Thése Talbi
Thése Talbi
Thése Talbi
Intitulé
Faculté :Chimie
Abstract
Cloud point extraction is a separation technique based mainly on the cloud point. This method
uses polyethoxylated surfactants which have the capacity to solubilize most of the
hydrophobes compounds and separated them beyond a temperature called precisely "cloud
point". At equilibrium, the solution separate in two liquid phases, one phase rich in
surfactant, called coacervate and diluted phase. This operation has advantages over
conventional liquid-liquid extraction, in particular: the simplicity and the safety of the process
( use water only, Excluding volatile and flammable organic solvents commonly used in
conventional liquid-liquid extraction). The aim of this work is to apply this technique for the
removal of organic pollution dissolved by nonionic surfactants (TritonX 114, Oxo C10E3,
Oxo-C15E7) and using ionic liquid (1-buthyl -3- methyl imidazolium perfluophosphate) as
the extractive agent ( for extraction of methylen blue) and the metallic pollution (Ni + 2) using
mixed micelles (SDS, Oxo C10E3). It has been necessary before to draw the phase diagrams
of the water / surfactant binary systems in order to define the diphasic domain of the two
surfactants. The extraction results are very encouraging to allow a 92% and 85% yield for
organic solutes and 60% for metallic solute. The experimental results have been the subject of
an empirical smoothing of the curves.
Keywords:
- Surfactants
- Cloud point
- Organic and metallic pollutants
- Coacervate extraction
- Phase diagrams
-Design of experiments
Remerciements
3 9
Diagramme représentatif de l’interface entre les deux phases
4 11
Variation de quelques propriétés physiques en fonction de la
concentration en tensioactif
5 13
Micelle ionique directe (modèle de Harthley).
6 14
Types de micelles
7 14
Structure des agrégats (a) ; micelles sphériques ; (b) micelles
cylindriques ; (c) bicouche plane ; (d) structure cubique ; (e) micelles
inverses ; (f) vésicules sphériques
8 15
Sites possible d’incorporation de solubilisat dans les micelle : (a) dans
le cœur de la micelle ; (b) courte pénétration ; (c) pénétration profonde ;
(d) adsorption à la surface ; (e) entre les chaînons des tensioactifs non
ioniques.
9 15
Point de Krafft du sulfonate de dodecyl de sodium
10 18
Courbe de point de trouble d’un tensioactif non ionique
13 24
Cations des liquides ioniques
14 34
Principaux champs d’application des liquides ioniques
15 37
Structure des octylphénols polyéthoxylés
16 38
La tension superficielle en fonction de la concentration de quelques
tensioactifs non ioniques de types APE à T=20°C
17 41
Formule chimique des tensioactifs
46 93
Effet de la concentration en Oxo-C10E3 sur la fraction volumique ΦC (à
30 °C
47 94
Effet de la température sur la fraction volumique Φ C (pour une
concentration de 2 % mass. en Oxo-C10E3
48 95
Courbe de point de trouble du LutensolAO7 (Oxo-C15E7).
Les tensioactifs non ioniques ont commencé à acquérir une importance industrielle
depuis la découverte, au début des années 1930, des dérivés éthoxylés produits par l’addition
de l’oxyde d’éthylène sur des molécules possédant des hydrogènes actifs. Aujourd’hui, ils
sont utilisés dans tous les domaines industriels, de la détergence domestique au textile, dans
les préparations pharmaceutiques et dans l’agriculture, pour n’en citer que quelques-uns.
Leurs « bonnes propriétés » toxicologiques, leur position avantageuse par rapport aux
réglementations en vigueur, leur facilité d’approvisionnement, leur bon rapport
coût/efficacité, la large variété des produits disponibles, leur compatibilité avec les autres
tensioactifs et l’étendue de leurs propriétés physico- chimiques sont à l’origine de leur emploi
toujours croissant.
L'une des propriétés intéressante des tensioactifs non ionique est leur capacité de se
séparer de la phase aqueuse lorsqu'ils sont chauffés au delà d'une température appelée "point
de trouble", pour former deux phases aqueuses, une phase contenant la plupart du tensioactif,
appelée coacervat, et une autre phase aqueuse dans laquelle la concentration du tensioactif est
proche de sa concentration micellaire critique (cmc). Le pouvoir solubilisant des agrégats
présents dans le coacervat peut être mis à profit dans l'extraction à deux phases aqueuses (dite
aussi "par coacervat" ou "par point de trouble") de substances variées comprenant des
électrolytes inorganiques, des composés organiques faiblement hydrosolubles. Les
tensioactifs utilisés dans cette étude sont de type alcool polyéthoxylés, ont la particularité
d’être parfaitement biodégradable en raison de leurs chaînes hydrophobes linéaires ainsi que
leurs têtes polaires qui contiennent uniquement un groupement alcool, à ce titre et face à des
réglementations de plus en plus restrictives, les industries doivent obligatoirement traiter leurs
effluents avant de les réintroduire dans le milieu naturel : pour cela le développement de
technologies propres est de plus en plus souhaité afin de préserver l’environnement,
l'extraction par point de trouble est donc une bonne alternative aux techniques classiques
d’extraction, car c’est, dans la majorité des cas, une méthode simple, efficace, peu coûteuse et
considéré comme « verte » puisque les solvants organiques toxiques ne sont pas utilisés..
L'objectif de cette thèse est d'appliquer la technique d’extraction par point de trouble à
l’élimination des polluants organiques et métallique susceptibles de créer des nuisances
importantes.
Ce manuscrit est réparti en six chapitres; dans le premier chapitre on propose une
mise au point bibliographique sur les tensioactifs et leurs principales propriétés. Le deuxième
chapitre est consacré à une revue bibliographique détaillé sur les liquides ioniques.
Le troisième chapitre concerne l'étude physico chimique des tensioactifs utilisés dans
ce travail ainsi que les propriétés thermodynamiques superficielles des micelles mixtes, nous
avons également étudié l'effet de plusieurs additifs sur le point de trouble et sur les propriétés
surfacique des tensioactifs. .
Dans le quatrième chapitre, nous avons entamé l'étape de l'extraction par point de
trouble sur une solution de bleu de méthylène en présence des liquides ioniques de types
imidazolium, nous avons choisis le 1-buthyl-3-methyl imidazolium pour sa propriété d'agent
extractant du fait de son non miscibilité avec l'eau. Les résultats expérimentaux ont fait l'objet
d'une modélisation par plan d'expérience, des représentations mathématique et graphiques des
résultat ont été élaborées afin de déterminer les zones d'intérêts. Nous avons étudié les
interactions entre liquide ionique et colorant par résonance magnétique nucléaire (RMN). .
Ensuite, au chapitre cinq, nous avons appliqué cette technique à un rejet réel
représenté par des émulsions d'huile de coupe (Tasfalout 22B, huile A), deux tensioactifs
polyéthoxylés différents ont été utilisés : l’Oxo-C10E3 et l’Oxo-C15E7. Les résultats
expérimentaux sont exprimés en termes de demande chimique en oxygène. Dans cette partie,
nous avons également lissé nos résultats par plan d'expérience.
Pour terminer, En chapitre VI, nous avons étudiés l’extraction par coacervat du nickel
par micelles mixtes non ionique/anionique. L'effet du pH, d’électrolyte, de tensioactif
anionique et non ionique ont été réalisé afin d‘examiner l'efficacité d'extraction.
Le corps du mémoire s’achève par une conclusion générale qui rappelle de façon très
synthétique les nombreux résultats obtenus et des perspectives.
2
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
I.1.1 Introduction
Le mot « amphiphile » est utilisé pour désigner une molécule qui possède des affinités
pour deux milieux incompatibles. Une molécule amphiphile est ainsi formée de plusieurs
groupes chimiques, dont certains se mélangent spontanément avec les molécules d’un des
milieux, mais pas avec celles de l’autres, tandis que les autres groupes de la même molécule
ont le comportement inverse. Dans la plupart des cas, l’un des milieux est l’eau ou une
solution aqueuse, et l’autre est un liquide apolaire comme une huile hydrocarbonée. Les
molécules amphiphiles tendent à se localiser aux interfaces entre deux liquides, ou bien à la
surface libre d’un liquide. Leur présence à des effets spectaculaires : les énergies interfaciales
sont abaissées, l’écoulement des liquides au contact des interfaces peut être bloqué, et les
interactions entre interfaces peuvent changer de nature. A cause de ces effets, les molécules,
qui tendent à se localiser aux interfaces, sont aussi appelées tensioactifs. Les dénominations
« amphiphiles » et « tensioactifs » recouvrent la même réalité physique, toute molécule
amphiphile étant capable de s’adsorber aux interfaces entre les liquides pour lesquels elle a de
fortes affinités (Falbe, 1986).
Les tensioactifs sont des molécules organiques amphiphiles, comportant deux parties
bien distinctes : une tête polaire hydrophile, qui présente une forte affinité pour les molécules
d’eau et une queue apolaire hydrophobe (lipophile), que les molécules d’eau ont plutôt
tendance à fuir (Figure I.1). La tête hydrophile est généralement constituée d’un ion ou d’un
groupement possédant un moment dipolaire et la queue hydrophobe d’une ou plusieurs
3
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Du point de vue commercial les tensioactifs sont classés suivant leurs applications.
Toutefois, on constate que beaucoup de tensioactifs sont susceptibles d’être utilisés dans
plusieurs applications différentes, ce qui provoque des confusions. On est donc amené à
classifier les tensioactifs d’après la structure de leur molécule (Attwood et Florence, 1983),
ou plus exactement d’après le type de dissociation qu’ils subissent dans l’eau.
4
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
5
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
hydrocarbonée, CH3 (CH2) n-, et la partie hydrophile est une chaîne oxyéthylénée, - CH2
CH2O-. La solubilité dans l’eau des chaînes oxyéthylénées est dûe aux dipôles localisés prés
des atomes d’oxygène. Les caractéristiques de cette solubilité sont surprenantes et un peu
mystérieuses : d’une part, les chaînes homologues oxyméthylène (CH2O) m et
oxytriméthylènes (CH2 CH2 CH2O) m ne sont pas soluble dans l’eau ; d’autres part, les
chaînes oxyéthylènes sont miscibles avec l’eau en toutes proportions à basse température,
mais elles deviennent non miscibles à température élevée (Van Os , 1998). Les groupes
hydrophiles peuvent également être des sucres (alkylpoygluosides), ou des dérivés de
glycérol. Ces tensioactifs sont plus coûteux que les tensioactifs oxyéthylénés, mais ils sont
néanmoins recherchés pour leur bonne biodégradabilité et leur efficacité supérieure dans la
formation d’émulsions et de mousse.
Les tensioactifs utilisés dans ce travail sont en majorité de type alcools polyéthoxylée
à longue chaîne produits à partir d’un oxyde d’éthylène et un alcool gras avec une longue
chaîne carbonée, l’avantage de ces tensioactifs est leur biodégradabilité. Ils présentent un
certain nombre de propriétés intéressantes liées à leur comportement en solutions aqueuses.
Parmi ces propriétés, la plus évidente est le « point de trouble » : C’est la température au
dessus de laquelle une solution aqueuse de tensioactif non ionique devient trouble. Ce
phénomène reste à ce jour mal explicité, cependant il est largement admis, que la masse
molaire micellaire des tensioactifs non ioniques polyéthoxylés augmente avec la température.
Ceci est dû à la réduction de la solubilité du tensioactif et à l’augmentation de son
hydrophobicité causé par la déshydratation de la chaîne polyéthoxylée (Gibbs, 1948). Cette
augmentation de la masse molaire micellaire devient très prononcée lorsque la température
des solutions approche du point de trouble du tensioactif. Au dessus de cette température les
solutions aqueuses se séparent en deux phase, une phase appelée coacervat et une phase
diluée dans laquelle la concentration du tensioactifs est proche de la concentration micellaire
critique (CMC).
Les propriétés essentielles des tensioactifs qui permettent de comprendre les phénomènes
observés et qui déterminent leurs domaines d’application sont :
6
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
L’adsorption aux interfaces qui provoque une diminution des tensions interfaciales.
Cette propriété est responsable des phénomènes de mouillage, de dispersion, de
détergence et d’émulsification ( Langmuir, 1928; Stokes, 1997 ).
Molécules
superficielles
Molécules
internes
Soit ΔG l’énergie à fournir pour augmenter de ΔA la surface d’un liquide, on définit alors
une grandeur , appelée tension superficielle, par la relation suivante :
7
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
G
T, P
A
(1.1)
Si des molécules de tensioactifs sont introduites dans une solution aqueuse, elles vont
s’adsorber à l’interface air-liquide tel que la partie hydrophobe s’oriente vers l’air, et la
partie hydrophile reste accrochée à la solution, en conséquence, certaines molécules d’eau à
l’interface vont être remplacées par des molécules de tensioactif. Ainsi, les forces
intermoléculaires existant entre les molécules d’eau et les molécules du tensioactif sont
inférieurs à celles existant entre deux molécules d’eau ce qui conduira à une diminution de la
tension superficielle. Cette diminution facilite de nombreux phénomènes tels que la
formation de mousse, d’émulsion, et le mouillage d’une surface. Plus généralement, la
diminution de la tension superficielle favorise l’affinité des deux phases non miscibles et la
dispersion de l’une dans l’autre.
8
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
La phase α
La phase β
La tension superficielle (γ) est donnée par l’équation de Gibbs sous la forme :
d i di (1.2)
Où :
d RT H 2O d ln aH 2O T d ln aT (1.4)
Où :
1
T (1.5)
RT ln cT
9
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Où :
T : température du système
Les nombreuses applications des tensioactifs reposent, en partie, sur leur capacité de
former des micelles. La concentration à partir de laquelle un composé tensioactif s’auto
associe sous forme micellaire en solution aqueuse est dénommé concentration micellaire
critique (CMC) ( Shinoda, 1963; Mital,1977 ).
10
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Cette formation est régie par la loi d’action de masse et met en jeu des forces
antagonistes d’origines diverses. Elle entraîne une variation brusque des propriétés physico-
chimiques du système, qui se traduit par des changements de pente rapides dans les courbes
de variation de ces propriétés (Figure I.4). La valeur de la concentration micellaire critique
est une caractéristique du tensioactif : elle dépend de la nature chimique du tensioactif
(longueur de la chaîne lipophile, nature de la tête polaire) mais également de facteurs
externes tels que la concentration en électrolyte ou la température. La CMC est simplement
une mesure de l’énergie libre de micellisation (ou énergie libre de dissolution des micelles
dans la solution de monomères) ( Hinze,1979) :
Gmic
ln CMC (1.6)
RT
Cette relation permet d’obtenir très facilement les énergies libres de micellisation, et
leurs variations en fonction des conditions de la solution, à partir des valeurs mesurées des
CMC par ailleurs :
ln CMC
H mic RT 2 (1.8)
T P
1
Smic (H mic Gmic ) (1.9)
T
11
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
x- x-
x- x- x x- x-
Une zone (dite zone de Stern) comprenant essentiellement les groupes polaires et une
partie des contres ions x-.
Cette couche dont la définition est proche de celle de l’interface, est un milieu de
prémitivité proche mais inférieure à celle de l’eau. L’eau ne pénètre pas à l’intérieur de la
micelle.
Il existe deux types de micelles (Figure I.6) : les micelles directes et les micelles
inverses. Les micelles directes sont arrangées de telle sorte que les groupes polaires sont au
contact de l’eau et que les chaînes hydrocarbonées restent isolées dans l’agrégat pour
s’échapper de la partie polaire défavorable (Lattes,2005), dans le cas des micelles inverses,
12
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
la partie hydrocarbonée est dirigée vers l’huile et les groupes polaires sont en contact avec
l’eau.
huile Eau
Eau
(a)
(d)
(b)
(c)
(f)
(e)
Figure I.7 : Structure des agrégats (a) ; micelles sphériques ; (b) micelles cylindriques ; (c)
bicouche plane ; (d) structure cubique ; (e) micelles inverses ; (f) vésicules sphériques.
I.1.5 solubilisation
13
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
La solubilisation telle que définie par Mc Bain et Hutchinson (Mc Bain, 1955) est
une dissolution d’une substance insoluble dans un milieu, en impliquant la présence d’une
solution colloïdale capable d’incorporer ces substances peu solubles. Une définition plus
récente de la solubilisation et plus générale consiste à une préparation d’une solution
isotropique et thermodynamiquement stable à partir d’une substance qui est insoluble ou peu
soluble dans un solvant donné par addition des composés amphiphiles dont la concentration
est supérieure à la concentration micellaire critique. Cependant, plusieurs facteurs affectent la
solubilisation comme la structure du tensioactif et de la substance dissoute, la température et
l’addition des électrolytes et non électrolytes sont probablement les facteurs les plus
importants.
Les sites de solubilisation d’une substance sont étroitement liés à sa nature chimique.
Dans les systèmes aqueux, c’est les substances non polaires qui sont solubilisées, par
exemple les hydrocarbures aliphatiques, sont dissous à l’intérieur des micelles (Figure I.8).
Les composants semi polaire et polaire comme les acides gras et les alcanols, peuvent être
orientés radialement dans la micelle, la tête polaire est enfoncée c’est le cas d’une pénétration
profonde ou bien, proche de la surface des micelles c’est la pénétration courte. D’autres
substances sont adsorbées à la surface des micelles comme les dimethylphtalate.
Des études ont montrées que certaines substances comme legriseofulvin ( Lindman, 1991) et
le chloroxylenol (Elworthy, 1968) peuvent se solubilisés dans la chaîne polyéthoxylène d’un
tensioactif non ionique.
14
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Figure I.8 : Sites possible d’incorporation de solubilisat dans les micelle : (a) dans le cœur de
la micelle ; (b) courte pénétration ; (c) pénétration profonde ; (d) adsorption à la surface ; (e)
entre les chaînons des tensioactifs non ioniques.
La solubilité des tensioactifs dans l’eau varie énormément avec la température, d’une
part, la solubilité des tensioactifs ioniques croît brusquement à partir d’une certaine
température appelée point de Krafft ou température critique de micellisation. La
connaissance du point de Krafft est souvent nécessaire, dans la plupart des applications, il est
indispensable de choisir un tensioactif dont le point de Krafft est au dessous de la
température d’utilisation. D’autre part, la solubilité des tensioactifs non ioniques dans l’eau
diminue lorsque la température augmente. Cette température est appelée point de trouble, qui
est la température à laquelle une solution de concentration donnée en tensioactif décante.
La courbe de solubilité des tensioactifs non ioniques dans l’eau augmente d’une
manière quasi exponentielle (Figure I.9) seulement à partir de la température de Krafft, le
procédé de micellisation est alors initié. Le point de Krafft correspond à l’intersection de la
courbe de solubilité et de la courbe de la concentration micellaire critique. En dessous du
point de Krafft et à faible concentration en tensioactif, celui-ci est sous forme de monomères,
aux concentrations plus élevées, le tensioactif précipite sous forme de cristaux hydratés et dés
lors, il n’y a pas de formation de micelles. Au dessus du point de Krafft le tensioactif est sous
forme de monomère mais à une concentration plus élevée, il y aura donc formation de
micelle.
15
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Concentration
(mole/l) Courbe de solubilité
0,08
Cristaux Micelles
hydratés
0,06
Courbe de la CMC
0,04
Tk
Monomères
10 20 30 40 Température (°C)
Les solutions aqueuses des tensioactifs non ioniques polyéthoxylé deviennent troubles
lorsqu’elles sont chauffées à une température appelé point de trouble. En effet, quand la
température augmente et que les forces de liaisons avec l’eau diminuent, la majeure partie du
tensioactif, demeurant cependant hydraté, se sépare de sa solution ce qui provoque un trouble.
La taille des micelles augmente rapidement sous l’effet de la température et le rayon s’accroît
tellement que le système démixte et se séparent en deux phases (Figure I.10). Les molécules
de tensioactifs s‘associent pour former une phase concentrée en tensioactif, appelée
« coacervat » (du latin coacervo s’entasser les uns sur les autres), qui est en équilibre avec une
autre phase aqueuse à faible concentration en tensioactif, appelée phase diluée, où la
concentration est de l’ordre de la CMC ( Watanabe, 1978; Gullickson, 1989).
16
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Température
(° C)
2phases
80
60
40
1 phase
20
Concentration du
tensioactif
FigureI.10 : Courbe de point de trouble d’un tensioactif non ionique
Le mécanisme selon lequel la séparation des phases a lieu n’est pas parfaitement
compris. Schick (1962), et Nakagawa et Schick (1966) , l’expliquent par la diminution de la
solubilité du tensioactif dans l’eau suite à un affaiblissement des liaisons hydrogènes entre les
molécules d’eau et la tête polaire du tensioactif (déshydratation) quand le système est
chauffé. Degiorgio (1985) suggère que ce mécanisme est dû à un changement dans les
interactions entre micelles qui, de repulsives à basse température, deviennent attractives à
température élevée. Thurston et Colli (1986), Blankschtein et Coll (1986) proposent que
lorsque la température augmente, le changement de conformation des groupes EO de la tête
du tensioactif provoque une réduction du moment polaire, ce qui rend la tête du tensioactif
moins hydrophile. Enfin, Lindman et Wennerstrom (1991) l’expliquent par l’effet de la
température sur l’augmentation du nombre d’agrégation des micelles (croissance des micelles
par élévation de température).
17
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
chimiques, qui nécessitent souvent des produits coûteux. Elle permet une séparation aisée des
liquides à points d’ébullition rapprochés ou susceptible de former un azéotrope et nécessite
une dépense en énergie moins importante. L’extraction liquide-liquide permet la séparation
de deux ou plusieurs constituants d’un mélange en mettant en profit leur distribution inégale
entre deux liquides non totalement miscible. Elle consiste à ajouter à un mélange homogène
liquide, dont on veut extraire un ou plusieurs constituants (solutés), un autre liquide non
totalement miscible (solvant) dans lequel ces constituants sont solubles. La distribution (ou le
partage) d’un soluté entre les deux phases à l’équilibre est donnée par le coefficient de
partage. Cette grandeur est définit comme le rapport des teneurs respectives en soluté, i, dans
chaque phase, 1 ou 2, lorsque l’équilibre est réalisé.
ci ,1
Ki, D (1.10)
ci , 2
Les différents modes de mise en contact entre phases sont les suivants.
a) Contact simple
Un contact simple correspond à un seul étage théorique (qui correspond à l’équilibre entre
phases, voir plus loin). Ceci peut se faire de différentes manières : soit en discontinu, par
exemple en mélangeant intimement alimentation et solvant dans une cuve pendant un temps
suffisamment long pour que l’équilibre de partage du soluté entre extrait et raffinat soit atteint
; soit en continu, en faisant circuler l’alimentation et solvant dans le même appareil, la
longueur de celui-là étant suffisante pour qu’en sortie la phase extrait et raffinat aient atteint
l’équilibre thermodynamique.
18
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Des systèmes d’extraction basés sur les tensioactifs non ioniques ont été décrits
comme une alternative aux systèmes conventionnels d’extraction liquide-liquide
(Larpent,1995; Alders,1959; Haddou,2003). L’adsorption des tensioactifs aux interfaces
réduit l’énergie libre superficielle des systèmes liquide-liquide. C’est pourquoi ces espèces
jouent un rôle important et favorable dans plusieurs procédés d’extraction : comme
l’extraction par micelles inverses, membranes liquides, microémulsions ou par point de
trouble, dont nous nous intéressons dans ce travail.
Les procédés à membrane liquide ont été longtemps considérés comme une
technologie prometteuse pour remplacer les membranes de polymère (Scamehorn et
Harwell, 1988). Les membranes liquides étaient réalisées sous forme de films minces
supportés, pouvant être adaptés à chaque cas spécifique. Pour maintenir l’intégrité de
l’émulsion durant le procédé d’extraction, la phase membrane contenait généralement des
tensioactifs, additifs comme agents solubilisants (Gum et coll., 1988). L’extraction est
réalisée par la diffusion du composé (i) de la phase (1) à travers la membrane liquide vers la
phase (2) qui renferme le composé (i) en faible concentration. Le fait de ne pas avoir à
disperser le solvant d’extraction dans la phase d’alimentation rendait la séparation ultérieure
des phases plus aisée. Mais se posaient alors ensuite des questions délicates de maintien de la
surface d’échange entre phases et de la stabilité des films liquides supportés, qui ont fait qu’il
n’y a pratiquement pas eu de réalisations industrielles de ce mode de contact.
19
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
20
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
Selon le type de tensioactif et la nature de l'échantillon, les types I, II, III ou IV se forment
préférentiellement, le type dominant étant lié à l'arrangement moléculaire à l'interface comme
le montre la Figure I.13. Dans le système à trois phases, la microémulsion intermédiaire M
est en équilibre à la fois avec l'excédent d'huile (O) et l’excédent d'eau (W).
Figure I.13 : Classification de Winsor et ordre des phases des microémulsions selon la
température ou la salinité pour le tensioactif non ionique et ionique respectivement
La plupart des molécules organiques hydrophobes peuvent être solubilisé dans les
micelles d’un tensioactif non ionique. Cette propriété peut avoir une application à l’extraction
des solutés toxiques dissous dans l’eau. Pour cela, il suffit d’ajouter des
amphiphiles dont le groupe polaire est une chaîne éthoxylée puis chauffé le système à une
température supérieure au point de trouble du tensioactif utilisé. Une déshydratation des
groupes -CH2-CH2O- aura lieu, et les micelles se concentrent dans une phase aqueuse appelée
« coacervat » ce qui entraîne sa séparation d’une autre phase aqueuse dans laquelle la
concentration du tensioactif est proche de la CMC (phase diluée) (Figure I.14). On réalise
ainsi une extraction à deux phases aqueuses (ou par coacervat) (Bordier, 1981; Tani et coll.,
21
Chapitre I Agent tensioactif et extraction liquide-liquide
1998; Rukhadze et coll., 2000; Rodenbrock et coll., 2000; Bansbach et coll., 1970;
Schulman et coll., 1959; Haddou et coll., 2014) . Malgré les propriétés étonnantes des
coacervats dans les procédés de séparation, les recherches sur ce type de coacervation n’ont
commencées qu’au cours des années 70. Watanabe et Tanaka (1978) ont été les premiers à
utiliser le phénomène de trouble en solution micellaire aqueuse de tensioactif non ionique de
type nonylphénol polyéthoxylé pour la concentration de chélates métalliques. Bordier (1981)
a étendu le principe du point de trouble à l’extraction des protéines hydrophobes par des
membranes en utilisant un octylphénol polyéthoxylé. Par la suite, plusieurs réussites sur
l’extraction d’enzymes, de protéines et d’autres produits biologiques ont été annoncés (
Eistein , 1906; Becher , 1988; Pal, 1985).
Solution de
tensioactif
Phase
Effluent concentrée
(Soluté)
Chauffage Phase
diluée
22
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
II.1 DEFINITION
Les liquides ioniques (LI) sont des sels liquides se différenciant de l’ensemble des sels
fondus par une température de fusion inferieur à 100°C, un grand nombre d’entre eux sont
liquides à température ambiante.
Les liquides ioniques sont composés d’un cation le plus souvent organique, associé à
un anion organique ou inorganique. Les cations rencontrés sont généralement volumineux et
dissymétriques, les plus classiques sont les ammoniums ou les phosphoniums quaternaires,
tels que les tétraalkylammoniums ou tétraalkylphosphonium mais de nombreux LI sont à base
de système hétéroatomique comme les alkylpyridiniums, les triazoliums ou encore des
alkylpyrrolidiniums. Les plus étudiés sont les sels d’imidazoliums diversement substitués sur
les atomes d’azote et de carbone (Figure II.1).
R1 R1
R1 R2
+
N
R4 N R4 P+
+
R3 R2 R3 R2
Les anions mis en œuvre sont des anions inorganiques ou organiques (Tableau II.1).
Les anions tétrafluoroborate (BF4-) et hexafluorophosphate (PF6-) très utilisés en chimie
organique ou organométallique sont à la base de très nombreux sels liquides.
Pour ce qui est des anions organiques, les anions fluorés (CF3CO3-) sont très intéressants
notamment en catalyse organométallique et les dérivés sulfoniques : CF3SO3 -, C4F9SO3-,
(CF3SO2)2N-.
La préparation du cation peut être effectuée soit par protonation en milieu acide soit
par quaternisation d’une amine par un halogénure d’alcane. La protonation des imidazoles par
un acide conduit directement aux sels d’imidazoliums désirés. Cette technique ne permet pas
la préparation de sels d’imidazoliums alkylés en position 3 (Wasserscheid et Welton, 2003 ;
Welton , 1999).
24
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
R2 R2
H
R1
R1 HX
N N N N
+
N X-
R1 et R2 ; alkyl, H.
X ; Cl-, Br-, NO3-, BF4-, PF6 -
Reflux N X-
R1, R2 et R3 = alkyl
X= Cl, Br, I, OTf ou OTs
La réactivité des halogénures d’alcanes croit dans l’ordre : Cl >Br >I, les fluorures ne
pouvant être préparés de cette manière. La réaction de quaternisation d’amine par des triflates
ou des tosylates est également possible du fait de la présence d’un très bon groupe partant et
peut être réalisée à température ambiante. Ces réactions peuvent être effectuées sans solvant
mais dans tous les cas, cette étape est réalisée sous atmosphère inerte du fait du caractère
extrêmement hygroscopique voire hydrolysable des réactifs et des produits (Wasserscheid et
Welton, 2003 ; Welton , 1999).
25
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
R2
R2
R1 R3
R1 R3
MXn
N N
N N +
+
N MX -(n+1)
N X-
R1, R2 et R3 = alkyl
X= Cl, Br, I
M = Al, Cu, Sn, Fe, Zn
Cette réaction est relativement exothermique et doit être réalisée en conditions anhydres.
Il est possible de réaliser l’échange de l’anion des sels d’imidazoliums avec un autre sel
inorganique (Lecocq et coll., 2005 ; Abbott, 1993).
26
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
R2
R2
R1 R3
R1 R3
MY
N N
N N +
+
-MX N Y-
N X-
R1, R2 et R3 = alkyl
X= Cl, Br, I
MY=LiNTf2, NaOTf,
NaPF6, NaBF4
Cette réaction conduit aux LI avec de hauts rendements et une très bonne pureté.
L’inconvénient de cette technique est lié à l’échange incomplet des halogénures qui peut
conduire à la contamination du LI. Par conséquent, un grand soin doit être apporté lors de la
phase de lavage du LI.
Les LI obtenus par ces voies de synthèse sont généralement des liquides incolores bien
que les sels d’imidazoliums à base de PF6 ou BF4 puissent présenter une légère coloration
jaune. Il est indispensable de caractériser la pureté de ces composés et il est parfois nécessaire
de les purifier avant usage.
La pureté des LI est un paramètre important pour la plupart des applications car la
présence d’impuretés peut gravement affecter les propriétés physico-chimiques des LI et la
réactivité des systèmes catalytiques. Il est possible de mesurer la quantité d’eau présente dans
les LI par dosage Karl-Fischer (Seddon et coll., 2000) , par spectroscopie infra-rouge
(Cammarata et coll., 2001, Tran et coll., 2003), par spectroscopie UV ou par spectrométrie
de masse (Alfassi et coll., 2003). La détection de traces d’halogénures est généralement
réalisée par un test au nitrate d’argent mais ces impuretés peuvent être quantifiées par analyse
élémentaire, par chromatographie ionique (Billard et coll., 2003), ou par électrophorèse
capillaire ( Berthier et coll., 2004). La présence d’imidazole de départ peut être détectée par
un test colorimétrique au chlorure de cuivre(II) (Holbrey et Seddon, 2001)Comme les LI
sont très peu volatils, la purification par distillation n’est pas envisageable excepté dans des
conditions sévères (Earle et Seddon ,2006). La purification par chromatographie est
27
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
également délicate dans la mesure où les LI ont tendance à s’absorber sur les phases
stationnaires (Stepnowski et coll., 2006). Par conséquent, un grand soin doit être apporté lors
de la synthèse des LI afin de limiter tant que possible les impuretés présentes dans le produit
final notamment les traces d’eau, d’halogénures et d’imidazole de départ (Olivier-Bourbigou
et coll., 2005).
La dénomination des cations imidazolium (R1 R2R3IM) utilisés par la suite est
présentée dans le tableau suivant :
28
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
Le critère clé pour l’évaluation d’un liquide ionique est, par définition, son point de
fusion. Un sel fondu est défini liquide ionique lorsque son point de fusion est inferieur à
100°C.
Liquide ionique Température de fusion (°C)
BMIM[Cl] 77
BMIM[Br] 41
BMIM[PF6] -61
BMIM[BF4] -47
BMIM[Tf2N–] -3
HMIM[Tf2N–] -6
Le point de fusion est gouverné par la structure et les interactions entre ions. Le
volumineux cation organique des liquides ioniques engendre peu d’interactions, d’où un point
de fusion bas. Si la longueur ou le volume de la chaîne alkyle greffée sur le squelette
imidazolium augmente, ce phénomène est amplifié et la température de fusion diminue (Lee
et coll., 1997)
Une étude a conclu que la raison principale des bas points de fusion des liquides
ioniques était leur plus ou moins grande incapacité à s’ordonner en un réseau compact
(Larsen et coll., 2000). D’autres études ont mis en exergue l’effet de l’asymétrie du cation,
celle-ci abaissant la température de fusion pour des cations imidazolium ou ammonium (Ngo
et coll., 2000), bien que ceci ne soit pas, une règle générale : certains liquides ioniques avec
un cation symétrique à base imidazolium présentent des températures de fusion relativement
basses, pouvant aller jusqu’à – 27 °C pour une chaîne en C10 (Sun , Forsyth et Macfarlane,
1998). Enfin, l’alkylation de la position 2 du cycle imidazolium conduit à une augmentation
29
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
II.3.2 Densité
La densité de certains liquides ioniques peut être très proche de celle de l’eau (d = 1,08
pour OMIM[BF4] à 25 °C (Huddleston et coll., 2001). Cependant, la plupart des liquides
ioniques ont une densité située dans la gamme 1,20 à 1,50 (à 25 °C) (voir Tableau II.4). Pour
un anion fixé, l’augmentation de la chaîne alkyle du cation diminue la densité (Larsen et
coll., 2000 ; Branco et coll., 2002 ; Dzyuba et coll., 2002), et pour un cation donné, une
synthèse de différentes mesures permet de montrer que l’augmentation de la densité suit
l’ordre (Branco et coll., 2002 ; Bonhote et coll., 1996 ; Huddleston et coll., 2001 ; Noda et
coll., 2001 ; Dzyuba et Bartsch, 2002; Fuller et Osteryoung, 1997):
Cl– < CH3SO3– ≈ BF4– < CF3CO2– < CF3SO3– < C3F7CO2– < Tf2N–
Tous ces effets semblent reliés à l’encombrement du cation et de l’anion.
Tableau II.4 : L’influence de la chaine alkyl sur la densité des liquides ioniques (Rogers et
Seddon ,2002 ; Bonhote et coll., 1996).
30
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
II.3.3 Viscosité
L’un des inconvénients majeurs des liquides ioniques est leur viscosité élevée, environ
de deux ordres de grandeur supérieure à celle de l’eau (0,89 cP (centipoise) à T = 25 °C) ou
des solvants organiques classiques (acétonitrile : 0,34 cP à T = 25 °C). Parmi les plus faibles
viscosités recensées, on trouve EMIM[Tf2N] (η = 25 cP à T = 25 °C) (Dzyuba et Bartsch,
2002 ) et les viscosités les plus fortes rapportées à ce jour, toujours à 25 °C, sont de l’ordre de
800 cP pour C9C1IM[PF6] et 1 110 cP pour BMIM[I] (Huddleston et coll., 2001). Comme
tous les paramètres des liquides ioniques, la viscosité est très sensible à la quantité d’eau
présente (Huddleston et coll., 2001) et à la présence d’ions chlorures (Seddon et coll., 2000).
Tableau II.4 : Viscosité de quelques liquides ioniques (Rogers et Seddon ,2002 ; Bonhote
et coll., 1996).
31
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
II.3.4 Conductivité
inorganiques ioniques. Dai et coll. (1999) ont été les premiers à rapporter la très grande
efficacité de l’utilisation, du BMIM[PF6] et BMIM[Tf2N] dans l’extraction du strontium avec
l’utilisation de l’éther- couronne dicyclohexano-18-6 comme agent extractant.
Techniques séparatives
Analyse
Chromatographie Électrochimie
Matrices pour la Batteries
spectrométrie de masse Dépôts métalliques
Matériaux Catalyse
Additifs pour polymères Biocatalyse
Nanoparticules Synthèse Catalyse organique
Synthèse organique et organométallique
De nombreuses études similaires ont ensuite été réalisées selon la nature du liquide
ionique (longueur de la chaine alkyle, nature de l’anion…) (Viseer et coll., 2001 ; Chun et
coll., 2001). Wei et coll.( 2003) ont réalisé l’extraction des composes Ag+, Hg2+, Cu2+, Pb2+,
Cd2+ et Zn2+ dans du BMIM[PF6] avec de la dithizone comme agent chélatant. Ils ont montré
que l’extraction était plus efficace dans le liquide ionique que dans le chloroforme. De plus, il
est possible de recycler facilement le liquide ionique par desextraction des ions métalliques en
faisant varier le pH. Les liquides ioniques ont été aussi appliqués à de nombreuses extractions
de composés organiques, (Chiyang et coll., 2005) ont utilisés du BMIM[Cl] pour séparer la
testostérone et l’épitestostérone à partir de la solution aqueuse après l’addition d’un sel. Des
pourcentages d’extraction de l’ordre de 85% à 90% ont été atteints, ils ont montrés que ces
valeurs dépendaient de la nature du sel, un meilleur rendement a été obtenue pour le système
BMIM[Cl] /K2CO3 par contre les rendements d’extraction diminués pour le système
BMIM[Cl] /K2HPO4 . D’autres travaux ont été reportés par Yuanchao et coll., (2006) pour
l’extractions des protéines en présence d’une série de liquides ioniques, l’efficacité
d’extraction était de l’ordre de 75–98% et ne varie que légèrement avec la longueur de la
33
Chapitre II Revue sur les liquides ioniques
chaine alkyl (butyl, hexyl ou octyl ) du liquide ionique. Matsumoto et coll., 200) ont étudié
l'extraction des acides organiques (acide acétique, l'acide glycolique, l'acide propionique,
lactique, puryvic et butyrique) par le 1-butyl-3-méthyl hexafluorophosphate BMIM[PF6] dans
les solutions aqueuses. Le coefficient de distribution est très faible sans un agent chélatant (Kd
est égale à 0,22) ils ont suggéré que l'extraction est contrôlée par le caractère hydrophobe des
acides organiques. Toutefois, en présence du tributylphosphate (TBP), les coefficients de
distribution de l’acide lactique sont similaires à ceux en milieux de solvants organiques
classiques. Yan-Ying et coll., 2007) ont montré l'effet du pH sur le rendement d'extraction de
l'acide férulique (AF) et acide café ique (AF)dans l'eau lorsque un ion imidazolium
(BMIM[PF6]) a été ajouté, l'efficacité de l'extraction de AF était de 91% et AC de 71% , ces
rendements diminues avec l’augmentation du pH.
Une partie de cette thèse est consacrée à l’extraction du bleu de méthylène (un
colorant cationique) par le BMIM[PF6]. Dans la littérature, n’existe que peu de publications
sur ce sujet. Dans un premier temps, Vijayaraghavan et coll., (2006) emploi le N-butyl, N-
methyl pyrrolidinium bis(trifluoromethanesulfonyl) amide pour récupérer le colorant acide
AZO de l’eau. Il a montré que pour un seul étage d’extraction les rendements étaient de
l’ordre de 50%, cependant ils atteints 98% après la troisièmes séparation. Une autre étude
menée par Changping et coll., (2007) portée sur le liquide ionique BMIM[PF6] afin d’extraire
un colorants acide d'une solution aqueuse, a révélée que le système LI/colorant acide implique
le mécanisme d'échange d'ions et que l’efficacité d’extraction était d’environ 92%.
II.5 CONCLUSION
Ce bref aperçu des propriétés physico-chimiques des liquides ioniques démontre leur
intérêt industriel potentiel mais met également en exergue la complexité inhérente à une
classe de solvants multiformes. En effet, vu la très grande quantité de liquides ioniques
potentiellement accessibles, l’obtention de données précises nécessitera du temps et, pour
l’heure, seules des informations parcellaires sont disponibles.
34
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
III.1 INTRODUCTION
Dans cette partie nous proposons d’étudier les propriétés physico-chimiques des
solutions aqueuses de tensioactifs, qui seront exploitées dans la suite de ce travail, telles que :
la tension superficielle, aire par tête polaire de tensioactifs, concentration micellaire critique
(CMC). Nous établirons les diagrammes de phases binaires « eau/tensioactif », ensuite nous
étudierons l’effet de quelques additifs sur la CMC et le diagramme binaire, ces additifs sont :
le sel, liquides ioniques et tensioactifs anioniques.
III.2 TENSIOACTIFS
Deux familles de tensioactifs sont retenues dans ce travail, la famille des alkylphénols
polyéthoxylés (APE) qui sont très utilisées dans l’extraction par coacervat du fait de leurs
propriétés physico-chimiques notamment la solubilisation mais aussi, les alkylphénols
polyéthoxylés donnent une bonne séparation des deux phases ; coacervat et phase diluée à un
temps relativement faible. Ces tensioactifs ne produisent pas d’ions en solution de ce fait, sont
compatibles avec n’importe quel autre type de tensioactif, ce qui en fait d’excellents candidats
pour les formulations complexes. D’autre part, ces tensioactifs sont beaucoup moins sensibles
aux électrolytes (en particulier aux cations divalents) que les tensioactifs anioniques et
peuvent donc être utilisés en présence de forte salinité (Teixeira Da Silva, 2004)). Les
tensioactifs polyéthoxylés ont la propriété d’avoir une température de trouble. Leur solubilité
dans l’eau diminue lorsque la température augmente jusqu’à la séparation des phases. Notre
choix, qui tient compte de cette propriété spécifique s’est porté sur les octylphénols
polyéthoxylés dont la formule comporte 7 à 10 unités d’oxydes éthylènes, désignés par
« n »(Figure III.1) lequel constitue la partie hydrophile du tensioactif.
35
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Une autre famille de tensioactif utilisée dans ce travail sont les tensioactifs du groupe
des alcools polyéthoxylés (AE, formule abrégée : CiEj), également utilisées pour leurs
propriétés d’adsorption, de micellisation et de solubilisation, ils sont aisément biodégradables
et peu coûteux. En outre, les variations progressives de leur structure par insertion de groupes
méthylène ou de chaînons oxyde d’éthylène en font une famille modèle dans laquelle il est
facile d’envisager des applications à des usages très spécifiques (détergents, dispersants,
émulsifiants, solubilisants). C’est pourquoi leurs applications sont de plus en plus nombreuses
pour des usages domestiques, collectifs et industriels variés (de la détergence aux opérations
de Génie des Procédés) (Falbe, 1986 ).
C8H17 (OCH2CH2) n OH
36
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Les tensioactifs ont la particularité d’avoir une grande affinité pour les interfaces, cette
propriété leur permet d’abaisser la tension superficielle des solutions aqueuses. Pour
les mesures de la tension superficielle, nous avons utilisé le tensiomètre digital TSD, muni
d’une lame de platine (lame de Wihelmy). Le mode opératoire nécessite de prendre quelques
précautions afin d’obtenir des résultats cohérents ; on peut citer :
Le nettoyage de La lame en platine à l’acétone puis chauffée au rouge avant chaque
mesure. Cette étape est très décisive et permet d’éliminer les impuretés se trouvant sur
la lame.
La température de l’échantillon doit être fixe et thermostaté (nous avons utilisé un
cryostat Julabo VC F30).
L’échantillon est contenu dans un cristallisoir en verre préalablement nettoyé à
l’acétone et séché.
Pour effectuer la mesure, on fait monter le cristallisoir jusqu'à ce que la surface du liquide
entre en contact avec la lame maintenue verticale. A l’instant où le contact s’établit, la valeur
absolue de la tension superficielle est mesurée.
1 𝜕𝛾
Γmax = − 𝑅.𝑇 . 𝜕𝑙𝑜𝑔𝐶 (3.1)
A partir des équations (3.1) et (3.2) nous avons obtenu les valeurs de «Amin » et « Γmax »
(Tableau III.2) :
D’après le Tableau III. 2, on observe que les valeurs de la CMC des octylphénols
polyéthoxylés dépendent de la formule chimique du tensioactif.En effet, lorsque le caractère
polaire du tensioactif s’élève, sa solubilité dans l’eau augmente (Duarte, 2005), la
38
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
micellisation est donc bien favorisée par la diminution du caractère hydrophile du tensioactif
résultant d’une augmentation de la longueur de la chaine hydrocarbonée ou une diminution du
nombre d’oxyde d’éthylène dans la tête polaire. Par conséquent, la CMC décroit comme
suit :Triton X100 > Triton X45 >Dowfax 20B102.
En effet, le Dowfax 20B102 possède une chaine linéaire plus longue comportant en
moyenne 17 carbones engendrant une augmentation du caractère hydrophobe du tensioactif.
Par ailleurs, lorsqu’on passe du Tritonx45 au TritonX100 le nombre d’oxyde d’éthylène est
pratiquement doublé ce qui augmente le caractère hydrophile du TritonX100 et par
conséquence sa CMC. Cependant, la variation de la concentration superficielle maximale
(Γmax) des Triton X est inversement proportionnelle au nombre d’oxyde d’éthylène, ainsi le
TrionX45 possède une Γmax supérieure à celle obtenue pour le TritonX100. En effet, pour ce
tensioactif (TrionX45) qui possède une tête polaire plus petite, le nombre de monomère
nécessaire pour saturer la surface est plus élevé, ces résultats sont en accord avec ceux trouvés
par Teixeira Da Silva (2004).
Lorsque des tensioactifs non ioniques et anioniques coexistent dans un milieu, ces
deux espèces tensioactives peuvent interagir et offrir des propriétés bénéfiques
supplémentaires au système. Cette interaction se traduit dans la plupart des cas par une
association spécifique ainsi que la formation de structures nouvelles et originales qui peuvent
aboutir à des effets synergiques. Ces micelles, connues sous le terme de micelles mixtes, sont
généralement utilisées dans des formulations industrielles de manière à tirer parti des
propriétés caractéristiques individuelles de chaque tensioactif. Plusieurs détergents industriels
sont constitués de mélanges de différents tensioactifs non ioniques et ioniques permet
d’obtenir souvent à une baisse de la CMC ainsi que d’autres propriétés favorables telles que le
contrôle du pH et la viscosité.
Pour l’étude des micelles mixtes nous avons choisi les mélanges SDS/Oxo-C10E4, la
valeur de la CMC du dodecylsulphate sodium (SDS) est 2,33 g/L (Duarte, 2005) (Figure
III.3). Dans le cas d’Oxo-C10E4, il n’est malheureusement pas possible d’accéder à la valeur
39
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
avec:
i: le nombre de carbone de la chaine hydrophobe, 8 < i < 16.
j: le nombre d'oxyde d'éthylène, 1 < j < 21.
OXO C10E3
+Na
SDS
40
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Tableau III. 3 : Valeurs de la cmc, tension superficielle à la cmc (γcmc), des systèmes SDS /
Oxo-C10E4 à 25°C.
En générale, les valeurs de la CMC des mélanges tensioactifs anioniques/ non
ioniques sont beaucoup plus faibles que la valeur de la CMC du SDS seul. Ainsi, la présence
des tensioactifs non ioniques retarde la micellisation des systèmes de tensioactifs anioniques.
En effet, les têtes polaires chargées des tensioactifs anioniques favorisent la dispersion des
monomères à cause des répulsions électrostatiques. Ceci a été remarqué avec d’autres
41
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
systèmes micellaires mixtes par Nagarajan (1985) ; Ogino et coll. (1988) ; Rosen (1994) ;
Penfold et coll., (2002). Les valeurs des CMC illustrés dans le Tableau III. 3 sont inferieures
à la valeur de la CMC de l’Oxo-C10E4 pur donnant lieu à un comportement synergétique qui
renforce les propriétés de surface de ce système. Selon la classification de Rosen et coll.
(1989) notre système est une synergie dite type (I), étant donné que la CMC du mélange des
deux tensioactifs est inférieure à chacune des CMC des composés purs et implique une
facilitation dans la formation des micelles mixtes. Quantitativement, cette synergie est
présente lorsque la valeur du paramètre d’interaction micellaire β m est négative ; et que sa
valeur absolue est supérieure au logarithme du rapport des CMC des composants purs (Rosen
et coll. 1989) :
𝐶𝑀𝐶
𝛽𝑚 < 0 𝑒𝑡 |𝛽𝑚 | > |ln (𝐶𝑀𝐶1 )|……(3.3)
2
42
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
a)
b)
43
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
C)
44
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
monomères, ce qui conduit à une diminution de la tension superficielle et à cet effet, une
augmentation de Γmax.
(SDS, Oxo-C10E4)
(80%, 20%) 25 0,277 2,32 71,55
35 0,108 2,83 58,65
45 0,069 2,99 51,07
(60% 40%) 25 0,110 3,98 41,70
35 0,108 3,79 43,79
45 0,086 3,63 45,73
(20%, 80%) 25 0,302 2,62 63,35
35 0,194 2,76 60,14
45 0,184 2,99 55,51
On remarque également sur le Tableau III. 4 que la valeur de la CMC décroît lorsque
la température augmente. De nombreux chercheurs ont également observé ce résultat
(Crook et al., 1964 ; Rosen, 1989 ; Chen et al., 1998 ; Van Os, 1998 ; Teixeira da Silva de
La Salles, 2004 ; Duarte, 2005). Cette diminution s’explique par la déshydratation de la tête
hydrophile du tensioactif, ce qui favorise automatiquement le processus de micellisation.
45
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Différents modèles théoriques descriptifs et prédictifs ont été élaborées pour étudier le
comportement des micelles mixtes. Ces modèles permettent une meilleure compréhension du
phénomène d’agrégation des systèmes mixtes, notamment les modèles de Clint (1975)
Rubbingh (1979) et Madea (1995) qui sont en fait tous descriptifs. Dans notre étude, nous
avons opté pour le modèle de Rubingh, très employé dans la modélisation des systèmes
mixtes. Il permet, à travers une approche simplifiée de la non idéalité de mélange, une bonne
compréhension des propriétés micellaires en se basant sur le paramètre d’interaction au sein
des micelles (𝛽 𝑚 ).
𝑋 𝐶𝑀𝐶
ln( 𝑚1 )
𝑚 𝑋1 𝐶𝑀𝐶1
𝛽 = 𝑚 ………………….(3.4)
(1−𝑋1 )2
𝑋1𝑚 est la fraction molaire du tensioactif 1 dans la micelle mixte est exprimée par une équation
qui peut être résolue de manière itérative :
𝑚2 2
𝑋 𝑋 .𝐶𝑀𝐶
( 1 𝑚 ) .ln( 𝑚1 )
1−𝑋1 𝑋1 .𝐶𝑀𝐶1
(1−𝑋1)𝐶𝑀𝐶 = 1………………….(3.5)
ln( )
(1−𝑋𝑚
1 )𝐶𝑀𝐶2
Enfin, l’enthalpie de micellisation des systèmes mixtes (ΔGE mic ) est exprimée par l’équation:
ΔGE mic
=𝑋1𝑚 (1 − 𝑋1𝑚 )𝛽 𝑚 …………………….(3.6)
𝑅𝑇
Le Tableau III. 5 regroupe les différentes valeurs de βm, XmSDS et l’enthalpie libre de
micellisation ΔGEmic à différentes températures, calculés à partir des équations (3.4), (3.5) et
(3.6).
46
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Pourcentage T (°C) 𝑿𝒎
𝑺𝑫𝑺 𝜷𝒎 ΔGE mic
(KJ/mol)
massique du mélange
(SDS, Oxo-C10E4)
(80%, 20%) 25 0,4823 -6,129 -3,739
0,4880 -9,901 -6,248
35
0,4899 -11,72 -7,638
45
(60%, 40%) 25 0,4425 -8,895 -5,362
0,4429 -8,969 -5,589
35
0,4473 -9,891 -6,376
45
On remarque sur la Figure III. 6 que les valeurs de βm sont négatives pour l’ensemble
des systèmes mixtes confirmant la présence d’interaction de types attractives. L’effet
synergique de type (I) pour le système SDS/Oxo-C10E4 est prouvé.. Le résultat est confirmé
selon les équations de Rosen et coll. (1989) cités plus haut par les inégalités 𝛽𝑚 <
𝐶𝑀𝐶
0 𝑒𝑡 |𝛽𝑚 | > |ln (𝐶𝑀𝐶1 )| = 1,8040, sont vérifiées.
2
Ainsi, les interactions sont les plus fortes pour le système 80% mass. SDS/20%. mass.
Oxo-C10E4 à haut température (45°C) où le paramètre βm atteint la valeur de ;-11,72
(Tableau III. 5 ). A priori, l’augmentation de la température favorise les interactions
attractives entre les molécules des deux tensioactifs sauf pour le système 60% Mass.
SDS/40% mass. Oxo-C10E4 qui semble avoir un comportement particulier. Cependant, ces
résultats doivent être complétés par une étude des interactions des parties hydrophobes des
47
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
deux tensioactifs au sein de la micelle et les interactions électrostatiques entre les groupes de
la tête chargée à l'interface (Koya et col, 2011).
On remarque sur le Tableau III. 5 que les valeurs de l’enthalpie libre de micellisation
ΔGEmic selon le modèle de Rubingh sont toutes négatives d’où une micellisation mixte
favorisée par rapport à celles de chacun des deux composants purs pour tous les systèmes
étudiés. Cependant, pour le système 80%mass. SDS/20%mass. Oxo-C10E4, ΔGEmic est d’autant
plus négatif que le pourcentage du SDS est élevé dans ce cas la micellisation est défavorable
sans doute à cause des interactions entre les têtes polaires du SDS. Ceci devient évident si l’on
compare avec le système 20%.mass SDS/80%.mass Oxo-C10E4 qui est riche en tensioactif non
ionique et dans lequel toutes les valeurs de l’enthalpie de micellisation sont inferieurs à celles
obtenues avec les deux autres systèmes. D’après le Tableau III. 5 on constate également que
ΔGEmic diminue lorsque la température s’élève, ce qui signifie que la micellisation est favorisée
à haute températures.
L’utilisation des mélanges similaires de tensioactifs non ioniques est très utilisée dans
la préparation des émulsions, celles-ci requiert en général, la présence d’un ou de plusieurs
composés tensioactifs dont le rôle est de diminuer la tension interfaciale eau / huile afin de
permettre la dispersion. D’autre part, l’utilisation de mélanges de tensioactifs non ioniques
permet de moduler le paramètre HLB (la balance hydrophile-lipophile du tensioactif) de telle
sorte à contrôler le type d’émulsion : l’huile dans l’eau ou l’inverse ( Brochette; 2013).
Les systèmes tensioactifs les plus couramment utilisés pour une stabilité optimum d’une
émulsion sont :
Nous avons choisis pour l’étude des systèmes de tensioactifs non ioniques le mélange Dowfax
20B102/Oxo-C10E4 (Figure III. 6).
48
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
49
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Oxo-C10E4)
(20%, 80%) 0,115 26,20 3,34 49,70
(60%, 40%) 0,059 27,0 2,84 58,45
(80%, 20%) 0,028 27,8 2,86 58,04
D’après les résultats du Tableau III. 6 nous pouvons constater que la valeur de la
CMC du mélange se trouve entre les deux valeurs 0,025 et 0,45 g/L qui représentent les CMC
de Dowfax 20B102 et Oxo-C10E4 respectivement. Ceci indique la présence d’une synergie
dans la formation des micelles. Ainsi, lorsque la fraction du mélange est pauvre en Oxo-C10E4,
la micelle se charge en Dowfax 20B102et devient hydrophobe favorisant la micellisation à
faible concentration. Par contre, le caractère hydrophile de la micelle augmente lorsque celle-
ci est chargée en Oxo-C10E4 c’est le cas du mélange 20% mass. Dowfax 20B102/80% mass.
Oxo-C10E4.
50
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
51
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
La famille de tensioactif non ionique étudiée dans cette partie est celle des
alkylphénols polyéthoxylés (le Triton X100, Triton X114 et le Dowfax 20B102). Nous avons
établis en premier lieu les diagrammes binaires H2O/Tensioactif comme le montre la Figure
III. 10.
Dans une série homologue de tensioactifs non ioniques, le point de trouble (T c)
augmente avec le nombre d’oxyde d’éthylènes dans la chaîne hydrophile du tensioactif, à
cause de l’augmentation de la solubilité du tensioactif dans l’eau. Ainsi, en passant du Triton
X114 au Triton X100 le nombre d’oxydes d’éthylènes augmente de 7 à 10 ce qui provoque
une augmentation de, TC. Par contre, l’allongement de la partie hydrophobe du tensioactif
abaisse la température de trouble en raison du nombre élevé d’atome de carbone dans la
chaine hydrocarbonée qui tend à réduire la solubilité du tensioactif dans l’eau (Haddou ;
2003, Ghouas; 2010,2012). En effet, on remarque sur la Figure III. 10, que le point de
trouble du Dowfax20B102 est environ 35°C inférieur à celui du Triton X100. Ces deux
tensioactifs possèdent le même nombre d’oxyde d’éthylène dans la tête polaire mais le
premier tensioactif (Dowfax20B102) possède une chaine hydrophobe plus longue.
52
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Selon leur nature chimique, les composés organiques présents dans les systèmes
renfermant des tensioactifs non ioniques, modifient la température de trouble du tensioactif.
L’incorporation de ces composés par le tensioactif intervient directement sur la solubilité du
tensioactif dans l’eau, soit par des interactions avec la chaine hydrophobe, soit par des
interactions avec les chaînes d’oxydes d’éthylènes du tensioactif ( Attwood et Florence,
1983).La Figure III. 10 montre l’influence du [Bmim]PF6 et [Emim]PF6 sur le point de
trouble du Dowfax20B102.
70
60
Température (°C)
50
TritonX100
40
Dawfax20B
TritonX114
30
20
10
0 5 10 15 20
% massique en tensioactifi
Figure III. 10 : Courbe de point de trouble des systèmes H2O/Triton X 114, H2O/Dowfax
20B102, H2O/ Triton X100.
53
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
70
65 0.5 mass%
BMIM[PF6]
Température (°C)
60
55
50
45
40
35
30
25
20
0 1 2 3 4 5 6
Pourcentage massique du Dawfax20B102
Figure III. 11: Effet du [Bmim]PF6 et du [Emim]PF6 sur la courbe du point de trouble du
système Eau/ Dawfax 20B102.
On remarque sur cette Figure (Fig. III. 11) que l’addition du liquide ionique à l’eau
élève la température de trouble du Dawfax 20B102. Selon leur nature chimique, les composés
organiques présents dans des systèmes renfermant des tensioactifs non ioniques modifient la
température de trouble du tensioactif. D’après les travaux de Hüttenrauch et Klotz (1963)
les alcanes, comme le décane, le dodécane et l'hexadécane, élèvent le point de trouble du
Triton X 100 alors que le dodécanol, le benzène et le phénol l'abaissent. L'influence du phénol
sur le comportement de plusieurs tensio-actifs polyéthoxylés a été etudiée récemment (Akita
et Takeuchi, 1995 ; Lins De Barros Neto et Canselier, 1999, Haddou 2003, Haddou
2006). En effet, les solutés organiques solubilisés par les tensioactifs influencent la solubilité
de ces derniers dans l’eau. Ainsi selon leurs sites de solubilisation, ils peuvent avoir des
interactions soit avec la chaîne hydrophobe, soit avec les groupements “ OE ” du tensioactif.
Dans le cas général, des interactions avec la tête polaire du tensioactif diminuent la solubilité
dans l’eau de ce dernier, et, par conséquent provoquent la diminution du point de trouble.
Ainsi, l‘augmentation de point de trouble de Dawfax 20B102 (Fig. III. 11) peut être liée aux
54
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Il est bien connu que la présence des électrolytes provoque une diminution de la solubilité
d’un composé organique dans l’eau (Schott et coll., 1984).
Sur la figure III. 12 nous pouvons constater nettement que l’électrolyte (Na2SO4) abaisse la
température de trouble des tensioactifs non ioniques utilisés en raison de la déshydratation des
chaînons oxyde d’éthylène qui affaiblit la liaison hydrogène entre la molécule d’eau et la tête
polaire du tensioactif en raison de solvatation des ions (Saito et Shinoda, 1967 ; Schott Et
Han, 1976 ; Schott et Royce, 1983). Les électrolytes ont des propriétés structurantes de
l’eau, la rendant ainsi moins disponible pour hydrater les agrégats micellaires. Ce phénomène
connu sous le nom d’effet de relargage (salting-out) impose donc un affaiblissement des
liaisons hydrogène entre les unités oxyde d’éthylène des tensioactifs non ioniques et l’eau
d’hydratation. Ce phénomène a été remarqué aussi par (Akita et Takeuchi, 1995 ; De Barros
Neto et Canselier, 1999). Le phénomène de relargage est dû principalement à l’anion de
l’électrolyte. Ainsi par exemple, les ions SO42- ont deux fois plus d’effet sur le point de
trouble que les Cl- (Haddou, 2006, Ghouas; 2014,2016). Les résultats mis en évidence par
(Schott et Coll., 1984 ; Valaulikar et Manohar 1985 ; Schott 1995 ; Materna et
Szymanowski 2002 ; Chai et Mu, 2002 ; Sharma et Coll., 2003) suggèrent que l'effet du
cation ne semble pas être significatif comparé à celui de l'anion. Le cation a moins d’influence
bien que certains d'entre eux puissent former des complexes avec les atomes d’oxygène des
chaînons oxyde d’éthylène du tensioactif.
55
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
La figure III.12 montre la diminution du point de trouble des systèmes Eau/ Dowfax
20B102, Eau/ TX-114 par l’ajout de Na2SO4. Ces figure nous révèle que malgré
l’abaissement de la température provoqué par l’électrolyte, il n y a pas changement de la
forme de la courbe de démixtion. Cette remarque suggère que l’électrolyte solvaté affaiblit
légèrement la liaison hydrogène entre la molécule d’eau et la tête polaire du tensioactif en
raison du changement du milieu continu.
En résumé, lorsqu’on travaille dans une solution aqueuse, l’augmentation de la salinité
diminue l’activité de l’eau et, par conséquent, l’affinité des tensioactifs pour la phase
aqueuse.Le but d’ajouter d’un sel à grand effet de relargage comme le Na 2SO4 est d’avoir une
séparation de phase à basse température et avoir un rendement d’extraction plus élevée. Si
l’on admet une pollution saline cela peut contribuer à la réduction des coûts énergétiques pour
un procédé d’extraction par point de trouble à grande échelle. Il faut noter ici que le sel ne se
partage pas équitablement entre les deux phases et son addition augmente la densité de la
phase diluée, ce qui facilite la séparation des phases pour certains systèmes de tensioactifs non
ioniques (Watanabe et Tanaka, 1978 ; Pramauro, 1990).
56
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
40
35
30
Température (°C)
25
10
5
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Concentration massique en tensioactif
Figure III. 12 : Effet de Na2SO4 sur le de point de trouble du système Eau/ Triton X114 et
Eau/ Dowfax 20B102
57
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
100
90
80
0,1%massique SDS
70
60
50
40
0 1 2 3 4 5 6
Concentration massique en OXO-C10E3 (%)
Figure III. 13 : Effet de dodécylsulfate de sodium (SDS) sur le point de trouble de l’Oxo-
C10E3.
III.6 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons montrés les principales caractéristiques des tensioactifs
non ioniques en solution aqueuses d’intérêt. Ces résultats nous ont permis de tirer des
informations nécessaire pour la suite de ce travail ;
i. Tout d’abord la CMC des tensioactifs non ionique étudiés est de l’ordre de 10 -4 mol/l,
parfaitement dans la gamme habituelle des tensioactifs non ioniques.
ii. Les micelles mixtes présentent une CMC inférieurs à chacune des CMC des
tensioactifs purs, par conséquent, la synergie est de type I. l’étude du paramètres βm
58
Chapitre III Etude physico-chimique des systèmes micellaires
Nous avons construit les diagrammes binaires eau/tensioactifs, nous retenons que le point
de trouble des tensioactifs non ioniques augmente avec le nombre d’oxyde éthylène. Les
composés organiques tels que le liquide ionique augmente le point de trouble. L’addition
d’électrolyte comme le Na2SO4 abaisse considérablement la température du trouble. Les
micelles mixtes ont un point de trouble très élevé dans ce cas, pour la mise en œuvre d’un
procédé d’extraction par point de trouble par des micelles mixtes, l’ajout d’un électrolyte est
recommandé pour abaisser ce paramètre.
59
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
IV. 1 INTRODUCTION
Une première étude a été réalisée dans le laboratoire s’est focalisé sur l’utilisation de
l’extraction par point de trouble pour le traitement d’un rejet contenant du bleu de méthylène
(BM) (colorant cationique). A une concentration de 7 mg/l de méthylène bleu à été extrait par
un tensioactif de type alkylphénol polyéthoxylé (Triton X-114) (Haddou et coll. 2007). Dans
ce travail nous nous sommes intéressés à l’utilisation des liquides ioniques dans le domaine de
l’extraction liquide-liquide sur la même solution synthétique de colorant cationique.
L’évaluation de l’extraction est exprimée par les trois grandeurs: le rendent
d’extraction, la concentration résiduelle du colorant et la fraction volumique du coacervat.
Dans une deuxième partie, nous évaluerons l’influence du pH et la présence du sel sur les
rendements d’extraction. La connaissance de ces paramètres nous permettra d’examiner plus
précisément les mécanismes d’interaction entre les solutés et les micelles d’un coté, et de
l’autre coté la compréhension des interactions entre le soluté à extraire (colorant cationique) et
le liquide ionique grâce à la spectroscopie RMN.
60
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
H3C 2 (CH2)3CH 3
N N
3 +
1
4 5
PF6 -
IV.3. 1 Extraction
Une solution aqueuse à 7 mg/L de bleu de méthylène a été préparée à laquelle nous
avons ajouté du tensioactif brut de type alkylphénols (Triton X114) en solution aqueuse à des
concentrations différentes (2% à 6% massique) et le liquide ionique[Bmim]PF6 pour des
concentrations de ( 0,1 à 1,3% massique).
62
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Pour une concentration fixe en [Bmim]PF6 de 0,1% massique nous avons fait varier la
température du milieu de 25°C jusqu’à 55°C. La Figure IV.2 montre l’évolution de la
concentration résiduelle en BM après extraction en fonction de la température.
5.5
5
Concentration résiduelle du
4.5
BM (%massique)
4
3.5
3
2.5
2
20 30 40 50 60
Température (°C)
63
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
(CH3)2 N N (CH3)2
S
Sur la Figure IV.4 nous pouvons voir nettement que la concentration résiduelle du BM
diminue après extraction lorsque la concentration du liquide ionique augmente, on peut dire
qu’en présence d’une molécule organique en milieu aqueux l’hydrophobicité de la molécule
du BM est dominante.
64
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Concentration résiduelle
50°C
du BM (%mass.)
4
45°C
3
0
0 0.5 1 1.5
A cet effet, une étude portant sur les interactions colorant et liquide ionique a prouvé
que cette association est due principalement à l’anion du liquide ionique le PF6 et le cation du
BM, cette formation est accompagnée par des changements de l’énergie libre dite « énergie de
GIBBS » du système et la réaction exothermique, dans ce cas, tout apport thermique empêche
la formation de la liaison liquide ionique/MB ( Pei et coll, 2011).
Par la suite nous avons étudié l’effet simultané de tensioactif (Triton X-114) et de
liquide ionique ([Bmim]PF6) sur l’extraction, dans les condition suivantes : concentration du
Triton X-114 de 2 à 6% massique, concentration du [Bmim]PF6 1,3% massique et une
température de 45°C. A partir de la Figure IV.5, nous pouvons voir qu’en présence de liquide
ionique, la concentration résiduelle du BM après extraction passe par un maximum lorsque la
concentration en Triton X-114 augmente.
65
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
1.2
[BmimPF6]
0.8
0.6
0.4
0.2
0
2 3 4 5 6
Figure IV.5 : Effet de la concentration en Triton X114 sur la concentration résiduelle du BM.
à 1,3 % (mass.) de [Bmim]PF6 et 45 °C
66
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
2.5
0.5
0
0 0.5 1 1.5
Dans le procédé de séparation par point de trouble l’eau est répartie entre les deux
phases dont la majeure partie se trouve dans la phase diluée, dans la phase coacervat riche en
tensioactif, l’eau est liée grâce aux liaisons hydrogènes avec les chaines hydrophiles du
tensioactif et ne pénètre pas dans le cœur de la micelle. Par conséquent, on peut réduire ou
augmenter la teneur en eau de la phase coacervat en modifiant quelques paramètres tels que :
la concentration en tensioactif, la température de trouble ou l’addition des électrolytes. Par
ailleurs, à l’échelle industrielle l’utilisation de la technique par point de trouble exige ente
autre un meilleur rendement d’extraction, une faible fraction volumique de coacervat afin
d’augmenter la quantité d’effluent traité et concentré au maximum la phase qui doit être
détruite par incinération ou tout autre procédé approprié au polluant à éliminer.
67
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
𝑉𝑐
Φc = (4.1)
𝑉𝑡
6.5 2.4
6
2.2
5.5
2
5
4.5 1.8
Φc
2% TritonX114
4 1.6 à 45°C
Φc
3.5
1.4
1.3% Bmim[PF6],
3 45°C"
1.2
2.5
2 1
0 2 4 6 8 0 0.5 1 1.5
(a)
Figure IV.7: Effet de la concentration du [Bmim]PF6 sur la concentration résiduelle du BM à
2 % (mass.) de TX-114 et 45 °C.
68
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
IV.4.3.1 Généralités
Les plans d’expériences permettent d’organiser au mieux les essais qui accompagnent
une recherche scientifique ou des études industrielles. Ils sont applicables à de nombreuses
disciplines et à toutes les industries à partir du moment où l’on recherche le lien qui existe
entre une grandeur d’intérêt, y, et des variables, xi.
Il faut penser aux plans d’expériences si l’on s’intéresse à une fonction de type :
Y = f ( Xi ) (4.2)
En l’absence de toute information sur la fonction qui relie la grandeur Y aux variables
xi, il est toujours possible d'écrire :
Cette fonction est trop générale et il est d’usage d’en prendre un développement limité de
Taylor. Si les dérivées du développement de Taylor peuvent être considérées comme des
constantes, le développement précédent prend la forme d’un polynôme de degré plus ou
moins élevé :
Y = a0 +Σ aixi+Σaijxixj+Σ aiixi2+…(4.4)
Où :
•Y est la réponse ;
•xi, xj représentent les niveaux attribués aux facteurs i et j ;
•ai, aij et aii sont les coefficients du modèle mathématique postulé.
69
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Chaque point expérimental apporte une valeur de la réponse. Or cette réponse est modélisée
par un polynôme dont les coefficients sont les inconnues qu’il faut déterminer. On dispose
donc d'un système de n équations à p coefficients inconnus. Sa résolution ne peut être menée
à bien que si l’on a au minimum autant d’équations que de coefficients. L’application d’une
corrélation empirique consiste ainsi à établir un système d’équations mathématiques a fin de
déterminer les constantes d’un polynôme linéaire, quadratique ou cubique qui s’ajustent le
mieux aux variations d’une propriété étudiée, Y.
Modèle linéaire
Y=a0+a1Xt+a2T (4.5)
Modèle quadratique
Y=a0+a1Xt+a2T+a12XtT+a11Xt2+a22T2(4.6)
Modèle cubique
Facteur 2
Espace expérimental
Facteur 1
70
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
dans notre étude l’espace expérimental est représentée par trois réponses ; pourcentage
d’extraction (E), la concentration résiduelle du soluté dans la phase diluée (XS,W) et la fraction
volumique à l’équilibre (ΦC) dont les facteurs sont ; la température(T), le pourcentage
massique du [Bmim]PF6 (XLI) ou le pourcentage massique du Triton X114 (XT).
Facteur 2
1 2 3 4 5
12 14 15 6
11 13 7
10 8
Facteur 1
71
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
a) Equations du modèle
Le modèle quadratique est constitué de six équations associées aux points qui se
situent aux extrémités du domaine (points 1-5-9) et au milieu des arêtes (points 3-7-11). Afin
de calculer les coefficients à partir des résultats des expériences, ce qui donne les équations du
modèle, il est donc préférable d’utiliser un logiciel adapté qui effectue non seulement le calcul
des coefficients et des équations, mais aussi la construction des surfaces de réponse.
Nous avons donc opté pour le logiciel STATISTICA, qui nous a permis d’abord de
déterminer toutes les équations, reportées ci-dessous, puis de tracer l’ensemble des surfaces
de réponse. Les équations du modèle quadratique des deux systèmes étudiés sont
représentées ci-dessus :
ELi= 41.099 + 44.277 XLI + 2.105 T+ 1.533 XLI T – 48.805 XLI 2 – 0.0569 T2 (4.8)
XS,W = 4.0292 – 3.2120 XLI – 0.1405 T – 0.103 XLI T + 3.381 XLI2 + 0.0038 T2(4.9)
E(Li/TX114)= 58.291 + 2.829 XT + 43.264 XLI – 4.388 XT XLI + 0.472 XT2 – 12.797 XLI2(4.10)
XS,W(Li/TX114)= 2.923 – 0.198XT – 3.0355 XLI + 0.3075 XT XLI- 0.033 XT2 + 0.898 XLI2 (4.11)
ΦC = -0.0462 + 0.0658 XT + 0.1666 XLI – 0.0083 XT XLI + 0.005 XT2 – 0.0416 XLI2 (4.12)
72
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Lorsque l’on possède les résultats des essais d’extraction, il faut s’assurer, avant
d’entreprendre les interprétations, que les modèles mathématiques retenus représentent
convenablement ces résultats. Pour cela, il nous faut réaliser une simple comparaison entre les
réponses mesurées et les réponses prédites par les modèles mathématiques, il est donc
nécessaire de déterminer les coefficients indiquant la qualité du lissage : le coefficient de
corrélation et la pente des droites des moindres carrés.
6
R² = 0.9231
5
4
experimental
3
XS,W %
0
0 1 2 3 4 5 6 7
XS,W % calculé
120
100 R² = 0.9288
80
experimental
60
E%
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120
E % calculé
Figure IV.10 : Comparaison des réponses mesurées et prédites par les équations (4.8) et (4.9)
pour le système liquide ionique seul.
73
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Ainsi, afin de vérifier la fiabilité des modèles, nous avons déterminé les constantes de
corrélation « R2 » et les pentes des droites des moindres carrés « α », comme le montre le
Tableau (II.2) et Tableau (II.3).
Tableau IV.2 : Pentes des droites des moindres carrés (α) et coefficients de corrélations (R2)
pour le système liquide ionique seul.
95
90 R² = 0.9633
85
experimental
80
75
E%
70
65
60
60 70 80 90 100
E % calculé
74
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
2.5
2
R² = 0.9674
experimental
1.5
XS,W %
0.5
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
XS,W % calculé
0.7
0.6 R² = 0.9827
0.5
expérimental
0.4
0.3
Φc
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Figure IV.11 : Comparaison des réponses mesurées et prédites par les équations (4.10),
(4.11) et (4.12) pour le système liquide ionique/TritonX114.
Tableau IV.3 : Pentes des droites des moindres carrés (α) et coefficients de corrélations (R2)
pour le système liquide ionique/TritonX114.
75
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
D’après les Tableau (IV.2) et Tableau (IV.3), nous constatons que le modèle
mathématique représente bien les réponses étudiées (E%, XS,W, Φc ). Les droites des moindres
carrés ont des pentes assez proches de l’unité pour que le modèle soit considéré comme
satisfaisant. Les modèles sont alors adaptés pour l’interprétation des essais et certainement
pour l’établissement des surfaces de réponse.
Compte tenu des résultats obtenus du modèle mathématique, il nous a été possible de
construire les courbes tridimensionnelles à partir des équations (4.8 à 4.12) qui montre
l’évolution des réponses étudiée (E%, XS,W, Φc ) en fonction des paramètres choisis.
(a (b
Figure 1V.12 : Surfaces de réponse en 3D pour le système liquide ionique seul, Y = f (XLI, T),
calculées par les modèles quadratiques [4.8, 4.9] : (a)XS,W, (b) E%.
76
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
(a (b
(c
Figure IV.13 : Surfaces de réponse en 3D pour le système liquide ionique/Triton X114, Y = f (XLI,
XT), calculées par les modèles quadratiques [4.10, 4.12] : (a) XS,W, (b) E% et c) Φc.
Une analyse détaillée des Figures IV.12 et IV.13 nous conduit aux commentaires détaillés
ci-dessous.
77
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
Tout d’abord, nous pouvons constater sur la Figure IV.12 b que le pouvoir
d’extraction (E%) augmente considérablement lorsque X LI s’élève. La région d’extraction la
plus favorable est donc la région de plus grande concentration en liquide ionique. A titre
exemple pour une concentration de 0,7% du Bmim[PF6], le rendement d’extraction est
d’environ 89% à basse température.
D’autre part, nous pouvons voir aussi, une diminution du pouvoir d’extraction lorsque
la température augmente tout particulièrement aux faibles concentrations en liquide ionique,
si on prend le point à 0,1% du Bmim[PF6], le rendement d’extraction passe de 55% à 25%
pour une ∆T = 15°C. A température constante, E% augmente d’une façon importante en
fonction de la concentration en liquide ionique (Tableau IV.4) en raison de l’accroissement
progressive des sites de solubilisation ; en conséquence, l’effet de la température est affaiblie.
On a donc intérêt à travailler aux fortes concentrations en liquide ionique à une température
ambiante afin d’avoir une extraction culminante en méthylène bleu.
Concernant le système liquide ionique / Triton X114 (Figure IV.13.b), à première vue le
pouvoir d’extraction augmente simultanément avec l’augmentation de la concentration en
Triton X114 et le liquide ionique, néanmoins, l’effet du tensioactif est plus important que
celui du liquide ionique. Il est à signaler que la concentration en tensioactif doit être supérieur
à la CMC pour permettre la formation des micelles responsables de l’accroissement de la
solubilité des substances organiques d’un côté et l’apparition des deux phases de l’autre côté.
L’étude réalisée par (Haddou et coll, 2007) sur un rejet de méthylène bleu à prouver que le
Triton X114 est très performant jusqu’à un rendement qui ne dépassait pas les 76% (à 4% en
tensioactif). L’ajout Bmim[PF6] à 1.3% à ce tensioactif a permet d’atteindre les 90 %. le
liquide ionique a un effet synergique sur le rendement d’extraction. De plus, nous pouvons
78
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
voir aussi, une légère augmentation de E% lorsque XT s’élève. Il serait d’avantage intéressant
de travailler à des concentrations moins importantes de l’ordre de 2 ou 3% massique en
tensioactif, par contre, il est trop tôt de tirer des conclusions sur les conditions de
concentrations pour le liquide ionique, il est ainsi préférable d’attendre l’analyse des autres
paramètres.
D’une manière générale, la concentration résiduelle d’un soluté dans la phase aqueuse
doit être la plus faible possible pour pouvoir confirmer la performance d’un procédé
d’extraction liquide liquide Ainsi,d’après la Figure IV.12(a, la zone de basse concentrations
en méthylène bleu se situe aux fortes concentrations en liquide ionique et aux températures
ambiantes. L’élévation de la température à un effet inverse, elle augmente la solubilité du
méthylène bleu dans la phase diluée, si nous prenons à titre d’exemple le point à 0,7%
massique en liquide ionique à la température de 35°C, XS,W est d’environ 0,72 mg/l, pour une
concentration initiale de 07mg/l soit une réduction de 10 fois par apport à la concentration
initiale du rejet (7 mg/L).
Il convient de signaler que cette remarque a aussi été notée dans les études réalisées
par Gullickson et coll. (1989), Lins de Barros Neto (1999) et Haddou (2003) sur d’autres
systèmes micellaires. Cela étant confirmé, on a donc intérêt à utiliser moins de tensioactif afin
d'avoir un volume moindre de coacervat, même si le rendement d'extraction diminue. Il serait
ainsi intéressant de travailler dans des conditions opératoires qui puissent fournir des valeurs
de fraction volumique inférieures à 15% (Durate,2005), ce qui a pour but d’obtenir un
volume minimal de solution polluée. Désormais, il faudra impérativement s’intéresser aux
79
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
valeurs de Φc car ce paramètre joue un rôle décisif lors de la mise en œuvre du procédé et de
son déroulement
IV.4.5.1 Influence du pH
Figure IV.14 : Structure chimique du bleu de méthylène en milieu basique (MB) et acide
(MB+H).
80
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
ionisé, cette molécule peut être extraite par le liquide ionique et le pH n’a aucune
conséquence sur l’efficacité d’extraction. Ce phénomène a aussi été observé par (Yan-Ying et
coll, 2008 ) pour l'extraction de l'acide férulique et caféique par le Bmim[PF6].
100
0,7% massique
90 [Bmim][PF6]
80
E (%)
2% massique
70 TritonX114 et
0,7%massique
[BMIM]PF6
60
50
1 2 3 4 6 7 8 9 10 11
pH
Figure IV.15 : L’effet de la variation du pH de solution sur l’extraction de BM.
81
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
80
70 0.7%massique.LI
60 2%massique. TritonX114
0.7%massique.LI
50
E (%)
40
30
20
10
0
0 1 2 3 4
Concentration de K2CO3 (%massique)
La Spectroscopie RMN est une technique largement utilisée afin de caractériser les
interactions soluté - liquide ionique (Revelli et coll,2010, Gutel et coll, 2009). Headley et
coll (2002) ont dans un premier temps étudié les déplacements chimiques des protons de deux
LI [Bmim][BF4] et [Bmim][PF6] dans neuf solvants différents tels que l’acétone, le méthanol
ou l’éthanol. Ils conclurent que l’anion BF−4, moins volumineux, engendrait des interactions
plus fortes avec le cation Bmim+ et ainsi le liquide ionique [Bmim][BF4] était moins sensible
aux effets de solvatation. Par la suite, de nombreuses études se sont intéressées au système
{eau + liquide ionique} (Remsing et coll, 2008, Giernoth, 2009). Zhao et coll (2008). ont
étudié l’agrégation des molécules de liquide ionique dans l’eau et ont proposé une structure
82
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
pour le système {eau + [Omim][Br]}. En 2004, Su et coll. ont étudié les interactions entre le
thiophène et trois liquides ioniques : [Bmim][BF4 ], [Bmim][PF6] et [Emim][BF4] grâce à la
spectroscopie RMN du proton 1H mais aussi du phosphore 31
P et du fluor 19
F. Ils ont
démontré que la dissolution des molécules de thiophène est dûe principalement à la mobilité
et à la flexibilité de la paire cation-anion du LI. Ainsi, la solubilité du thiophène dans le LI est
dûe à la taille et à la structure de l’anion et du cation. Plus récemment, Sarvech et coll. (2015)
ont étudié les interactions entre l'ADN et le Bmim [PF6]. Les interactions électrostatiques
entre le Bmim et le plasmide à conduit à la formation de nanostructures auto-assemblés dans
lequel le cation du liquide ionique va interagir avec la charge négative du groupe oxygène de
l'ADN. Yuanchao Pei et coll. (2012) ont analysé le système {bleu de méthylène +
Bmim[PF6]}, ils ont suggéré que l'association colorant/LI est principalement contrôlée par les
interactions électrostatiques entre le cation du colorant et l'anion PF6- du liquide ionique.
Dans cette partie, le système binaire {soluté + LI} de composition connue est analysé
par spectrométrie RMN du proton 1H et du phosphore 31P afin de comprendre les interactions
formés dans ce mélange. Le système binaire présenté est : {méthylène bleu + [Bmim][ PF6]}.
Hf Hc Ha Hd
Hg He N N
Hb Hb
spectres RMN H ont été enregistrés avec un spectromètre RMN.avec une fréquence de
résonance de à 400MHz pour le spectre de 1H ainsi que le 31
P.
Les valeurs de déplacements chimiques ẟ (ppm) de chaque proton du Bmim[PF6], sont listées
dans le Tableau IV.
Ha Hb Hc Hd He Hf Hg
ẟ0 (LI) 8,725 7,31 4,164 3,933 1,847 1,365 0,957
(ppm)
ẟ (LI+BM) 8,63 7,29 4,1 3,84 1,801 1,304 0.866
(ppm)
(ẟ0-ẟ) (ppm) 0,09 0,02 0,064 0,093 0,046 0,061 0,091
Tableau IV.5 : Déplacement chimique en ppm des protons du BMIM+ pur et en mélange
(ẟ0-ẟ).
Les valeurs des déplacements chimiques du liquide ionique pur ont été retrouvées dans
le Spectral Database for Organica Compounds (SDBS). D'après le Tableau IV.5, on
remarque de faible variation du déplacement chimique du mélange par rapport au Bmim+ pur,
indiquant de faibles interactions entre le cation Bmim+ et le cycle aromatique du bleu de
méthylène.
Afin d'obtenir également des informations sur les interactions entre le liquide ionique
31
et le bleu de méthylène, nous avons utilisé la RMN du P. Les déplacements chimiques du
Bmim[PF6] pur et mélangé apparait dans la région allant de -125,2 jusqu'à -163,2 ppm
(Figure IV.19). on remarque de forte variation du déplacement chimique par rapport au
liquide ionique pur, on remarque aussi, la disparition de deux pics à -131,13 et -152,30, ceci
montre la présence de fortes interactions entre l'anion du liquide ionique et le cation du bleu
de méthylène, les mêmes résultats ont été observés par Yuanchao Pei et coll. (2011) et Yu-
Ping Tzeng et coll, 2008.
84
Chapitre IV Extraction du Bleu de Méthylène
-152,0
-131,13
-144,21
-157,30
-131.02
-135.42
-139.81
-144.20
-148.59
-152.98
-157.37
-139,80
-146,52
-135,4
-120 -125 -130 -135 -140 -145 -150 -155 -160 ppm
-132,69 a)
-138,54
-144,40
-156,11
-150,25
b)
Figure IV. 18 : Spectre 31P-RMN du (X-= PF6 -), a) Bmim[PF6] pur, b) Bmim[PF6]+Bleu de
méthylène.
IV. 6 CONCLUSION
Une analyse attentive des surfaces d’isoréponses, nous amène à conseiller comme
conditions opératoires les plus favorables une concentration en liquide ionique de l'ordre de
1,3% massique et une concentration initiale en tensioactif qui ne dépasse pas les 5 %
massique. Dans le cas de l'extraction par le liquide ionique seul l'augmentation de la
température est défavorable, par conséquent, il est préférable de travailler à température
ambiante.
L'étude des intéractions entre le Bmim [PF6] et le bleu de méthylène montre que
l'anion PF6- forme des intéractions électrostatiques avec le cation du bleu de méthylène.
Cependant, les interactions entre le cation Bmim + et le cation du bleu de méthylène sont
cependant trés faible.
86
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
V.1INTRODUCTION
Les fluides de coupe sont des liquides plus ou moins visqueux formulés à partir d'un
produit de base et d’additifs. Le produit de base peut-être une huile minérale, une huile grasse,
un hydrocarbure, un fluide de synthèse, etc. Parmi les additifs, on trouve des agents
tensioactifs, des agents extrême pression, des agents anticorrosion, des bactéricides, des
agents d’onctuosité, des anti-moussants, etc.... (Rios, 1998; Portella; 2001; Perez; 2006;
Bunturngpratoomrat; 2013). Ils doivent cependant remplir un grand nombre de fonctions;
les deux principales sont la lubrification et le refroidissement. Ils peuvent aussi protéger
contre la corrosion, aider à l’évacuation des copeaux, prolonger la durée de vie des outils et
réduire la consommation des machines.
Les émulsions d’huile de coupes (neuves ou usagées), rappelons-le, ne doivent jamais être
rejetés dans le milieu naturel. Les huiles, en flottant sur la surface des eaux empêchent tout
échange entre l’atmosphère et la vie aquatique. Elles peuvent provoquer très rapidement des
catastrophes écologiques. Les fluides aqueux contiennent des huiles mais aussi des composés
toxiques qui Peuvent provoquer l’anéantissement de certaines espèces du milieu aquatique,
ou, pour le moins, de graves perturbations de l’écosystème.
Dans ce chapitre nous avons entamé l’étape de l’extraction par point de trouble des
rejets de deux huiles de coupes, huile A et la Tasfalout 22B qui représentent une DCO initiale
de l’ordre de 30000 mg O2/L. Nous avons utilisé deux tensioactifs non ioniques différents (le
Oxo-C15E7 et le Oxo-C10E3). Les résultats expérimentaux d'extraction, en fonction de la
concentration du tensioactif et de la température, sont exprimés par deux grandeurs : la
demande chimique en oxygène résiduelle après l’extraction (DCO R) et la fraction volumique
87
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
de coacervat à l'équilibre. Pour chacun des paramètres, les résultats sont modélisés par un plan
d'expériences.
La formulation générale des fluides de coupe est illustrée dans le Tableau V.1
Composants
Huile minérale 50 à 70% 5 à 15% Non
Tensioactif
Anionique Oui Oui parfois
Non ionique Parfois Parfois Parfois
Co tensioactif
Oui Oui Parfois
Alcools
Agent anti-corrosion Parfois Oui Oui
Agent extrême
pression
Soufré/chloré Parfois Parfois non
Phosphoré Parfois Parfois Parfois
Agent d'onctuosité Non Non Oui
Selon le type d’huile de coupe à extraire (huile A ou Tasfalout 22B), nous avons
préparé des émulsions à 2 % massique d’huile dans l’eau de robinet stockée, à laquelle nous
88
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
avons ajouté du tensioactif brut ou « lavé à l’eau » en solution aqueuse à des concentrations
différentes (2%, 4%, 6%, 8%, 10%, 12%, 14% massique). Dans des éprouvettes
préalablement lavées et séchées, on introduit 10 mL de chaque solution de tensioactif
renfermant le soluté (l’huile de coupe); selon la température de trouble du tensioactif, les
éprouvettes sont ensuite chauffées dans une étuve de précision ou refroidies dans un
réfrigérateur à la température désirée pendant 24 heures, cela pour permettre une décantation
complète des deux phases (coacervat et phase diluée) et une stabilisation de leur composition
(établissement de l’équilibre) (Figure V.1).
Après cette étape de décantation, les volumes des deux phases sont relevés : cette
information est nécessaire pour déterminer la fraction volumique de la phase coacervat.
Toujours à température constante, on prélève au moyen d'une pipette pasteur un échantillon
de 2 ml de la phase diluée. La demande chimique en oxygène résiduelle après extraction
(DCOR) est ainsi déterminée, cette DCO est due aux substances très solubles dans l’eau (non
extractible par le tensioactif) que peut contenir l’émulsion
Phase coacervat
Emulsion d’huile
de coupe
avant extraction
Phase diluée
DCO= 30000 mgo2/L DCO = 2400 mgo2/L.
(a) (b)
Figure V.1 : Extraction d’une émulsion d’huile de coupe : (a) avant extraction ; (b) après
extraction.
89
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
DCOR=DCOTA+DCOS (5.1)
Cette quantité de matières organiques est exprimée par la quantité d’oxygène fournie
par le dichromate de potassium nécessaire à l’oxydation de substances organiques pendant
deux heures à l’ébullition en milieu acide et en présence de catalyseur (H 2SO4 HgSO4,)
Cette mesure a été effectué sur la l’émulsion de départ (avant extraction) et sur la
phase diluée après extraction.
90
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
conséquence la séparation des phases (diluée et coacervat) serait plus lente (Teixeira Da
Silva De La Salles K., 2004).
4500
Huile A
4000
Tasfalout 22B
3500
3000
2500
2000
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Figure V.2: Demande chimique en oxygène résiduelle (DCOR) de la phase diluée après
extraction par l'Oxo-C10E3 à 30°C.
Pour une concentration fixée en tensioactif, nous avons fait varier la température de
séparation des phases entre 0 et 30°C (Figure V.3).
On remarque sur la Figures V.3 que l’extraction par le Oxo-C10E3 s’effectue à des
températures plus basses, dans ces conditions, l’élévation de la température au delà du point
de trouble du Oxo-C10E3 est favorable pour l’extraction. En effet, pour une concentration de 2
% de tensioactif la DCOR chute de 14300 jusqu’à 2482 mg O2/L pour l'huile A et de 4255,4 à
2704,7 mg O2/L pour la Tasfalout 22B, et ceci dans un intervalle de température de 15° C.
Il est à noter que l’émulsion est plus visqueuse à basses températures, ce qui rend
plus difficile ça déstabilisation et son extraction dans ces conditions. Au fur et à mesure que
la température augmente la viscosité de l’émulsion diminue et l’extraction s’améliore.
91
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
Figure V.3: Demande chimique en oxygène résiduelle de la phase diluée pour une
concentration de 2 % massique en Oxo-C10E3.
0.3
0.25
0.2
Φc
0.15 Huile A
0.05
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Concentration du OXO C10E3 (% massique)
On remarque sur la Figure V.4 que la fraction volumique de coacervat augmente avec
la concentration initiale en tensioactif et diminue quand la température augmente. Pour
expliquer ce phénomène, Purkait (2006) à suggérer que l’augmentation de la température
provoque une déshydratation de la tête polaire du tensioactif qui devient plus hydrophobe à
haute température, cela se traduit par une libération des molécules d’eau piégées dans la
partie éthoxylée du tensioactif et facilite leurs passage de la phase coacervat vers la phase
diluée.
0.075
0.07
0.065
0.06
Φc
Huile A
0.055
Tasfalout 22B
0.05
0.045
0.04
0 10 20 30 40 50
Température (°C)
Figure V.4: Effet de la température sur la fraction volumique Φ C (pour une concentration de
2 % mass. en Oxo-C10E3
93
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
70
65
60
Température (° C)
55
50
45
40
35
30
25
20
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration en Oxo-C15E7 ( % mass.)
On constante sur la Figure V.6 que les DCOR, obtenues à haute température (90 et 95 °C) par
l'Oxo-C15E7 sont similaires à celles trouvées dans le cas du tensioactif Oxo-C10E3 (Fig. V.3).
On obtient pratiquement les mêmes allures des graphes à savoir, la DCO R passe par un
minimum à 8 ou 9 % massique de tensioactif, ensuite elle augmente au delà de 10 % massique
en Oxo-C15E7.
94
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
4000
3800
3600
3400
3200
3000
(mgO2/l)
2800 95°C
DCO
90°C
2600
2400
2200
2000
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration du Oxo-C15E7 (% mass.)
4200
3700
3200
DCO (mgO2/l)
4% massique OXO-
2700 C15E7
2200 6% massique
OXOC15E7
1700
1200
65 75 85 95 105
Température (°C)
Figure V.7: Demande chimique en oxygène DCO R de la phase diluée de l'huile A après
extraction par l'Oxo-C15E7.
95
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
Sur la Figure V.7 on remarque que, pour une concentration en tensioactif constante, la
DCO résiduelle augmente quand la température s’élevée au delà du point de trouble du Oxo-
C15E7. Nous avons attribué ce phénomène à l’augmentation de la solubilité dans l’eau de
certains constituants de l’émulsion d’huile de coupe (huile A) qui deviennent de plus en plus
difficile à extraire dans ces conditions. Il est important de rappeler ici qu’une partie de cette
DCO résiduelle est biodégradable, elle est dû au tensioactif (Oxo-C15E7) théoriquement
présent dans la phase diluée à une concentration proche de la CMC (0,285 g/L) (L. Jing-
Liang et coll. 2003). On remarque également qu’avec ce tensioactif (Oxo-C15E7) on a pu
atteindre, à 70 °C et 4 % massique, des DCOR inférieurs à 2000 mg O2/L, qui représente la
valeur requise pour envoyer l’effluant en station dépuration.
Sur la Figure V.8, on constate que les fractions volumiques de l'Oxo-C15E7 sont
nettement plus élevées que celles du l'Oxo-C10E3, comme déjà mentionner précédemment ceci
est dû aux nombres important d'oxydes d'éthylène que possède le premier tensioactif. D'après
nos résultats, la fraction volumique augmente au fur est mesure que le pourcentage initial du
tensioactif utilisé pour l’extraction s’élève.
0.6
0.5
0.4
0.3
Φc
95°C
0.2
90°C
0.1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
96
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
V.2.4 Lissage des résultats expérimentaux d'extraction par l' Oxo-C10E3 et l' Oxo-C15E7
Afin de rassembler nos résultats sous forme graphique, nous avons fait appel au
plan d'expérience l'étude précédente nous a permis de déterminer les variables ou paramètres
utilisée pour l'extraction (X) qui sont: la température (T) et le pourcentage massique du
tensioactif (Xt).
La réponse ou propriété mesurées (Y) sont:
Après comparaison entre le modèle quadratique est linéaire, nous avons trouvé que le
modèle quadratique représentait mieux la propriété étudiée.
Les équations du modèle pour chaque couple tensioactif/huile sont les suivantes :
DCOR ( Oxo-C15E7/Huile A) = 216,247 -72,698 XT+18,334 T+0,687 Xt T+7,85 Xt2 +0,073 T2 (5.2)
La comparaison entre valeurs calculées et expérimentales est effectuée sur les Figures
V.9 à V.11 qui montrent que la corrélation empirique quadratique représente bien la demande
chimique en oxygène résiduelle, DCOR. Les pentes des droites des moindres carrés calculées
pour chaque couple tensioactif/huile, ainsi que les coefficients de corrélation correspondants
représentés dans le Tableau V.2, proches de l’unité, témoignent de la fiabilité de
l’identification.
97
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
4500
4000
3500
DCORexp 3000
2500
2000
1500
1000
1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500
DCORcal
Figure V.9 : Demande chimique en oxygène résiduelle (DCOR) : comparaison des valeurs
expérimentales et calculées à partir de l’équation (5.2)
13000
11000
9000
DCORexp
7000
5000
3000
1000
1000 3000 5000 7000 9000 11000 13000
DCORcal
Figure V.10 : Demande chimique en oxygène résiduelle (DCOR) : comparaison des valeurs
expérimentales et calculées à partir de l’équation (5.3)
98
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
4500
4000
DCORexp
3500
3000
2500
2000
2000 2500 3000 3500 4000 4500
DCORcal
Figure V.11 : Demande chimique en oxygène résiduelle (DCOR) : comparaison des valeurs
expérimentales et calculées à partir de l’équation (5.4)
Le modèle quadratique est donc adapté pour l’établissement des surfaces de réponse et
les courbes d’iso-réponse tridimensionnelles relatives à la demande chimique en oxygène
résiduelle, DCOR, en fonction du pourcentage massique de chaque tensioactif et de la
température de démixtion (Figure V.11). Tous ces résultats sont calculés par le modèle
quadratique (équations (5.2 à 5.4)
99
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
a)
DCO soluble ( huile A,C10E3)
b)
c)
Figure V.11 : Courbes d’iso-réponses tridimensionnelles DCOR=f (Xt, T) pour les systèmes :
a) Oxo-C15E7/Huile A, b) Oxo-C10E3/Huile A c) Oxo-C10E3/Tasfalout 22B.
100
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
101
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
0,8
Фc exp 0,6
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Фc cal
0,3
0,25
Фc exp 0,2
0,15
0,1
0,05
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Фc cal
0,3
0,25
Фc exp 0,2
0,15
0,1
0,05
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
Фc cal
103
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
a)
b)
c)
Figure V.15: Courbes d’iso-réponses tridimensionnelles Φc =f (Xt, T) pour les systèmes : a)
Oxo-C15E7/Huile A, b) Oxo-C10E3/Huile A c) Oxo-C10E3/Tasfalout 22B.
104
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
Compte tenu de ces résultats, l‘obtention d’une faible fraction volumique, ce qui
permet de traiter le maximum d’effluent, est favorable à haute température, mais dans ces
conditions la demande chimique en oxygène résiduelle est à son maximum. Pour aboutir aux
conditions optimales de concentration en tensioactif et température il faut faire un compromis
entre tous les paramètres et les résultats obtenus. Pour les trois couples tensioactif/huile nous
proposons les conditions suivantes :
Pour le système : Oxo-C15E7/Huile A, la température optimale doit être située autour
de 80° C, pour une concentration en tensioactif de 3 %, cette valeur correspond à une DCO R
de l’ordre de 2249 mg O2/L soit un rendement de 92,5% .et une fraction volumique de 0,13.
Pour les systèmes Oxo-C10E3/Huile A, Oxo-C10E3/Tasfalout 22B la température
optimale d’extraction est de 25 °C pour une concentration en tensioactif de 2 %, dans ces
conditions la DCOR est de 2482 mg O2/L et 2645 mg O2/L pour les deux couples
tensioactif/huile respectivement, avec des fractions volumiques de 0,05 et 0,07
respectivement. Dans ces conditions le pouvoir d’extraction est de 91,72 % pour le couple
Oxo-C10E3/Huile A, et 87,97 % Pour le couple Oxo-C10E3/ Tasfalout 22B.
La déstabilisation de certains émulsions est réalisée par un sel (NaCl, CaCl2, MgCl2 ,
AlCl3, FeCl3, …), un acide fort (HCl, H2SO4) ou un polyélectrolyte. L’avantage de ces
procédés réside dans leur simplicité et dans leur faible consommation d’énergie. Mais leur
inconvénient majeur vient de ce que l’eau traitée contient une forte concentration en
déstabilisants chimiques (sel, acide) (JAIN et coll., 1997). Dans le but d’améliorer l’efficacité
de l’extraction, nous avons essayé de coupler les tensioactifs non ioniques au sel (Na2SO4) et
à l’acide (HCl) la déstabilisation des émulsions d’huiles de coupes
105
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
Comme nous l’avons précisé dans le deuxième chapitre de ce manuscrite, le sel est un
facteur très important dans le comportement micellaire grâce au phénomène du « salting
out » ; il a été expliqué que sa présence rend le tensioactif plus hydrophobe en réduisant au
même temps la concentration micellaire critique et le point de trouble du tensioactif. D’après
Saito et Shinoda (1967), l’addition d’électrolyte aux solutions de tensioactifs non ioniques
doit augmenter leur capacité de solubilisation des hydrocarbures. Pour notre part, nous avons
voulu déterminer l’influence du sel sur le pouvoir d’extraction des émulsions d’huile de
coupes. Nous avons ajouté donc du sulfate de sodium (Na2SO4) au système étudier à
différentes concentrations (2 %,4 %,5 %, 10 %, 15 %) le choix des conditions optimales de
l’extraction a été porté sur le Oxo-C10E3 pour une concentration de 2 % massique et à une
température de 25 °C.
3000
2500
DCOR (mg O2 /L)
2000
1500
1000
500
0
0 5 10 15 20
Concentration en Na2SO4 (% massique)
106
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
L’effet de relargage provoqué par l’électrolyte solvaté est lié à l'affaiblissement des
liaisons hydrogènes entre la molécule d’eau et la tête polaire du tensioactif et aussi entre la
molécule d’eau et la partie hydrophile de tous les composée amphiphiles que peu contenir
l’émulsion d’huile de coupe: ainsi ces derniers et le tensioactif sont moins solubles dans l’eau.
On obtient donc, à 15% de Na2SO4. (DCOR= 1005,68 mgo2/L), un coacervat plus concentré en
tensioactif et en composés amphiphiles solubilisés dans les micelles que celui obtenu en
l’absence de Na2SO4. (DCOR= 2645,33 mgo2/L), et une phase diluée à faible concentration en
tensioactif et en produits amphiphiles. Par conséquence, le pouvoir d’extraction du Oxo-C10E3
augmente de 87,97 % à 0 % en Na2SO4 jusqu’à 95,42 % pour une concentration de 15 % de
Na2SO4. Le seul inconvénient de l’addition de quantités aussi importantes de Na2SO4 est la
salinité excessive de la phase diluée.
107
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
0,75
0,7
Fraction volumique
0,65
0,6
0,55
0,5
0,45
0,4
0,35
0,3
0 0,5 1 1,5 2
Concentration en Na2SO4 (% massique)
L’étude de l’effet de pH sur les paramètres de l’extraction a été réalisée dans le cas de
l’émulsion d’huile de coupe la Tasfalout 22B à une concentration de 2 % en Oxo-C10E3 et à
une température de 25 °C. La variation du pH a été réalisée en utilisant l’acide chlorhydrique
(1M). Les résultats de la demande chimique en oxygène résiduelle DCO R, et celle de la
fraction volumique du coacervat sont représentés sur les Figures V.17 et V.18
respectivement
108
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
3500
3000
DCOR (mg O 2/L)
2500
2000
1500
1000
2 4 6 8 10
pH
Figure V.17: Effet du pH.sur la demande chimique en oxygène résiduelle, DCOR ; Système :
H2O/ Tasfalout 22B /Oxo-C10E3
0,8
0,7
Fraction volumique
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10
pH
109
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
On constate sur les Figures V.17 et V.18 que la DCOR et la fraction volumique du
coacervat restent constants au différents pH étudiés. Cela est probablement dû au faite que
les tensioactifs non ioniques sont insensibles aux variations du pH (Attwood et Florence
1983) en raison de leurs faibles charges au niveau de la partie hydrophile. Ainsi, on peu dire
que ce procédé d’extraction d’huiles de coupes par les tensioactifs non ioniques est
pratiquement insensible au pH (entre pH=1 et pH=10) (C. Chin-Ming et coll. 2000) et que
l’équilibre entre les phases coacervat et phase diluée n’est pas fragile.
IV . 7 CONCLUSIONS
Dans ce chapitre nous avons montré que l‘extraction à deux phases aqueuses est une
technique capable d'enlever des polluants dispersés (des huiles) aussi bien que des polluants
solubles à partir d'effluents industriels. Après extraction, la phase diluée est transparente, bien
qu'elle contienne du tensioactif du co-tensioactif et certains additifs très solubles dans l’eau
comme le biocide dans le cas de l’émulsion d’huile Tasfalout 22B. Pour une DCO initiale de
34000 mg O2/L pour l’huile A et de 22000 mg O 2/L pour l’huile B nous avons obtenu après
extraction une DCO aux environs de 2000 mgo2/L, soit une réduction de dix fois et ceci après
un seul contacte entre le tensioactif et l’effluent. La DCO résiduelle (DCO R) due à ces
composés est parfois supérieure (>2 g/L) à la DCO tolérée par la norme de rejet des eaux
industrielles, mais c’est une DCO qui peut être facilement diminuée par un traitement
biologique puisque le tensioactif est classé biodégradabilité.
Dans ce chapitre, nous avons étudié en détail l’extraction par point de trouble
appliquée à deux rejets d’huiles de coupes (huile A, Tasfalout 22B). Nous avons fait appel à
un plan d’expériences afin de rassembler les résultats d'extraction sous forme graphique en
fonction de la composition du système, Les modèles obtenus décrivant la variation des deux
réponses (la demande chimique en oxygène résiduelle, DCOR, ou la fraction volumique Φc)
en fonction des deux facteurs (la température, et la concentration en tensioactif) ont permet
d’estimer les conditions optimales d’extraction. Ainsi, pour le Oxo-C10E3, la température
optimale d’extraction est de 25 °C, et la concentration en tensioactif est de 2 %. La
température optimale d’extraction pour le Oxo-C15E7 doit se située autours de 85 °C et une
concentration de 3 % en tensioactif.
110
Chapitre V Extraction des émulsions d'huile de coupe
Nous avons constaté que le sel à un effet très important sur le pouvoir d’extraction, par
contre le pH n’affecte pas les paramètres d’extraction pour les systèmes étudier.
111
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
VI.1 INTRODUCTION
On rappellera tout d’abord qu’un bon nombre de propriétés physiques des métaux,
telles que la densité, les points de fusion ou d’ébullition notamment, sont liées à la taille des
atomes. Pourtant, comme le nuage électronique d’un atome ne possède pas de limite bien
définie, la taille des atomes est difficilement accessible. Il est cependant possible d’estimer un
rayon atomique en considérant les atomes comme des sphères liées l’une à l’autre dans un
corps pur. Cette grandeur reflète la force avec laquelle les électrons sont liés au noyau
correspondant. Plus la charge de ce dernier est importante, plus les électrons sont liés
fortement et plus le rayon atomique est petit.
112
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
113
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
D’une manière générale, la force d’interaction entre les ions et les molécules d’eau
augmente avec la charge des ions et est inversement proportionnelle à leur taille.
Il est ainsi permis de penser que les valeurs de l’enthalpie d’hydratation (ΔhH) et du rayon
ionique d’hydratation (RH) sont associées à la charge et à la taille des ions. A ce propos, il est
intéressant de préciser que l’enthalpie d’hydratation est l'opposé de l'énergie nécessaire pour
détacher les molécules d'eau d'un ion. Cette énergie est gouvernée par l'interaction
électrostatique entre les ions, porteurs de charges, et les dipôles associés aux molécules de
solvant. En résumé, l’énergie d’hydratation d’un cation dépend de sa charge et de son rayon,
comme l’indique la loi de Coulomb, mais elle dépend également de l’électronégativité de
l’élément considéré. Il s’avère utile de relever que le nombre de molécules d’eau liées à un
ion (nombre d’hydratation) n’est pas très bien défini. Aussi, suivant diverses méthodes
expérimentales (mobilité, entropie, chaleur spécifique, etc.), on obtient des résultats
divergents.
Propriétés Ni
Classification périodique VIIIB
Numéro atomique 28
3
Masse volumique (g/cm ),20°C 8,91
Masse molaire (g/mol) 58,71
Couche externe électronique 3d8 4S2
Rayon atomique (A°) 0,69
Rayon ionique d’hydratation, RH (Å) 4,26
Enthalpie d’hydratation, (ΔhH) (kJ/mol) -2105
Volume molaire (cm3/mol), 20 °C 6,59
Electronégativité d’Allred-Rochow 1,75
Energie de 1ère ionisation (kJ/mol) 735
114
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
Les tensioactifs non ioniques ne donnant pas d'interactions suffisamment fortes avec
les cations métalliques, nous nous sommes orienté vers l'utilisation de micelles mixtes
anionique-non ionique, de façon à éviter l'emploi d'agents complexants coûteux, le plus
souvent utilisés dans ce type de travaux (Stalikas, 2002 ; Tang et coll., 2004 ; Tandy et
coll.,2004).
Le tensioactif non ionique servira de support afin d’obtenir une séparation de phases
en raison de son point de trouble, tandis que l’ajout des tensioactifs anioniques permettra leur
insertion dans les micelles neutres en les chargeant négativement, ce qui conduira ces agrégats
micellaires à complexer les cations métalliques par des interactions électrostatiques. Cet
artifice a été utilisé par Paleologos et coll. (2003) à des fins analytiques en vue de quantifier
des traces de chrome, de l’ordre du ng/L.
Nous avons choisi comme tensioactif anionique l'Alkane Sulfonate sodium (SAS) ,
fourni par Clariant, contient 60% de tensioactif anionique ( Annexe ). le SAS comporte 14 à
17 atome de carbone dans sa chaine hydrophobe (Figure IV.2) de masse molaire moyenne de
328g/mol .
Ainsi que le le Dodecyl sulphate de sodium (SDS) de masse molaire 288,38mol/L fourni par
Aldrich.
Chaine carbonée
moyenne de C15,9
CH3 (CH2)m CH (CH2)n CH3 Masse molaire moyenne
:328g/mol
SO3Na
115
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
Quant aux tensioactifs non ioniques, il est impératif que l’AE ait le point de trouble le plus
bas possible en vue de minimiser son élévation due à l’ajout des tensioactifs anioniques, (SDS
et SAS) ; l’oxo-C10E3 (fourni gracieusement par la SEPPIC) remplit ces conditions.
116
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
70
60
50
Rendement (%)
40
E%, SDS
30
E%, SAS
20
10
0
0.2 0.4 0.6 0.8 1
%massique Tensioactif anionique
70
60
50
[Ni2+] 40
(mg/L)
30 [Ni2+], SAS
20 [Ni2+],SDS
10
0
0.2 0.4 0.6 0.8 1
%massique Tensioactif anionique
117
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
0.7
0.6
0.5
0.4
ΦC
0.3 SDS
SAS
0.2
0.1
0
0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
118
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
119
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
80
70
60
50
E%
40
30
% mas en NaNO3
IV.5.2 Effet du pH
Afin d'étudier la performance des micelles mixtes a solubilisé et extraire les ions de
Ni2+, nous avons fait varier le pH du milieu de 1 à 6,5. Les résultats d'extraction sont montés
sur la Figure VI.6.
120
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
70
65
60
55
50
E%
45
40
35
30 0,6%mass SDS et
3%mass OXOC10E3
25
20
1 2 3 4 5 6 7
pH
Pour une concentration fixe en SDS (0,6% massique), nous avons fait varier la
concentration en Oxo-C10E3 de 3% à 6% massique.
121
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
70
60
E (%) 50
40
30
20
0,6%mass SDS et 2% mass
10 NaNO3
0
2% 3% 4% 5% 6% 7%
Concentration de Oxo-C10E3 (% mass.)
On remarque sur la Figure VI.7 une légère augmentation du pouvoir d'extraction (de
55,10 à 58,09%) lorsque la concentration en Oxo-C10E3 passe de 3 à 6% . On peut dire dans
ce cas que plus on ajoute du tensioactif non ionique, plus la charge globale de la micelle mixte
diminue. D'après l'étude réalisée au Chapitre III, l'adition du tensioactif non ionique abaisse
considérablement la CMC du SDS et les micelles mixtes peuvent se former à des
concentrations très faibles en tensioactif anionique. Selon Hung et coll (2008) lorsque la
concentration en tensioactif non ionique augmente, le nombre de monomères du SDS
participant à la formation de la micelle augmente aussi et par conséquent, une meilleure
adsorption des cations métalliques.
VI.6. CONCLUSION
L'extraction par coacervat du nickel par des micelles mixtes formées à partir des
mélanges de tensioactifs anioniques et non ioniques est facile à réalisé. Les tensioactifs non
ioniques sont utilisés pour permettre la séparation des phases grâce au point de trouble, les
anioniques quand à eux jouent le rôle du complexant.
122
Chapitre VI Extraction de pollution métallique par micelles mixtes
123
CONCLUSION GENERALE
Ce travail s'inscrit dans le cadre générale de la dépollution des eaux contaminées par
les matières organiques et les ions métalliques. L‘objectif été l'application de la technique de
l'extraction par point de trouble en utilisant des tensioactifs non ioniques commerciaux.
Cependant, pour extraire des substances hydrophiles comme les colorants azoïques ou des
entités chargées comme les ions métalliques nous avions eu recours à combiner d'autres
agents extractants avec les tensioactifs non ioniques. L'idée générale été donc de chercher à
améliorer les performances de cette technique en vers l’extraction de ce type de soluté. A cet
effet, les liquides ioniques de types imidazolium ont été employés pour améliorer l’extraction
du bleu de méthylène ainsi que les tensioactifs anioniques dans le cas de l'extraction du cation
Ni2+.
En suite, nous avons réalisé une étude expérimentale de l'extraction par point de
trouble du bleu de méthylène par un tensioactif non ionique (TritonX114) en présence du
liquide ionique le 1 methyl 3 buthyl imidazoliun perfluorophosphate, le rendement
d'extraction atteint 88% pour 4% massique de TritonX114 et 1,3%massique en LI, mais
seulement 80% lorsque l'extraction est réalisée par le LI seul. L'efficacité d'extraction est
fortement influencée par le pH lorsque celui ci est au-dessous du pKa du colorant cationique.
En présence d'électrolyte tel que le K2CO3, les rendements d'extractions sont faibles, ce
résultat peut être exploité pour une éventuelle opération de recyclage de la phase concentrée
en colorant. Les interactions entre le bleu de méthylène et le liquide ionique sont de type
électrostatique. Un plan d'expériences et un lissage empirique des résultats obtenus à partir
124
des données expérimentales permettent de tracer des courbes iso réponses tridimensionnelles
en fonction des paramètres étudiés et d’identifier les conditions optimales.
Enfin, étant donnée les besoins importants des industriels dans le domaine de
dépollution des métaux lourds, notre objectif principal dans cette dernière partie de cette thèse
est d'appliquer le procédé d’extraction par point de trouble pour la séparation du nickel par
des systèmes de micelles mixtes constituées essentiellement de mélange de micelles
anioniques et non ioniques. Alors que les tensioactifs non ioniques permettent l’apparition du
point de trouble, les tensioactifs anioniques jouent le rôle du complexant des cations
métalliques grâce aux interactions électrostatiques. Les rendements d'extraction du nickel
varies d'un tensioactif anionique à un autre et se située entre 50% et 60%.
Une perspective future très prometteuse dans le domaine d'extraction des ions
métallique par point de trouble est l'utilisation des tensioactifs zwitterioniques ou
amphotaires de types bétaine en combinaison avec les tensioactifs non ioniques. Les premiers
essais d'extraction effectués au laboratoire ont montré qu'ils présentent plusieurs avantages
par rapport aux tensioactifs anioniques. Notamment une température de trouble moins élevée
(≈40°C), comparée à celle des systèmes anionique/non ioniques qui se situe au alentour de
80°C. Ceci, évite l'emploi d'électrolyte et permettra d’atteindre des rendements d'extraction
plus élevé.
125
References bibliographiques
Abbott A., 1993, Electrochemistry in media of low dielectric constant, Chem. Soc. Rev.,
22, 435-440.
Akita S.,Takeuchi H., 1995, Cloud Point Extraction of Organic Compounds from Aqueous
Solutions with Non-ionic Surfactant. Sep. Sci. Technol., 30, 833-837.
Amalendu Pal, et Sheena Chaudhary, 2013, Ionic liquid induced alterations in the
physicochemical properties of aqueous solutions of sodium dodecylsulfate (SDS). Colloids
and Surfaces A : Physicochemical and Engineering Aspects 430,58-64.
Armstrong D.W., Anderson J.L., Pino V., Hagberg E.C. et Sheares V.V., 2003,
Surfactant solvation effects and micelle formation in ionic liquids. Chem. Commun.2444
2445.
Attwood D. et Florence A. T., 1983, Surfactant Systems: Their Chemistry, Pharmacy and
Biology Chapman and Hall, Londres.
Bansbach P.L., 1970, The how and why of emulsions. The oil and gas Journal, vol. 7, 87-93.
Becher P., 1965, Emulsion theory and practise, 2ème edition. Reinhold Publishing
Corporation, 405-473, USA.
126
Berthier D., Varenne A., Gareil P., Digne M., Lienemann C.P., Magna L., Olivier
Bourbigou H., 2004, Capillary electrophoresis monitoring of halide impurities in ionic
liquids Analyst., 129, 1257-1261.
Billard I.,Moutiers G.,Labet A.,El Azzi A.,Gaillard C., Mariet C., Luetzenkirchen K,
2003, Stability of Divalent Europium in an Ionic Liquid: Spectroscopic Investigations in 1-
Methyl-3-butylimidazolium Hexafluorophosphate Inorg. Chem., 42, 1726-1733.
Bonhôte P., Dias A. P., Papageorgiou N., Kalyanasundaram K. et GrätzeL M., 1996,
Hydrophobic, Highly Conductive Ambient-Temperature Molten Salts. Inorg. Chem.,
15,1168- 1178.
Bordier C., 1981, Phase separation of integral membrane proteins in triton X114
solutions.J.Biol.Chem, 256,1604-1607.
Branco L.C., Rosa J.N., Moura Ramos J.J. et Afonso C.A.M., 2002, Preparation and
characterization of new room temperature ionic liquids. Chem. Eur. J. 8, p. 3671.
Calligaris S., , Nicoli M.C., 2006, Effect of selected ions from lyotropic series on lipid
oxidation rate, Journal Food Chemistry, Vol., 94, Issue 1, 130–134.
Chai J.L. et Mu J.H., 2002, The Effects of Various Additives on the Cloud Point of Dodecyl
Polyoxyethylene Polyoxypropylene Ether. Tens. Surf. Det., 39, 42-46.
Chen L.G. et Bermudez H., 2012, Solubility and aggregation of charged surfactants in ionic
liquids. Langmuir, 28, 1157–1162.
Chin-Ming C., Chun-Hsiung L., Chien-Hsiang C., 2000, Influence of pH on the stability of
oil-in-water emulsions stabilized by a splittable surfactant. J.Colloids and Surfaces A:
Physicochemical and Engineering Aspects, 173-17.
Chiyang H., Shehong L., Huwei L., Kean L., Feng L., 2005, Extraction of testosterone and
epitestosterone in human urine using aqueous two-phase systems of ionic liquid and salt,
Journal of Chromatography A, 1082, 143–149.
127
Chun S.,Dzyuba S.V. et Bartsch R.A., 2001, Anal. Chem., 73, 3737.
Cotton F.A., Wilkinson G., 1988, Advanced Inorganic Chemistry. 5a Edition, John Wiley
Sons.
Dai S, Ju Y.H. et Barnes C.E., 1999, Solvent extraction of strontium nitrate by a crown
ether using room-temperature ionic liquids, J. Chem. Soc. , Dalton Trans.
Danis U., Aydiner C., 2009, Investigation of process performance and fouling mechanisms in
micellar-enhanced ultrafiltration of nickel-contaminated waters. Journal of Hazardous
Materials 162, 577–587.
Deetlefs M.et Seddon, K. R., 2003, Improved preparations of ionic liquids uing microwave
irradiation, Green Chem., 5, 181-186.
Degiorgio V., 1985, Physics of amphiphilees, micelles, vesicles and microemulsions, 5 ème,
Edit.
Eistein A., 1906, Eine neue bestimmug der molekul dimensioner, Ann,Phys, vol. 19, 289 306.
Evans D.F. et Wennerstrom.H,1994, The colloidal domain. New York, Wiley 303-335.
Falbe J., 1986, Surfactant in Consumer Products: Theory, Technology and Application,
Springer-Verlag, Berlin
Frankewich R.P., Hinze W.L., 1994, Evaluation and Optimization of the Factors Affecting
Nonionic Surfactant-Mediated Phase Separations. Anal. Chem., 66, 944-954.
Fuller J., Carlin R.T. et Osteryoung R.A., 1997, The room temperature ionic liquid1
ethyl-3-methylimidazolium tetrafluoroborate : electrochemical couples and physical
properties. J. Electrochem. Soc. 144,p. 3881.
128
Gao T. et Rosen M.J., 1994, Dynamic surface tension of aqueous surfactant solutions,
J.Am.oil.chem.Sc, 71-771.
Gerschel A.,1995, Liaisons intermoléculaires : Les forces en jeu dans la matière condensée.
Savoirs Actuels, CNRS Editions.
Ghouas H., Haddou B., Kameche M., Derriche Z., Gourdon C. 2012, Extraction of humic
acid by coacervate: Investigation of direct and back processes Journal of Hazardous Materials,
Elsevier Sciences,vol. 205–206 pages 171– 178.
Ghouas H., Haddou B., Kameche M., Louhibi L., Derriche Z., Canselier J.P and.
Gourdon C, 2014, Cloud point extractionof -amino acids, Separation Science and
Technology, Volume 46, Issue 49, Pages 2142 – 2150.
Ghouas H., Haddou B., Kameche M., Canselier J.P., Gourdon C., 2016, Removal of
Tannic Acid From Aqueous Solution by Cloud Point Extraction and Investigation of
Surfactant Regeneration By Microemulsion Extraction, Journal of Surfactant and Detergent,
19:57–66.
Ghouas H., Haddou B., Bouabdesselam H., Bouberka Z., Derriche Z., 2010, Elimination
of fuel spills from effluent using cloud point extraction methods, Journal of Hazardous
Materials, Elsevier Sciences,vol 180, 188-196.
Gibbs W., 1948, Collected works, vol. I, p219-237, Ed Yale University press, New Haven
Giernoth R., 2009, NMR spectroscopy in ionic liquids. Top. Curr. Chem. 290, 263-283.
Goloub T.P., Pugh R.J. et Zhmud B.V., 2000, Micellar Interactions in Nonionic/Ionic
Surfactants Systems. J. Colloid Interface Sci., 229, 72-81.
Gullickson N.D., Scamehorn J.F., 1989, Liquid coacervate extraction in surfactant based
separation processes. Vol.33.Edit Par Scamehorn, Harwell.J.H, dans surfactant science series.
New York, Marcel Dekker,139-153.
Gum Z.,Wasand D.T. et Lin.N., 1988, Liquid surfactant membranes for metal extraction,
Surfactant in chemical/Process engineering, Wasan D.T.,Ginn ME, Shah D.O., édition,
Surfactant science series, vol.66,389-400, Marcel Dekker, New York.
Gusif , Auguet A.C. et Gaillard F.X., 1997, Emulsion and microemulsions in metalworking
processes, and industrial applications of microemulsions, Sloan C. et Kunieda H., édition.,
Surfactant science series, vol.66, 389-400, Marcel Dekker, New York.
Guttel T.,2007, Les liquides ioniques, leur utilisation et leur rôle comme solvants de reaction
catalytique, thèse, Université Claude Bernard, Lyon 1.
Gzara L., Hafiane A., Dhahbi M.,2000, Rétention des ions plomb (II) en milieu acide par
ultrafiltration assistée par les micelles. Revue de science de l'eau, 13/3, 289-304.
129
Habbal S., Haddou B., Kameche M., Derriche Z., Canselier J.P., Gourdon C., 2016,
Cloud point or ionic liquid extraction of furfural from aqueous solution: a comparative study
based upon experimental design, Desalination and Water Treatment, 1–9.
Haddou, B. Guitri N., Debbab A., Gourdon C., Derriche Z., 2011, Cloud Point Extraction
of Orange II and Orange G Using Neutral and Mixed Micelles: Comparative Approach Using
Experimental Design, Separation Science and Technology, Volume 46, Issue 5, Pages 734 –
743.
Haddou B., Canselier J.P., Gourdon C.; 2014, Chapter 5: Use of Cloud Point Extraction
with Ethoxylated Surfactants for Organic Pollution Removal, The Role of Colloidal Systems
in Environmental Protection, , Pages 97-142.
Haddou B., 2003, Purification d’effluents par extraction à deux phases. Thèse de
doctorat.INP.Toulouse.
Haddou B., Bouberka Z., Derriche Z., Taibi A. et Bouabdessalem H., 2007, separation of
neutral red and methylene blue from wastewater using two aqueous phase extraction
methods, Taylor & Francis, vol. 42 (12), 2677-2691..
Haddou B., Canselier J.P. et Gourdon C., 2006, Cloud point extraction of phenol and
benzyl alcohol from aqueous stream. Sep. Purif. Technol., 50, 114–121.
Headley A., Jackson N., 2002, The effect of the anion on the chemical shift of the aromatic
hydrogen atoms of liquid 1-buthyl-3-methyl imidazolium salt, J. Phy. Org.Chem. 15, 1,
52 55.
Hinze W., 1979, Use of surfactant and micellar systems in analytical chemistry, solution
chemistry Of surfactant, Plenum Press. Vol.1.
Holbrey J. D., Seddon K. R., Wareing R., 2001, A simple calorimetric method for the
quality control of 1-alkyl -3-methylimidazolium ionic liquid precursors, Green Chem., 3, 33-
36.
Huang J.H., Zeng G.M.,Y.Y., Yun-huan Qu, Li X., 2009, Removal of cadmium ions using
micellar-enhanced ultrafiltration with mixed anionic-nonionic surfactants. Journal of
Membrane Science 326, 303–309.
Huddleston J.G. , Visser A.E., Reichert W.M., Willauer H., Broker G. et Rogers R.D.,
2001, Characterization and comparison of hydrophilic and hydrophobic room temperature
ionic liquids incorporating the imidazolium cation. Green Chem. 3, p. 156.
130
Hüttenrauch R. et Klotz L., 1989, Arch.Pharm.296,15.
Jain R. K., Aurelle Y., Cabassud C., Roustan M., Shelton S.P., 1997, Environmental
Technologies and trends : international and policy perspectives springer, Berlin.
Juang R. S., Xu Y. Y. et Chen C. L., 2003, Separation and removal of metal ions from dilute
solutions using micellar-enhanced ultrafiltration. J. Membr. Sci. 218 (1-2) 257-267.
Langmuir I., 1921, The mechanism of the surface phenomena of flotation Gen. El. Review,
24, 1025-1033.
Larsen A.S., Holbrey J.D., Tham F.S. et Reed C.A., 2000, Designing ionic liquids :
imidazolium melts with inert carborane anions. J. Am. Chem. soc. 122, p. 7264.
Lattes A et Rico I. 2005, Catalyse aux interfaces liquide liquide, J1230 traité génie des
procédés, p 4-17 technique de l’ingénieur.
Lecocq V.,Graille A.,Santini C. C., Baudouin A., Chauvin Y., Basset J.-M., Bouchu
D.,Fenet, B., 2005, New J. Chem., 2 9, 700–706.
Lee K.M., Lee C.K. et Lin I.J.B., 1997, First example of interdigitated U-shape
benzimidazolium ionic liquid crystals. Chem. Commun. , p. 899.
Lindman B., Wennerstrom H., 1991, Non-ionic micelles grow with in creasing
temperature.J.Phy.Chem, 95(15), 6053-6054.
Lins De Barros Neto E., Canselier J.P. et Gourdon, C., 2001, Organic Solvent-Free
Extraction of Phenol Through Liquide-Coacervate Systems. Solvent Extraction for the 21st
Century, SCI, Londres, 1, 171-176.
Matsumoto H., Kageyama H. et Miyazaki Y., 2001, Room temperature molten salts based
on tetraalkylammonium cations and bis(trifluoromethylsulfonyl)imide. Chem. Lett. p. 182.
131
Mital K. L., Mukerjee, 1977, Micellization, solubilization and microemulsions, K.l.Mittal
edit. Vol 1, p1, Plenum press, New York.
Mulay B.A., Metcalf A.D., 1964, Part IV. Phase equilibria in binary and ternary systems
containing non-ionic surface active agents, in non-ionic surface-actif agents, J. of Colloid
Science, 19, 501-515.
NakagawaT, 1966, Nonionic surfactant.Edit par Schick, New York, Marcel Dekker edit.
Nazrul Islam M D. et Teiji Kato, 2005, Adsorption and micellar properties of a mixed
system of nonionic–nonionic surfactants. Journal of Colloid and Interface Science 289, 581
587.
Ngo H.L., Lecompte K., Hargens L. et Mcewen A.B., 2000, Thermal properties of
imidazolium ionic liquids. thermochim. acta 357/358, p. 97.
Noda A., Hayamizu K.et Watanabe M., 2001,Pulsed-Gradient Spin-Echo 1H and 19F
NMR ionic diffusion coefficient, viscosity and ionic conductivity of non-chloroaluminate
room-temperature ionic liquids. J. Phys. Chem. B 105,p. 4603.
Nogueira Duarte Lindemberg De Jesus, 2005, Extraction a deux phases aqueuses a l’aide
d’alcools polyéthoxyles en vue de l’élimination de polluants organiques et d’ions métalliques,
thèse, INP Toulouse.
Ogino K., Uchiyama H. et Abe M., 1988, Solubilisation of oleyl alcohol by pure and
mixtures of surfactants, Colloids and interfaces, 535-540.
Pal R.,Rhodes E., 1985, A novel viscosity correlation for non Newtonian concentrated
suspensions. J.Colloid, and inter.Science,vol. 107, N°2, 301-307.
Pei Y.,Liu J.,Yan Z., Li Z., Fan J. et Wang J., 2012, Association of ionic liquids with
cationic dyes in aqueous solution: A thermodynamic study, J. Chem. Thermodynamics 47
223–227.
132
Penfold J., Staples E. et Tucker I., 2002, Neutron Small Angle Scattering Studies of
Micellar Growth in Mixed Anionic-Nonionic Surfactants, Sodium Dodecyl Sulfate, SDS, and
Hexaethylene Glycol Monododecyl Ether, C12E6, in the presence and Absence of Solubilized
Alkane, Hexadecane. J. Phys. Chem., B, 106, 8891-8897.
Penfold J., Staples E., Tucker I.,Thompson L. et Thomas R K., 2002, The adsorption of
non-ionic mixtures at the air-water interface: the effects of temperature and electrolyte. J. Coll
Int Sci 247,404.
Perez M., Rodriguez-Cano R., Romero L.I., Sales D., 2006, Anaerobic thermophilic
digestion of cutting oil wastewater: effect of co-substrate. Biochem. Eng. J. 29, 250–257.
Portela J.R., López J., Nebot E., Martínez de la Ossa E.,2001, Elimination of cutting oil
wastes by promoted hydrothermal oxidation. J. Hazard. Mater. B88, 95– 106.
Purkait M.K., Banerjee S., Mewara S., DasGupta S., 2005, Cloud point extraction of toxic
eosin dye using Triton X-100 as nonionic surfactant. Water Research 39, 3885–3890.
Remsing R., Liu Z., Sergeyev I., Moyna G., 2008, Solvation and agregation of N,N'
dialkylimidazolium ionic liquids: A multinuclear NMR spectroscopy and molecular
dynamics simulation study. J. Phys. Chem. B, 112, 25, 7363-7369.
Ríos G., Pazos C., Coca J.,1998, Destabilization of cutting oil emulsions using inorganic
salts as coagulants.J.Colloids. Surf.A, 138, 383–389.
Rodenbrock A., Selber K., Egmond M.R., Kula M.R., Extraction of peptide tagged
cutinase in detergent-based aqueous two-phase systems2000, Bioseparation, 9, p 269.
Rogers R. et Seddon K., 2002, Ionics Liquids : industrial applications for green chemistry.
Éd. Oxford University Press.
Rosen M.J., 1989, Surfactants and interfacial phenomena. 2ème Ed. Jhon Wiley et Sons.
Rubingh D.N. et Mittal K.N , 1979, solution chemistry of surfactants, vol. 1, Plenum Press,
New York, 337.
Rukhadze M.D., Tsagareli S.K., Sidamonidze N.S., Meyer.V.R, 2000, Cloud point
extraction for the determination of the free fraction of antiepileptic drugs in blood plasma and
saliva, Anal.Biochem, 287, 279-283.
Saito H., Shinoda K., 1967, The solubilization of hydrocarbons in aqueous solution of non
ionic surfactant. J. Colloid interface Sci.24, 10-15.
133
Salager J.L.,1996, Quantifying the concept of physico-chemical formulation in surfactantoil
water systems – State of the art. Progr. Colloid Polym. Sci., 100, 137-142.
Samper E., Rodríguez M., De la Rubia M.A., Prats D., 2009, Removal of metal ions at low
concentration by micellar-enhanced ultrafiltration (MEUF) using sodium dodecyl sulfate
(SDS) and linear alkylbenzene sulfonate (LAS). Separation and Purification Technology 65,
337–342.
Sarvesh K. S., Sampa S.,Nedaossadat M., Selvakannan P.R. et Bhargava S.K., 2015,
Self-assembled functional nanostructure of plasmid dna with ionic liquid [bmim][pf6]:
enhanced efficiency in bacterial gene. Langmuir. 31, 4722−4732.
Scamehorn J.F., Harwell J.H., 1989, Surfactant based treatment of aqueous process stream,
dans surfactant in chemical process engineering .Edit par Wasan.D.T, Gim.M.E,
Shah.D.O,surfactant science series, New York, Marcel Dekker, vol. 28,77-125.
Schott H., Royce A.E. et Han S.K.,1984, Effect of Inorganic Additives on Solutions
Nonionic Surfactants. VI. Further Cloud Point Relations. J. Pharm. Sci., 73(6), 793-799.
Seddon K. R.,Stark A.,Torres M.-J., Influence of chloride, water, and organic solvents on
the physical properties of ionic liquids 2000, Pure Appl. Chem., 72, 2275-2287.
Shinoda K., Nakagawa T., Tamamushi, Isemura, 1963, Colloidal surfactant some physical
proporties, academic press.
Stepnowski P., Nichthauser J., Mrozik W., Buszewski B., 2006, Usefulness of π... π
aromatic interactions in the selective separation and analysis of imidazolium and pyridinium
ionic liquid cations,Anal. Bioanal. Chem., 385, 1483-1491.
134
Stokes j. R., Evans D. F., 1997, Fundamentals of interfacial engineering, New York, Wiley
V. C. H.
Su B.M., Zhang S., Zhang Z., 2004, Structural elucidation of thiophene interactionwith ionic
liquids by multinuclear NMR spectroscopy. J. Phy. Chem.B. 108,50, 19510-19517.
Suarez P.A.Z., Einloft S., Dullius J.E.L., De Souza R.F. et Dupont J., 1998, Synthesis
and physical-chemical properties of ionic liquids based on 1-n-butyl-methylimidazolium
cation. J. Chim. Phys. 95, p. 1626.
Sun J., Forsyth M., et Macfarlane D.R., 1998, Room temperature molten salts based on the
quaternary ammonium ion J. phys. chem. B. 102, p. 8858.
Sun J., Macfarlane D.R. et Forsyth M., 1997, Synthesis and properties of ambient
temperature molten salts based on the quaternary ammonium ion. Ionics 3, p. 356.
Swartling D., Ray L., Compton S. et Ensor D., 2000, Preliminary investigation into
modification of ionic liquids to improve extraction parameters. SAAS Bulletin : Biochem.
Biotech. 13 p. 1.
Talbi, B. Haddou, Bouberka Z., Derriche Z., 2009, Simultaneous elimination of dissolved
and dispersed pollution from cutting oil wastes using two aqueous phase extraction methods
Journal of hazardous material, Elsevier Sciences, vol163(2-3), 748-755,
Talbi, Z. Haddou B., Ghouas H., Kameche M., Derriche Z., and Gourdon C, 2014,
Cationic Dye Removal from Aqueous Solutions Using Ionic Liquid and Nonionic Surfactant-
Ionic Liquid Systems: A Comparative Study Based upon Experimental Design, Chemical
Engineering Communications, Volume 201, Issue 1, pages 41-52,
Tandy S., Bossart K., Mueller R., Ritschel J.,Hauser L., Schulin R., Nowack B., 2004,
Extraction of Heavy Metals from Soils Biodegradable Chelating Agents. Environ. Sci.
Technol., 38, 937-944.
Tang A.N., Jiang D.Q., Yan X.P., 2004, Cloud point extraction preconcentration for
capillary electrophoresis of metal ions. Anal. Chim. Acta, 507, 199-204.
Tani H., Ooura T., Kamidate T., Kamataki T., Watanabe H., 1998, Separation of
microsomal cytochrome b5 via phase separation in a mixed solution of Triton X114 and
charged dextran.Journal of Chromatographie, Biomedical sciences and application, 708 (1-2),
294-298.
135
Thurston J.D., 1992, Science and practice of liquid-liquid extraction. Vol.1, New York,
Oxford University Press.
Tokuda H., Hayamizu K., Ishii K., Abu Bin Hassan M.D., Watanabe S., 2005,
Physicochemical properties and structures of room temperature ionic liquids. 2. variation of
alkyl chain length in imidazolium cation. J. Phys. Chem. B 2005, A-H.
Tokuda, H.; Hayamizu, K.; Ishii, K.; Md. Abu Bin Hassan, S.; Watanabe, M., 2004
Physicochemical properties and structures of room temperature ionic liquids. 1. variation of
anionic species. J. Phys. Chem. B 2004, 108, 16563-16600.
Trans C.D., De Paoli Lacerda S.H., et Olivera D., 2003, Absorption of water by room
temperature ionic liquids : effect of anions on concentration and state of water. Appl.
Spectrosc. 57, p. 152.
Valaulikar B.S. et Manohar C., 1985, the mechanism of clouding in Triton X-100: The
effect of additives. J. Colloid Int. Sci. 108(2), p 403.
Van Os N. M.,(ed), 1998, Nonionic surfactants, organic chemistry, New York, Marcel
Dekker .
Visser A.E., Swatloski R.P.,Reichert W.M., Griffin S.T. et Rogers R.D., 2001,
Hydrophobic ionic liquids incorporating N-alkylisoquinolinium cations and their utilization
in liquid/liquid separations Ind. Eng. Chem. Res.39, 4596.
Wasserscheid P., Welton, T., 2003, Ionic Liquids in Synthesis; Wiley-VCH: Weinheim.
Watanabe H., Tanaka H., 1978, A nonionic surfactant as a new solvent for liquid-liquid
extraction of Zinc (II) with 1-(2-pyridilazo)-2-naphtol. Talanta, 25, 585-589.
Wei G-T., Yang Z. et Chen C-J., 2003, Room temperature ionic liquid as a novel medium
for liquid/liquid extraction of metal ions, Anal. Chim. Acta. 488, 183.
Welton T., 1999, Room temperature ionic Solvants for synthesis and catalysist, liquids.
Chem. Revue, 99, 2071-2083.
Yan-Ying Y., Wei Z., Shu-Wen C., 2007, Extraction of Ferulic Acid and Caffeic Acid with
Ionic Liquids, Chinese J. Anal Chem, 35(12), 1726–1730.
136
Yuanchao Pei, JianjiWanga, KunWua, Xiaopeng Xuana, Xinjie Lub, 2009, Ionic liquid
based aqueous two-phase extraction of selected proteins, Separation and Purification
Technology 64, 288–295.
Yuanchao Pei, Jing Liu, Zhenning Yan, Zhiyong Li, Jing Fan, Jianji Wang, 2012,
Association of ionic liquids with cationic dyes in aqueous solution: A thermodynamic study.
J. Chem.Thermodynamics. 47, 223–227.
Yu-Ping Tzeng, Ching-Wei Shen, Tiing Yu, 2008, Liquid–liquid extraction of lysozyme
using a dye-modified ionic liquid. J.Chromatography A. 1193, 1–6.
Zhao Y., Gao S., Wang J., 2008, Aggregation of ionic liquids [Cnmim]Br (n = 4, 6. 8 , 12)
in D2O: A NMR study. J.Phy. Chem. B, 112,7, 2031-2039.
137
ANNEXE
138
Spectre 31P-RMN du (X-= PF6 -), Bmim[PF6]+Bleu de méthylène.
139