MaindronArmes Reduced
MaindronArmes Reduced
MaindronArmes Reduced
OF THE CLEVELAND
�
MUSEUM�OF�ART
PRESENTED BY
JOHN L. SEVERANCE
•
COLLECTION PLACÉE SOUS LE HAUT PATRONAGE
DE
i
,f
,.
(Prix' Montyon)
,; ,
.
.
ET
(Prix Bordin )
LES ARMES
PAR
PARIS
.
LIBRAIRIES-IMPRIMERIES RÉUNIES
MAY & MOTTEROZ, DIRECTEURS
'7, rue Saint-Benoît.
612
PRÉFACE
M. M.
LE·S ARMES:
CHAPITRE 1er
Alexandre Bertrand. La
Gaule avant les Gaulois, paris, 1884, in-80.
- John Evans. Les
âges de la pierre" Paris, 1878, in-Sv, -
vent en
grand nombre, mais il ne nous a' pas laissé
les osseinents de qui
ceux les avaient travaillés.
Cette première période de la
grande étape de I'indus
trie humaine à travers les
âges constitué la division
paléolithique de l'âge de pierre, dite aussi de la pierre
taillée, pour Ia distinguer de la période suivante, déjà
plus parfaite et qui est la néolithique ou ère de la pierre
polie.
§ 1. -
Pierre taillée.
,
D'après l'aspect qu'elles présentent, les armes de la
période de la pierre taillée ont été réparties en un cer
..
tain nombre' de types, au moins en ce qui concerne
notre pays, et ces divisions sont assez nettes
pour que
les objets fabriqués en diverses autres régions puissent
s'y classer sans difficultés.
Dans le type acheuléen (de, Saint-Acheul, près
d'Amiens), les pierres sont" tailléesen triangle .ou en
-I'âge du mammouth.
.
mité
tronquée porte la. croûte intacte du silex.
.'
L' arme grossière que nous figurons iCI (fig. 1); con
-sidérablement réduite, atteint' la longueur de la main;
le silex taillé à éclats Irréguliers est recouvert d"une
rapport.
Les silex anciens sarh taus. plus ou moins
lustrés; -
,
'\ .
Fig. I.
Fig. 2.
Fig. 3.
guère plus de 6 ou
7 millimètres dans sa
plus grande
épaisseur (fig. 4).
Le type magdalénien nous fourni .par les
est pierres
taillées de la Magdeleine.
C'est la grande époque des
cavernes et clle
indique un
état social assez parfait,
un
développement sérieux
de l'Industrie et de l'art.
L'homme ne se contente
feuil lesxie
laurier, il sait
Saint-Germain.)
Que l'on compare ce harpon de
bois de ,renne sculpté du musée de
Saint-Germain (fig .. 7) et provenant
de la même grotte avec une arme
de pêche analogue encore usitée au
Fig.6.
jourd'hui à la Terre-de-Feu et qui
me fut offerte
par M. Lebrun après la deuxième mis-.
sion du passage .de Vénus (fig. 8). La matière est à peu
CHAPITRE 1. IS
Fig. 7. Fig. 8.
de cë genre; et peut-être, comme
.
gressive' de leur civili sation ailleurs que dans leurs
'
ilrmes.
Les plus faites des silex dimi
,haches ne sont avec
nousaider à en
supputer la durée -les formes se diffé
rencient.de plus en
plus et l'on distingue bientôt facile
ment, les outils des arrnes et celles-ci deviennent nom ..
breuses et variées.
CHAPHRE ,1. i7
Quant aux
sculptures sur ivoire découvertes à
Bruniquel par Christy et Lartet, et représentant des
éléphants et des rennes, on peut dire qu'aucun
art n'a reproduit la nature avec une naïveté' plus
remberg.
L'Angleterre a fourni, après examen consciericieux
-
niers, si 1'0'n en
juge par les q uantités d'ossements qui
se trouvent associés aux instruments qu'on y découvre 2.
On a même trouvé des os retenant encore les pointes
de flèches javelines q\le les chasseurs av'aient
ou de
lancées à leurs victimes. Le musée de Saint-Germain
se fixait dans la
tige de bois. L'arc était donc connu, et
aussi sans doute les brassards d'archer en os ou en
à feu.
§ II. ....-..
Pierre polie,
.
en
passant en revue des haches de pierre.
Il ne faudrait pas croire que tous les celts soient
travaillés et polis avec le même soin. Les monuments
Et, on a
en
peine à croire que -des hemmes
effet,
dénués de métal aient pu débiter des pierres dures
tout
On a trouvé en di vers
pays des celts encore emman
dans un trou
qui traverse le haut du manche (fig. J4).
Près de Locmariaker,
Bretagne, sur le dolmen dit
en
« la table des
marchands )1, un celt gravé nous montre
une disposition. semblable.
Certaines à deux
tranchants; il en est en torme
sont
transformations -
et elle est encore à faire -
présente
d'intérêt.
'
région 1.
L'art 'quoi a produit de semblables œuvres n'est
par le polissage 1.
De semblables arrries se sont rencontrées partout;
l'Italie, la Belgique, la France, J'Égypte même en ont
fourni. Mais les égyptiens en pierre sont
couteaux
•
possède les vertèbres perforées.
Mais la tête munie d'une soie était toujours plus
ignoré.
Et les formes varient à l'infini. Têtes à oreillons
sans soie,. têtes à oreillons inégaux, têtes à oreillon
unique, se rencontrent .notamment en Angleterre. Et
l'on trouve même têtes
forme de croissant pro
ces en
mann,
Mycènes, Tyrinthe, Paris, 2 vol., 1880-1885, in-4° -
1874, in-S". -
Desor et Favre. Le bel âge du bronse lacustre
en Suisse, Paris, 1874, in-fol. Gardner Wilkinson. The
-
§ IeI'. -
Ère celtique.
néphrite. Cell�"s de
hachis en jade et en l'Aveyron,
CHAPITRE II. 3S
Ils travaillent le
cuivre, rarement pur ', mais cor
rigé par un léger alliage d'étain; ils l'emboutissent pour
faire des chaudrons ou des casques, forgent des couteaux
et glaives auxquels ils donnent un fil excellent par
des
un martelage du tranchant que nous ne saurions pas
11
a existé, sans aucun doute, dans l'Amérique du Nord, un
1.
âge de
cuivre, et les armes qui s'y rapportent sont ttavaillées
au marteau et ne paraissent pas fondues. Ceci s'explique pat
'produit de
plus beaux glaives. Fig. Fig. 23,
22.
Elle
est complète avec S011
gnée.
.
d'os, de bois ou
d'ivoire, qui s'étendent du pommeau
40 L ES AR MES.
.Il
est probable que cette monture est relativement
'
.....• - '" _. ,
tenir d'un seul jet tous les trous des rivets dans une soie,
fondre à cire perdue, et les plus habiles chaudronniers
plaques de
fusée, on a de ce pays des spé
cimens étonnants de lames si fines et si dé
talon en
losange tronqué au sommet est
Seine, au
pont Louis-Phil ippe, à Pads. La douille a
montage. ,
jours.
Il est à noterque certaines de ces viroles terminales
trouvées en Scandinavie affectent la forme d'un ciseau,
d'un celt, et cette disposition se retrouve dans les
armes de fer de presque .1'Afrique actuelle, à
toute
pesanteur de l'étain.
Les proportions les plus communes de cet alliage
sont 10
pour 100d'étain pour go pour 100 de cuivre.
Mais l'étain ne paraît jamais avoir été employé à l'état
pur, sauf par les Africains, et cette habitude ne doit
pas remonter, chez eux, à une bien haute antiquité.
Quant aux armes et autres instruments faits de cuivre
sans aucun alliage, ils paraissent toujours avoir été
l'exception.
Les dimensions de celts
plats sont variables;
ces
haches modernes.
Ce sont ceux
dont les bords ont été relevés vers une des
faces par ,un travail au marteau, pour
constituer des ailes dont la Hauteur est
Fig. 32.
variable (fig. 32) et qui s'étendent parfois
jusque près du tranchant. Leurs dimensions et leurs
formes sont également très variables. Il en est de très
dinaves etanglais j.
l'on lançait pour briser les boucliers, et qui est citée en divers
endroits des Sagas. (Édition anglaise des Antiquités primitives
du Danemark) de Vorsaœ.)
S2 LES ARMES:
autre
Une semblable lame pouvait comporter un
dants en
Espagne et présentent alors une forme longue
et Il est 'probable que ces boucles devaient
étroite.
servir à affermir la lame .sur le manche au moyen de
comme cela se
lien�, pratiquait pour les lances (fig. 41).
D. Celts à douille. -
Le talon de la lame est épaissi,
creusé, de manière à recevoir le manche, comme dans
une
pelle actuelle. Cette forme est sans doute postérieure
Mais, en
principe, le celt à douille était emmanché
sur un manche de bois choisi dans une enfourchure de
branche, et de quelque dure
cornouiller,
essence -
du
du néflier ou du frêne -
disposition en
présentant la
rifier sur
place leur sincérité 'de monture. Les mines de
sel de Hallein, en Autriche, en ont fourni plusieurs
'remarquablement conservés ; 'taus ont des manches
-,
centimètres de long à
n'avoir pu servir que comme
--
'encore longtemps.
Les armes défensives de l'âge du bronze pri
mitif 'nous sont restées à peu près inconnues'. La Scan
dinavie a
'cependant fourni 'des 'boucliers portant
'quatre bossettes en repoussé, décorées de cercles poin
til lés ; l'un 'd'eux n'a que 48 centimètres 'de dia
mètre. L'urnbodu 'musée de Copenhague affecte la
CHAPITRE II. 57
son centre.
•
Les mêmes remarques s'appliquent aux C?sques; ces
armures de tète appartiennent plutôt à la période sui
§ II. -
Ère gauloise.
"ceintes sacrées, -
core, et
-
l'on purifiera l'enceinte quand le
ciseau du sculpteur aura fini sa tâche, le
bois _sacré quand la cognée aura abattu
l'arbre foudroyé 1.
Les épées de Hallstadt, qu'elles soient
de bronze ou de fer, ont des formes presque
semblables. Toutes sont fort belles et se
ramènent au type des montures à grandes
soies plates l'époque celtique. Ou bien
de
un ·nouveau
type, et qui restera désormais
le plus communément
adopté jusqu'à nos
jours, fait son
apparition. La lame se conti
nue en une soie carrée ou arrondie qui
traverse toute la poignée et se rive à l'extré
mité du pommeau.
Dans celle-ci (fig.
45), la lame portait; Fig. 4$.
sur toute
longueur, trois filets saillants,
sa
«
L'usage du bronze, à l'exclusion du fer, en Europe, a donc été
volontaire, voulu, imposé par des préjugés religieux, par un
attachement exagéré aux mœurs des ancêtres, chez les popu la- -
croisette de la garde se
compose de deux branches, les
quillons, rabattus vers la lame, dans une direction
figure 34.
Les armes défensives ne
comptent plus parmi les
raretés, les casques, les cuirasses, les boucliers du
musée de Saint-Germain ou du M usée d'Artil lerie peu
'
doute, recouvert de
cuir, est muni de
garnitures fer en
qui vécurent sans rapports avec les Gaulois, dont ils évi
tèrent avec soin le turbulent voisinage, cessant même
de faire le commerce de l'ambre avec les nations méri
l'épée de fer.
68 LES ARMES. '
délicatesse de leur
travail, sont lourdes et massives.
Tout en elles montre un peuple dhommes athlétiques,
tel qu'il est encore aujourd'hui. Mais ces haches pe
d'une
arbalète sans dou te, -
ne mesure
pas plus d'un pied de diamètre, et présente
un umbo saillant, dans le creux duquella main gauche
s'enfonce, après avoir saisi la petite poignée (fig. 59)'
Deux rivets indiquent encore les points de prise des
courroies qui servaient à le suspendre au côté ou
encore pendant la marche. Deux cercles
concentriques
de boutons repoussés dans le bronze entourent l'umbo
et sont
séparés par une baguette saillante.
Il en est d'autres plus grands et à décors différents.
Cercles saillants concentriques, lignes serpentant en
Fig. 59.
épées à antennes en
Angle
terre. Mais iJ convient de les
considérer comme
d'impor Fig. 60. Fig. 61.
§ III. -
L' Égypte.
Bien que ait certainement le fer
l'Egypte connu
contentée de ce dernier
métal pour n'user gu fer que
dans des circonstances exceptionnelles.
Les métaux font leur apparition dans ce pays trois
mille ans avant notre ère, alors qu'il en était encore à
l'industrie de la pierre taillée; car la preuve d'une ère
chante.
U rie hache d'armes du musée du Louvre (fig. 62)
est absolument semblable à ces haches de guerre que
les Écossais ont rendues célèbres sous le nom de
haches des Lochabers. C'est une lame ressemblant à
76 LES ARMES.
"
manchée à -une poignée faite de bois, de corne ou
Fig. 65.
cille, peut se
compliquer de branches recourbées et
sim
par une
ligature de fils d'or. Le bois est
et ses génies
acolytes, les
de Sop et de Khonou. Les figures et les hiéroglyphes
sont levés en plein sur une plaque d'or et ciselés déli-
Fig. 68.
Fig. 69.
distincts ».
Fig. 70.
Voici
phalange égyp-une
6
CHAPITRE III.
'
§ I. -
La Grèce.
Grèce.
Des haches en pierre ont été rencontrées presque
chant
(fig. 72) ou à deux tranchants (fig. 73); la forme
spatule avec la partie supérieure formée par deux
en
pays.
Haches de diorite poli sont mêlées aux haches de
bronze dans ces sépultures héroïques ouvertes par
M. Schliemann et où ce savant trouva les cadavres. des
rois encore recouverts de masques et de cuirasses funé
raires' d'or massif.
Les épées de Mycènes sont d'une exceptionnelle
beauté, d'une surprenante richesse: certaines ont été
dorées en plcin, lame et poignée; d'autres portent
des clous d'or sur la garde, ont des pommeaux d'al
bâtre. Des fourreaux sont chargés de plaques d'or fine
ment travaillé; les mises de bois sont recouvertes, sur
toute leur longueur, de files ininterrompues de petits
minée.
Voici Ia forme générale (fig. 74) de ces épées de
.
très poli; la cuirasse d'Astéropée est bordée d'étain;
les cnémides d'Achille sont aussi « d'étain flexible ».
le poète «
jette un
regard de regret vers les temps
héroïques ».
rouge.
Son armement défen
sif consiste en un
casque,
une cuirasse, une cein
ture, des cnémides, un Fig. 75.
bouclier.
Le casque est toujours d'une belle forme; le modèle
le plus usité pour Ph aplite est le casque béotien (fig. 75)
muni d'un nasal pour protéger le nez, et de deux larges
notre Musée
d'Artillerie possède des fragments,
en
solidité.
Les héros d'Homère semblent avoir porté des bou-
92 LES ARMES.
qui le tenait. Un
fragment de Tyrtée montre un guer
rier ainsi protégé de la tête au bas des jambes. Les
boucliers argiens (aspis) étaient ronds; les béotiens
étaient plus ordinairement ovales, avec des échancrures
boucliers n'excédant
pas 80 centimètres de
Fig.82. Fig. 83 .:
parallèles B. La
grande énarme du centre pouvait
manquer (fig. '83). Ici, le bouclier est muni de sa guige,
courroie qui servait à le suspendre pendant la marche.
Ce magnifique bouclier, du musée du Louvre (fig. 84),
est étrusque. Le bronze a pris' une superbe patine
94 LES ARM ES.
Fig. St.
48 centimètres, la
concavité assez
prononcée, L'um
bo n'est pas creux
in térieuremen t.
Le casque de
l'armure complète
du guerrier qui
possédait ce bou
clier est un bel
exem ple de cette
fabrication étrus
honneur au près
des Romains jus
qu'au milieu de
la
république. Le
nasal (fig. 85),
moins développé Fig. 85.
t
paru.
La lance ou
-pique avait un fer large,
long et aigu, en fe_uille de laurier, en feuille.
de sauge, d'autres formes 'encore, avec
'un:c.
arête saillante pour donner de la solidité.
La pique de la -phalange ma cédoriienne
était la sari sse, longue de 14 coudées.
Couverts par leurs boucliers, leurs cas
demeurée typique.
Tous ces petits bou-
est une
au moins au gravité
centre de de
l'arme; sa position
variait donc d'après le poids de la pointe, et chacun le
homme à 65 mètres. l
I.
temple d'Égine montre l'archer grec maniant
Le fronton du
l'arc composé de deux branches en co r ne qui restent
sinueux, (
et descendaient sur
cou-de-pied; il pouvait avoir des
le
beauté et
s'adaptent merveilleusement au crâne, tout
frein était protégé par une pièce plate qui prend son
lement en qui
bronze, et se rattachait à la couverture ou
souvent
I,
Mégnin. Vétérinaire militaire.
106 LES ARMES.
§ II. -
Rome.
'
Mais ce
peuple pratique s'empara de bonne heure
de tous les modèles avantageux d'armes offensives et
défensives qu'il trouvait, au cours de ses guerres, chez
les diverses nations. Aussi, en peu de temps, son ar
mement fut-il presque partait; mais le développement
avant J
.-C., comme l'établit une inscription qui s'y
.
trouvegravée. C'est une offrande faite à Zeus d' Élis pal'
Hiéron de Syracuse après
Ia bataille navale de Cu
mes. Rond, avec un sim
ple rebord, ce
casque se
rapporte aux formes les
.spirale de fer
façonnée en serperi t
servait à fixer des
aigrettes. Au so m ,
Fig. 96.
met du timbre, un anneau est passé
.
ter en mêrne temps la cuirasse, et on le remplaça par le
-
son nom, le chiffre de la cohorte et de la cen
turie.
Le luxe s'étala là comme ailleurs. Une plaque de
bronze du rr" siècle, figurée par Saglio, a été trouvée dans
le lit de laTyne, en Angleterre. Il est chargé de figures
gravées, incrustées d'argent, dans des compartiments
carrés. Au centre de I'umbo est une aigle 'éployée.
«
L'inscription indique que l'arme appartenait à un
soldar de la huitième légion; une autre inscription,
I.
Saglio et Daremberg, loco cit., article Clipeus.
CHAPITRE III. 1 I 1
(vélites) puis
; elle resta l'armehonorifique, l'insigne
des chevaliers, et finit, sous Constantin, par remplacer
le grand scutum, à l'époque ail commence la décadence
de la légion.
La cœtra n'est autre que le laiséion des
Grecs. Petite rondache n'excédant pas 2 pieds
de diamètre) elle paraît faite de peau tendue
sur un cadre rigide, de métal sans doute, et est
fixé; la
t'ige faussait, la
se
naire »'.
LES ARMES.
incendiaires.
\ projectiles à tête garnie de matières enflammées
Ces
étaient d'unfréquent emploi dans les guerres de siège.
On les envoyait avec les balistes qui étaient sans doute
de grandes arbalètes, dont I'arbrier énorme, formé de
Phéniciens; la
catapulte passe pour avoir été imaginée
par les Assyriens. Elle était basée sur la force de détor
sion de deux câbles tendus sur deux montants et tenant
pleines de
plomb fondu, d'huile, résine, de
poix et de
d'eau bouillantes, qui se vidaient sur les assaillants. On
les écrasait avec des quartiers de roche, on les brûlait
avec du sable surchauffé, des phalariques, de l'huile
de naphte, du bitume. Et les assiégeants poussaient les
in-av. -
De Bonstetten. Notice sur les armes et chariots de
guerre découverts à Tiefenau, Lausanne, 1852, in-av. Ch.
-
d'avis «
que, comme l'art byzantin, l'art rnérovin
gien trahit l'influence de l'Orient, en particulier de
l'art des Sassanides, dynastie persane des premiers
siècles de notre ère », Ce seraient des orfèvres, habi
tant la Crimée et lesrégions voisines, qui, à la suite
des invasions des Huns, auraient dirigé leurs pas
vers l'Occident, y apportant les traditions de la déco
ration persane.
( Les uns se seraient arrêtés à Constantinople et les
ou gal ate
qui avait suivi la même voie '. il
Les fouilles que dirige depuis près de vingt ans,
dans la nécropole de la Fère-en-Tardenois, le savant
Frédéric Moreau, nous ont révélé les trésors de cette
industrie mérovingienne sur laquelle l'abbé Cochet
1889, pvr r S,
CHAPITRE IV. [23
Samarkand de nos
pays.
tes témoignages des auteurs anciens sont unanimes
de pierreries.
Les montures d'épées ne sont pas moins somp
tueuses. Le musée de Cluny possède un fragment de
voit plus trace plus tard sur le sol des Gaules. La garde
de la poignée de cette même épée est d'or battu, et, par
sa
forme, permet de supposer qu'elle appartenait à une
arme d'une
grande dimension 1. »
pommeau de bronze.
Telles elles se présentent dans sépultures
toutes les
de ces époques: àLondinières, Picardie, à: Selzen,
en
a.fin que 'leur âme allât servir l'âme 'de l'homme dans
l'autre monde 2 »,
r '
!) .�
J. De
Bonstetten, \lac. cit.
2.Maspéro. A rchéologie égyptienne, p. J 59- C'était peut _._
être aussi une précaution contre les voleurs des tombeaux, pour
lesquels une arme tronçonnée n'aurait point été d'usa�e.
�. "
•
t
,
CHAPITRE IV. 127
mité du fourreau.
Les armuriers qui ont' construit ces
épées'
étaient maîtres de leur art; fera pas on ne
sa
plus grande simplicité d'enveloppe ..
128 LES ARMES.
pommeau, un
peu plus large, mais de
même forme, est orné de verroteries
rouges serties par des
lignes brisées,
droites croisées, qui sont les mu
ou
Wisigoths, en
451. Et ce 'combat légen
daire, dont le terrain exact est encore à
notamment
�es ornementsd'église, présen'tënt le même
parti pris, le mêmeprocédé d'ornementation. C'est
une verroterie, ordinairement purpurine, eloi
toujours
sonnée dans l'or, et qui est la base de toute orfèvrerie
mérovingienne.
Les épées de cette époque sont
signe du commandement.
L'arme commune est le cou
sa
hampe, elle ne
dépasse point la hau
teur de l'homme. Son fer imite en gé
néral une feuill�' de laurier, puis s'amin-.
cit pout se continuer en une douille
dans laquelle s'emmanche le' bois.
Celle-ci (fig.I2) provient des fouilles
,J
somme.
LE MOYEN AG E.
sur les
d'étoffe flottant genoux et dont les manches justes
atteignent le poignet. Ces piétons ont les épaules et la
poitrine recouvertes par- un grand camail de plaques
de fer longitudinalement im briquées, en façon de tuiles. '
que le visage.
La cotte de cuir ou de toile renforcée par des écailles,
des plaques, des rondelles de fer, devient le type d'ar
'mure de corps. Déjà avant Charlemagne, les hommes
d'armes en usaient, comme les Gaulois el: les Francs,
sans doute. Le Codex aureus de Saint-Gall nous montre
est rivé un clou dont la tête dépasse, 'de même une tête
na tiönale
que là cotte maclée; cette dernière rappolle
la lorica romaine; la seconde fut portée aux origines
par les Gaulois.
Bon contre les coups de raille, ce treillis de cuir ne
devait point protéger contre la pointe. Mais, à mesure
ser
'res'pectueusement les, reliques dû pommeau avant
d'engager le combat.
On remarque .dans les cottes d'armes figurées u�
volet carré; c'était une ouverture transversale à hau".
teur des pectoraux et qui permettait d'entrer dans ces
les uns
près' des autres, et la cotte rusirëe, où des an
souvent.
dans le bas
j
en forme de chausses et habiller, l'homme
dessous,
CHAPITRE V. 14-S
ovoïde, en coupole un
peu haute,' avec fort rebord, sans
10
f4G LES ARMES.
son timbre en
coupole elliptique est formé de six pla
q ues rivées. Les bords plats sont plus saillants. Au
dessus d'eux, une zone de fer égalemenr rivée forme un
rebord peu saillant. Une petit nasal destiné à protéger
le nez est fixé par trois rivets
au droit du front; deux courtes
I
CHAPITRE V. 147
haubert.
Le fait de bois habillé de peau ou d'étoffe,
fourreau,
est attaché ceinturon par un baudrier dont chaque
au
et le devant de la
jambé. Telles sont les origines des
cubitières des coudes, des brassards, des genouillères
et des trumelières ou
grèves) qui protègent le tibia.
A la même époque, la lance se complique d'une large
rondelle de fer disposée en cône très surbaissé, et
dont I,'
la base protège la main et Pavant-bras de' l'homme
d'armes.
Parmi les annes offensives les plus terribles, il faut
citer la hache danoise, à large fer relevé' à son sommet.
pyramide ou d'alene. On ne
.
longueur totale, et
dirigeant obli-
quement la pointe à hauteur du garrot du cheval, afin
d'atteindre l'ennemi au ventre. De pareils coups, portés
avec toute la force donnée
par le mouvement du cheval,
étaientmortels, la maille non plus que le gam bison ne
pouvaient y résister. Mais cette lance, qui avait jusqu'à
cinq mètres de long, était lourde et difficile à manier,
elle demandait une force et une adresse peu communes,
une
l09-gue pratique du cheval et de Parme. En marche,
on
portait la lance dressée, son talon engainé dans une:
bette de cuir suspendue près de l'étrier droit.
ISG .LES ARMES,
un
peu le surcot brodé et lacé par derrière, qui forme
son ajustement extérieur. La riche ceinture d'orfèvrerie
descend à hauteur des hanches. Les épaules sont défen
dues par des épaulières ou spallières qui se prolongent
,
(fig. 12
I) :peut nous fournir un
exemple. Les pièces de
fer battu sont icidisposées sur la maille des chausses
dont les. anneaux les saisissent; mais pour permettre
les amorces
prises sous leurs ri vets à têtes autrefois
dorées.
Ces mailles des XIIIe et XIVe siècles sont toujours
d'un très beau travail. Chaque anneau, forgé séparé
.ment, est passé dans ceux qui doivent l'unir au reste du
tissu de fer, puis on le rive, en passant
.Ia queue relevée d'une de ses extrémi
tés dans un œil
percé dans l'autre
extrémïté Iégèrernen t a pla tie. La petite
saillie ainsi produite par la rivure est
le' grain d'orge. On comprend corn
Fig. 122 •
o
Les heaumes renommés étaient de Pavie; les ceux
venaient de Milan.
Déjà les armu
meilleUl:s bassinets.
riers lombards tendaient à cette perfection qui fera
d'eux, aux xv" et XVIe siècles, les fabricants, "les artistes
.
Nuremberg et d'Augsbourg.
La première pièce d' armes appliquée à la défense dl!
cheval déjà recouvert par la housse fut le chanfrein
II
162 LES ARMES.
,..
ton, rarement de fer. Celui-ci (fig. 127) est une des pièces
les plus remarquables du Musée d'Artillerie; parmi les
et d'une
longueur suffisante pour qu'on pût manier
l'épée t�utes .Ies attitudes et tolls les développe
dans
ments du bras. Une autre' chaîne attachée à gauche
travail ne
présente aucune particularité, il est sans doute
français.
L'Italie fabriquait de ces
dagues, et elles étaient
ï66 .
LES A RM ES.
en
possède quelques
unes, entièrement de fer, avec lame déliée, triangulaire
et extrêmement aiguë, sans que la pointe soit renforcée
-
.
termine en pointe aiguë par la fuite des tranchants; la
soie large et plate est habillée de plaques de cornes for
mant Ia' fusée; les quillons de fer s'abaissent vers les'
'
c
LE XV SIECLE.
r8881 i n-Sv, /
Fig. 129.
par sa
patte supérieure et qu'on nomme lapansière. La
braconnière et les tassettes en forme de tuile descendent
sur le ventre et les cuisses, et souvent des pièces acces
depuis la fin du
siècle les édits royaux, les brefs
XIVe
ventre,
'blancs, c'est-à-dire
\
faits entièrement de
fer, .cornme
celui de l'homme beauccup de gentils-
d'armes, et
.
I. Boccace (1420). .' _
CHAPlTRE VI. 177
forme. "
lonté, et .les
cavaliers se
protégeaient
le visage par
la bavière.
Les fantas
'sins
portaient
Fig. 134-, Fig. 135.
de
petites sa-
lades légères et aussi des barbutes dont celle-ci (fig. 134),
guerres de
religion. I L'ar
mure de Henri IV (fig. 23 I)
présente, casque du même
un
et de la facilité
qu'il laissaitremuer Ta tête de se
Fig. Ii-0'
avec sa
queue B, à laquelle est fixé le porte-plumai! D
et la rondelle de volet E, petite turge montée sur une
traindre ses
platesv » comme on disait au XVIe siècle,
il s'armait d'abord les jambes; on lui ajustait les cuis
On faisait
bien, en somme, de se couvrir le corps de
fer. A époque, les armes à feu, déjà connues des
cette
pied de biche,
en fer, dit
construit modèle (fig. 146). Cet
sur ce
lui 1.
Dans l'arbalète à cric (fig. r 47), on tend Parc avec un
petit système ordinaire dont la crémaillère
cric du
saisit la corde avec ses dents et l'amène sur la noix.
Le cric fixe à l'arbrier par une forte
se cou
1.
Penguilly L'Haridon. Catalogue, p. 505.
188 LES ARMES.
On corn
prend combien mécanismes
ces
compli-
gués rendaient le tir lent.
Aussi une arbalète moins
arrière, verrouil,
en
opposé au côté
à Pépée. L'équipement, à la fin du
XIVe siècle, se
compose ainsi : le
Fig. J.F. casque est une espèce de salade se
rapprochant de la barbute; le corps
est armé de la chemise de mailles recouverte d'une
brigantine; les cuisses sont recouvertes
de peau pig uée formant gamboison, les
carreaux, la moufle
pendue'à la ceinture,
piétons vêtus de
brigan
tines, de pourpoints pi
qués, de pièces de mail
les, coifffés de salades et
munis de chau sses de
cuir souvent renforcées Fig. 149.
et
.
d'enclume long manche de cornouiller, puis on
avec
H
CHAPITRE VI. 19}
matin ».
.
Cette petite épée de la même collection (fig. 153) est
une arme
beaucoup plus courte, et que l'on portait
pendue à la ceinture. Le pommeau et la garde sont
d'acier autrefois doré en
plein. Le premier est un
disque évidé sur ses bords et retaillé par des
pointe, suivant
principe
un
o
nie par cette belle
pièce du Musée d' Artillerie
(fig. IS 5)
que nous figurons ici. La longue ur totale est de ..
ne remonte
guère plus bas que la première moitié du
CHAPITRE VI. 201
sa
garde présente un pe-
tit anneau de côté. La
timètres 2
mi!limètres;
la lame, à deux larges
gorges d'évidement sé
arme très
simple servir à, la
et propre à
tard, on en fit de
plus forts que I'on nomma grands
canons et bombardes; ces dernières étaient courtes et,
leur tir se faisait « sous certains angles prononcés,
comme nos mortiers »,
d'Angleter�e.
Les couleuvres et couleuvrines étaient' longues,
prince, «
progrès furent certes plu� considérables
les'
engloutir.
C'est vers I425 que l'on fabriqua quelques armes à
feu portatives, des traits à poudre, comme on disait
alors. Ce sont des tubes de fer forgé, extérieurement
I ..
lasse; il
dirigeait' ainsi son' arme dans la direction
donnée, puis mettait le feu avec la mèche. La secousse
LA RENAISSANCE.
point. Les lames des épées, les plates des armures, n,e
sont point gravées, encore moins ciselées. Tout ce
que
It
210 ,LES ARMES.
gemmes.
Le pillage des richesses de Charlès le Téméraire
,
combattaient point ce
développement croissant du luxe
·
militaire, le pillage le rendait facile, car sans cesse les
,
conquis.
CHAPITRE, VII. 2Ii
harnais.
Au siège de Harfleur, le comte Walerain de. Saint
Pol monte un cheval, dont le seul chanfrein était
prisé à l'époque trente mille écus. La couverture du
cheval du comte de Foix vaut
quatre cents écus d'or,
le chanfrein mille. En 1449, lors de rentrée
quinze
solennel le que tit Charles VII à Rouen, le 20, novem
bre, on remarquait le comte Louis de Saint-Pol « tout
armé à blanc, monté sur lin cheval enharnaché de satin
plein; la dorure a
gardé son
primitif
éclat depuis plus de quatre siècles.
Le pommeau, du type dit à oreilles,
divise sa tète én deux larges ailes
Fig. 1$9.
chargé dlo�nements dans l� style
,mauresque, avec un
gros bouton
arrondi saillant en son centre. Le même parti pris
d'ornement se retrouve à la
garde, mais l'ouverture
bâillante des deux ailes estdirigée en bas, la lame
prend sa naissance entre elles. Les quillons en rubans
sont légèrement chantournés. La fusée de corne blonde
tailles -
long -
les 'plus grandes peuvent être considérées
comme des glaives, épées de parement que l'on portait
dev�nt les grands seigneurs, les princes souverains, à
-gravée et dorée 1. »
chausses.
Mais les plus belles panoplies étaient repoussées ou
ciselées en relief, chargées de mascarons, de figures,
Fig. I6S.
222 LES ARMES.
Celui qui a
composé et exécuté cette 'armure
epousse sujets
ses en relief sur le fond d'or; la fe�meté
des ornements, J'élégance des rinceaux, le grand parti
de
"Plis, décoratif font, trois
pièces d'un même har
ces
nervures courant en
long sur les diverses parties
de la panoplie et séparant des cannelures, disposition
armures dites
typique dans les maximiliennes, et que
les Milanais imitèrent aussitôt.
V oici
(fig: 166) une de
ces belles panoplies alle
mandes, maximiliennes,
du temps de l'empereur
épaulières asymétriques
avec passe-gardes, -la dis
Fig. r67.
nétable ,».
masses.
de, bois et· des épées sans
pointe, qui étaient, les
1
armes
adoptées •
,
I. Dans les joutes, deux: cavaliers séparés par une barrière
basse, de bois, couraient l'un contre l'autre en
longeant chacun
cette barrière et en dirigeant leurs lances éhacun contre la tête
où la poitrine de son antagoniste. Les bons jouteurs ne se lais
saient point désarçonner, mais demeuraient fermes dans les
arçons tandis que, sous le choc, le cheval s'asseyait sur les jarrets.
Les lances étaient toujours rompues, quelle que fût la solidité
dé leurs fûts de frêne terminés par une tête de fer, en fleuron a
quatre pointes, que l'on nommait rochet.
Dans, les tournois, on combattait dans un champ, Clos de bar
rières, bande contre bande, à armes courtoises, toujours à che
val. Et on s'assommait à coups d'épée mornée et sans tranchant,
à coups de massettes de bois du r, jusqu'à ce que les juges du
Weiss
König, Theuerdanck, etc. Marc Vulson de la Colom
_:.
.. ..
CHAPITRE VII. 22.9,
Thibaust. Aca.démie de
l'espée à pied et à cheval, Paris,
r'6�6.
2)0: LE'S ARMES.
les Pelliz oni, les Figino, les, Piani. par Jean Ambrogio,
Bernardo Civo, bien d' autres, encore, tousfavorisés par
sérieux.
C'était 1.;1.11 Maure d'Espagne, et il était, paraît-il,
armurier du roi Boabdil; on lui attribue certain Uf1
partirnents de
filetstperlés, fleurons fili
et torsades en
avons
,
n'auraient jamais pu lui donner. Peu à peu.Jes fantassins
abaridonnent l'armure complète; ils désarment d'abord
leurs jambes; puis .leurs cuisses, ne gardent guère qu'un
§ I.'_:_ La ..
panoplie •.
ensemble ou 'mé
zail, de la vue avec
.
une rosace (r) a
j ou-
rée de huit trous.
Fig. 170,
En arrière de la
tête, à la queue du
plates.
Les jambes sont armées de cuissots (k) qui habillent
le devant des cuisses, de genouillères (H) qui protègent
les genoux et émettent extérieurement leurs oreillons
� à
per, Insprück, par l'armurier' Jeerg Seusenhofer,
dont la marque était un heaume à cimier surmonté
d'un S, elle ne vint jamais en France avant-le XIXe siècle. '
<.
la grande sirnplicité, le
d'Allernàgne , émules
d e's a r m ur i ers 10 m
gravées et dorées,
'I
par des fiéurettes 'I,
/'i'/,
également tracées
.à Peau-forte.
i
}'�
Tel fut, au
-
(;A�)
//�
.commencemerit ,
i
Fig. rz r .
d·,
II XVIe SIee I'e, 1 e �',
..
LES ARM E S. '
2+0 ,
un
aspect imposant,
et leur seul 'aspect
suffit plus d'une fois
premiers travaux.
L'armet, très
vaste, à gorge, se
joint au colletin et
large
est assez pour
qu'on puisse tour
.
celui-ci cesse de
.-
cloche descendan t de la
taille. Et ce
jupon de
lames de fer descend jus
que près des genoux, de
telle sorte :que les cuisses
et le ventre n'ont rien à
craindre des cou
ps de
sition.
..
Au resté, I'arrnure , au XV1� siècle comme -au XVIIc,
se modèle sans cesse sur le costume civil. Dans la pa-:,
Fig. 17t.
Fig. f16.
sont pris dans les gueules des têtes de lions qui forment
les boutons des rivets servant à fixer la garniture inté-
rieure, De nom breux mo
dons allemands portent
une fleur de lis repous
sée en relief sur. chacun
des côtés du timbre. Cet
ornement n'est point
quilles de rapières,
des compagnies civiques de la
ville de Munich qui, à Ia fin
du XVIe siècle, avaient adopté
ce symbole de la Vierge.
Fig. 177.
d'Artillerie
(fig. 176) nous
exemple de la forme
fournit un
,
Le cabasset se caractérise par son timbre en .coupole
ovoïde, bords plats et.hor iz ontaux ; il
"
.ses ne possède
'p01nt..de crête et reproduit absolument Ia forme de.cer
taîns chapeaux qu'on portait sous Charles IX. SOl1Vl!Pt
le timbre est it pans coupés, et son sommet
peut pré
senter un ergot, comme dans ce beau cabasset Italien
du même Musée, orné de délicats eritrel acs et de médail
lons finement gravés burin et, ressortant par' la
au
longtemps d'usage,
car il était léger et
commode; Turenne
en
portait un
quel'on
voit, avec son
corps
d'armure, a� Musée
Fig. 178.
d'Artillerie, Le ca-
basset ici figuré donne le type le plus ordinaire de
ces défenses de tête; mais certains ont leurs bords
très rabattus, d'autres sont munis de jugulaires et de
gardantpourcoiffure
que cette calotte qui
fréquemment, à la
fin du siècle surtout,
étai t cousue a près le
cha peau. Celle -
ci
§ 2. -
L'épée.
droit de la porter.
La: simple garde ert croix'tend à disparaître. A peine
la retrouve-t-on dans le grand estoc des cavaliers dont
la belle épée du musée de Cluny (fig. 180) peut nous
fournir un
exemple. Cet estoc vient de la collection
Édouard de
Beaum'ont; son origine est incertaine,
mais les caractères généraux de ses ornements doivent
le faire rapporter à quelque atelier vénitien. La garde,
pom,mea�, ni
d� contre-gardé; ;
.
1
.�"' '.:.
CHAPITRE VIII. 2S1
d'âne,
"
anneau de côté; se
co·tnplique d'une petite coquille en
fer ciselé, en forme de pétoncle, issue d'un verrou
per:"
pendiculaire à l'écusson et servant à abriter le pouce
lorsqu'on empoignait Pépée régulièrement (fig. 184). '
épaissis losange
en à leur milieu. La
Fig. 186.
vaillé au
poinçon -et présentant un
.
lèslignes de tranchants de s'imprimer dans les doigts,
quand on tient l'épée normalement, avait I'avantage
d'habiller par son rebord la chape du fourreau et d'ern-
pêcher ainsi l'eau de la pluie de
pénétrer.
Par une disposition peu com
de manière à permettre
les coups de taille et de
pointe.
Toutes les
épées
étaient loin de présenter
des gardes aussi simples et les
de jointure C va du quillon
de garde au pommeauauquel
elle se soudera au XVIIIe siècle,
Fig. 188.
et dont elle atteint toujours
le milieu. Cet arc de jointure fournit des branches plus
ou moins nombreuses dont la réunion avec les anneaux
berceau.
Les parties ombrées indi
jours. Les
gardes protègent le
dessus de lamain, les contre Fig. 189.
gardes le dessous. L'épée pen-
due a.u côté et tenue horizontale a son arc de jointure
tourné vers la terre, les gardes et anneaux sont' en
Fig. 193.
pendants étroits.
,
Beaumont, au musée de
Cluny (fig. I94).
garda ,aussi cette habitude, chère au
On xv" siècle,
de garnir le haut du fourreau de Pépée de petites
gaines dans lesquelles étaient renfermés des couteaux,
des. poinçons servant à divers usages.
CHAPITRE VIII. '269
Angleterre. Mais il
faudrait pas croire qu'elles
ne
FIg: Ï9S.
et du morion de Char
les IX, à côté même de
l'armure de Henri II.
L'art est ici moins par
fait sans doute, mais la
tradition reste la même,
l'école de J ules Romain
a encore laissé là son em
preinte.
De pareils' broquels Fig. 196.
�
Fig. 197.
Dans ces
rapières, ces brettes (fig. Ig8), comme Ies
ont appelées quelques-uns, la garde est disposée de ma
nière à habiller complètement la main. La garde se
Fig. 198.
dis que, dans Ies rapières d'Espagne,
I
On allégea de
Ibonne heure ces coquilles en l��
reperçflnt de mille trous fournissant Ies ajours d'uri
18
2ï4 LES ARMES.
gues effilées,
et faites
ordinairement pour frapper d'estoc,
c'est-à-dire qu'elles sont à section rec
tangulaire ou en
losange, rarement
dague comme
l'épée, et jamais le pom
\
gnol; sa
longueur totale est de 52 cen
18 centimètres.
Certaines de ces épées avaient des lames flam
boyautes, celles de criss malais
comme
(fig. 20
I),_
276 LE:S ARMES.
,
Parmi les belles épées très ornées de la fin du
x.VIe siècle, communes dans les grandes collections, et
CHAPITRE VIII. :271
feu, un
pistolet greffé sur le pre
mier tiers de leur lame.
L'art du ciseleur s'est donné
un champ libre sur cette
pièce
de premier ordre de notre M u
sée d'Artillerie (fig. 203). Le
dèle; on en
possède de très
ornées.
Dans l'épée allemande du
musée de Cluny, provenant
Fig. 20f. Fig. :lOS.
du fonds Édouard de Beau-
extrémités inférieures.
longtemps.
Dans la rapière espagnole à 'coquille ou
panier,
CHAPITRE VIII. Z81
sa
jonction. soie, repliée sur elle-même suivant le
La
ou arrêts, situés à un
pied environ de la garde formée
'de deux longs quillons très massifs, parfois compliqués
de deux anneaux de côté, et s'abaissant le plus souvent
CHAPITRE VIII. 285'
pières 1.
/
I. L'usage du fleuret n'apparaît qu'à la fin du xvrr' siècle; on,
se servait, avant, d'épées d'exercice à pointe émoussée, et à garde
CHA PIT RE V J J J. 28'7
'A aucune
époque, les armes de main gauche né
mes, la ra pière et la
dague subsistent seu·
les, pour laguerre et
pour la ville.
dagues épées de
ou
Fig. 2IJ.
termine en
pointe aiguë; sa longueur est de 26 centi
Cluny, du
rante. Les
épées avec
du même modèle
l'Italie.
Les Allemands faisaient de ces armés de main gau
che fortremarquables certains ont -;- voulu y voir des
de Francs-Juges eto n-Ies copiait volon-
poignards -
'I
poignée une
par coquille relevée en
berceau qui garantissait bien Ia main,'
et
encore
engager J'épée de J'adversaire.'
I Mais, en tous cas, le talon s'élargit et
2 I
9)'
Les fantassins suisses
portèrent
longtemps de dagues dont Ia
courtes
se
répondant comme
forme, d'une fusée
assez
épaisse, et le
tout donne une bon
ne
prise à la main.
Cette poignée est faite
d'un bois rouge et de
Fig. 220.
plaques bandes et
teau et un poinçon.
pl usforte.> égale
ment allemande,
a
ppartient au même
musée. La prise
tronconique est
travaillée en torsa
297
",
(fig. 222).
Toutes ces
dagues se
portaient fixées horizontale
ment, \aUX
reinsoaprès le ceinturcn de l'épée, la poignée .
accompagnant Fépée .
'
...
.. ..
§ III. -
,
Pour la cavalerie,toujours Ia.reine 'des
la lance sera
gnent en
élégance, en légèreté
pl us qu'en' force; leurs
fers sont ajourés, 'gravés, dorés, damasquinés, touchés
d'argent sur fonds noircis, avec des ornements entre
lacés, des armoiries, des devises; armes de guerre ou
CHAPITRE VIII. 299
des morions et
des. mousquets dorés en
sans
beaucoup différer des formes
employées au. xv- siècle ; il s'allège
cependant, son manche se raccour
cit, et on continue à le porter sus":
pendu par son crochet à la selle. Ce
lui-ci (fig. 243) est d'une forme élé
'
Fig. 224-,
:
élargie présente un
épaulement avec
rondelle pour garder la main; la tige
en sort, carrée d'abord, puis' tordue comme une corde
§ lV. -
suite une
plus grande importance' à
fantassins.ar-,
ces
pistolet. '
tirer, le
mousquetaire devait appuyer l'extrémité sur
quets ne
reprendre. Les canons, ordina-ire
laisse rien à
ment taillés à longs pans
coupés sont .chargés, d'i ncrus
tations.. de ciselures, de gravures, bleuis, dorés en par
tie ou en
plein. La platine présente toutes ses pièces à
l'extérieur '_
car seulement au XVIIe siècle prévalut
res, qui se
porta jusqu'au XVIIe
siècle, et dont nous donnons
un bon exemple (fig. 226) em
permet d'ouvrir le
diaphragme
intérieur; ainsi la poudre s'échappe
de la poire tenue inclinée ct la
courbure correspcndante au gou
Fig. 227.
de fer fermé par un petit obtura-
teur. Le mousquetaire laisse alors se refermer le dia-
,
Dans superbe
cette
disposition du goulot ne
com
porte pointd'opercule;
le mousquetaire ferme le
pendre.
Le pistolet ne fait guère son
pas d'âne.
En France, s'empressa de copier cette cavalerie
on
allemande, on
pistoliers, 'des chevau-légers,
créa des
armés de courtes arquebuses,·- le pétrinal .était une
arme de ce
type,- d'escopettes, de pistolets aussi. Pen
d�nt les guerres de religion, le pistolet et l'épée furent
les armes des gentilshommes volontaires. Faire le coup
de pistolet devint u rie expression courante; Pinrroduc
vaux;
6° Le fauconneau, boulet d'une livre, quatre che
vaux.
Tous ces
attelages à la française étaient à limonière,
les chevaux tirant à la file traits sur traits. Et si l'lon se
d'être réuni en un
corps complet de doctrine.
CHAPITRE IX
..
,.
perfection sur le fait des armes, etc., Paris, 1736-37, in-av.
-
Ce serait une
injustice de savoir mauvais gré à
Louis XII I de la disparition de la panoplie, car il fit le
harnais complet en
campagne, obligea sa maison à le
ractère s
'exagère encore dans la panoplie de Louis XII 1.
CHAPITRE IX. 317
qui était un
pourpoint de peau d'élan ou de'. cerf, avec
ou sans
manches'(fig. 233). On le portait sous la cuirasse
au XVIe siècle; mais, .sous Louis XIII, on commença à
l� porter sàns autre dé
fense de corps que le grand
hausse-ccl descendant en
il de
passait avant que tra
verser Pavanee.
Les épaulières, tronquées
carrément, sont formées de
nombreuses lames, comme
Fig. 235.
Fig. 236.
Une autre défense
de tête fort usitée sous Louis XIII et Louis XIV fut le
21
LES ARMES.
3.,22
former garde-nuque.
Ces tiges, 'qui peuvent
défendre le cou et la
face CO.11tre des coups
de taille, s' articulent
à charnières avec les
autres tiges supérieu
res, et ne peuvent que
Fig. 238.
se relever.
Sous Louis XI I I, on
porta encore J'armet, mais à
visière rarement
complète, plus souvent largement
grillagée; souvent le mézail affecte cette disposition
singulière
que présente l'armet
du Musée d'Artillerie (fig. 239)'
La vue et le nasal sont unis
en une seule pièce qui se.relève,
puis s'abaisse comme un bec à
gouttière médiane sur. la ven
taille échancrée supérieurement
Fig. 239.
en deux ouvertures rondes pour
la vue €t
percée inférieurement d'une fente en. lo.sange
indiquant la bouche. Vu de face, ce
singulier casque
rappeile la physionomle. d'un rapace nocturne, d'un
hibou; d'un grand-due,
Les fantassins avaient, comme coiffure de fer, le
CHAPITRE IX. 323
balle ou un carreau. » -
somme une
espèce d'épieu qui apparaît
au milieu du XVIe siècle et disparaît à
la fin du XVIIIe. Le marteau d'armes se
longueur de la lame. En
marche, le
soldat portait la baïonnette pendue
dans un fourreau indépendant, sou
vent réuni à celui de l'épée ou du
sabre.
Ce mot de"sabre n'apparaît, à pro
prement parler, chez nous, qu'au XVIIe
ne
pouvait guère accepter de lier partie avec un objet de
cette nature, dont la monture aurait volé en éclats à la
"
arme double.
Les armes à feu ne firent
point de grands progrès
de Louis XIV à Louis
XV; le'mousquet à mèche
demeura en honneur sous le premier, comme i l I'avait
été sous Louis XII 1. Et le mousquetaire de la fin du
qui en
apprennent plus que tout autre objet sur l'état
de l'industrie de ceux qui les ont construites.
Nous ne saurions nous plus sur les
arrêter non
reste la
plus déplorable des-méthodes que de prétendre
manier le sabre en faisant dudoigté. La meilleure des
Fig. 2-t8.
22
RÉ PERTQ-IRE
,i. � �,'"
Allemagne , �
l',. .
• .
Keuller) qui vivait
et
avec sa
dont le
à Solingen de I45ô à
1595
poinçon ci-joint est un arc tendu
flèche.
2. Desiderius Helmschmied, un des Plattners impériaux
d'Augsbourg (fin du xv= siècle); meurt en 1532.
-
La marque de Lorenz Helmschmied (1490) est
égal�ment
,3.
un
Franz Grosschedl ;
casque dont
de
1,ecimierest �ne �r:oix.
Allemagne (149�) ..
'Plattner Kunz
'
.
a
'.
..'
.
4. Marque Nurernberg ; .
Lochner
( 14-75 -
1 5 25))
.
_
surmontée d'un point.
..
12. Peter Lobach ou Lobich. Solingen (1580).
13. Clemens Starn ou Stamm. Solingen (1580). ,
en 1573. Il
poinçonnait ses lames d'une ,p.aire de tenailles,
et cette figurée se r-épète souvent.en incrustation
ma'rqu.e ici,
de cuivre, �n tauchie, sur 'le talon." ':,_'
Italie.
c.
.. �,.'.
30. C'est la marque, ici, très réduite que mirent aussi les
N egroli sur un certain nombre de leurs armures.
3 I.
Marque dite du .Scorpion ; considérée comme mila
naise, elle date de Ja" première moitié .du �V1e 'siè�le et se
'.
trouve sur des ,glaives et des haUebardes.
Espagne.
Chapitre 1er• -
-
II. -
L'âge du bronze. . . . 33
-
III. -
-
IV. -
La Gaule et les Mérovingiens.. 121
-
V. -
-
VU. -
La Renaissance. . . .
209
234
.
-
VIII. -
Le XVIe siècle. . . . .
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_
IX. -
XVIIe et xvnr' siècles. • • •. :> I S
-
X. -
Paris. -
Lib-Imp. réunies, 7, r. Saint-Benoît