24.la Mémoire 26062015
24.la Mémoire 26062015
24.la Mémoire 26062015
MEMOIRE ET MEMORISATION
1. DEFINITIONS
La mémoire repose sur un « ensemble de systèmes biologiques et psychologiques qui
permettent le codage, le stockage et la récupération des informations. La mémoire est composée de
nombreux modules reliés par des systèmes de communication ». Chaque module a un
fonctionnement à court terme et un fonctionnement à long terme. Elle dépend fortement de l’état
psychologique et du niveau de stress.
Exemple : quand un professeur de maths explique un problème les élèves utilisent leur
mémoire à court terme (ce qu’ils entendent à un moment précis) mais aussi des informations stockées
en mémoire à long terme leur permettant de comprendre (donc de mémoriser).
Cependant, toutes les informations ne sont pas accessibles avec la même facilité. Il faut souvent
utiliser des astuces pour retrouver l'information stockée : associations d'idées, moyens
mnémotechniques, etc. Ces procédures freinent l'utilisation de la mémoire en temps réel et pour
contourner cette contrainte, le seul moyen consiste à pré-activer la connaissance. C'est le rôle des
répétitions, des révisions, des briefings, de la Répétition Mentale, de la Pré-Activation Mentale. En fait
pratiquement rien ne s'oublie, on ne sait seulement pas retrouver l'information.
D'autre part, la connaissance ne reste pas telle qu'on l'a déposée. La mémoire à long terme est active:
- elle recompose les connaissances en permanence ;
- elle réorganise les connaissances entre elles et
- crée alors de nouvelles connaissances qui sont des synthèses pratiques des
concepts stockés. On parle de mémoire prototypique (ex : on peut visualiser la forme
d'un véhicule sans que cette forme corresponde tout à fait à un véhicule précis). Ce
résumé d'information est créé automatiquement par notre mémoire.
1.4. Oubli
L’oubli est l’incapacité à récupérer des informations en mémoire. Les causes sont diverses :
absence de codage, manque d’indices de récupération ou défaut de répétition. L’oubli est normal et
nécessaire (en dehors des cas pathologiques) pour éliminer les informations inutiles.
24 h après la prise d'information, nous perdons les informations de façon spectaculaire: il nous reste à
peine 20% dès la fin de la première semaine.
Ex : Courbe de l’oubli d’EBBINGHAUS : 50% au bout d’une heure, + de 80% au bout d’un mois. Cette
courbe montre sans pitié que nous apprenons très vite mais aussi que nous oublions très vite. Mais
plus on apprend, plus vite on apprend.
Pendant le sommeil, le cerveau fait le tri et ne conserve que ce qui a été "vécu mentalement" 2X.
Mais ce n'est pas fini, pour passer à la mémoire à long terme, il faudra encore réactiver en évoquant
mentalement 3 fois au cours des 6 premiers mois.
Tout ce qui a été vécu mentalement seulement une fois est jeté aux oubliettes. Si nous repensons,
dans notre tête, à ce que nous voulons garder, le cerveau met l'information de côté pendant une
semaine. Comme s'il mettait un post-it dessus : "à garder pendant une semaine". Au bout d'une
semaine, si nous n'avons pas fait revivre mentalement l'information, elle est reléguée aux oubliettes,
autrement, elle est mise de côté pendant un mois. Comme s'il rajoutait un post-it : "à garder pendant
un mois". Dans le mois écoulé, même chose. Si nous faisons revivre cette information, elle sera
gardée six mois, etc. Repenser mentalement à ce que nous désirons garder, le faire revivre,
autrement dit l'évoquer, cela s'appelle une reprise mentale ou une réactivation.
Nous retrouvons ici une attitude adoptée par beaucoup de "bons" élèves sans forcément en être
conscient : lorsqu'ils quittent un cours, ils savent ce qui s'y est passé, ce qu'ils y ont appris. Ils ont déjà
fait la 1ère réactivation. Arrivés chez eux, ils repensent à ce qu'ils ont fait dans la journée et en relisant
leurs cours, ils approfondissent cette 2ème réactivation. Le week-end, s'avançant dans le travail, ils
font sans vraiment le savoir une 3ème réactivation… Ils réussissent mieux car ils se servent mieux,
sans le savoir, de leur cerveau… Mais attention, la réactivation se fait bien de tête : vous pouvez très
bien relire un cours tout en pensant à autre chose. Dans ce cas, vous ne réactivez RIEN ! Bien. Et si
vous commenciez dès maintenant à réactiver votre journée ? ;-) Frédéric C. Rava-Reny
Ex : liste de chiffres ;
Mettre un chiffre par pièce dans une maison et pour le rappel, parcourir les pièces dans le même
ordre pour retrouver les chiffres.
Il est plus facile dans une liste de mots de se souvenir des mots rares que des mots familiers
car les mots rares font partie d’un seul épisode alors que les mots courants font partie d’un grand
nombre d’épisodes qui se mélangent (cf. feuilleton : on se souvient de la robe de mariée de l’épisode
mariage, pas des vêtements habituels portés dans plusieurs épisodes).
Les (premiers) souvenirs sont rattachés à des émotions fortes (plaisir, joie, fierté, honte,
humiliation), ex : première remise de prix, première médaille, premier amour… On se rappelle mieux
d’événements liés à des émotions négatives, cependant, dans ce cas, la mémoire du détail est
mauvaise mauvais apprentissage ne pas créer de traumatisme pour apprendre (pédagogie par
l’erreur) : « je me suis fais peur : on se souvient de la peur mais on n’a pas mémorisé pour autant
comment faire une vrille et cela peut générer des troubles psychologiques, des comportements
inadaptés (stress négatif), une démotivation ( abandon)
En fait, on apprend et retient mieux les choses qui plaisent pour deux raisons
essentiellement : l’émotion vécue et l’intérêt présenté.
Il est donc préférable de faire apprendre dans un climat positif sans pour autant donner
systématiquement des récompenses (CF cours sur la motivation).
L’intérêt pour un thème fera qu’on le travaillera plus et on est d’autant plus intéressé que l’on
connaît déjà celui-ci. Donc l’intérêt (et la mémorisation) se développe avec les connaissances donc le
travail. Ainsi on peut très bien ne pas apprécier une matière nouvelle et avoir tendance à ne pas la
travailler mais au fur et à mesure que l’on acquière des connaissances dans cette matière, l’intérêt
peut apparaître. (Il faut parfois se « forcer » au début et « l’appétit vient en mangeant »). L’intérêt
dépend également du sentiment d’autodétermination.
On n’apprend pas en dormant, mais le sommeil (paradoxal) est indispensable pour consolider
1
les apprentissages de la journée . Une leçon s’apprend mieux le soir avant de dormir, c’est un fait !
Des expériences de rappel d’informations montrent que le fait de dormir améliore la mémorisation,
et ce d’autant plus que la durée du sommeil est longue. A l’inverse, des privations de sommeil (moins
de quatre ou cinq heures par nuit) sont associées à des troubles de la mémoire et des difficultés
d’apprentissage.
1
Se reporter au chapitre « sommeil ».
Pour apprendre, il faut répéter. La mémoire n’est pas un magnétophone (lu et enregistré). Il
faut plusieurs essais pour retenir. La répétition (entraînement) est la base de la réussite (conduite
automobile, sport, arts, travail…). Répétition lexicale = par cœur ; répétition sémantique = répétition
des épisodes (lire plusieurs livres ou voir beaucoup de documentaires sur un même thème, dans ce
cas, on répète sans s’en rendre compte) apprentissage multi-épisodique
Une séquence d’apprentissage comprend une phase lexicale + une phase sémantique. Deux
éléments sont fondamentaux pour apprendre :
* la répétition quelle que soit sa forme (par cœur, par épisodes) et
* le contrôle du rappel pour vérifier si c’est su ou pas.
Apprendre en musique ?
Bruits simples (circulation, aspirateur) ne gênent pas trop
Musique pure gêne peu
Paroles (chansons) 40% de l’efficacité de la mémorisation car
double travail pour la mémoire lexicale : mots lus et paroles entendues
si paroles en français la mémoire sémantique entre en jeu diminue encore la
performance.
Apprendre en image ?
Les images facilitent l’apprentissage mais, elles doivent être verbalisables et transformées en mots
(transformation automatique, inconsciente), Ce sont les mots qui rendent les images efficaces. La
mémoire des images n’est pas « photographique ».
Quand les images sont familières (donc faciles à mettre en mots), il est plus facile d’apprendre sous
forme d’images que de mots. Mais il faut que ces images aient des propriétés d’organisation : un
schéma est mieux qu’un dessin surtout trop détaillé et surchargé (donc parfois un bon texte
permettant une mise en image mentale simplifiée par le lecteur vaut mieux qu’un dessin). Le schéma
Procédés mnémotechniques
Ils sont efficaces si ce sont des plans de récupération, ces derniers étant essentiellement une
organisation d’indices de récupération qui permet de relier entre eux de nombreux indices. Ces plans
doivent tenir compte de la capacité de stockage de la MCT. Cependant, les indices ne permettent de
récupérer que des informations déjà en mémoire. Si ces informations n’existent pas les indices ne
sont pas efficaces. Donc, il ne suffit pas d’apprendre par cœur un plan, il faut apprendre le texte et
ceci de façon multi-épisodique.
* La catégorisation.
Ex : . Classer une liste de mots en catégories (fleurs, animaux…) ;
. Organiser un « arbre conceptuel » :
ANIMAL
nage
vole
a des écailles
OISEAU a des plumes POISSON
a des ailes
chante
rose
jaune
CANARI
AUTRUCHE REQUIN SAUMON
grosse dangereux
* méthode basée sur le langage. La phrase est un bon moyen d’organisation en unissant
plusieurs mots. EX : garçon – avion = un garçon monte dans l’avion (subvocaliser la phrase)
* méthode basée sur l’image. Ex : oiseau – cigare = voir (ou dessiner) un oiseau fumant un
cigare comme dans une BD.