Chap 03

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1.

Introduction

Ce chapitre consacré à la présentation des constituants d’un massif rocheux


qui est constitué d’une matrice et de discontinuités ; ces deux éléments ont une grande
influence sur la stabilité des ouvrages miniers, Où nous avons décrit les différents
types de discontinuités et leur caractéristique géométriques et mécanique.

2. Structure des massifs rocheux


2 – 1. Description des massifs rocheux
Les massifs rocheux, structures très complexes, sont formés d’une
juxtaposition de matériaux hétérogènes. Ils sont assimilés à un assemblage de blocs
appelés matrice rocheuse qui sont délimités par des discontinuités constituées de
fissures, de fractures ou de failles ou encore de limites stratigraphiques ; Le
comportement mécanique des massifs rocheux est un facteur essentiel dans le
dimensionnement des ouvrages qui y sont exécutés. Afin de comprendre, expliquer et
modéliser ce comportement, il est nécessaire de connaître la structure géométrique ou
plus précisément le modèle de distribution géométrique des fractures, ainsi que les
propriétés mécaniques de chacune des composantes que sont la matrice rocheuse et
les discontinuités.
 Matrice rocheuse
La matrice rocheuse est définie comme un volume de roche intacte qui
possède des propriétés homogènes et non coupé par des discontinuités discrètes et
isolées. La matrice rocheuse fait ainsi référence aux blocs non-fracturés situés entre
les discontinuités structurales. En fonction des caractéristiques du massif rocheux et
de son histoire géologique, la taille de ces blocs peut varier de quelques millimètres à
plusieurs mètres.
 Discontinuités
Tout massif rocheux, quelle que soit son histoire et sa localisation, possède des
défauts qui correspondent à des zones de faible épaisseur le long desquelles les
propriétés mécaniques de la roche sont fortement dégradées. Ils correspondent à
différentes origines géologiques : joints de stratification, diaclases, failles, plans de
schistosité, etc. Mécaniquement, ils présentent des propriétés plus faibles que celles
du matériau rocheux environnant (faible résistance au cisaillement, résistance à la
traction négligeable, grande déformabilité et conductivité hydraulique…), et leur prise
en compte est essentielle pour la modélisation des ouvrages en milieux rocheux.
 Types de discontinuités
On peut distinguer, les groupes suivants de discontinuités :
 Les surfaces de stratification
Plus ou moins régulières, séparant les strates. Ces surfaces peuvent être soulignées de
minces dépôts argileux ou schisteux favorisant le glissement banc sur banc.
 La schistosité
Résultant de la réorientation des minéraux constitutifs dans une direction
perpendiculaire à celle des contraintes de compression auxquelles le massif a été
soumis.

 Les failles (fractures)


Surfaces de rupture, par cisaillement sous l’effet des contraintes de
compression (failles inverses ou normales selon l’orientation des contraintes
principales ...) ou par traction. Le déplacement des lèvres de la rupture, le rejet, peut
avoir une amplitude nulle ou atteindre plusieurs kilomètres. Il est évident que de la
genèse de la faille va dépendre l’état de fracturation des épontes (masses rocheuses de
part et d’autre de la fracture). Les plans de faille sont souvent marqués de stries
indiquant le sens du mouvement et facilitant un rejeu de la faille dans cette direction.

 Les diaclases, correspondant à une pture de type fragile, en


traction. L’origine des diaclases est contestée : plans liés à la diagenèse et au retrait
de la roche pour certains, d’origine tectonique pour d’autres. Quoi qu.il en soit, dans
les roches stratifiées, les diaclases se présentent pratiquement toujours sous la forme
de deux familles orthogonales entre elles et perpendiculaires aux plans de
stratification. Les diaclases découpent ainsi des éléments parallélépipédiques
facilitant les chutes de blocs.

 Les caractéristiques des discontinuités

Le massif rocheux présente des surfaces de discontinuités découpant la masse


rocheuse en une série de blocs plus ou moins imbriques et relies entre eux par la
cohésion de leurs discontinuités. La résistance d'ensemble du massif est davantage
conditionnée par les caractéristiques géométriques et les propriétés mécaniques de ces
surfaces de discontinuités que par la résistance de la matrice rocheuse ; du point de
vue mécanique, ces discontinuités n'assurent pas la continuité des déformations
tangentielles. L’intensité de la fracturation conditionne les propriétés mécaniques et
hydrauliques du massif, sa connaissance est indispensable à l'élaboration des procèdes
de traitement (injection, drainage, renforcement par barre, etc.) ; les dispositions des
surfaces de discontinuité dans l'espace ainsi que leurs propriétés mécaniques sont
déterminantes pour l'analyse de tous les problèmes de stabilité (appui de barrage,
soutènements, fondations diverses, travaux souterrains, etc.)
 Caractéristiques mécaniques d’une discontinuité

Le comportement mécanique d’une discontinuité est très complexe en comparaison


avec celui de la roche intacte. Une fissure ne présente aucune résistance en traction et
sa résistance au cisaillement est très faible. Ses caractéristiques mécaniques dépendent
de la rugosité de ses surfaces, de son ouverture et du matériau de remplissage
éventuel( quartz, calcite, argile,…..).

 Propriétés de surface

La rugosité décrit les aspérités et les ondulations des surfaces de la discontinuité. La


méthode la plus simple pour évaluer la rugosité consiste à mesurer l’angle moyen des
aspérités par rapport au plan de la discontinuité. On peut ainsi définir une rugosité
variant de 0°(surface parfaitement lisse) à 20°(surface très rugueuse).

L’ouverture correspond à la distance perpendiculaire entre les épontes de la


discontinuité. C’est également un paramètre qui joue un rôle très important. Lorsque
la discontinuité contient du remplissage, la nature de ce matériau conditionne le
comportement de la discontinuité et il est important dans ce cas de le caractériser
(remplissage argileux, matériau recristallisé,…etc.).

 Propriétés mécaniques

Compte tenu des phénomènes de glissement qui se produisent le long de plans de


discontinuités, c’est la résistance au cisaillement qui est considérée comme étant la
caractéristique mécanique la plus importante. Contrairement à la roche qui présente
une cohésion, une discontinuité n’est caractérisée que par un angle de frottement
entre ses épontes. Cet angle dépend largement de la résistance de la roche et de la
rugosité des surfaces. Il varie de moins de 20° pour des discontinuités lisses, planes,
avec un remplissage argileux, à plus de 45° pour des discontinuités rugueuses dans
une roche résistance.
Fig: Extension, rugosité, ouverture et remplissage d’une discontinuité

 Méthodes de mesure des discontinuités

On distingue principalement trois méthodes de relevé: la méthode directe qui consiste


à mesurer les discontinuités sur une surface exposée (surface d’un gradin ou parement
d’une galerie par exemple), la méthode basée sur des mesures à partir des sondages et
la méthode utilisant des techniques géophysiques à partir de la surface ou en sondages
(diagraphie).

 Analyse des mesures

Le traitement d’un relevé de discontinuités peut se faire en trois phases successives :


la représentation des orientations des discontinuités et la recherche des familles
principales, la visualisation tridimensionnelle et l’analyse de la densité de fissuration
et enfin l’évaluation de la blocométrie du massif rocheux en place.
 Recherche des familles de fissures

La méthode la plus couramment utilisée pour représenter les orientations des


discontinuités est la projection stéréographique qui permet de représenter dans le
cercle équatorial un plan par un point appelé projection de Wulff et la projection de
Schmidt. La première, conservant les angles, permet d’étudier les relations entre les
positions dans l’espace des différentes familles de discontinuités. La seconde,
conservant les surfaces, permet d’évaluer la densité de ces discontinuités en fonction
de leur répartition, ces techniques d’analyses sont maintenant par l’usage des micro-
ordinateurs.

 Densité de fissuration

La densité de fissuration exprime le niveau de fracturation du massif rocheux. Le


premier indice proposé pour évaluer cette densité est le RQD (Rock Quality
Designation) qui est mesuré à partir de l’analyse d’un sondage carotté .Il correspond
au pourcentage en longueur de sondage récupèré sous forme de carottes de longueur
supérieure à 10cm .Cet indice n’est pas précis et la longueur de référence reste
totalement arbitraire. De plus son utilisation est soumise à des conditions (taux de
carottage supérieur à 90% malgré une signification peu probante, ce paramètre est
utilisé pour classifier des massifs rocheux.

Une définition plus précise de la densité serait tout simplement de compter le nombre
de discontinuités intersectées par le sondage sur sa longueur et de ramener ce nombre
à l’unité de longueur : c’est la définition de la fréquence (densité linéaire). Ce
paramètre peut être mesuré sur le parement d’un gradin ou d’une galerie. La mesure
dépend dans ce cas de l’orientation de la ligne et les discontinuités sont considérées
équivalentes indépendamment de leur extension et de leur orientation.