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LOI n° 81-54 du 10 juillet 1981 créant une Cour de Répression de l'Enrichissement illicite
Afin de compléter le projet de loi relative a la répression de l'enrichissement illicite, qui est par ailleurs soum
Assemblée, le présent projet de loi prévoit, dans un souci d'efficacité, la création d'un instrument spécial de recherc
pression de ce nouveau délit.
Cette nouvelle juridiction, qui montre le souci constant des pouvoirs publics, d'assurer toujours plus de justice s
composée d'un président et de quatre assesseurs. Elle comprend en outre, un procureur spécial, une C
d'Instruction et un Greffe.
Sa dénomination est « Cour de Répression de l'Enrichissement illicite ». Elle a compétence sur tout le territoire natio
Elle est chargée uniquement de réprimer l'enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe.
Les autres délits qui peuvent être à la base d'un enrichissement illicite demeurent de' la compétence des juridictio
commun, où ils connaissent, jusqu'à présent une répression satisfaisante.
Le projet prévoit cependant que toute poursuite pour un de ces délits doit être portée à la connaissance du procure
afin de lui permettre de juger de l'opportunité d'investigations sur le plan de l'enrichissement illicite.
Les règles normales relatives au non-cumul des peines seront éventuellement appliquées.
La Cour est saisie par un arrêt de renvoi de la Commission d'Instruction, elle-même saisie, pour instruction du dos
procureur spécial qui a les mêmes pouvoirs qu'un procureur. de la République, mais limités au délit d'enrichissemen
aux délits de corruption et de recel connexes.
C'est au procureur spécial, informé par les rapports de police, es rapports administratifs, les plaintes ou dénonc
d'office qu'il appartient de faire procéder à une enquête préliminaire.
Cette enquête préliminaire peut déboucher sur la mise en demeure faite par le procureur spécial à !a personne mise
d'avoir à justifier de l'origine licite de l'enrichissement constaté dans l'enquête préliminaire
Si le procureur spécial estime que les justifications apportées sont suffisantes, il classe le dossier sans suite.
Les faits ont été commis par une personne ne bénéficiant pas d'une immunité ou d'un privilège de juridiction.
L'arrêt de non-lieu peut être frappé d'appel par le procureur spécial, devant la Cour.
Les faits ont été commis par une personne bénéficiant d'une immunité ou d'un privilège de juridiction.
Dans cette hypothèse, le procureur spécial transmet le dossier à l'autorité compétente, aux fins des poursuites pa
légales.
La procédure devant la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite est celle prévue par le Code de Procéd
devant le Tribunal correctionnel.
Les arrêts de la Cour sont portés immédiatement à la connaissance du Président de la République par l'interm
procureur spécial et du Ministre de la Justice. Ils sont exécutés conformément aux dispositions du Code de Procédu
Article premier.
Il est créé une juridiction dénommée « Cour de Répression de l'Enrichissement illicite » qui a compétence sur l'en
territoire national. La Cour est chargée de réprimer l'enrichissement illicite et tout délit de corruption ou- -le re el con
Elle est saisie par un arrêt de renvoi de la Commission d'Instruction prévue à la section 3.
La Cour de Répression de l'Enrichissement illicite siège à Dakar. Toutefois,, par ordonnance d'e son présiden
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réquisitions conformes du procureur spécial, elle peut tenir des audiences en tout autre lieu du territoire national.
Article 2.
La Cour de Répression de l'Enrichissement illicite est formée d'un président choisi parmi les magistrats des Cours et
ayant atteint au moins le e groupe du 1 - grade et de quatre 'assesseurs choisis parmi les magistrats des Cours et
ayant atteint au moins le 1er groupe du e grade ou parmi les juges de paix de classe exceptionnelle.
Les membres de la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite sont nommés par décret, conformément
constitutionnelles et statutaires. Ils peuvent cumuler leurs fonctions avec celles qui leur sont déjà dévolues.
Pour chacun des magistrats composant la Cour, autre que le président, il est nommé un suppléant dans les mêmes
que-les titulaires. Le président de la Cour appelle les suppléants à siéger pour remplacer un magistrat, titulaire empê
La suppléance du président est assurée par le magistrat le plus ancien dans le grade le plus élevé.
Article 3.
Le greffe de la Cour est tenu par un greffier nommé par arrêté du Ministre de la Justice.
Article 4,
Les fonctions du ministère public auprès de la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite sont assurées par un
spécial nommé par décret, conformément aux règles constitutionnelles et statutaires, parmi les magistrats des
Tribunaux ayant atteint au moins le 2e groupe du 1er grade. Il exerce ses fonctions à l'exclusion de tout autre emplo
Sous réserve des dispositions, de la présente loi, il a dans les affaires de sa compétence les mêmes attributio
procureurs de la République.
Le Procureur spécial est assisté d'un substitut nommé par décret, conformément aux règles constitutionnelles et
parmi les magistrats des Cours et Tribunaux ayant atteint au moins le 1 er groupe du 2e grade ou parmi les juges
classe exceptionnelle. Le substitut du procureur spécial peut cumuler ses fonctions avec celles qui lui sont déjà dévo
Article 5.
Saisi d'une dénonciation, d'une plainte ou par toute autre voie prévue par la législation en vigueur, ou agissant
Procureur spécial fait procéder à une enquête préliminaire en adressant des instructions écrites à des fonctionn
hiérarchie A ou des officiers de police judiciaire, procédant soit à titre individuel soit dans le cadre de brigades sp
dans des conditions précisées par décret.
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Le Procureur spécial est informé de toute poursuite engagée auprès des juridictions de droit commun
pour délit contre les deniers publics, concussion et corruption.
Article 6.
Le Procureur spécial est seul compétent pour effectuer la mise en demeure prévue par l'article 163 bis
du Code pénal.
Après achèvement de l'enquête préliminaire et s'il y a des indices d'enrichissement illicite, il convoque
la personne mise en cause, en lui précisant que dans l'éventualité d'une poursuite pour enrichissement
illicite, les pièces du dossier sont tenues à sa disposition, pour communication, 48 heures à l'avance, à
son secrétariat et en l'avertissant de ce qu'elle peut se faire assister du conseil de son choix.
Au jour fixé, le Procureur spécial entend la personne concernée, assistée éventuellement de son
conseil, et lui fait connaître les résultats de l'enquête en ce qui concerne le montant de ses ressources
connues, comparé au détail des éléments de son patrimoine ou de son train de vie.
Le Procureur spécial met ensuite la personne entendue en demeure de justifie dans le délai d'un mois
de l'origine licite desdits éléments.
Il est dressé procès-verbal de cette mise en demeure. Si la personne convoquée présente des
justifications suffisantes, le Procureur spécial classe le dossier sans suite.
Si la personne convoquée ne se présente pas ou si elle ne fournit, dans le délai imparti, aucune
justification ou si les justifications fournies sont insuffisantes, le Procureur spécial saisit la Commission
d'Instruction.
Article 7.
Lorsque les faits constitutifs de l'enrichissement illicite concernent une personne bénéficiant d'une
immunité ou d'un privilège de juridiction, le Procureur spécial transmet le dossier à l'autorité
compétente aux fins de l'exercice des poursuites par les voies légales.
Article 8.
La Commission d'Instruction est composée d'un président et de trois juges, nommés par décret,
conformément aux règles constitutionnelles et statutaires, parmi les magistrats des Cours et Tribunaux
ayant atteint au moins le 1er groupe du 2 ème grade ou parmi les juges, de paix de classe
exceptionnelle.
Pour chacun des membres de la Commission autre que le Président, il est nommé un suppléant dans
les mêmes conditions que les titulaires. Le Président de la Commission appelle les suppléants à siéger
pour remplacer un m'ambre titulaire empêché.
La suppléance du Président est assurée par le magistrat le plus ancien dans le grade le plus élevé.
Les membres de la Commission d'Instruction peuvent exercer leurs fonctions cumulativement avec
celles qui leur sont déjà dévolues.
En cas de partage des voix au cours des délibérations de la Commission, la voix du Président est
prépondérante.
Article 9.
Elle peut se déplacer en tout lieu situé dans le ressort de la Cour de Répression de l'Enrichissement
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illicite.
Article 10.
Article 11.
Article 12.
La procédure d'instruction est clôturée par un arrêt de non lieu ou de renvoi qui saisit la Cour de
Répression de l'Enrichissement illicite.
Article 13.
Toutefois l'arrêt de non lieu peut être frappé d'appel devant la Cour de Répression de l'Enrichissement
illicite, par le Procureur spécial. En cas d'appel, la. Cour, selon le cas, évoque et juge l'affaire ou
rejette le recours.
Article 14.
Dès réception de l'arrêt de' renvoi, le Procureur spécial fait délivrer les citations ou avertissements,
pour que l'arrêt de la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite intervienne dans un délai
maximum de deux mois, majoré des délais de distance.
Article 15.
Les co-auteurs et leurs complices sont jugés par la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite en
même temps que les auteurs principaux.
Article 16.
Les débats de la Cour sont publics. Toutefois le huis-clos peut être ordonné pour des raisons d'ordre
public.
Article 17.
Les arrêts de la Cour sont prononcés en audience publique. Ils sont susceptibles d'un pourvoi en
cassation du condamné ou du ministère public, dans les conditions prévues par l'ordonnance n°
60-17 du 3 septembre 1960 portant loi organique sur la Cour suprême.
Article 18.
L'es arrêts de la Cour sont exécutés conformément aux dispositions dudit Code de Procédure pénale
et publiés à la diligence du Procureur spécial par toutes les voies ordonnées.
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La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.
Abdou DIOUF.
Le premier Ministre,
Habib THIAM.
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LOI n° 81-53 du 10 juillet 1981créant une Cour de Répression de l'Enrichissement illicite
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