Phonétique Cours
Phonétique Cours
Phonétique Cours
Phonétique
Éléments de phonétique (ou phonologie) française.
Niveau d'apprentissage : DEUG 1 ; utilisation fréquente en DEUG 2 (Histoire de la langue) et Licence de Lettres Modernes
et Pluridisciplinaire (Linguistique, Histoire de la langue).
Généralités et définitions
La phonétique proprement dite étudie la production des sons (c'est la phonétique articulatoire), la manière dont ils
sont transmis et perçus (c'est la phonétique physique, acoustique) ; elle utilise des appareils de mesure (c'est la
phonétique expérimentale). La description en phonétique est aussi rigoureuse et scientifique que possible.
La phonologie étudie les sons du point de vue de leur rendement, de leur fonctionnement, en ne retenant que les
traits pertinents, significatifs.
Ainsi, l'Histoire de la Langue, travaillant sur une matière disparue, a besoin de la rigueur de la phonétique. La
Linguistique Moderne, elle, travaille dans l'optique de la phonologie.
On compte en Français moderne 36 phonèmes : 16 voyelles, 17 consonnes, 3 semi-consonnes, auxquelles il faut ajouter un
phonème anglo-saxon fréquent : le ng final de mots tels parking, footing, assez proche de ce que l'on trouve dans le Sud de
la France, quand on prononce un melong de Cavaillong par exemple.
Attention : les descriptions de phonèmes concernent bien les sons, et non leur graphie, leur orthographe : un seul phonème
peut correspondre à deux ou trois lettres écrites. Ainsi, an s'écrit avec 2 lettres mais correspond à 1 phonème, on appelle ça
un digramme. De même, eau comporte 3 lettres pour 1 phonème, c'est un trigramme.
Un phonème écrit en majuscule est en fait ce qu'on appelle un archiphonème, regroupant deux ou trois variantes du
même son, dont les différences ne sont pas significatives dans un certain type d'étude ; par exemple : /R/ correspond en
phonologie à trois variantes françaises du phonème, variantes que l'on étudie en phonétique diachronique (historique).
Le Français actuel ne connaît pas en principe de véritable diphtongue. Une diphtongue est une suite de deux voyelles
réunies dans la même syllabe, l’une d’elles étant relâchée. Ainsi, dans l'anglais boy. En Français, nous avons en fait une
voyelle et une semi-consonne dans un mot comme un œil [œj]
L'Ancien Français a connu des diphtongues, et même des triphtongues (comme la prononciation de eau en moyen français).
Phonétique articulatoire
Se repérer sur le schéma suivant :
en premier lieu, bien sûr, les cordes vocales, qui permettent la production des voyelles (les voyelles se forment avec...
la voix). Les cordes vocales participent aussi de manière secondaire à la production de certaines consonnes,
auxquelles elles ajoutent une vibration, ce sont les consonnes dites sonores ou voisées : b (par rapport à p), d (/t), v
(/f), z (/s), etc. [pour prononcer une consonne, il ne faut pas rajouter de voyelle : on ne prononce pas "bé" ou "beuh",
mais "b'...", non pas "esse", "zède", mais "sss" comme le serpent, "zzz" comme l'abeille].
dans la bouche, au niveau de la mâchoire supérieure, la voûte du palais. En fait, 3 zones sont à délimiter, d'avant en
arrière : les alvéoles (= la partie interne de la gencive, là où vous placez la langue pour dire « Là !»), le palais dur (au
milieu), et dans le fond le palais mou, appelé voile du palais. Les 3 adjectifs correspondants utilisés dans les
descriptions sont : alvéolaire, palatal, vélaire.
au niveau de la mâchoire inférieure, c'est la langue qui effectue le déplacement. On distinguera la pointe de la langue,
appelée apex, et le dos de la langue. Les adjectifs correspondants sont apical et dorsal.
les lèvres et les dents participent aussi à la phonation. Les adjectifs sont labial et dental.
Les Voyelles
[la description générale des voyelles utilise l'orthographe courante ; la description particulière de chaque voyelle utilise
l'API ; les transcriptions en API sont entre crochets]
Les voyelles proviennent des simples vibrations des cordes vocales, quand l'air s'échappe sans être freiné ni arrêté. Le
timbre propre à chacune dépend principalement de la position de la langue ou de l'ouverture de la bouche, de toute la
modulation que nous pouvons opérer avec les organes phonateurs (arrondissement des lèvres, etc.).
La voyelle est l'élément de base de la syllabe ; elle peut constituer une syllabe à elle seule, et même un mot : a - à - eau -
on...
Le point d'émission, la zone de vibration dans la bouche se situe soit vers l'avant soit vers l'arrière : c'est vers cette zone que
la langue se soulève plus ou moins en direction du palais.
Ainsi, les voyelles correspondant à "i" ou "é" se situent vers l'avant, elles sont antérieures. Il en est de même du "a" le plus
courant. Les voyelles correspondant à "o", "ou", "on" se situent vers l'arrière, car la vibration se situe quasiment dans la
gorge, elles sont donc postérieures. De même, le "â", avec accent circonflexe, comme dans âme. La voyelle correspondant à
"eu" (ex : eux) est généralement décrite comme antérieure, mais elle est en fait plutôt centrale.
2) Ouvertes ou fermées
Pour prononcer les voyelles, les mâchoires sont plus ou moins écartées, la langue plus ou moins éloignée du palais : c'est ce
qu'on appelle le degré d'aperture. On trouve ainsi des « couples » de voyelles fermées / ouvertes : pot / porte, fée / faire,
oeuf / oeufs. Le /A/ est la voyelle la plus ouverte du français, surtout le "â". Pour tester les différents degrés d'aperture, il
suffit de prononcer en suivant i / é / è / a (mis / mes / mère / ma). On se rend compte qu'on ouvre progressivement la
bouche.
La position de la voyelle dans la syllabe détermine souvent son degré d'aperture. Attention, il s'agit de la syllabe orale, non
de la syllabe écrite, dont le découpage est artificiel. On délimitera la syllabe orale de manière très simple, en parlant
lentement et distinctement, et l'on s'apercevra alors que les consonnes peuvent commencer ou au contraire terminer la
syllabe. Ainsi, le mot maternel se décompose en ma + ter + nel, et non par exemple ma + te + rnel ou mat + er + nel. Le -
e- de la 2ème syllabe est nécessairement ouvert, parce qu'il est suivi d'une consonne -r- qui termine cette syllabe orale.
L'effet de la consonne finale est justement le plus souvent d'ouvrir la voyelle qui la précède, et cela se vérifie aussi avec le
dernier -e-, suivi d'une consonne -l qui l'ouvre également.
Les lèvres s'arrondissent pour certains phonèmes : Les voyelles o / ou / eu (oeuf, oeufs) / on, sont arrondies. Il suffit de se
regarder dans un miroir en prononçant ces voyelles pour constater l'arrondissement et la contraction des lèvres.
4) Nasalisées ou orales
La résonance des fosses nasales, sur des voyelles ouvertes uniquement, donne des voyelles nasalisées : an / on / in / un sont
les 4 voyelles nasalisées du français, comme dans l'expression un bon vin blanc.
Cas particulier :
le e dit muet, ou sourd (instable, arrondi, féminin, inaccentué...), orthographié "e" seul, et jamais "eu", est souvent sujet à la
disparition, à l'amuïssement ; sauf quand il est indispensable, par exemple à cause d'un environnement consonantique
complexe : un gredin (on ne dit pas "gr'din") ; une entreprise (et non une "entr'prise"). Mais on prononce Elle va le faire
"ell' va l'faire". Attention, en poésie, cette voyelle n'est pas muette devant consonne.
C'est le "a" courant du français actuel, celui de patte, plat, papa, etc. C'est une voyelle antérieure, ouverte, et orale (non
nasale).
Cette voyelle se fait aujourd'hui de plus en plus rare, remplacée par la précédente même dans les mots où elle permet de
distinguer le terme d'un quasi homophone, comme tâche / tache. Dans l'orthographe, cette voyelle porte généralement un
accent circonflexe, comme dans âme, âne, pâle, lâche, etc., ainsi que sur le subjonctif imparfait : Il eût fallu qu'il y pensât.
Au milieu du XXème siècle encore, il était couramment utilisé dans le suffixe -ation (administration...). Contrairement à la
précédente, cette voyelle est postérieure, c'est même sa principale différence, car elle est à peine plus ouverte (le "a" est de
toute façon la voyelle la plus ouverte du français). Certaines descriptions rajoutent qu'elle est arrondie, ce qui peut paraître
exagéré car il n'y a aucun effort au niveau des lèvres. Elle est également orale.
Le français ne possède qu'un seul "i", généralement conforme à l'orthographe. C'est une voyelle antérieure et orale, la plus
fermée du français. Dans l'histoire, cette voyelle n'a pratiquement pas connu de nasalisation, ou bien s'est très vite
dénasalisée.
Partant de la précédente, si on ouvre légèrement, on arrive à cette voyelle, qui correspond souvent au "é" accent aigu. Elle
reste néanmoins fermée, elle est antérieure et orale. L'orthographe est souvent -é ou -er, mais aussi -ai- ou -ei-, voire -ê-,
selon la position dans le mot (pêcher).
C'est le "eu" fermé de feu. L'orthographe est systématiquement eu, avec la variante oeu (des oeufs), et exceptionnellement
l'inversion ue (cueillir). C'est une voyelle dite antérieure, mais quand même plus centrale que les précédentes, fermée,
arrondie, et orale.
C'est la variante ouverte de la précédente, comme dans un oeuf. Le reste de la description est identique. Par rapport à la
précédente, on la trouve quand la syllabe se termine par une consonne, ce qui est une tendance générale pour les voyelles
ouvertes.
Cette voyelle se différencie peu des deux précédentes. C'est la voyelle de l'article le, de la conjonction que, etc. Elle est
plutôt fermée. Elle est surtout faible, sujette à l'amuïssement, visible dans l'élision (l'homme), et ne porte jamais d'accent
tonique. Son orthographe est toujours -e- seul. On peut argumenter sur le cas du pronom personnel complément inversé
derrière un impératif : Regarde-le. Est-ce bien encore ce "e" sourd et caduc, ou le [ø] fermé et beaucoup plus stable?
Variante ouverte de la précédente, donc aussi postérieure, arrondie, orale. L'orthographe est le plus souvent -o- suivi d'une
consonne prononcée (ou deux) : porte, mort...
Dans l'orthographe, c'est systématiquement la voyelle -u- que l'on transcrit ainsi par le "i grec", qui, en grec, ne se
prononçait pas "i" mais "u". C'est une voyelle antérieure, fermée, arrondie, orale. Par exemple : rue, vue... Il n'y a pas de
variante ouverte.
Prononcé comme en latin, le [u] phonétique sert à transcrire le graphème français -ou- : fou, coup... C'est une voyelle
postérieure, fermée, arrondie, orale, ce qui donne la même description que pour la précédente, à part la situation dans la
cavité buccale. C'est tout à fait logique si l'on songe que le -u- latin se retrouve sous cette forme dans nos mots français
(murmur > murmure).
Voyelles nasalisées
Voyelle postérieure, ouverte, arrondie, nasalisée. L'orthographe est logiquement -on- ou -om- (pont, pompe).
Voyelle antérieure, ouverte, nasalisée. Diverses orthographes : -in- ou -im- (fin) / -ein- ou -eim- (frein) / -ain- ou -aim-
(pain) / -yn- (syntaxe) ou -ym- (thym) / -en- (examen).
Voyelle antérieure ou centrale, ouverte, arrondie, nasalisée. Attention à ne pas la négliger dans les transcriptions, car la
confusion est fréquente avec la précédente, la différence n'étant aujourd'hui pratiquement plus perçue par la majorité de la
population. L'orthographe est systématiquement -un- ou -um- (un parfum). Tout aussi systématiquement, la voyelle -u-
présente dans l'orthographe réapparaît à l'oral dans un féminin ou un mot de la famille (une / parfumer, à comparer avec
fin / fine, frein / freine). C'est la raison pour laquelle la grande spécialiste de notre orthographe, Nina Catach, tient à ce que
l'on conserve la différence dans les transcriptions.
Les consonnes
et semi-consonnes
Les consonnes sont des bruits, qui évoquent des explosions ou des frottements, produits par le souffle heurtant divers
organes dans la gorge ou la bouche. Elles ne peuvent pas constituer des syllabes à elles seules. Elle commencent ou
terminent les syllabes, elles forment les charnières entre les syllabes. Même si on peut faire durer une partie d'entre elles (-
sss...), dans l'articulation réelle, on ne les fait jamais durer.
1) Sourdes ou sonores
Elles sont sonores, ou voisées (phénomène de voisement), quand les cordes vocales participent à l'émission du son, et
vibrent.
Ainsi, [b – d – v – z – g] sont sonores, ainsi que toutes les nasales en français actuel [m - n]. Il suffit de poser les doigts sur
la pomme d'Adam pour le sentir. Attention : la consonne [b] ne doit pas être prononcée "bé", mais "b'...", sans voyelle, "s"
doit être prononcée "sss..." et non "esse", etc.
Les autres consonnes sont sourdes, non voisées : [p – t – f – s – k]. On remarquera qu'il y a de manière presque
systématique des "couples" de consonnes sourdes / sonores, avec la même articulation, sauf ce trait particulier : [p / b] [s /
z]...
2) Nasales ou orales
Pour les consonnes nasales, même si la bouche est fermée, le souffle s'échappe par le nez, et les fosses nasales résonnent :
[m – n].
Les autres consonnes sont orales (tout simplement, il n'y a rien à signaler sur ce plan).
Les consonnes occlusives : la fermeture complète et l’ouverture brutale produisent un son de type explosif. On appelle
aussi ces consonnes explosives, ou momentanées (pas de durée) : [p – b – t – d – k –g]
Les consonnes fricatives (ou constrictives, spirantes) : un rétrécissement des parois produit un frottement, mais l’air
passe, et ces consonnes peuvent durer : [f – v – s – z], raison pour laquelle on les appelle aussi continues. Dans l'articulation
réelle, on ne les fait pas durer. Note : en latin, fricare signifie "frotter".
Les liquides, vibrantes, sifflantes, chuintantes sont des fricatives : ces termes sont utilisés en fonction de l'impression
produite.
[1] est une consonne latérale liquide (l'air s'échappe sur les côtés de la langue)
[R] est une vibrante.
[s / z] sont des sifflantes.
"ch..." et "ge..." (je / un geai) sont des chuintantes.
4) Le point d'articulation
C'est l'endroit où se situe l'obstacle : les lèvres / les dents / ou le dessous des dents : les alvéoles / le palais (la partie dure,
centrale) / le voile du palais (le fond, la partie molle), voir le schéma sur la page Phonétique articulatoire.
Les consonnes ainsi obtenues sont dites : labiales [p – b – m] / dentales [t – d] / alvéolaires [l – s – z] / palatales ("ch" /
"ge...") / vélaires [k – g]
En fait, la description complète signale à la fois l'un des quatre obstacles énumérés ci-dessus, et la partie de la mâchoire
inférieure qui se soulève pour participer à l'obstacle : si on utilise l'apex, la pointe de la langue, les consonnes sont apicales ;
si c'est le dos de la langue, les consonnes sont dorsales.
Les semi-consonnes
Une semi-consonne (ou semi-voyelle) est en fait une consonne. Ce sont des fricatives sonores, mais leur articulation se situe
au même endroit que certaines voyelles qui leur correspondent, ce qui justifie d'ailleurs qu'elles soient toutes sonores, et qui
est marqué souvent par l'orthographe. Elles sont aussi brèves que les consonnes, et constituent comme elles la charnière
entre les syllabes. Le français en compte 3 :
est la semi-consonne appelée yod ressemblant à la voyelle "i" : on la trouve dans des mots comme deuil, paille, payer
[ dœj / paj / peje ].
est proche de la voyelle "u" [y], dont elle prend l'orthographe : la nuit.
est proche de la voyelle "ou" [u] : oui, un kiwi, un watt [ wi / kiwi / wat ].
Consonne occlusive, bilabiale, sourde. Sa transcription phonétique est conforme à son orthographe, si l'on excepte bien sûr
les consonnes finales muettes (un coup), et certains cas particuliers comme absurde [apsyRd], où le -b- est assourdi par la
consonne sourde -s-.
Consonne occlusive, apico-dentale, sourde. Sa transcription phonétique est conforme à son orthographe, avec les mêmes
réserves.
Consonne occlusive, apico-dentale, sonore, "soeur" de la précédente. Mêmes remarques pour l'orthographe.
Consonne occlusive, dorso-vélaire, sourde. Elle est en fait dorso-vélaire devant des voyelles d'arrière (postérieures) comme
[O], et dorso-palatale devant des voyelles d'avant comme [i / e]. L'orthographe utilise -c- / -qu- / -k-, et quelques variantes
(un chaos).
Consonne occlusive, dorso-vélaire, comme la précédente, mais sonore. L'orthographe utilise la même consonne,
éventuellement suivie d'un -u- (devant -e / -i).
Consonne fricative labio-dentale, comme la précédente, mais sonore. Orthographe toujours conforme à sa prononciation,
puisque c'est une lettre créée artificiellement en au XVIème siècle pour transcrire un son nouveau en français.
Consonne fricative apico-alvéolaire sourde, appelée "sifflante" par imitation. Orthographes : -s- / -ss- / -c- (+ -e / -i) / -ç- / -
sc- / -t- (+ -i : nation) / -x (dix, six).
Consonne fricative apico-alvéolaire comme la précédente, mais sonore. Orthographes : -z- / -s- (entre voyelles).
Consonne fricative dorso-palatale sourde, appelée "chuintante" par imitation. Orthographe : -ch-, parfois -sch- dans des
mots germaniques.
Consonne fricative latérale apico-alvéolaire (la pointe de la langue pose sur les alvéoles, mais l'air passe par les côtés),
sonore. Orthographe en principe conforme, avec un doublement possible de la consonne à l'écrit. Elle est qualifiée de
"liquide" par métaphore.
Consonne fricative dite "vibrante", ce qui se conçoit aisément. Cette consonne est actuellement dorso-vélaire, dite
"grasseyée", mais elle a été apico-alvéolaire au moins jusqu'au XVIIème siècle, et l'est encore parfois de manière régionale.
Elle est normalement sonore, bien qu'elle puisse s'assourdir dans certaines situations. Orthographe conforme (rappelons que
beaucoup de consonnes finales écrites peuvent être muettes à l'oral, comme dans la désinence -er de l'infinitif).
Consonne nasale, bilabiale, et sonore comme toutes les nasales. La particularité est que l'air est bloqué totalement par les
lèvres fermées, mais s'échappe par les fosses nasales. Les termes occlusive et fricative sont donc inadaptés, puisque les
nasales sont les deux en même temps, par des voies détournées... Orthographe conforme.
Consonne nasale, apico-alvéolaire ou apico-dentale, et sonore. L'air est bloqué dans la même position que pour le [d], mais
s'échappe par les fosses nasales.
Consonne nasale, apico-alvéolaire, et sonore, comme le [n], mais elle est en plus vélarisée, puisque son articulation se
termine dans le fond de la gorge. En principe, elle correspond à l'orthographe -ng à la fin des mots d'origine anglaise,
comme parking, pressing, etc. Néanmoins, dans le midi de la France, les nasale [n] finales prennent la coloration de ce
phonème.
Cette consonne dite faussement "aspirée" alors qu'elle est expirée n'existe pas en principe en français. On la trouve pourtant
plus ou moins au début de certains mots, de manière expressive, comme dans la haine, une hache (on parle aussi de "coup
de glotte"). Le plus souvent, elle est au début d'une interjection comme Ha! La consonne écrite h- au début des mots n'a
aucune réalisation phonétique si elle est d'origine latine, et si elle est d'origine germanique, elle a pour effet d'interdire la
liaison ou l'élision (on ne dit pas *des-z-haricots / *il n'y a plus d'haricots...).
Les semi-consonnes
C'est une semi-consonne fricative bilabiale sonore. Son orthographe utilise toujours la voyelle -u-, mais il est hors de
question qu'elle puisse constituer une syllabe, même en poésie (pas de diérèse) : lui / nuit / fuir...
C'est une semi-consonne fricative dorso-vélaire et bilabiale sonore. Son orthographe utilise soit le digramme -ou-
(généralement voyelle) dans les mots d'origine latine ou anciennement assimilés, soit, dans les mots d'origine germanique
ou anglo-saxonne, la consonne -w-, qui n'est, rappelons-le, entrée dans les dictionnaires comme une consonne française à
part entière que dans la première édition du Robert : oui / ouistiti (mot "indigène" adopté par Buffon comme une
onomatopée) / wallon / western...
Exercices de phonétique
Exercices de transcription phonétique de différents niveaux, avec corrigés et commentaires.
Codes de transcription
Il s'agit d'une retranscription de la langue orale. Il n'est par conséquent pas question de reproduire les caractéristiques de
la langue écrite, ni ne se fier à l'orthographe, sauf quand les correspondances sont régulières. Ainsi, l'écrit détache les mots,
car il repose sur une lecture visuelle qui nécessite de la clarté. Au contraire, l'oral les regroupe, car il repose sur une saisie
auditive. Pour se convaincre de la différence, il suffit de réécrire un texte en supprimant les espaces blancs, il devient
illisible ; à l'inverse, si on parle, ou si on lit le même texte mot par mot, et sans liaisons évidemment, la compréhension
devient franchement difficile.
La transcription respectera donc les groupes naturels, selon le souffle, l'intonation, le rythme de la phrase. Il n'y
aura pas de réponse unique sur ce plan, toutes les variantes de bon sens seront admises. On évitera de scinder le
groupe nominal, sauf s'il est long, ou de détacher le COD du verbe, avec les mêmes réserves. Entre les groupes, on
laissera un espace blanc.
L'intonation ne peut plus être marquée par les points d'interrogation, etc. On remplacera ainsi les signes écrits : une
flèche vers le haut pour le point d'interrogation (intonation montante), une flèche vers le bas pour le point
d'exclamation (intonation descendante). Les points de suspension sont difficilement retranscriptibles. Dans un
schéma détaillé, l'intonation peut être transcrite sous forme de ligne mélodique, une longue flèche à géométrie
variable au-dessus de la transcription. Tous les moyens sont bons, du moment qu'ils sont compréhensibles. A la
limite, les signes musicaux, si complets, sont les plus appropriés...
Exercices de phonétique 1
Initiation : mots ou groupes, phrases simples, exercices ludiques.
[pour cet exercice et les suivants, les caractères phonétiques étant dépendants des polices installées, toutes les transcriptions sont fournies
par captures d'écran]
Conseils :
faites entièrement l'exercice a avant de consulter la réponse (de même pour les autres);
copiez la réponse, reprenez-la par la suite et refaites l'exercice de transcription dans l'autre sens, quand il s'y prête.
Ne trichez pas, ça ne sert strictement à rien !
Exercice a :
Retranscrivez avec l'orthographe normale les groupes phonétiques suivants :
Exercice d :
Comparez les prononciations, et transcrivez le texte :
Exercices de phonétique 2
Exercice a :
Écrivez avec l’orthographe normale les phrases phonétiques suivantes (le 3ème passage est un dialogue) :
Exercice b :
Exercice c :
***
Exercices de phonétique 3
Approfondissement : phrases d'auteurs classiques
Exercice a :
Transcrivez avec l’orthographe normale le texte phonétique suivant :
Quand Joigneau s'approche, les bûches calcinées commencent déjà à s'écrouler par endroits, et les cercles
apparaissent, empilés sur un monceau de braise rouge. C'est le moment que Pouillaude attend pour commencer. Il
crie : “ Amenez ! ”. Nicolas et Joseph courent chercher la première des roues à ferrer. Ils la font rouler jusqu'auprès
du brasier, la couchent sur une grande étoile de fer et l'y fixent par un piquet qui traverse le moyeu. Alors, les trois
hommes s'arment chacun d'une longue tige d'acier à crampon et se mettent à égale distance autour du foyer. “ Une,
deux, trois ! ” commande le vieux. Ensemble, ils cueillent en pleine fournaise un des cercles incandescents,
l'apportent au-dessus de la roue qui a presque le même diamètre, et ils le placent exactement sur le pourtour.
****
Exercices de phonétique 4
Versification
le compte des syllabes : pas d'alexandrins de 11 ou 13 pieds, s'il vous plaît ! (avez-vous encore besoin de compter sur
vos doigts?!)
Ainsi, les -e- ne sont pas muets devant consonne, mais ils le sont devant voyelle et à la fin du vers.
Si vous comptez 5 syllabes au lieu de 6 à l'hémistiche, c'est sans doute que vous avez oublié la diérèse, qui distingue
artificiellement (mais c'est joli!) deux voyelles successives : mystérieux contient 4 syllabes et non 3 (mys-té-ri-eux)
dans Un chant mystérieux... (Rimbaud, Ophélie).
A l'inverse, mais c'est extrêmement rare, un auteur peut effectuer une synérèse, qui absorbe cette voyelle dans un
mot où elle est normalement prononcée, ce qui aboutit à 1 syllabe au lieu de 2. Il s'agit toujours de la transformation
d'une voyelle en semi-consonne, ou l'inverse.
N'oubliez pas les liaisons (consonne finale prononcée devant voyelle), qui sont obligatoires en versification
classique, même si elles ne nous paraissent plus naturelles aujourd'hui.
Dans la transcription, on fait disparaître les majuscules, qui ne correspondent à rien à l'oral.
On ne va pas à la ligne à la fin du vers, pas plus qu'on ne respecte le découpage en strophes, car ce n'est là qu'un code
visuel propre à la poésie. La transcription met justement en lumière la contradiction voulue entre l'écrit et l'oral.
Exercice a :
Transcrivez en API les vers suivants :
1) Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. (Racine)
Exercice c :
Transcrivez en API le poème suivant :
(Lamartine)
Exercice d :
Transcrivez en API le poème suivant :