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INTRODUCTION GENERALE

Dans la perspective d’améliorer sa réglementation en matière d’exploitation du bois de ce qui


constitue à bien des égards la deuxième richesse du pays, le Gabon a adopté le 31 décembre
2001, la loi 16/01 portant Code Forestier en République Gabonaise qui remplace la loi 1/82 du
22 juillet 1982, qui a eu certaines difficultés de mise en œuvre du fait de l’absence des décrets
d’application. Les principaux axes de la loi 16/01 portant sur l’aménagement durable,
l’industrialisation de la filière bois, la protection des écosystèmes et la conservation de la
biodiversité. En effet, ce nouveau code forestier se distingue par l’article 251 qui dispose :
« pour promouvoir l’aspect social de la politique de gestion durable, il est mis en place une
contribution notamment financière, alimentée par lesdites communautés ». Cependant, cette
importante innovation accorde aux communautés locales le droit de bénéficier financièrement
du bois coupé dans les forêts de leurs territoires coutumiers et confère à l’exploitation des
ressources forestières le rôle de levier essentiel pour le développement socio-économique du
pays.

C’est ainsi que le gouvernement gabonais a promulgué en 2021 une nouvelle loi fiscale dans
le but d’impulser le développement d’une véritable industrie de troisième transformation et
encourager l’exportation de son or vert. A travers cette nouvelle loi fiscale forestière gabonaise,
les modifications apportées à la taxe d’exportation des grumes prélevée jusqu’en 2010, sur
l’exportation de bois bruts, se déclinent comme ainsi : les produits ayant subi une première
transformation seront soumis à un droit d’exportation de 9% ; ceux ayant subi une seconde
transformation seront soumis à un droit d’exportation de 3% et les produits ayant subi une
troisième transformation seront soumis à un droit d’exportation de 1,5% .

La première transformation concerne la production des sciages, placages, pâte à papier,


poteaux, produits de fourches à tige et produits de souches. La deuxième transformation fait
référence à la production de contreplaqués, panneaux de particules, panneaux de fibres, et
palettes. La troisième transformation concerne la production de moulures, frises, parquets,
cadres, portes, meubles et pièces de mobilier.

1
Le Gabon a initié depuis 2009 l’accélération de la transformation du bois. Le gouvernement, en
établissant une zone de 1 200 hectares à Nkok1 dédié en grande partie à l’industrie du bois, s’est
donné les moyens d’atteindre son objectif. Toutefois, le gouvernement doit examiner les
productions et les coupes pour maintenir une gestion durable des forêts. L’interdiction de
l’exportation des grumes, est la solution trouvée par le gouvernement comme alternative au
pétrole, et d’augmenter la diversification de l’économie qui repose sur les hydrocarbures et le
manganèse. Le Gabon était, déterminé à accroître les revenus générés par la taxe sur la valeur
ajoutée des produits forestiers, en particulier le bois principalement. Cette mesure a permis à
la filière bois de se réinventer avec la création des entreprises, des emplois et l’ouverture de
nouveaux marchés. Alors que l’instauration de l’interdiction d’exporter les grumes a permis de
croître la demande et la transformation du bois. La récolte des bois est passée de 1,9 millions
en 2012 à 3,7 millions de mètres cubes en 20212.

Avant d’aborder cette thématique, la fiscalité désigne l’ensemble des règles, lois et mesures qui
régissent le domaine fiscal d’un pays. En outre, la fiscalité est vue comme une pratique utilisée
par un Etat ou une collectivité pour percevoir des impôts et autres prélèvements obligatoires.
La fiscalité joue un rôle déterminant dans l’économie d’un pays. Elle participe en effet au
financement des besoins de ce dernier et est à l’origine des dépenses publiques.3 Les opérations
d’exploitation forestière quant à elles, désignent un processus de production s’appliquant à un
ensemble d’arbres en vue de leur acheminement vers un site de valorisation. La fiscalité des
opérations d’exploitation forestière désigne l’ensemble des règles qui régissent l’exploitation
et la transformation du bois et des concessions forestières.

Dans le but de veiller à une exploitation forestière raisonnable, le législateur a prévu un


ensemble de règles pour permettre à tout exploitant forestier de suivre une normalisation du
bois.

Néanmoins, Ce sujet suscite une attention particulière car, il permet de comprendre


l’application des normes mises en place pour veiller à une exploitation rationnelle du bois. C’est
donc à travers, des informations recueillis auprès des cadres d’entreprises forestières, des
professionnels du domaine, qui va permettre de mieux analyser la problématique mis en
évidence. Il sera question de mettre en évidence tous les impôts, droits et taxes auxquels sont
soumises les entreprises forestières en démontrant comme le docteur Alain KARSENTY dans

1
Zone économique spéciale inauguré en 2011 pour permettre l’attraction de nouveaux investisseurs étrangers.
2 7joursinfo.com Gabon : De la transformation à la tentation d’une industrie productiviste de bois.
3 Journaldunet.fr.

2
son œuvre Réduction de la fiscalité forestière pour les concessions certifiées avec compensation
aux Etats que la fiscalité forestière procède par l’assujettissement des impôts spécifiques au
secteur forestier mais aussi les aspects contextuels qui mettent en évidence un manque de
préalable et des mesures incitatives avec une approche tendant vers celle du docteur Aubin
Gildas Kombila-Mouloungui dans son ouvrage La filière bois au Gabon : Exporter avec de la
valeur ajoutée.

En d’autre terme, il paraît intéressant de comprendre les différents règlements qui encadrent
l’exploitation du bois et quelles sont les conditions requises pour exploiter les ressources
forestières.

Ainsi, le régime fiscal des opérations forestières tel qu’il est conçu et appliqué actuellement
peut-il garantir la rentabilité des projets financier pour les entreprises ?

Pour mieux répondre à notre problématique, dans cette recherche il sera mis en évidence le
régime juridique applicable aux opérations d’exploitation forestière (I) et l’efficacité des
opérations d’exploitation forestière (II).

3
PREMIERE PARTIE : LES REGIMES JURIDIQUES
APPLICABLES AUX OPERATIONS D’EXPLOITATION
FORESTIERE.

Les dispositions propres à l’exploitation forestière (chapitre 1) parce qu’il permet de mettre en
relief les mécanismes qui encadre l’exploitation du bois et une politique fiscale dans les
dispositions prévues par le Code Général des Impôts (chapitre 2).

4
Chapitre 1 : Des dispositions propres à l’exploitation forestière.
Nous pouvons dire que les dispositions nationales concernant l’exploitation forestière, consiste
à montrer si l’ensemble des mesures mis en pratique sont appliquées sur le territoire gabonais.
En première section nous présenterons, une législation protectrice de l’industrie bois, en
deuxième section une réglementation d’attribution des permis forestiers.

Section 1 : Une législation protectrice de l’industrie du bois.

Le Code forestier est l’ensemble des règles qui s’appliquent au secteur des Eaux et Forêts en
vue de promouvoir une gestion durable des ressources forestières, ainsi le Code énonce des
dispositions visant une exploitation rationnelle de la forêt par une réglementation de
l’exploitation du bois (paragraphe 1) et une gestion des titres forestiers en vigueur (paragraphe
2).

Paragraphe 1 : Une réglementation de l’exploitation du bois.

A. Une normalisation des ressources forestières.

La réglementation des ressources forestières est une mesure qui vise à promouvoir une
exploitation raisonnable du bois. Ce système de réglementation forestière repose sur la propriété
étatique de l’ensemble des forêts. L’Etat dispose d’un domaine permanent constitué de forêts
classées et des forêts productives enregistrées, sur lequel il peut reconnaitre des droits d’usage.
Il met en place un domaine rural qui peut être donnée en jouissance aux communautés
villageoises. Cette exploitation est conditionnée par l’octroi d’une autorisation et d’un titre
juridique.

L’attribution, la possession, et le renouvellement de tout titre d’exploitation, la transformation


par sciage à la tronçonneuse, et la commercialisation du bois sont soumis à différentes
taxes telles que :

- la taxe d’abattage ;

- La taxe de superficie ;

5
- La taxe de transfert ;

- La taxe de transformation par sciage à la tronçonneuse ;

- Les droits et taxes de sorties ;

- La taxe de fermage ;

- La redevance spécifique de soumission des plantations ;

- Les charges forestières. (Art.244) ;

Sont définies par la loi des finances du 11 août 2021, qui détermine le taux et l’assiette des
redevances et droits et taxes prévus aux articles 244 et 245.

Tout soumissionnaire des plantations forestières est soumis à une redevance spécifique des
soumissions des plantations forestières dont le taux et l’assiette sont fixés par la loi de finance
(Art.248). Ces opérations forestières, exécutées par l’administration des Eaux et Forêts pour le
compte de particuliers, sont rémunérées au titre des redevances appelées charges forestières
définies selon les normes prévues par voie règlementaire. (Art.249). Toutefois, pour
promouvoir l’aspect social de la politique de gestion durable, il a été mis en place une
contribution notamment financière, assurée par les titulaires de ces concessions pour maintenir
les actions de développement d’intérêt collectif initiées par lesdites communautés. Le niveau
de cette contribution et sa nature sont déterminée par le cahier de charges contractuelles lié à
chaque concession. (Art.251). Dans certaines communautés l’exploitation forestière se justifie
par des droits d’usage coutumier. Cette exercice des droits d’usages coutumiers a pour but la
satisfaction des besoins personnels ou collectifs des communautés villageoises qui portent
notamment sur l’utilisation des arbres comme bois de construction et celle du bois mort ou des
branches comme bois de feu. (Art.252, al.1).

Cet exercice des droits d’usage coutumiers est libre et gratuit dans un domaine forestier rural,
pour chaque membre des communautés villageoises vivant à proximité de ce domaine et sous
les conditions des règlements restrictifs pour nécessité d’aménagement ou de protection.
(Art.255).

B. Une règlementation des activités industrielles forestières.

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La réglementation des activités industrielles forestières vise à encadrer l’ensemble des
aménagements forestiers par certaines conditions requises pour garantir une exploitation du
bois règlementé. Le Code Forestier gabonais, a prévu pour la commercialisation des opérations
de vente des produits forestiers par les opérateurs économiques du secteur forestier

Sur les marchés nationaux et internationaux un certain nombre d’obligation notamment :

- L’autorisation préalable d’exploiter ;

- L’agréage préalable des bois conformément à la réglementation en vigueur ;

- Une vérification du marteau des exploitants ;

- Une communication des statistiques aux administrations concernées ;

- Un paiement des taxes, redevances et autres prélèvements. (Art.234 Al.1).

La commercialisation des produits forestiers est libre sur l’ensemble du territoire national, à
l’exception de celle de l’okoumé et l’ozigo qui sont sous contrôle de l’Etat. Néanmoins, l’Etat
peut autoriser ce monopole à d’autres produits forestiers. La commercialisation des produits
bruts ou ouvrés est soumise aux règles de classement, de normalisation et de certification
forestière agréées par le Gabon. Et les modalités de contrôle et de certification de produits
forestiers sont fixées par voie réglementaire. Par conséquent toutes exploitation forestière doit
participer à la promotion des industries locales de transformation du bois. (Art.235, 236,237).
Le Ministre Chargé des Eaux et Forêts fixe par arrêté le plafond annuel de production totale de
l’okoumé, d’ozigo et d’autres essences en fonction de changement du marché et les limites du
plan d’aménagement. (Art.239). Ces organismes chargés de la commercialisation des produits
forestiers sont tenus de faire, mensuellement les statistiques commerciales des produits exportés
et de les mettre à porter de l’administration des Eaux et Forêts (Art.240).

Toutefois, toutes personnes physiques ou morales désirant se livrer à l’exploitation du bois et à


la transformation du bois doit s’acquérir un agrément professionnel, dans les normes fixées par
voie réglementaire. L’administration fiscale dispose d’un délai de trois mois suivant le dépôt
du dossier pour notifier au demandeur l’acceptation ou le refus de l’agrément professionnel. Si
les délais ont été dépassés, l’opérateur doit se diriger vers l’administration qui est tenu de lui
donner une réponse dans un délai de quinze jours. Au cas contraire le silence de l’administration
vaut acceptation. (Art.102 et 103).

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Paragraphe 2 : Une gestion des titres forestiers en vigueur.

A-Un contrôle des titres forestiers.

Les titres forestiers en vigueur au Gabon sont de trois types à savoir les Concessions Forestières
sous Aménagement Durable (CFAD) ; les Permis Forestiers Associés (PFA), délivrés aux
nationaux dont l’aménagement est intégré à celui d’une CFAD préexistante ; le Permis de Gré-
à-Gré (PGG), délivré aux nationaux au sein des forets du domaine forestier rural.

Le contrôle forestier vise à assurer la régularité de l’attribution des titres forestiers au regard
des procédures légales. La loi gabonaise reconnait aux populations rurales le droit de bénéficier
de forêts communautaires gérés, selon les préconisations d’un plan simple de gestion. Dès lors,
concernant les modes d’acquisition des titres forestiers, la législation prévoit la publication des
appels d’offres pour les différents permis la publication des avis motivés désignant les entités
adjudicataires des titres forestiers, la publication des cartes et permis attribués, la publication
de la liste des sociétés agréées et certifiées. En effet, l’exploitation d’une forêt domaniale
productive enregistrée ou d’une forêt productive du domaine forestier rural est subordonnée à
l’attribution des permis à vocation industrielle. La loi du 31 décembre 2001 a prévu deux
nouveaux types de permis de surface traduisant leur vocation à être aménagés notamment 4:

- la Concession Forestière sous Aménagement Durable (CFAD), avec une superficie comprise
entre 50 000 et 200 000 ha ;

-le Permis Forestier Associé (PFA), réservé aux nationaux, et limité à 15 000 ha s’il est intégré
à une CFAD, à 50 000 ha s’il constitue une entité d’aménagement et d’industrialisation.

Cette attribution des permis permet à l’administration des Eaux et Forêts de faire un suivi et un
contrôle de l’exécution des plans d’aménagement et d’industrialisation (Art.25).

B. Un encadrement des aménagements forestiers.

L’encadrement des aménagements forestiers est une procédure qui vise à valoriser et protéger
les ressources forestières en vue de leur exploitation rationnelle et durable. (Art.18). Toutes
opérations d’aménagement ainsi que les travaux d’inventaires forestiers doivent être réalisés
conformément aux dispositions techniques nationales prévues par l’administration des Eaux et

4
Code forestier 2001

8
Forêts. (Art.19). Le plan d’aménagement définit les limites et l’ensemble des superficies des
séries et des strates forestières :

-la composition du groupe des essences objectives ;

-la rotation retenue pour l’aménagement ;

-le Diamètre Minimum d’Exploitabilité retenu sur l’Unité Forestière d’Aménagement pour
chaque essence en abrégé DME/UFA ;

-la possibilité annuelle de coupe ; le programme d’intervention notamment l’inventaire, le


reboisement, l’exploitation forestière. (Art. 22).

Ainsi, le plan d’aménagement doit être accompagné d’un plan d’industrialisation et déposé pour
agrément à l’administration des Eaux et Forêts au cours d’un délai de trois ans à compter de la
date de signature de la convention d’exploitation. (Art.23).

Par ailleurs, en cas d’inobservation du délai, la convention est alors réputée nulle.

Ainsi, l’agrément est alors délivré par arrêté du Ministre des Eaux et Forêts et vient restaurer le
titre d’exploitation.

Par conséquent, les travaux mise en œuvre du plan d’aménagement sont à la charge du titulaire
du titre d’exploitation sans préjudice. (Art.39).

L’assiette annuelle de coupe en abrégé ACC est déterminée en tenant compte des essences
retenues au plan de gestion et des limitations de coupes imposées au Cahier des Clauses
Contractuelles, en abrégé CCC. (Art.46). Chaque Assiette Annuelle de Coupe, en abrégé AAC,
reste disponible à l’exploitation pendant une période de trois ans consécutifs. Si le délai est
dépassé, L’ACC est définitivement fermée à l’exploitation jusqu’au ternie de la rotation. (Art.
48).

Section 2 : Une réglementation d’attribution des permis forestiers

La gestion d’attribution des permis et licences forestières vise à montrer des procédures
d’attribution des permis (paragraphe 1), et les conditions d’acquisition des Permis de Gré-à-Gré
et des Permis Forestiers Associés (paragraphe 2).

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Paragraphe 1 : Des procédures d’attribution des permis

A. Un encadrement des permis forestiers.

La réglementation d’obtention des permis forestiers désigne l’ensemble des mécanismes


juridiques qui vise à encadrer la délivrance des permis forestiers à toutes personnes physiques
ou morales désirant pratiquer des exploitations forestières.

En effet, toutes personnes morales ou physiques voulant pratiquer des exploitations forestières
doit se munir d’un agrément professionnel dans les dispositions prévues par voie réglementaire.
L’administration des Eaux et Forêts a un délai de trois mois suivant le dépôt du dossier pour
préciser au demandeur, le refus ou l’acceptation motivée de l’agrément professionnel.

Dans le cas contraire, si le délai est dépassé, l’opérateur doit se rapprocher de l’administration
qui est tenue de lui notifier une réponse dans un délai de quinze jours.

Au cas contraire le silence de l’administration vaut acceptation.

Dès lors, pour promouvoir l’aspect industriel de l’exploitation forestière, il a été mis en place
un comité dénommé « Comité pour l’industrialisation de la filière bois », dont la mission est
chargée de vérifier et de donner un avis préalable sur tout dossier d’attribution des permis
forestiers autres que le permis de Gré-à-Gré, en abrégé PGG.

Toutefois, le fonctionnement et la composition de ce comité sont prévus par voie réglementaire.


(Art.102, 103,104). Ce comité ne peut être saisi que si les deux tiers au minimum de ses
membres sont présents. (Art.105).

En effet, toutes demandes d’attribution des concessions forestières sous Aménagement Durable
en abrégé CFAD sont adressées au Ministre chargé des Eaux et Forêts par l’intermédiaire du
chef de l’Inspection Provinciale des Eaux et Forêts dont relevé la zone concentrée.

Ainsi la procédure d’attribution comporte les procédures telles que :

- L’obtention d’une autorisation d’exploitation ;

- La signature d’une convention provisoire d’aménagement-exploitation-transformation ;

- La délivrance de l’agrément de la CFAD par le Ministre chargé des Eaux et Forêts ;

- La signature du décret d’attribution de la CFAD par le ministre.

10
En cas de multiples demandes sur la même zone, les résultats d’exploration servent de base
pour départager les postulants après vérification effectuée par l’administration des Eaux et
Forêts. (Art.106). L’autorisation d’exploration est délivrée par l’administration des Eaux et
Forêts, après affichage pendant trente jours. Sa durée de validité ne peut pas dépasser douze
mois à compter de la date de la signature. (Art.107).

A la fin de la durée de la validité de l’autorisation d’exploitation, le titulaire dépose à la


Direction Générale des Eaux et Forêts, un projet de convention provisoire d’aménagement
d’exploitation, et transformation suivie des résultats de l’inventaire d’exploration.
L’administration des Eaux et Forêts dispose d’un délai de trois mois pour valider ou rejeter le
projet de convention.

Au cas contraire, si l’administration, a rejeté sa décision, elle doit être motivée.

Par contre, si le délai est dépassé le silence de l’administration vaut acceptation. (Art.108). Cette
convention est accordée pour un délai maximum de trois ans. Elle permet de réaliser dans la
zone sollicitée, diverses opérations relatives à l’élaboration des plans d’aménagement et
d’industrialisation prévues par les modalités contenues déterminés par ladite convention.
(Art.109).

A la fin de ce délai, le titulaire de la convention dépose auprès du Ministre chargé des Eaux et
Forêts une demande de Concession Forestière sous Aménagement Durable (CFAD),
accompagnée du plan d’aménagement et du plan d’industrialisation associés. Ce dossier sera
déposé auprès du Comité pour l’industrialisation de la Filière Bois qui a un délai de deux mois
pour le déposer au Ministre.

Après un avis du Comité, le Ministre des Eaux et Forêts dispose d’un délai d’un mois pour
répondre au demandeur.

En cas d’acceptation la CFAD est définitivement accordée par Décret du Premier Ministre.

B. Les conditions d’acquisition du Permis de Gré-à-Gré et du Permis


Forestier Associé.

L’acquisition du permis de Gré-à-Gré s’effectue par le dépôt du dossier à l’Inspection


Provinciale des Eaux et Forêts de la zone concernée dans les dispositions prévues par voie
réglementaire. (Art.114). Concernant le Permis Forestier Associé, (PFA), il s’effectue par une

11
demande adressée au ministère des Eaux et Forêts par l’intermédiaire du chef de l’Inspection
Provinciale des Eaux et Forêts de la zone concernée dans les conditions prévues par voie
réglementaire. Ce PFA est attribué définitivement par arrêté du Ministre Chargé des Eaux et
Forêts.

En cas de rejet la décision doit être motivée. Le Permis Forestier Associé, (PFA), est
subordonnée à l’Inspection Provinciales des Eaux et Forêts. (Art.113, al2).

Dès lors, le Permis Forestier est un permis réservé exclusivement aux ressortissants gabonais.
En effet, la superficie d’une PFA ne peut être supérieure à 15 000 hectares lorsqu’il est intégré
dans un CFAD et 50 000 hectares lorsqu’il fait l’objet d’un aménagement par le titulaire.

Ainsi toutes les entreprises de transformation et de fabrication doivent avoir les licences et les
permis appropriés pour transformer et ont besoin d’un plan d’industrialisation approuvé par les
autorités forestières. Les intrants et les extrants en usine doivent être consignés dans des
rapports trimestriels sur les grumes reçues et les entreprises forestières participant à
l’exploitation forestière et à la transformation du bois doivent tenir des registres trimestriels et
annuels de l’administration forestière.

En vue de garantir le caractère industriel de l’exploitation forestière, un comité a été créée à


savoir le Comité pour l’industrialisation de la Filière Bois. Il a pour mission d’examiner et
donner une réponse préalable sur tout dossier d’attribution des permis forestiers autres que le
Permis de Gré-à-Gré. (Art.104).

Ainsi toute demande de Concession Forestière sous Aménagement Durable est soumise au
Ministre chargé des Eaux et Forêts par l’intermédiaire du chef de l’Inspection Provinciale des
Eaux et Forêts dont relève la zone demandée. Cette procédure d’attribution comporte les étapes
suivantes à savoir :

- L’obtention d’une autorisation d’exploration ;

- La signature d’une convention provisoire d’aménagement-exploitation-transformation ;

- La délivrance de l’agrément de la CFAD par le Ministre chargé des Eaux et Forêts ;

- La signature du décret d’attribution de la CFAD par le Premier Ministre.

12
Paragraphe 2 : Un dispositif répressif.

A. Une réglementation forestière répressive.

La disposition répressive définie dans le Code Forestier vise à sanctionner tout exploitant
forestier pratiquant des activités forestières illégales.

En effet, les agents des Eaux et Forêts ont qualités d’officiers de police judiciaire dans leur
domaine d’activité en fonction de leur grade.

Cependant, ils ne peuvent pratiquer leurs fonctions qu’après avoir prêté serment devant la
juridiction compétente en fonction des modalités prévues par voie réglementaire.

Les agents de l’administration des Eaux et Forêts sont chargés de la constatation des infractions
à la législation relative aux forêts. (Art.262, 263).

Les infractions en matière des forêts sont constatées sur procès-verbal établi, sous peine de
nullité, en fonction des modalités prévues par voie règlementaire.

En effet, les agents assermentés par l’administration des Eaux et Forêts ont la possibilité dans
l’exercice de leur fonction et conformément aux textes en vigueur de passer à toutes formes de
perquisition et de saisie à savoir :

- L’intervention dans les dépôts, scieries, chantiers et constructions, ou tout autre engin
susceptible de transporter les produits relatifs aux forêts. (Art.267, al.1 et 4).

A cet effet, ces agents de l’administration des Eaux et Forêts jouissent du droit de suite5.
L’administration des Eaux et Forêts peuvent mettre en mouvement l’action publique. (Art.268).
Le recouvrement des amendes et autres pénalités en matière de forêts relève de l’administration
des Domaines. (Art.269).

Sont sanctionnés d’un emprisonnement de 45 jours à 3 mois et d’une amende de 25 000 FCFA
à 1 000 000 FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement, les auteurs des infractions telles
que :

- La violation des prescriptions relatives aux forêts classées ;

5
Désigne une prérogative qui appartient à certains créancier d’exercer leurs droit sur un bien en quelque main
qu’il se trouve.

13
- L’inobservation de la réglementation sur la récupération des grumes abandonnées le long des
cours d’eau, plages, routes et parcs (en application des dispositions de l’article 134) ;

- L’entrave volontaire à l’accomplissement des devoirs des agents de l’administration des Eaux
et Forêts en dehors des cas d’exercice des droits d’usages coutumiers ;

- Le non-respect des latitudes d’abattages. (Art.274 al.1, 12, 13,14).

Sont punis d’un emprisonnement de 3 à 6 mois et d’une amende de 100 000 à 10 millions FCFA
ou de l’une de ces deux peines seulement les auteurs des infractions telles que :

- L’exploitation sans titre, en application de l’article 14 de la loi ;

- La coupe de bois en dehors des limites du permis et la récolte des produits autres prévues dans
le titre d’exploitation ;

- La cession ou transfert non autorisés des permis et regroupement non autorisé des titres
d’exploitation ;

- L’exploitation hors délai prévu dans le plan d’aménagement ;

- La mauvaise tenu des carnets de chantiers ;

- Les manœuvres frauduleuses ;

- Le non-paiement des taxes domaniales et des redevances ;

- La non présentation des documents techniques et comptables à l’administration des Eaux et


Forêts. (Art.276 al.22, 23, 24, 26, 28,30).

En cas de récidive la sanction est portée au double.

B. Des sanctions fiscales relatives à l’exploitation forestière.

Toutes infractions commises en matière de forêt peuvent donner lieu, selon le cas dans les
dispositions fixées par voie réglementaire à la confiscation des produits forestiers ou au
paiement par transaction d’une pénalité égale à leur valeur si ils n’ont pu être saisies ; la
suspension, le refus ou de renouvellement du permis ou de la licence ; la suspension ou le retrait
du titre d’exploitation forestier. (Art.281).

14
Tout retard constaté, dans le paiement des taxes et redevances en matière de forêts est
sanctionné par la pénalité du double droit6. (Art.283).

Les personnels de l’administration des Eaux et Forêts perçoivent sur les produits issus des droits
et taxes, redevances et des sanctions pécuniaires des ristournes dont le taux et les modalités sont
fixées par voie réglementaire. (Art.285).

Cependant, tout permis ne faisant pas objet d’un plan d’aménagement agréé, réputé épuisé,
arrivant à expiration est soustrait à l’exploitation forestière pendant une période de vingt ans
quel que soit la zone géographique. (Art.291).

En effet, tous titulaires des permis d’exploitation attribués en tant que permis temporaires
d’exploitation possèdent un délai de quatre ans à compter de la date de promulgation de la
présente loi pour s’associer à une Concession Forestière sous Aménagement Durable, ou se
réunir en CFAD. Ces permis temporaires d’exploitation deviennent alors des Permis Forestiers
Associés en abrégé PFA. (Art.295).

Toutefois, les taxes et redevances versées restent acquises à l’Etat.

6
Désigne une sanction fiscale qui vise à majorer un retard de paiement des impôts et autres droit dus.

15
Chapitre 2 : Les dispositions prévues par le Code Général des Impôts.

Le Code général des Impôts désigne l’ensemble normes juridiques qui regroupe toutes les règles
fiscales applicables au Gabon. Il s’agira de montrer des dispositifs de taxation des entreprises
du secteur forestier (section 1), et les sanctions fiscales (section 2).

Section 1 : Des dispositifs de taxation des entreprises du secteur forestier.

Ces dispositifs de taxation des entreprises du secteur forestier visent à mettre en place un cadre
juridique fiscal à l’exercice de l’activité forestière (paragraphe 1) et des modalités de
recouvrement (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Un cadre juridique fiscal à l’exercice de l’activité forestière.

A. Un encadrement fiscal mis en place.

Le Code Général des Impôts (CGI), est un support regroupant l’ensemble des textes se
rapportant à la fiscalité. La loi forestière prévoit des taxes et redevances en matière d’attribution,
possession, renouvellement et transfert de tout titre d’exploitation, transformation,
commercialisation et exportation des produits issus du bois. Il s’agit notamment :

- La taxe d’abattage ;

- La taxe de superficie ;

- La taxe de renouvellement ;

- La taxe du transfert ;

- La taxe de transformation par sciage à la tronçonneuse ;

- Les droits et taxes de sortie ;

16
- La taxe de fermage ;

- Les charges forestières.

Le taux et l’assiette des redevances, sont déterminés par la loi de finances adoptées
annuellement. Toute personne physique ou morale, de nationalité gabonaise ou étrangère, qui
pratique une activité ou une profession non prise en compte dans les exemptions prévues par le
présent Code, est assujettie à la contribution des patentes. (Art.252). Cette contribution des
patentes est due pour l’année entière par tous les contribuables qui pratiquent durant le 1ER
semestre une profession imposable. (Art.261).

Le CGI prévoit un ensemble de taxe à savoir la taxe de superficie qui est une taxe assujettie aux
personnes physiques et morales titulaire d’un permis forestiers délivrés par l’autorité
administrative compétente. Et même ceux qui possèdent un Permis de Gré-à-Gré. Cette taxe est
appliquée au cours d’une année entière. (Art.316, 317).

Dès lors, des tarifs de la taxe ont été fixée à savoir ;

- 300 FCFA pour les concessions certifiés FSC ou PAFC/PEPC ;

- 600 FCFA pour les concessions non-certifiées. (Art.318).

De ce fait, tout titulaires des permis forestiers sont tenus d’apporter des documents à la Recette
des Impôts compétentes, un ensemble de document notamment une déclaration en double
exemplaire fourni par l’administration précisant des superficies des permis forestiers aménagés
et des permis non aménagés.

B. Une obligation déclarative.

Les propriétaires des permis sont tenus d’apporter à la Recette des Impôts compétente les
documents demandés à savoir chaque année la déclaration en double exemplaire sur imprimé
fourni par l’administration précisant les superficies des permis forestiers aménagés et des
permis non aménagés, et pour tous les permis forestiers aménagés (CFAD). Des lors, l’un des
deux exemplaires est rendu aux contribuables servant d’accusé de réception par l’administration
fiscale. Durant l’année une copie des permis forestiers qui lui auront été renouvelés dans les
deux mois du renouvellement et une copie des permis forestiers qui lui ont été attribué dans les
deux mois. (Art.319).

17
Toutefois, les exploitants forestiers sont tenus d’apporter à la Direction Générale des Impôts
chaque année une déclaration en double exemplaire sur un imprimé fourni par l’administration
précisant l’identité du propriétaire du permis forestier et son numéro d’identification fiscale et
les superficies de chaque permis forestier qu’il exploite en fermage. (Art. 320).

Tout manquement à l’obligation de déclaration est sanctionné par les dispositions des articles
du CGI. Dès lors, une Commission mixte composée des différents représentants de la Direction
Générale des Forêts et de la DGI se regroupe une fois par trimestre pour remarquer les
manquements aux obligations déclaratives et de statuer sur les sanctions administratives à
appliquer sur les auteurs de ces manquements.

Par conséquent, elle dresse un procès-verbal qu’elle transfère au Ministère des Eaux et Forêts
suivie des sanctions. (Art.321, 322).

Paragraphe 2 : Les modalités de recouvrements.

A. Le recouvrement des impôts.

Ces modalités de recouvrement visent à promouvoir le recouvrement par chaque exploitant


forestier, telle que la taxe de superficie qui doit être payée instantanément chaque année à la
recette des impôts compétentes au dépôt de la déclaration prévue à l’article 319. (Art.323).

En effet, le recouvrement des impôts, est confié au Receveur des Impôts (Art.823du CGI).

A ce titre, il a la capacité d’agir, c’est-à-dire d’exercer toutes les poursuites contre toute
personne débitrice.

Cependant, en cas d’absence du Receveur des Impôts, la charge du recouvrement revient par
délégation, aux Agents de la Recette du centre des Impôts territorialement compétent ayant le
grade d’inspecteur (Art.910 du CGI).

S’agissant des contribuables professionnels, les impositions sont le plus souvent jointes à
l’activité ou au résultat d’exploitation. Les impositions des professionnels sont principalement
déclaratives et auto-liquidées.

Dans ce cas, le montant de l’impôt à payer est calculé par le contribuable lui-même. Pour les
contribuables particuliers, que l’impôt soit totalement administré (impôts locaux) ou déclaratif
(impôt sur le revenu), le recouvrement a lieu généralement après un titre exécutoire et parfois

18
par voie d’avis de mise en recouvrement (AMR), afin d’éviter aux particuliers la charge et les
risques liés à l’auto-liquidation.

En cas de défaillance déclarative ou à la suite d’un contrôle fiscal, les créances sont constatées
et recouvrées sur la base d’un titre exécutoire par Avis de Mise en Recouvrement (AMR).
L’AMR est établi sur la base de la réponse aux vérifications du contribuable (ROC), qui est la
dernière procédure dans le cadre d’une procédure de contrôle. (Art. 911 du CGI).

Néanmoins, en cas de notification d’AMR, le contribuable dispose de vingt jours à compter de


la notification pour s’acquitter de sa dette fiscale.

B. Les poursuites exercées contre les contribuables défaillants.

 Qui est poursuivi ?


Sont poursuivies toutes personnes qui n’ont pas acquitté, à la date prévue par les textes légaux,
la totalité du montant représentatif des impôts et taxes mis en recouvrement, dont il est
redevable ; et tous les contribuables défaillants, dont il s’agit des personnes qui ont acquitté
partiellement leur dette fiscale (Art.918 du CGI).

 Qui peut engager les poursuites ?


Le Receveur des Impôts, responsable du recouvrement, a seul qualité pour engager les
poursuites tant de droit commun que particulières et décerner la contrainte contre le
contribuable défaillant.

Les agents des impôts, peuvent agir par délégation et remplir les fonctions d’huissier. Ils doivent
toujours être munis de leur commission dans l’exercice de leurs fonctions, et la présenter à toute
réquisition.

De même que les huissiers de justice peuvent également exercer les mêmes poursuites, à la
demande du Receveur des impôts. (Art.919, 920 du CGI).

Il existe deux types de poursuites à savoir :

- Les poursuites de droit commun ;

- Les poursuites de celles dites particulières.

A l’intérieur des poursuites de droit commun, on distingue trois éléments à savoir la mise en
demeure valant commandement de payer ; la saisie ; la vente, dès lors la validité des actes de
poursuites relève de la compétence du juge judiciaire. (Art.923, al.1).

19
Tandis que les poursuites particulières sont des actes administratifs dans lequel le contribuable
ne peut contester que sur la régularité en la forme de l’acte de poursuite concerné, et non sur le
bien-fondé des impôts, droits et taxes en cause. (Art.937 al.1).

Les actes de poursuites particulières sont :

- L’avis à tiers détenteur ;

- La contrainte extérieure ;

- Le blocage des comptes bancaires, l’interdiction d’activité et fermeture d’établissement ;

- La publication du nom du débiteur et exclusion.

Section 2 : Les sanctions fiscales.

Autour de ces sanctions il s’agira de montrer les pénalités d’assiette (paragraphe 1), et les
pénalités de recouvrement (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les pénalités d’assiette.

Toutes insuffisances ou omissions qui affectent la base ou les éléments d’imposition et qui
conduit l’administration à faire un redressement donne lieu à l’application d’un intérêt de retard
de 1,5% par mois, plafonné à 50%, calculé sur la base des droits mis à la charge du contribuable
à la suite du dernier acte de procédure en cas de vérification. L’intérêt du retard est calculé à
compter du premier jour du mois suivant celui au cours duquel la déclaration montrant une
insuffisance ou inexactitude a été déposée jusqu’au dernier jour du mois de la notification de
redressement. (Art.996 du CGI).

Par conséquent, le contribuable qui, après une mise en demeure de déclarer, n’a pas souscrit sa
déclaration, fait l’objet d’une taxation d’office et sa cotisation est majorée de 100%.

En cas de récidive la majoration est portée à 150%. (Art. 999 du CGI).

Paragraphe 2 : les pénalités de recouvrement.

Le paiement tardif de l’impôt entraîne l’application d’un intérêt de retard de 10% le premier
mois et 3% pour les mois suivants.

20
Le point de départ est fixé au premier jour du mois notamment du dépôt légal d’une déclaration
non accompagnée de paiement ou sur la fraction excédant un paiement partiel ; de la réception
d’un avis de mise en recouvrement ; de la date légale d’exigibilité.

Ainsi, le dernier jour du paiement permet de fixer le point d’arrivée du calcul de l’intérêt de
retard. (Art.1000 du CGI).

DEUXIEME PARTIE :
EFFICACITE DES OPERATIONS D’EXPLOITATION FORESTIERE.

Après avoir mis en évidence les normes juridiques qui encadrent les opérations
d’exploitation forestière, il est nécessaire de prouver l’effectivité de ces règles en démontrant
notamment par quels moyens l’administration fiscale peut exercer en toute légalité un contrôle
sur l’exploitation du bois.

A cet effet, il s’agira de faire ressortir les mesures mises en place par le gouvernement
permettant aux exploitants forestiers d’exercer dans la transformation du bois (chapitre 1) puis
de présenter les conséquences sur l’activité du bois (chapitre 2).

21
Chapitre 1 : Les mesures mises en place par le gouvernement permettant aux
exploitants forestiers d’exercer dans la transformation du bois.

Cette mesure vise à faire ressortir les mécanismes mises en place par le gouvernement (section
1), et une réduction de ces avantages fiscaux (section 2).

Section I : Les mécanismes mises en place par le gouvernement.

Autour de ces avantages il s’agira de faire ressortir, les dispositions visant une promotion de
l’industrie bois (paragraphe 1), et des mesures visant à assurer une traçabilité du bois
(paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les dispositions visant une promotion de l’industrie bois.

Les avantages d’accompagnement, sont des solutions mises en place pour promouvoir une
transformation locale du bois.

En effet, un décret portant sur la création de la Bourse nationale du bois du Gabon (BNBG)7.
D’après le Conseil des Ministres, l’activité du commerce et de l’industrie de transformation est
de contribuer au contrôle de l’exploitation illégale de la ressource.8

Selon les prévisions contenues dans le Document de cadrage macroéconomique et budgétaire


pour la période 2023-20259, la production de la filière bois devrait se situer à 2,085 million m3
en 2021. Ce qui consacre une hausse de 46,3% entre les deux périodes.

Ainsi, cette hausse pourrait être enregistrée grâce aux mesures mises en place par le
gouvernement gabonais pour l’industrialisation du secteur. Il s’agit principalement de la
poursuite des réformes visant la transition de l’activité vers la 2e et la 3e transformation du bois
qui permet une augmentation de la valeur ajoutée du secteur et le nombre d’emplois. L’objectif

7
Décret n°0453/PR/MPERNFM du 09 septembre 2016 portant création et organisation de la Bourse nationale du bois du Gabon.
8 Cette bourse a pour mission de développer un marché de bois plus attractif et plus compétitif et d’offrir un espace sécurisé et de veiller à
la traçabilité du bois.
9
Ce document vise à optimiser la mobilisation des recettes hors pétrole et à améliorer l’efficience et l’efficacité de la dépense publique

22
est d’accroître de 30% la 2é et 3e transformation dans la filière par le développement de la
formation professionnelle pour les employés des usines de transformation et la promotion du
label « Bois du Gabon ».

Cette ambition s’appuie aussi sur l’amélioration de l’efficacité de la traçabilité de la


transformation à travers un système du suivi du bois à l’entrée et à la sortie des usines, et la
mise en place d’une fiscalité appropriée pour encourager la transformation au 2e et 3e niveau
pour accroître la contribution du secteur au budget de l’Etat.

Dès lors, l’amélioration de la productivité et la diversification de la filière bois constituent une


priorité des autorités gabonaises dans l’objectif du Plan d’accélération de la transformation
(PAT).10

En 2021, l’activité forestière a consolidé des bonnes performances.

Cependant, la production a augmenté de 17,5 % à 1 905 711 m3 sur la période sous revue, en
glissement trimestriel, le Gabon a enregistré un troisième trimestre consécutif pour une hausse
de production de 736 866 m3 au troisième trimestre de l’année 202111 . Cette situation est liée
à l’exploitation de nouvelle surface forestière et à la consolidation de la demande issue des
industries locales.

Sur le plan commercial, les ventes aux industries locales se sont situées à 755 556 m3, soit une
amélioration de 10% du fait de la bonne gestion du carnet de commandes.12

En effet, cette production s’est élevée de 29,5% pour atteindre 1 118 411 m3 de grumes, suite à
l’exploitation de nouvelles surfaces forestières et la consolidation de la demande issue des
industries locales.

Ainsi, les ventes aux industries locales sont passées de 333 362,7 m3 à 394 064,7 m3 en
glissement annuel, soit une hausse de 18,2%, en lien avec la bonne tenue du carnet de
commandes et une sortie massive des stocks.13

Paragraphe 2 : Des mesures visant à assurer une traçabilité du bois.

10 Lenouveaugabon.com, Bois : le Gabon projette une hausse de près 50% de sa production en 2025.
11
Directinfosgabon.com-Gabon : le secteur forestier consolide ses performances en 2021
12 Directinfosgabon.com-Gabon : le secteur forestier consolide ses performances en 2021.
13 Directeinfosgabon.com-Exploitation forestière : la production en hausse de 30% au 1ER semestre 2021.

23
Ces mesures mises en place par le gouvernement gabonais, visent à établir un contrôle de la
légalité et de la traçabilité du bois, qui a pour principal objectif la préservation des forêts et une
meilleure capitalisation de l’essence bois.

En effet, au vue de l’engouement des forêts gabonaises, le ministère en charge des forêts a établi
un système qui permet désormais de contrôler la traçabilité du bois depuis la forêt jusqu’à la
transformation. En juillet 2021, le ministère en charge des forêts pris un arrêté qui organise le
fonctionnement d’un système de contrôle de la légalité et la traçabilité des bois du Gabon. Il
s’agit d’un ensemble de procédure qui va d’un audit jusqu’à un certain nombre de contrôle pour
pouvoir certifier et garantir que le bois qui circule sur le marché du Gabon et sur le marché
international provient d’une source légale et traçable.14

Le Gabon a établi un système de certification forestière opérationnel pour une généralisation


de la certification forestière au Gabon notamment le système PAFC Gabon qui est un système
issu des processus intergouvernementaux PCIOAB/OIBT, et géré par une association de droit
Gabonais.15

De ce fait, il est important de distinguer, le Tracer Nkok, système de certification et de


traçabilité des grumes situé dans la zone économique de Nkok à 27km de Libreville est reconnu
par l’union européenne, comme une organisation de contrôle dans le régime règlement bois de
l’UE.16

Toutefois, le Gabon a mis en place le lancement d’un système de traçabilité des produits bois,
souligné par l’Agence d’Exécution des Activités de la Filière Forêt Bois, qui permettra à
l’administration forestière, douanière et fiscale de disposer de données fiables sur
l’acheminement de ces derniers, en temps réel, depuis la forêt jusqu’à leur destination (port
d’exportation ou usine de transformation).

Ainsi, cela permettra d’extraire des détails à toutes les étapes de l’exploitation du système avec
des étiquettes et des codes-barres à l’aide de technologies mobiles performantes. Cette mise en
place d’un système de traçabilité des produits bois à l’échelle nationale permettra de lutter
contre l’exploitation illégale des ressources forestières, et de veiller à ce que les produits à base

14
RainforestJournalismFund.org-Gabon-contrôle de la légalité et de la traçabilité du bois une réalité avérée.
15 ufiga.org-le système national de certification forestière PAFC GABON prêt et opérationnel pour la généralisation de la certification
forestière au Gabon.
16 Lenouveaugabon.com-Le Tracer-Nkok, système de certification et de traçabilité du bois à Nkok, désormais reconnu par l’Union

européenne.

24
de bois gabonais soient légaux, respectueux de l’environnement, et contribuent plus
significativement à la croissance économique et à la création d’emplois.17

Section II : Une réduction des avantages fiscaux.

Les réductions des avantages fiscaux visent à montrer, une diminution des allégements accordés
(paragraphe 1) et un redressement de l’activité dans le secteur bois (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Une diminution des allégements accordés.

La réduction des avantages fiscaux, est une politique fiscale prévue dans la loi de finances de
2021, qui vise une modification des exonérations concédées aux investisseurs dans les zones
économiques spéciales.

Ainsi, les entreprises qui s’installeront dans la Zone Economique Spéciale (ZES) de Nkok ainsi
que les autres zones à régime privilégié au Gabon auront droit à des allègements qui ne pourront
dépasser les cinq ans, contenu dans l’article 7 du texte.18

Dès lors, les entreprises installées dans cette zone avant cette nouvelle réforme bénéficient
d’exonérations pouvant aller jusqu’à 10 ans. Les contrats en cours d’exécution ne sont pas
concernés par cette nouvelle disposition.

Cette révision a été établie pour respecter une recommandation du Fonds Monétaire
International (FMI) qui, dans une récente note relative au nouveau programme économique du
Gabon, a invité le pays à faire cette réforme.

« En discussion avec le FMI, on nous a encouragé à revoir le régime, à réduire un petit peu les
avantages, pour qu’il y’ait un peu les avantages, pour qu’il y’ait un peu plus d’argent qui rentre
dans les caisses de l’Etat, pour que l’Etat investisse dans les écoles, dans les hôpitaux. Il faut
certains avantages pour encourager les investisseurs étrangers à venir au Gabon plutôt que
d’aller ailleurs parce qu’il y a des zones économiques un peu partout en Afrique. Donc, il faut

17
Business-humanrigthts.org-Le Gabon teste la traçabilité de son bois pour une exploitation légale, rentable et respectueuse de
l’environnement.
18 ATIBT.org-Zone économique spéciale de Nkok : le Gabon réduit les avantages fiscaux accordés aux entreprises.

25
qu’on soit compétitif, mais il faut qu’on maximise les bénéfices pour le Gabon et les
Gabonais », a expliqué le professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts.

Cette attractivité de la ZES s’explique par les incitations fiscales mises en place pour attirer de
nouveaux investisseurs. Exonérations d’impôt sur les dividendes, sur la propriété foncière,
exonération de l’impôt sur les sociétés pendant 10 ans (10% d’IS à partir de la 11e année) et de
la TVA pendant 25 ans, les entreprises implantées à Nkok peuvent par ailleurs, rapatrier leurs
fonds à 100% et bénéficient de facilités en matière de recrutement de main-d’œuvre étrangère.
Elles sont exonérées de taxe douanière sur l’importation d’équipements, de machine et des
pièces de rechange. L’accès à la propriété étrangère leur est ouvert à 100%.

Dès lors, la ZES s’est dotée de plusieurs administrations opérationnelles pour accompagner les
nouveaux arrivants.

Le Gabon a mis en place une liste de mesures fiscales afin de baisser les exonérations d’ici
2023. Selon le FMI, les exonérations fiscales sont trop élevées au Gabon. Elles constituent un
problème majeur pour la mobilisation des revenus non pétroliers, la gouvernance et la
transparence. Une mission d’assistance technique du FMI en 2019 a estimé le coût de ces
exonérations à 436 milliards de FCFA en 2017, soit plus de 7% du PIB non pétrolier.19

Paragraphe 2 : Un redressement de l’activité dans le secteur bois.

Au terme des neufs premiers mois de l’année 2021, l’activité des industries de transformation
du bois a enregistré de belles performances20.

En effet, toutes les sections de production, à savoir les unités de sciage et de déroulage ont
observé des performances appréciables, indique la note de conjoncture. En septembre 2019
Avant le début de la crise sanitaire dans le monde, le Gabon avait enregistré une production de
945 158 m3 de bois contre 1 134 493 m3 à fin décembre de la même année. Au niveau des
ventes, le Gabon a exporté 941 359 m3 en décembre 2019.21

Pourtant, au terme de l’année 2020, les industries de transformation du bois ont connu de façon
globale une baisse de l’activité avec une production de bois de vendu qui a diminué de 2,1%,
en lien avec le ralentissement de l’activité occasionné par le Covid-19 et les difficultés
d’approvisionnement en grumes des usines installées dans la zone de Nkok.

19 AgenceEcofin.com
20
D’après les données de la note conjoncture sectorielle de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale.
21 LE Nouveau Gabon : l’industrie du bois gabonais renoue avec ses performances d’avant la Covid.

26
Cependant, à la fin du mois de septembre 2021, toutes les sections de production, notamment
les unités de sciage et de déroulage ont observé des améliorations appréciables, indique la note
de conjoncture. De manière globale, les unités de sciage ont enregistré vers la fin de septembre
2021, des performances industrielles et commerciales notables avec à savoir une production qui
a subi une augmentation de 12% pour se situer à 607 915 m3 contre 542 562 m3 sur la même
période en 2020. Sur le plan commercial, les ventes locales des unités de sciage ont fortement
augmenté soit (+47,8%) en raison de la fermeté du carnet de commandes.22

Pour ce qui concerne la section placage, la production a augmenté de 72,6% pour se situer à
368 519 m3 contre 213 533 m3 en 2020 et 399 910 m3 en 2019. Parallèlement, les exportations
ont enregistré une forte progression pour atteindre 273 146 m3 soit (+89,8), contre 143 896 m3
en 2020 et 306 830 m3 en fin septembre 2019. De même que, les ventes locales sont passées de
20 263 m3 en 2020 à 31 452 m3 en 2021, constamment en lien avec le dynamisme de la demande
locale des produits de placages. Toutefois, les ventes locales étaient estimées à 13 519 m3.

Cette même progression est observée dans la section contreplaquée où la production est passée
de 22 047 m3 en 2020 à 33 698 m3. Ce résultat peut s’expliquer par un bon rythme
d’approvisionnement en grumes. Sur le plan commercial, les ventes locales ont augmenté soit
(+124,2%) et les exportations soit (+4,5%) ce qui se justifie par une bonne orientation, en raison
de la vigueur observée dans la commande de bois de contreplaqué.

Cette amélioration générale de l’activité est inscrite dans un contexte où le Gabon mise sur la
filière bois pour la diversification de son économie et la mobilisation des recettes budgétaires.

Ainsi, le Gabon mise sur la filière bois pour une diversification de son économie et la
mobilisation des recettes budgétaires.

22 LE Nouveau Gabon : l’industrie du bois gabonais renoue avec ses performances d’avant la Covid.

27
Chapitre II : Les conséquences sur l’activité bois.

L’étude de ce chapitre vise à voir une réforme de la politique fiscale (section 1) et une
augmentation de la production industrielle (section 2).

Section 1 : Une réforme de la politique fiscale.

L’étude de cette section vise à montrer une baisse des recettes fiscales (paragraphe 1) et une
sécurisation et un suivi des produits issus des forêts gabonaises (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Une baisse des recettes fiscales.

Au Gabon, depuis l’interdiction d’exportation des grumes, le rendement de la fiscalité forestière


a considérablement diminué.

En effet, une loi de finances rectificative établie en 2020, a augmenté la pression fiscale tout en
introduisant des incitations à la gestion durable et une transformation plus poussée du bois.

Malgré ses atouts considérables et l’importance de l’économie forestière qui occupe près du
quart des actifs du pays, le secteur ne contribue actuellement qu’à hauteur de 3,6% du PIB en
2020.23

Cette faible contribution du secteur ces dernières années a été renforcée par la diminution de
20% des recettes fiscales depuis 2010, du fait de plusieurs facteurs notamment :

- La chute des exportations en 2020 suite à l’interdiction de l’exportation de grumes ;

- La mise en place des exemptions fiscales, afin d’améliorer l’attractivité de la zone économique
spéciale de Nkok pour redynamiser la filière ;

- La persistance du commerce informel.

Le manque à gagner de traçabilité dans les fichiers d’imposition ont entraîné une baisse des
recettes fiscales et des investissements très faibles dans la transformation secondaire du bois.

23
Lenouveaugabon.com-la contribution du secteur bois au PIB du Gabon en augmentation depuis 2016.

28
De plus, le secteur fait face à plusieurs difficultés, telles que la forte dépendance de la demande
internationale, notamment asiatique ; une forte concentration des ventes sur un nombre réduit
de pays ; et un faible taux de certification des forêts.24

Ainsi, le système de traçabilité de la chaine de valeur des produits du bois à l’échelle nationale
est en cours de déploiement. Dès lors le secteur forestier actuel est un écosystème qui favorise
l’exploitation illégale, en raison de la multiplicité des exploitants forestiers de petite échelle
ayant des pratiques illégales et une productivité sous optimale25.

Alain Karsenty dans son rapport ‘’incitation et non fiscales à la gestion durable des forêts’’
montre une vision analytique des potentielles incitations à la gestion durable des forêts
tropicales. L’objectif est d’aider les pays producteurs membres de l’OIBT à concevoir des
incitations aussi effectives et profitables au développement de leurs forêts. Il énonce 22
recommandations à l’adresse des pouvoirs publics et des parties prenantes. Il préconise par
exemple que les gouvernements assujettissent les incitations fiscales à une certification
indépendante par un tiers. L’une des approches examinées est celle d’un mécanisme de « bonus-
malus » suivant lequel un taux de taxe plus faible appliqué aux opérations certifiées (le
« bonus ») est financé, pour le moins en partie, par un taux plus élevé sur les produits non
certifiés (le « malus »).

Ce rapport cite ainsi une politique de bonus-malus adoptée au Gabon en 2022 qui fixe trois taux
de taxe sur la surface :

- Le taux le plus favorable concerne les concessions ayant obtenu la certification forestière ;

- Le taux intermédiaire s’applique aux concessions ayant obtenu un certificat de légalité ;

- Le taux le plus élevé est imposé sur les concessions dépourvues de toute certification.

Paragraphe 2 : Une sécurisation et un suivi des produits issus des forêts


gabonaises.

Le contrôle de la légalité des bois s’accomplit sur l’ensemble des exigences juridiques, fiscales
et environnementales sur lesquelles sont soumis l’opérateur pour exercer son activité forêt-bois.

24
Lenouveaugabon.com-la contribution du secteur bois au PIB du Gabon en augmentation depuis 2016.
25
Conjonctureseconomiques.net-Gabon –Malgré des atouts considérables, l’apport de l’économie forestière dans le PIB national reste
encore très marginal (Rapport).

29
Un contrôle de traçabilité vise à permettre de suivre les différentes étapes de manipulation subi
par un produit bois de l’inventaire à la commercialisation, telles que la coupe, le martelage,
l’apposition de codes barre ou QR codes, le marquage, le conditionnement, le transport, la
transformation et le stockage26.

Dans le document de cadrage macroéconomique et budgétaire pour la période 2022-2024, le


Gabon annonce une réforme de la politique fiscale dans lequel le processus est détaillé. Cette
réforme prévoit la promotion, non seulement une politique fiscale incitative pour
l’investissement en soutien aux secteurs porteurs de croissance, mais également une
rationalisation des incitations fiscales, dont les objectifs ne sont pas atteints. Deux domaines
sont particulièrement visés à savoir la fiscalité intérieure et la fiscalité de porte27.

La fiscalité intérieure portera sur une mobilisation des recettes fiscales qui s’articulera autour
de l’élargissement de l’assiette et de la sécurisation de la collecte des recettes tout en adaptant
le corpus fiscal aux nouveaux défis de l’économie numérique.

Concernant la fiscalité de porte, il est notamment question de réduire sur la période, la dépense
fiscale résultant des mesures d’exonération.

Dans cet aspect, pour l’élargissement de l’assiette fiscale, il s’agira d’aligner le taux de l’IS de
tous les secteurs sur le régime de droit commun, 30% ; de réduire l’abattement de 50% sur le
second exercice bénéficiaire à 25% ; d’évaluer les contreparties et remettre en cause les
avantages octroyés aux investisseurs en l’absence des contreparties ; de suspendre les avantages
fiscaux accordés aux entreprises arrivants à la fin de la période de 10 ans.

Cette réforme prévoit d’augmenter progressivement les taux réduits de TVA jusqu’au taux de
droit commun en fonction des produits ; de fiscaliser tous les revenus notamment ceux des
secteurs peu ou pas taxés et d’instaurer de nouveaux prélèvements obligatoires, en phase avec
les mutations de l’environnement économique ainsi que des activités du numérique.

Ainsi, à travers la sécurisation de la collecte des recettes, il s’agit pour le gouvernement de


mettre en place, la facture normalisée, afin d’avoir une meilleure traçabilité de l’ensemble des
transactions des contribuables et donc assurer un meilleur rendement de la TVA.

26
lenouveaugabon.com- la contribution du secteur bois au PIB du Gabon en augmentation depuis 2016.
27
conjonctureseconomiques.net

30
Section 2 : Une augmentation de la production industrielle.

Cette augmentation de la production industrielle du bois s’accompagne d’une hausse de la


transformation du bois (paragraphe 1) et une meilleure rentabilité dans la transformation du
bois (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Une hausse de la transformation du bois.

Dans son ouvrage intitulé ‘’La filière bois au Gabon : Exporter avec de la valeur ajoutée’’,
Aubin Gildas KOMBILA MOULOUNGUI, montre l’impact de la transformation du bois au
Gabon 10 ans après sur les plans socioéconomiques.

En effet, il présente d’une part l’impact socio-économique de la transformation locale du bois :

Sur le plan social, le secteur enregistre des progrès avec notamment l’augmentation du nombre
d’emplois concernés. Mais la précarité est encore présente avec l’effet pervers de la distorsion
d’employabilité entre Libreville et les zones rurales d’où provient, en grande partie, le bois. Les
inégalités sociales ainsi créées ternissent quelque peu ce choix politique fort qui aurait dû
« grandir » et renforcer l’image du secteur forestier gabonais aux yeux de la filière
internationale.

Sur le plan économique, de nombreux paramètres (mesures incitatives, manque de préalables,


défaillance de l’Etat) ont eu des répercussions encore faibles, comparées à la période de
l’exportation des grumes, la progression du poids relatif joué par les industries du bois dans les
recettes globales de la filière permet d’apprécier l’impact positif de la mesure.

Cependant, celle-ci demeure encore en dessous de l’objectif des 10% fixé par les autorités.

Paragraphe 2 : Une meilleure rentabilité dans la transformation du bois.

La hausse de rentabilité du bois au Gabon présente une augmentation de son PIB, qui était entre
3,1% et 3,4% en 2017 et 2018, à 3,3% en 2019. La contribution du secteur bois au produit
intérieur brut (PIB) du Gabon est en constante augmentation. Selon un rapport des experts,
commis par le gouvernement sur la stratégie de relance économique post-Covid, elle est passée

31
de 2,9% en 2016, à 3,1% et 3,4% respectivement en 2017 et 2018, avant de se stabiliser à 3,3%
en 2019 pour une valeur ajoutée estimée à 321,5 milliards de FCFA28.

L’exploitation de nouvelles surfaces forestières a consolidé durant les neuf mois de l’année
2021 ses résultats de 17,5%. Au cours de trois trimestres de l’année 2021, la production du bois
a augmentée de 17,5% se situant à 1 905 711 m3. Ces performances effectuées par les opérateurs
économiques du bois, se justifient par une exploitation des nouvelles surfaces forestières et une
demande des industries locales29.

En effet, sur le plan commercial, les ventes en direction des industries locales se sont situées à
755 556 m3, soit une amélioration de 10% comparativement à l’année 2020.

Ainsi, ces résultats consolident les ambitions du Gabon de relever à 10%, la contribution du
secteur forestier au PIB.

28
lenouveaugabon.com-la contribution du secteur bois au PIB du Gabon en augmentation depuis 2016.
29
media241.com-ECONOMIE : le secteur forestier enregistre une production en hausse en 2021.

32
CONCLUSION

En somme, la fiscalité forestière a connu une évolution complexe depuis l’interdiction


d’exportation des grumes en 2010. Le rendement de la fiscalité forestière a considérablement
décru. Cette fiscalité a généré assez peu de revenus au Gabon, suite à une interdiction d’exporter
des grumes, à la disparition d’une véritable taxe d’abattage et à l’absence de droits de sortie sur
les bois exportés.

C’est ainsi qu’une mesure d’interdiction des exportations de grumes a été adoptée en l’an 2010
par le gouvernement gabonais, ce processus d’industrialisation de la filière bois s’est poursuivi
avec la création de nouvelles unités de transformation tous segments confondus. Et par
l’application d’une certification des produits bois par le label Forest Stewardship Council (FSC)
dans le but de favoriser la traçabilité des produits forestiers.

Par conséquent, le secteur forestier s’est caractérisé par des exonérations fiscales, visant à
permettre au marché du bois une augmentation de sa production par la création de certaines
zones économiques spéciales permettant un investissement de la part des investisseurs étrangers
afin de bénéficier une certification des produits bois et d’une réduction des taxes mises en place.

Ainsi, la fiscalité forestière au Gabon connaitra-t-elle une augmentation de ses recettes comme
dans le secteur pétrolier qui a connu une hausse de 151, 1 milliards de FCFA en 2022 ?

Ou alors peut-on penser, que la politique mise en place par le gouvernement gabonais
permettra-t-elle de réduire les exonérations fiscales dans le secteur forestier ?

33

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