une bonne désinfection quotidienne, mais ce soin
simple accélérera la guérison.

EN PRATIQUE
• Dans une bassine d’eau tiède, versez une tasse de bicarbonate.
• Mélangez bien, puis faites tremper vos pieds ou vos mains dans ce mélange
pendant 15 minutes.
• Recommencez tous les jours jusqu’à ce que l’ampoule soit guérie.

LES MAUX DE TÊTE


Céphalée  : c’est le terme officiel qui désigne tous les maux de tête  :
migraine (douleur dans la moitié du crâne), céphalée ophtalmique (liée
à la fatigue oculaire), maux de tête d’origine nerveuse, hormonale ou
digestive… Dans tous les cas, la douleur, d’intensité variable, est

131
perturbante car il est très difficile de penser et de se concentrer lorsque
l’on a la tête prise dans un étau douloureux.
Les femmes sont plus touchées que les hommes par ce trouble qui peut
être ponctuel ou récurrent. On parle de « céphalée chronique » lorsque
le sujet a subi au moins cinq crises dans les 12 mois précédents, chacune
ayant duré au moins 48  heures. Si votre mal de tête revient souvent,
n’hésitez pas à consulter afin d’en déterminer l’origine. Vous pourrez
ainsi agir à la source. En complément, n’hésitez pas à effectuer ces soins
ponctuels à chaque fois que vous souffrez. Plus vous agissez rapidement,
plus ces gestes seront efficaces.
1. Une friction à l’huile essentielle de menthe poivrée
Lorsqu’elle est distillée, cette très ancienne plante médicinale donne
naissance à une huile essentielle aux vertus décongestionnantes, anti-
inflammatoires et antispasmodiques. Et surtout, elle est directement
antidouleur. Une chance lorsque l’on souffre de maux de tête, car elle
permet d’atténuer rapidement la souffrance.

EN PRATIQUE
• Lorsque le mal de tête est très localisé, versez 1  goutte d’huile essentielle de
menthe poivrée pure sur l’extrémité de vos deux index, puis frictionnez la région où
naît le mal de tête : le front (en faisant attention de ne pas toucher les yeux), les
tempes, la nuque… Répétez une heure plus tard si la douleur persiste.
• Lorsque le mal de tête est global et diffus, imprégnez une compresse d’eau
froide, puis répartissez dessus 2 ou 3 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée.
Allongez-vous au calme, puis posez la compresse sur le haut de votre front. Laissez
agir au moins 10 minutes.

2. Une tisane de grande camomille


Cette plante, couramment baptisée «  matricaire  », est utilisée depuis
l’Antiquité pour soulager les douleurs, particulièrement les maux de
tête. Cet usage traditionnel a été confirmé par la science. Des études ont
notamment montré que la grande camomille réduit la contraction des
vaisseaux contenus dans la boîte crânienne, laquelle est impliquée dans
la douleur.

132
EN PRATIQUE
• Dans un gros bol d’eau bouillante, versez 1 cuillerée à soupe rase de camomille
séchée. Laissez infuser 5 minutes, puis filtrez et buvez.
• Si votre mal de tête est ponctuel, buvez deux à trois bols dans la journée.
• S’il est récurrent, procédez en cure d’une semaine  : dès que vous ressentez les
prémices de la crise, buvez deux bols par jour.

3. Un cataplasme de reine-des-prés
C’est une plante traditionnelle de notre pharmacopée, aux multiples
vertus. Parmi elles, un effet anti-inflammatoire et antispasmodique qui
concerne au premier chef ceux qui souffrent de maux de tête. La reine-
des-prés est l’ancêtre de la célèbre aspirine. C’est à partir de substances
contenues dans ses belles fleurs blanches, associées à d’autres présentes
dans l’écorce de saule, que deux chimistes ont synthétisé le médicament
au début du XIXe siècle. Rien d’étonnant, donc, à ce que cette plante soit
une alliée de choix lorsque l’on souffre de mal de tête.

EN PRATIQUE
• Cette plante diffuse ses principes actifs à travers la peau lorsque vous l’utilisez en
cataplasme.
• Versez 5 cuillerées à soupe de reine-des-prés séchée dans un bol, puis ajoutez un
peu d’eau bouillante jusqu’à couvrir le végétal. Mélangez bien et laissez infuser
15  minutes. Puis filtrez et conservez séparément la plante mouillée et l’infusion
concentrée.
• Avec cette infusion, imbibez une compresse. Répartissez la plante par-dessus.
Posez sur votre front ou votre nuque (en fonction de la manifestation douloureuse),
les plantes contre la peau. Maintenez en place 15 à 20 minutes, de préférence en
vous allongeant à l’abri de la lumière et du bruit. Répétez deux fois par jour en cas
de crise durable.
• En complément, vous pouvez aussi consommer la reine-des-prés en tisane. Versez
1 cuillerée à soupe rase de plante séchée dans un gros bol d’eau bouillante, puis
laissez infuser 8 minutes avant de filtrer. Buvez deux bols par jour.

4. Un point à stimuler sur la main

133
Ce point se situe sur le méridien du gros intestin. Quel rapport avec les
maux de tête ? La médecine chinoise repose sur une vision du corps et
de la santé complètement différente de la nôtre. Ce méridien débute à
l’extrémité de l’index et remonte le long du bras, puis de l’épaule et du
cou, jusqu’au crâne. Un blocage énergétique sur ce trajet peut
provoquer des maux de tête. Pour les soulager, il suffit de masser un
point précis. En plus, c’est un point antistress très utile lorsque le mal de
tête est associé à un épisode de tension nerveuse.

EN PRATIQUE
• Commencez par frotter vos paumes l’une contre l’autre, puis entrecroisez vos
doigts comme vous le faites lorsque vous vous lavez les mains.
• Une fois vos mains réchauffées, posez votre pouce droit sur la partie charnue qui
se trouve entre le pouce et l’index de votre main gauche.
• Cherchez le point situé au fond de cette fourchette, à côté de l’articulation et
appuyez. Ce point est généralement un peu douloureux.
• Tournez légèrement dans le sens des aiguilles d’une montre, puis en sens inverse.
• Continuez deux à trois minutes. Procédez de la même manière avec l’autre main.
Recommencez plusieurs fois dans la journée.

LES DOULEURS DE LA BOUCHE


La bouche devient parfois douloureuse pour de multiples raisons  :
caries dentaires, infections, inflammation des gencives, aphtes… Ce ne
sont pas des troubles graves (à moins de les laisser traîner sans les
soigner), mais ils peuvent provoquer des gênes perturbantes, voire des
douleurs ponctuelles intenses. Lorsqu’il s’agit d’une rage de dents, le
recours au dentiste est indispensable. Mais cela n’empêche pas de
neutraliser la douleur en attendant les soins. Les autres douleurs

134
relèvent d’une meilleure hygiène dentaire et buccale, assortie de gestes
naturels qui se révèlent très efficaces.
Les aphtes
Un aphte est une petite ulcération superficielle de la muqueuse buccale
(gencives, langue, intérieur des joues…), le plus souvent isolée. Les
aphtes présentent un fond jaunâtre entouré d’un halo rouge. Lorsqu’ils
réapparaissent fréquemment, on parle d’aphtose récidivante. Les aphtes
sont douloureux au toucher. Le moindre mouvement de la bouche et de
la langue provoque une sensation très désagréable, brûlante, qui rend
difficile le simple fait de manger ou de parler. Non traités, les aphtes
courants guérissent spontanément en 10 à 15 jours et ne laissent aucune
trace. Mais pourquoi souffrir aussi longtemps alors que quelques soins
simples suffisent à éviter la douleur ?
1. Un bain de bouche au jus de prune
La prune est exceptionnellement riche en cuivre, un oligo-élément qui
stimule les défenses immunitaires. Or, certains aphtes sont d’origine
infectieuse. Et même si ce n’est pas le cas, une meilleure défense de votre
milieu buccal contribuera à faire disparaître les aphtes plus rapidement.

EN PRATIQUE
• Passez à la centrifugeuse deux ou trois grosses prunes fraîches.
• Utilisez ce jus coupé d’eau de source (moitié/moitié) pour faire un bain de
bouche.
• Prenez le temps de bien baigner les aphtes.
• Laissez reposer un quart d’heure, puis rincez soigneusement votre bouche à l’eau
claire afin d’éliminer le sucre des fruits.
• Répétez matin et soir.

2. Un badigeon au jus de citron


Le jus de cet agrume est à la fois antiacide, assainissant, bactéricide et
cicatrisant. Un quatuor de choix pour venir à bout des aphtes et
supprimer les douleurs que ces petites ulcérations provoquent.

135
EN PRATIQUE
• Pressez un demi-citron jaune, bio de préférence. Puis filtrez soigneusement le jus
en le passant à travers un chinois ou un tissu de coton fin.
• Trempez un Coton-Tige dans ce jus, puis badigeonnez généreusement votre (vos)
aphte (s).
• Puis allongez le reste de jus de citron avec un peu d’eau de source, et effectuez
un bain de bouche pour compléter le soin.
• Répétez plusieurs fois par jour.

3. Des feuilles de basilic frais


Cet aromate de cuisine cumule les effets bénéfiques pour lutter contre
les aphtes. Le basilic améliore la digestion (certains aphtes sont
d’origine digestive), il est apaisant (d’autres sont liés au stress), il
contient des substances antiseptiques. De quoi agir quelle que soit
l’origine de vos aphtes.

EN PRATIQUE
• Prélevez quelques feuilles d’un pied de basilic à grandes feuilles, bio de
préférence. Rincez-les soigneusement.
• Mâchez-les longuement, comme s’il s’agissait d’un chewing-gum. L’idée n’est
pas de les avaler, mais de les pétrir entre vos dents de manière à en extraire le suc.
• Répétez plusieurs fois par jour.
• Si vous n’aimez pas la saveur du basilic, faites la même chose avec du persil plat.
Moins efficace, mais c’est mieux que rien !

4. De l’huile essentielle de laurier noble

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Difficile de trouver plus efficace pour chasser tous les
germes indésirables qui colonisent la bouche (bactéries,
virus, champignons…), déséquilibrant au passage notre
précieuse flore buccale. En plus, cette huile essentielle est
antidouleur et cicatrisante. Un cocktail gagnant.

EN PRATIQUE
• Rien de plus simple  : versez une goutte d’huile essentielle de laurier noble sur le
bout de votre auriculaire, puis déposez-la directement sur l’aphte.
• Massez légèrement pour faire pénétrer.
• Répétez trois fois par jour.

La gingivite
C’est une inflammation des gencives, cette partie de la muqueuse
buccale qui entoure à la fois la racine des dents et l’os de la mâchoire
dans lequel elles sont insérées. Lorsqu’elles sont enflammées, les
gencives deviennent rouges, gonflées et douloureuses. Elles saignent au
moindre contact (avec la brosse à dents par exemple). La sensibilité au
froid augmente. En soi, la gingivite n’est pas un trouble sérieux mais elle
le devient lorsqu’elle s’installe car elle fragilise alors tous les tissus de
soutien de la dent et peut évoluer en parodontite. C’est pourquoi il vaut
mieux agir sans attendre.
1. Un bain de bouche à la menthe poivrée et au bicarbonate
La gingivite peut être provoquée, ou amplifiée, par une acidité trop
importante du milieu buccal. Le bicarbonate est antiacide. La menthe
poivrée est bactéricide, rafraîchissante et surtout antidouleur. Un soin
associant bicarbonate et huile essentielle de menthe poivrée ne peut que
soulager les désagréments provoqués par la gingivite.

EN PRATIQUE
• Dans un verre, versez 2  cuillerées à café de bicarbonate et ajoutez 2  gouttes
d’huile essentielle de menthe poivrée.
• Mélangez afin que la poudre absorbe l’huile essentielle, puis allongez d’eau à
température ambiante (un demi-verre). Mélangez à nouveau.

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• Utilisez cette préparation pour un bain de bouche matin et soir (voire aussi en
milieu de journée) jusqu’à ce que la douleur et les saignements refluent.

2. Un massage des mains pour stimuler l’énergie dentaire


Nos mains sont porteuses de zones réflexes correspondant à l’ensemble
dents/gencives. En les massant régulièrement, vous stimulerez l’énergie
qui «  nourrit  » ces tissus, si l’on en croit la médecine énergétique
chinoise. Un atout de plus à mettre dans votre poche pour limiter les
douleurs des gencives.

EN PRATIQUE
• La zone correspondant aux gencives se trouve sur chaque pouce, juste au-dessus
de la racine de l’ongle.
• Les zones correspondant aux dents sont situées sur les autres doigts, également
juste au-dessus des ongles.
• Préparez une huile de massage en versant 3 gouttes d’huile essentielle d’arbre à
thé dans 1 cuillerée à café d’huile de germe de blé ou de jojoba. Mélangez bien.
• Utilisez cette préparation pour d’abord masser vos mains entières  : paume,
dessus, doigts…
• Puis insistez sur les zones des gencives et des dents. Appuyez 1 minute sur chaque
doigt, surtout si la zone est douloureuse.
• Terminez en frottant vos mains l’une contre l’autre.
• Procédez à ce massage au moins une fois par jour, si possible deux.

3. Un rinçage au vinaigre
Voici un autre produit naturel très basifiant. Une vertu
bienvenue pour équilibrer votre milieu buccal probablement
trop acide. C’est un soin hyper-simple et très efficace,
puisque le vinaigre est également bactéricide et légèrement
antalgique.

EN PRATIQUE
• Dans un demi-verre d’eau tiède (ou à température ambiante), versez 2 cuillerées
à soupe de vinaigre de cidre bio. Mélangez.

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• Après vous être soigneusement brossé les dents (avec une brosse souple pour ne
pas agresser vos gencives), rincez votre bouche avec cette eau vinaigrée.
• Baignez bien toute votre bouche, afin que les gencives soient suffisamment en
contact avec le vinaigre.
• Répétez matin et soir jusqu’à ce que les symptômes désagréables cessent.

Les douleurs dentaires


Le mal aux dents est dû le plus souvent à une carie qui grignote la
dentine et s’approche de la cavité contenant le nerf. Parfois, une
infection s’y ajoute, ce qui amplifie la douleur. Une visite chez le
dentiste s’impose. Mais avant de vous y rendre, vous pouvez atténuer la
douleur avec ces quelques gestes simples.
1. Du clou de girofle dans la dent
Ce n’est pas un hasard si l’odeur du clou de girofle évoque
immédiatement le cabinet du dentiste. Cette épice renferme des
principes actifs assainissants, désinfectants et surtout antalgiques. Elle
vous aidera à juguler la douleur en attendant des soins dentaires plus
ciblés.

EN PRATIQUE
• Si votre dent est sévèrement creusée (si vous avez perdu un amalgame par
exemple), munissez-vous d’un clou de girofle entier. Détachez la petite boule de sa
tige, glissez-la dans la dent et laissez-la agir tranquillement.
• Si la dent ne présente pas un orifice assez grand, procurez-vous du clou de girofle
moulu. Avec le bout du doigt, instillez un peu de poudre dans la carie dentaire et
laissez agir. Répétez l’opération toutes les deux heures.

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2. Une friction à l’huile essentielle de clou de girofle
L’huile essentielle extraite des clous de girofle en concentre tous les
principes actifs. Elle permet de soulager les douleurs dentaires lorsque la
dent n’a pas l’air endommagée, soit que la carie se développe à
l’intérieur, soit que la douleur soit due à une inflammation de la racine.
Mais attention  : sa saveur est très puissante. Si vous n’aimez vraiment
pas le clou de girofle, abstenez-vous.

EN PRATIQUE
• Versez une goutte (une seule !) d’huile essentielle de clou de girofle sur le bout de
votre index.
• Puis massez la gencive autour de la dent douloureuse, à l’extérieur et à l’intérieur.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

3. Un bain de bouche au thym


Le thym est bourré de substances antiseptiques. En bain de bouche, il
assainira votre cavité buccale et en chassera les germes. En plus, il a un
effet anti-inflammatoire, ce qui constitue un atout antidouleur bienvenu
en cas de douleur dentaire.

EN PRATIQUE
• Faites bouillir un petit verre d’eau.
• Lorsqu’elle arrive à ébullition, retirez du feu puis versez 1  cuillerée à soupe de
thym séché.
• Laissez agir 10 minutes puis filtrez très soigneusement.
• Utilisez pour faire un bain de bouche, en prenant bien soin de baigner la dent
douloureuse.
• Répétez au moins deux fois par jour.

LES DOULEURS RHINO-PHARYNGÉES


La zone qui regroupe le nez, la gorge et les oreilles est souvent le siège
d’irritations, d’inflammations ou d’infections qui provoquent des
douleurs parfois très pénibles. Ces organes communiquent entre eux,
c’est donc ensemble que nous les abordons. Lorsque les troubles sont

140
associés à de la fièvre (même faible), il vaut mieux consulter afin d’agir
au niveau de l’infection sous-jacente. Dans tous les cas, qu’un
traitement médical soit mis en place ou non, quelques soins naturels
simples vous aideront à neutraliser les douleurs.
Mal à la gorge
Lorsque vous ouvrez grand la bouche pour observer le fond de votre
gorge dans un miroir, vous remarquez une muqueuse rouge, parfois
luisante et enflée. Vous avez du mal à avaler car l’opération se révèle
(parfois très) douloureuse. Le mal à la gorge peut être la conséquence
d’une simple irritation ou d’une infection qu’il ne faut pas prendre à la
légère (attention si vous avez de la fièvre). Dans un cas comme dans
l’autre, quelques soins locaux adouciront les tissus et atténueront la
douleur.
1. Des granules homéopathiques
Il n’est pas toujours facile de se soigner seul avec des remèdes
homéopathiques, car le choix est souvent complexe et met en jeu des
signes nombreux et variés. Ce n’est pas le cas du mal de gorge, même
lorsqu’il s’agit d’une véritable angine. Il suffit alors de regarder votre
gorge et de choisir le produit en fonction de son aspect. Si vous
n’obtenez pas de résultat au bout de 48 heures, c’est que vous n’avez pas
choisi le bon remède. Il faudra alors consulter un médecin, surtout si
vous avez de la fièvre.

EN PRATIQUE
• Si votre gorge est rouge et brillante, prenez quatre fois par jour 3  granules de
Mercurius solubilis 9 CH, et 3 granules de Belladonna 5 CH (en même temps).
• Si votre gorge est rose et enflée, prenez quatre fois par jour 3  granules d’Apis
5 CH.
• Si votre gorge est d’un rouge très sombre, prenez quatre fois par jour 3 granules
de Phytolacca 5 CH.
• Si votre gorge est couverte de petits points blancs, prenez quatre fois par jour
3 granules de Mercurius solubilis 5 CH.
• Si la douleur et l’inflammation touchent seulement la partie gauche de la gorge,
prenez quatre fois par jour 3 granules de Lachesis 5 CH.

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• Si la douleur et l’inflammation touchent seulement la partie droite de la gorge,
prenez quatre fois par jour 3 granules de Lycopodium 5 CH.
• En attendant que le traitement fasse effet, rien ne vous empêche d’effectuer
aussi l’un des soins locaux ci-dessous.

2. Un gargarisme au Phytolacca
Le phytolaque (phytolacca en latin) est une plante arbustive peu utilisée
en phytothérapie, mais très courante en homéopathie. Ici, vous allez
utiliser la teinture-mère (une macération à l’alcool). Cette préparation
sert d’ordinaire à imprégner les granules homéopathiques. Vous allez
l’utiliser pour soulager la douleur de votre gorge.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous en pharmacie un flacon de teinture-mère de Phytolacca.
• Versez 30 gouttes dans un demi-verre d’eau tiède et mélangez.
• Utilisez ce liquide pour effectuer un gargarisme. Baignez longuement le fond de
votre gorge, mais n’avalez pas.
• Répétez au moins trois fois par jour.

3. Une tisane de thym au miel


Les produits de la ruche ont beaucoup à offrir aux personnes qui
souffrent de symptômes rhino-pharyngés, à commencer par le mal de
gorge. Le miel est en première ligne. Des études ont confirmé son effet
adoucissant. Ajoutez-le au thym, dont on connaît l’action
antimicrobienne et anti-inflammatoire, et vous obtiendrez un vrai soin
naturel efficace.

142
EN PRATIQUE
• Faites chauffer un bol d’eau. Dès qu’elle bout, retirez du feu et versez-y
½ cuillerée à soupe de thym séché. Laissez infuser 5 minutes puis filtrez.
• Ajoutez 1 cuillerée à soupe de miel (de préférence du miel de thym, de romarin
ou de pin), puis dégustez à petites gorgées, en baignant votre gorge avant
d’avaler.
• Prenez trois bols par jour.

4. Une cure de propolis


Voici un autre cadeau que nous font les abeilles. Outre le miel, elles
produisent la propolis qu’elles utilisent pour étanchéifier et désinfecter
la ruche. C’est une sorte de pâte riche en composés antibiotiques et en
essences naturelles. Elle est particulièrement efficace l’hiver, car elle
soulage rapidement les maux de gorge et prévient leur réapparition.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous de la propolis naturelle (en pharmacie, parapharmacie ou
boutique de produits diététiques). Elle se présente en petits morceaux de 1  à
2 grammes.
• Mâchez un morceau lentement, comme s’il s’agissait d’un chewing-gum.
Gardez-le en bouche le plus longtemps possible (au moins un quart d’heure).
• Répétez deux ou trois fois par jour. Continuez pendant deux à trois semaines
après que le mal de gorge a cessé, de manière à ne plus en souffrir de tout l’hiver.
• Si vous n’aimez pas la saveur de la propolis (c’est assez fort), vous pouvez opter
pour un produit à la propolis : spray pour assainir la gorge, pastilles à sucer…

Mal à l’oreille
Nos oreilles sont des édifices très complexes  : un pavillon à l’extérieur
amène le son vers un conduit qui s’enfonce jusqu’au tympan  ; celui-ci
répercute la vibration, via le délicat dispositif de l’oreille interne
(marteau, enclume, étrier, cochlée…), jusqu’au nerf auditif qui envoie
l’information au cerveau. Or, plus un système est complexe, plus il est
fragile. Nos oreilles le sont donc, forcément. Heureusement, les douleurs
d’oreille sont dues le plus souvent à une inflammation du conduit

143
auditif et du tympan. C’est l’otite bénigne. Parfois, une infection se
développe derrière le tympan, ce qui demande des soins plus spécifiques
relevant du médecin spécialiste. C’est l’otite moyenne. Les infections de
l’oreille interne sont plus sérieuses mais beaucoup plus rares. Dans les
deux premiers cas, des soins naturels suffisent le plus souvent à résoudre
le problème.
1. Trois remèdes homéopathiques
Ce traitement permet de juguler l’otite débutante. Mettez-le en place dès
que vous sentez une douleur dans l’oreille, sans attendre qu’elle
devienne intense. Mais si vous n’obtenez aucun résultat au bout de
48 heures, n’insistez pas : consultez un médecin.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous en pharmacie un tube de Belladonna 9 CH, un tube de Capsicum
9 CH et un tube de Ferrum phosphoricum 9 CH.
• Prenez 3  granules toutes les heures, en alternance (une fois chaque produit)
jusqu’à ce que la douleur cesse.

2. Une huile de friction


Vous pouvez compter sur l’efficacité des huiles essentielles pour soigner
l’infection et calmer l’inflammation à l’origine de la douleur. Ce
mélange vous soulagera rapidement. Les principes actifs des plantes,
concentrés dans l’essence que l’on en extrait, pénétreront à travers la
peau pour atteindre les tissus concernés. La douleur cesse généralement
dans les deux à trois jours. Si ce n’est pas le cas, consultez.

EN PRATIQUE
• Dans un flacon opaque ou sombre, versez 10 cl d’huile végétale de millepertuis.
• Ajoutez 10  gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus radié, 10  gouttes d’huile
essentielle de niaouli et 10 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé. Mélangez.
• Versez quelques gouttes de la préparation sur le pourtour de l’oreille (ou des deux
si elles sont touchées), et frictionnez pour faire pénétrer.
• Répétez trois fois par jour, jusqu’à amélioration, puis poursuivez 48  heures après
que les symptômes ont disparu.

144
3. Une bonne bouillotte
Une simple application de chaleur soulage rapidement les
douleurs d’oreille. Même si le résultat n’est pas durable et si
ce geste ne soigne pas l’origine de la douleur, il serait
dommage de se priver d’une amélioration aussi simple à
obtenir !

EN PRATIQUE
• Procurez-vous une bouillotte en caoutchouc, si possible munie d’une enveloppe
en tissu. Si ce n’est pas le cas, enveloppez-la dans une serviette de toilette.
• Remplissez-la d’eau très chaude, puis posez-la sur votre oreiller et allongez-vous
sur le côté de l’oreille douloureuse, la tête sur la source de chaleur.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

Mal aux sinus


Les sinus sont des cavités tapissées de muqueuses, situées dans la
structure osseuse de la face : sur le front, de part et d’autre du nez, au-
dessus des mâchoires. Les sinus sont reliés aux cavités nasales. Ils sont
dotés d’une voie d’évacuation étroite. Il suffit d’une inflammation locale
pour que les sécrétions des muqueuses bouchent cette sortie. Les germes
peuvent alors se développer en toute tranquillité dans cette petite
« chambre » douillette et accueillante : c’est la sinusite qui provoque des
douleurs parfois très intenses.
1. Une inhalation aux huiles essentielles
Lorsque vous effectuez une inhalation, les principes actifs anti-
septiques, anti-inflammatoires et antalgiques contenus dans les huiles
essentielles sont « emportés » par la vapeur. Lorsque vous la respirez, ils
entrent directement en contact avec les muqueuses infectées ou
enflammées. Le soulagement est rapide.

EN PRATIQUE
• Dans un bol d’eau bouillante, versez 3  gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus
radié et 3 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée.

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• Respirez la vapeur qui se dégage du bol, en inspirant à fond afin de baigner au
maximum vos sinus avec les principes actifs.
• Pour un effet maximum, penchez-vous au-dessus du bol et couvrez votre tête
d’une serviette de toilette pour former une petite « cabine ».
• Répétez trois fois par jour.

2. Un massage du front, des mains et des pieds


Sur votre front se trouvent plusieurs points
énergétiques en relation avec l’inflammation des
sinus. Des zones réflexes correspondant à ces cavités
se situent également sur vos mains et vos pieds. Un
massage complet s’impose !

EN PRATIQUE
• Commencez par frotter vos mains l’une contre l’autre pour les réchauffer, puis
massez l’extrémité des doigts, une à une, en commençant par le pouce. Procédez
ainsi sur les deux mains.
• Ensuite, massez de la même manière l’extrémité de vos orteils.
• Enfin, vous allez stimuler avec l’index les trois points situés sur votre front : d’abord
au centre, entre les deux sourcils ; puis à l’extrémité interne des sourcils (des deux
côtés) ; et enfin au centre des sourcils.
• Pour plus d’efficacité, posez 1 goutte d’huile essentielle de ravintsara sur le bout
de vos index avant de stimuler ces points.
• Répétez plusieurs fois par jour.

3. Un massage aux huiles essentielles


Toutes les huiles essentielles renferment des substances bactéricides et
qui traversent la barrière cutanée pour rejoindre le lieu où elles pourront
être utiles. Certaines sont, en outre, anti-inflammatoires et antalgiques.
Elles permettent de juguler l’infection locale et d’apaiser l’inflammation
des muqueuses.

EN PRATIQUE
• Dans 1  cuillerée à café d’huile végétale de calendula, versez 2  gouttes d’huile
essentielle d’arbre à thé, 2 gouttes d’huile essentielle de niaouli et 2 gouttes d’huile

146
essentielle de thym à thujanol.
• Utilisez cette préparation pour masser délicatement le lieu où se situe la douleur :
de part et d’autre du nez, sur le front…
• Répétez trois fois par jour jusqu’à ce que la douleur s’atténue.

LES DOULEURS MUSCULAIRES,


TENDINEUSES ET LIGAMENTAIRES
Notre corps abrite plus de 600 muscles, petits et grands. Ceux-ci sont de
plusieurs sortes. Certains échappent à notre volonté consciente, comme
ceux qui permettent à notre tube digestif de se contracter pour faire
avancer le bol alimentaire. D’autres sont sous contrôle des ordres que
nous leur donnons. C’est ce qui se passe à chaque fois que nous
effectuons un mouvement  : nous décidons de bouger le bras et
d’actionner la main pour saisir un objet  ; le cerveau répercute
l’information jusqu’aux muscles concernés qui se contractent avec la
puissance nécessaire (ni trop, ni pas assez) pour aller au bout du geste.
Ces précieux muscles « striés » sont parfois l’objet de douleurs, qu’il est
possible d’atténuer avec des soins naturels simples.
Les courbatures
Ces douleurs musculaires apparaissent après un effort physique
inhabituel  : on reprend le sport après les vacances  ; on effectue une
activité inhabituellement intense… C’est après quelques heures de repos
que la souffrance se manifeste, souvent le lendemain au réveil. On a
longtemps attribué les courbatures à une accumulation d’acide lactique
dans le muscle, avant d’éliminer cette hypothèse. Aujourd’hui, on parle
plutôt de microtraumatismes musculaires, provoquant des microlésions
et parfois des ruptures des minuscules vaisseaux sanguins qui les
irriguent. Pour atténuer rapidement ces douleurs désagréables, qui
peuvent durer plusieurs jours, il faut faire travailler en douceur le
muscle touché pendant les jours qui suivent. Quelques soins
supplémentaires accélèrent la récupération.
1. Un bain chaud au romarin

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Cette plante a fait la preuve, études à l’appui, de son effet anti-
inflammatoire et antalgique. Une plante idéale pour neutraliser les
courbatures. La chaleur du bain favorise la pénétration des principes
actifs de la plante à travers les pores de la peau. En prime, elle contribue
directement à l’amélioration musculaire.

EN PRATIQUE
• Préparez une infusion de romarin concentrée en faisant chauffer 2  litres d’eau
dans un faitout. Dès qu’elle bout, retirez du feu et versez 50  grammes de romarin
séché. Laissez infuser 20 minutes puis filtrez.
• Faites couler un bain raisonnablement chaud (environ 38  °C). Versez l’infusion
sous les robinets ouverts.
• Plongez dans ce bain odorant et restez-y au moins 15 minutes. Ajoutez de temps
en temps un peu d’eau chaude afin que la température du bain reste stable.
• Au sortir de la baignoire, enveloppez-vous dans un grand peignoir et allongez-
vous afin que le romarin ait le temps d’agir.
• Répétez une fois par jour jusqu’à ce que les douleurs disparaissent.

2. Deux remèdes homéopathiques


La médecine homéopathique recommande deux remèdes, dont
l’efficacité a été constatée depuis plus de deux siècles. Ils permettent
d’atténuer à la fois la douleur et l’inflammation provoquée par
l’intensité de l’exercice physique.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous chez votre pharmacien un tube de Rhus toxicodendron 9 CH et un
tube d’Arnica 5 CH.
• Prenez 3 granules de chaque (en même temps) trois fois par jour, à distance des
repas.

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• Répétez jusqu’à ce que la douleur ait complètement disparu.

3. Des cataplasmes d’argile chaude


Encore une fois, c’est la chaleur qui va accélérer la disparition des
courbatures. Mais l’argile joue également un double rôle essentiel : elle
«  attire  » les déchets qui encombrent les tissus musculaires et
contribuent au phénomène douloureux  ; elle diffuse à travers la peau
des minéraux qui vont renforcer les muscles.

EN PRATIQUE
• Dans un grand bol, versez 6  cuillerées à soupe d’argile verte en poudre
(jusqu’à 8 ou 10 si le muscle endolori est étendu).
• Faites chauffer un peu d’eau dans une casserole. Dès qu’elle frissonne, versez-la
très progressivement dans l’argile, en remuant avec une cuillère en bois.
• Arrêtez dès qu’une pâte se forme, ni trop collante ni trop ferme. Elle doit s’étaler
facilement, sans couler.
• Étalez cette pâte sur le muscle endolori (attention à la chaleur, attendez 1  ou
2 minutes si la pâte est trop brûlante) et laissez agir une vingtaine de minutes.
• Rincez à l’eau tiède.
• Répétez deux fois par jour.

Les crampes
Ces brusques contractions musculaires, involontaires et douloureuses,
durcissent le muscle au point qu’on croirait du bois. Elles peuvent
survenir au repos ou pendant le mouvement. Les causes sont diverses :
transpiration excessive, carence minérale, efforts trop intenses… La
première chose à faire est d’étirer le muscle en sens inverse de la crampe
(par exemple en rabattant le pied vers le haut lorsque le muscle du
mollet est touché). La crampe cède généralement en moins d’une
minute. Lorsque ce n’est pas le cas, quelques gestes naturels permettent
d’en venir à bout.
1. Du magnésium marin
Dans la population des pays occidentaux, les carences en magnésium
sont très fréquentes. Nous sommes tous, ou presque, en situation de
manque nutritionnel pour ce minéral indispensable qui contribue à plus

149
de 200  réactions enzymatiques et participe à la circulation des
informations dans le système nerveux et le cerveau. Or, les carences
magnésiennes se manifestent par des crampes. Si vous êtes souvent sujet
à ce trouble, même en dehors de toute activité physique inhabituelle,
vous avez tout intérêt à prendre du magnésium.

EN PRATIQUE
• Il existe de nombreuses formes de magnésium disponibles dans les pharmacies,
parapharmacies et boutiques de produits diététiques : ampoules, comprimés…
• Préférez le magnésium d’origine marine, car c’est celui que l’organisme assimile
le plus facilement.
• Suivez les conseils figurant sur l’emballage car chaque produit est dosé
suffisamment. Prenez-le en cure d’au moins trois semaines, à renouveler une fois
par trimestre.
• En complément, augmentez votre consommation d’aliments riches en
magnésium : algues, bigorneaux, amandes, noix, riz complet, épinards, poissons de
mer, crustacés, coquillages…

2. Trois points à masser


En stimulant certains points d’énergie, vous aiderez vos muscles à se
décrisper et vous échapperez à la douleur. C’est un soin simple, facile à
mettre en œuvre dans toutes les situations, et dont l’effet est très rapide.
Effectuez le massage avec de l’huile essentielle de lavande pour rendre la
récupération plus prompte encore.

EN PRATIQUE
• Le premier point se trouve sur la main, dans la
partie charnue entre votre pouce et votre index.
Pour le trouver, écartez ces deux doigts et
cherchez le point situé au fond de cette
« fourchette », juste sous l’articulation.
• Le deuxième point se trouve sur le pied, à
deux travers de doigts au-dessus de la jonction
entre les deux premiers orteils.

150
• Le troisième point se trouve sur l’avant de la jambe, sous le genou, à l’endroit où
le tibia et le péroné se rencontrent (environ 4  travers de doigt en dessous de la
rotule).

• Massez ces points dans l’ordre, après avoir versé une goutte d’huile essentielle de
lavande officinale sur le bout de votre doigt.
• Insistez une à deux minutes sur chaque point. Si la cela ne suffit pas à éliminer la
crampe, recommencez.

3. Deux remèdes homéopathiques


L’homéopathie offre ces deux médicaments très utiles en cas de crampe
ponctuelle, et plus encore lorsqu’elles sont récurrentes. Dans le premier
cas, la prise peut être ponctuelle. Mais dans le second, il vaut mieux les
prendre en cure afin d’éviter la récidive.

151
EN PRATIQUE
• Procurez-vous, dans une pharmacie, un tube de Cuprum 7 CH et un tube de Nux
Vomica 7 CH. Emportez-les toujours avec vous lorsque vous faites du sport.
• Lorsque vous ressentez une crampe douloureuse, prenez 3 granules de chaque,
en même temps. Répétez une heure plus tard si la crampe résiste.
• Si les crampes se répètent, poursuivez le traitement : 3 prises par jour pendant un
mois.

L’entorse
C’est un traumatisme articulaire douloureux, dû à un choc,
une chute ou une sursollicitation musculaire. L’entorse
touche généralement les articulations des membres  : doigt,
cheville, genou, poignet, coude, plus rarement l’épaule. Les
ligaments, ces bandelettes de tissu conjonctif qui
maintiennent les os entre eux, sont altérés, distendus, voire
rompus dans les cas les plus graves. Le moindre mouvement
devient douloureux. L’articulation doit d’abord être immobilisée, pour
un temps plus ou moins long selon la gravité de l’atteinte. Dans tous les
cas, quelques soins simples complètent cette disposition indispensable.
1. Une poche à glace
Le froid  : voilà le premier geste à effectuer lorsque l’on souffre d’une
entorse. C’est un remède vieux comme le monde, et toujours aussi
efficace. Il permet de neutraliser la douleur et d’atténuer l’œdème
(gonflement des tissus). C’est un préliminaire indispensable à tous les
autres soins.

EN PRATIQUE

152
• Si vous avez une poche à glace, remplissez-la et posez-la sur l’articulation
touchée.
• Si vous n’en avez pas, remplissez un petit sac en plastique (sac de course ou sac-
poubelle) avec des glaçons, refermez-le et enveloppez-le dans une serviette
éponge avant de le poser sur l’articulation.
• Renouvelez l’application aussi souvent que nécessaire.

2. Un remède homéopathique
Vous le savez à présent  : l’arnica est une plante réputée pour son
efficacité sur les chocs. La médecine homéopathique en fait un grand
remède des accidents et de leurs répercussions physiques et psycho-
émotionnelles. L’entorse en fait partie. La dilution homéopathique
d’arnica accélère la récupération des tissus et aide à « digérer » la peur
que l’on a ressentie au moment de la chute ou du choc.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous un tube d’Arnica 5 CH et un d’Arnica 15 CH.
• Prenez 3  granules d’Arnica 5  CH toutes les heures pendant les premières
24 heures, puis toutes les trois heures pendant 5 jours.
• Si le choc a provoqué une peur intense et durable, ajoutez à chaque prise
3 granules d’Arnica 15 CH¸ dont l’effet est plus profond et psycho-émotionnel.

3. Une friction légère à l’hélichryse


L’immortelle, cette fleur que l’on fait sécher pour en faire des bouquets
qui durent indéfiniment, donne une huile essentielle aux vertus
antihématome, circulatoire, anti-inflammatoire et antalgique. C’est
l’huile essentielle d’hélichryse italienne. Outre les bleus et les bosses, elle
soulage les symptômes de l’entorse. Ne l’oubliez pas…

EN PRATIQUE
• Versez sur l’articulation douloureuse 2 à 5 gouttes d’huile essentielle d’hélichryse
italienne (selon la taille de l’articulation).
• Frictionnez très légèrement pour faire pénétrer sans provoquer de douleur.
• Répétez trois fois par jour jusqu’à ce que la douleur et le gonflement diminuent.

153
La tendinite
C’est une inflammation des tendons qui attachent les muscles aux os.
Elle est souvent liée à un mouvement trop violent qui a « tiré » sur les
tendons et provoqué des microtraumatismes. Elle peut aussi apparaître
à la suite de la répétition d’un geste identique (épaule pour les joueurs
de golf, coude pour les tennismen, genou pour les cyclistes…). C’est un
trouble bénin, bien que parfois très handicapant. Dans un premier
temps, il faut mettre l’articulation au repos (quand on a mal, on n’a pas
vraiment le choix). Mais cette immobilisation ne doit pas durer trop
longtemps. Il faut ensuite recommencer à bouger de manière douce et
progressive pour rendre aux tissus articulaires leur mobilité initiale.
Quelques soins naturels sont d’une grande aide.
1. Des granules homéopathiques
Ce remède est produit à partir d’une plante très toxique  : le sumac
vénéneux. Heureusement, la dilution extrême propre à l’homéopathie
neutralise cette toxicité. Reste un médicament qui atténue la douleur,
diminue l’œdème et calme l’inflammation.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous en pharmacie un tube de Rhus toxicodendron 9 CH.
• Prenez 3 granules, trois fois par jour, jusqu’à amélioration.

2. Un cataplasme d’argile froide au saule


Le froid atténue la douleur de la tendinite. L’argile ajoute son action
apaisante, décontractante, reminéralisante et même alcalinisante.
Ajoutez-y une plante antalgique, le saule, et vous obtiendrez un soin
complet d’une grande efficacité.

EN PRATIQUE
• Commencez par préparer une décoction de saule concentrée. Versez 1 cuillerée
à soupe d’écorce séchée dans une tasse d’eau froide. Portez à ébullition et laissez
frissonner 15  minutes. Filtrez et laissez refroidir à température ambiante, puis au
réfrigérateur.

154
• Versez dans un grand bol 6  à 10  cuillerées à soupe d’argile verte en poudre
(selon la taille de la zone à recouvrir). Ajoutez la décoction glacée en mince filet,
sans cesser de remuer avec une cuillère en bois.
• Arrêtez dès que vous obtenez une pâte ni trop liquide, ni trop collante.
• Étalez cette pâte sur l’articulation douloureuse et recouvrez d’une gaze. Laissez
agir au moins 20 minutes. Rincez à l’eau tiède.
• Répétez deux fois par jour.

3. Une friction à l’huile essentielle de gaulthérie


Son effet anti-inflammatoire est exceptionnel. Les principes actifs
migrent à travers la barrière cutanée jusqu’aux tissus articulaires
endommagés. L’inflammation reflue, la douleur s’atténue… Simple et
pratique.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous, en pharmacie ou parapharmacie, un flacon d’huile essentielle de
gaulthérie couchée.
• Versez 3  à 6  gouttes, pures, sur l’articulation douloureuse (en fonction de la
surface à couvrir). Massez délicatement pour faire pénétrer sans provoquer de
douleur.
• Répétez aussi souvent que nécessaire (6  ou 7  fois par jour), jusqu’à ce que la
douleur reflue.

Le torticolis

155
Une mauvaise position pendant la nuit, un faux mouvement, un geste
un peu trop brusque pour regarder en arrière, et une douleur tenace
s’installe dans le cou. Les muscles qui habillent la délicate architecture
cervicale se contractent et deviennent douloureux, au point qu’il est
parfois impossible de tourner la tête. La douleur peut irradier dans
l’épaule, voire dans le dos. Rien de grave dans tout cela, hormis la gêne
et la douleur. Pour les dissiper il faut décontracter les muscles crispés et
faire confiance aux antalgiques naturels.
1. Des compresses chaudes au cassis
La chaleur constitue le soin no 1 pour décontracter les muscles. Ajoutez-
y l’action antalgique et anti-inflammatoire des feuilles de cassis, et vous
obtiendrez un soin parfait pour soulager votre torticolis.

EN PRATIQUE
• Préparez une infusion concentrée de feuilles de cassis en versant 3  cuillerées à
soupe de plante séchée dans un gros bol d’eau bouillante. Laissez infuser
15 minutes.
• Réchauffez cette infusion à feu très doux (elle ne doit pas bouillir).
• Trempez-y un linge de coton épais (un morceau de serviette de toilette par
exemple).
• Appliquez sur la zone douloureuse et laissez agir jusqu’à ce que le linge
refroidisse.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

2. Une friction au romarin et à la lavande

156
Les huiles essentielles extraites de ces deux plantes ont un effet
décontracturant et analgésique. Elles sont idéales pour dissoudre les
« nœuds » musculaires, et d’un usage très simple.

EN PRATIQUE
• Dans un flacon opaque ou sombre, mélangez à parts égales de l’huile essentielle
de romarin à camphre et de l’huile essentielle de lavande officinale.
• Versez sur la zone douloureuse 2 à 3 gouttes de cette préparation.
• Massez délicatement pour faire pénétrer sans accentuer la douleur.
• Répétez 3 à 4 fois par jour jusqu’à amélioration.

3. Un massage des mains et des pieds


Des zones réflexes correspondant au cou se trouvent sur les mains et les
pieds. En les massant régulièrement, vous enverrez à cette région un
message énergétique qui contribuera à la détendre.

EN PRATIQUE
• Les zones du cou se trouvent sur la main à la base du pouce, et sur le pied à la
base du gros orteil.
• Massez ces zones plusieurs fois par jour, pour décontracter les muscles de votre
cou.

Le mal au dos
Le dos, et sa délicate architecture d’os, de tendons, de ligaments et de
muscles, sont mis à contribution dans d’innombrables mouvements
quotidiens. Que nous nous penchions, que nous portions un objet lourd,
que nous tournions notre buste…, nous sollicitons notre dos. Rien
d’étonnant à ce qu’il soit parfois l’objet de douleurs. Sans parler du
stress qui provoque des contractures sur toute la musculature du dos.
Quelques gestes naturels permettent de juguler ces problèmes avant
qu’ils ne s’installent durablement.
1. Un bain à la bruyère
Les bains chauds constituent une bonne solution pour soulager les
douleurs dorsales, car non seulement celles-ci touchent une zone

157
étendue, mais il est difficile de s’y appliquer soi-même des soins locaux.
La chaleur contribue à détendre les muscles tendus et contractés. La
bruyère est traditionnellement utilisée pour soulager les douleurs
musculaires et articulaires.

EN PRATIQUE
• Faites chauffer 2  litres d’eau dans une casserole. Dès qu’elle bout, retirez-la du
feu et jetez-y une tasse de fleurs de bruyère séchées. Laissez infuser 15 minutes.
• Pendant ce temps, faites couler un bain chaud (38  °C environ). Lorsque la
bruyère a suffisamment infusé, filtrez la préparation et ajoutez-la à l’eau du bain.
• Plongez dans votre bain et restez-y au moins 20  minutes, en rajoutant un peu
d’eau chaude lorsqu’il devient trop tiède.
• En sortant du bain, enveloppez-vous dans un peignoir et allongez-vous pendant
15  minutes pour laisser les principes actifs de la plante finir de pénétrer à travers
votre peau.
• Vous pouvez prendre ce bain régulièrement si vous souffrez de douleurs
chroniques.

2. Une séance de hammam à la maison


Les bains de vapeur soulagent les tensions de toutes sortes, qu’elles
soient nerveuses ou physiques. Profitez-en, car les douleurs du dos sont
amplifiées par le stress. Si vous avez un hammam à portée de la main,
faites-y des séances régulières. Sinon, offrez-vous ce hammam maison
auxquelles les huiles essentielles ajoutent une touche d’efficacité
supplémentaire.

EN PRATIQUE
• Commencez par installer, dans votre salle de bains, un tabouret ou une chaise.
• Dans un diffuseur d’huiles essentielles, versez 10  gouttes d’essence de romarin à
camphre et 10  gouttes de pin de Patagonie. Placez le diffuseur dans la salle de
bains, fermez la porte et laissez les essences se diffuser pendant une dizaine de
minutes.
• Puis réglez la température de l’eau sur la chaleur maximum (dans la baignoire ou
la douche) et laissez l’eau couler pendant quelques minutes. Sortez de la salle de
bains et fermez la porte pour laisser la vapeur envahir la pièce.

158
• Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir pendant au moins 5 minutes dans la pièce
imprégnée de vapeur et d’essences. Respirez profondément afin que les principes
actifs pénètrent dans votre corps, et laissez la vapeur chaude dissoudre les tensions
de votre dos.
• Recommencez aussi souvent que nécessaire.

3. Une posture de yoga


La pratique du yoga est conseillée pour atténuer les douleurs posturales.
Cet étirement améliore la circulation sanguine dans tout le corps et
apaise le système nerveux. Il contribue à dissiper les douleurs dorsales et
lombaires, tout en améliorant globalement la souplesse.

EN PRATIQUE
• Mettez-vous debout, les pieds écartés (un peu plus que la largeur de vos épaules,
bien parallèles), les bras tendus sur les côtés. Gardez toujours le buste bien droit
pendant l’exercice.
• Tournez votre pied gauche vers l’extérieur, puis étirez votre buste de ce côté
(sans aller jusqu’à la douleur).
• Posez ensuite votre main gauche à terre entre vos pieds (ou sur votre genou si
vous ne parvenez pas à descendre aussi bas). Votre bras droit reste tendu et levé
vers le ciel.
• Tournez votre tête vers le haut, comme si vous vouliez regarder votre main droite.
• Maintenez la position en comptant jusqu’à dix, puis revenez à la position initiale
et procédez de la même manière de l’autre côté.
• Répétez l’exercice 5  fois de chaque côté. Si vos douleurs sont récurrentes,
effectuez-le tous les jours, le matin au lever et le soir avant de vous coucher.

159
LES DOULEURS RHUMATISMALES
Notre corps compte plus de 300  articulations. C’est grâce à elles que
nous bougeons, puisque ce sont elles qui mettent en jeu tous les
éléments nécessaires au mouvement. Ce sont des architectures
complexes, délicates et performantes. Rien d’étonnant, donc, à ce
qu’elles soient parfois fragiles. S’ajoutent à cela les douleurs
rhumatismales, très répandues et parfois invalidantes.
Sous un terme unique, les rhumatismes cachent un double visage.
L’arthrose est une maladie dégénérative due à l’usure des tissus
articulaires, notamment le cartilage. L’arthrite est une inflammation des
tissus. Les deux se rejoignent parfois, quand l’usure articulaire se double
d’une inflammation locale. Comment s’y retrouver  ? Si votre
articulation douloureuse est blanche et froide, il s’agit d’arthrose simple.

160
Si elle est rouge et chaude, il s’agit d’arthrite ou d’arthrose compliquée
d’inflammation. La plupart des solutions naturelles répondent aux deux
situations. Tous les soins à visée anti-inflammatoire peuvent soulager
l’inflammation de l’arthrite et celle de l’arthrose lorsque les tissus
inflammatoires sont enflammés (ce qui est très fréquent). Les gestes
antidouleur conviennent à tous les rhumatismes. Une seule différence :
si votre articulation est enflammée, choisissez les soins froids ; si elle ne
l’est pas, c’est la chaleur qui vous soulagera. Compresses, cataplasmes,
enveloppements… seront donc préparés chauds ou froids selon les cas.
Les soins généraux
Certains se prennent par voie orale et agissent «  de l’intérieur  ».
D’autres, notamment les bains, ont une efficacité globale bien qu’ils
agissent «  de l’extérieur  ». Tous conviennent à toutes les articulations
douloureuses.
1. Des extraits d’harpagophytum
S’il est une plante indispensable pour les personnes atteintes de
rhumatismes, c’est bien celle-là  ! Elle stimule le renouvellement du
cartilage et renforce sa solidité. Elle possède aussi un effet antidouleur
dû principalement à son action anti-inflammatoire.

EN PRATIQUE
• Le plus simple est de choisir l’harpagophytum conditionné en produits facilement
utilisables  : poudre de plante (en gélules), extraits liquides (en ampoules), voire
teinture-mère (flacon compte-gouttes). Cette dernière forme est la plus indiquée si
vous souffrez de problèmes digestifs.
• La racine d’harpagophytum se prépare aussi en décoction. Comptez ½ cuillerée
à soupe de racine séchée pour un bol d’eau froide. Laissez tremper 4 heures, puis
portez à ébullition. Retirez du feu et laissez infuser 10 minutes.
• Buvez 2 bols par jour, loin des repas.

2. Une tisane de reine-des-prés


Elle est particulièrement efficace pour soulager les douleurs et calmer les
inflammations locales. Elle contient une substance qui a permis de
synthétiser l’aspirine (de l’aldéhyde salicylique). La plante semble

161
inhiber la production des prostaglandines messagères de l’inflammation.
En prime, la reine-des-prés est légèrement diurétique, ce qui favorise
l’élimination rénale des déchets.

EN PRATIQUE
• Les sommités fleuries s’utilisent en infusion, associées ou non aux feuilles. Buvez
deux à trois bols par jour.
• Comptez ½  cuillerée à soupe de plante séchée pour un bol d’eau bouillante.
Laissez infuser 5 minutes.
• Vous pouvez aussi consommer la reine-des-prés sous forme de poudre de plante
(en gélules).

3. Une friction à la gaulthérie et à la menthe poivrée


Qu’il s’agisse d’une articulation qui couvre une grande surface, comme
l’épaule ou le genou, ou d’une beaucoup plus réduite, comme le poignet
ou les doigts, cette friction donnera de bons résultats. La gaulthérie est
un anti-inflammatoire puissant, et la menthe poivrée a un effet
antidouleur rapide.

EN PRATIQUE
• Dans un flacon opaque ou sombre, mélangez  d’huile essentielle de gaulthérie
couchée et  d’huile essentielle de menthe poivrée.
• Versez directement 2  à 5  gouttes du mélange sur l’articulation douloureuse (en
fonction de la surface).
• Frictionnez pour bien faire pénétrer l’huile essentielle dans l’articulation.
• Répétez trois fois par jour jusqu’à ce que l’articulation dégonfle et que la douleur
disparaisse.

4. Trois points à masser sur le poignet


Quelle que soit l’articulation touchée, ces trois points, situés sur des
méridiens d’énergie issus de la médecine traditionnelle chinoise,

162
contribueront à calmer votre souffrance si vous les massez. En
rééquilibrant ainsi la circulation de l’énergie dans votre organisme, vous
limiterez les manifestations inflammatoires et douloureuses.

EN PRATIQUE
• Le premier point se trouve sur le côté de votre poignet. Longez le côté de votre
pouce jusqu’à la base de son articulation, là où se forme un pli. Le point se trouve à
deux travers de doigts plus bas.

• Le deuxième point est également situé sur votre poignet, mais cette fois sur sa
face intérieure. Repérez le pli qui se forme à la base de votre paume. Partez du
milieu, et comptez deux travers de doigts. Le point se trouve là, entre les os que l’on
sent juste sous la peau.

• Le troisième point se trouve un peu plus bas, à un travers de doigt supplémentaire


(soit trois depuis le pli du poignet).

163
• Massez ces points avec le pouce de la main opposée, en tournant d’abord dans
un sens, puis dans l’autre (une minute à chaque fois).
• Procédez de la même manière des deux côtés, et répétez quatre ou cinq fois par
jour.

Les soins pour les petites articulations


Certains soins sont très efficaces sur les articulations de petite taille,
mais sont difficiles à effectuer sur les plus grandes. Profitez-en si les
douleurs touchent votre poignet, vos doigts, vos chevilles…
1. Un cataplasme de piment
La capsaïcine, qui confère au piment sa saveur brûlante, agit par voie
orale (voir ici) mais aussi de manière locale. Elle atténue les messages
douloureux. On trouve sur le marché des produits à base de capsaïcine :
emplâtres, pommades… Mais vous pouvez aussi préparer vous-même
votre cataplasme à la maison.

EN PRATIQUE

164
• Choisissez des piments pas trop piquants afin que votre peau supporte la chaleur
qu’ils vont provoquer.
• Hachez finement au mixeur la valeur de 1 à 2 cuillerées à soupe de piments frais
(verts ou rouges). Puis mélangez cette pâte avec un peu d’eau tiède (très peu)
afin de la rendre plus fluide sans qu’elle soit liquide pour autant.
• Étalez le tout sur un carré de gaze puis recouvrez d’un autre carré de gaze afin
de former un petit emplâtre.
• Appliquez sur l’articulation douloureuse et maintenez en place avec un bandage
élastique. Laissez agir pendant une vingtaine de minutes, puis rincez à l’eau tiède.
• Si le cataplasme provoque une sensation de brûlure trop désagréable, enlevez-
le : cela signifie que le piment est trop fort pour votre peau. Renouvelez l’opération
avec un piment moins fort ou en allongeant davantage la pâte de piment haché.

2. Des compresses au jus d’oignon


L’oignon renferme des substances anti-inflammatoires et antidouleur
qui agissent localement. Un soin facile pour soulager les petites
articulations, puisqu’un oignon suffit…

EN PRATIQUE
• Passez un oignon blanc (voire un demi si l’articulation est très petite) au mixeur.
• Filtrez la purée ainsi obtenue à travers un chinois ou un linge très fin, et récupérez
le jus.
• Imprégnez-en un linge de coton que vous posez sur l’articulation douloureuse.
Maintenez en place avec un bandage élastique.
• Laissez agir pendant au moins une heure, puis rincez à l’eau chaude ou tiède.

3. Des compresses au vinaigre


Le vinaigre cumule les qualités. Il neutralise l’acidité des tissus, il calme
la douleur, il draine les toxines… Ces vertus se manifestent par voie

165
orale, mais aussi en applications locales. Vous pouvez utiliser du
vinaigre chaud ou froid en fonction de l’état de vos articulations.

EN PRATIQUE
• Dans 15 cl d’eau, versez 15 cl de vinaigre de cidre.
• Mettez cette préparation au frais si vos articulations sont rouges, chaudes et
enflées ou faites-la chauffer à petit feu si elles sont blanches et froides.
• Imbibez-en généreusement un linge de coton.
• Appliquez sur l’articulation. Maintenez en place pendant une vingtaine de
minutes.
• Recommencez jusqu’à ce que la douleur régresse.

Les soins pour les grandes articulations


Les épaules, les genoux, les coudes… demandent à traiter une surface
plus importante, ce qui n’est pas pratique pour certains soins.
En revanche, d’autres gestes externes leur conviennent très bien.
1. Une bouillotte ou une poche à glace
Pas facile de poser une bouillotte ou une poche à glace sur une phalange
ou un orteil. Mais c’est beaucoup plus facile pour soulager la douleur
d’un coude, d’un genou ou d’une épaule. Choisissez la chaleur ou le
froid une fois encore, en fonction de l’apparence de votre articulation
douloureuse. Et si vous avez un doute, essayez. Vos sensations vous
diront rapidement ce que vos articulations ressentent. Ce geste hyper-
simple constitue un complément parfait pour tous les autres soins.

EN PRATIQUE
• Au choix, remplissez une bouillotte d’eau très chaude ou une poche à glace de
glaçons.
• Enveloppez l’une ou l’autre dans un linge de coton, puis déposez-la sur
l’articulation douloureuse.
• Laissez en place jusqu’à ce qu’elle soit revenue à température ambiante.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

2. Un enveloppement d’argile à l’eucalyptus citronné

166
Les enveloppements d’argile agissent à plusieurs niveaux. D’abord, la
chaleur ou le froid (selon la manière dont vous le préparez) apaise les
tissus articulaires. L’argile élimine leurs déchets et les recharge en
minéraux. L’huile essentielle d’eucalyptus citronné ajoute son action
anti-inflammatoire et antidouleur. Toutes les articulations peuvent en
bénéficier, même les grandes.

EN PRATIQUE
• Dans un bol, versez 5  à 10  cuillerées à soupe d’argile verte en poudre (voire
davantage, en fonction de la surface à couvrir).
• Ajoutez 3 à 6 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus citronné.
• Faites chauffer de l’eau dans une casserole, ou faites-la refroidir au réfrigérateur,
selon que vous préférez un enveloppement froid ou chaud.
• Versez l’eau en mince filet dans l’argile, en remuant avec une cuillère en bois.
• Arrêtez lorsque l’argile a pris la consistance d’une crème épaisse (ni trop collante,
ni trop liquide).
• Étalez l’enveloppement en couche épaisse sur l’articulation. Enveloppez le tout
dans un bandage élastique.
• Laissez agir au moins 30 minutes, puis rincez à l’eau tiède.
• Répétez deux ou trois fois par jour.

3. Un massage des mains et des pieds


Pour soulager naturellement les douleurs rhumatismales (surtout si elles
portent sur les zones étendues qui rendent les soins locaux plus
délicats), vous allez stimuler l’activité des glandes qui sécrètent
naturellement du cortisol, à la fois anti-inflammatoire et antalgique.
Elles se trouvent sur la paume des mains et la plante des pieds.

EN PRATIQUE
• Commencez par les pieds. Versez 2  ou 3  gouttes d’huile essentielle d’épinette
noire dans le creux de vos mains, puis frottez-les légèrement pour répartir l’essence.
• Massez globalement vos plantes de pieds (l’une après l’autre), puis insistez sur
deux zones  : celle qui se trouve au centre de la voûte plantaire (elle correspond
aux glandes surrénales) et celle qui se situe en dessous de votre gros orteil (c’est la
zone réflexe des glandes parathyroïdes).

167
• Ensuite, procédez de la même manière avec vos mains, en insistant sur le haut du
mont de Vénus et sur la base du pouce.
• Effectuez ce massage aussi souvent que nécessaire.

LES DOULEURS CIRCULATOIRES


Dans notre corps, le sang circule en permanence, propulsé dans un
réseau de fins canaux qui le conduisent jusqu’à nos cellules pour leur
« livrer » l’oxygène et les nutriments indispensables. Ensuite, le sang se
charge des déchets métaboliques et revient jusqu’aux poumons, puis au
cœur. C’est un circuit incessant qui, comme tous nos systèmes
biologiques, a parfois des «  ratés  ». Certains troubles sont sérieux et
doivent être traités en milieu médical. D’autres sont courants, souvent
chroniques, et douloureux. Ce sont des troubles liés à la circulation
veineuse qui ramène le sang «  sale  » vers le cœur. Parmi eux, les
hémorroïdes et les jambes lourdes bénéficient de soins naturels.
Les hémorroïdes
Ce sont des varices qui siègent sur les veines qui entourent l’anus. Elles
peuvent être très douloureuses. Elles sont parfois externes (on les voit à
l’œil nu), parfois internes (à l’intérieur du canal anal). Dans tous les cas,
les hémorroïdes provoquent une sensation de lourdeur dans la région,
des démangeaisons locales, et surtout une inflammation qui peut se
révéler très douloureuse. Quelques soins locaux permettent d’atténuer la
souffrance et d’accélérer la guérison.
1. Une friction à l’huile essentielle de lentisque
Le lentisque pistachier donne une huile essentielle qui décongestionne le
réseau veineux et relance la circulation sanguine perturbée par la varice
anale. Elle est aussi antispasmodique, ce qui atténue la douleur.

EN PRATIQUE
• Le matin, préparez votre huile de massage pour la journée.
• Dans 1  cuillerée à soupe d’huile végétale (de préférence de l’huile de
millepertuis), versez 10 gouttes d’huile essentielle de lentisque pistachier. Mélangez
bien et versez dans un petit flacon opaque ou sombre.

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• Après la toilette, le bain ou la douche, et après chaque séjour aux toilettes (après
les selles), trempez votre doigt dans la préparation et enduisez délicatement
l’hémorroïde.
• Répétez pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que la crise passe.

2. Une cure de ginkgo biloba


Le ginkgo est une plante souvent prescrite pour soulager les crises
hémorroïdaires. Il renforce la tonicité des parois veineuses et régule la
circulation sanguine de retour. Une amie intime de ceux qui souffrent
souvent de crise hémorroïdaire.

EN PRATIQUE
• Le ginkgo ne se consomme pas en tisane. Mais vous trouverez en pharmacie des
extraits de plante (en ampoules, en gélules ou en comprimés), très efficaces.
• Pendant la crise, choisissez un produit assez concentré (demandez conseil à votre
pharmacien). Suivez les indications figurant sur l’emballage, car chaque produit est
dosé différemment. Poursuivez le traitement jusqu’à ce que la douleur cesse.
• Si vous avez souvent des hémorroïdes, vous pouvez prendre un extrait moins
concentré, en cure de trois semaines une fois par trimestre.

Les jambes lourdes


Sur les 15 millions de personnes souffrant de jambes lourdes dans notre
pays, plus de 70  % sont des femmes. Ce trouble se manifeste par une
sensation de lourdeur dans les jambes pouvant aller jusqu’à la douleur,
associée à un œdème plus ou moins important. À l’origine des jambes
lourdes, on trouve toujours un problème de circulation veineuse. Il faut
dire qu’après avoir fait son tour, le sang doit remonter dans le réseau
veineux en luttant contre la gravité. Et parfois, cette tâche est difficile.
Pour soulager la pesanteur et la douleur, il faut donc l’aider à circuler.
1. Des compresses à l’écorce de marronnier
Le marron d’Inde est utilisé depuis des siècles pour améliorer la
circulation veineuse. Les extraits liquides de marron d’Inde sont
efficaces par voie interne. Ce sont des produits distribués en pharmacie
(en ampoules ou flacon), qui se prennent en cure d’au moins trois

169
semaines. Vous pouvez aussi préparer une décoction d’écorce de
marronnier d’Inde pour imbiber des compresses.

EN PRATIQUE
• Comptez 2 cuillerées à soupe d’écorce séchée pour un demi-litre d’eau froide.
• Portez à ébullition, puis faites bouillir 10 minutes avant de filtrer.
• Utilisez cette décoction pour imbiber des compresses que vous poserez sur vos
jambes le soir.
• Pour un effet « longue durée », procédez par cure d’au moins dix jours.

2. Une tisane de mélilot


Le mélilot fait, lui aussi, partie de notre pharmacopée traditionnelle
anti-jambes lourdes. Les recherches ont confirmé son effet à la fois
veinotonique, lymphotonique et anti-inflammatoire. Un trio de choc
pour soulager les jambes lourdes.

EN PRATIQUE
• Le matin, préparez votre infusion pour la journée en versant 1  cuillerée à soupe
de plante séchée (en pharmacie ou herboristerie) dans un litre d’eau bouillante.
Laissez infuser 15 minutes avant de filtrer.
• Buvez cette tisane par petites quantités, tout au long de la journée. Procédez par
cures de trois semaines, séparées par deux semaines d’interruption.
• Vous pouvez, cette fois encore, utiliser cette infusion pour imbiber des compresses
que vous poserez sur vos jambes le soir.

3. Un massage aux huiles essentielles

170
Ce soin associe l’huile essentielle de cyprès, qui stimule la circulation
sanguine de retour et celle de genévrier qui renforce les parois veineuses.
S’y ajoute l’huile essentielle de menthe poivrée qui donne une sensation
immédiate de fraîcheur très soulageante.

EN PRATIQUE
• Dans un flacon sombre ou opaque, versez 10  cl d’huile végétale d’arnica.
Ajoutez 20  gouttes d’huile essentielle de cyprès de Provence, 20  gouttes d’huile
essentielle de menthe poivrée et 20  gouttes d’huile essentielle de genévrier
commun.
• Matin et soir, massez vos jambes avec cette huile, avec des gestes allant toujours
du bas vers le haut.
• Insistez autour des chevilles si elles sont enflées, puis sur les mollets, les genoux et
éventuellement des cuisses.
• Procédez ainsi pendant trois semaines. Recommencez après un mois
d’interruption si les symptômes reviennent.

LES DOULEURS FÉMININES


La vie féminine est jalonnée de cycles dictés par leurs sécrétions
hormonales. Et tout cela ne va pas sans poser des problèmes, chez
certaines femmes plus souvent que chez d’autres. C’est injuste, mais
c’est comme ça ! Les douleurs de règles, notamment, sont très intenses
chez certaines, quand d’autres voient leurs seins gonfler et devenir
douloureux au cours du cycle. Les soins naturels sont alors d’une
grande aide.
Les douleurs de règles
Certaines femmes ressentent des douleurs violentes dans le bas-ventre
pendant les premiers jours de l’écoulement sanguin. La douleur irradie
parfois dans le bas du dos et évolue en spasmes. Celles qui en souffrent
sont atteintes de «  dysménorrhée  » (c’est le nom officiel des règles
douloureuses). La douleur s’accompagne parfois d’une sensation de
malaise, de nausées, de maux de tête… Des solutions naturelles existent.
1. Une bonne vieille bouillotte

171
C’est un vieux remède, qui donne d’excellents résultats malgré sa
simplicité. La chaleur soulage les crampes et les spasmes. Pourquoi s’en
priver ?

EN PRATIQUE
• Remplissez une bouillotte avec de l’eau très chaude. Si elle ne dispose pas d’une
enveloppe, entourez-la d’une serviette.
• Allongez-vous au calme et posez-la sur votre ventre. Laissez agir jusqu’à ce
qu’elle tiédisse.
• Recommencez aussi souvent que nécessaire.
• La chaleur permet aussi d’augmenter l’efficacité des autres soins antalgiques

2. Une friction à l’estragon


Cette plante aromatique est très utilisée en cuisine. C’est oublier un peu
vite qu’il s’agit d’une vraie médicinale aux multiples vertus. L’huile
essentielle qu’on en extrait est fortement antispasmodique, mais aussi
anti-inflammatoire et antalgique. Un trio gagnant !

EN PRATIQUE
• Versez sur votre bas-ventre 3 gouttes d’huile essentielle d’estragon pure (elle n’est
pas irritante).
• Massez pour faire pénétrer, et laissez agir de préférence au calme et au repos.
• Répétez toutes les heures jusqu’à ce que la douleur reflue.

3. Une tisane de grande camomille


L’aspirine est fortement déconseillée pour soulager les douleurs de
règles, car elle augmente les saignements. Il en est de même pour les
plantes antalgiques qui renferment des composés salicyliques,
notamment la reine-des-prés et l’écorce de saule. Heureusement, la
grande camomille est là pour les remplacer. Ses vertus antalgiques ne
sont plus à prouver…

EN PRATIQUE

172
• Procurez-vous, en pharmacie ou herboristerie, de la grande camomille séchée
(camomille romaine).
• Préparez une infusion avec ½  cuillerée à soupe de plante pour un bol d’eau
bouillante. Laissez infuser 5 minutes avant de filtrer.
• Buvez par petites gorgées.
• Recommencez deux heures plus tard si la douleur est toujours présente. Vous
pouvez prendre jusqu’à quatre bols par jour.

Les douleurs des seins


À l’approche des règles, certaines femmes voient leurs seins gonfler et
devenir durs et douloureux. Les variations hormonales caractéristiques
de cette période du cycle sont impliquées dans cette manifestation,
même si les rouages n’en sont pas clairement élucidés. On sait cependant
qu’au cours de la seconde moitié du cycle, la production d’œstrogènes
chute et celle de progestérone grimpe, avant de chuter à son tour lorsque
l’ovule n’a pas été fécondé. Ces fluctuations peuvent expliquer les
douleurs des seins. Dans tous les cas, quelques soins naturels aident à les
atténuer.
1. Des gélules de gattilier
Cette plante cumule plusieurs vertus  : elle agit sur l’organisme de la
même manière que la progestérone, ce qui permet de compenser la chute
brutale de cette hormone avant les règles. Elle équilibre globalement les
productions hormonales. En plus, le gattilier inhibe la production de
prolactine qui contribue au gonflement des seins.

EN PRATIQUE
• On consomme les fruits du gattilier séchés, en poudre (gélules). Vous les trouverez
en pharmacie ou en parapharmacie.
• Conformez-vous aux indications figurant sur l’emballage car chaque produit est
dosé différemment.
• Répétez votre cure chaque mois pendant une dizaine de jours, en commençant
une semaine avant la date présumée des règles.

2. Des compresses glacées

173
Les applications de froid sont très efficaces pour soulager l’œdème qui
fait gonfler les seins et calmer la douleur. Un soin simple, dont il serait
dommage de se priver.

EN PRATIQUE
• Mouillez des linges de coton (des morceaux de serviette de toilette par exemple).
• Mettez-les au congélateur pendant une dizaine de minutes.
• Puis appliquez-les sur les seins. Gardez-les jusqu’à ce qu’ils soient revenus à
température ambiante.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

3. Des cataplasmes de chou


Le chou renferme des substances anti-inflammatoires qui agissent aussi
en application locale. Cela permet de calmer à la fois l’œdème et la
douleur.

EN PRATIQUE
• Étalez quelques grosses feuilles de chou sur le plan de travail de votre cuisine puis
écrasez-les avec un rouleau à pâtisserie afin de briser les nervures des feuilles et
d’en laisser sortir le suc.
• Déposez ces feuilles écrasées sur vos seins douloureux et maintenez-les en place
avec une bande élastique
• Conservez pendant deux heures.
• Répétez deux ou trois fois par jour.

LES DOULEURS DIGESTIVES


L’aérophagie
C’est une accumulation d’air dans l’estomac. On se sent gonflé, la paroi
stomacale est tendue, la partie supérieure de l’abdomen est dure au
toucher. Cet air peut être avalé pendant que l’on mange : on mâche des
chewing-gums, on avale de la soupe trop chaude en aspirant ou on
abuse des boissons gazeuses. L’aérophagie touche également les
personnes qui mangent trop vite, ce qui les conduit à avaler beaucoup

174
d’air à chaque bouchée. Le stress semble aussi jouer un rôle. Quelques
soins naturels aident à évacuer cet air qui provoque les douleurs.
1. Une tisane aux trois épices
Le cumin, le carvi et les graines de fenouil sont à la fois carminatifs (ils
aident à évacuer l’air emprisonné dans l’estomac) et digestifs. Une
double action souveraine pour soulager l’aérophagie.

EN PRATIQUE
• Préparez un mélange, à parts égales, de graines de fenouil, graines de carvi et
graines de cumin.
• Versez 1  cuillerée à soupe du mélange dans un bol d’eau bouillante et laissez
infuser 5 minutes. Puis filtrez.
• Buvez un bol au moment des troubles, et recommencez une heure après si l’effet
n’a pas été suffisant.
• Si vous êtes régulièrement sujet à l’aérophagie, faites une cure en buvant un bol
après les deux principaux repas pendant au moins dix jours.

2. Du charbon végétal
C’est du charbon fabriqué avec des bois légers, de manière à ce qu’il soit
rempli de petites alvéoles. C’est d’elles que le charbon végétal tire son
pouvoir absorbant exceptionnel. Lorsque vous l’avalez, il attire à lui et
piège à la fois les gaz et les toxines présents dans l’estomac. Comme il
n’est ni digéré ni métabolisé, le charbon, chargé de ce qu’il a absorbé au
cours de son parcours dans le tube digestif, est évacué dans les selles.

EN PRATIQUE
• Vous pouvez l’utiliser ponctuellement, au moment des malaises. Prenez alors une
dose de charbon avec un verre d’eau (pour la posologie précise, suivez les conseils
du fabricant).
• Répétez deux heures plus tard si l’effet n’est pas suffisant.
• Si vous êtes souvent sujet à des crises, faites une cure en prenant une dose en
milieu de matinée et une autre en milieu d’après-midi, pendant dix jours.
• Le charbon végétal est également efficace pour chasser les gaz intestinaux (voir
ici).

175
3. Du vinaigre au gingembre
Le vinaigre de cidre, moins acide que celui de vin, a un effet
globalement digestif. Il est alcalinisant, ce qui aide à atténuer l’excès
d’acidité dans l’estomac qui favorise la production de gaz. Le
gingembre, de son côté, facilite la neutralisation et l’expulsion des gaz.

EN PRATIQUE
• Dans une bouteille de 25  cl, glissez d’abord 50  grammes de rhizome de
gingembre, épluché et coupé en tronçons. Remplissez avec du vinaigre de cidre
bio, bouchez hermétiquement et laissez reposer pendant une dizaine de jours, à
l’abri de la lumière et de la chaleur.
• Si vous êtes sujet à l’aérophagie, utilisez quotidiennement ce vinaigre dans votre
alimentation, en assaisonnement des salades notamment. Comptez 1  cuillerée à
soupe par jour.
• En cas de crise, diluez 1 cuillerée à soupe de ce vinaigre dans un verre d’eau à
température ambiante et buvez immédiatement. Répétez une heure plus tard si
l’effet n’est pas suffisant.
• Procédez de la même manière avant le repas lorsque vous vous préparez à
manger des aliments qui favorisent la production de gaz (choux, légumineuses…).

Les ballonnements
Cette fois, c’est dans l’intestin que les gaz se sont accumulés. Ces
ballonnements sont provoqués par une difficulté à décomposer
correctement les aliments avant leur arrivée dans l’intestin. Pour
neutraliser et/ou évacuer ces gaz indésirables, il va donc falloir agir sur
la digestion tout entière. Le stress est un facteur aggravant. Une
alimentation trop riche en fibres peut aussi provoquer des
ballonnements chez les personnes ayant un intestin fragile. Au moment
des crises douloureuses, fiez-vous à ces quelques gestes naturels.

176
1. Un massage du ventre
Le simple geste du massage permet à l’intestin d’évacuer l’excès de gaz
qu’il contient. Les huiles essentielles ajoutent leur effet digestif et
antidouleur.

EN PRATIQUE
• Préparez une huile de massage en versant, dans 2  cuillerées à soupe d’huile
végétale, 2 gouttes d’huile essentielle d’estragon et 2 gouttes d’huile essentielle de
basilic exotique. Mélangez bien.
• Utilisez ensuite cette préparation pour masser votre ventre, en tournant autour du
nombril dans le sens des aiguilles d’une montre.
• Massez lentement pendant une dizaine de minutes, en appuyant modérément
pour ne pas augmenter la sensation désagréable.
• Recommencez deux heures plus tard si l’effet n’est pas suffisant.

2. Du lait d’argile
L’argile possède un fort pouvoir absorbant. Elle «  saisit  » au passage
l’excès d’air, ainsi que les toxines accumulées dans le tube digestif. Puis,
comme elle n’est pas digérée, elle les conduit jusqu’à la sortie.

EN PRATIQUE
• Versez 1  cuillerée à soupe d’argile blanche en poudre dans un verre d’eau à
température ambiante. Laissez reposer 10 minutes.
• Remuez et buvez le tout.
• Si vous êtes sujet à la constipation, ne remuez pas et absorbez seulement l’eau
qui surnage à la surface.

3. De l’huile essentielle d’estragon


Cette huile essentielle favorise la digestion et s’oppose à la fermentation
intestinale de certains aliments qui produisent beaucoup de gaz.

EN PRATIQUE
• Au moment des crises, versez 1  goutte d’huile essentielle d’estragon dans
1 cuillerée à café de miel et avalez.

177
• Si vous êtes sujet aux ballonnements, faites une cure en prenant 1 goutte d’huile
essentielle d’estragon dans 1  cuillerée à café de miel deux fois par jour, pendant
5 jours, à distance des repas.

Les brûlures d’estomac


C’est une désagréable sensation d’acidité dans le tube digestif, qui peut
parfois tourner à la brûlure. Elle peut être due à des remontées du
contenu de l’estomac dans l’œsophage (reflux gastro-œsophagien), mais
aussi à un excès d’acidité du bol alimentaire ou à une sensibilité
particulière de la paroi stomacale. Si vous en souffrez souvent,
commencez par adopter une alimentation plus saine (l’excès de sucre et
de gras favorise ce symptôme) et vous offrir des plages de calme (le
stress est un facteur aggravant). Au moment des crises, ajoutez ces
quelques gestes naturels.
1. Du bicarbonate
C’est tout simple, mais très efficace. Le bicarbonate est un
antiacide majeur. Il suffit de l’absorber pour qu’il neutralise
l’acidité ambiante.

EN PRATIQUE
• Versez ½  cuillerée à soupe de bicarbonate dans un verre d’eau à température
ambiante.
• Mélangez et buvez à petites gorgées au moment où vous ressentez de l’acidité
ou des brûlures.
• Vous pouvez aussi utiliser le bicarbonate en cure, à raison d’un verre une fois par
jour pendant deux semaines.

2. Une infusion de citron


Les acides organiques contenus dans le citron deviennent alcalinisants
une fois dans l’estomac. Ils atténuent ainsi la sensation d’acidité et de
brûlure.

178
EN PRATIQUE
• Coupez un demi-citron bio en rondelles fines. Versez-les dans un récipient et
ajoutez 20 cl d’eau bouillante. Laissez tiédir à température ambiante.
• Filtrez et buvez au moment des troubles.
• Vous pouvez aussi faire une cure d’infusion de citron en buvant une tasse le
matin, à jeun, avant le petit-déjeuner, pendant deux semaines.

3. Une tisane de verveine citronnée


Cette plante, à la délicieuse saveur citronnée, est digestive, carminative
(elle chasse les gaz et les ballonnements) et antiacide. En plus, elle est
apaisante, ce qui se révèle bien utile lorsque les brûlures gastriques sont
liées au stress.

EN PRATIQUE
• Comptez ½ cuillerée à soupe de plante séchée pour un bol d’eau bouillante, et
laissez infuser 5 minutes avant de filtrer.
• Buvez un bol à la fin des deux principaux repas, ou ponctuellement au moment
des crises.

Les coliques
Ces douleurs spasmodiques de l’intestin sont souvent associées à la
diarrhée. Elles constituent l’une des manifestations de l’indigestion,
mais aussi de la gastro-entérite infectieuse. Même s’il ne faut pas
bloquer n’importe comment l’évacuation des selles, il n’est pas
nécessaire d’avoir mal au ventre pour autant. Et ces soins naturels
permettent d’y mettre fin.
1. Du thé noir
Le café est contre-indiqué lorsque l’on souffre de diarrhée, mais le thé
noir est bienvenu grâce à ses vertus astringentes. En plus, cette boisson
contribue à faire cesser les spasmes qui rendent le ventre douloureux.

EN PRATIQUE

179
• Préparez du thé noir concentré en versant 1 cuillerée à soupe de plante séchée
dans un bol d’eau bouillante. Laissez infuser 10 minutes avant de filtrer.
• Buvez trois bols par jour, à distance des repas, jusqu’à ce que les coliques se
calment.
• N’ayez pas peur d’être énervé par le thé : plus le temps d’infusion est long, plus la
plante dégage de tanins astringents qui viennent neutraliser l’effet excitant de la
théine.

2. Une goutte de marjolaine


Cette huile essentielle fait merveille lorsque la douleur est une réaction
physiologique à un état de tension intense et que la peur (ou une autre
émotion) fait mal au ventre. Elle est aussi directement digestive, ce qui
ne gâte rien.

EN PRATIQUE
• Posez 1 goutte (une seule) d’huile essentielle de marjolaine des jardins sur le bout
de votre langue.
• Si la saveur vous semble trop forte, dissolvez-la dans ½  cuillerée à café de miel
liquide, et gardez-la en bouche pendant au moins 10 secondes avant de l’avaler.
• Répétez au bout de quatre heures si l’effet n’est pas suffisant.

3. Un massage des mains


Nous avons, dans la paume de la main, une zone correspondant à
l’intestin. Cet organe est long, sa projection réflexe l’est tout autant. Il
faut donc masser tout le long de son parcours pour obtenir un effet.
Mais celui-ci est souvent rapide.

EN PRATIQUE
• Commencez par frotter vos mains l’une contre l’autre pour les réchauffer.
• Puis, avec le pouce de votre main droite, massez la paume de votre main
gauche en partant de l’articulation à la base du pouce, en allant vers le centre,
puis en faisant le tour du Mont de Vénus pour revenir sur le côté du poignet.
• Insistez pendant deux ou trois minutes, puis faites la même chose sur l’autre main.
• Répétez aussi souvent que nécessaire.

180
La gastrite
C’est une inflammation de la paroi stomacale, qui provoque des
sensations désagréables pouvant aller jusqu’à la franche douleur. Pour
la faire cesser, il faut parvenir à apaiser cet état inflammatoire souvent
latent. Si la douleur est permanente et qu’elle devient de plus en plus
intense, il vaut mieux consulter. Si elle reste ponctuelle, ces quelques
gestes peuvent l’atténuer.
1. Une plante à mâcher
La réglisse est anti-inflammatoire, antispasmodique et antiulcéreuse. Un
trio gagnant pour ceux qui souffrent de gastrite. En plus, elle améliore la
digestion. Mais attention  : n’en consommez pas si vous souffrez
d’hypertension car elle a tendance à faire grimper la pression artérielle.

EN PRATIQUE
• Procurez-vous un bâton de réglisse (dans une pharmacie, parapharmacie ou
boutique de produits diététiques).
• Lorsque vous sentez le malaise arriver, mâchonnez le bâton afin d’en extraire le
suc.
• Vous pouvez aussi utiliser de la poudre de réglisse, comme on en trouve dans les
rayons pâtisserie des supermarchés, à condition qu’elle ne soit pas sucrée. Il suffit
de la dissoudre dans un verre d’eau.

2. Une tisane au curcuma


Les vertus anti-inflammatoires de cette épice sont telles que l’on peut la
consommer en tisane dans les moments de crise douloureuse (voir ici).
En plus, bien sûr, de celle que vous mettez dans vos plats !

EN PRATIQUE
• Versez 1 cuillerée à café rase de poudre de curcuma dans le fond d’un bol, et
ajoutez une pincée de poivre noir moulu.
• Versez de l’eau bouillante, et laissez infuser 10 minutes. C’est le temps nécessaire
pour que l’épice diffuse ses composants actifs dans la tisane, et pour que la
poudre se dépose au fond du bol.
• Impossible de filtrer cette poudre fine. Alors buvez l’infusion telle quelle, sans
remuer afin de ne pas avaler le dépôt qui s’est formé au fond du bol.

181
• Buvez deux bols par jour, après les principaux repas, pendant deux semaines.

182
INDEX

A
5 facteurs du Vivant 31
accident vasculaire cérébral 19
acidité 32, 39, 60, 61, 64, 65, 68, 71, 76, 81, 83, 166, 202, 215, 218, 219
activité physique 16, 107-113, 182
acupressure 117
adrénaline 30, 40, 53
aérophagie 214, 216
aimants 105-107
ampoule 32, 156-158
angoisse 19
antalgique 8-10, 16, 21, 32, 35, 37, 85, 89, 90, 94, 95, 97, 99, 101, 103, 144, 155, 156,
167, 168, 177, 178, 180, 187, 188, 190, 204, 210, 211
anti-inflammatoire 63, 64, 66, 69, 72, 73, 75, 85, 87-90, 92, 94, 95, 99, 101, 104, 106,
108, 109, 127, 129, 135, 144, 159, 160, 170, 173, 177, 178, 180, 187, 189, 190, 196-198,
204, 208, 211, 213, 222, 223
aphte 162-165
aphtose récidivante 163
application de froid 79-80, 186, 213
argile 10, 32, 77, 80-82, 181, 182, 188, 189, 203, 204, 217
arnica 94-96, 152, 181, 186, 187, 209
arthrite 99, 196
arthrose 67, 88, 99, 105, 106, 108, 128, 196

B
bain chaud 79, 180, 192, 193
bain de mains 158
bain de pieds 158
ballonnements intestinaux 60, 81, 130, 216, 218, 219
basilic frais 66, 67, 71, 164, 165
bicarbonate 10, 61, 68, 77, 83, 84, 98, 158, 166, 218, 219

183
blessure 35, 94, 106
bosse 12, 104, 152, 187
botswellia 88, 89
bouillotte 78, 80, 176, 203, 210
brûlure 12, 16, 21, 29, 35, 81, 94, 151, 154, 155, 201
brûlure gastrique 81-83, 93, 123, 218, 219
bruyère 192, 193

C
caillou dans la vésicule biliaire 192, 193
calendula 157, 178
capsaïcine 67, 200
carie dentaire 10, 162, 168, 169
cartilage 92
carvi 214
cassis 190, 191
céphalée 97, 158
charbon végétal 215
choc nerveux 101
chou 70, 71, 96, 213, 216
circulation veineuse 94, 205, 207, 208
clou de girofle 168, 169
cohérence cardiaque 48
colique 220
colite 33
contracture 51, 100, 110, 114, 142, 146, 192
cortisol 30, 40, 104, 105, 127, 129, 204
coup de soleil 94, 154
courbature 100, 179-181
crampe 100, 182-185, 210
crispation musculaire 45, 81, 100, 110, 114, 148
cumin 71, 214
curcuma 67, 71, 223
cystite 141

D
décoction 85-87, 89, 90, 92, 93, 95, 96, 189, 197
déprogrammation émotionnelle 55
diarrhée 82, 220

184
do-in 116-125
dopamine 30, 40
douleur abdominale 33, 78, 81
douleur articulaire 7, 43, 45, 47, 51, 56, 60, 67, 81, 82, 92, 96, 111, 115, 116, 136, 146,
151, 185, 196, 198, 201-203
douleur articulaire inflammatoire 16, 79, 88, 99, 192
douleur articulaire non inflammatoire 78
douleur associée à un œdème 207, 213
douleur chronique 8, 14, 16, 17, 21, 22, 32, 44, 46, 47, 54, 57, 59, 60, 73, 76, 77, 99, 105,
137, 142, 193
douleur circulatoire 205-209
douleur de l’épaule 133, 142, 203
douleur de la bouche 162
douleur de règles 78, 82, 91, 210, 211
douleur dentaire 8, 10, 21, 27, 168-170
douleur des genoux 123, 203
douleur des seins 212
douleur digestive 8, 81, 83, 116, 139, 214-223
douleur du cou 122, 142
douleur du coude 131, 203
douleur fantôme 11
douleur ligamentaire 179-195
douleur lombaire 142, 194
douleur musculaire 39, 51, 78, 81, 100, 179-195
douleur nocturne 100
douleur ponctuelle 16, 26, 43, 58, 162, 222
douleur posturale 51, 105, 116, 194
douleur rhino-pharyngée 170-179
douleur rhumatismale 73, 196-204
douleur spasmodique 103, 206, 210, 220
douleur tendineuse 179-195
douleurs externes 11-13
douleurs internes 11-13
dysfonctionnement articulaire 12, 13

E
eau d’argile 82
ecchymose (bleu sensible) 12, 16, 26, 79, 94, 104, 151-153
écorce de marronnier 208

185
écorce de saule 87, 95, 160, 188, 189, 211
émotions 13, 15, 16, 19, 27-33, 38, 39, 41, 52-55, 148, 152, 221
emplâtre chaud 79, 200
endorphines 15, 35, 49, 50, 55, 62, 106, 109, 115
entorse 21, 26, 29, 59, 79, 185-188
entorse du poignet 8, 185, 200
estragon 211, 218
étirements 110, 137-141, 148, 182, 194
exercice de déprogrammation émotionnelle 56, 57
exercice du sourire 50, 55-58
exercice respiratoire 10, 30, 39-50, 114, 145

F
fibromyalgie 13, 29, 101
frêne 89, 90, 95, 96
friction 97, 99-101, 152, 154, 159, 169, 175, 176, 187, 189-191, 198, 206, 211
friction articulaire 98

G
gastrite 29, 222
gastro-entérite infectieuse 220
gattilier 212
gaz 38, 215, 216, 218, 219
gel d’aloe vera 155
gestion émotionnelle 10
gingivite 166
ginkgo biloba 207
glandes surrénales 104, 127-129, 205
graine de fenouil 214
grande camomille 91, 92, 95, 159, 160, 211
guimauve 93, 96

H
hammam 193, 194
harpagophytum 92, 94, 197
hématome 94, 104, 152
hémorroïde 205-207
homéopathie 172, 181, 185, 188
huile essentielle d’arbre à thé 167, 175, 178

186
huile essentielle d’épinette noire 104, 205
huile essentielle d’estragon 211, 217, 218
huile essentielle d’eucalyptus citronné 203, 204
huile essentielle d’hélichryse italienne 104, 187
huile essentielle de basilic exotique 217
huile essentielle de camomille romaine 101, 102
huile essentielle de clou de girofle 21, 169
huile essentielle de cyprès de Provence 209
huile essentielle de gaulthérie couchée 99, 100, 102, 189, 190, 198
huile essentielle de genévrier commun 209
huile essentielle de laurier noble 103, 165
huile essentielle de lavande aspic 102, 154, 191
huile essentielle de lavande officinale 102, 183, 184, 191
huile essentielle de lavandin super 97, 100, 102
huile essentielle de lentisque pistachier 206
huile essentielle de marjolaine des jardins 221
huile essentielle de menthe poivrée 97, 102, 159, 166, 177, 198, 209
huile essentielle de niaouli 175, 178
huile essentielle de pin de Patagonie 193
huile essentielle de romarin à camphre 101, 191, 193
huile essentielle de thym à thujanol 178, 179
hypertension 222

I
indigestion 220
inflammation des gencives 162, 166, 167
inflammation silencieuse 36, 39
inflammation tissulaire 12, 196
infusion 83, 85-96, 98, 180, 191, 193, 211, 214, 219, 220, 223
inhalation 177
irritation intestinale 93

J
jambes lourdes 134, 205, 207, 208
jus d’oignon 201
jus de citron 68, 84, 164
jus de prune 163

187
lait d’argile 82, 217

M
magnésium marin 182, 183
magnétothérapie 105
mal à l’oreille 174-176
mal à la gorge 21, 130, 171-174
mal au dos 7, 13, 108, 121, 142, 192-194
mal au ventre 7, 47, 114, 124, 151, 220, 221
mal aux sinus 176-179
malbouffe 36
mal-être cellulaire 29
marche 108, 110-113
massage 10, 97-102, 114-117, 126-128, 130, 131, 133-135, 167, 177-179, 183, 192, 204-
206, 209, 211, 216, 217, 221
massage de points 118-121, 161, 178, 183, 184, 192, 199, 200
maux de tête 47, 60, 79, 91, 101, 120, 158-161, 210
médecine des Hommes 34, 35
médecine du Corps 34, 35
mélilot 208
menthe 66, 67, 156
méridien de la Vésicule biliaire 139, 140
méridien de la Vessie 141
méridien du Foie 139
méridien du Gros intestin 137, 138, 161
méridien du Poumon 137, 138
miel 86, 90, 91, 93, 154, 155, 218, 221
migraine 7, 19, 22, 27, 29, 39, 91, 102, 151, 158

N
natation 112
neurohormones 37, 40, 41
neurosciences 10, 14, 17, 23-37, 41, 44, 50, 52, 54, 55, 84
neurotransmetteurs 15, 20, 27, 30, 32, 39, 91
névralgie 101, 105

O
oignon 74, 96, 201, 202

188
P
pénibilité du travail 19
pensée négative 33, 40, 52, 108
persil frais 66, 67, 71, 156
peur 19, 32, 53, 54, 152, 186, 220, 221
phytolacca 171, 172
piment 67, 75, 200, 201
poche à glace 186, 203
polyarthrite 18
propolis 173, 174

Q
qi gong 40, 136-143

R
rage de dents 7, 151
réflexologie 77, 126-135
reflux gastro-œsophagien 83, 218
réglisse 222
reine-des-prés 87, 88, 95, 96, 160, 161, 197, 198, 211
relaxation 14, 16, 19, 21, 25, 30, 32, 37-58, 145
relaxation progressive (méthode Jacobson) 45
respiration antistress 16, 19, 58
respiration consciente 40
rhumatisme 22, 89, 92, 101, 196, 197
romarin 67, 102, 173, 180

S
sédentarité 36
sérotonine 30, 40, 41, 50, 55
sinusite 137, 177
sommeil 16-18, 29, 41, 46, 47, 51, 54, 85, 99, 100, 105, 145
sophrologie 27, 40, 45
sport 28, 109, 110, 113, 179
stress 15, 19, 27, 29, 34, 36, 38-41, 44-46, 50, 52, 53, 74, 100, 108, 111, 114, 119, 126,
127, 136, 164, 192, 193, 214, 216, 218, 219
stretching 110
syndrome de l’intestin irritable 33, 93

189
système nerveux central 13, 15, 20, 23, 24, 28-30, 32, 38, 39, 41, 45, 54, 103, 104, 145,
182, 194

T
techniques antistress 10, 45
tendinite 188-190
tensions psychiques et émotionnelles 51
thé noir 220
thym 67, 170, 173
thym au miel 173
tisanes de plantes 84-95, 159, 161, 207, 209, 211, 219, 223
torticolis 190-192
training autogène de Schultz 45
traumatisme physique 99, 104
trois-épices 214

U
ulcère 12
usure du cartilage 108, 196

V
vélo 109, 112, 113
vergerette du Canada 90, 91
verveine citronnée 90
vinaigre 68, 72, 167, 168, 202, 215, 216
vinaigre au gingembre 215
visualisation antidouleur 47, 48

Y
yoga 10, 14, 40, 77, 144-149, 194

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