Sommaire: Premiere Partie: Les Difficultes Des Petites Entreprises en Guadeloupe
Sommaire: Premiere Partie: Les Difficultes Des Petites Entreprises en Guadeloupe
Sommaire: Premiere Partie: Les Difficultes Des Petites Entreprises en Guadeloupe
REMERCIEMENTS 2
INTRODUCTION 3
CONCLUSION 53
BIBLIOGRAPHIE 55
ANNEXES 56
Je tiens également à remercier les professionnels qui m’ont accordé leur temps ainsi
que les personnes qui m’ont aidé à relire ce document.
Je souhaiterais ensuite remercier ma famille qui a été d’un grand soutien et a su faire
preuve de patience tout au long de l’année 2016.
Accéder aux crédits bancaires, développer leurs marchés, trouver les bons
partenaires, recruter un personnel compétent sont les nombreuses difficultés que
rencontrent les PME.
Les très petites entreprises (TPE) ont pour le moment un rôle essentiel à jouer dans
notre économie et dans son financement, même si quelques unes possèdent des
dettes bancaires. Nous pouvons noter une disparité dans l’accès au financement
entre les TPE et les PME (petites et moyennes entreprises) pour qui l’accès au crédit
est bien plus facile, car ce sont en grande partie des sociétés.
1
http://www.redressement-liquidationjudiciaire.com/financement-des-tpe-problematiques/
Mais un entrepreneur qui veut réussir doit savoir prendre des risques. Tout au long
de la vie de l’entreprise, il doit prendre des décisions importantes et au bon moment.
d’une part, une baisse des prix, jugés abusifs, de certains produits et services
de base comme le carburant, l’alimentation et les tarifs bancaires ;
d’autre part, la revalorisation des bas salaires avec un relèvement immédiat
de 200 euros nets.
Selon l’enquête spéciale crise sociale conduite au quatrième trimestre 2009 par
l’IEDOM, environ deux tiers des chefs d’entreprises interrogés signalent un impact
défavorable toujours fort de la crise sociale sur leur activité, six mois après la fin de
celle-ci.
Les créateurs d’entreprises sont confiants dans leur maîtrise du process et des
bases de leur activité. En revanche, un solde négatif très net apparait pour tous les
aspects de gestion, comptabilité et analyse financière. Par conséquent, sont-ils
préparés à gérer une entreprise ?
Que faut-il faire pour favoriser le développement des TPE afin qu’elles deviennent
pérennes et dynamiques et des creusets de richesses et d’emplois pour demain ?
Dans une première partie, nous définirons la « très petite entreprise » et parlerons
des difficultés qu’elles rencontrent pour survivre et sa problématique face à Bâle III.
Une des difficultés majeures pour elles est d’avoir accès aux crédits bancaires.
2
CGO Comptabilité et Gestion des Organisations
3
Chambre de commerce et d’Industrie des Iles de Guadeloupe
Nous serons alors en mesure, de proposer, dans une troisième et dernière partie,
une alternative aux problèmes des crédits bancaires rencontrés par nos petites
entreprises qui se développent aujourd’hui « le crowdfunding ». C’est une nouvelle
façon de financer dans un laps de temps relativement court des projets innovants
pour les entreprises qui ne peuvent pas avoir accès aux crédits.
Pour l’année 2014, sur les 52 559 établissements actifs en Guadeloupe, 79,20% n’avaient
aucun salarié ; 16,9% employaient 1 à 9 salariés. Ce constat est similaire dans les autres
régions.
4
Source Insee
Après une forte baisse au 1er trimestre 2015, les créations de TPE augmente de 2%.
Malgré cette augmentation, le niveau de création reste bas. Hors microentreprises, le
nombre de créations d’entreprises individuelles est en diminution de 6% et atteint
son plus faible niveau depuis le 3ème trimestre 2015.
A partir des figures 4 et 5, nous constatons que 61% des créations le sont en nom individuel
(année 2015) et 39% en société (y compris 1er trimestre 2015)
France entière 129 324 121 133 045 150 143 715 -4,5
554 460
5
Source Insee
Crédits d'investissement
(encours en fin de trimestre)
M€ 2015 2016 GA (%)
Trim 1 1 414 1 525 7,8
Trim 2 1 401 1 558 11,2
Trim 3 1 421
Trim 4 1 529
Le coût du crédit à court terme est assez élevé en Guadeloupe. Cependant pour le
moyen et le long terme le taux est plus acceptable (figure n°8). La figure n°9 indique
le montant des investissements réalisés en 2015 en millions d’euros (y compris 1er
et 2ème trimestres 2016). La figure n°10 montre les crédits d’exploitation des
entreprises de la Guadeloupe en 2015.
Nous pouvons, à juste titre, nous poser les questions suivantes : quelles sont les
causes de défaillance des entreprises ? Quelles difficultés rencontrent-elles ?
Les statistiques démontrent que les entreprises individuelles sont plus nombreuses
que les sociétés6 en France (Métropole) qu’en Guadeloupe. Celles-ci ont
évidemment un poids économique que ne supportent pas les premières. Il n’y a
aucune commune mesure entre une société industrielle et le libre service de
proximité. La conclusion est la suivante : la société est la forme la plus appropriée
pour la grande entreprise, car elle qui requiert d’énormes moyens de financement,
d’autant plus si elle fait appel à l’épargne publique.
Pour les très petites entreprises (TPE), la forme individuelle est généralement la
mieux adaptée. On ne voit pas l’intérêt fiscal qu’aurait le libre service à se mettre en
société. Le statut juridique des SA, SAS ou SARL ne correspond pas au formalisme
juridique nécessaire à l’exploitation d’une entreprise individuelle.
Nous pensons qu’il est préférable de créer une entreprise individuelle, quand on y
travaille seul ou avec l’aide d’un ou deux salariés. Et c’est la réalité en Guadeloupe.
Il existe au fond deux types d’entreprises : les entreprises de subsistance et les
entreprises de croissance.
Le porteur de projet créé son entreprise avant tout pour générer son emploi et dans
certains cas pour sortir d’une situation précaire.
Les chefs d’entreprise sont confrontés, dans leur activité, à de multiples décisions
notamment financières qui peuvent mettre en péril leur entreprise. Il convient de
prendre les bonnes décisions.
6
Selon les statistiques diffusées par le ministère des PME, il existerait au total 2 500 000 entreprises dont
1 350 000 entreprises individuelles (54%) et 1 150 000 sociétés (46%).
Nous savons que le critère de la VAN (valeur actuelle nette) permettra de mesurer la
création de valeur. Cette VAN et d’autres critères tels que le TIR (taux interne de
rentabilité), l’indice de profitabilité, le délai de récupération ou les critères globaux
permettent la prise de décision en matière d’investissements.
Après avoir défini sa politique d’investissement, le chef d’entreprise doit mettre en place
les différents moyens de financement nécessaires à la couverture de ses besoins.
En général, les ressources internes ne suffisent pas pour des projets importants et
l’entreprise doit se tourner vers des financements externes : les fonds propres et/ou
l’endettement. Aujourd’hui, la plupart des TPE, lorsqu’elles sont éligibles, privilégient
la défiscalisation ou le crédit bail plutôt que l’emprunt bancaire.
L’emprunt bancaire est dit « emprunt indivis » car il n’existe qu’un seul prêteur,
l’organisme financier. Il s’accompagne généralement d’une prise de garantie sur
l’actif financé ou les biens personnels du chef d’entreprise. Un prêt entraine le
versement des fonds tandis que pour le crédit, le versement n’est pas une obligation
pour la banque et en cas de refus l’entreprise a recours aux concours bancaires.
7
Source IEDOM
Où sont les banques ? C’est le refrain déprimant que chantent les chefs d’entreprise.
Nombreux sont les patrons à déplorer l’attitude des banquiers. Si certains leur
reprochent leurs frais élevés ou leurs demandes de garanties trop exigeantes,
d’autres dénoncent leur absence de compréhension et de dialogue.
« A deux doigts de la liquidation judiciaire alors que mes carnets de commande sont
pleins et que je fais des bénéfices, je ne trouve aucune banque pour me soutenir »,
enrage le chef d’une entreprise d’usinage de sept salariés. « Pourquoi ? Parce que je
n’ai pas assez de trésorerie et mes fonds propres sont négatifs ».
8
L’express L’Entreprise publié le 16/06/2014
Les entreprises en difficultés connaissent une forte croissance des dettes et juste
avant le dépôt de bilan, une augmentation des dettes fiscales, sociales et salariales,
et une détérioration nette de la trésorerie.
L’ancien ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique est
revenu sur le nombre de faillites d’entreprises en France mercredi matin sur France
Inter : "Vous savez, aujourd’hui, nous avons 63.000 faillites par an. C’est-à-dire qu’en
fait, nous sommes à un niveau de 20.000 au-dessus de ce qui existait avant la crise.
C’est pour ça que ça ne va pas mieux. 63.000 faillites, ce sont des faillites de toutes
petites entreprises ”, a-t-il expliqué.9
De ce fait, on peut légitimement s’interroger sur le profil entrepreneurial 10 : n’est-il pas
également une cause prématurée de mortalité de l’entreprise, de sa pérennité ?
9
http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/en-france-il-y-a-63-000-faillites-d-entreprises-par-
an_1784877.html (09/06/2016)
10
Par profil, nous entendons l’ensemble des traits caractéristiques du créateur ou du chef d’entreprises, par
rapport à son aptitude à remplir sa fonction d’entrepreneur, c'est-à-dire par rapport à ses dispositions,
naturelles et acquises, à créer et à faire vivre son entreprise.
11
Source INSEE profil du créateur 1994 P1
12
http://services-entrepreneurs.pwc.fr/fr/gestion-de-la-pme/la-cessation-des-paiements-et-ses-
consequences/les-grandes-causes-de-defaillance-financiere.html
La crise de 2008 a montré que même les banques sont fragiles et qu’elles avaient
besoin davantage de fonds propres. Cela a eu des conséquences négatives sur la
croissance et donc sur les pertes d’emplois.
Signé en 2010 et devant s’appliquer progressivement à partir de 2015, Bâle III est
une réforme pour réduire la probabilité et la gravité des crises à venir. Son objectif
principal est d’obliger les banques à se financer avec davantage de capital. Il est
indispensable de renforcer la solidité du système financier pour maintenir la
confiance et éviter de revivre le type crise dont le monde a été frappé en 2008.
Les banques devraient normalement renouer avec une création de valeur à long
terme. Le sujet central de Bâle III porte sur la règlementation du capital des
banques : quel est le capital minimum avec lequel les banques doivent se financer ?
« Bâle III est le troisième des accords de Bâle, dont le but est de mettre à jour les
règles définissant la quantité de capital minimum avec lequel les banques doivent se
financer, et dont l’objectif principal est d’améliorer la stabilité du système financier,
afin de réduire la probabilité et la gravité des crises futures »13.
« Bâle II, la deuxième série d’accord, publiée en juin 2004, visait à élargir la gamme
des risques couverts et à améliorer la méthode de calcul des coefficients de
pondération des risques ».
13
http://ecodemystificateur.blog.free.fr/public/blowup-images/Documents/Annexe_1.pdf (consulté en
novembre)
14
Ibid.
Les critères de fonds propres ont été renforcés et un nouveau coussin de capital
contracyclique est devenu obligatoire de 0% à 2,50%, il s’ajoute au ratio minimal de
fonds propres.
Bâle III introduit également un ratio d’effet de levier. L’effet de levier est égal au
rapport entre les actifs de la banque et ses fonds propres. Un levier élevé augmente
la rentabilité potentielle de la banque, mais aussi ses pertes potentielles. Plus un
effet de levier est élevé, plus le risque est grand. Avec un taux de 8% minimal, la
banque doit financer avec 8€ de fonds propres au minimum chaque prêt de 100€.
Mais dans la réalité, le taux est appliqué non au total des actifs mais aux actifs
pondérés en fonction des risques.
Bâle III introduit 2 ratios de liquidité. Le premier est le ratio de liquidité à court terme
qui vise à assurer que les banques disposent de ressources de financement
suffisantes pour les 30 prochains jours.
Le second appelé ratio structurel de liquidité à long terme vise à assurer que les
banques disposent de ressources de financement suffisantes pendant les 12
prochains mois pour couvrir les besoins de financement prévus pendant cette même
période.
Les PME et TPE manquent de fonds propres, ce qui pénalise leur capacité à innover,
à se développer à l’international et à recruter.
Le financement actuel de notre économie repose en grande partie sur les banques,
la dette bancaire représentant 65% de l’endettement financier des PME.
Sous l’effet de Bâle III, les banques devront augmenter le coût du crédit et en limiter
le volume tout particulièrement pour les financements à long terme.
Le recours des TPE au crédit bancaire est plus important, que les grandes
entreprises et les PME, en raison d’une forte dépendance à court terme pour
l’exploitation et à long terme pour le financement du cycle d’investissement.
Par contre, les TPE rencontrent plus de difficultés que les PME au vu de la faiblesse
des fonds propres, une absence de garanties et une forte dépendance de leurs
fournisseurs pour conclure leur faible flexibilité financière.
15
http://www.agefi.fr/corporate/actualites/hebdo/20151210/bale-iii-inquiete-pme-144845 (consulté en
novembre)
Les précédents textes réglementaires du comité de Bâle ont à chaque fois été des
réponses à des crises majeures du système financier mondial. Cependant, alors
même que le secteur bancaire n’a pas fini de se conformer à « Bâle III », plusieurs
nouveaux textes réglementaires sont déjà en cours de préparation. Le fort impact
que ces textes auront dans l’industrie bancaire amène un nombre croissant de
professionnels à les considérer comme pouvant être la base du futur accord « Bâle
IV ».
Bâle IV risque d’être encore plus contraignant pour les banques et par ricochet plus
pénible pour les TPE d’accéder aux crédits bancaires.
Voici la liste des pièces demandées pour le montage d’un crédit professionnel 16 :
Les critères d’analyses :
o Montant de l’apport personnel.
o Analyse des ratios classiques d’analyse financière à partir des états
financiers (bilan et compte de résultat) des 3 derniers exercices.
o Etudes des prévisionnels sur la base d’hypothèses dégradées.
Les statistiques (uniquement pour les dossiers analysés par la Plateforme
Risques, car en dehors des pouvoirs de délégations des chargés d’affaires)
16
Source bancaire
Tout au long de la vie d’une entreprise, l’équilibre financier est conditionné par
l’obtention de financements adaptés. A ce titre, il existe plusieurs types de
possibilités de financements qui sont à la disposition des entreprises. Mais cela
dépend de plusieurs facteurs dont le premier est la taille de l’entreprise.
Pour faciliter la croissance, les pouvoirs publics – BPI France, Banque Européenne
d’investissement – interviennent également sous forme de crédits, subventions, ou
garanties.
17
Stéphanie Le Beuze (2016), Financer son activité, Paris, collection Vuibert page 18
Subvention d’investissement
Caraïbes Angels est une association loi 1901 créée en 2007 située en Martinique et
qui a pour objectif de favoriser la création et la transmission d’entreprises à potentiel
de croissance dans la région caraïbes bien entendu avec le soutien d’autres acteurs
économiques.
« Caraïbes Angels fédère des business angels souhaitant investir dans des
entreprises en leur apportant leur savoir faire, leurs réseaux et bien sur des
financement »19
Caraibes Angels est affiliée à France Angels depuis sa création et fait partie des
réseaux de Business Angels labellisés par le Ministère des Finances.
18
www.regionguadeloupe.fr/des-aides-des-services/guide-des-aides/aides-aux-entreprises/#_
19
www.caraibesangels.org/qui-sommes-nous/
La SAFIE est une entreprise martiniquaise qui permet aux entreprises d’accéder aux
crédits bancaires et de les suivre sur trois années. Elle se porte garante du crédit
bancaire. Elle assiste les bénéficiaires éligibles dans leur démarche auprès des
organismes financiers.
C’est une aide à la création et à la reprise d’entreprise par les jeunes. Le montant de
l’aide est de 7 320€ et un suivi post création est établi sur une durée de 3 ans,
assuré par un cabinet conseil (nous avons été habilité à suivre ces jeunes créateurs
sur cette durée et à monter leur business plan initial)
20
http://www.safie.fr/
http://www.safie.fr/
http://www.safie.fr/new/index.php?/9-Notre-accompagnement-safie-martinique.html
21
Source SAFIE
Le FIRG investit à long terme jusqu’à 10 ans des montants compris entre 50K€ et
100 K€ en moyenne avec un maximum de 1 500K€.
Ce dispositif permet :
D’accorder un financement durable (5 à 10 ans) concernant
l’ensemble des besoins de l’entreprise, mêmes immatériels.
De renforcer la structure financière de l’entreprise.
De promouvoir des outils de pilotage au service de l’entreprise.
De mettre la société en relation avec d’autres investisseurs.
Il s’agit ici de financer des entreprises aux Antilles en fonds propres dans leur besoin
de capital d’amorçage, de capital de développement et de capital de transmission.
Le capital investit dans ces entreprises varie de 40 000€ à 350 000€.
Sont concernées les entreprises constituées en SARL avec une préférence pour la
SAS et la SA.
C’est un prêt à taux zéro (sans intérêt) remboursable sur une durée maximale de 2 à
5 ans avec accompagnement. Les objectifs sont :
Soutenir financièrement seule ou en complément d’une banque, les
entreprises naissantes.
Compléter l’apport personnel des porteurs de projets en création
d’activité.
Assurer le suivi des créateurs sur toute la durée du prêt.
Cette aide a pour objet de soutenir les projets de création des très petites entreprises
(moins de 10 salariés) portés par des personnes disposant de peu de moyens et
accédant plus difficilement au crédit bancaire. Elle vise à favoriser l’émergence de
microprojets en participant au financement des programmes d’investissement des
entreprises.
22
http://www.initiative-guadeloupe.fr/lyssa-trobrillant-glam-optique.html
(Si vous êtes dans la situation de chômage indemnisé et créateur d’entreprise, vous
pouvez choisir entre 2 aides d’entreprise : le versement en capital de Pôle Emploi ou
le maintien de l’ARE pour les créateurs d’entreprise)
Illustration : Le 1er juillet 2016, un demandeur d’emploi âgé de moins de 50 ans est
admis, au bénéfice d’une ARE journalière de 40€ pour une durée de 730 jours, avec
une prise en charge le 1er août 2016. Il est indemnisé du 1er au 31 août 2016.
Au 1er septembre 2016, il crée son entreprise. A cette date il lui reste un reliquat de
699 jours (730-31).
Le montant du capital sera de [(40€*699)/2] = 13 980€ (sur lequel sera déduite la
participation de 3% au financement des retraites complémentaires).
Il existe deux catégories de financement par fonds propres. Les fonds propres ayant
une origine interne : l’autofinancement et les fonds propres ayant une origine
externe : l’augmentation du capital.
L’autofinancement
Le plan comptable général (PCG) présente la CAF comme « le flux résiduel de
trésorerie effective ou potentielle sécrété par les opérations de gestion de
l’entreprise ».
Seuls les produits et les charges qui génèrent un règlement monétaire autrement dit
une entrée et une sortie de trésorerie, sont pris en compte dans le calcul. Il s’agit des
produits encaissables et des charges décaissables. Sont par conséquent exclus les
éléments non monétaires, c'est-à-dire les charges et les produits calculés.
Les charges dont le paiement est différé et les produits feront l’objet d’un règlement à
crédit correspondent à la « trésorerie potentielle ».
Résiduel signifie ce qui reste. La CAF est la différence entre les produits
encaissables et les charges décaissables (CAF = Produits encaissables – Charges
décaissables).
Souvent les chefs d’entreprise des TPE ne font pas la différence entre CAF et
trésorerie potentielle. La CAF correspond à la trésorerie générée par l’activité sur
tout un exercice comptable tandis que les soldes de trésorerie représentent les
sommes disponibles à une date donnée et se retrouvent dans les actifs circulants
dans le poste disponibilité.
Il nous semble important de savoir calculer la CAF de son entreprise car cela permet
d’apprécier dans quelle mesure l’entreprise peut faire face seule à ses besoins
financiers et d’estimer son degré d’indépendance aux financements extérieurs
notamment à l’endettement.
Pour les créanciers, l’autofinancement rend les dettes de l’entreprise moins risquées
puisque la trésorerie de la petite entreprise est plus élevée.
Cependant, l’autofinancement a des effets négatifs. Par exemple, en puisant dans
ses ressources pour financer un investissement, l’entreprise creuse sa trésorerie, au
risque de se fragiliser si un évènement imprévu venait à arriver et que sa trésorerie
devenait alors insuffisante pour face à ce problème.
Selon son activité, une entreprise peut dégager un besoin en fonds de roulement
(BFR) mais aussi (dans la grande distribution) une ressource en fonds de roulement
(RFR).
Du fait des décalages entre les décaissements des achats et des charges liées à
l’exploitation et les encaissements des ventes, l’entreprise doit habituellement
disposer d’un besoin de financement à court terme permanent. Ce besoin représente
le besoin en fonds de roulement (BFR). Il indique la différence entre le besoin de
financement du cycle d’exploitation et les ressources induites par l’activité de
l’entreprise. Il correspond à la différence entre l’actif circulant et le passif circulant.
Le chef d’entreprise peut retirer librement de l’argent dans son entreprise et il peut
faire un apport temporaire. S’il procède à une augmentation de capital (capital
individuel), celui-ci sera enregistré dans le compte individuel capital (compte 101).
La love money
En contrepartie de ces apports, les amis, les proches et la famille qui apportent des
capitaux deviennent associés de la société créée. Les investisseurs n’octroient les
fonds qu’en se basant sur les sentiments qu’ils éprouvent pour le porteur de projet.
C’est une forme de financement qui est très développée en Guadeloupe. Les parents
n’hésitent pas à financer le projet d’un des leurs.
Dans les TPE de forme individuelle, il est fréquent que le chef d’entreprise
rembourse au fur et à mesure les apporteurs de capitaux.
Ce sont des personnes physiques qui peuvent financer des projets après que le
porteur de projet ait obtenu des subventions et des Family and Friends. Celui-ci
bénéficie de l’expérience, de l’expertise, des compétences et du réseau relationnel
des entrepreneurs afin de faciliter la croissance de leur entreprise.
« Les Business Angels disposent de fonds personnels qu’ils sont disposés à investir
dans les entreprises existantes (…) cet investissement direct n’est pas passif »23.
Il s’agit là, en effet, du soutien à l’entreprise qui représente une sorte de contrat
moral passé entre le chef d’entreprise et l’investisseur qui attend un retour sur
investissement.
Les business angels se rémunèrent sur la plus value qu’ils auront réalisée, le cas
échéant, lors de la vente de leurs actions, après plusieurs années. Compte tenu du
stade de développement de l’entreprise, ils ne s’attendent pas à recevoir des
dividendes aussitôt.
Les business angels peuvent prélever un pourcentage (de l’ordre de 1% à 3%) sur
les montants levés par leur intermédiaire.
Le délai d’obtention des fonds peut être relativement long. Il faut attendre entre 2 à 6
mois pour obtenir les fonds après l’envoi du dossier.
Au final, seul 5% des projets qui leur sont soumis ont une chance d’obtenir un
investissement.
Un crédit bail est généralement plus facile à obtenir qu’un prêt classique, même dans
le cas où l’établissement prêteur prend une caution sur le bien acheté. Le bailleur
propriétaire du bien financé, peut le revendre directement si l’entreprise ne paie pas
ses loyers.
24
Taxe sur la valeur ajoutée
En comptes sociaux, tant que l’option d’achat du bien en location financement n’a
pas été exercée, le bien ne figure pas à l’actif de l’entreprise qui ne fait qu’enregistrer
chaque année des loyers. En comptes consolidés, le crédit bail est généralement
retraité. Le bien loué apparait à l’actif du bilan du locataire et les loyers futurs à payer
apparaissent en dettes.
La comptabilisation des loyers est alors répartie entre une charge d’amortissement
(la durée d’amortissement doit être la durée d’utilité du bien et peut, de ce fait,
différer de la durée du contrat) et des charges d’intérêts.
Comme d’autres usages issus des nouvelles technologies, lesquelles ont pénétré
notre quotidien, le crowdfunding connait une véritable montée en puissance. A
travers ces plates-formes, nous observons le développement rapide des modes de
création, de production et de consommation alternatifs et collaboratifs.
Le crowdfunding est une activité qui a trait à l’économie réelle tout en créant de
nouvelles perspectives. Il permet le financement de projets, sans intermédiaires
entre le créateur de projet et la communauté qui le soutient. C’est donc un circuit
court de financement, créé en dehors de la sphère traditionnelle de la finance, par le
grand public et pour le grand public.
Nous apprenons que le montage de la statue de la Liberté new yorkaise fut financé
en plusieurs étapes, de 1875 à 1880, grâce a de très nombreux souscripteurs
privés 400 000 francs collectés !
Quel fût notre étonnement d’apprendre que le film Shadows, de John Cassavetes, fut
financé par le public ?
Un soir de 1958, alors invité à une émission de radio, le réalisateur lança une
collecte de fonds pour financer son film, avec ce slogan « Financez un film qui vous
ressemble ». 2 000 dollars collectés !
25
Le financement participatif bouscule l’économie – Vincent Ricordeau – Collection Stimulo - 2013
26
Le Beuze S. (2016), Financer son activité, in Paris Vuibert, 134
Etape 5 – Répondez aux questions que les financeurs pourraient avoir sur le
projet
Les internautes consultent les projets en ligne visibles par tous les membres et
peuvent poser des questions supplémentaires auxquelles il faut répondre rapidement
et de manière précise et détaillée.
Etape 7 – Après un délai fixé, le projet est financé ou non, puis retiré de la
plate-forme
L’annonce de fonds reste généralement en ligne pendant trois mois. Passé ce délai,
si le seuil de financement est atteint, les investisseurs sont débités et la somme
remise au porteur de projet. Le projet est retiré automatiquement de la plate-forme,
qu’il ait été financé ou non.
Les plateformes de crowdfunding sont des outils au service des chefs d’entreprises.
Elles permettent de lever des fonds auprès d’un public le plus large possible. Mais
quel est le cadre juridique de ces plateformes ?
Le statut des plateformes est d’application territoriale, ce qui est courant en droit
financier. Par conséquent, toute plateforme de crowdfunding souhaitant mettre en
relation en France porteurs de projets et investisseurs, prêteurs ou donateurs, doit
être établie en France.
27
Inspiré de l’article financement des start-up – www.journadunet.com
Mais imaginons qu’un porteur de projet résidant en Finlande, utilise une plateforme
établie en France, et qu’un contributeur, résidant en Suisse, prête 1 000€,
conformément à la législation finlandaise. Peut-il pour une raison pour une autre
réclamer en justice la nullité de son contrat de prêt sur le fondement de la loi
française ? En principe, nous pourrions penser que l’ordonnance française
s’applique. En fait, elle ne s’applique que sur le statut des plateformes.
Mais quels sont les aspects comptables et fiscaux des fonds reçus et versés ?
Si l’entrepreneur est concerné par le régime des BIC, il pourra obtenir le régime
« micro-BIC ». Ce régime est accordé à l’exploitant individuel bénéficiant de la
franchise de TVA ou exonéré de celle-ci et dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes
respecte les seuils30 suivants :
Dans le cas où ces seuils seraient dépassés, une période de tolérance de deux
années est accordée tant que le chiffre d’affaires ne dépasse pas 90 300 € pour les
ventes de marchandises et 34 900 € pour les prestations de services.
28
Référence cours Gestions des Associations M2 CCA
29
Entreprise Individuelle à Responsabilité Lmitée
30
Seuils en vigueur en 2014 définis par l’article 50-0 du Code Général des Impôts
- 71% pour les ventes de biens (le bénéfice forfaitaire sera donc de 29% du CA HT) ;
- 50% pour les prestations de service (le bénéfice forfaitaire sera donc de 50% du
CAH HT).
Ces entreprises bénéficient des obligations allégées. Le contribuable devra déclarer
le chiffre d’affaires de son entreprise sur la déclaration d’ensemble des revenus des
personnes physiques et l’administration fiscale déterminera son bénéfice forfaitaire
imposable pour une imposition à l’IR (impôt sur les revenus).
Tenue d’un simple livre qui mentionne les recettes de façon chronologique.
Tenue d’un registre présentant le détail des achats (dispense de bilan et de
compte de résultat).
Les entreprises imposées selon le régime micro bénéficient de plein droit d’une
franchise en base. Celle-ci permet à l’entreprise de ne facturer la TVA que sur ses
ventes et fait obstacle à la récupération de la TVA payée sur les achats.
En cas de délivrance de factures, ces dernières doivent porter la mention « TVA non
applicable, art. 293B du CGI »
Dans certains cas, le porteur de projet pourra bénéficier d’un régime fiscal allégé que
les revenus soit classés BIC ou BNC : ce sont les régimes dits « micro ».
31
Article 92 du Code Général des Impôts
Il s'agit d'une vente normale (ou d'une vente pour le montant du prix de vente
habituel du produit)
Les dons à des associations ou organismes sans but lucratif éligibles donnent droit à
une réduction d’impôt égale à 66% du montant des sommes versées, retenues dans
la limite de 20% de revenu imposable du donateur.
Lorsque les dons excèdent la limite de 20%, l’excédent est reporté successivement
sur les cinq années suivantes et ouvre droit à réduction d’impôt dans les mêmes
conditions. L’intéressé doit produire une justification du versement.
Par contre, les dons versés par un particulier à un projet porté par une personne
physique ou morale qui n’est pas une association ou un organisme à but non lucratif
n’ouvrent droit à aucune réduction d’impôt. Ils sont considérés comme un achat de
bien ou de prestation de service.
- Montant de l’économie d’impôt pour une société soumise aux impôts sur les
sociétés
Les fonds versés constituent pour l’entreprise des sommes versées à des tiers, qui
feront ultérieurement l’objet d’une consommation ou d’un retrait. Sur le plan
comptable, ces versements ont selon nous la nature comptes débiteurs à imputer au
débit du compte 467 « autres comptes débiteurs ou créditeurs ».
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Débiteurs ou créditeurs divers xx,xx
7
Les fonds versés à des projets par des entreprises soumises à l’impôt sur les
sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR) doivent, pour être déductibles, remplir les
trois conditions de déductions des frais généraux :
- Ils se traduisent par une diminution de l’actif net, ils ont donc le caractère
d’une charge.
- Ils sont réalisés dans l’intérêt de l’exploitation, autrement dit ils se rattachent à
une gestion normale.
- Ils doivent être comptabilisés dans les comptes appropriés et être appuyés
par des pièces justificatives.
Les fonds versés à un projet peuvent générer une économie d’impôt à condition pour
le donateur que :
Le financement des entreprises auprès des banques est, selon de nombreux acteurs
économiques, de plus en plus compliqué en Guadeloupe pour les très petites
entreprises (TPE). Le besoin de trésorerie est souvent financé par des découverts,
mais ce mode de financement est très onéreux. Par ailleurs, il est difficile d’obtenir la
confiance des organismes financiers.
Une étude récente rendue publique par la Région Guadeloupe, ce mois-ci (novembre
2016), indique qu’un certain nombre de nos TPE ne passent pas le cap des 3
années. Désireuse de les soutenir, la Région Guadeloupe met en œuvre une
politique forte d’accompagnement, à travers un puissant ensemble de dispositifs
(propositions faites par un vice président - expert comptable).
L’impact de Bâle III est significatif pour les entreprises. Bâle III a pour objectif de
comparer la solidité des banques les unes avec les autres et de s’assurer de leur
capacité à absorber les pertes importantes dues à de nouvelles faillites. Mais son
effet sur l’économie et ses répercussions réelles sur le financement des entreprises
sont néfastes : difficultés à accéder aux crédits et changements affectant le
fonctionnement des relations banque – entreprise.
Les banques sont incitées par le régulateur à investir dans des dettes d’Etat,
considérées comme plus liquides, les TPE en font de ce fait les frais.
Pour prétendre à un prêt, il est nécessaire pour les petites entreprises de revoir leur
structure financière, leur pilotage de trésorerie et assurer leur solvabilité et leur
flexibilité financière.
Recourir au crowdfunding peut représenter pour les TPE une option non négligeable
au niveau des montants de financement espérés, qu’au travers du levier marketing et
communication qu’offrent les plateformes de crowdfunding.
Mais, la trop forte demande de financement ne risque t–elle pas de mettre en avant
un projet au détriment d’un autre ? Le crowdfunding par don peut-il être qualifié de
mécénat ?
OUVRAGES
STUCKI D. 2014, Financer une entreprise par le Crowdfunding, Eyrolles, 169 pages.
MICHEL J.L. 2016, Les 6 causes de vos problèmes de trésorerie, Editions Du Puits
fleuri, 262 pages.
SITES WEB
http://www.redressement-liquidationjudiciaire.com/financement-des-tpe-problematiques/
http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/en-france-il-y-a-63-000-faillites-d-
entreprises-par-an_1784877.html
http://services-entrepreneurs.pwc.fr/fr/gestion-de-la-pme/la-cessation-des-paiements-et-ses-consequences/
les-grandes-causes-de-defaillance-financiere.html
http://ecodemystificateur.blog.free.fr/public/blowup-images/Documents/Annexe_1.pdf
http://www.agefi.fr/corporate/actualites/hebdo/20151210/bale-iii-inquiete-pme-144845
www.regionguadeloupe.fr/des-aides-des-services/guide-des-aides/aides-aux-entreprises/#_
www.caraibesangels.org/qui-sommes-nous/
http://www.safie.fr/new/index.php?/9-Notre-accompagnement-safie-martinique.html
http://www.initiative-guadeloupe.fr/lyssa-trobrillant-glam-optique.html
http://www.business-angels.info/business-angels/qui-sont-les-business-angels/