Chap 05

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Chapitre N°04 : les méthodes de calcul de la stabilité

Les méthodes de calcul de stabilité des terrains sont basées sur la


constatation suivante : lorsqu’il y a glissement de terrain, il y a séparation
d’une masse du sol du reste du massif et son glissement se fait suivant une
surface de rupture. Ayant défini une surface de rupture « S », on étudie la
stabilité de la masse (1) mobile par rapport au massif (2) qui est fixe .

Figure 01 :Surface de rupture

1. Définition du coefficient de sécurité


Le calcul de la stabilité des talus est généralement estimé à l’aide d’un
coefficient appelé : coefficient de sécurité F . Ce coefficient est défini comme
s
étant le rapport du moment par rapport à un point fixe de la résultante des
forces résistantes au glissement aux forces provoquant le glissement.

Théoriquement, le talus est dit stable si F > 1. L’état d’équilibre limite (rupture)
s
est obtenu lorsque F = 1. Mais dans la pratique, le coefficient F est compris
s s
entre 1,15 et 1,30 en tenant compte des facteurs suivants :
 Les erreurs dues à l’exactitude des méthodes de calcul de la stabilité du
bord.
 Les incertitudes expérimentales de la détermination des propriétés
physico-mécaniques des roches, comme par exemple la valeur moyenne
du poids volumique des roches composant le massif.
 Les incertitudes de la détermination de l’influence de la fissurité.
 L’influence des charges dynamiques provoquées par le tir, par le
mouvement des moyens de transport et par les séismes.

2. Méthodes de calcul de la stabilité


Les principales méthodes de calcul de la stabilité des talus sont :
 Les méthodes basées sur l’équilibre limite.
 Les méthodes des éléments finis.
 Les méthodes des abaques.

2.1 Les méthodes basées sur l’équilibre limite


La mise en équation du problème de l’équilibre d’une masse de sol peut se
faire de deux manières :

 Ou bien on étudie l’équilibre de l’ensemble de la zone de glissement.


La ligne de rupture est ; la plupart du temps supposé circulaire. C’est la
« méthode globale » (méthode de TAYLOR ; de CAQUOT ; de
BIAREZ…..).

 Ou bien on décompose le talus en tranches dont on étudie d’abord


l’équilibre individuel, avant de globaliser le résultat en faisant intervenir
certaines hypothèses simplificatrices ; c’est la « méthode des
tranches » (méthode de FELLENIUS, méthode de BISHOP…).

 Méthode des tranches

Cette méthode consiste à considérer les forces qui tendent à retenir un certain
volume de terrain, délimité par les forces libres du talus et une surface de
rupture potentielle, et celles qui tendent à la mettre en mouvement
Figure 02 : Découpage d’un talus en tranches et les forces agissantes
sur une tranche.

Soit un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la


sécurité vis-à-vis du risque de glissement. La méthode des tranches consiste
à découper le volume de sol (compris dans l’arc EF) en un certain nombre de
tranches limitées par des plans verticaux.
En l’absence d’eau, une tranche (n) est soumise à :
 Son poids W = γ .h .b
n n n

 Les efforts inter-tranches décomposés en efforts horizontaux H et H


n n+1
et en efforts verticaux V et V .
n n+1
 La réaction R du milieu sous-jacent sur l’arc AB (résistance de
n
cisaillement). Elle se décompose en une composante normale et
tangentielle.

 La méthode de FELLENIUS (1936)

Appelée aussi méthode suédoise, on considère que :

 La ligne de glissement est de forme circulaire


 On néglige totalement les efforts inter-tranches
 La seule force agissant sur l’arc AB est le poids W.

Par rapport au centre O, on peut définir :


- le moment moteur comme celui du poids des terrains W tendant à provoquer
le glissement.
- le moment résistant maximal fourni par la valeur maximale que peut prendre
la composante tangentielle de R .
n

D’après la loi de Coulomb :

Par ailleurs:

Donc:

D'autre part:

La somme des moments résistants maximaux s’écrit donc :

∑ ( )

Où : m = nombre total de tranches.


C , Φ = caractéristiques mécaniques de la couche dans laquelle est situé l’arc
i i
AB.
- Le moment moteur est dû à T et égal à T .R
n n
Par ailleurs : T = W sinα
n n n

Figure 03 :Forces agissantes sur une tranche d’après l’hypothèse de


FELLENIUS.
L’expression du facteur de sécurité :

∑ ( )

Les paramètres intervenant dans le calcul de F sont donc :


s
 b, la largeur des tranches ;
 α, l’angle orienté que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la
base de la tranche avec la verticale ;
 la hauteur de la tranche pour le calcul du poids W.

 Méthode de BISHOP simplifiée (1954)

Dans cette méthode on considère que :

• La ligne de glissement est toujours de forme circulaire.


• Les efforts verticaux inter-tranches sont nuls (V – V = 0).
n n+1

Le facteur de sécurité est donné par la formule suivante :

∑ ( )

[ ]

Pour déterminer F il faut procéder par itérations successives. La première


s
itération est faite en adoptant, comme valeur F le coefficient de sécurité
s0
obtenu par la méthode de Fellenius.
La méthode de Fellenius donne des résultats pessimistes par rapport à la
méthode de Bishop. Les écarts sur F peuvent atteindre 10 %. La méthode de
s
Fellenius a l’avantage de simplicité et donc peut être utilisée dans tous les cas
courants.
2.2 La méthode des abaques

Calcul de la hauteur critique H

Pour le calcul de la hauteur critique des gradins, en tenant compte de


l’angle du talus de la carrière, on a utilisé la méthode de l’abaque de Hoek.
Cette méthode, établie par Hoek, est parfois utilisée pour calculer le
coefficient de sécurité F . Pour déterminer F , il suffit de connaître la
s s
fonction de l’angle du talus (X) et la fonction de la hauteur du gradin (Y). Le
point d’intersection de ces dernières nous permet de déterminer le
coefficient de sécurité correspondant.
Les fonctions X et Y sont définies par les formules suivantes :

Où : i = angle du talus
Φ = angle de frottement interne
γ = poids volumique de la roche
H = hauteur du gradin
C = cohésion de la roche

On peut déterminer la hauteur critique du gradin en fixant les autres


paramètres, et en prenant un coefficient de sécurité critique (1,2).

Pour cela, on calcul X, puis on détermine le point d’intersection entre la valeur


de X et la valeur de F = 1,2. On détermine sur l’abaque la valeur de Y
s

correspondante et on détermine ainsi H.


Figure 04 : Abaque de stabilité I- Rupture plane. Coefficient de
sécurité.

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