Cours Complet Sur L'economie Et Développement (GM4)
Cours Complet Sur L'economie Et Développement (GM4)
Cours Complet Sur L'economie Et Développement (GM4)
ET
DEVELOPPEMENT
GM4 (2021 – 2022)
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Chapitre Ⅰ : Les marchés des capitaux
Tout d’abord, comprendre le fonctionnement des marchés des capitaux est nécessaire en
économie puisque seul un marché des capitaux dynamique serait susceptible d’assurer
l’attractivité suffisante pour les fonds nécessaire au développement.
Le marché des capitaux assure la rencontre entre les agents économiques qui ont des excédents
de ressources et les agents économiques qui ont des besoins de financements : les entreprises,
l’Etat ou les collectivités locales. Grâce à cette jonction, les marchés de capitaux permettent alors
le financement de l’économie.
Pour l’économie d’un pays, les marchés de capitaux ont pour fonctions :
En effet, la fonction principale d’un marché de capitaux est de drainer l’épargne afin de la
transformer en instruments financiers susceptibles de servir au financement de l’économie
domestique. De ce fait, la collecte de l’épargne auprès des agents présentant des excédents
financiers permet ainsi aux entreprises, à l’Etat et aux collectivités locales présentant des besoins
de financement de se procurer des ressources sans recourir au financement bancaire classique.
Sur ce, grâce à la multitude des produits, le marché de capitaux permet de structurer la liquidité
de l’épargne. C’est ainsi que chaque épargnant en fonction de son profil cherche le profil le plus
adapté à ses besoins.
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- Procéder à des arbitrages, sur ce, les opérations d’arbitrage consistent à assurer la
rencontre entre un offreur et un demandeur d’un produit donné.
De ce fait, dans le cadre de ce cours, on va alors analyser successivement ce que renferme les
marchés des capitaux à long terme et celui à court terme :
Ainsi, le marché financier serait donc le marché ou sont émis et négocier des titres à long terme
dont l’échéance est généralement supérieure à sept (07) ans.
Au niveau de ce marché financier, on peut distinguer le marché financier primaire qui repose sur
l’émission nouvelle d’actions et d’obligation ainsi que le marché financier secondaire
correspondant à l’échange des titres déjà émis.
En effet, le marché financier permet une rencontre directe entre les agents à excédent de
financement et ceux à déficit de financement. Sur ce, la négociabilité des titres présente pour le
détenteur un avantage considérable, car il lui permet en principe de pouvoir faire face à un
besoin de financement à venir en vendant le titre. De plus, comme le prix du titre négociable
varie de jour en jour sur le marché financier, alors, ce dernier va alors permettre le
développement d’opération de spéculation, qui consiste à tenter de tirer avantage de l’écart entre
le cours actuel du titre et son cours futur.
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a) Les acteurs du marché financier :
Sur le marché financier intervient tout agent désirant soit se procurer un capital pour créer une
entreprise, soit financer un investissement productif en émettant des titres.
Par contre, les agents qui financent les émetteurs des titres sont « les offreurs de capitaux » et on
distingue entres autres trois (03) catégories d’offreurs dont :
Les marchés financiers sont indispensables à une économie parce qu’ils organisent la rencontre
entre ceux qui disposent de fonds (les épargnants) et ceux qui en recherchent (les entreprises).
En effet, en drainant l’épargne disponible que ses détenteurs désirent valoriser, le marché
boursier ou la bourse (qui est une commission chargée de gérer et d’organiser les marchés
financiers) rend possible l’émission de crédit et de capitaux pour les entreprises qui cherchent à
se développer et à investir.
Ainsi, les marchés financiers permettent donc la négociation des instruments financiers en
assurant la confrontation de l’offre et de la demande des financements exprimés à travers les
ordres de bourses.
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c) L’organisation des marchés financiers :
i) Le marché boursier :
o Définitions :
Afin de comprendre ce qu’est le marché boursier ainsi que son fonctionnement, il est utile de
connaitre les définitions de la bourse et des actions.
La bourse, connue aussi comme le marché boursier ou le marché des actions est l’un des secteurs
vitaux de l’économie de marché. Une bourse est un marché sur lequel se négocient des valeurs
mobilières (ensemble de titres émis par une personne morale publique ou privée, transmissibles
par inscription en compte). Il s’agit d’un lieu où s’échangent des titres (droits sur des revenus
futurs) dits financiers. Le marché boursier offre aux entreprises un accès aux capitaux et aux
investisseurs appelé actionnaires qui détiennent une part (action) dans une dite société par action,
un moyen de placé leurs argents dans des valeurs mobilières, leur offrant ainsi des gains
potentiels (dividende) en fonction des performances de la société. De ce fait, les bourses ne sont
rien d’autre que des entreprises privées qui assurent un service de cotation pour le compte de
leurs clients.
En effet, les actions sont des investissements à long terme, sans garantie. Au niveau du marché
boursier, le prix des actions varie entre la hausse et la baisse chaque jour. De ce fait,
l’investisseur espère donc qu’au fil des ans, l’action devienne plus chère pour réaliser une plus-
value.
Par ailleurs, la capitalisation boursière d’une entreprise correspond au nombre d’actions cotées
en bourse multiplié par le cours de l’action.
o Le rôle de la bourse :
Les émetteurs et les investisseurs se rencontrent sur un marché boursier comme suit :
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Lorsque l’émetteur propose pour la première fois ses titres par appel public à l’épargne, il
cherche à obtenir un moyen de financement.
Les investisseurs qui achètent ces titres à l’émission apportent donc un financement direct aux
émetteurs.
De ce fait, la bourse joue donc le double rôle d’être à la fois un lieu de financement pour les
entreprises, les Etats ou les collectivités (émission d’actions ou d’obligations) mais également un
lieu de placement (investisseurs).
D’autres parts, le marché boursier peut être divisé en deux sous marchés qui sont respectivement
le marché primaire et le marché secondaire. Le rôle du marché primaire est d’organiser la
rencontre de sociétés cherchant à financer leur développement avec les détenteurs de capitaux.
Tandis que le marché secondaire tient plutôt le rôle du marché de l’occasion où les différents
intervenants peuvent s’échanger les titres. En effet, c’est ce marché secondaire qui est le plus
actif puisqu’il s’échange des milliards d’euros par jour si on prend l’exemple de la bourse de
Paris. Le marché secondaire permet donc d’assurer la liquidité et la mobilité de l’épargne.
Ainsi, la bourse joue donc un rôle primordial dans l’économie contemporaine puisque les
entreprises y trouvent une partie des capitaux nécessaires à leur expansion tandis que l’Etat y
finance le déficit de ses comptes.
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Par ailleurs, la bourse en tant qu’instrument de placement permet aux particuliers de devenir les
associés des plus grandes entreprises privées industrielles et commerciales par le biais des
actions. Elle permet aussi de devenir les créanciers de ces sociétés et des collectivités publiques
comme l’Etat et les grandes entreprises nationales en achetant des obligations.
« Une action est un titre cessible et négociable sur un marché représentant une fraction du capital
social d’une entreprise ». A côté de cela, une action est aussi une valeur mobilière émise par une
société de capitaux et l’ensemble des actions représente le capital social de cette entreprise. Le
détenteur d’une action devient ainsi actionnaire de l’entreprise. On y trouve les actionnaires
individuels, les non-résidents, les sociétés industrielles et commerciales, les OPCVM
(Organismes de Placement Collectifs de Valeur Mobilières), les entreprises d’assurances et les
caisses de retraites.
Les marchés d’actions établissent des prix dont dépendent les rendements des capitaux investis
dans les entreprises. Et une caractéristique évidente de ces prix est leur volatilité.
La détention par une personne d’actions émises par une entreprise donne des droits à cet
actionnaire que l’on peut regrouper en trois catégories à savoir :
Une société de capitaux est obligatoirement amenée à émettre des actions lors de sa constitution.
En effet, l’émission d’action à la création lui permet de collecter des fonds assurant ses
ressources initiales, c’est-à-dire le capital social. Cependant, la société a la possibilité tout au
long de son existence d’élargir son capital en émettant de nouvelles actions et en acquérant tout
ou partie d’une entreprise.
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Par ailleurs, au niveau du marché des actions, la décision d’investir dépend de la rentabilité
d’une valeur et du risque qui y est associé. Sur ce, quel que soit le type d’actions détenues, il
existe un risque propre à chaque valeur.
Une obligation est un titre représentatif d’un emprunt émis sur les marchés financiers. Elles sont
appelées ainsi car leur émetteur a l’obligation de les rembourser à l’échéance et de payer les
intérêts dûs. L’obligataire est créancier de celui qui a émis l’obligation ; à ce titre, il dispose de
deux droits : percevoir les intérêts et être remboursé. Les obligations sont donc des titres
négociables qui matérialisent une part d’un emprunt de la société émettrice.
Les marchés obligataires seraient donc le lieu où collecteurs d’épargne (les institutions
financières), épargnants et agents disposant de ressources de trésorerie peuvent acquérir des titres
de dette à différents termes.
De ce fait, le marché obligataire serait alors le marché sur lesquels, les entreprises, l’Etat, les
collectivités locales,… peuvent trouver des moyens de financement.
L’obligation est négociable ; elle est acquise lors de l’émission sur le marché primaire ou
échangée en Bourse. Et le marché obligataire est caractérise par la forte présence de l’Etat en tant
qu’émetteur.
Contrairement aux actions, une obligation ne représente pas une part du capital mais une part de
dettes. En effet, le versement des intérêts pour le détenteur d’une obligation n’est pas conditionné
à la situation financière de son émetteur, par exemple, aux résultats financiers d’une entreprise.
D’autres parts, les obligations peuvent être cotées ou non sur des marchés organisés (ou marché
boursier).
Par ailleurs, l’emprunt obligataire met en rapport l’entreprise ou l’Etat avec un ensemble
d’investisseurs (établissements financiers, autres entreprises et le public).
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2) Fonctionnement
Dans cette deuxième optique, l’entreprise pourra soit s’endetter auprès d’une banque, soit se
financer via le marché des obligations. En se finançant sur le marché obligataire, l’entreprise
devient plus indépendante vis-à-vis des banques. En effet, chaque particulier notamment peut
acheter des obligations sur le marché. En contrepartie de cet investissement, le particulier ou tout
autre investisseur percevra des coupons (équivalents obligataire des dividendes).
Les émissions d’obligations dans le public peuvent être réalisées par le Trésor public, des
organismes publics ou parapublics (régions, collectivités locales, …), des entreprises, des
associations, etc. Les entités n’ayant pas un statut public ou parapublic doivent présenter une
surface financière et un historique « suffisants » pour accéder au marché obligataire.
En effet, les banques jouent un rôle important dans la réalisation matérielle des émissions
d’entreprises (prêts de guichets, garanties de placement, …). De ce fait, les commissions
bancaires constituent l’une des composantes des frais d’émission.
La syndication : l’émetteur choisit une (ou plusieurs) banques chefs de file. Le chef de
fil est chargé de constituer un syndicat d’émission regroupant plusieurs banques agissant
soit comme simples intermédiaires (en mettant leurs guichets à disposition), soit, le plus
souvent, comme garants du placement et de la tenue du titre lors de l’émission.
L’adjudication qui concerne les très gros émetteurs tels que le Trésor. Les banques sont
en concurrence pour faire des offres, selon une procédure d’enchères.
4) Les principaux types d’obligations
Obligation Convertible en Actions (OCA) : l’obligation pourra être remboursée en
actions et pas seulement en numéraire. En tant que titre convertible, soit à tout moment,
soit pendant une période déterminée dans le contrat, il donne à son détenteur une
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possibilité de conversion contre un nombre d’actions déterminé dans le contrat. En effet,
ce premier type d’obligation présente les caractéristiques d’un titre hybride d’action et
d’obligation ; et l’investisseur a l’espoir de profiter de la hausse du cours de l’action qui
rendra la conversion intéressante et lui donnera une plus-value en capital ;
Obligation Remboursable en Actions (ORA) : l’obligation est obligatoirement
remboursée en actions ;
Obligation à Fenêtre : le remboursement de l’obligation peut être réalisé pendant
plusieurs périodes appelées fenêtres ;
Obligation à Coupon Zéro : aucun coupon n’est versé durant toute la durée de vie de
l’obligation. Les coupons sont capitalisés, et versés dans leur intégralité à l’échéance de
l’obligation.
Par ailleurs, les obligations peuvent être distinguées selon la nationalité de l’émetteur, la devise
dans laquelle elles sont libellées et la place où elles sont émises. Sur les marchés internationaux,
on distingue trois grands types d’obligations :
En effet, parmi les conditions requises pour qu’un marché international puisse prospérer figure
en bonne place l’absence de double imposition. Dans la plupart des pays des émetteurs, une
retenue à la source est opérée sur une fraction des intérêts versés aux obligataires. Et pour éviter
la double imposition qui pourrait frapper ces intérêts dans le pays de l’émetteur (retenue à la
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source) et chez l’investisseur (impôts sur le revenu), la retenue à la source n’est en général pas
appliquée aux non-résidents par les pays souhaitant favoriser l’émission d’euro-obligations ou
d’obligations étrangères.
Chaque titre obligataire est toujours caractérisé par les éléments suivants :
Une obligation a un nominal. C’est sur ce montant que seront calculés les coupons qui vont être
versés par l’émetteur. Le nominal des obligations est souvent fonction du type d’obligations. En
effet, le nominal d’une obligation est égal au capital de départ emprunté par l’émetteur de
l’obligation divisé par le nombre de titres émis. Par exemple, un émetteur décide d’emprunter un
million d’euros. Ce capital sera divisé en différentes coupures, par exemple de 1 000 euros pour
faciliter les échanges sur le marché. Ce montant de 1 000 euros correspond à la valeur nominale
de l’obligation.
Le coupon
Le coupon couru
Il s’agit du taux d’intérêt permettant le calcul des coupons. Ainsi, avec un nominal de 500 € et un
taux d’intérêt nominal de 6%, le détenteur de l’obligation perçoit chaque année 500 x 6% = 30 €.
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Il s’agit donc du taux d’intérêt réellement perçu par l’investisseur. Ce taux se calcule à partir de
la valeur d’acquisition de l’obligation et en fonction des différents coupons.
Le prix d’émission
L’obligation peut être émise à sa valeur nominale, elle est alors dite émise au pair. Mais elle peut
être émise en dessous ou au-dessus du pair (donnant une prime d’émission positive ou négative).
Si le prix d’émission est supérieur au nominal, on dit que l’obligation est « au-dessus du pair » et
inversement si le prix d’émission est inférieur au nominal.
Le cours de l’obligation
Il correspond au prix auquel s’échange l’obligation sur le marché secondaire. Il est généralement
exprimé en pourcentage du nominal de façons à faciliter la comparaison entre différentes
obligations qui présenteraient des caractéristiques différentes.
Le prix de remboursement
La durée de vie
Le marché obligataire est un marché de long terme. La durée de vie moyenne des obligations se
situe entre 8 et 10 ans pour les entreprises, et 15 ans pour les obligations émises par l’Etat. Plus
la durée de vie est longue, plus le risque attaché à l’obligation sera élevée.
La durée de vie d’une obligation représente donc la période restant à courir avant l’échéance de
cette même obligation. Mais il existe une notion beaucoup plus utilisée dans les milieux
financiers, à savoir la duration.
La duration correspond à une durée de vie moyenne basée sur les flux futurs actualisés de
l’obligation.
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6) Les différents modes de remboursement d’un emprunt obligataire
1. Remboursement in fine :
Paiement des intérêts à la fin de chaque période.
Remboursement du capital en totalité à la dernière période.
2. Zéro-coupon :
Aucun décaissement (ni intérêts ni capital) avant la dernière période.
A la dernière période, on rembourse le capital et les intérêts capitalisés.
3. Remboursement par amortissement constant :
Remboursement du capital par fraction égale à la fin de chaque période.
Paiement annuel des intérêts.
4. Annuités constantes : à chaque période, on décaisse la même somme, constituée de
remboursement et d’intérêt.
5. Remboursement par séries égales :
Le capital est remboursé par fraction, mais pas à la fin de chaque période
1. Le risque de taux :
La valeur des obligations à taux fixe diminue lorsque les taux d’intérêt montent.
La valeur des obligations à taux fixe augmente lorsque les taux d’intérêt diminuent.
2. Le risque de défaillance :
o Le risque existe que l’émetteur ne puisse payer les intérêts et/ou rembourser le capital
à l’échéance.
o La valeur des obligations diminue lorsque le risque de défaillance de l’émetteur
augmente.
Par ailleurs, les émetteurs des obligations sont majoritairement l’Etat et dans le cas d’entreprises
émettrices, celles-ci sont très surveillées par les autorités des marchés financiers.
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Ainsi, les obligations représentent donc une source de financement essentielle de l’Etat et
constituent un placement assez sûr pour les investisseurs.
Les autorités de marchés (aussi appelées instances de régulation) sont des institutions qui
assurent la surveillance des marchés et de leurs acteurs. Ce sont des autorités publiques
indépendantes qui ont pour mission de veiller à la protection des investisseurs et au bon
fonctionnement des marchés financiers. Chaque pays a sa propre autorité de marchés. Mais ces
autorités ont des accords pour leur permettre de faire leur mission d’un pays à l’autre.
Pour le cas de la France, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a été créée en 2003. L’AMF
est un organisme public indépendant dont le président est nommé pour cinq ans par décret du
président de la République. Elle est doté de la personnalité morale qui comprend un collège de
seize membres et une Commission des sanctions de douze membres qui dispose de moyens
d’enquête et de pouvoirs de sanctions pécuniaires devant laquelle peut être citée une entreprise.
L’AMF établit la réglementation des marchés financiers en France (bourses) et en assure le
respect. Elle a trois missions principales qui sont la protection de l’épargne investie dans les
instruments financiers, l’information des investisseurs et le bon fonctionnement des marchés
d’instruments financiers.
e) Système de cotation :
Jusqu’en 1987, les acheteurs et vendeurs du marché boursier se réunissaient physiquement dans
les grandes places boursières pour échanger leurs titres boursiers, mais actuellement, un nouveau
système informatisé a remplacé les agents de change. Ce sont donc désormais des terminaux
informatiques qui prennent en charge les ordres de vente et d’achat. C’est ce qu’on appelle
Cotation Assistée en Continu ou CAC.
Aujourd’hui, ce système est utilisé par toutes les places financières, ce qui permet de centraliser
l’information sur de puissants ordinateurs et de délivrer la même information au même moment à
travers le monde.
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En effet, la confrontation des ordres d’achat et de vente, donc la cotation, peut avoir lieu tout au
long de la journée ou à heure fixe.
Dans le premier cas, cotation en continu, il a confrontation des ordres au fur et à mesure de
l’arrivée d’un nouvel ordre, donnant alors lieu à la fixation d’un nouveau cours de bourse.
Dans le second cas, cotation au fixing, les cotations ont lieu à heure fixe. Les ordres d’achat et de
vente s’accumulent dans les machines de cotation pour donner lieu à échange à l’heure H. Si un
ordre arrive après la dite heure, il sera exécuté au fixing suivant.
Le terme marché monétaire (money market) désigne le lieu où sont échangés des actifs dont
l’échéance est de trois ans maximum. Ils constituent un moyen de financement à court terme
pour l’emprunteur.
Depuis 1986 en France, le marché monétaire est ouvert à des agents non financiers désirant
prêter ou emprunter des liquidités.
1) Le marché interbancaire
a) Définitions
Le marché monétaire interbancaire est le marché où s’échangent les capitaux à court et moyen
terme entre les banques et les autres institutions financières afin d’assurer l’équilibre des
trésoreries des établissements bancaires. C’est le marché de la monnaie centrale.
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En effet, la monnaie centrale regroupe les billets détenus par les banques et les comptes du
Trésor public auprès de la banque centrale, et les avoirs des banques auprès de la banque
centrale.
Mais à côté de cela, le marché interbancaire est surtout réservé aux banques qui s’échangent les
avoirs (la monnaie) qu’elles ont sur un compte à la Banque centrale. Plus exactement, il sert aux
banques commerciales à se refinancer en monnaie banque centrale. Les banques ayant besoin de
liquidités en monnaie banque centrale empruntent auprès de celles qui ont des excédents.
En effet, la banque centrale alimente le marché en monnaie banque centrale (la liquidité du
marché dépend des interventions de la banque centrale). C’est par ses interventions sur le marché
monétaire que la banque centrale influence la formation des taux d’intérêt à court terme ; ce
mode d’intervention est devenu dominant dans la conduite de la politique monétaire. Plus elle
alimente le marché, plus les taux sur le marché monétaire sont bas. Les banques peuvent alors
baisser les taux sur les crédits.
Concrètement, les offres et les demandes de prêts sont centralisées et confrontées sur le marché
interbancaire. L’essentiel des échanges porte sur des prêts d’argent au jour le jour ou pour des
durées assez courtes. L’équilibre entre l’offre et la demande sur ce marché détermine le loyer de
l’argent pour les banques. Les conditions du marché monétaire déterminent ainsi le taux de base
bancaire, taux d’intérêt à partir duquel les banques vont fixer les taux des différents crédits
qu’elles consentent.
Ainsi, le rôle du marché interbancaire serait alors celui d’assurer l’équilibre quotidien des
trésoreries des banques en permettant le refinancement des emprunteurs auprès des prêteurs.
Notons qu’on parle de refinancement parce que les banques ont déjà financé l’économie, elles
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vont donc chercher un moyen de se refinancer pour financer les crédits qu’elles ont accordés à
leur clientèle.
Le marché interbancaire est structurellement déséquilibré, la banque centrale est donc obligée
d’intervenir pour combler le déficit en monnaie centrale.
Par ailleurs, le trésor public intervient sur le marché interbancaire en tant qu’emprunteur afin de
répondre aux besoins de financements des administrations publiques.
Lorsqu’une banque distribue du crédit, une partie de la monnaie qu’elle crée, s’échappe de son
« circuit » pour être captée par les autres banques sous forme de nouveaux dépôts. La banque à
l’origine de la création monétaire accroît donc ses besoins de liquidités et allège ceux des autres
banques.
De ce fait, sur l’ensemble d’une période donnée et compte tenu de la distribution de crédits de
chaque banque et de sa collecte de dépôts, il existe des banques :
o qui éprouvent des besoins de liquidités (à la marge elles ont distribué plus de
crédit qu’elles n’ont collecté de nouveaux de dépôts) ;
o des banques qui ont des liquidités en excédant (à la marge, elles ont distribué
moins de crédits qu’elles n’ont collecté de nouveaux dépôts).
En effet, en tant qu’intermédiaire financier, les banques font en sorte de gagner plus de profits.
Ces derniers sont issus, dans la plupart du temps, des intérêts que les établissements de crédit
perçoivent via les prêts qu’elles accordent et les rémunérations des services annexes à la gestion
des comptes de sa clientèle. Pour attirer plus de profit, les banques essayent de ne pas garder de
liquidité dormant. Néanmoins, il arrive que les remboursements d’emprunt soient plus lents, ou
que la banque a trop prêté, ou encore que de nombreux clients retirent leurs argents, dans ces cas,
les banques se retrouvent sans réserve de liquidité nécessaire pour les prochains retraits. Pour
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éviter de recourir à ce risque, certaines banques octroient moins de crédits qu’elles ne perçoivent
de dépôts. Elles se trouvent donc en situation de surliquidité.
Face à cela, le marché interbancaire consiste, pour les banques en insuffisance de liquidité de se
refinancer et pour les banques en surliquidité de prêter à ses consœurs. Les banques peuvent
traiter et négocier librement et le taux de cet échange est convenu entre les banques. Cependant,
il est le plus souvent fixé autour du taux directeur. Quant à la forme des prêts, on distingue :
Le marché interbancaire est un marché de gré à gré et les banques se prêtent chaque jour des
sommes considérables. Ces échanges ne sont pas improvisés et font au contraire l’objet de règles
rigoureuses.
L’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire est légitimée dans la mesure où
cette intervention sert à piloter l’argent disponible circulant dans l’économie. En effet, si la
situation de surliquidité (respectivement d’insuffisance de liquidité) s’observe au niveau du
système bancaire, à l’excepter de quelques banques, c’est la Banque Centrale qui s’interpose sur
le marché monétaire pour ponctionner (respectivement injecter) de la liquidité.
Sur le marché monétaire, la principale fonction de la Banque Centrale est de veiller à la stabilité
interne et externe de la monnaie. La stabilité interne d’une monnaie correspond à la stabilité des
prix et du pouvoir d’achat des ménages lors de l’achat de biens et services. Quant à la stabilité
externe d’une monnaie, elle correspond à celle du taux de change de la monnaie nationale en
devises étrangères.
Ainsi, la Banque Centrale met en œuvre la politique monétaire en intervenant sur le marché
interbancaire via la bonne gestion de la liquidité bancaire.
Le principal problème auquel le Trésor fait face est le déficit budgétaire de l’Etat. Sur ce, le fait
que les recettes de l’Etat soient inférieure à ses dépenses rend indispensable son recours au
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marché monétaire pour combler cet écart. Pour ce faire, le Trésor émet divers obligation sur le
marché des capitaux.
En effet, l’intervention du Trésor Public sur le marché interbancaire s’effectue par l’émission des
Bons de trésor dont la durée est généralement comprise entre zéro et deux ans et la sollicitation
de l’Etat pour placer ses bons s’effectue régulièrement sous forme d’adjudication. Le marché des
nouvelles émissions des bons de Trésor s’appelle le marché primaire dont l’accès est autorisé aux
souscripteurs du bon. Le prix d’émission du bon est déterminé à l’issue de l’enchère est à payer
par le souscripteur au moment de l’émission du bon. Le revenu du bon de Trésor représente
l’intérêt que l’Etat a à verser au créancier à une date déterminé à l’avance. Et le lancement de
l’appel émane du Trésor par voie de presse ou par affichage.
Le trésor sélectionne un intermédiaire du marché pour jouer le rôle d’interface entre le trésor et
les souscripteurs. Il sélectionne également un organisme centralisateur chargé de gérer la gestion
des matérielles des adjudications ainsi que les titres sur le marché primaire et secondaire, de tenir
les comptes courants du BTA, de dénouer les opérations entre intermédiaires
règlement/livraison, de centraliser toutes les opérations et de publier les taux de référence.
Le marché des titres de créances négociables est l’un des composantes du marché monétaire. Il
permet un accès facile des opérateurs économiques aux marchés des capitaux et ces derniers en
excédent de liquidité peuvent les placer à des taux plus rémunérés qu’à la banque. Il est ouvert à
tous les agents économiques.
Les TCN sont des titres émis au gré de l’émetteur, négociables sur un marché réglementé, et
correspondant à un droit de créance pour une durée déterminée (un jour à plusieurs années).
Les TCN constituent un dépôt à terme représenté par la remise de fonds par le souscripteur
(acheteurs de titres), ouvrant droit á un remboursement à l’échéance convenue. Les TCN sont des
produits financiers bien adaptés aux besoins des émetteurs et des investisseurs. En effet,
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l’investisseur en possession du TCN est le créancier de l’émetteur qui est constitués le plus
souvent par les Etats, les banques, les entreprises, etc.
L’émission par syndication est, à côté de l’adjudication, une des techniques d’émission de titres
de créance la plus répandue. Alors que l’adjudication est la technique par défaut pour la grande
majorité des émissions des gouvernements, l’émission par syndication est prédominante pour les
émissions faites par les sociétés privées ou publiques, ainsi que les collectivités locales ou entités
supranationales (ONG et organismes internationales).
Ainsi, les TCN peuvent alors être définis comme des instruments financiers émis sous la forme
de billets ou de bons à échéance, matérialisés par des titres ou simplement inscrits en compte et,
qui sans être cotés en bourse, confèrent à leur porteur un droit de créance, librement négociable
et portant intérêt.
Ces titres se négocient uniquement sur le marché monétaire et, contrairement aux obligations, ils
sont émis en continu.
A titre d’informations, le marché des TCN est un des poids lourds du secteur financier européen.
Il constitue le second marché européen de financement à court et moyen terme d’entreprises
(plus de 300 milliards d’euros d’encours) à qui ouvre un accès direct (« désintermédié ») aux
capitaux en euros ou autres devises.
Les Etats ;
Les entreprises résidentes et non résidentes, les établissements de crédit sous réserve de
remplir les conditions de forme juridique, de capital et de contrôle requises lorsqu’elles
font appel public à l’épargne, ou des conditions équivalentes pour les entreprises ayant un
siège social à l’étranger ;
Les entreprises d’investissement ;
Les groupements d’intérêt économique et sociétés en nom collectif, composés
exclusivement de sociétés par actions, …
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C. Les caractéristiques communes des titres de créances négociables
Ils sont transférables que sur le marché monétaire ;
Ils sont dématérialisés ;
Ils ont un montant unitaire élevé ;
Ils ont une échéance fixe ;
Ils ne sont pas côtés en Bourse, mais leur négociation s’effectue sur le marché
monétaire.
Parmi les titres de créances négociables à court terme, nous pouvons citer :
Les CD sont des titres de créance négociable émis par les banques, destiné à rémunérer la
trésorerie à court terme. Ce sont des titres de créance négociables, d’un montant minimum de
150 000 euros (pour le cas de la France), qui sont émis par les établissements de crédit pour une
durée d’un jour à un an avec une rémunération à taux fixe ou à taux variable. Ils permettent aux
établissements de crédit de se procurer des liquidités sur le marché monétaire et aux agents non
financiers (principalement les entreprises et les Organismes de placement collectif en valeurs
mobilières) de placer à court terme leurs liquidités. Les agents financiers, comme les banques
émettent généralement des certificats de dépôts afin de se procurer des ressources stables.
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Les indications ou précisions portées sur les CD comme le montant nominal et le montant
augmenté des intérêts à régler à l’échéance, la date d’émission et d’échéance, et le taux appliqué
peuvent intéresser les acheteurs et les vendeurs sur le marché monétaire.
A titre d’information, le marché monétaire européen est dominé, d’une part, par les émissions de
Bons du Trésor négociables par l’Etat et, d’autre part, par les émissions de certificat de dépôts
des établissements de crédit.
Les billets de trésorerie sont des titres de créances négociables émis pour une durée d’un jour à
un an, d’un montant minimal de 150 000 euros (pour le cas de la France), qui permettent aux
entreprises de se financer dans des conditions qui sont proches de celles du marché monétaire. Il
s’agit d’un mode de financement qui évite le recours au crédit bancaire. En effet, les billets de
trésorerie peuvent être émis par les entreprises (sous certaines conditions de solvabilité).
Ils avaient pour objectifs d’élargir le marché monétaire et de donner plus de souplesse au
financement des entreprises à travers :
d’une part, l’atténuation de la pression qui s’exerçait sur les crédits (alors
encadrés) et la mobilisation de l’épargne liquide ;
et d’autre part, la création des conditions nécessaires à l’établissement et au
développement des relations financières entre des agents économiques non
bancaires.
En effet, les principaux émetteurs de BTR sont : toutes personnes morales (société ou quasi-
sociétés non financière) à l’exclusion des banques et des sociétés de financement, ayant 3 ans
d’existence au moins et disposant de fonds propres d’un montant minimal et appartenant à l’une
des catégories suivantes :
22
Et les souscripteurs dans le cadre de ce TCN à court terme sont représentés par toutes personnes
physiques ou morale résidente ou non résidente au sein d’un territoire donné.
Un bon du Trésor est un titre de créance généralement négociable émis par l’Etat par le biais du
Trésor public. L’acheteur d’un bon du Trésor se retrouve donc créancier de l’Etat. Et ce dernier
s’engage alors à rembourser l’acheteur à une échéance déterminée, et avant cette échéance, à lui
verser régulièrement des intérêts. Techniquement parlant, les Bons du trésor diffèrent des
obligations d’Etat, car leur échéance est très courte.
Le bon du trésor permet à l’Etat qui l’émet d’obtenir des liquidités à court et moyen terme. Pour
le cas de la France, le montant minimal de souscription des bons du Trésor est de 150 000 euros
l’unité. En principe, le bon du Trésor est émis pour une durée inférieure à deux ans (souvent pour
des durées courtes de trois, six ou douze mois). Cela permet à l’Etat de gérer sa trésorerie à court
ou moyen terme, en fonction de ses besoins.
En France, les bons du trésor à taux fixe (BTF) sont des emprunts à court terme, qui ont des
durées principalement trimestrielles, semestrielles ou annuelle, et dont les intérêts sont
précomptés, c’est-à-dire payés à l’avance. Chaque semaine a lieu une émission de BTF à treize
semaines à laquelle s’ajoute selon les cas une émission de BTF semestriels ou annuels. En
fonction des besoins, le Trésor peut également émettre des BTF de quatre à huit semaines. Ils
sont destinés à couvrir les besoins de Trésorerie infra-annuels de l’Etat et à parer au décalage
résultant de la nécessité pour l’Etat de régler ses dépenses dans l’attente de rentrées fiscales :
leurs encours varie donc tout au long de l’année, s’accroissant pendant l’été pour diminuer
ensuite avec les fortes rentrées fiscales de fin d’année.
23
Pour le cas de Madagascar, l’émission des Bons de Trésor par Adjudication (BTA) est un des
instruments de financement de l’Etat. Le principe d’adjudication met en concurrence les
soumissionnaires composés des établissements de crédit, des entreprises non bancaires et ainsi
que des particuliers.
Le placement en Bon du Trésor par Adjudication (BTA) est l’un des placements sans risque et
offrant le meilleur taux d’intérêt à Madagascar, entre 6% et 10% en fonction des échéances.
D’ailleurs, il n’existe pas beaucoup de choix en termes de placement financier à Madagascar.
Bien que le taux d’intérêt du BTA ait nettement diminué depuis l’année 2016, il reste beaucoup
plus attrayant en comparaison du taux d’intérêt bancaire pour les comptes d’épargnes ou autres
comptes bloqués. En effet, toutes les institutions financières, banques, assurances ou institutions
de micro-finances, constituent le gros de la clientèle du trésor public pour le BTA. En quelques
sortes, les banques placent les avoirs de ses clients auprès du BTA et raflent au passage la moitié
des intérêts. Par ailleurs, sur le marché primaire des BTA, les soumissionnaires proposent une
valeur nominale multiple d’ariary 10 millions avec un montant minimum d’ariary 20 millions.
Mais à côté de cela, les Bons de Trésor « FIHARY » a été émis en 2015 par le Trésor Public
Malagasy en complément du BTA. Le Bon du Trésor baptisé « FIHARY » a la particularité
d’être accessible à tout agent économique. Le montant minimum de souscription est, en effet, de
l’ordre de 1 million MGA seulement et augmente par tranche de un million. La souscription peut
se faire auprès de la Paierie Générale d’Antanarivo, de la Recette Générale d’Antananarivo ou au
sein des Trésoreries Générales des régions.
Ainsi, les bons du Trésor sont donc émis par l’Etat et permettent aux investisseurs de placer leur
patrimoine sans risque. Et ils sont émis sur le marché monétaire.
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i. Les Bons à Moyen Terme Négociable (BMTN)
Un bon à moyen terme négociable est un titre de créance négociable émis par les institutions
financières, les établissements de crédit ainsi que les entreprises et sociétés financières. Il s’agit
d’un TCN pouvant être émis sur le marché monétaire sous réserve de certaines conditions
règlementaires. La durée de vie minimale d’un bon à moyen terme négociable s’élève à 12 mois,
sans aucune limitation d’échéance.
Les BMTN sont donc des TCN à moyen terme. Ils sont généralement émis par les entreprises et
les établissements de crédit. En ce qui concerne le marché sur lequel le BMTN peut se négocier,
celui-ci peut être un marché de gré à gré ou un marché réglementé. Dans tous les cas, tous les
BMTN correspondent à un droit de créance qui est valable pour une durée préalablement définie.
Et les principaux avantages de l’émission d’un BMTN par rapport à celle d’une obligation sont
des coûts d’émission moins élevés et un montant d’émission moins important.
Comme pour le cas des autres TCN, le BMTN ne peut être émis en dessous d’une valeur
minimale de 150 000 euros.
Les BTAN sont des titres de créances négociables ayant une durée à l’émission de 2 ou 5 ans. Ils
permettent au Trésor de gérer sa trésorerie à moyen terme. Ces titres sont négociables sur le
marché secondaire. Les BTAN sont sécurisés car ils bénéficient de cotation triple A sur les
marchés financiers (meilleure signature, meilleur taux). De ce fait, on peut considérer les BTAN
comme des obligations à 3 et 5 ans. En effet, le BTAN, comme une obligation classique, génère
des flux d’intérêt et un flux final de remboursement du capital.
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Ainsi, les TCN ont donc permis l’unification du marché des capitaux à court et à long terme
puisque leur durée peut aller d’un jour à plusieurs années.
26
Chapitre II : La régulation par le marché
Les choix d’allocation des ressources rares sont mis en œuvre dans le cadre d’organisation qu’on
appelle systèmes économiques. On distingue généralement deux formes de systèmes
économiques : l’économie de marché et l’économie planifiée.
1) L’économie du marché :
L’économie du marché est un système économique où les prix sont le résultat de décisions prises
librement par les agents économiques. De ce fait, l’économie de marché se définit donc comme
un système de régulation de l’activité économique. En effet, les sociétés ont organisé de
plusieurs façons l’activité économique au cours de l’histoire, et l’économie de marché fait partie
de l’une d’entre elles.
Une économie de marché se caractérise donc par le fait que la régulation de l’activité
économique est assurée principalement par des mécanismes de marché qui maintiennent le
système en équilibre. Cependant, la capacité qu’à le marché de maintenir le système en équilibre
est contestée car cet équilibre dépend de conditions difficiles à réunir.
2) Le marché :
Le marché est un lieu d’échange fictif (par exemple, les ventes en ligne) ou réel (marché de
légume, marché des voitures, etc.) où les offres des vendeurs rencontrent les demandent des
acheteurs qui s’ajustent à un certain prix. De ce fait, le marché serait donc le lieu de
confrontation entre l’offre et la demande, aboutissant à la fixation d’un prix.
Ainsi, le marché intéresse donc deux catégories d’agents : les demandeurs d’une part et les
offreurs d’autre part. Et on peut parler par exemple du marché de pétrole, du marché de la
vanille, etc…
Au final donc, le marché doit se conduire par une transaction se caractérisant par l’échange d’une
quantité de produits à un prix fixé. En effet, le marché peut être un lieu précis mais aussi un
27
réseau de communication ou un marché boursier (délocalisation précise et voie télématique et
internet).
Dans une économie de marché donc, c’est la loi de l’offre et de la demande qui vont fixer les
variations du prix.
Et étant donné le caractère autorégulateur du marché, les néoclassiques ont préconisé de laisser
le marché fonctionner librement. Toute intervention de l’Etat perturbe le retour à l’équilibre (ce
dernier étant une situation où l’offre globale d’un bien serait égale à la demande globale de ce
même bien). L’existence de prix-plafond ou de prix-plancher crée des déséquilibres et des
situations de rationnement sur les marchés : l’allocation des ressources ne serait plus alors
optimale. Si du fait d’un prix-plafond (c’est le prix maximum à laquelle un producteur peut
vendre un bien ou un service), l’offre reste inférieure à la demande, la quantité échangée
correspond à la quantité offerte et le marché est rationné par l’offre. Inversement, si l’offre reste
supérieure à la demande du fait d’un prix-plancher (c’est le prix minimum à laquelle un
producteur peut vendre un produit), les quantités échangées sont alors moins importantes qu’à
l’équilibre et le marché est rationné par la demande.
Il existe plusieurs formes de marché qui vont se différencier selon la nature des produits qui
seront échangés.
Il y a autant de marchés que de biens et services à échanger. On peut toutefois distinguer quatre
catégories de marché :
28
Mais on peut aussi faire des découpages plus précis par marché en ciblant le bien ou le service ou
en indiquant qui sont les clients du marché :
Certains marchés correspondent plus à des concepts qu’à des idées de produits :
D’autre part, il y a encore une autre façon de distinguer les marchés : c’est en fonction de leurs
structures (types, typologie). En effet, la structure du marché dépend du nombre d’offreurs et du
nombre de demandeurs sur un marché :
Par ailleurs, les marchés sont aussi différenciés selon leurs étendues (sphère géographique) :
Marché local ;
Marché régional ;
Marché national ;
Marché européen ;
Marché mondial.
Ainsi, on peut alors en conclure à travers ces trois éléments que le marché permet le
fonctionnement et la coordination des activités économiques.
5) L’équilibre du marché :
Il s’agit essentiellement d’un point où la quantité demandée et la quantité offerte sont égales à un
moment et à un prix donné. Il n’y a pas d’excédent ou de pénurie dans cette situation et le
marché est considéré comme stable.
L’’équilibre du marché est appréhendé à partir de ce que l’on appelle : le modèle de concurrence
pure et parfaite.
En effet, dans le cadre de ce modèle, l’échange ne se fait qu’à l’équilibre et l’équilibre est atteint
à l’intersection de la courbe d’offre globale et de la courbe de demande globale. La solution est
unique, il y a un seul prix et une seule quantité. Elle satisfait de la meilleure façon possible à la
fois les désirs des acheteurs et ceux des vendeurs.
Dans une économie de concurrence parfaite, les échanges qui se déroulent sur chaque marché se
déterminent grâce à la fixation de prix d’équilibre tels qu’il ne soit pas possible d’imaginer une
situation meilleure pour un quelconque agent économique, offreur ou demandeur sans détériorer
celle d’un autre. L’équilibre devient donc la situation optimale qui a été par initié par Vilfredo
Pareto (un économiste néoclassique).
La concurrence pure et parfaite se présente donc comme un modèle stylisé vers lequel il faudrait
tendre pour assurer une allocation des ressources optimale c’est-à-dire la meilleure répartition
possible des ressources (biens, services, capitaux) entre offreurs et demandeurs.
30
Ainsi, l’équilibre d’un marché serait donc assuré par le jeu des prix qui, s’ils sont suffisamment
flexibles, réagissent aux fluctuations de l’offre et de la demande tandis que les agents modifient à
leur tour leur comportement en fonction du mouvement des prix. De plus, les marchés sont
interdépendants, c’est-à-dire que les fluctuations enregistrées sur l’un des marchés se répercutent
sur les autres. Et cette interdépendance des marchés permet l’adaptation au changement de
l’activité économique.
Le calcul de l’équilibre du marché est fastidieux pour les industries de grande consommation ou
les autres secteurs où la demande est massive et influencée par de nombreux facteurs.
6) Le déséquilibre du marché :
Pour mieux connaître le concept d’équilibre, il est de plus important de connaitre également le
concept de déséquilibre. Comme son nom l’indique, l’état où il n’y a pas d’équilibre ou quand la
demande et l’offre ne sont pas du tout égaux et varient d’un pourcentage majeur, ce que l’on
appel déséquilibre. En effet, le marché est constamment en déséquilibre et chaque entreprise
cherche à atteindre l’équilibre. En générale, un déséquilibre se produit si les forces opposées ne
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sont pas en équilibre. Et pour le déséquilibre du marché, les forces opposées déséquilibrées sont
l’offre et la demande.
Le marché échoue parfois dans l’allocation optimale des ressources, et dès lors, la poursuite des
intérêts privés ne conduit pas à la réalisation de l’intérêt de tous. Ces défaillances se produisent
lorsqu’existent des asymétries d’information : l’information est dite asymétrique lorsqu’un des
participants à l’échange dispose d’informations que l’autre n’a pas, ce qui va conduire à un
dérèglement du marché car celui qui détient l’information peut l’utiliser à son profit.
Ensuite, il peut se produire des externalités : on parle d’externalités lorsque les actions d’un
agent économique ont un impact (positif ou négatif) sur le bien être et le comportement d’autres
agents sans compensations monétaire (cet impact n’est pas pris en compte dans les calculs de
l’agent qui le génère et il n’y a pas d’échanges sur le marché).
Enfin, le marché n’est pas en mesure de prendre en charge les biens collectifs du fait de leurs
caractéristiques (non exclusion, non rivalités) : mêmes s’ils sont très utiles à la collectivité, il n’y
a pas de marché possible, donc il n’y a aucun mécanisme permettant de fixer le prix. En effet,
personne ne sera prêt à payer pour consommer ce bien dans la mesure où il est possible d’en
profiter gratuitement : il est donc difficile d’interdire l’accès à ce bien à ceux qui ne paient pas
(comportement de « passager clandestin ») comme, par exemple, l’éclairage public. De même,
aucun producteur ne sera encouragé à produire ce bien s’il ne peut obtenir un paiement en
contrepartie. Le marché serait donc inefficace à produire ce type de biens.
Face à ces limites de l’économie de marché, l’Etat peut être amené à agir pour tenter de les
corriger, et viser une meilleure affectation des ressources.
L’Etat peut par exemple contrôler l’information mise à disposition des consommateurs
par la réglementation (attribution de labels contrôle de la publicité, etc.) ;
32
L’Etat peut prendre en charge la production des biens collectifs dans la mesure où ils sont
favorables à l’intérêt général (éclairage public, phare maritime, défense nationale,
infrastructures routières). Ces biens collectifs seront ainsi financés collectivement, par le
biais de l’impôt.
L’Etat peut prendre des mesures visant à orienter les décisions économiques afin de
réduire les externalités négatives en augmentant le coût privé (fiscalité écologique et
taxation des entreprises polluantes ou subventions aux investissements dans les énergies
renouvelables).
L’économiste Richard Musgrave évoquait ainsi dès 1959 cette fonction d’allocation des
ressources de l’Etat. Mais face à l’instabilité de la croissance économique et à la survenue de
crise, il évoquait aussi sa fonction de stabilisation (ou de régulation) en soutenant la demande
globale (consommation des ménages, investissement des entreprises) pour lutter contre le
chômage. Enfin, il insistait sur son action de répartition pour corriger la répartition primaire des
richesses, afin de réduire les inégalités économiques et sociales par la redistribution (fiscalité
progressive taxant davantage les hauts revenus, transferts sociaux vers les bas revenus).
33
Chapitre III : La régulation par l’Etat
I. Généralités
L’Etat au sens large regroupe l’Etat central, les collectivités territoriales et les administrations de
sécurité sociale. Il constitue aujourd’hui un acteur économique majeur dans la plupart des pays
du monde.
Mais à côté de cela, l’Etat est aussi constitué par toutes les institutions publiques dont s’est dotée
une communauté : le gouvernement, l’appareil administratif public, les sociétés d’Etat, les
infrastructures, les lois, etc.
Bien que l’économie soit principalement régulée par les marchés, les pouvoirs publics ne sont
pas des observateurs neutres de la vie économique. L’opinion se tourne vers eux dès qu’un
ralentissement se produit, qu’un groupe social se trouve en difficulté, … De ce fait, l’Etat se
trouve investi de responsabilités considérables alors même que sa marge de manœuvre est
souvent très étroite.
Pendant longtemps, l’intervention de l’Etat s’est limitée à ses fonctions régaliennes (armée,
police, justice). C’est la conception de l’Etat gendarme. Mais au cours de la première moitié du
XXème siècle, les fonctions économiques et sociales de l’Etat se développent. Elles prennent une
importance plus grande encore après la Seconde Guerre mondiale avec l’apparition de l’Etat
providence (welfare state). Et cette expression trouve son sens dans la prise en charge par l’Etat
de risques sociaux tels que la maladie, la vieillesse, le chômage, … Elle est aujourd’hui utilisée
pour désigner au sens large les interventions économiques et sociales de l’Etat.
L’Etat est le seul acteur à pouvoir intervenir au niveau macro-économique. En effet, après la
Seconde Guerre mondiale, l’Etat intervient dans tous les pays industrialisés par la mise en place
de politiques économiques. Dans certains pays, l’intervention va plus loin et touche à
34
l’aménagement du territoire, la planification, la nationalisation d’entreprises, … Et on parle
d’économie mixte pour désigner la double régulation de l’économie par le marché et par l’Etat.
En effet, la justification de l’intervention publique est avant tout d’ordre normatif et s’appuie sur
trois piliers principaux : allocation des ressources, stabilisation de l’activité et redistribution. Les
fonctions d’allocation et de stabilisation ont avant tout pour objectif la meilleure efficacité de
l’économie. La fonction de redistribution permet l’obtention d’une répartition des richesses plus
équitable.
En effet, des lois, une justice, une police et une armée chargée de la sécurité nationale sont
nécessaires à l’échange marchand. Et dans ce cadre, l’Etat s’assure également du respect des
règles de la concurrence et supervise certaines activités (professions réglementées, marchés
financiers, …).
Cette fonction est généralement assurée aujourd’hui par une banque centrale qui conduit la
politique monétaire selon les règles fixées par la puissance publique.
Les politiques fiscale et budgétaire modifient les arbitrages des ménages et des entreprises,
influencent la productivité globale de l’économie (dépenses en infrastructures, éducation,
recherche, …) ainsi que le niveau de la demande agrégée.
L’Etat au sens large produit des biens et services non marchands pour les ménages et les
entreprises. Des services publics et des entreprises jouant un rôle économique essentiel ou
stratégique peuvent également être contrôlés par l’Etat.
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Les pouvoirs publics peuvent favoriser l’émergence de solutions, par exemple lorsque des
entreprises sont en difficulté, lors de fusions-acquisitions ou de délocalisation.
Par ailleurs, plusieurs types d’arguments justifient encore l’existence d’un secteur public dans
les économies de marché :
L’intervention économique de l’Etat dans l’économie de marché peut aussi se justifier par les
limites de la régulation économique par les marchés :
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IV. Les contraintes de l’intervention de l’Etat
37
Chapitre IV : Les politiques économiques
I. Généralités
La politique économique est l’ensemble des moyens mis en œuvre de façon coordonnée par les
pouvoirs publics pour atteindre certains objectifs. Et une politique économique se définit par
rapport à la hiérarchie des objectifs retenus et aux instruments mis en œuvre. Mais à côté de cela,
la politique économique se définit aussi comme un ensemble de décisions prises par les pouvoirs
publics visant à atteindre des objectifs relatifs à la situation économique d’un pays, à l’aide de
divers instruments, et en tenant compte d’un certain nombre de contraintes.
On retient en général cinq grands objectifs : la croissance économique, la stabilité des prix, le
plein emploi, la réduction du déséquilibre extérieur et la baisse des déficits publics(le carré
magique de Nicholas Kaldor). D’autres objectifs peuvent toutefois être poursuivis : la réduction
des inégalités, la satisfaction de certains besoins collectifs …
1) La politique budgétaire
a) Les instruments de la politique budgétaire
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La politique budgétaire consiste à utiliser les instruments budgétaires et fiscaux pour influer sur
l’activité économique. Il s’agit de faire varier le niveau et la structure des dépenses publiques et
des prélèvements fiscaux afin d’agir sur le niveau de la demande globale.
En effet, dans une optique keynésienne, le déficit budgétaire permet un soutien de la demande
interne et donc une relance de la croissance économique.
A côté de cela, les politiques de hausse ou de contraction de la demande peuvent également être
menées à partir d’une augmentation ou d’une baisse de la fiscalité. Toutefois, on considère en
général que le multiplicateur fiscal est inférieur au multiplicateur des dépenses car celles-ci
agissent directement sur le niveau de l’activité alors que la baisse de la fiscalité produit d’abord
une augmentation des revenus, dont une partie sera épargnée.
L’Etat peut être contraint pour des raisons réglementaires. Au-delà de ces contraintes, il doit
veiller à ce que sa dette reste soutenable ; sinon, il courrait le risque de voir le service de la dette
(les remboursements) absorber une part croissante du budget dans les périodes ultérieures et de
voir la dette s’auto-entretenir. Un taux d’endettement trop important risque par ailleurs
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d’inquiéter les institutions financières, qui peuvent réclamer des taux d’intérêt de plus en plus
élevés pour acheter des titres de la dette publique.
Le multiplicateur est d’Autant plus fort que la propension à consommer est élevée. Il faut aussi
que l’accroissement de la consommation bénéficie le plus possible aux productions sur le
territoire national. Ainsi, plus la propension à importer est faible, plus le multiplicateur est élevé.
De ce fait, l’ouverture des économies aux échanges internationaux limite donc l’efficacité de la
politique budgétaire. En effet, l’accroissement de revenus qui en résulte risque de plus profiter
aux entreprises étrangères (augmentation des importations) qu’aux entreprises nationales
(contrainte extérieure).
2) La politique monétaire
La politique monétaire recouvre l’ensemble des actions entreprises par les banques centrales
pour atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés en conformité avec leurs mandats.
C’est historiquement le premier objectif des banques centrales. Elles assurent le rôle de « prêteur
en dernier ressort » en refinançant les banques confrontées à un manque de liquidités. Elles
mettent par ailleurs en place des dispositifs préventifs visant à limiter les risques pris par les
banques dans leurs opérations de crédit (ratios de réserves obligatoires et de capital, interdiction
de certaines opérations …)
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Les banques centrales sont garantes de la valeur de la monnaie, qui n’est autre que son pouvoir
d’achat en biens et services. La stabilité des prix constitue, depuis le début des années 1980, le
principal objectif des banques centrales, conformément aux analyses monétaristes. L’inflation
survire lorsque la quantité de monnaie émise est supérieure à celle de la production potentielle,
sur laquelle la monnaie n’a aucune influence. Les banques centrales doivent donc contrôler
l’évolution de la masse monétaire. Mais dans la pratique, elles réagissent en fonction de
l’évolution d’objectifs intermédiaires (masse monétaire, taux d’Intérêt, inflation …).
D’après les économistes keynésiens, une politique monétaire expansive ne s’avère pas
nécessairement inflationniste mais peut stimuler la croissance économique en relançant
l’investissement et la consommation. Toutefois, la mise en œuvre de la politique monétaire
n’agit pas directement sur la demande globale (à l’inverse des dépenses publiques) mais passe
par les comportements des agents.
i. Le réescompte
Ce pratique met directement en relation les banques et la Banque Centrale, et a pour support un
effet de commerce (traite ou lettre de change). Le principe est assez simple :
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Lorsque la Banque Centrale souhaite augmenter le crédit et donc la création monétaire, elle
réduit le taux de réescompte ; les banques répercutent cette baisse du coût de refinancement sur
le taux d’intérêt des prêts accordés, ce qui doit encourager l’appel au crédit.
L’Open Market désigne toutes les opérations qu’effectue la Banque Centrale sur les marchés des
capitaux. Elles concernent les achats et les ventes fermes et temporaires de titres publics ou
privés contre la monnaie centrale. La Banque Centrale intervient en tant qu’acheteur de titres et
injecte de ce fait une partie de liquidité sur le marché, ce qui augmentera les possibilités des
banques commerciales à accorder des crédits et donc le taux d’’intérêt, déterminé par l’offre et la
demande de liquidité, diminue.
En effet, une hausse du taux de réserve obligatoire exerce une influence sur le système bancaire ;
à court terme, elle provoque un besoin de liquidité. C’est donc en jouant sur la liquidité bancaire
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que les réserves obligatoires agissent sur la distribution des crédits par les institutions de crédit,
et donc sur la création monétaire. Ainsi, du fait de l’existence de ce système, la Banque Centrale
est indirectement branchée sur le circuit de la création de monnaie.
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