Rapport Activites 2013

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

………………………………………..
Un Peuple – Un But – Une Foi
………………………………………..
MINISTERE DE L’ELEVAGE ET
DES PRODUCTIONS ANIMALES
…………………………………………………………………...

RAPPORT ANNUEL
D’ACTIVITES 2013

Avril 2014
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

SOMMAIRE

Liste des sigles et acronymes ________________________________________________ 3


Liste des figures et des tableaux _____________________________________________ 5
I. Introduction ________________________________________________________ 6
II. Presentation du departement__________________________________________ 6
2..1. Structures rattachées au Cabinet du Ministre __________________________________ 7
2..2. Secrétariat Général ____________________________________________________ 7
2..3. Directions techniques nationales ___________________________________________ 8
III. Rappel du cadre d’intervention du departement __________________________ 9
IV. Actions majeures deroulees en 2013 ___________________________________ 11
A. Programmes et projets financés sur Budget de l’Etat ____________________________ 11
4..1. Programme national d’insémination artificielle ________________________________ 11
4..2. Protection zoosanitaire et santé publique vétérinaire ___________________________ 12
4..3. Programme de développement de la filière équine _____________________________ 19
4..4. Programme de construction et de réhabilitation d’abattoirs ______________________ 20
4..5. Projet Centres d’impulsion pour la modernisation de l’élevage ____________________ 21
4..6. Fonds d’appui à la Stabulation ____________________________________________ 21
B. Programmes et projets financés sur ressources extérieures ______________________ 23
4..7. Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique _________________________ 23
4..8. Projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance ______ 23
C. Opérations spéciales de l’Etat _______________________________________________ 25
4..9. Opération Tabaski ____________________________________________________ 25
4..10. Approvisionnement en aliments de bétail ____________________________________ 26
4..11. Promotion des cultures fourragères _______________________________________ 26
D. Autres actions __________________________________________________________ 27
4..12. Finalisation du Plan national de développement de l’élevage_______________________ 27
4..13. Elaboration du Code pastoral ____________________________________________ 29
4..14. Lutte contre le vol de bétail _____________________________________________ 29
4..15. Développement durable de la filière avicole __________________________________ 30
4..16. Appui institutionnel aux services d’élevage ___________________________________ 31
4..17. Lancement de nouveaux projets __________________________________________ 31
V. Performances de production en 2013 __________________________________ 35
VI. Perspectives _______________________________________________________ 36
Annexes __________________________________________________________________I

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ADIE Agence de l’Informatique de l’Etat


ANSD Agence nationale de la Statistique et de la Démographie
BFP Bureau de la Formation professionnelle
BRE Bétail ruminant endémique
CDS-MT Cadre de Dépenses Sectoriel à Moyen Terme
CIMEL Centres d’impulsion pour la Modernisation de l’Elevage
CLVB Cellule de Prévention et de lutte contre le vol de bétail
CNAAS Compagnie Nationale d’Assurance Agricole du Sénégal
CNAG Centre national d’amélioration génétique
CNCAS Caisse nationale de crédit agricole
CNFTEIA Centre national de formation des techniciens en élevage et industries animales
CRZ Centre de Recherches Zootechniques
DAGE Direction de l’Administration Générale et de l’Equipement
DAOA Denrées alimentaires d’origine animale
DDE Direction du Développement des Equidés
DIA Direction des Industries animales
DIREL Direction de l’Elevage
DNCB Dermatose nodulaire contagieuse bovine
DPES Document de politique économique et sociale
DSV Direction des Services Vétérinaires
FIDA Fonds international de développement agricole
FONSTAB Fonds d’appui à la stabulation
GAR Gestion axée sur les résultats
GBPH Guide de bonnes pratiques d’hygiène
ISRA Institut sénégalais de recherche agricole
LNERV Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires
LOASP Loi d’Orientation Agrosylvopastorale
MAER Ministère de l'agriculture et de l'équipement rural
MEPA Ministère de l’Elevage et des Productions Animales
ODVS Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal
OIE Organisation Mondiale de la Santé Animale
OPE Organisations professionnelles en élevage
OSB Opération Sauvegarde du bétail
PAFA-E Projet d’appui aux filières agricoles
PASA Projet d’appui à la sécurité alimentaire
PASAEL Projet d’appui à la sécurité alimentaire et à l’élevage
PCRAS Programme de construction et de réhabilitation d’abattoirs
PDESOC Projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
PDMAS Programme de développement des marchés agricoles et agroalimentaires du Sénégal
PNDE Plan national de développement de l’élevage
PNIA Programme national d’insémination artificielle

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

POAS Plans d'occupation et d'affectation des sols


PPCB Péripneumonie contagieuse bovine
PRODEFE Programme de développement de la filière équine
PROGEBE Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique
Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal
SAED et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé
SAGE Service de l’Administration Générale et de l’Equipement
SIGEL Système d’information de gestion de l’élevage au Sénégal
SNDES Stratégie nationale de développement économique et social
SNSE Surveillance épidémiologique des maladies animales
SODAGRI Société de développement agricole et industriel
SODEFITEX Société de développement et des fibres textiles du Sénégal
SOGAS Société de Gestion des Abattoirs du Sénégal

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Figure 1 : Maladies animales suspectées en 2013 et leur fréquence ................................................................................ 12

Figure 2 : Départements touchés par la PPCB en 2012 et en 2013 ............................................................................... 13

Figure 3 : Localisation des foyers de FVR enregistrés en 2013 ......................................................................................... 14

Figure 4 : Dispositif de lutte anti-vectorielle .......................................................................................................................... 16

Figure 5: Machine automatique à lâcher des mâles stériles installée sur un gyroptère ............................................... 16

Figure 6 : Evolution des densités apparentes de mouche tsé-tsé ..................................................................................... 17

Figure 7 : Evolution de la prévalence sérologique de la trypanosomose ........................................................................ 18

Figure 8 : Répartition du tonnage de viande et d’abats produit en 2013 selon les différentes espèces ................. 35

Tableau 1 : Bilan de la Campagne nationale de vaccination du cheptel en 2013 et en 2012 ..................................... 14

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

I. INTRODUCTION

En 2013, dans un contexte d’accélération de la cadence des réalisations gouvernementales, le


Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) a poursuivi les correctifs et
ruptures estimés nécessaires pour une mise en œuvre plus efficace des actions de
développement du secteur, en vue de résultats plus tangibles. Dans cet esprit, il convient de
rappeler que les actions du MEPA s’inscrivent toujours dans une démarche de gestion axée
sur les résultats et s’inscrivent dans un Cadre de Dépenses Sectoriel à Moyen Terme (CDS-
MT), dont l’élaboration se fonde sur les orientations stratégiques de développement du secteur
définies dans la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES).

Ce rapport rend compte des principales activités qui ont été réalisées par le département
durant cette année 2013. Celle-ci aura été marquée notamment par la finalisation et la
validation en Conseil des Ministres, le 4 juillet 2013, du Plan national de développement de
l’élevage (PNDE), qui devient ainsi le nouveau cadre de référence pour les interventions dans
le secteur de l’élevage.

Différentes activités relevant de domaines variés ont été menées :

 lutte contre les maladies animales ;


 renforcement de l’équipement des services d’élevage en moyens de fonctionnement ;
 prévention et lutte contre le vol de bétail ;
 préparation de la fête de Tabaski ;
 organisation de travaux de réflexion
 etc.

Les réalisations enregistrées ont été rendues possibles grâce à la politique volontariste du
Gouvernement et à l’engagement du personnel des services d’élevage et des partenaires du
département.

Le rapport présente d’abord le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales, dont la


configuration a connu une certaine évolution et rappelle le cadre d’intervention du
département. Il fait ensuite le point sur les activités majeures qui ont été menées et termine par
les perspectives pour l’année 2014.

II. PRESENTATION DU DEPARTEMENT

A l’effet de faire jouer à l’élevage un rôle encore plus important dans la lutte contre la
pauvreté et la croissance de l’économie nationale, eu égard à ses potentialités énormes, le
Gouvernement a pris l’option de réorganiser le Ministère de l’Elevage, en vue d’une prise en
charge plus efficace de la mise en œuvre de la politique de développement du secteur.

Ainsi aux termes des dispositions du décret 2014-337 du 25/03/2014, l’architecture


institutionnelle du département a connu des mutations par rapport à celle au dernier décret1
organisant le Ministère, pour assurer la mission de satisfaire la demande nationale en produits
animaux et de réaliser la promotion socio-économique de ses acteurs.

1 N°2013-1281 du 23 Septembre 2013

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Le département est devenu Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA). En


plus du changement d’appellation, le Ministère a enregistré la création d’une nouvelle
direction, en l’occurrence la Direction des Industries Animales, ainsi que l’érection du Service
de l’Administration Générale et de l’Equipement (SAGE) en Direction de l’Administration
Générale et de l’Equipement (DAGE). Il faut y ajouter également la décision du Chef de
l’Etat de conférer un statut particulier au Ranch de Dolly et la création d’un Secrétariat
général.

2..1. Structures rattachées au Cabinet du Ministre

 Services rattachés

 l’inspection interne ;
 la Cellule de prévention et de lutte contre le vol de bétail ;
 le Bureau de presse et d’information ;
 le Bureau d’accueil du citoyen ;
 les Services régionaux de l’élevage et les services départementaux de l’élevage.

 Autres administrations rattachées

 le Haras national
 le Fonds d’appui à la stabulation (FONSTAB)
 le Centre national de formation des techniciens en élevage et industries animales
(CNFTEIA)
 le Ranch de Dolly
 le Centre de perfectionnement des éleveurs de Labgar
 le Centre national d’amélioration génétique (CNAG) de Dahra.

2..2. Secrétariat Général

La création d’un Secrétariat Général (SG) au sein du MEPA répond à l’impératif de se


conformer à l’organisation des autres ministères ayant au moins cinq directions et des
administrations rattachées équivalentes.

Le secrétariat général créé est chargé notamment :

 de la coordination des activités des différents services du Ministère dont il s’assure du


bon fonctionnement ;
 de la préparation, de l’exécution et du contrôle de la mise en œuvre des décisions
ministérielles et gouvernementales ;
 de l’information du Ministère sur l’état de son département et particulièrement sur la
gestion du budget et de l’exécution budgétaire ;
 de la préparation, du contrôle et de la présentation au Ministre des actes soumis à sa
signature, en relation avec le Directeur de cabinet ;
 de la gestion du courrier et des archives du ministère.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Sont placés sous l’autorité du Secrétariat général :

 le Service des Affaires juridiques ;


 la Cellule des Etudes et de la Planification ;
 la Cellule de Passation des marchés publics ;
 le Bureau de la Formation professionnelle ;
 le Bureau du Courrier commun.

2..3. Directions techniques nationales

 La Direction de l’Elevage (DIREL)

La DIREL est chargée notamment :

 d’élaborer et de mettre en œuvre les stratégies de promotion et de développement des


filières animales
 de mettre en œuvre les stratégies de gestion et d’aménagement de l’espace pastoral
 de mettre en œuvre des stratégies et actions d’appui aux éleveurs et aux organisations
professionnelles d’élevage.

A la DIREL, sont rattachés les Centres d’impulsion pour la Modernisation de l’Elevage


« CIMEL » et le Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG), qui ont en charge
l’encadrement et la formation des éleveurs spécialisés, l’intensification des productions
animales et l’amélioration génétique.

 La Direction des Services Vétérinaires (DSV)

La DSV est chargée notamment :

 d’assurer la protection zoosanitaire par la mise en œuvre et le suivi du Système


national de surveillance épidémiologique, de la prophylaxie médicale et sanitaire
contre les maladies animales y compris les zoonoses ;
 d’appliquer les stratégies dans le domaine de la santé animale et de la santé publique
vétérinaire ;
 d’élaborer et de mettre en application la règlementation en matière de sécurité
sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale en relation avec les autres
structures concernées aux niveaux national, sous régional , régional et international.

 La Direction du Développement des Equidés (DDE)

La DDE est chargée notamment :

 de la mise en œuvre des stratégies de développement de l’élevage des équidés ;


 de l’élaboration et de l’application des textes réglementaires relatifs aux équidés ;
 du contrôle de la qualité des intrants destinés aux équidés.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 La Direction des Industries animales (DIA)

La DIA est chargée notamment :

 de l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de valorisation et de promotion des


productions nationales d’origine animale ;
 du développement et de la compétitivité des produits animaux locaux ;
 de la facilitation et du renforcement du partenariat public /privé, par l’incitation des
industriels à investir dans les filières de transformation des produits animaux.
 de l’élaboration et de la mise en application de la réglementation et des normes en
matière de sécurité sanitaire des denrées alimentaires d’origine animales dans les
établissements artisanaux et industriels ;
 de l’octroi et du suivi des agréments des entreprises et industries animales ou à
dominante animale, en rapport avec les ministères et autres structures concernés.

III. RAPPEL DU CADRE D’INTERVENTION DU DEPARTEMENT

Il convient de rappeler que le département s’est engagé, depuis l’année 2007, dans le cadre de
la réforme entreprise en matière d’allocation et d’exécution budgétaires, dans une démarche
de gestion axée sur les résultats (GAR) et s’est doté d’un Cadre de Dépenses Sectoriel à
Moyen Terme (CDSMT) articulé autour des objectifs stratégiques définis pour le secteur dans
le cadre de la politique économique et sociale. Les quatre objectifs sectoriels suivants ont été
retenus dans le CDSMT :

(i) améliorer les productions animales ;


(ii) sécuriser l'élevage ;
(iii)améliorer les conditions de mise en marché ;
(iv)renforcer le cadre institutionnel.

Ces objectifs ont été traduits suivant quatre programmes :

(i) Le programme « Amélioration des productions animales », qui vise à accroître la


productivité du secteur, à travers des systèmes de production durables et un meilleur
contrôle des maladies animales.

(ii) Le programme « Sécurisation de l’élevage », qui vise à accroître la productivité de


l'élevage traditionnel, au travers de l'amélioration des conditions générales de
production, dans le cadre d'un développement durable et de l’éradication du vol de
bétail.

(iii) Le programme « Amélioration des conditions de mise en marché des produits


animaux », qui vise à moderniser les infrastructures et équipements de transformation
et de distribution des produits animaux et à renforcer la gestion de la qualité de ces
produits.

(iv) Le programme « Administration générale, pilotage et soutien des services », qui a pour
objectif d’assurer une plus grande efficacité d’intervention des services d’élevage et
d’améliorer la professionnalisation et l’organisation des acteurs du secteur.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Les différentes actions entreprises par le MEL en 2013, dans le cadre d’opérations ou
initiatives spécifiques et de la mise en œuvre de ses projets ou programmes financés sur
ressources internes ou avec le concours de partenaires extérieurs, se répartissent ainsi qu’il
suit, selon ces différents programmes2 :

P-1. Amélioration des productions animales


 Programme agricole
 Programme Centres d'impulsion pour la modernisation de l'élevage
 Programme national d'insémination artificielle
 Programme de développement de la filière équine
 Projet de développement de l'élevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
 Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique
 Programme de renforcement de la protection zoosanitaire
 Fonds d'appui à la stabulation

P-2. Sécurisation de l'élevage


 Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique
 Projet de développement de l'élevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
 Prévention et lutte contre le vol de bétail
 Promotion des cultures fourragères
 Approvisionnement en aliment de bétail

P-3. Amélioration des conditions de mise en marché des produits animaux


 Programme de construction et de réhabilitation d’abattoirs
 Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique
 Projet de développement de l'Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
 Programme de renforcement de la SSAOA3
 Projet d'amélioration des cuirs et peaux

P4. Administration générale, pilotage et soutien des services


 Projet de développement de l'Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
 Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique
 Appui institutionnel aux services déconcentrés
 Préparation de la fête de Tabaski
 Appui au développement durable de la filière avicole
 Formulation ou mise en place de nouveaux projets

2
Certains projets sont repris dans les différents programmes parce qu’ils ont des activités ayant trait à ces programmes.
3 Sécurité sanitaire des denrées alimentaires d'origine animale

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

IV. ACTIONS MAJEURES DEROULEES EN 2013

A. Programmes et projets financés sur Budget de l’Etat

4..1. Programme national d’insémination artificielle

Le Programme national d’insémination artificielle (PNIA) a pour objectifs (i) d’augmenter la


production laitière par le renforcement du troupeau laitier national (production à terme de 100
000 vaches métis à partir de l’insémination de masse de 500 000 vaches) et (ii) de mettre en
place un réseau de collecte-transformation par l’implantation de mini-laiteries modernes et
l’acquisition de matériels de collecte du lait. Ce programme a été mis en place en 2008, dans
un contexte particulier marqué par une baisse généralisée de l’offre en produits agricoles et
une flambée des prix des denrées qui laissaient entrevoir une crise alimentaire à l’échelle
mondiale. Il se justifiait notamment par l’importance des importations de produits laitiers
(considérés comme une denrée stratégique), qui se chiffraient, en 2007, à plus de 50 milliards
de F CFA.

Les opérations d’insémination ont porté en 2013 sur un effectif de 8.957 vaches sur 9.000
prévues. Elles ont été marquées par la rupture apportée dans la mise en œuvre du programme,
suite aux nouvelles orientations qui lui ont été données, sur la base des recommandations
issues de l’atelier d’évaluation tenu en juillet 2012. Le programme sera, en effet, désormais
mené avec une plus grande implication des services publics de l’élevage, dont les agents
seront progressivement formés et équipés, en vue du développement d’une insémination de
proximité. Un suivi plus strict et plus rigoureux des exploitations laitières sera également
mené, en vue d’une pleine extériorisation des potentialités des métis issus d’insémination.

Ainsi, dans le cadre de la dynamique enclenchée de développement de l’insémination de


proximité, en complément de la campagne jusque-là menée, deux sessions de formation ont
été organisées en 2013, à l’intention de soixante six agents des services de l’élevage, mais
également cinquante-cinq trousses d’insémination et de bonbonnes ont été affectées aux
agents des services déconcentrés, pour leur permettre d’être opérationnels. Les agents des
régions de Tambacounda, de Kédougou et de Kolda ont également bénéficié de formation et
d’équipement, avec l’appui du Projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en
Haute Casamance (PDESOC), qui est présenté au sous-chapitre 4.8.

Par ailleurs, dans le cadre de l’appui à la production laitière, en plus de la journée mondiale du
lait qui a été pilotée par le MEPA en 2013, l’introduction de vaches à haut potentiel laitier a
été entamée avec l’acquisition en cours de 110 génisses, 04 géniteurs et 50 vaches locales à
inséminer pour les Centres d’impulsion et de modernisation de l’élevage (CIMEL) de
Mbakhana et de Dahra. Des mesures d’accompagnement sont également prévues pour
l’amélioration de la collecte, de la transformation et de la conservation du lait, avec
l’acquisition de 5 tanks solaires, 5 containers aménagés, 20 congélateurs mixtes, 215
glacières, 10 groupes électrogènes, 05 camionnettes frigorifiques et 10 tricycles équipés de
caisses frigorifiques. Enfin, il faut noter la réhabilitation des centres de refroidissement dans
la zone sylvopastorale.

Les efforts déployés devraient contribuer à la production d’un volume attendu de 220 millions
de litres de lait en 2013, soit une augmentation de 9% par rapport à l’année 2012.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

4..2. Protection zoosanitaire et santé publique vétérinaire

(i) Situation zoosanitaire

Depuis l’arrêt de la vaccination contre la peste bovine en 1997, le Sénégal a mis en place un
système national de surveillance épidémiologique des maladies animales (SNSE) dont
l’objectif est d’assurer l’alerte précoce en vue de la réaction rapide, d’établir la situation
zoosanitaire et, partant, proposer aux décideurs un programme rationnel de contrôle des
maladies animales. La surveillance active et la surveillance passive sont les deux types de
surveillance menés.

Outre la peste bovine, la surveillance porte en priorité sur la péripneumonie contagieuse


bovine (PPCB), la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire
contagieuse bovine (DNCB), la peste équine, la rage, la fièvre de la vallée du Rift (FVR), la
peste porcine africaine, les pasteurelloses bovine, ovine et caprine, la fièvre charbonneuse, le
charbon symptomatique et les maladies aviaires.

En 2013, 152 suspicions de foyers de maladies ont été réalisées dans le cadre du SNSE. La
figure 1 présente les différentes maladies suspectées et leur fréquence.

Figure 1 : Maladies animales suspectées en 2013 et leur fréquence

Le Sénégal a perdu son statut pays provisoirement indemne de péripneumonie contagieuse


bovine depuis 2012, suite à l'apparition d'un foyer durant cette année, dans la région de
Tambacounda. Par la suite, d'autres foyers ont été confirmés dans les régions de Kolda, en
novembre 2013 et de Matam, en fin décembre 20134 (fig. 2). La situation est maintenant sous
contrôle, grâce au programme de vaccination d'urgence mis en œuvre dans les départements
touchés, avec un effectif de plus de 120 000 têtes vaccinées. Toutefois, il faudra mener une

4Le diagnostic a été réalisé en janvier 2014

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

campagne d'enquête de prévalence à l'échelle nationale pour faire le point sur la maladie. Les
résultats obtenus aideront à définir une stratégie nationale vis-à-vis de celle-ci.

Figure 2 : Départements touchés par la PPCB en 2012 et en 2013

Des foyers de fièvre de la vallée du Rift ont été enregistrés en 2013 dans plusieurs localités
(fig. 3), dont 13 confirmés par le Laboratoire. La maladie a touché les petits ruminants, les
bovins et la faune sauvage. Les taux d'avortement et de mortalité des jeunes ont atteint 50 à
75% des effectifs, voire plus par endroits. Des enquêtes d'impact socioéconomique et de
prévalence seront conduites en 2014 pour mieux apprécier la situation.

La fièvre aphteuse et la dermatose nodulaire contagieuse bovine ont été aussi signalées dans
les départements de Dagana, Podor, Linguère, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Thiès et Matam.

En ce qui concerne la fièvre de la vallée du Rift, les mesures conservatoires ont été mises en
œuvre, tandis que pour la fièvre aphteuse et la dermatose nodulaire contagieuse bovine, les
foyers ont pu être circonscrits grâce à la vaccination et à l’antibiothérapie.

La rage canine reste endémique et se répartit sur l’ensemble du territoire national.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Figure 3 : Localisation des foyers de FVR enregistrés en 2013

(ii) Vaccination du cheptel

La Campagne nationale de vaccination du cheptel a été lancée cette année par son Excellence,
Monsieur Macky SALL, Président de la République. La cérémonie s’est déroulée le 12 février
2013, à Koung Koung Sérère, un village du département de Kaolack. Le tableau 1 donne les
résultats globaux obtenus à l’issue de la campagne.

Tableau 1 : Bilan de la Campagne nationale de vaccination du cheptel en 2013 et en 2012

Maladies prioritaires Effectifs Objectifs de Effectifs Niveau de Taux de Taux


ciblées estimés (nb vaccination vaccinés (nb réalisation couverture couverture
de têtes) (1) (nb de têtes) têtes) (3) des objectifs vaccinale vaccinale
(2) (4=3/2) (5=3/1) 2012
Peste des petits
10 326 180 5 163 090 2 067 251 40,04% 20,02% 15,36%
ruminants

Peste équine 523 095 261 548 198 162 75,77% 37,88% 29,18%

Dermatose nodulaire
3 313 055 1 656 528 2 088 449 126,07% 63,04% 32,30%
contagieuse bovine

Maladie de Newcastle 22 971 000 5 742 750 1 150 079 20,03% 5,01% 1,49%

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Globalement, les résultats de la campagne de vaccination 2012/2013 restent positifs,


comparés à ceux de la campagne précédente. Ils restent, cependant, en deçà des objectifs de
départ, sauf pour ce qui concerne la dermatose nodulaire contagieuse bovine.

L'analyse des résultats selon le découpage administratif laisse apparaître, par ailleurs, de
grandes disparités entre les localités, avec par endroits, des taux de couverture vaccinale
nettement inférieurs à la moyenne nationale et/ou aux objectifs de vaccination.

Dans la préparation et la mise en œuvre de la campagne, les difficultés rencontrées par les
différents acteurs (service public et mandataires) restent les mêmes que celles vécues les
années précédentes : difficultés d'approvisionnement en vaccins, déficit en parcs à
vaccination, problèmes liés au mandat sanitaire et à la logistique.

Il urge ainsi d'opérer une rupture et de repartir sur de nouvelles bases, compte tenu des efforts
fournis par les pouvoirs publics en termes de renforcement des ressources humaines et de la
logistique de terrain, mais aussi et surtout de l'objectif d'atteindre dans un très court terme un
taux minimal de couverture vaccinale de 80% pour les différentes maladies ciblées.
L'évolution des résultats de vaccination concernant celles-ci est donnée en annexe.

(iii) Lutte contre les chiens errants

En 2013, dans le cadre de la lutte contre les chiens errants qui transmettent la rage, 2116
chiens ont été éliminés sur l'ensemble du territoire national. Il convient de souligner que la
principale contrainte dans le cadre de cette lutte reste la faible participation des collectivités
locales, qui ont été relancées à plusieurs reprises sur la question, sans succès.

(iv) lutte contre la mouche tsétsé et la trypanosomose dans la zone des Niayes
La lutte contre la mouche tsé-tsé dans la zone des Niayes est menée à travers le déploiement
de pièges (1500), d'écrans (500) et de filets imprégnés (1000 mètres) et un traitement
insecticide du bétail (fig. 4). Plus de 200 000 mâles stériles ont été lâchés dans les zones où
les densités de vecteurs sont suffisamment faibles, au moyen d’une machine automatique
installée sur un gyroptère (fig. 5). Par ailleurs, un traitement trypanocide a été réalisé
également sur les animaux malades et suspects (environ 1000 têtes).

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Figure 4 : Dispositif de lutte anti-vectorielle

Figure 5: Machine automatique à lâcher des mâles stériles installée sur un gyroptère

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

La figure 6 montre l'évolution des densités apparentes de mouches dans les deux blocs où la
lutte est engagée. Aucune mouche sauvage n'a été capturée dans le bloc 1 depuis 2012, tandis
que dans le bloc 2, les captures sont proches de 0 à partir du deuxième trimestre 2013.

Figure 6 : Evolution des densités apparentes de mouche tsé-tsé

La baisse drastique des populations de mouches témoigne de l'efficacité des méthodes de lutte
appliquées (pièges et filets imprégnés, traitement "pour on" du bétail, lâchers de mâles
stériles).

La prévalence sérologique de la trypanosomose, qui est mesurée chaque année, continue de


baisser depuis le début de la lutte antivectorielle. Elle est passée de 40% en 2010 à environ
8% en 2013, dans les zones les plus touchées (fig. 7).

17
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Figure 7 : Evolution de la prévalence sérologique de la trypanosomose

NB : La ligne rouge marque le début de la lutte anti-vectorielle

(v) Santé publique vétérinaire

Différentes activités ont été menées dans ce domaine, dans le cadre du Programme de
renforcement de la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale :

 formation des professionnels, en vue de son application, à l’utilisation du Guide de


bonnes pratiques d’hygiène (GBPH) pour les viandes rouges ;
 poursuite de l’élaboration du GBPH pour la viande de volaille ;
 mise en place, avec l’accompagnement de la Compagnie Nationale d’Assurance
Agricole du Sénégal (CNAAS) et de la Société de Gestion des Abattoirs du Sénégal
(SOGAS), d’un système de répartition des coûts de saisie aux abattoirs, dans les
régions de Kaolack et de Dakar ;
 partage des résultats de l’étude sur le Plan de développement des infrastructures
d’élevage au Sénégal ;
 suivi des travaux de construction du complexe abattage-découpe de Mbour ;
 mise en marche de l’abattoir de Touba durant le Magal 2013.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les abattages clandestins, 75,018 tonnes de viande,
d’une valeur de 247.546.250 F CFA, ont été saisies.

(vi) Législation et réglementation

En matière de législation et de réglementation, l’année 2013 a été aussi marquée par


l’élaboration de projets de textes réglementaires dans les domaines de la profession et de la
pharmacie vétérinaires et de la santé publique vétérinaire. Ces textes, qui sont dans le circuit
des approbations, sont présentés ci-après, selon le domaine d’intérêt concerné.

18
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Profession et pharmacie vétérinaires

Les avant-projets de textes élaborés sont les suivants :

i) un projet de loi portant Code de la santé animale et de la santé publique


vétérinaire ;

ii) un projet de loi abrogeant et remplaçant le décret n°2002-1094 du 04 novembre


2002 relative à la police sanitaire des animaux ;

iii) un projet de décret fixant la liste des maladies animales réputées légalement
contagieuses et à déclaration obligatoire ;

iv) un projet de décret déterminant les mesures spéciales applicables aux maladies
animales à déclaration obligatoire ;

v) un projet de décret abrogeant et remplaçant le décret n°95-645 du 06 juillet 1995,


relatif à l’institution du mandat sanitaire au Sénégal ;

vi) un projet d’arrêté ministériel abrogeant et remplaçant l’arrêté n°11047 du 04


décembre 1995, relatif aux modalités d’exercice du mandat sanitaire au Sénégal ;

vii) un projet d’arrêté modifiant et complétant l’arrêté n°005917 du 25 octobre 2005,


portant création du Système national de surveillance épidémiologique (SNSE) des
maladies animales;

viii) un projet d’arrêté modifiant et complétant l’arrêté n°003290 du 07 avril 1992,


organisant l’inspection sanitaire des couvoirs.

Santé publique vétérinaire

Les textes régissant le contrôle de salubrité des denrées alimentaires d’origine animale ont fait
l’objet d’une actualisation. Les arrêtés signés suite à cet exercice et diffusés par la suite au
niveau des services de contrôle pour application, sont les suivants :

- arrêté portant réglementation de l’inspection sanitaire et de salubrité des volailles et


des lapins destinés à l’alimentation humaine ;
- arrêté relatif à la conduite à tenir en matière de viandes ladres ;
- arrêté relatif à l’estampillage sanitaire et de salubrité des viandes de boucherie ;
- arrêté relatif aux conditions de présentation à l’inspection sanitaire des animaux de
boucherie ;
- arrêté relatif aux conditions générales d’hygiène dans les abattoirs.

4..3. Programme de développement de la filière équine

Le Programme de développement de la filière équine (PRODEFE) vise à renforcer l’apport


économique des équidés, à travers la promotion de toutes les utilisations liées au cheval, à
l’âne et au mulet. Les interventions du programme portent sur l’amélioration génétique des
races au niveau des haras, l’organisation de la traction hippomobile, l’identification des
chevaux et la formation des différents acteurs aux métiers liés au cheval.

19
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

En 2013, les actions ou réalisations du PRODEFE portent sur (i) l’équipement de tous les
haras en matériel de labo d’insémination artificielle équine, (ii) l’acquisition de 8 étalons de
pur-sang, (iii) la naissance de 137 poulains, (iv) l’insémination ou la saillie de 683 juments
inséminées ou saillies, (v) la formation de 35 agents en technique d’identification des
chevaux, (vi) l’acquisition de 10.000 puces électroniques, avec des lecteurs et un serveur, (vii)
la sensibilisation des populations sur le bien-être des équidés, (viii) l’aménagement de boxes
supplémentaires au haras de Thiès, (ix) la formation de 200 cochers au code de la route et de
10 maréchaux ferrants à Rufisque, (x) la reprise des travaux de construction du haras de
Mbacké.

L’année 2013 a été aussi marquée par l’élaboration et la mise en œuvre de la nouvelle
classification des chevaux de course, basée sur les gains et la performance. Enfin, des
vétérinaires privés et des agents de l’Etat ont été capacités en gestion du cheval et des
coliques, pour une meilleure prise en charge de cette pathologie fréquente et mortelle au
Haras national, qui reçoit, par ailleurs, de plus en plus, des chevaux privés malades référés
pour leur traitement.

4..4. Programme de construction et de réhabilitation d’abattoirs

La mise en place du Programme de construction et de réhabilitation d’abattoirs (PCRAS)


participe de l’objectif de préserver la santé des consommateurs par un meilleur contrôle
sanitaire et une lutte contre les abattages clandestins d’animaux de boucherie.

Pour cette année, les activités du PCRAS programme ont consisté en la construction et
l’équipement de l’abattoir de Mbour, au démarrage des activités de l’abattoir de Touba et en
l’enclenchement du processus de réalisation d’un abattoir moderne à Diamniadio, dans la
région de Dakar.

Construction et équipement de l’abattoir de Mbour

Avec le concours du MEPA et du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural


(MAER), la phase d’équipement de l’abattoir a démarré cette année. Dans ce cadre, plusieurs
séances de travail ayant impliqué les différents corps de métier concernés (travaux de génie
civil, équipement de froid et équipement d’abattage) se sont tenues, qui ont permis de partager
et d’harmoniser les plans d’exécution, de définir les manquements à corriger par le génie civil
pour l’installation des équipements et d’élaborer un planning consensuel d’exécution des
travaux. L’infrastructure a été réceptionnée provisoirement en fin 2013, la fin des travaux
étant prévue pour le courant du premier trimestre 2014.

Démarrage des activités de l’abattoir de Touba

L’abattoir de Touba a démarré ses activités le 27 novembre 2013. Avant la mise en service,
une phase test a été mise en œuvre, qui a duré jusqu’au Grand Magal et au cours de laquelle,
un millier de petits ruminants et quelques centaines de bovins ont été abattus.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Abattoir moderne de Diamniadio

L’Etat du Sénégal a obtenu de la République d’Inde, un financement de 22 milliards de F


CFA pour la construction d’un abattoir et d’un foirail d’envergure nationale à Diamniadio. Le
processus de sélection des cabinets pour la réalisation des études de faisabilité, de préparation
des dossiers d’appel d’offres et de suivi des travaux de construction a été enclenché en 2013.

4..5. Projet Centres d’impulsion pour la modernisation de l’élevage

Pour rappel, le projet Centres d’Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage (CIMEL) vise
à contribuer à la modernisation des systèmes de production animale, au travers de
démonstrations et de vulgarisation de techniques innovantes et à la promotion d’un
entreprenariat privé par le biais de la formation professionnelle. Les CIMEL se veulent ainsi,
dans leurs zones d’implantation, des vitrines de la politique de développement des
productions animales.

En 2013, les réalisations du projet portent principalement sur l’acquisition d’animaux, des
actions de démonstration et la formation d’aviculteurs.

Acquisition d’animaux : sept-cent-cinquante coqs destinés à l’amélioration des races locales


ont été acquis et distribués aux centres. Le programme coqs raceurs a été initié en fin 2012
dans les villages polarisés par le CIMEL de Makhana, dans le département de Saint-Louis. Le
programme a démarré avec la distribution de 9 coqs à des aviculteurs qui ont été choisis après
une enquête sommaire dans les villages. Dix mois plus tard, seuls 3 coqs étaient encore
vivants, mais des produits de croisement faisant un poids de 4,5 kg pour le mâle et de 3,5 kg
pour la femelle ont été obtenus. Après avoir tiré les enseignements de cette expérience, la
décision a été prise d’étendre ce programme à d’autres villages et hameaux.

Démonstrations : mise en place d’un élevage en batterie de 250 cailles, d’une bande de 500
reproducteurs de souche Rhode Island Red, de 3 bandes de 500 sujets poulets de chairs,
conduite de l’élevage de 200 pintades et 50 dindes de chair, démarrage de l’élevage des lapins
(cuniculiculture), mise en route d’une unité de production de poussins, d’une une capacité de
10.000 poussins par mois.

Formation : initiation de 35 auditeurs à l’aviculture et formation de 100 aviculteurs sur les


techniques modernes d’aviculture.

On notera, par ailleurs, l’achèvement de la clôture (pour 40 ha) du centre de Makhana, dans le
département de Saint-Louis, dont la confection a été entamée en 2012.

4..6. Fonds d’appui à la Stabulation

Le Fonds d’appui à la Stabulation (FONSTAB), pour rappel, est constitué de trois fonds :

 un fonds de garantie de l’emprunt à 50% des risques de non remboursement ;


 un fonds de bonification des taux d’intérêt ;
 un fonds de crédits.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Les activités dans le cadre du Fonds ont porté sur le suivi du crédit et l’appui-conseil aux
bénéficiaires, la formation aux métiers de l’élevage de promoteurs ayant bénéficié d’un
financement ou dont les dossiers sont en instruction, la confection de guides d’élaboration de
projets d’embouche, ainsi que l’examen des demandes de financement et l’octroi de crédit aux
professionnels.

Suivi du crédit et appui-conseil aux bénéficiaires

Cette activité permet (i) d’apprécier les conditions de mise en œuvre des projets financés et de
s’enquérir des difficultés rencontrées par les promoteurs, (ii) de sensibiliser les promoteurs sur
le remboursement du crédit, (iii) de recueillir l’engagement des promoteurs ayant accusé des
retards de remboursement et (iv) de rencontrer et d’encourager les éleveurs ayant remboursé
leur crédit.

Les modalités du suivi consistent en des appels téléphoniques aux promoteurs pour s’enquérir
de l’état d’exécution de leurs projets, un suivi permanent sur le terrain par les services
départementaux d’élevage et le personnel des agences locales de la Caisse nationale de crédit
agricole (CNCAS) et des missions nationales de suivi de l’Unité de gestion du Fonds.

Formation aux métiers de l’élevage

En 2013, des promoteurs ayant bénéficié de financement ou dont les dossiers sont en
instruction ont été ciblés pour la formation, afin d’augmenter les chances de réussite des
projets et d’améliorer le niveau de remboursement du crédit. Les modules de formation
dispensés portent sur l’embouche, la production laitière et l’aviculture (production de poulets
de chair et élevage de poules pondeuses). La formation a intéressé des éleveurs venant des
différents départements et s’est déroulée selon le calendrier suivant :

- du 19 au 24 août 2013, à Fatick pour 69 participants ;


- du 26 au 31 août 2013, à Thiès, pour 64 participants ;
- du 18 au 23 novembre 2013, à Kaffrine, pour 90 participants.

Confection de guides d’élaboration de projets

En vue de l’amélioration des études de projets soumis au Fonds, un consultant a été recruté
pour la confection de guides d’élaboration de projets d’embouche, de production et de
transformation laitières et d’aviculture (production de poulets de chair et élevage de poules
pondeuses). Les versions définitives des guides prenant en compte les observations qui ont été
faites sur les versions provisoires sont en cours de finalisation.

Examen des demandes de financement et octroi de crédit.

Au 31 décembre 2013, 1158 demandes d’un montant global de 5,45 milliards de F CFA ont
été approuvées par le Comité technique d’approbation du FONSTAB et transmises à la
CNCAS.

Pour cette année, quatre vingt six (86) crédits ont été accordés, pour un montant global de 315
476 722 FCFA. Ce qui porte le cumul de crédits accordés par le fonds à 446, soit un montant
global de 1 792 085 062 FCFA.

22
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Le taux de remboursement du crédit reste cependant relativement faible (54%). Les services
déconcentrés, en rapport avec le FONSTAB, devront ainsi mettre davantage l’accent sur le
suivi du crédit et le recouvrement. La CNCAS devra, quant à elle, appliquer les mesures
prévues par le protocole d’accord en cas d’impayés. Ces mesures devraient permettre une
nette amélioration du taux de remboursement, comme l’ont déjà enregistré les agences de
Thiès (73%), Ndioum (79%), Kaolack (73%) et Fatick (93%).

B. Programmes et projets financés sur ressources extérieures

4..7. Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique

Le Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique (PROGEBE) a pour objectifs la


préservation de la biodiversité, le renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction de la
pauvreté à travers une production additionnelle de viande et de lait et, subséquemment, un
accroissement des revenus des professionnels de l’élevage du bétail ruminant endémique
(BRE). Pour la biodiversité, le projet vise à relever la proportion de BRE dans les troupeaux
localisés dans la zone du projet.

Les réalisations du projet portent, pour cette année, sur la construction ou la finalisation
d’infrastructures d’élevage, de commercialisation et de transformation des produits d'élevage,
la mise en œuvre de plans d'occupation et d'affectation des sols (POAS), dans le cadre de la
gestion des ressources naturelles et la poursuite des actions de renforcement des organisations
de producteurs utilisatrices des infrastructures mises en place.

 Finalisation/construction d’infrastructures :

- finalisation des travaux de réhabilitation des infrastructures d'élevage du Centre de


Recherches Zootechniques (CRZ) de Kolda ;
- construction du marché à bétail à vocation sous-régionale de Saré Yoba ;
- construction et équipement de 3 aires d'abattage (Bignona, Kédougou et Médina
Yoro Foula) et de 4 tueries (Bandafassi, Bogal, Touba Mouride et Ouassadou) ;
- construction et équipement de 2 mini-laiteries (Bignona et Kédougou) et
équipement de 2 mini-laiteries implantées sur les sites secondaires.

 Gestion des ressources naturelles : mise en œuvre des POAS qui ont été définis au niveau
des 5 sites du projet, démarrage des infrastructures d'hydraulique pastorale, ouverture de
10 km de pare-feux communautaires, balisage de 5 km de couloirs de passage du bétail,
production de semence fourragère de niébé sur une superficie de 36 ha, démarrage de la
construction de 6 forages (2 à Médina Yoro Foula, 2 à Bandafassi et 2 à Bogal) et de 32
puits pastoraux au niveau des différents sites.

4..8. Projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en Haute


Casamance

Le Projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance


(PDESOC) a pour objectif global de contribuer à la réduction de la pauvreté et à
l'amélioration de la sécurité alimentaire, à travers une gestion durable des ressources
naturelles et la mise en œuvre de systèmes de production performants.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Au titre de ses réalisations, le projet a acquis en 2013, dans le cadre de la protection


zoosanitaire, des lots importants de vaccins contre la peste des petits ruminants, la dermatose
nodulaire contagieuse bovine, la maladie de Newcastle, la pasteurellose des petits ruminants,
le charbon symptomatique, le botulisme et la peste équine. Dans le cadre de l’amélioration
génétique, il a acquis également 12 taureaux Guzérat, 30 béliers Ladoum, 44 béliers Touabir
et 30 boucs Guéra qu’il a mis à la disposition des agropasteurs.

Dans le cadre du renforcement des infrastructures pastorales, le projet a enregistré les


réalisations suivantes :

o Réalisation d’infrastructures d’hydraulique pastorale : sept (7) nouveaux forages équipés,


avec des systèmes d’adduction d’eau potable, dans des localités Médina Gounas 1 et Piaye
Bouré, dans le département de Médina Yoro Foula, Médina Touat, dans le département de
Vélingara, de Alégué, dans le département de Goudiry, de Koumaré et Touba
Khitmatoulaye, dans le département de Koumpentoum et de Toubéré Diaobé, dans le
département de Tambacounda.

o Réhabilitation de dix (10) forages : département de Kédougou : Bandafassi ; département


de Kolda : Saré Bidji ; département de Vélingara : Médina Mary, Saré Colly Sallé et Saré
Yéroyèle ; département de Bakel : Gabou ; département de Koumpentoum : Darou
Manna, Ndiambour et Payar ; département de Tambacounda : Sinthiou Demba Dème.

o Construction de dix sept (17) mini forages équipés d’une pompe manuelle, dans la région
de Tambacounda et de treize (13) puits pastoraux, dont huit (08) à Kolda et cinq (05) à
Tambacounda.

o Infrastructures communautaires d’élevage :

 Construction de dix (10) magasins aliment de bétail : deux (2) magasins dans la région
de Kédougou, un (1) magasin dans la région de Kolda, sept (7) magasins dans la
région de Tambacounda.

 Construction de vingt-cinq (25) parcs à vaccination : quatre (4) à Kédougou, trois (3) à
Kolda, dix-huit (18) à Tambacounda.

 Construction de six (6) marchés à bétail : deux (2) dans la région de Kolda (Kolda et
Manda Douanes), quatre (4) dans la région de Tambacounda (Bondji, Goudiry, Payar
et Sinthiou Malème).

 Construction de vingt-cinq (25) postes vétérinaires : six (6) dans la région de


Kédougou, neuf (9) dans la région de Kolda, dix (10) dans la région de Tambacounda.

 Bâtiments administratifs de l’élevage : Réhabilitation de neuf (9) postes vétérinaires :


quatre (4) dans la région de Kolda et cinq (5) dans la région de Tambacounda.

 Construction et équipement de quatre (4) mini-laiteries : un (1) dans la région de


Kolda (Diaobé) et trois (3) dans la région de Tambacounda (Kidira, Goudiry et
Koumpentoum).

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 Construction de trois (3) maisons des éleveurs (MDE), à Tambacounda, Kolda et


Kédougou.

 Services de l’élevage : construction de cinq (5) services départementaux de l’élevage


(Saraya, Salémata, médina Yoro Foula, Koumpentoum, Goudiry), réhabilitation de
cinq (5) services départementaux de l’élevage (Tambacounda, Bakel, Kédougou,
Kolda, Vélingara) ; construction d’un service régional de l’élevage (Kédougou) ;
réhabilitation de deux (2) services régionaux de l’élevage (Tambacounda, Kolda),
construction de l’Unité de Gestion du Projet (UGP) dans l’enceinte du service régional
de l’élevage de Tambacounda.

o Autres :

 Aménagement d’un bassin de rétention, dans le Gabou (département de Bakel).

 Mise en place de quatre (4) unités pastorales et dotation des comités de lutte contre les
feux de brousse en petit matériel.

C. Opérations spéciales de l’Etat

4..9. Opération Tabaski

La Tabaski reste un événement exceptionnel au Sénégal, eu égard à ses implications d’ordre


religieux et socioéconomique. Ainsi, à la suite de l’atelier d’évaluation de la Tabaski 2012 et
de préparation de la Tabaski 2013, qui s’est tenu en avril 2013, le MEPA a mené un ensemble
de concertations pour la réalisation de l’objectif de satisfaction de la demande nationale
évaluée à 726 000 moutons. Une réunion technique interministérielle organisée le 16 août
2013 a permis de préciser les mesures à prendre dans la dernière étape de la préparation.

Le bilan de la préparation qui sera fait par la suite laissera ressortir que tous les engagements
du Gouvernement relatifs à l’opération ont été mis en œuvre pour l’essentiel. Par rapport à
l’approvisionnement du marché, un déficit a été cependant enregistré dans quelques
agglomérations des régions de Dakar, Thiès, Kaolack, Kaffrine, Saint-Louis et Ziguinchor.
Les raisons tiennent à un certain nombre de circonstances défavorables comme le niveau
d’eau important du fleuve Sénégal qui a beaucoup gêné les importations directes à partir de la
Mauritanie et la normalisation de la situation en Côte d’ivoire qui a enregistré une grande
affluence de moutons.

Il reste cependant qu’avec la baisse des importations de près de 100 000 têtes (267 263
moutons importés en 2013 contre 367 095 en 2012) qui a été enregistré, le Sénégal a engrangé
un gain économique relativement important.

Plus important encore, on peut noter que la production ovine nationale s’améliore de plus en
plus. Sa progression devrait pouvoir être accélérée à travers le programme d’autosuffisance en
moutons de Tabaski qui a été élaboré par le MEPA. Les interventions de ce programme sont
axées, en effet, sur l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de l’élevage ovin, le
renforcement des capacités des acteurs de la filière et l’amélioration de la mise en marché des
petits ruminants.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

4..10. Approvisionnement en aliments de bétail

L’Opération Sauvegarde du bétail mise en œuvre en 2012, avec une subvention à hauteur de
50% du prix de l’aliment bétail, a permis de générer un montant de plus de 1,7 milliard de F
CFA, qui a été logé dans des comptes ouverts au niveau des agences de la CNCAS.

L’atelier bilan de l’opération qui a été organisé le 9 avril 2013, avec la participation des
gouverneurs de région et des principaux responsables d’organisations d’éleveurs faîtières,
avait retenu comme principale recommandation, de mettre en place un mécanisme de
pérennisation de l’approvisionnement des éleveurs en aliment de bétail auprès des sociétés de
fabrique. Dans cette perspective, les activités suivantes ont été menées en 2013 :

 mise en place d’une commission regroupant l’ensemble des parties concernées ;


 élaboration d’un mécanisme de pérennisation de l’approvisionnement en aliment bétail
par ladite commission ;
 rencontre avec les sociétés de fabrique de provendes sous la présidence de Madame le
Ministre, avec comme objectif principal la facilitation de la mise en œuvre ;
 passation de commandes d’aliment auprès des sociétés de fabrique par vingt-quatre (24)
commissions départementales, sur les quarante-cinq (45) constituées. Les ventes d’aliment
ont été ralenties par la suite avec l’installation de l’hivernage. La régénération des
pâturages a ainsi limité la poursuite des commandes.

Pour l’année 2014, le mécanisme de pérennisation devrait mieux fonctionner, étant donné que
les outils consensuels de mise en œuvre ont été mis en place. Les commandes d’aliment
devraient être faites beaucoup plus tôt. Faites à partir du dernier trimestre de 2013, elles
pourraient même permettre d’acquérir de la graine de coton auprès de la SODEFITEX.

4..11. Promotion des cultures fourragères

Dans le cadre de la Campagne agricole 2012/2013, une composante « Promotion des cultures
fourragères » a été introduite. La pratique des cultures fourragères est devenue, en effet, un
impératif, eu égard à la nécessité d’exploiter de façon plus efficiente le potentiel de
production des races locales et de réduire, voire d’éradiquer, les conflits entre agriculteurs et
éleveurs consécutifs à la divagation des animaux, mais également pour renverser la tendance
des importations de lait.

Pour cette campagne, l’accent a été mis sur l’extension et l’amplification des activités des
réseaux de multiplicateurs de semences, notamment dans les régions de Kaolack, Fatick,
Kaffrine, Kolda et Thiès. Dans ce cadre, en vue d’une multiplication, deux tonnes de
semences de niébé fourrager pré-base variété 58-74 fournies par l’ISRA ont été distribuées à
169 producteurs répartis sur l’ensemble du territoire national, qui ont permis d’emblaver une
superficie de 151,5 ha. Un retard a été accusé cependant dans la mise en place des semences,
qui a fait que le cycle végétatif n’a pu être bouclé, dans la plupart des cas. Seuls 717 kg de
graines et quelques tonnes de fourrage ont pu être collectés.

Pour la campagne agricole 2013/2014, les intrants disponibles ont été mis en place à bonne
date, à savoir 6 (six) tonnes de semences pré-base, trois tonnes de semences certifiées et des
produits phytosanitaires pour 100 litres de Tamega et 48 litres de Calfos. Ces intrants ont été
livrés à plus de 200 producteurs et ont permis d’emblaver près de 350 hectares.

26
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

En outre, le MEPA a sollicité l’appui des services du MAER pour le traitement des champs en
cas d’attaques et le suivi pour le processus de certification. Le MAER a contribué également à
la mise en œuvre de l’opération en mettant à disposition 50 tonnes d’engrais NKP 6-20-10.

Les résultats attendus de cette campagne portent sur une production minimale de 110 tonnes
de semences R2 par les multiplicateurs et 900 tonnes de fanes de niébé.

D. Autres actions

4..12. Finalisation du Plan national de développement de l’élevage

Pour rappel, la définition et la mise en œuvre d’un Plan national de développement de


l’élevage (PNDE) restent une disposition de la Loi d’Orientation Agrosylvopastorale
(LOASP) qui décline la vision à long terme du développement agrosylvopastoral.
L’élaboration du PNDE a été réalisée suivant un processus participatif et inclusif, avec des
concertations qui ont débuté à partir des communautés rurales. La première version du
document a été validée en juin 2011 sur le plan technique.

Suite au changement de régime intervenu en 2012, le Président de la République, pour


prendre en compte les changements politiques majeurs annoncés dans son programme
« Yoonu Yokkuté», avait décidé de l’actualisation du Document de politique économique et
sociale (DPES) ; ce qui conduira à la mise en place, en novembre 2012, de la Stratégie
nationale de développement économique et social (SNDES).

Suite à ces évolutions, il était apparu donc nécessaire de procéder à une relecture du document
de PNDE, en vue de l’adapter aux nouvelles orientations politiques. C’était aussi l’occasion
d’élargir les concertations aux acteurs qui n’avaient pas eu l’opportunité de participer à la
formulation du document.

Dans cette perspective, le Ministère de l’Elevage a organisé, le 21 janvier 2013, un atelier au


terme duquel un comité a été mis en place pour finaliser le document, sur la base des
observations, suggestions et recommandations issues de l’atelier. Le document finalisé a été
présenté en Conseil des Ministres, le 4 juillet 2013 et validé officiellement.

La vision de « Faire de l’élevage un secteur performant, capable de satisfaire la demande


nationale en produits animaux et d’assurer la promotion socio économique de ses acteurs » a
été retenue dans le PNDE. A l’effet de traduire cette vision en actes et en résultats et de
réaliser les objectifs de développement retenus dans la SNDES pour le secteur, les axes
stratégiques d’intervention suivants ont été retenus dans le PNDE :

 amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières ;


 création d’un environnement favorable au développement des systèmes d’élevage ;
 amélioration de la mise en marché des produits animaux ;
 renforcement du cadre institutionnel d’intervention.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Les interventions de l’axe stratégique « Amélioration de la productivité et de la compétitivité


des filières animales », visent à améliorer les conditions sanitaires et zootechniques du
cheptel, à travers les lignes d’action suivantes :

 la préservation et l’amélioration de la santé animale ;


 l’amélioration des conduites d’élevage dans les différentes zones agroécologiques ;
 l’amélioration du potentiel génétique du cheptel ;
 le développement et la diffusion de techniques et technologies innovantes ;
 le renforcement des capacités techniques des acteurs des différentes filières ;
 le renforcement des capacités organisationnelles et de gestion des acteurs.

L’axe stratégique « Création d’un environnement favorable au développement des systèmes


d’Elevage » vise à contribuer à l’amélioration des conditions sanitaires et zootechniques du
cheptel en mettant l’accent, en particulier, sur :

 la gestion concertée des ressources pastorales ;


 l’amélioration des disponibilités alimentaires pour le cheptel ;
 le renforcement des aménagements et des infrastructures et équipements ;
 le désenclavement des zones à fort potentiel de productions animales ;
 l’appui à la professionnalisation des acteurs ;
 la mise aux normes de l’élevage périurbain.

Les interventions de l’axe stratégique « Amélioration de la mise en marché des produits


animaux » visent (i) à assurer la mise sur le marché de produits de qualité, (ii) à satisfaire les
exigences de la demande nationale et extérieure, dans sa diversité et dans sa globalité et (iii) à
renforcer la sécurité sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale, à travers la mise en
œuvre d’actions portant sur :

 le renforcement des infrastructures et équipements pour la commercialisation des


produits animaux ;
 l’amélioration des conditions de collecte, de conservation, de transformation, de
transport et de distribution des produits animaux ;
 le renforcement des capacités des acteurs ;
 la promotion des normes sanitaires relatives aux produits animaux ;
 la promotion de la création de produits innovants et adaptés à la demande ;
 l’amélioration du contrôle des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) ;
 l’amélioration du cadre de contrôle des DAOA.

Enfin, l’axe 4 « Renforcement du cadre institutionnelle d’intervention » vise à renforcer les


capacités d’intervention des organisations professionnelles en élevage (OPE) et à améliorer
les services aux acteurs des filières, ainsi que le cadre de vie des éleveurs, en (i) apportant un
appui aux éleveurs, (ii) en améliorant l’accès à un financement adapté, (iii) en renforçant les
capacités d'intervention des services d'élevage, (iv) adaptant le cadre législatif et
réglementaire à l’environnement du secteur, (v) assurant la gestion au mieux de l'information
et le suivi évaluation des actions, (vi) mettant en place des services sociaux de base dans les
grandes zones d’élevage extensif en vue de la promotion du développement socioéconomique
des éleveurs et (vii) sécurisant davantage l'exercice de la médecine et de la profession
vétérinaires.

28
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Pour sa mise en œuvre, le PNDE a été décliné en programmes thématiques majeurs. Un Plan
d’investissement a été également établi pour une première période de 5 ans (2013-2017), dont
les actions prioritaires, en raison notamment de l’impact qu’elles peuvent rapidement avoir
sur les conditions de vie des populations et la création d’emplois, portent sur (i) le
renforcement de la protection zoosanitaire, (ii) le renforcement des infrastructures et
équipements d’élevage, de transformation et de commercialisation des produits animaux et
(iii) l’amélioration des pratiques d’élevage et la structuration des filières clés (bétail-viande,
lait, aviculture, cuirs et peaux).

4..13. Elaboration du Code pastoral

La LOASP, en son article 44, reconnaît le pastoralisme comme constituant un mode de mise
en valeur de l’espace rural et des ressources naturelles. Pour l’opérationnalité de cette
disposition, l’élaboration d’un Code pastoral a été retenue, avec comme objectif de faciliter la
concertation entre les différentes parties concernées pour l’utilisation des terres en milieu
rural.

L’élaboration du Code est intervenue en 2013, suivant un processus participatif et inclusif,


comme dans le cas du PNDE. Dans ce cadre, les cinq ateliers zonaux de partage suivants, qui
ont regroupé l’ensemble des acteurs concernés, ont été organisés au courant des mois de juin
et juillet 2013, sous la conduite d’un consultant facilitateur :

 atelier zone sud : Kolda, Ziguinchor et Sédhiou ;


 atelier zone sud-est : Tambacounda et Kédougou ;
 atelier zone centre : Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel ;
 atelier zone sylvopastorale : Louga, Matam et Saint-Louis ;
 atelier zone Niayes : Dakar et Thiès.

A la suite de ces 5 ateliers, le consultant a produit un avant-projet de loi portant Code pastoral
qui a été examiné et validé lors d’un atelier national, qui s’est tenu les 25 et 26 septembre
2013. La suite sera de soumettre ce projet à l’Assemblée nationale.

4..14. Lutte contre le vol de bétail

Le vol de bétail constitue présentement une véritable contrainte au développement de


l’élevage. Le phénomène a pris une telle ampleur que, si aucune action n’est menée pour y
mettre fin, tous les efforts consentis jusqu’ici pour le développement du secteur risquent
d’être vains.

C’est conscient de cette situation que l’Etat a mis en place un cadre de réflexion pour définir
une stratégie de prévention et de lutte contre le fléau. Ce cadre a été installé par le Premier
Ministre officiellement le 02 mars 2013, à Ndiaganiao, dans le département de Mbour.

29
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

A l’issue de plusieurs rencontres du cadre de réflexion, un plan d’actions comportant


différentes activités à mener dans le court et le moyen terme, a été convenu. Les actions
majeures retenues dans ce plan sont :

 la sensibilisation et l’information ;
 la lutte contre les abattages clandestins ;
 la révision du cadre réglementaire et législatif ;
 le renforcement du dispositif sécuritaire ;
 l’identification du bétail.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan d’actions, un atelier de concertation s’est tenu
les 23 et 24 septembre 2013, à Saly Portudal. Au terme de l’atelier, il a été retenu, en ce qui
concerne principalement le cadre législatif, de formuler des propositions à intégrer dans le
Code pénal et le Code de procédures pénales, qui était en cours de révision, dans le sens de
réprimer sévèrement le vol de bétail et ses implications (le recel, l’abattage clandestin, les
pisteurs). Une lettre sera, dans cette perspective, écrite par la suite à l’attention du Ministre de
la Justice.

L’atelier a formulé aussi les mesures préventives suivantes :

 l’identification et l’assurance du bétail ;


 la révision du cadre réglementaire pour légiférer sur l’organisation même de la filière ;
 l’extension du travail des comités locaux de vigilance et la tenue d’une large
campagne de sensibilisation et de communication sur la question.

4..15. Développement durable de la filière avicole

Pour préparer l'ouverture prochaine des frontières, qui est inévitable, des concertations et
réflexions ont été entreprises depuis l’année 2012, en vue de l’élaboration d’un plan de
relance durable de la filière. Dans ce cadre, une analyse de la compétitivité de la filière a été
réalisée, ainsi qu’un état des lieux des différents problèmes qu’elle rencontre, dont les
résultats ont servi à l’élaboration, par le MEPA, en rapport avec les acteurs de la filière, d’un
rapport en préparation d’une réunion technique interministérielle sur la filière avicole.

Cette réunion s’est tenue le 26 juin 2013, dans la salle de conférences de la Primature, avec
pour objet de s’accorder sur les mesures nécessaires à prendre en vue d’un développement
durable de la filière et à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan d’actions opérationnel. Au
terme des discussions, la réunion s’est accordée sur des recommandations et a retenu qu’un
comité fut mis en place pour finaliser la matrice d’actions proposée dans le rapport
introductif, sur la base de ces recommandations.

Les 13 actions suivantes, dont les délais d’exécution, les résultats attendus et les acteurs
responsables ont été précisées, ont été retenues dans la matrice finale :

 Maintenir la mesure de suspension de l’importation de produits avicoles pour une


période de sept ans (2013-2020) et renforcer la réglementation y afférente.
 Appliquer une surtaxe au poids sur les viandes de volailles importées, pour une
période de trois ans (2021-2023).

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 Actualiser et compléter, au courant de la période 2013-2015, les textes réglementaires


régissant la filière avicole au Sénégal.
 Créer des zones dédiées à l’aviculture, c'est-à-dire des « avipoles » centrées sur la
proximité des débouchés.
 Produire localement du maïs pour l’aviculture et faciliter la contractualisation des
relations commerciales entre producteurs de maïs et provendiers.
 Accorder la priorité de la vente des tourteaux d’arachide produits localement aux
provendiers (appliquer une taxe de sortie sur cet intrant à l’exportation).
 Renforcer la mise en place d’élevages de reproducteurs pour la production d’œufs à
couver.
 Mettre en place une Interprofession avicole.
 Assurer la formation professionnelle des aviculteurs (notamment les femmes et les
jeunes), des techniciens et des autres acteurs de la filière avicole.
 Mettre aux normes les Services vétérinaires sur la période 2014-2018, sur la base des
recommandations du rapport d’évaluation de l’Organisation mondiale de la santé
animale (OIE).
 Renforcer le Centre d’impulsion pour la modernisation de l’élevage de Mbao.
 Appuyer la mise en place de petites exploitations familiales avicoles.
 Assurer la couverture sanitaire de la volaille locale et améliorer ses conditions
d’élevage et ses potentialités génétiques.

4..16. Appui institutionnel aux services d’élevage

Le MEPA a poursuivi les actions de renforcement des moyens de travail de ses services. Cette
année encore, un effort important a été consenti pour doter tous les services régionaux et
départementaux de véhicules. Tous les chefs de postes vétérinaires du Sénégal ont également
reçu des motos. Les différents services ont été dotés aussi de mobilier de bureau et de matériel
informatique. La réhabilitation des services déconcentrés suivants a aussi été entamée :

 Service départemental de Kébémer ;


 Service départemental d’Elevage de Bambey ;
 Direction de l’Elevage ;
 Centre national d’amélioration génétique de Dahra ;
 Service régional de l’élevage de Saint-Louis ;
 Poste vétérinaire de Boulal, dans le département de Linguère.

4..17. Lancement de nouveaux projets

En vue de tirer davantage parti du potentiel économique du secteur, le MEPA s’est investi
également, en 2013, dans le lancement et la formulation de nouveaux projets d’élevage :

 Projet d’appui à la sécurité alimentaire


 Projet de développement de l’élevage en Casamance
 Programme national d’autosuffisance en moutons
 Extension du Projet d’appui aux filières agricoles

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 Projet d’appui à la sécurité alimentaire

Sur requête élaborée en étroite collaboration par les ministères de l’élevage et de l’agriculture,
sous la coordination de la DCEF, le projet d’appui à la sécurité alimentaire (PASA) a été
approuvé le 23 mai 2012, en vue du développement de l’élevage et de la production agricole
dans les trois régions de Matam, Louga et Kaffrine (LouMaKaf), particulièrement exposées à
la sécheresse.

L’objectif global du projet (PASA-LouMaKaf) est de contribuer au renforcement de la


sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté rurale dans les trois régions ciblées. Plus
spécifiquement, le projet vise (i) l’accroissement durable des productions végétales et
animales et (ii) l’amélioration des revenus des petits producteurs (agriculteurs et éleveurs),
des femmes en particulier.

Les activités du projet, dans le domaine de l’élevage, sont développées dans le cadre de deux
composantes : développement des infrastructures d’élevage et appui à la mise en valeur et à
l’organisation des éleveurs.

Le projet a démarré ses activités dans le courant du quatrième trimestre de 2013, qui ont porté
sur l’élaboration et la mise en œuvre d’un chronogramme d’activités prioritaires couvrant la
période d’octobre 2013 à mars 2014. Les activités exécutées portent sur (i) l’identification et
la réhabilitation5 des locaux devant abriter les unités de coordination, (ii) la mise en place des
équipes de coordination nationale et de volets, (iii) l’élaboration des documents de base
(manuel de procédures, guide de suivi-évaluation, plan de communication) du projet, (iv) la
satisfaction des conditions préalables pour le premier décaissement, (v) l’élaboration et la
transmission au Bailleur de la demande du premier fonds de roulement, (vi) le développement
des partenariats prévus pour la mise en œuvre des activités, (vii le démarrage des processus
d’acquisition prioritaires (logistique, fournitures et équipements de bureau, matériel
informatique, etc.), (viii) le recrutement et la prise de service du personnel d’appui, (ix)
l’approfondissement de la réflexion sur les stratégies à développer pour la mise en œuvre de
certaines activités comme la lutte contre les feux de brousse, la vaccination de la volaille
locale et le renforcement de capacités.

 Projet d’appui à la sécurité alimentaire et à l’élevage

L’accord de crédit concernant ce projet a été signé courant 2013. Le Projet d’appui à la
sécurité alimentaire et à l’élevage (PASAEL) est entré en vigueur précisément en octobre.
Son lancement, qui se fera sous la présidence de Madame le Ministre de l’Elevage et des
Productions Animales, est prévuà Ziguinchor, en début d’année 2014..

La mise en œuvre du projet est confiée à l’Unité de coordination du PDMAS. La SAED et la


SODAGRI) en sont les deux agences d’exécution pour le volet agriculture, qui porte sur la
« Promotion de la production intensive de riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal et dans le
Bassin de l'Anambé» et la DIREL, l’agence d’exécution pour le volet élevage, qui porte sur
l’amélioration de la production animale dans les régions de Sédhiou et de Ziguinchor.

5 Seuls les travaux de l’UGP furent entièrement exécutés. Pour les locaux de Kaffrine, Louga et Linguère, les entreprises ont
été recrutées.

32
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

La composante élevage vise à renforcer les capacités de production animale dans les régions
ciblées. Les interventions seront centrées sur des investissements qui vont se traduire par la
relance du secteur de l'élevage les deux régions, avec un accent particulier sur les petits
ruminants et la production porcine.

Les principales activités prévues portent sur la reconstitution du cheptel et l’amélioration


génétique des porcins, la vaccination (peste et pasteurellose des petits ruminants, pasteurellose
porcine) et le déparasitage systématique, la réalisation d'infrastructures (bergeries et
porcheries modèles, aires d'abattage), la formation des éleveurs, le financement de sous
projets de production et d’approvisionnement en aliment bétail selon le mécanisme des fonds
à frais partagés (subvention).

 Programme national d’autosuffisance en moutons

En vue de l’autosuffisance de notre pays en moutons, un comité technique6 a été mis en place
par le MEPA pour la formulation d’un programme de développement de la filière ovine. Au
terme de ses travaux, qui ont pris pratiquement tout le second semestre, le comité a conçu un
programme d’un coût de 34 milliards de FCFA sur une durée de 10 ans. Le programme sera
exécuté suivant deux phases, d’une durée de 5 ans chacune.

L’objectif général du programme est de promouvoir la filière des petits ruminants, afin
d’accroitre l’offre nationale de moutons, notamment de Tabaski et de contribuer à la
promotion d’emplois générateurs de revenus. De façon spécifique, le programme vise à (i)
améliorer la productivité numérique et pondérale des petits ruminants, (ii) renforcer les
capacités techniques des acteurs et (iii) à améliorer les conditions de mise sur le marché des
petits ruminants.

Il est attendu de la mise en œuvre du programme :

 une baisse du taux de mortalité des petits ruminants de 16% à 7%, soit près d’un million
de têtes sauvées ; ce qui représente une plus value de 10 milliards de FCFA ;
 la mise en place de 2 000 bergeries modernes et 2 500 ateliers d’embouche générant 6,25
milliards de F CFA de revenus nets ;
 une production additionnelle cumulée de 1.984.360 béliers pour la Tabaski sur les 5
premières années ;
 une couverture des importations à hauteur de 78% en année 3 et de 136% en année 4.
 La création d’au moins 9 000 emplois directs.

Le programme couvrira l’ensemble du territoire national, avec des zones d’intervention


prioritaires où seront installées des bergeries améliorées. Il sera mis en œuvre selon les trois
principales composantes suivantes :

 Amélioration de la productivité numérique et pondérale des ovins


 Renforcement des capacités des acteurs de la filière
 Amélioration des conditions de mise en marché des petits ruminants.

6 Le Comité comprend les représentants des différentes directions du MEPA, des Ministères de l’Economie et des Finances, du
Commerce, de l’Agriculture (ISRA, ANCAR), des OPE, des professionnels de la filière ovine, de l’ONG HEIFER, de l’ENSA, des
chefs de service régionaux de l’élevage de Kaolack, Louga, Tambacounda et Dakar, de la grappe « EPIA » de la SCA et des
responsables des foirails des petits ruminants.

33
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 Extension du Projet d’appui aux filières agricoles

L’extension du Projet d’appui aux filières agricoles (PAFA-Extension), sur financement du


FIDA, pour une durée de six ans, permettra de consolider et de compléter les interventions du
PAFA actuel dans le domaine agricole et de l’aviculture. Il complètera également les
interventions du projet dans le domaine de la conservation, de la préservation et de la
restauration des ressources naturelles, en utilisant le modèle des Unités Pastorales (UP).

En plus des activités du PAFA, le PAFA-Extension appuiera le développement de l’élevage


des petits ruminants, en particulier des ovins. Le projet étendra ses interventions dans la
région de Louga, qui n’est pas couverte actuellement par le PAFA et qui est marquée par une
forte vocation d’élevage et une migration très prononcée des jeunes.

Le projet couvrira cinq régions à cheval sur deux grandes zones agro-écologiques à fort
potentiel de développement : le Bassin arachidier Centre et Nord (zone d’intervention actuelle
du PAFA) couvrant les régions de Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel et la région agro-
pastorale de Louga.

Le projet PAFA-E a pour objectif global de contribuer à l’amélioration durable des moyens
d'existence des exploitations familiales du Bassin arachidier centre et nord et de la Zone
sylvopastorale ouest. Ses objectifs spécifiques consistent en l’amélioration durable de la
sécurité alimentaire et des revenus des petits producteurs (agriculteurs et éleveurs) et en la
création d’emplois durables et rémunérateurs pour les ruraux, en particulier les jeunes et les
femmes. On notera, en particulier, qu’il est envisagé dans le cadre du projet, une contribution
à la de réhabilitation du ranch de Dolly et son érection en unité pastorale.

Les négociations de financement du projet ont eu lieu en novembre 2013, à Rome et le projet a
été approuvé par le Conseil d’Administration du FIDA en décembre. Le démarrage effectif du
projet devrait intervenir dans le courant du deuxième trimestre 2014, la signature de l’accord
de prêt étant prévue en début 2014.

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

V. PERFORMANCES DE PRODUCTION EN 2013

La production de viande et d’abats réalisée en 2013 porte sur un volume estimé7 à 201 558
tonnes, qui se répartissent selon les différentes espèces comme indiqué par la figure 8.

Figure 8 : Répartition du tonnage de viande et d’abats produit en 2013 selon les différentes espèces

Volaille
familiale
16% Bovins
36%
Volaille
industrielle
20%

Camélins Ovins
0% Porcins 14%
6% Caprins
8%

On note un taux de réalisation de 103% par rapport aux prévisions. Il convient de souligner
que la cible, qui était initialement de 223.000 tonnes, a été revue à la baisse suite aux
conditions d’élevage difficiles en 2012, qui résultaient de l’hivernage défavorable en 2011. Le
bétail a vécu, en effet, des contraintes alimentaires assez sévères qui ont impacté
négativement leur productivité. Les valeurs des différents paramètres techniques ont été ainsi
révisées. L’écart modeste enregistré tient principalement à l’effectif de volaille industrielle
abattue qui a été plus important que prévu (+115%).

Par rapport à l’année 2012, pour laquelle on rappelle qu’une baisse de 3.582 tonnes avait été
enregistrée par rapport à l’année 2011, la production connait une augmentation de 6%,
correspondant à un volume de 11.828 tonnes. Avec un gain de 13,8%, la viande de volaille,
notamment industrielle (+24%), aura enregistré le niveau d’augmentation le plus important.
On rappellera que la filière bénéficie toujours de la mesure d’interdiction d’importation de
produits et matériels avicoles usagés, qui a été prise en rapport avec la menace liée à la grippe
aviaire.

Les filières locales ont fourni l’essentiel (96%) de la viande consommée en 2013 au Sénégal,
dont le niveau (16,4 kg/habitant) a également progressé par rapport à 2012 (15.6 kg/habitant).
Un recul des importations de viande (4% de la viande consommée en 2013, contre 5% en
2012) a encore été enregistré cette année, en rapport principalement avec la baisse des
importations de moutons de tabaski (-23%).

7 La production estimée prend en compte les abattages non contrôlés, qui sont réalisés en dehors des circuits d’abattage
officiels (cas des abattages domestiques).

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Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

En ce qui concerne le lait, la production réalisée en 2013 est estimée à 217 millions de litres,
dont 73% provenant du système extensif et 27% des systèmes semi-intensif et intensif. Par
rapport aux prévisions, qui ont été également revues à la baisse8, le taux de réalisation est de
99%. Le faible écart (1%) enregistré s’explique par la baisse de performance enregistrée par le
système intensif liée à l’incidence de la fièvre de la vallée du Rift qui sévit dans beaucoup
d’exploitations laitières9.

Par rapport à l’année 2012, la production laitière connait également une hausse (+15 millions
de litres), imputable principalement au système semi-intensif, qui a progressé de 25%, en
rapport avec l’augmentation du nombre de vaches métis en production10.

Pour les œufs de consommation, la production réalisée en 2013 porte sur un volume de 519,2
millions d’unités, soit un taux de réalisation de 96,7% par rapport aux prévisions. On note que
la production d’œufs connaît ainsi sa première baisse depuis 2009, même s’il faut relever que
la production de 2012 a été particulièrement importante.

VI. PERSPECTIVES

En 2014, les actions du MEPA seront marquées par la consolidation et le renforcement, tout
en innovant, des interventions des programmes et projets, mais aussi par la mise en œuvre de
nouveaux projets, qui devraient contribuer à renforcer le dynamisme du secteur.

L’appui institutionnel sera ainsi poursuivi avec l’acquisition de moyens logistiques


complémentaires et la réhabilitation de certains ouvrages et infrastructures, de manière à
permettre aux services d’élevage, à tous les niveaux, d’être pleinement fonctionnels, pour
pouvoir participer avec efficacité à la mise en œuvre des programmes d’activités.

L’accent sera mis encore en 2014, sur la sécurité alimentaire et sanitaire du cheptel,
l’amélioration des productions animales et des conditions de leur mise en marché. Dans ce
cadre, on citera en particulier les interventions des programmes suivants :

 le Programme spécial d’insémination artificielle, avec la redynamisation du CNAG et


la mise en place d’unités secondaires de stockage de semences et d’azote liquide, pour
permettre un approvisionnement correct et régulier des inséminateurs sur l’ensemble
du territoire national ;

 le Programme d’amélioration des cuirs et peaux, avec la signature attendue du projet


de décret sur les cuirs et peaux, qui devrait ouvrir de grandes perspectives pour
l’organisation et la promotion de la filière cuirs et peaux ;

8 La cible initiale était de 260 millions de litres


9
Une enquête a été initiée par la Direction des Services Vétérinaires, pour bien mesurer l’incidence de la maladie
10 Entrée en production de la 3ème génération de vaches métis issues du Programme d’insémination artificielle

36
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

 le Programme de développement de la filière équine, avec notamment la signature de


partenariat avec le Maroc, pour la formation en reproduction équine et aux métiers liés
aux équidés, ainsi que des ONG et la poursuite des initiatives dans l’amélioration de
l’identification des chevaux.

 l’appui à la filière porcine, à travers la mise en œuvre du PASAEL dans les régions de
Ziguinchor et Sédhiou.

La lutte contre le vol de bétail, qui est un des préalables au développement du secteur, sera
également un chantier majeur en 2014. Plusieurs actions sont prévues dans ce cadre, allant de
la sensibilisation et de l’appui à la mise en place des comités de vigilance, à la recherche
d’une méthode d’identification du bétail partagée et à l’utilisation des nouvelles technologies
de l’information et de la communication dans la lutte contre le vol. Le processus de révision
du Code pénal et du Code de procédures pénales sera également suivi pour vérifier la prise en
compte des sanctions proposées à l’encontre des voleurs et de leurs complices.

Enfin, le code pastoral sera l’autre dossier important à finaliser en 2014, à côte de la question
du vol de bétail. Une fois le code approuvé, en rappelant qu’un projet de texte a été introduit
dans le circuit d’approbation en vue de sa validation par les différentes institutions
concernées, il s’agira de s’atteler à l’édition du document, à sa traduction en langues nationale
et à sa vulgarisation.

37
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

Annexes

I
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

II
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales – Rapport annuel d’activités 2013

III

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