TD de Contentieux
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N 73
SGDAI
TD DE CONTENTIEUX
En tant que troisième pouvoir de la République, le pouvoir judiciaire au Sénégal est incarné
par quatre grands ordres juridictionnels : le Conseil constitutionnel ; le Conseil d'État, la Cour
des comptes et la Cour de cassation. Cette dernière est installée au sommet de plusieurs
juridictions qui lui sont subordonnées 2 et qui forment avec elle l'organisation judiciaire,
stricto sensu, qui découle de la loi n° 84-19 du 2 février 1984 3, qui la fixe et du décret n° 84-
1194 du 22 octobre 1984 qui règle la composition et la compétence des cours d'appel, des
tribunaux régionaux et des tribunaux départementaux. Ces deux textes consacrent le
principe du double degré de juridiction.
Avant la réforme de 2014, en matière criminelle, les affaires Etaient portées devant les cours
d’assises (il y en avait Cinq, dont trois seulement fonctionnelles). Ces juridictions Non
permanentes étaient chargées de juger les infractions Qualifiées de crime. La réforme de
2014 les a remplacées par Des chambres criminelles implantées au niveau des Cour d’appel
Et des tribunaux de grande instance. L’objectif visé par la Création des chambres criminelles
est de lutter contre les Longues détentions provisoires pour un traitement plus Diligent des
dossiers criminels. Elles sont permanentes et Moins couteuses contrairement aux Cour
d’assises qui ne se Tenaient que par session tous les quatre mois. . Les tribunaux du travail
sont situés dans chaque région. Le tribunal du travail est une juridiction spécialisée
composée d’un président et de juges, compétente pour régler les litiges individuels nés entre
travailleurs et employeurs dans le cadre d’un contrat de travail, d’un contrat d’apprentissage,
des conventions collectives, ou pour un litige relatif aux conditions de travail et au régime de
sécurité sociale. La Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) : cette cour a été
créée par la loi n° 81-53 du 10 juillet 1981, le même jour que celui de la promulgation de la
loi n° 81-52 créant le nouveau délit d’enrichissement illicite. L’exposé des motifs de la loi
fondatrice, en 1981, avertissait solennellement que « par l’introduction de ce nouveau délit
dans le code pénal, les pouvoirs publics […] veulent se donner les moyens d’extirper de la
société sénégalaise des pratiques non conformes à [ses] mœurs, qui créent l’injustice sociale,
paralysent le développement du pays et peuvent à la longue saper [sa] démocratie ». La Cour
de Répression de l’Enrichissement Illicite a une compétence exclusive pour connaître en
premier et dernier ressort de dossiers ouverts du chef d’enrichissement illicite et des délits
connexes de corruption et de rerecel
a. Cour Suprême
Depuis, la révision constitutionnelle du 7 août 2008, le Sénégal dispose d’une Cour suprême,
issue de la fusion de la Cour de cassation et du Conseil d’Etat (cette institution a été
réformée par la loi organique n° 2017-09 du 17 janvier 2017). La Cour suprême du Sénégal
est composée de cinq chambres :
– la Chambre administrative ;
– la Chambre criminelle ;
– la Chambre sociale ;
La Haute Cour de Justice juge, dans l’exercice de leurs fonctions, les actes commis par le
Premier ministre, les ministres et les hauts fonctionnaires, et qualifiés crimes et délits.
Composée de huit membres élus par l’Assemblée Nationale, elle est présidée par le premier
président de la Cour suprême. La commission d’instruction de la Haute Cour de Justice est
présidée par le premier président de la cour d’appel de Dakar. Elle est composée de quatre
magistrats. Le parquet général de la Haute Cour a, à sa tête, le procureur général près la Cour
suprême. Le président de la République n’est responsable des actes, commis dans l’exercice
de ses fonctions, qu’en cas de haute trahison ; il ne peut être mis en accusation que par une
majorité des trois cinquièmes des membres de l’Assemblée Nationale. Il est jugé par la Haute
Cour.
c. Conseil Constitutionnel
Le Conseil constitutionnel est composé de cinq membres nommés, pour six ans non
renouvelables, par le président de la République. Il connaît de la constitutionnalité des
règlements intérieurs des assemblées législatives, des lois et des engagements
internationaux
– contrôle a priori quand il est saisi avant promulgation de la loi –, des conflits de
compétence entre l’exécutif et le législatif, ainsi que des exceptions d’inconstitutionnalité
soulevées devant la Cour suprême – contrôle a posteriori – (art. 92 de la Constitution). Les
décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles
s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Fin janvier 2012, le Conseil constitutionnel a validé la candidature à la présidence de la
République d’Abdoulaye Wade, président de la République en exercice, ce que tous les
constitutionnalistes du pays ont qualifié d’hérésie juridique. De nombreuses voix se sont
ensuite élevées pour suggérer la réforme de l’institution, non engagée à ce jour.
La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics. Elle vérifie la régularité des
recettes et des dépenses et s’assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les
services de l’Etat ou par les autres personnes morales de droit public. Elle assure la
vérification des comptes et de la gestion des entreprises publiques et organismes à
participation financière publique. Elle déclare et apure les gestions de fait. Elle sanctionne les
fautes de gestion commises à l’égard de l’Etat, des collectivités locales et des organismes
soumis à son contrôle. La loi n° 2012-23 du 27 décembre 2012, abrogeant et remplaçant la
loi n° 99-70 du 17 février 1999 a réformé la Cour des comptes, notamment sur les points
suivants :
– Renforcement du parquet avec la création de fonctions de premier avocat général et
d’avocats généraux ;
– Extension des compétences de la Cour aux organismes constitués sous la forme d’agence
d’exécution ou d’autorités administratives indépendantes.