Loi n10-95 Sur L Eau
Loi n10-95 Sur L Eau
Loi n10-95 Sur L Eau
95 sur l'eau
Que l'on sache par les présentes - puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur !
Pour contreseing :
Le Premier ministre,
Abdellatif Filali.
Elle est également rare et constitue en fait une ressource dont la disponibilité est marquée
par une irrégularité prononcée dans le temps et dans l'espace. Elle est enfin fortement
vulnérable aux effets négatifs des activités humaines.
Pour faire face à cette situation, il est indispensable de disposer notamment d'instruments
juridiques efficaces, en vue d'organiser la répartition et le contrôle de l'utilisation des
ressources en eau et d'en assurer également la protection et la conservation.
Les règles qui régissent le domaine public hydraulique sont de diverses origines. Toutefois,
au Maroc, le premier texte se rapportant à l'eau date de 1914. Il s'agit du dahir du 7
chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le domaine public qui, complété par les dahirs de 1919
et 1925, intègre toutes les eaux, quelle que soit leur forme, au domaine public hydraulique.
Depuis cette date, les ressources en eau ne peuvent faire l'objet d'une appropriation
privative, à l'exception des eaux sur lesquelles des droits ont été légalement acquis. D'autres
textes ont été élaborés par la suite, afin de faire face aux nouveaux besoins qui se sont fait
sentir.
Dans leur ensemble, les textes essentiels relatifs à l'eau remontent donc aux premières
décennies de ce siècle. Ils ont été élaborés en fonction des besoins et des circonstances, de
telle façon que la législation marocaine actuelle relative à l'eau se présente sous forme d'un
ensemble de textes épars, mis à jour par étapes à des dates différentes. Cette législation
n'est plus aujourd'hui adaptée à l'organisation moderne du pays et ne répond plus aux
besoins de son développement socio-économique.
En effet, les conditions actuelles de l'utilisation de l'eau ne sont plus celles qui prévalaient au
début du siècle où les ressources en eau étaient beaucoup moins sollicitées que de nos
jours, en raison de la faiblesse de la demande en eau et des techniques de mobilisation peu
performantes.
C'est pour toutes ces raisons que la refonte de la législation actuelle des eaux et son
unification en une seule loi, s'avère nécessaire. Dans le cadre de cette refonte, cette loi ne
se limite pas à la refonte de la législation en vigueur, mais s'attache également et surtout,
d'une part, à la compléter par des dispositions relatives à des domaines qu'elle ne couvrait
pas auparavant et, d'autre part, à apurer le régime juridique des ressources en eau.
Le développement des ressources en eau doit permettre d'assurer une disponibilité en eau
suffisante en quantité et en qualité au profit de l'ensemble des usagers conformément aux
aspirations d'un développement économique et social harmonieux, aux orientations des
plans d'aménagement du territoire national et aux possibilités offertes par les potentialités en
eau pour leur aménagement et ce, au moindre coût.
La loi sur l'eau vise à mettre en place une politique nationale de l'eau basée sur une vision
prospective qui tient compte d'une part de l'évolution des ressources et d'autre part des
besoins nationaux en eau. Elle prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de
l'utilisation de l'eau, la généralisation de l'accès à l'eau, la solidarité inter-régionale, la
réduction des disparités entre la ville et la campagne dans le cadre de programmes dont
l'objectif est d'assurer la sécurité hydraulique sur l'ensemble du territoire Royaume.
Elle contribuera également de manière efficace à créer le cadre adéquat au partenariat entre
l'administration et les communes rurales en vue de réduire rapidement les écarts dans
l'accès à l'eau potable entre les villes et la campagne.
A cet égard, la loi sur l'eau constitue la base légale de la politique de l'eau du pays et se fixe,
en conséquence, les objectifs suivants :
* une planification cohérente et souple de l'utilisation des ressources en eau, tant à l'échelon
du bassin hydraulique qu'à l'échelon national ;
* une mobilisation optimale et une gestion rationnelle de toutes les ressources en eau, en
tenant compte des ordres de priorité fixés par le plan national de l'eau ;
* une gestion des ressources en eau dans le cadre d'une unité géographique, le bassin
hydraulique, qui constitue une innovation importante permettant de concevoir et de mettre en
oeuvre une gestion décentralisée de l'eau. En effet, le bassin hydraulique constitue l'espace
géographique naturel le mieux adapté pour appréhender et résoudre les problèmes de
gestion des ressources en eau, ainsi que pour réaliser une solidarité régionale effective entre
les usagers concernés par une ressource en eau commune ;
Pour atteindre ces objectifs et renforcer le cadre institutionnel existant en matière de gestion
de l'eau, la loi sur l'Eau crée des agences de bassins, établissements publics, dotées de la
personnalité morale et de l'autonomie financière. Elles ont pour mission d'évaluer, de
planifier et de gérer les ressources en eau au niveau des bassins hydrauliques. Ces agences
peuvent accorder des prêts, aides et subventions à toute personne engageant des
investissements d'aménagement ou de préservation des ressources en eau. Leurs
ressources sont constituées des redevances recouvrées auprès des usagers et utilisateurs
de l'eau, des emprunts, des subventions, des dons... Ainsi, grâce à la souplesse dans la
gestion et la prise de décision dont peuvent disposer les agences de bassins, tous les
usagers de l'eau d'un même bassin peuvent bénéficier du soutien financier et de l'assistance
technique nécessaire à leurs opérations relatives à l'utilisation du domaine public
hydraulique.
La loi sur l'eau repose sur un certain nombre de principes de base qui découlent des
objectifs cités ci-dessus :
* la domanialité publique des eaux : d'après ce principe, posé par les dahirs de 1914 et
1919, toutes les eaux font partie du domaine public à l'exception des droits acquis et
reconnus. Cependant, la nécessité d'une valorisation maximale des ressources en eau
imposée par leur rareté a fait que la loi a apporté une limite à ces droits de telle sorte que les
propriétaires de droits sur les eaux seulement ou sur des eaux qu'ils n'utilisent qu'en partie
seulement pour leurs fonds ne peuvent les céder qu'aux propriétaires de fonds agricoles,
* la répartition rationnelle des ressources en eau en période de sécheresse pour atténuer les
effets de la pénurie,
* la prévision de sanctions et la création d'une police des eaux pour réprimer toute
exploitation illicite de l'eau ou tout acte susceptible d'altérer sa qualité.
Parmi les apports de cette loi, figure également la contribution à l'amélioration de la situation
environnementale des ressources en eau nationales. Cette loi constituera en effet un moyen
efficace de lutte contre la pollution des eaux étant entendu que la réalisation de cet objectif
nécessite, par ailleurs, un travail législatif supplémentaire en matière de gestion du littoral et
de réglementation des produits chimiques utilisés dans les activités économiques
productrices.
La loi sur l'eau permettra d'établir de nouvelles règles d'utilisation de l'eau plus appropriée
aux conditions économiques et sociales du Maroc moderne et jettera les bases d'une gestion
efficace de l'eau dans le futur pour relever les défis attendus pour la sécurité de
l'approvisionnement du pays. Cette nouvelle loi permettra par ailleurs de valoriser encore
plus les efforts considérables consentis pour la mobilisation et l'utilisation de l'eau et de les
rendre compatibles avec les aspirations au développement économique et social du Maroc
du XXIe siècle.
Le droit à l'usage de l'eau est accordé dans les conditions fixées par la présente loi.
a - toutes les nappes d'eau, qu'elles soient superficielles ou souterraines ; les cours d'eau de
toutes sortes et les sources de toutes natures ;
b - les lacs, étangs et sebkhas ainsi que les lagunes, marais salants et marais de toute
espèce ne communiquant pas directement avec la mer. Sont considérées comme faisant
partie de cette catégorie les parcelles qui, sans être recouvertes d'une façon permanente par
les eaux, ne sont pas susceptibles en année ordinaire d'utilisation agricole, en raison de leur
potentiel en eau ;
c - les puits artésiens, les puits et abreuvoirs à usage public réalisés par l'Etat ou pour son
compte ainsi que leurs zones de protection délimitées par voie réglementaire. Ces zones
sont constituées d'une zone immédiate, intégrée au domaine public hydraulique et,
éventuellement, d'une zone rapprochée et d'une zone éloignée qui ne sont soumises qu'à
des servitudes ;
f - le lit des cours d'eau permanents et non permanents ainsi que leurs sources; celui des
torrents dans lesquels l'écoulement des eaux laisse des traces apparentes ;
g - les berges jusqu'au niveau atteint par les eaux de crues dont la fréquence est fixée par
voie réglementaire pour chaque cours d'eau ou section de cours d'eau et, en outre, dans les
parties des cours d'eau soumises à l'influence des marées, toutes les surfaces couvertes par
les marées de coefficient 120 ;
1) avec une largeur de six mètres, sur les cours d'eau ou sections de cours d'eau définies :
la Moulouya de son embouchure jusqu'à ses sources, le Sebou de son embouchure jusqu'à
ses sources, le Loukkos de son embouchure jusqu'à ses sources, l'Oum Er Rbia de son
embouchure jusqu'à ses sources et le Bou Regreg de son embouchure jusqu'au barrage Sidi
Mohamed Ben Abdellah ;
2) avec une largeur de deux mètres, sur les autres cours d'eau ou sections de cours d'eau.
Article 3 : Si, pour des causes naturelles, le lit d'un cours d'eau vient à se modifier, les
limites des francs-bords se déplacent suivant la largeur fixée au paragraphe h de l'article 2
ci-dessus, parallèlement au nouveau lit.
La zone comprise entre l'ancienne et la nouvelle limite des francs-bords est, en cas de recul,
incorporée au domaine public hydraulique sans indemnité au riverain, qui aura seulement la
faculté d'enlever les ouvrages et installations établis par lui ainsi que les récoltes sur pied ;
ladite zone est, au contraire, en cas d'avance, remise gratuitement au riverain s'il justifie en
avoir été propriétaire avant qu'elle ne fût couverte par les eaux, le tout à charge de respecter
les servitudes résultant ou pouvant résulter soit de la coutume, soit des lois et règlements.
Article 4 : Est incorporé au domaine public hydraulique avec les francs-bords qu'il comporte,
le lit nouveau qu'un cours d'eau viendrait à s'ouvrir naturellement ou sans intervention de
l'homme.
Si l'ancien lit n'est pas entièrement abandonné par les eaux, les propriétaires des fonds
traversés par le nouveau lit n'ont droit à aucune indemnité.
Si l'ancien lit est, au contraire, entièrement délaissé par les eaux, les propriétaires ont droit
aux compensations suivantes :
- lorsque le lit abandonné et le lit nouveau s'ouvrent sur toute leur largeur à travers un seul et
même fonds, le premier de ces lits et ses francs-bords sont déclassés et gratuitement
attribués au propriétaire de ce fonds,
- lorsque les deux lits, ancien et nouveau, traversent des fonds appartenant à des
propriétaires différents, le lit et ses francs-bords sont déclassés et les propriétaires riverains
peuvent en acquérir la propriété par droit de préemption, chacun en droit soit jusqu'à l'axe de
l'ancien lit. Le prix de l'ancien lit est fixé par des experts nommés par le président du tribunal
compétent, à la requête de l'administration.
A défaut par les propriétaires riverains de déclarer, dans les trois mois de la notification qui
leur est faite par l'administration, l'intention de faire l'acquisition aux prix fixés par les experts,
il est procédé à l'aliénation de l'ancien lit selon les règles qui président aux aliénations du
domaine privé de l'Etat.
Le prix provenant de la vente est distribué aux propriétaires des fonds occupés par le
nouveau cours, à titre d'indemnité, dans la proportion de la valeur du terrain enlevé à chacun
d'eux.
Article 5 : Les limites du domaine public hydraulique sont fixées conformément aux
dispositions prévues à l'article 7 du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le
domaine public.
Les propriétaires ou possesseurs qui, à la date de publication de la présente loi, n'ont pas
encore déposé devant l'administration des revendications fondées sur l'existence de ces
droits disposent d'un délai de cinq (5) ans pour faire valoir ces derniers.
Passé ce délai, nul ne peut se prévaloir d'un droit quelconque sur le domaine public
hydraulique.
Article 7 : La reconnaissance des droits acquis sur le domaine public hydraulique est faite à
la diligence et par les soins de l'administration ou à la demande des intéressés après
enquête publique dans les conditions qui sont déterminées par voie réglementaire.
Article 8 : Les droits d'eau reconnus sont soumis aux dispositions relative à l'utilisation de
l'eau édictées par le plan national de l'eau et les plans directeurs d'aménagement intégré
des ressources en eau tels que prévus au chapitre IV de la présente loi.
Les propriétaires dont les droits ont été régulièrement reconnus ne peuvent en être
dépossédés que par voie d'expropriation.
Cette expropriation n'intervient que dans les conditions prévues par la loi n° 7-81 relative à
l'expropriation pour cause d'utilité publique et à l'occupation temporaire, promulguée par le
dahir n° 1-81-254 du 11 rajeb 1402 (6 mai 1982).
Article 9 : Les eaux utilisées pour l'irrigation d'un fonds déterminé et appartenant au
propriétaire dudit fonds sont cédées soit en même temps que ce dernier, et toujours au profit
de celui-ci, soit séparément de ce fonds, à condition que l'acquéreur soit propriétaire d'un
fonds agricole auquel seront rattachés ces droits d'eau.
En cas de morcellement du fonds, il est fait application des dispositions de l'article 11 ci-
dessous.
Article 10 : Les titulaires de droits acquis sur les eaux seulement ou sur des eaux qu'ils
n'utilisent qu'en partie pour leurs fonds doivent, dans un délai de cinq (5) ans, courant à
compter de la date de publication de la présente loi ou de l'acte de reconnaissance pour ce
qui est des propriétaires et possesseurs visés à l'article 6 ci-dessus, céder en totalité ou en
partie les droits qu'ils n'utilisent pas, à des personnes physiques ou morales propriétaires de
fonds agricoles et au profit de ces fonds ou à l'Etat.
Passé ce délai, les droits d'eau dont les propriétaires n'ont engagé aucune procédure de
cession conformément aux dispositions de l'alinéa précédent, font l'objet d'expropriation au
profit de l'Etat dans les conditions définies par la loi n° 7-81 précitée.
Article 11 : Toute cession ou location de fonds agricoles disposant pour leur irrigation
d'eaux sur lesquelles des droits sont reconnus à des tiers, ne peut s'effectuer que si le
propriétaire du fonds soumet à l'acquéreur ou au locataire un contrat de location des eaux,
établi au nom de ces derniers et leur garantissant pour une durée et un prix déterminés les
eaux dont ils ont besoin pour l'irrigation desdits fonds.
1 - d'anticiper de quelque manière que ce soit, notamment par des constructions, sur les
limites des francs-bords des cours d'eau temporaires ou permanents, des séguias, des lacs,
des sources ainsi que sur les limites d'emprises des aqueducs, des conduites d'eau, des
canaux de navigation, d'irrigation ou d'assainissement faisant partie du domaine public
hydraulique ;
2 - de placer à l'intérieur des limites du domaine public hydraulique tous obstacles entravant
la navigation, le libre écoulement des eaux et la libre circulation sur les francs-bords ;
3 - de jeter dans le lit des cours d'eau des objets susceptibles d'embarrasser ce lit ou y
provoquer des atterrissements ;
4 - de traverser les séguias, conduites, aqueducs ou canalisations à ciel ouvert inclus dans
le domaine public hydraulique, avec des véhicules ou animaux, en dehors des passages
spécialement réservés à cet effet, et de laisser pénétrer les bestiaux dans les emprises des
canaux d'irrigation ou d'assainissement. Les points où les troupeaux pourront
exceptionnellement accéder à ces canaux pour s'y abreuver sont fixés par l'agence de
bassin.
b) Il est interdit, sauf autorisation préalable délivrée suivant des modalités fixées par voie
réglementaire :
1 - d'effectuer ou enlever tout dépôt, toute plantation ou culture dans le domaine public
hydraulique,
3 - de pratiquer sur les ouvrages publics, les cours d'eau et toute autre partie du domaine
public hydraulique des saignées ou prises d'eau,
4 - d'effectuer des excavations de quelque nature que ce soit, notamment des extractions de
matériaux de construction, dans les lits des cours d'eau, à une distance inférieure à 10
mètres de la limite des francs-bords des cours d'eau, ou de l'emprise des conduites,
aqueducs et canaux. L'autorisation n'est pas accordée lorsque ces excavations sont de
nature à porter préjudice aux ouvrages publics, à la stabilité des berges des cours d'eau ou à
la faune aquatique.
Outre les attributions qui pourraient lui être dévolues par l'autorité gouvernementale, le
Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat examine et formule son avis sur :
* les plans de développement intégré des ressources en eau des bassins hydrauliques et en
particulier la répartition de l'eau entre les différents secteurs usagers et les différentes
régions du pays ou d'un même bassin, ainsi que les dispositions de valorisation, de
protection et de conservation des ressources en eau.
Le Conseil peut inviter à participer à ses réunions toute personne compétente ou spécialisée
dans le domaine de l'eau.
b - ou tout ensemble régional formé de bassins ou sections de bassins hydrauliques tels que
définis à l'alinéa précédent et constituant une unité hydraulique en raison de sa dépendance,
pour son approvisionnement en eau, d'une unité de ressource.
Les limites de chaque bassin hydraulique sont fixées par voie réglementaire.
Article 16 : Un plan directeur d'aménagement intégré des ressources en eau est établi par
l'administration pour chaque bassin ou ensemble de bassins hydrauliques. Il a pour objectif
principal la gestion des ressources en eau du bassin, eaux d'estuaires comprises, en vue
d'assurer quantitativement et qualitativement, les besoins en eau, présents et futurs, des
divers usagers des eaux du bassin.
3 - le plan de partage des eaux entre les différents secteurs du bassin et les principaux
usages de l'eau dans le bassin ; ce plan précisera éventuellement les quantités d'eau
excédentaires pouvant faire l'objet d'un transfert vers d'autres bassins ;
5 - les objectifs de qualité ainsi que les délais et les mesures appropriées pour les atteindre ;
Article 17 : Le plan directeur d'aménagement intégré du bassin hydraulique est établi par
l'administration pour une durée d'au-moins 20 ans. Il peut faire l'objet de révisions tous les
cinq ans, sauf circonstances exceptionnelles exigeant une modification de son contenu avant
cette période. Les conditions et la procédure de son élaboration et de sa révision sont fixées
par voie réglementaire.
Le plan directeur d'aménagement intégré du bassin hydraulique est approuvé par décret
après avis du Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat.
Article 19 : Un plan national de l'eau est établi par l'administration sur la base des résultats
et conclusions des plans directeurs d'aménagement des bassins hydrauliques visés à
l'article 16 ci-dessus. Il est approuvé par décret, après avis du Conseil Supérieur de l'Eau et
du Climat. Il doit notamment définir :
- les articulations qui doivent exister entre lui et les plans d'aménagement intégré des
ressources en eau, les plans d'aménagement du territoire...
- les conditions de transfert des eaux des bassins hydrauliques excédentaires vers les
bassins hydrauliques déficitaires.
Le plan national de l'eau est établi pour une période d'au-moins vingt (20) ans. Il peut faire
l'objet de révisions périodiques tous les 5 ans, sauf circonstances exceptionnelles exigeant
une modification de son contenu avant cette période.
5 - de réaliser toutes les mesures piézométriques et de jaugeages ainsi que les études
hydrologiques, hydrogéologiques, de planification et de gestion de l'eau tant au plan
quantitatif que qualitatif ;
6 - de réaliser toutes les mesures de qualité et d'appliquer les dispositions de la présente loi
et des lois en vigueur relatives à la protection des ressources en eau et à la restauration de
leur qualité, en collaboration avec l'autorité gouvernementale chargée de l'environnement ;
2 - pour un quart, des représentants des établissements publics placés sous la tutelle de
l'Etat, et chargés de la production de l'eau potable, de l'énergie hydroélectrique, et de
l'irrigation.
Le conseil d'administration :
- étudie les programmes de développement et de gestion des ressources en eau ainsi que
les programmes généraux d'activité annuels et pluriannuels de l'agence, avant leur
approbation par l'autorité gouvernementale chargée des ressources en eau,
- affecte les redevances provenant de la pollution aux actions spécifiques de dépollution des
eaux,
- propose à l'autorité gouvernementale chargée des ressources en eau l'assiette et les taux
de redevances constituant la rémunération par les usagers des prestations de l'agence,
- élabore le statut du personnel de l'agence qui est approuvé dans les conditions prévues par
la législation en vigueur pour le personnel des établissements publics,
Le conseil d'administration peut créer tout comité auquel il peut juger utile de déléguer
certains de ses pouvoirs.
Le directeur de l'agence détient tous les pouvoirs et toutes les attributions nécessaires à la
gestion de l'agence de bassin. Il exécute les décisions du conseil d'administration et, le cas
échéant, des comités. Il délivre les autorisations et concessions d'utilisation du domaine
public hydraulique prévues dans la présente loi.
1/ En ressources :
- les produits et bénéfices d'exploitation, ainsi que ceux provenant de ses opérations et de
son patrimoine ;
- le produit des redevances constituant la rémunération par les usagers de ses prestations ;
- les produits des redevances d'utilisation du domaine public hydraulique ;
- les subventions de l'Etat ;
- les dons, legs et produits divers ;
2/ En charges :
- les charges d'exploitation et d'investissement de l'agence ;
- le remboursement des avances, prêts et emprunts ;
- toutes autres dépenses en rapport avec son activité.
Article 24 : Les biens du domaine public hydraulique, nécessaires aux agences de bassins
pour exercer les missions qui leur sont imparties par la présente loi, sont mis à leur
disposition dans les conditions fixées par voie réglementaire.
Les conditions d'accumulation artificielle des eaux sur les propriétés privées sont fixées par
voie réglementaire.
Article 26 : Sous réserve des dispositions des articles 36 et suivants de la présente loi, tout
propriétaire peut, sans autorisation, creuser sur son fonds des puits ou y réaliser des forages
d'une profondeur ne dépassant pas le seuil fixé par voie réglementaire. Il a droit à l'usage
des eaux, sous réserve des droits des tiers et des conditions de la présente loi.
Article 27 : Tout prélèvement d'eau existant à la date de publication de la présente loi doit,
dans un délai fixé par voie réglementaire, faire l'objet d'une déclaration.
Pour les prélèvements d'eau non encore autorisés, cette déclaration vaut demande
d'autorisation et est instruite comme telle, sous réserve des dispositions des articles 6 et 8
de la présente loi.
Article 28 : Tout propriétaire qui veut utiliser des eaux dont il a le droit de disposer, peut
obtenir le passage de ces eaux sur les fonds intermédiaires, à charge d'une juste et
préalable indemnité.
Les propriétaires doivent recevoir les eaux qui peuvent s'écouler des terrains ainsi arrosés,
sauf indemnité s'il y a lieu.
Sont exemptés de cette servitude les maisons, cours, jardins, parcs et enclos attenant aux
habitations.
Article 29 : Tout propriétaire qui veut procéder à l'évacuation des eaux nuisibles à son fonds
peut obtenir le passage de ces eaux sur des fonds intermédiaires dans les mêmes
conditions que celles fixées à l'article précédent.
Toutefois, les propriétaires de fonds traversés ont la faculté de se servir des travaux réalisés
à cet effet pour l'écoulement des eaux de leurs propres fonds, sous réserve d'une
contribution financière aux travaux réalisés ou restant à réaliser ainsi qu'à l'entretien des
installations devenues communes.
Article 30 : Les dispositions des articles 28 et 29 ci-dessus ne font pas obstacle à l'exercice
de droits spéciaux de passage nés d'une coutume incontestée, qui peuvent exister dans
certaines régions.
Article 31 : Les propriétés riveraines des cours d'eau, lacs, aqueducs, conduites d'eau,
canaux d'irrigation ou d'assainissement affectés à un usage public, sont soumises à une
servitude dans la limite d'une largeur de quatre mètres à partir des francs-bords, destinée à
permettre le libre passage du personnel et des engins de l'administration ou de l'agence de
bassin, ainsi que le dépôt de produits de curage ou l'exécution d'installations et de travaux
d'intérêt public.
Cette servitude fait obligation aux riverains de s'abstenir de tout acte de nature à nuire au
fonctionnement, à l'entretien et à la conservation des cours d'eau, lacs et ouvrages.
Article 32 : L'exécution des installations ou travaux visés à l'article précédent sur les terrains
grevés de servitude doit être notifiée par écrit aux propriétaires ou exploitants desdits
terrains.
Les dommages résultant de cette exécution sont fixés à défaut d'accord amiable, par le
tribunal compétent.
Article 33 : Tout propriétaire d'un terrain grevé d'une servitude de dépôt d'une durée
dépassant un an peut, à toute époque pendant toute la durée de la servitude, exiger du
bénéficiaire de cette servitude l'acquisition de ce terrain.
S'il n'est pas déféré à cette demande dans le délai d'un an, le propriétaire peut saisir les
tribunaux compétents en vue de l'intervention d'un jugement prononçant le transfert de la
propriété et déterminant le montant de l'indemnité.
Cette indemnité est fixée comme en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique.
Article 34 : A défaut d'une autorisation préalable, l'administration peut procéder d'office, aux
frais des contrevenants, à la démolition de toute nouvelle construction ou de toute élévation
de clôture fixe, ainsi qu'à l'abattage de toute plantation à l'intérieur des zones soumises à
servitude si aucune suite n'est donnée par les intéressés à la mise en demeure qui leur est
adressée par l'administration afin de procéder à ces opérations dans un délai qui ne peut
être inférieur à 15 jours.
En cas de besoin, l'administration peut demander, moyennant indemnité, l'abattage des
arbres et la démolition des constructions existant dans les limites de ces zones et peut y
procéder d'office si, dans un délai de trois mois, aucune suite n'a été donnée à sa demande.
Article 35 : L'Etat, les collectivités locales et les concessionnaires dûment autorisés ont le
droit de faire procéder dans les propriétés privées aux travaux de recherches d'eau, en
procédant, conformément aux dispositions de la loi sur l'expropriation pour cause d'utilité
publique et l'occupation temporaire.
L'enquête publique est effectuée par une commission spéciale chargée de recueillir les
réclamations des tiers intéressés. A cet effet, le projet d'autorisation ou de concession doit
être porté à la connaissance du public, par voie de presse ou de tout autre moyen de
publicité approprié, quinze jours avant le commencement de l'enquête publique dont la durée
ne peut excéder trente jours. L'agence de bassin est tenue de statuer sur la demande ou
toute opposition d'un tiers, après avis de la commission d'enquête, dans un délai de quinze
jours après la date de clôture de l'enquête.
Article 37 : Toute personne physique ou morale utilisant les eaux du domaine public
hydraulique est soumise au paiement d'une redevance pour utilisation de l'eau, dans les
conditions fixées dans la présente loi.
Les modalités de fixation et de recouvrement de cette redevance sont fixées par voie
réglementaire.
Le recouvrement des redevances peut être poursuivi tant auprès du propriétaire que de
l'exploitant des installations de prélèvement d'eau, qui sont conjointement et solidairement
responsables du paiement de celles-ci.
3 - les travaux de captage et l'utilisation des eaux de sources naturelles situées sur les
propriétés privées ;
4 - l'établissement, pour une période n'excédant pas une durée de cinq ans renouvelable,
d'ouvrages ayant pour but l'utilisation des eaux du domaine public hydraulique, tels que
moulins à eau, digues, barrages ou canaux, sous réserve que ces ouvrages n'entravent pas
le libre écoulement des eaux et la libre circulation sur les francs-bords et qu'ils n'entraînent
pas la pollution des eaux ;
5 - les prélèvements de débits d'eau dans la nappe souterraine, quelle qu'en soit la nature,
supérieurs à un seuil fixé par voie réglementaire ;
6 - les prises d'eau établies sur les cours d'eau ou canaux dérivés des oueds ;
Article 39 : L'autorisation est accordée sous réserve des droits des tiers. Elle peut conférer
au bénéficiaire le droit d'occuper les parties du domaine public hydraulique nécessaires aux
installations ou aux opérations autorisées.
L'agence de bassin fixe la durée de l'autorisation qui ne peut dépasser vingt ans
renouvelable, les mesures à prendre par l'attributaire de l'autorisation pour éviter la
dégradation des eaux qu'il utilise soit pour le prélèvement soit pour le déversement, le
montant et les modalités de paiement de la redevance, les conditions d'exploitation, de
prolongation ou de renouvellement éventuel de l'autorisation ainsi que les mesures à
prendre par le titulaire de l'autorisation en application des dispositions prévues au chapitre VI
de la présente loi.
L'autorisation est révoquée par l'agence de bassin à toute époque, sans indemnité, après
une mise en demeure adressée à l'intéressé par écrit :
L'agence de bassin peut à tout moment modifier, réduire ou révoquer l'autorisation pour
cause d'intérêt public, sous réserve d'un préavis dont le délai ne peut être inférieur à trente
jours. Cette modification, réduction ou révocation ouvre droit à indemnité au profit du titulaire
de l'autorisation, si celui-ci en éprouve un préjudice direct.
Article 40 : L'autorisation de prise d'eau à usage d'irrigation est accordée au profit d'un
fonds déterminé. Le bénéficiaire de l'autorisation ne peut, sans autorisation nouvelle, utiliser
les eaux au profit d'autres fonds.
Tout transfert de l'autorisation, effectué indépendamment du fonds au profit duquel elle est
accordée, est nul et entraîne la révocation de l'autorisation.
En cas de morcellement du fonds bénéficiaire, la répartition des eaux entre les parcelles doit
faire l'objet d'autorisations nouvelles, qui se substitueront à l'autorisation primitive.
1 - l'aménagement des sources minérales et thermales, ainsi que l'exploitation des eaux
desdites sources ;
2 - l'établissement sur le domaine public hydraulique, pour une durée supérieure à cinq ans,
d'ouvrages destinés à la protection contre les inondations ou à l'accumulation et à la
dérivation des eaux, ainsi que l'utilisation de ces eaux ;
4 - les prélèvements d'eau effectués sur la nappe ou les prises d'eau établies sur les cours
d'eau, canaux dérivés des oueds ou sources naturelles, lorsque les débits prélevés
dépassent le seuil fixé par l'agence de bassin ou lorsqu'ils sont destinés à un usage public ;
5 - les prises d'eau sur les cours d'eau ou canaux en vue de la production de l'énergie
hydroélectrique.
La concession constitue des droits réels de durée limitée qui ne confèrent à son titulaire
aucun droit de propriété sur le domaine public hydraulique.
Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux ressources en eau et ouvrages
affectés aux périmètres aménages en partie ou en totalité par l'Etat, notamment les
périmètres délimités au sens de l'article 6 du dahir n° 1-69-25 du 10 joumada I 1389 (25
juillet 1969) formant code des investissements agricoles.
- le débit concédé,
- la nature des ouvrages et le délai d'exécution des diverses tranches des installations et
aménagements prévus,
- les mesures à prendre par le concessionnaire pour éviter la dégradation de la qualité des
ressources en eau,
- s'il y a lieu, les conditions dans lesquelles le débit concédé peut être modifié ou réduit ainsi
que l'indemnisation à laquelle la modification ou la réduction du débit peut donner lieu,
- s'il y a lieu, les conditions de rachat, de retrait et de déchéance de la concession, ainsi que
celles du retour des ouvrages à l'Etat en fin de concession.
Article 43 : La concession de prise d'eau à usage d'irrigation est accordée à toute personne
physique ou morale au profit des terrains situés dans un périmètre déterminé.
La concession peut être mise en déchéance ou révisée d'office, sans indemnités si les eaux
sont utilisées hors du périmètre fixé ou pour des usages autres que l'irrigation.
La répartition des eaux concédées entre des terrains appartenant à des propriétaires
différents, est fixée par l'acte de concession ; elle ne peut être modifiée que dans les
conditions prévues pour la modification de cet acte.
1 - d'établir, après approbation des projets par l'agence de bassin, tous ouvrages destinés à
utiliser le débit autorisé ;
Article 45 : Sans préjudice des clauses particulières figurant dans le contrat de concession,
la déchéance de la concession peut être prononcée pour :
- utilisation des eaux différente de celle autorisée ou hors de la zone d'utilisation fixée,
- non-paiement des redevances aux termes fixés,
- non-utilisation des eaux concédées dans les délais fixés dans le contrat de concession,
- non-respect des obligations à caractère sanitaire, notamment dans le cas des sources
thermales.
Article 47 : L'agence de bassin peut ordonner que les travaux effectués sans autorisation ou
sans concession ou contrairement à la réglementation sur les eaux, soient démolis et que,
éventuellement, tout soit rétabli dans l'état initial par les contrevenants dans un délai qui ne
peut être inférieur à quinze (15) jours. Passé ce délai, l'agence de bassin peut y procéder
d'office aux frais des contrevenants.
Article 48 : Par complément aux dispositions du dahir du 9 Ramadan 1331 (12 août 1913)
sur l'immatriculation des immeubles et des autres textes réglementant le régime foncier de
l'immatriculation, peuvent faire l'objet d'une inscription au livre foncier les autorisations et les
concessions de prélèvement d'eau, ainsi que les actes portant reconnaissance des droits
acquis sur les eaux.
Les conditions de délimitation de ces périmètres et d'octroi d'autorisation sont fixées par voie
réglementaire.
Article 50 : En cas de nécessité, des périmètres d'interdiction peuvent être délimités, par
décret, dans les zones où le niveau des nappes ou la qualité des eaux sont déclarés en
danger de surexploitation ou de dégradation.
Dans chacun de ces périmètres, les autorisations et les concessions de prélèvement d'eau
ne sont délivrées que lorsque l'eau prélevée est destinée à l'alimentation humaine ou à
l'abreuvement du cheptel.
- comme usée, une eau qui a subi une modification de sa composition ou de son état du fait
de son utilisation ;
- comme polluée, une eau qui a subi, du fait de l'activité humaine, directement ou
indirectement ou sous l'action d'un effet biologique ou géologique, une modification de sa
composition ou de son état qui a pour conséquence de la rendre impropre à l'utilisation à
laquelle elle est destinée.
L'administration fixe les normes de qualité auxquelles une eau doit satisfaire selon
l'utilisation qui en sera faite.
Article 52 : Aucun déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect dans une eau
superficielle ou une nappe souterraine susceptible d'en modifier les caractéristiques
physiques, y compris thermiques et radioactives, chimiques, biologiques ou bactériologiques,
ne peut être fait sans autorisation préalable accordée, après enquête, par l'agence de
bassin.
Au cas où l'autorisation mentionnée à l'alinéa ci-dessus doit être délivrée en même temps
que l'autorisation prévue à l'article 38 ou la concession prévue à l'article 41 de la présente
loi, cette autorisation ou concession définit les conditions de prélèvements et de
déversements. L'enquête publique est menée simultanément et ne peut excéder 30 jours.
Cette autorisation donne lieu au paiement de redevances dans les conditions fixées par voie
réglementaire.
Le recouvrement des redevances peut être poursuivi, dans les conditions fixées par voie
réglementaire, tant auprès du propriétaire des installations de déversement, écoulement,
rejet, dépôt direct ou indirect, qu'auprès de l'exploitant desdites installations, qui sont
conjointement et solidairement responsables du paiement de celles-ci.
Article 53 : Tout déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect dans une eau
superficielle ou une nappe souterraine visé à l'article 52 ci-dessus existant à la date de
publication de la présente loi, doit, dans un délai fixa par l'agence de bassin, faire l'objet
d'une déclaration.
Cette déclaration vaut une demande d'autorisation et est instruite comme telle, sur la base
des dispositions prévues dans la présente loi.
Article 54 : Il est interdit :
1 - de rejeter des eaux usées ou des déchets solides dans les oueds à sec, dans les puits,
abreuvoirs et lavoirs publics, forages, canaux ou galeries de captage des eaux. Seule est
admise l'évacuation des eaux résiduaires ou usées domestiques dans des puits filtrants
précédés d'une fosse septique ;
3 - de laver du linge et autres objets, notamment des viandes, peaux ou produits animaux
dans les eaux de séguias, conduites, aqueducs, canalisations, réservoirs, puits qui
alimentent les villes, agglomérations, lieux publics et à l'intérieur des zones de protection de
ces mêmes séguias, conduites, aqueducs, canalisations, réservoirs, puits ;
4 - de se baigner et de se laver dans lesdits ouvrages, ou d'y abreuver les animaux, les y
laver ou baigner ;
5 - de déposer des matières insalubres, d'installer des fosses d'aisance ou des puisards à
l'intérieur des zones de protection desdits séguias, conduites, aqueducs, canalisations,
réservoirs et puits ;
6 - de jeter des bêtes mortes dans les cours d'eau, lacs, étangs, marais et de les enterrer à
proximité des puits, fontaines et abreuvoirs publics ;
7 - de jeter, à l'intérieur des périmètres urbains, des centres délimités et des agglomérations
rurales dotées d'un plan de développement, toute eau usée ou toute matière nuisible à la
santé publique en dehors dès lieux indiqués à cet effet ou dans des formes contraires à
celles fixées par la présente loi et la réglementation en vigueur.
Article 55 : Lorsqu'il résulte des nuisances constatées un péril pour la santé, la sécurité ou
la salubrité publiques, l'administration peut prendre toute mesure immédiatement exécutoire
en vue de faire cesser ces nuisances. Dans tous les cas, les droits des tiers à l'égard des
auteurs de ces nuisances sont et demeurent réservés.
Article 56 : Selon une périodicité fixée par voie réglementaire dans chaque cas, l'agence de
bassin effectue un inventaire du degré de pollution des eaux superficielles (cours d'eau,
canaux, lacs, étangs, ...) ainsi que des eaux des nappes souterraines.
Des fiches seront établies pour chacune de ces eaux d'après des critères physiques,
chimiques, biologiques et bactériologiques pour déterminer l'état de chacune d'elles. Des
cartes de vulnérabilité à la pollution des nappes souterraines en fonction de la nature des
terrains seront établies pour les principales nappes.
Ces documents feront l'objet d'une révision périodique générale et d'une révision immédiate
chaque fois qu'un changement exceptionnel ou imprévu affectera l'état des eaux ou des
milieux récepteurs.
Elle définira, d'une part, les spécifications techniques et les critères physiques, chimiques,
biologiques et bactériologiques auxquels les cours d'eau, sections de cours d'eau, canaux,
lacs ou étangs devront répondre, notamment pour les prises d'eau assurant l'alimentation
des populations et, d'autre part, le délai dans lequel la qualité de chaque milieu récepteur
devra être améliorée.
Article 57 : L'administration définit les conditions d'utilisation des eaux usées. Toute
utilisation des eaux usées est soumise à autorisation de l'agence de bassin.
Tout utilisateur des eaux usées peut bénéficier du concours financier de l'Etat et de
l'assistance technique de l'agence de bassin si l'utilisation qu'il fait des eaux usées est
conforme aux conditions fixées par l'administration et a pour effet de réaliser des économies
d'eau et de préserver les ressources en eau contre la pollution.
Article 59 : Les eaux à usage alimentaire, direct ou indirect, doivent être potables. L'eau est
considérée comme potable au sens de la présente loi lorsqu'elle satisfait aux normes de
qualité fixées par voie réglementaire, selon que cette eau est destinée directement à la
boisson ou à la préparation, le conditionnement ou la conservation des denrées alimentaires.
Article 60 : Il est interdit de proposer, de vendre ou de distribuer, sous quelque forme que ce
soit, en vue de l'alimentation humaine, une eau non potable.
Article 61 : Toute réalisation ou modification d'une adduction d'eau pour les besoins d'une
collectivité est soumise à autorisation préalable de l'administration aux fins de procéder au
contrôle de la qualité de l'eau.
Article 62 : Le ravitaillement en eau potable par tonneaux ou citernes mobiles ne peut être
effectué que dans les conditions fixées par la réglementation. Dans tous les cas, l'eau doit
provenir d'une adduction publique contrôlée ou, à défaut, d'un point d'eau autorisé.
Article 63 : Des zones de protection doivent être établies autour des captages d'alimentation
publique tels que sources, puits, forages, impluviums.
La procédure de délimitation des périmètres de protection rapprochée est fixée par voie
réglementaire.
Des périmètres de protection semblables peuvent être délimités, dans les mêmes conditions
autour des retenues de barrages, des réservoirs enterrés ainsi qu'autour des ouvrages de
retenue, d'adduction et de distribution.
Article 65 : Toute méthode de correction des eaux ou tout recours à un mode de traitement
de ces eaux à l'aide d'additifs chimiques, doit être au préalable autorisé dans les conditions
fixées par voie réglementaire.
Les additifs éventuels ne doivent en aucun cas nuire à la possibilité de l'eau et en altérer les
propriétés organoleptiques.
A cette fin, l'eau doit être analysée périodiquement par des laboratoires spécialement agréés
par voie réglementaire.
Des produits dérivés tels que les gaz thermaux, les eaux mères, les péloïdes et des
préparations pharmaceutiques et cosmétiques, peuvent être obtenus à partir des eaux
naturelles d'intérêt médical.
Pour les eaux naturelles d'intérêt médical gazeuses, la teneur en gaz peut être augmentée
par addition de gaz pur prélevé exclusivement au griffon de la source. Si cette addition a eu
lieu, mention doit en être portée avec l'indication de la nature et de l'origine du gaz employé
sur toutes les formes de conditionnement ou dans les lieux d'utilisation mis à la disposition
du public.
Article 68 : Aucune eau naturelle d'intérêt médical ne peut être captée et exploitée en
dehors des conditions générales fixées par la présente loi et ses textes d'application.
Article 69 : L'utilisation comme agents thérapeutiques des eaux naturelles d'intérêt médical
ou de leurs dérivés ne peut avoir lieu que si leur exploitation a été officiellement autorisée et
soumise au contrôle de l'administration, et que si leur mode de captage a été approuvé.
Si cette utilisation a lieu sur place, elle ne peut être admise que dans un établissement dont
l'implantation, les plans, la construction, les aménagements et l'équipement ont été
approuvés par l'administration.
Si cette utilisation a lieu en dehors du point d'émergence de la source, elle ne peut intervenir
que si l'eau est transportée dans des conditions particulières déterminées ou approuvées par
l'administration.
Article 70 : L'utilisation des eaux naturelles d'intérêt médical en crénothérapie est soumise à
autorisation dans les conditions fixées par voie réglementaire.
Article 71 : Toutes les eaux naturelles d'intérêt médical doivent être utilisées telles qu'elles
se présentent à l'émergence.
Le mélange des eaux naturelles d'intérêt médical ne peut être effectué que pour les eaux
originaires du même gîte hydrothermal, de même composition et de même action
thérapeutique.
Article 72 : Ne peuvent porter le nom d'eau naturelle d'intérêt médical, les eaux, quelle que
soit leur origine, auxquelles sont ajoutées extemporanément des principes médicamenteux.
Ne peuvent porter le nom eau naturelle d'intérêt médical les eaux dites " de source " ou " de
table " auxquelles leur composition naturelle ne permet d'attribuer aucune propriété
thérapeutique.
- les eaux dites " de table " sont des eaux potables provenant des réseaux publics
d'approvisionnement d'eau de boisson ; ces eaux peuvent subir des traitements
supplémentaires agréés par l'administration.
Les eaux dites "de source " et " de table " ne peuvent être mises en vente et vendues que si
elles sont officiellement autorisées et soumises au contrôle de l'administration et que si leur
mode de captage et de conditionnement a été approuvé.
Article 74 : Tout produit extrait des eaux naturelles d'intérêt médical susceptible d'être
conditionné comme médicament est soumis à la législation et à la réglementation sur les
médicaments.
Article 75 : Seules les eaux naturelles d'intérêt médical et les eaux dites de "source "
peuvent être importées, sous réserve de l'autorisation de l'administration dans les conditions
prévues par voie réglementaire.
Article 76 : Constitue un délit au sens de la loi n° 13-83 relative à la répression des fraudes
sur les marchandises, promulguée par le dahir n° 1-83-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre
1984) et est puni des peines prévues par cette loi :
1/ le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sous le nom "d'eau
naturelle d'intérêt médical ", d'eau "de table " ou d'eau "de source " une eau dont
l'exploitation, la mise en vente et la vente ne sont pas officiellement autorisées ;
5/ le fait d'indiquer sur les récipients une composition différente de celle que présente l'eau
qu'ils contiennent ;
6/ le fait de mettre en vente ou de vendre une eau non exempte de germes pathogènes ou
impropre à la consommation ;
7/ le fait d'indiquer sur les récipients que l'eau qu'ils contiennent est stérilisée alors qu'elle
contient des germes vivants ;
8/ le fait d'user, sur les papiers de commerce, factures, catalogues, prospectus, affiches,
annonces et tout autre moyen de publicité, de toute indication ou signe susceptible de créer
dans l'esprit du consommateur une confusion sur la nature, le volume, les qualités ou
l'origine des eaux ;
10/ le fait de ne pas indiquer sur le produit la date de mise en vente et de péremption.
Aucun projet agricole ne peut être approuvé lorsque les conditions de réalisation qu'il prévoit
peuvent entraîner la dégradation des ressources en eau ou des sols cultivables.
Article 81 : Les agents spécialement commissionnés à cet effet par l'administration sont
chargés de constater la conformité des travaux d'équipement et des programmes de mise en
valeur réalisés avec l'autorisation accordée.
Si, malgré l'amende infligée, l'infraction persiste, l'autorisation visée à l'article 38 est
révoquée sans indemnité.
Article 82 : Dans les périmètres équipés en totalité ou en partie par l'Etat, l'administration
peut prescrire la modification des systèmes d'irrigation mis en place ou tout mode d'arrosage
déjà pratiqué aux fins de réaliser des économies d'eau ou de mieux valoriser les ressources
en eau compte tenu des culture annuelles existantes. Les utilisateurs sont tenus de se
conformer à ces modifications.
En outre, elle peut prescrire toute mesure destinée à lutter contre toute pollution de la nappe
par suite d'épandage excessif de produits chimiques ou organiques et toute mesure de
nature à empêcher tout excès dans l'utilisation de l'eau.
Article 83 : Lorsque dans les périmètres desservis par un réseau public construit et
aménagé aux frais de l'Etat, l'administration constate une remontée dangereuse de la nappe,
obligation peut être faite aux usagers de procéder momentanément à l'irrigation de leurs
fonds par le recours aux eaux de la nappe. L'acte qui constate la remontée de la nappe
définit les modalités de prélèvement d'eau et, éventuellement, d'octroi de l'aide financière.
Article 84 : L'utilisation d'eaux usées à des fins agricoles est interdite lorsque ces eaux ne
correspondent pas aux normes fixées par voie réglementaire
Article 85 : Dans les zones agricoles susceptibles de subir des dommages du fait des crues,
l'Etat peut exécuter, soit à son initiative lorsque l'intérêt public l'exige, soit à la demande des
propriétaires et à leurs frais, tous travaux nécessaires à la protection de leurs biens et à
l'utilisation des eaux sur leurs propriétés.
Chapitre X : Dispositions relatives à l'usage de l'eau en cas de pénurie
Article 86 : En cas de pénurie d'eau due à la surexploitation ou à des événements
exceptionnels tels que sécheresses, calamités naturelles ou force majeure, l'administration
déclare l'état de pénurie, définit la zone sinistrée et édicte les réglementations locales et
temporaires ayant pour objet d'assurer en priorité l'alimentation en eau des populations et
l'abreuvage des animaux.
Les réglementations locales et temporaires visées ci-dessus peuvent prévoir des mesures
restrictives portant notamment sur :
En outre, il peut être délimité dans certaines régions des périmètres déclarés "zones
d'alimentation domestique en eau " où tout prélèvement d'eau dans la nappe est destiné
exclusivement à l'approvisionnement des populations et l'abreuvage des animaux.
Article 88 : Dans les zones soumises à irrigation, l'administration peut, en cas de pénurie
d'eau résultant de la surexploitation ou de la sécheresse déclarée dans les formes prévues à
l'article 86 ci-dessus prescrire des réglementations locales et temporaires en vue de pallier
l'épuisement des réserves hydrauliques.
- l'obligation pour les particuliers d'exploiter les nappes dans les périmètres habituellement
desservis par un réseau public utilisant les eaux superficielles,
- la fixation, pour l'exploitation des points d'eau sans autorisation, de conditions différentes
de celles prévues au chapitre V de la présente loi.
Les frais résultant, le cas échéant, de l'obligation faite aux particuliers d'exploiter les nappes
ainsi que prévu ci-dessus, peuvent être supportés, en partie, par l'Etat dans les conditions
qui sont déterminées par voie réglementaire.
- et, à l'issue des travaux, de faire connaître à l'agence de bassin, toutes précisions sur
lesrésultats obtenus.
Article 92 : En vue de lui permettre de tenir à jour l'inventaire des ressources en eau,
l'exploitant ou, le cas échéant, le propriétaire d'un cours d'eau, source, puits ou forage est
tenu de déclarer auprès de l'agence de bassin les installations de dérivation, captage,
puisage et d'en permettre l'accès à ses agents à l'effet d'obtenir tous renseignements sur les
débits prélevés et les conditions de ce prélèvement.
Article 95 : Les digues, remblais, constructions ou autres ouvrages quel qu'en soit le statut
juridique et qui sont reconnus faire obstacle à l'écoulement des eaux ou étendre d'une
manière nuisible le champ des inondations peuvent, sur décision de l'agencede bassin, faire
l'objet de modification ou suppression, moyennant le paiement d'indemnités à titre de
dédommagement.
Article 96 : Si l'intérêt public l'exige, l'agence de bassin peut exiger des propriétaires
riverains des cours d'eau de procéder à la construction de digues destinées à la protection
de leurs biens contre les débordements des cours d'eau.
Article 97 : Il estinterdit d'effectuer des plantations, constructions ou dépôts sur les terrains
compris entre le cours d'eau et les digues de protection construites en bordure immédiate de
ce cours d'eau.
Article 100 : La référence au dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des
eaux, dans les textes législatifs et réglementaires en vigueur, est remplacée par la référence
à la présente loi.
1 - Pour moitié des représentants de l'Etat et des établissements publics placés sous sa
tutelle et chargés de la production de l'eau potable, de l'énergie hydroélectrique et de
l'irrigation,
2 - Pour moitié :
Les modalités de tenue des réunions de la commission, le nombre de ses sessions tenues
dans l'année, les instances qui sont en droit de la convoquer et l'administration chargée de la
préparation de ses réunions et du suivi de l'exécution de ses recommandations sont fixés
par voie réglementaire.
Article 103 : A l'intérieur des périmètres urbains, les autorisations prévues aux paragraphes
2, 3, 5 et 8 de l'article 38 de la présente loi, sont délivrées par l'agence de bassin après avis
de la collectivité locale concernée.
Chapitre XIII : Police des eaux - infractions et sanctions
Article 105 : Les agents et fonctionnaires visés à l'article 104 ci-dessus ont accès aux puits,
aux forages et à tout autre ouvrage ou installation de captage, de prélèvement ou de
déversement, dans les conditions fixées aux articles 64 et 65 du code de procédure pénale.
Article 106 : Les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application peuvent être constatées par tout procédé utile et notamment par des
prélèvements d'échantillons. Les prélèvements d'échantillons donnent lieu, séance tenante,
à la rédaction de procès-verbaux.
Article 107 : Tout échantillon prélevé est mis sous scellés. Aussitôt après avoir scellé les
échantillons, l'agent verbalisateur, s'il est en présence du propriétaire ou de l'exploitant de
l'installation de rejet, doit l'informer de l'objet du prélèvement et lui remettre un échantillon
sous scellé. Le procès-verbal mentionne cette information.
Les procès-verbaux sont transmis dans un délai de dix (10) jours de leur date aux juridictions
compétentes. Les constatations mentionnées dans le procès-verbal font foi jusqu'à preuve
contraire.
Article 109 : En cas de flagrant délit et dans les conditions prévues par la loi, les agents et
fonctionnaires désignés à l'article 104 ci-dessus auront le droit d'arrêter les travaux et de
confisquer les objets et choses dont l'usage constitue une infraction, conformément aux
articles 89 et 106 du code pénal tel qu'il a été approuvé par le dahir n° 1-59-413 du 28
joumada II 1382 (26 novembre 1962). En cas de nécessité, ces agents et fonctionnaires
peuvent requérir la force publique.
Article 111 : Quiconque, par quelque moyen que ce soit, met les agents désignés à l'article
104 ci-dessus, dans l'impossibilité d'exercer leurs fonctions, est puni des peines prévues par
l'article 609 du code pénal précité.
Ces pénalités peuvent être portées au double en cas de récidive ou si la résistance aux
agents est opérée en réunion de plusieurs personnes ou avec violences.
Article 112 : Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l'article 12-a, paragraphes 1, 2
et 3 et des articles 57 et 84, est puni d'un emprisonnement de 1 à 12 mois et d'une amende
de 1.200 à 2.500 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement.
Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l'article 12-a, paragraphe 4, est puni d'une
amende de 1.200 à 2.500 dirhams.
Article 113 : Toute personne qui aura procédé à des prélèvements d'eau superficielle ou
souterraine en violation des dispositions de la présente loi sur les conditions d'utilisation de
l'eau sera passible des sanctions prévues par l'article 606, 2ème alinéa, du code pénal
précité.
Les coauteurs et complices seront punis de la même peine que l'auteur principal.
Article 114 : L'agence de bassin aura le droit de faire fermer d'office les prises d'eau qui
seront reconnues sans droit ou auraient été faites sans autorisation.
Si, après mise en demeure dont les délais peuvent être réduits à vingt quatre heures en cas
d'urgence, il n'est pas satisfait aux injonctions de l'agence de bassin, celle-ci prendra d'office
et aux frais du contrevenant les mesures nécessaires, sans préjudice des peines prévues
par la législation en vigueur.
En cas de constatation, dans les périmètres d'irrigation aménagés et équipés par l'Etat, d'un
prélèvement non autorisé tel que débit supérieur au débit autorisé, irrigation non autorisée
ou, en dehors des heures fixées, vol d'eau... et sans préjudice des pénalités encourues pour
infraction à la police des eaux prévues par la présente loi, le contrevenant pourra être
astreint à payer à titre de redevance supplémentaire, une somme égale au double de celle
correspondant à la tarification normale des mètres cubes d'eau indûment prélevés, le
nombre de ceux-ci étant forfaitairement calculé en supposant que le débit prélevé en
contravention l'a été continûment durant les dix jours qui ont précédé la constatation de
l'infraction.
En cas de récidive, le contrevenant encourra une pénalité de même nature, le tarif appliqué
étant porte du double au triple du tarif normal.
En cas de récidive nouvelle, le contrevenant pourra être privé d'eau jusqu'à la fin de la
campagne d'irrigation en cours. Dans ce cas, il restera, néanmoins, assujetti au paiement du
minimum de redevance prévu par les textes en vigueur.
Article 115 : L'exécution sans autorisation des travaux visés au paragraphe b de l'article 12
et aux articles 31 et 94 est punie d'une amende égale au 10ème du montant des travaux
estimé par l'autorité chargée de la gestion et de l'administration du domaine public
hydraulique.
- Les travaux ainsi entrepris peuvent être suspendus ou définitivement arrêtés par l'agence
de bassin, sans préjudice des mesures de protection des eaux qu'elle peut ordonner.
Article 116 : Les infractions aux dispositions des chapitres VII et VIII sont punies des peines
prévues par la loi 13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises,
promulguée par le dahir n° 1-83-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984).
Article 117 : Indépendamment des sanctions prévues ci-dessus, l'agence de bassin aura le
droit de faire procéder, aux frais du contrevenant et après mise en demeure restée sans
effet, à l'enlèvement des dépôts et épaves et à la destruction de tous ouvrages gênant la
circulation, la navigation ou le libre écoulement des eaux.
Article 118 : Les infractions à l'article 52 sont punies d'un emprisonnement d'un mois à un
an et d'une amende de 1.200 à 5.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement.
Article 119 : Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l'article 54, paragraphes 1, 2,
5, 6 et 7 sera puni d'une amende de 1.200 à 3.000 dirhams.
Quiconque aura contrevenu aux dispositions des paragraphes 3 et 4 de l'article 54, sera puni
d'une amende de 240 à 500 dirhams.
Article 120 : En cas de condamnation à une peine prononcée en vertu des articles 118 et
119, le tribunal fixe le délai dans lequel les travaux et aménagements rendus nécessaires
par la réglementation doivent être exécutés. Si les circonstances l'exigent, il peut, dans les
cas où il n'y aurait pas lieu de procéder à des travaux ou aménagements, fixer un délai au
condamné pour se soumettre aux obligations résultant de ladite réglementation.
Article 121 : Sera puni d'une peine d'emprisonnement de 3 à 12 mois et d'une amende de
1.200 à 5.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque aura fait
fonctionner une installation en infraction à une interdiction prononcée en application de
l'alinéa 3 de l'article 120 ci-dessus.
Article 122 : Lorsque le contrevenant à une quelconque des dispositions de la présente loi
ou des textes pris pour son application est en état de récidive, la peine est portée au double
de celle initialement prononcée à son encontre.
Article 123 : Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi et notamment :
- le dahir du 9 joumada II 1334 (13 avril 1916) réglementant l'exploitation des bacs ou
passages sur les cours d'eau,
- le dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux,
- le dahir du 11 joumada II 1345 (17 décembre 1926) relatif à la répression des vols d'eau,
- le dahir du 27 joumada I 1352 (18 septembre 1933) relatif aux autorisations de prises d'eau
sur l'oued Beht et l'oued Sebou,
- le dahir du 11 Rabia II 1354 (13 juillet 1935 ) relatif aux autorisations de prises d'eau dans
la retenue du barrage de l'oued El Maleh et sur l'oued Oum er Rbia,
- le dahir du 8 joumada II 1358 (26 juillet 1939) réglementant l'exécution de forages pour
recherches d'eau,
- le dahir du 29 chaoual 1374 (20 juin 1955) relatif aux autorisations de prises d'eau sur
l'oued Oum Er Rbia et l'oued El Abid,
- le décret royal n° 594-67 du 27 Ramadan 1387 (29 décembre 1967) portant création de la
commission interministérielle de coordination des problèmes concernant les eaux
alimentaires.