Distance de Visibilite - Route 1

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UNIVERSITE DES MASCEREIGNES

Département Génie Civil et Environnement


Module : Route 1
Les distances de Visibilités – paramètres pour la conception géométrique
I Distance d'arrêt (d) [Stopping Sight Distance –SSD]
Il ne faut pas confondre une réaction et un réflexe : la réaction est un acte volontaire et réfléchi
alors que le réflexe est totalement involontaire et irréfléchi.
Le temps de perception-réaction d'un conducteur, c'est le temps qu'il lui faut pour :
- percevoir
- analyser
- décider
- agir
[En Anglais ; Perception, Intellection, Emotion & Volition (PIEV)]
Définition : La distance d'arrêt d'un véhicule est la distance conventionnelle théorique nécessaire
à un véhicule pour s'arrêter compte tenu de sa vitesse.
Elle est calculée comme la somme de la distance parcourue pendant le temps de perception
réaction ; la distance de perception-réaction (dpr) et de la distance de freinage (df).
Donc, la Distance d'arrêt= Distance de perception-réaction + Distance de freinage
d= dpr + df
Distance de perception-réaction (dpr)
La distance de perception-réaction est la distance parcourue par un véhicule à vitesse constante
v pendant le temps de perception-réaction.
Pendant le temps de perception-réaction, le véhicule continue à se déplacer à la vitesse initiale
puisque le conducteur n'a pas encore agi. Or, cette distance varie selon la vitesse : plus on roule
vite, plus la distance parcourue pendant le temps de perception-réaction est importante.
Le temps de perception-réaction est constitué du temps physiologique de perception-réaction (1,3
à 1,5 s) et du temps mort mécanique d'entrée en action des freins (0,5s).
Pour le calcul, on adopte généralement la valeur de 2 secondes pour ce temps de perception-
réaction. Les différentes études étrangères tendent à situer cette valeur entre 2 et 2,5 s. Aux Etats-
Unis, elle est prise égale à 2,5 s

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Valeur
La valeur de la distance de perception-réaction, sur la base d'un temps de réaction réglementaire
de 2 secondes, est, en fonction de la vitesse (exprimée en km/h) la suivante :
Distance = Vitesse x Temps
dpr= v (m/s) x temps (secondes) = V (km/h) x 1000 (m) / 3600 x t (s)
Donc, dpr = 0.278 V t
Ceci donne le tableau suivant :
Vitesse 50 km/h 70 km/h 90 km/h 110 km/h 130 km/h
Distance de perception-réaction 28 m 39 m 50 m 62 m 73 m

Facteurs influants
Les facteurs influant sur la distance de perception réaction sont :
 L’alcool, qui agit directement sur le cerveau, rétrécit le champ visuel, et altère la perception
latérale des objets, comme le relief, la profondeur et les distances,
 Les drogues,
 La fatigue,
 Le stress
 Toute activité susceptible de réduire l’attention du conducteur (téléphone portable, écoute
radio, soucis passagers, etc.).
Le temps de réaction est donc uniquement lié au conducteur ; la météo ou l'adhérence n'ont pas
réellement d'influence (sauf indirectement, en accélérant l'apparition de la fatigue ou en
augmentant le stress du conducteur)

Distance de freinage
Elle s’obtient aisément à partir de l’équation d’un véhicule en mouvement avec une vitesse v
décélérant jusqu’à la vitesse 0. Elle est fonction de la vitesse initiale, de la déclivité et du
coefficient de friction longitudinal.
Le coefficient d’adhérence de la chaussée, facteur incontournable
Le coefficient d’adhérence (coefficient de friction longitudinal) a une influence directe sur les
distances de freinage. Ce coefficient dépend de la nature et de l’état du revêtement.

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De manière simplificatrice, on peut retenir les valeurs suivantes sur route sèche :
 0,8 pour un béton bitumineux propre et sec
 0,7 pour un revêtement moyen
 0,6 pour un pavé sec
Sur route mouillée, ce coefficient est divisé par deux.
Le tableau ci-dessous montre les valeurs de f (coefficient de friction longitudinal) pour différentes
vitesses de base et vitesses pratiquées.

Situation 1- Chaussée horizontale


Au moment d’arrêt complet sur une surface (route) plane ou horizontale (sans déclivité) ;
Energie cinétique = Energie de freinage
½ mv2 = f x m x g x df
Donc, df = v2/2 x g x f

[ou V est en km/h]


Situation 2- Chaussée avec déclivité (pente ou rampe)
La distance de freinage augmente dans les pentes (descentes) et diminue dans les rampes
(montées). Donc, si la chaussée comporte une déclivité on devra ajoute où déduire la valeur de la
déclivité, du coefficient de friction selon si c’est une pente ou une rampe.

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[Pour simplifier, remplacez cfl par f dans l’équation en-dessus]
v = vitesse en mètres par seconde
g = 9,81 m/s² (accélération de la pesanteur)
cfl = f = coefficient de friction longitudinal ou
p = déclivité du profil en long (en m/m)
Si on inclut V en km/h dans l’équation et remplaçant g par 9.81 m/s2
Donc df = V2/ 254 (f + p) ou V2/ 254 (f - p)
La Distance d'arrêt= Distance de perception-réaction + Distance de freinage
d= dpr + df

Exemple

Calculez le distance d’arrêt en utilisant un temps de perception-réaction de (i) 2,0 s (ii) 2,5 s pour
des vitesses de (i) 60 km/h (ii) 110 km/h pour un véhicule circulant sur une chaussée (i) plane (ii)
ayant une déclivité de 3,5% en (i) descendant la pente (ii) remontant la rampe.

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II La Distance de Dépassement Dd [Overtaking Sight Distance – OSD]

La distance de visibilité de dépassement : est la distance requise pour doubler un véhicule plus lent
en toute sécurité. Le dépassement avec attente concerne un scenario idéal de dépassement ou le
conducteur qui effectue le manœuvre de dépassement ralentit derrière le véhicule lent en roulant a
la même vitesse que ledit véhicule puis accélère jusqu'à une vitesse donnée au début du
dépassement et finit à vitesse constante.

Est-ce que la figure ci-dessus correspond à un dépassement sécuritaire ?


Le calcul de la distance de visibilité de dépassement repose sur certaines hypothèses à propos du
comportement des conducteurs :
• le conducteur qui se fait dépasser roule à une vitesse constante
• le conducteur qui entend dépasser a ralenti et serre de près le véhicule à dépasser au moment où
il gagne la zone de dépassement
• le conducteur qui entend dépasser a besoin d’un bref instant pour voir si la zone de dépassement
est dégagée et pour amorcer la manœuvre.
• le conducteur qui dépasse ne quitte sa voie qu’au dernier instant et y retourne rapidement tout en
faisant face à la circulation en sens inverse. Pendant cette manoeuvre, il accélère jusqu’à une
vitesse supérieure de 15 km/h à celle du véhicule qui se fait dépasser
• une distance convenable doit séparer le véhicule qui dépasse et le véhicule qui s’approche en
sens inverse.
La distance minimale de visibilité de dépassement équivaut au total des valeurs d1, d2, d3 et d4.
d1 - Distance de manoeuvre initiale. La période de manoeuvre initiale est composée du temps de
perception-réaction et du temps nécessaire au conducteur qui effectue un dépassement pour
déplacer le véhicule de sa position en file jusqu’au point d’empiétement sur la voie de circulation
opposée
d2 - Distance parcourue sur la voie de circulation opposée
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d3 - Longueur de dégagement. La distance entre le véhicule qui dépasse, à la fin de la manœuvre,
et le véhicule qui s’approche en sens inverse.
d4 - Distance parcourue par un véhicule qui s’approche en sens inverse après avoir été repéré par
le véhicule qui dépasse. On suppose que le véhicule qui s’approche en sens inverse se déplace à
la même vitesse que le véhicule qui dépasse (la vitesse de référence).

Exemple
Déterminez la distance de dépassement sur une route a deux voies a sens inverse pour les
données suivantes ;
(a) La vitesse du véhicule qui dépasse (vitesse de référence) d= (i) 80 km/h (ii) 110 km/h
(b) La vitesse du véhicule lent = (i) 50 km/h (ii) 60 km/h
(c) Accélération du véhicule rapide = 3.6 km/h/s

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