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EN ALGERIE
2014
Sommaire
Le 31 octobre 2003
Le Président de la République,
Considérant la Convention des Nations Unies contre la corruption, adoptée par l'assemblée
générale des Nations unies à New York le 31 octobre 2003.
Décrète :
Article 1er. - Est ratifiée, avec réserve, et sera publiée au Journal officiel de la République
algérienne démocratique et populaire, la Convention des Nations unies contre la corruption,
adoptée par l'assemblée générale des Nations unies à New York le 31 octobre 2003.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
1
Convention des Nations Unies contre la corruption
Préambule
Préoccupés par la gravité des problèmes que pose la corruption et de la menace qu'elle
constitue pour la stabilité et la sécurité des sociétés en sapant les institutions et les valeurs
démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et en compromettant le développement durable
et l'Etat de droit ;
Préoccupés également par les liens qui existent entre la corruption et d'autres formes de
criminalité, en particulier la criminalité organisée et la criminalité économique, y compris le
blanchiment d'argent ;
Préoccupés, en outre, par les affaires de corruption qui portent sur des quantités considérables
d'avoirs, pouvant représenter une part substantielle des ressources des Etats, et qui menacent la
stabilité politique et le développement durable de ces Etats ;
Convaincus que la corruption n'est plus une affaire locale mais un phénomène transnational
qui frappe toutes les sociétés et toutes les économies, ce qui rend la coopération internationale
essentielle pour la prévenir et la juguler ;
Convaincus, en outre, que l'offre d'assistance technique peut contribuer de manière importante
à rendre les Etats mieux à même, y compris par le renforcement des capacités et des
institutions, de prévenir et de combattre la corruption efficacement ;
Convaincus du fait que l'acquisition illicite de richesses personnelles peut être particulièrement
préjudiciable aux institutions démocratiques, aux économies nationales et à l'Etat de droit ;
Résolus à prévenir, détecter et décourager de façon plus efficace les transferts internationaux
d'avoirs illicitement acquis et à renforcer la coopération internationale dans le recouvrement
d'avoirs ;
Reconnaissant les principes fondamentaux du respect des garanties prévues par la loi dans les
procédures pénales et dans les procédures civiles ou administratives concernant la
reconnaissance de droits de propriété ;
Ayant à l'esprit qu'il incombe à tous les Etats de prévenir et d'éradiquer la corruption et que
ceux-ci doivent coopérer entre eux, avec le soutien et la participation de personnes et de
groupes n'appartenant pas au secteur public, comme la société civile, les organisations non-
gouvernementales et les communautés de personnes, pour que leurs efforts dans ce domaine
soient efficaces ;
Ayant également à l'esprit les principes de bonne gestion des affaires publiques et des biens
publics, d'équité, de responsabilité et d'égalité devant la loi et la nécessité de sauvegarder
l'intégrité et de favoriser une culture de refus de la corruption ;
2
Se félicitant des travaux menés par la commission pour la prévention du crime et la justice
Rappelant les travaux menés dans ce domaine par d'autres organisations internationales et
régionales notamment les activités du conseil de coopération douanière (également appelé
organisation mondiale des douanes), du conseil de l'Europe, de la ligue des Etats arabes, de
l'organisation de coopération et de développement économiques, de l'organisation des Etats
américains, de l'Union africaine et de l'Union Européenne ;
Prenant acte avec satisfaction des instruments multilatéraux visant à prévenir et combattre la
corruption, tels que, entre autres, la Convention interaméricaine contre la corruption, adoptée
par l'organisation des Etats américains le 29 mars 1996, la Convention relative à la lutte contre
la corruption impliquant des fonctionnaires des communautés européennes ou des
fonctionnaires des Etats membres de l'Union Européenne, adoptée par le conseil de l'Union
Européenne le 26 mai 1997, la Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics
étrangers dans les transactions commerciales internationales, adoptée par l'organisation de
coopération et de développement économiques le 21 novembre 1997, la Convention pénale sur
la corruption, adoptée par le comité des ministres du conseil de l'Europe le 27 janvier 1999, la
Convention civile sur la corruption, adoptée par le comité des ministres du conseil de l'Europe
le 4 novembre1999, et la Convention sur la prévention et la lutte contre la corruption, adoptée
par les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine le 12 juillet 2003 ;
Article 2 : Terminologie
3
i) toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif ou judiciaire d'un Etat
partie, qu'elle ait été nommée ou élue, à titre permanent ou temporaire, qu'elle soit rémunérée
ou non rémunérée, et quel que soit son niveau hiérarchique;
ii) toute autre personne qui exerce une fonction publique, y compris pour un organisme public
ou une entreprise publique, ou qui fournit un service public, tel que ces termes sont définis
dans le droit interne de l'Etat partie et appliqués dans la branche pertinente du droit de cet Etat;
iii) toute autre personne définie comme “agent public” dans le droit interne d'un Etat partie.
Toutefois, aux fins de certaines mesures spécifiques prévues au chapitre II de la présente
Convention on peut entendre par “agent public” toute personne qui exerce une fonction
publique ou qui fournit un service public tel que ces termes sont définis dans le droit interne de
l'Etat partie et appliqués dans la branche pertinente du droit de cet Etat ;
b) On entend par “agent public étranger” toute personne qui détient un mandat législatif,
exécutif, administratif ou judiciaire d'un pays étranger, qu'elle ait été nommée ou élue; et toute
personne qui exerce une fonction publique pour un pays étranger, y compris pour un
organisme public ou une entreprise publique ;
d) On entend par “bien” tous les types d'avoirs, corporels ou incorporels, meubles ou
immeubles, tangibles ou intangibles, ainsi que les actes juridiques ou documents attestant la
propriété de ces avoirs ou les droits y relatifs ;
g) On entend par “confiscation” la dépossession permanente de biens sur décision d'un tribunal
ou d'une autre autorité compétente ;
h) On entend par “infraction principale” toute infraction par suite de laquelle est généré un
produit qui est susceptible de devenir l'objet d'une infraction définie à l'article 23 de la
présente Convention ;
4
2. Aux fins de l'application de la présente Convention, il n'est pas nécessaire, sauf si celle-ci en
1. Les Etats parties exécutent leurs obligations au titre de la présente Convention d'une
manière compatible avec les principes de l'égalité souveraine et de l'intégrité territoriale des
Etats et avec celui de la non-intervention dans les affaires intérieures d'autres Etats.
2. Chaque Etat partie s'efforce de mettre en place et de promouvoir des pratiques efficaces
visant à prévenir la corruption.
3. Chaque Etat partie s'efforce d'évaluer périodiquement les instruments juridiques et mesures
administratives pertinents en vue de déterminer s'ils sont adéquats pour prévenir et combattre
la corruption.
4. Les Etats parties collaborent, selon qu'il convient et conformément aux principes
fondamentaux de leur système juridique, entre eux et avec les organisations régionales et
internationales compétentes pour la promotion et la mise au point des mesures visées dans le
présent article. Dans le cadre de cette collaboration, ils peuvent participer à des programmes et
projets internationaux visant à prévenir la corruption.
1. Chaque Etat partie fait en sorte, conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, qu'existent un ou plusieurs organes, selon qu'il convient, chargés de prévenir la
corruption par des moyens tels que :
a) L'application des politiques visées à l'article 5 de la présente Convention et, s'il y a lieu, la
supervision et la coordination de cette application ;
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2. Chaque Etat partie accorde à l'organe ou aux organes visés au paragraphe 1er du présent
article l'indépendance nécessaire, conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, pour leur permettre d'exercer efficacement leurs fonctions à l'abri de toute influence
indue. Les ressources matérielles et les personnels spécialisés nécessaires, ainsi que la
formation dont ces personnels peuvent avoir besoin pour exercer leurs fonctions, devraient
leur être fournis.
3. Chaque Etat partie communique au secrétaire général de l'organisation des Nations unies le
nom et l'adresse de l'autorité ou des autorités susceptibles d'aider d'autres Etats parties à mettre
au point et à appliquer des mesures spécifiques de prévention de la corruption.
1. Chaque Etat partie s'efforce, s'il y a lieu et conformément aux principes fondamentaux de
son système juridique, d'adopter, de maintenir et de renforcer des systèmes de recrutement,
d'embauchage, de fidélisation, de promotion et de retraite des fonctionnaires et, s'il y a lieu,
des autres agents publics non élus, qui :
a) Reposent sur les principes d'efficacité et de transparence et sur des critères objectifs tels que
le mérite, l'équité et l'aptitude ;
b) Comportent des procédures appropriées pour sélectionner et former les personnes appelées
à occuper des postes publics considérés comme particulièrement exposés à la corruption et, s'il
y a lieu, pour assurer une rotation sur ces postes ;
c) Favorisent une rémunération adéquate et des barèmes de traitement équitables, compte tenu
du niveau de développement économique de l'Etat partie ;
2. Chaque Etat partie envisage aussi d'adopter des mesures législatives et administratives
appropriées, compatibles avec les objectifs de la présente Convention et conformes aux
principes fondamentaux de son droit interne, afin d'arrêter des critères pour la candidature et
l'élection à un mandat public.
3. Chaque Etat partie envisage également d'adopter des mesures législatives et administratives
appropriées, compatibles avec les objectifs de la présente Convention et conformes aux
principes fondamentaux de son droit interne, afin d'accroître la transparence du financement
des candidatures à un mandat public électif et, le cas échéant, du financement des partis
politiques.
4. Chaque Etat partie s'efforce, conformément aux principes fondamentaux de son droit
interne, d'adopter, de maintenir et de renforcer des systèmes qui favorisent la transparence et
préviennent les conflits d'intérêts.
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Article 8 : Codes de conduite des agents publics
2. En particulier, chaque Etat partie s'efforce d'appliquer, dans le cadre de ses propres
systèmes institutionnel et juridique, des codes ou des normes de conduite pour l'exercice
correct, honorable et adéquat des fonctions publiques.
3. Aux fins de l'application des dispositions du présent article, chaque Etat partie prend acte,
s'il y a lieu et conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, des
initiatives pertinentes d'organisations régionales, interrégionales et multilatérales, telles que le
code international de conduite des agents de la fonction publique annexé à la résolution 51/59
de l'assemblée générale, en date du 12 décembre 1996.
4. Chaque Etat partie envisage aussi, conformément aux principes fondamentaux de son droit
interne, de mettre en place des mesures et des systèmes de nature à faciliter le signalement par
les agents publics aux autorités compétentes des actes de corruption dont ils ont connaissance
dans l'exercice de leurs fonctions.
5. Chaque Etat partie s'efforce, s'il y a lieu et conformément aux principes fondamentaux de
son droit interne, de mettre en place des mesures et des systèmes faisant obligation aux agents
publics de déclarer aux autorités compétentes notamment toutes activités extérieures, tout
emploi, tous placements, tous avoirs et tous dons ou avantages substantiels d'où pourrait
résulter un conflit d'intérêts avec leurs fonctions d'agent public.
6. Chaque Etat partie envisage de prendre, conformément aux principes fondamentaux de son
droit interne, des mesures disciplinaires ou autres à l'encontre des agents publics qui
enfreignent les codes ou normes institués en vertu du présent article.
1. Chaque Etat partie prend, conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, les mesures nécessaires pour mettre en place des systèmes appropriés de passation
des marchés publics qui soient fondés sur la transparence, la concurrence et des critères
objectifs pour la prise des décisions et qui soient efficaces, entre autres, pour prévenir la
corruption. Ces systèmes, pour l'application desquels des valeurs-seuils peuvent être prises en
compte, prévoient notamment :
7
d) un système de recours interne efficace, y compris un système d'appel efficace, qui
garantisse l'exercice des voies de droit en cas de non-respect des règles ou procédures établies
conformément au présent paragraphe ;
e) s'il y a lieu, des mesures pour réglementer les questions touchant les personnels chargés de
la passation des marchés, telles que l'exigence d'une déclaration d'intérêt pour certains marchés
publics, des procédures de sélection desdits personnels et des exigences en matière de
formation.
2. Chaque Etat partie prend, conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, des mesures appropriées pour promouvoir la transparence et la responsabilité dans la
gestion des finances publiques. Ces mesures comprennent notamment :
3. Chaque Etat partie prend, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne,
les mesures civiles et administratives nécessaires pour préserver l'intégrité des livres et états
comptables, états financiers ou autres documents concernant les dépenses et recettes publiques
et pour en empêcher la falsification.
Compte tenu de la nécessité de lutter contre la corruption, chaque Etat partie prend,
conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, les mesures nécessaires pour
accroître la transparence de son administration publique, y compris en ce qui concerne son
organisation, son fonctionnement et ses processus décisionnels s'il y a lieu. Ces mesures
peuvent inclure notamment :
a) l'adoption de procédures ou de règlements permettant aux usagers d'obtenir, s'il y a lieu, des
informations sur l'organisation, le fonctionnement et les processus décisionnels de
l'administration publique, ainsi que, compte dûment tenu de la protection de la vie privée et
des données personnelles, sur les décisions et actes juridiques qui les concernent ;
b) la simplification, s'il y a lieu, des procédures administratives afin de faciliter l'accès des
usagers aux autorités de décision compétentes; et
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Article 11 : Mesures concernant les juges et les services de poursuite
2. Des mesures dans le même sens que celles prises en application du paragraphe 1er du
présent article peuvent être instituées et appliquées au sein des services de poursuite dans les
Etats parties où ceux-ci forment un corps distinct mais jouissent d'une indépendance semblable
à celle des juges.
1. Chaque Etat partie prend, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne,
des mesures pour prévenir la corruption impliquant le secteur privé, renforcer les normes de
comptabilité et d'audit dans le secteur privé et, s'il y a lieu, prévoir des sanctions civiles,
administratives ou pénales efficaces, proportionnées et dissuasives en cas de non -respect de
ces mesures.
c) la promotion de la transparence entre les entités privées, y compris, s'il y a lieu, grâce à des
mesures concernant l'identité des personnes physiques et morales impliquées dans la
constitution et la gestion des sociétés ;
e) la prévention des conflits d'intérêts par l'imposition, selon qu'il convient et pendant une
période raisonnable, de restrictions à l'exercice d'activités professionnelles par d'anciens agents
publics ou à l'emploi par le secteur privé d'agents publics après leur démission ou leur départ à
la retraite, lorsque lesdites activités ou ledit emploi sont directement liés aux fonctions que ces
anciens agents publics exerçaient ou supervisaient quand ils étaient en poste ;
f) l'application aux entreprises privées, compte tenu de leur structure et de leur taille, d'audits
internes suffisants pour faciliter la prévention et la détection des actes de corruption et la
soumission des comptes et des états financiers requis de ces entreprises privées à des
procédures appropriées d'audit et de certification.
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3. Afin de prévenir la corruption, chaque Etat partie prend les mesures nécessaires,
conformément à ses lois et règlements internes concernant la tenue des livres et états
comptables, la publication d'informations sur les états financiers et les normes de comptabilité
et d'audit, pour interdire que les actes suivants soient accomplis dans le but de commettre l'une
quelconque des infractions établies conformément à la présente Convention :
a) l'établissement de comptes hors livres ;
b) les opérations hors livres ou insuffisamment identifiées ;
c) l'enregistrement de dépenses inexistantes ;
d) l'enregistrement d'éléments de passif dont l'objet n'est pas correctement identifié ;
e) l'utilisation de faux documents; et
f) la destruction intentionnelle de documents comptables plus tôt que ne le prévoit la loi.
4. Chaque Etat partie refuse la déductibilité fiscale des dépenses qui constituent des pots-de-
vin, dont le versement est l'un des éléments constitutifs des infractions établies conformément
aux article 15 et 16 de la présente Convention et, s'il y a lieu, des autres dépenses, engagées à
des fins de corruption.
1. Chaque Etat partie prend des mesures appropriées, dans la limite de ses moyens et
conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, pour favoriser la participation
active de personnes et de groupes n'appartenant pas au secteur public, tels que la société civile,
les organisations non gouvernementales et les communautés de personnes, à la prévention de
la corruption et à la lutte contre ce phénomène, ainsi que pour mieux sensibiliser le public à
l'existence, aux causes et à la gravité de la corruption et à la menace que celle-ci représente.
Cette participation devrait être renforcée par des mesures consistant notamment à :
2. Chaque Etat partie prend des mesures appropriées pour veiller à ce que les organes de
prévention de la corruption compétents mentionnés dans la présente Convention soient connus
du public et fait en sorte qu'ils soient accessibles, lorsqu'il y a lieu, pour que tous faits
susceptibles d'être considérés comme constituant une infraction établie conformément à la
présente Convention puissent leur être signalés, y compris sous couvert d'anonymat.
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Article 14 : Mesures visant à prévenir le blanchiment d'argent
2. Les Etats parties envisagent de mettre en œuvre des mesures réalisables de détection et de
surveillance du mouvement transfrontière d'espèces et de titres négociables appropriés, sous
réserve de garanties permettant d'assurer une utilisation correcte des informations et sans
entraver d'aucune façon la circulation des capitaux licites. Il peut être notamment fait
obligation aux particuliers et aux entreprises de signaler les transferts transfrontières de
quantités importantes d'espèces et de titres négociables appropriés.
3. Les Etats parties envisagent de mettre en œuvre des mesures appropriées et réalisables pour
exiger des institutions financières, y compris des sociétés de transfert de fonds :
a) qu'elles consignent sur les formulaires et dans les messages concernant les transferts
électroniques de fonds des informations exactes et utiles sur le donneur d'ordre ;
c) qu'elles exercent une surveillance accrue sur les transferts de fonds non accompagnés
d'informations complètes sur le donneur d'ordre.
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CHAPITRE III : INCRIMINATION, DETECTION ET REPRESSION
Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement :
1. Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement, au fait de
promettre, d'offrir ou d'accorder à un agent public étranger ou à un fonctionnaire d'une
organisation internationale publique, directement ou indirectement, un avantage indu, pour lui-
même ou pour une autre personne ou entité, afin qu'il accomplisse ou s'abstienne d'accomplir
un acte dans l'exercice de ses fonctions officielles, en vue d'obtenir ou de conserver un marché
ou un autre avantage indu en liaison avec des activités de commerce international.
2. Chaque Etat partie envisage d'adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement,
au fait, pour un agent public étranger ou un fonctionnaire d'une organisation internationale
publique de solliciter ou d'accepter, directement ou indirectement, un avantage indu, pour lui-
même ou pour une autre personne ou entité, afin d'accomplir ou de s'abstenir d'accomplir un
acte dans l'exercice de ses fonctions officielles.
Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement, à la
soustraction, au détournement ou à un autre usage illicite, par un agent public, à son profit ou
au profit d'une autre personne ou entité, de tout bien, de tout fonds ou valeurs, publics ou
privés, ou de tout autre chose de valeur qui lui ont été remis à raison de ses fonctions.
Chaque Etat partie envisage d'adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement :
a) au fait de promettre, d'offrir ou d'accorder à un agent public ou à tout autre personne,
directement ou indirectement, un avantage indu afin que ledit agent ou ladite personne abuse
de son influence réelle ou supposée en vue d'obtenir, d'une administration ou d'une autorité
publique de l'Etat partie, un avantage indu pour l'instigateur initial de l'acte ou pour toute autre
personne ;
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b) au fait pour un agent public ou tout autre personne, de solliciter ou d'accepter, directement
Chaque Etat partie envisage d'adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d'infraction pénale, lorsque l'acte a été commis intentionnellement, au fait
pour un agent public d'abuser de ses fonctions ou de son poste, c'est-à-dire d'accomplir ou de
s'abstenir d'accomplir, dans l'exercice de ses fonctions, un acte en violation des lois afin
d'obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne ou entité.
Chaque Etat partie envisage d'adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement
dans le cadre d'activités économiques, financières ou commerciales :
b) au fait, pour toute personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une telle
entité, en quelque qualité que ce soit, de solliciter ou d'accepter, directement ou indirectement,
un avantage indu, pour elle-même ou pour une autre personne, afin d'accomplir ou de
s'abstenir d'accomplir un acte en violation de ses devoirs.
Chaque Etat partie envisage d'adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d'infraction pénale, lorsque l'acte a été commis intentionnellement dans le
cadre d'activités économiques, financières ou commerciales, à la soustraction par une personne
qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une telle entité, en quelque qualité que
ce soit, de tout bien, de tout fonds ou valeurs privées ou de tout autre chose de valeur qui lui
ont été remis à raison de ses fonctions.
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Article 23 : Blanchiment du produit du crime
1. Chaque Etat partie adopte, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne,
les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le caractère d'infraction pénale,
lorsque les actes ont été commis intentionnellement :
a) i) à la conversion ou au transfert de biens dont celui qui s'y livre sait qu'ils sont le produit du
crime, dans le but de dissimuler ou de déguiser l'origine illicite desdits biens ou d'aider toute
personne qui est impliquée dans la commission de l'infraction principale à échapper aux
conséquences juridiques de ses actes ;
i) à l'acquisition, à la détention ou à l'utilisation de biens dont celui qui les acquiert, les détient
ou les utilise sait, au moment où il les reçoit, qu'ils sont le produit du crime ;
ii) à la participation à l'une des infractions établies conformément au présent article ou à toute
association, entente, tentative ou complicité par fourniture d'une assistance, d'une aide ou de
conseils en vue de sa commission.
a) Chaque Etat partie s'efforce d'appliquer le paragraphe 1er du présent article à l'éventail le
plus large d'infractions principales ;
b) Chaque Etat partie inclut dans les infractions principales au minimum un éventail complet
d'infractions pénales établies conformément à la présente Convention ;
c) Aux fins de l'alinéa b) ci-dessus, les infractions principales incluent les infractions
commises à l'intérieur et à l'extérieur du territoire relevant de la compétence de l'Etat partie en
question. Toutefois, une infraction commise à l'extérieur du territoire relevant de la
compétence d'un Etat partie ne constitue une infraction principale que lorsque l'acte
correspondant est une infraction pénale dans le droit interne de l'Etat où il a été commis et
constituerait une infraction pénale dans le droit interne de l'Etat partie appliquant le présent
article s'il avait été commis sur son territoire ;
d) Chaque Etat partie remet au secrétaire général de l'organisation des Nations unies une copie
de ses lois qui donnent effet au présent article ainsi que de toute modification ultérieurement
apportée à ces lois ou une description de ces lois et modifications ultérieures ;
e) Lorsque les principes fondamentaux du droit interne d'un Etat partie l'exigent, il peut être
disposé que les infractions énoncées au paragraphe 1er du présent article ne s'appliquent pas
aux personnes qui ont commis l'infraction principale.
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Article 24 : Recel
Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d'infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement :
1. Chaque Etat partie adopte les mesures nécessaires, conformément à ses principes juridiques,
pour établir la responsabilité des personnes morales qui participent aux infractions établies
conformément à la présente Convention.
2. Sous réserve des principes juridiques de l'Etat partie, la responsabilité des personnes
morales peut être pénale, civile ou administrative.
3. Cette responsabilité est sans préjudice de la responsabilité pénale des personnes physiques
qui ont commis les infractions.
4. Chaque Etat partie veille, en particulier, à ce que les personnes morales tenues responsables
conformément au présent article fassent l'objet de sanctions efficaces, proportionnées et
dissuasives de nature pénale ou non pénale, y compris de sanctions pécuniaires.
1. Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d'infraction pénale, conformément à son droit interne, au fait de participer à quelque
titre que ce soit, par exemple comme complice, autre, assistant ou instigateur, à une infraction
établie conformément à la présente Convention.
2. Chaque Etat partie peut adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer
le caractère d'infraction pénale, conformément à son droit interne au fait de tenter de
commettre une infraction établie conformément à la présente Convention.
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3. Chaque Etat partie peut adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer
le caractère d'infraction pénale, conformément à son droit interne, au fait de préparer une
infraction établie conformément à la présente Convention.
Article 29 : Prescription
Lorsqu'il y a lieu, chaque Etat partie fixe, dans le cadre de son droit interne, un long délai de
prescription dans lequel des poursuites peuvent êtres engagées du chef d'une des infractions
établies conformément à la présente Convention et fixe un délai plus long ou suspend la
prescription lorsque l'auteur présumé de l'infraction s'est soustrait à la justice.
2. Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour établir ou maintenir, conformément à
son système juridique et à ses principes constitutionnels, un équilibre approprié entre toutes
immunités ou tous privilèges de juridiction accordés à ses agents publics dans l'exercice de
leur fonctions, et la possibilité, si nécessaire, de rechercher, de poursuivre et de juger
effectivement les infractions établies conformément à la présente Convention.
3. Chaque Etat partie s'efforce de faire en sorte que tout pouvoir judiciaire discrétionnaire
conféré par son droit interne et afférent aux poursuites judiciaires engagées contre des
personnes pour des infractions établies conformément à la présente Convention soit exercé de
façon à optimiser l'efficacité des mesures de détection et de répression de ces infractions,
compte dûment tenu de la nécessité d'exercer un effet dissuasif en ce qui concerne leur
commission.
5. Chaque Etat partie prend en compte la gravité des infractions concernées lorsqu'il envisage
l'éventualité d'une libération anticipée ou conditionnelle de personnes reconnues coupables de
ces infractions.
6. Chaque Etat partie, dans la mesure compatible avec les principes fondamentaux de son
système juridique, envisage d'établir des procédures permettant, s'il y a lieu, à l'autorité
compétente de révoquer, de suspendre ou de muter un agent public accusé d'une infraction
établie conformément à la présente Convention, en gardant à l'esprit le respect du principe de
la présomption d'innocence.
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7. Lorsque la gravité de l'infraction le justifie, chaque Etat partie, dans la mesure compatible
b) d'exercer une fonction dans une entreprise dont l'Etat est totalement ou partiellement
propriétaire.
8. Le paragraphe 1er du présent article s'entend sans préjudice de l'exercice des pouvoirs
disciplinaires par les autorités compétentes à l'encontre des fonctionnaires.
10. Les Etats parties s'efforcent de promouvoir la réinsertion, dans la société, des personnes
reconnues coupables d'infractions établies conformément à la présente Convention.
1. Chaque Etat partie prend, dans toute la mesure possible dans le cadre de son système
juridique interne, les mesures nécessaires pour permettre la confiscation :
b) des biens, matériels ou autres instruments utilisés ou destinés à être utilisés pour les
infractions établies conformément à la présente Convention.
2. Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour permettre l'identification, la
localisation, le gel ou la saisie de tout ce qui est mentionné au paragraphe 1er du présent
article aux fins de confiscation éventuelle.
3. Chaque Etat partie adopte, conformément à son droit interne, les mesures législatives et
autres nécessaires pour réglementer l'administration par les autorités compétentes des biens
gelés, saisis ou confisqués visés aux paragraphes 1 et 2 du présent article.
5. Si ce produit du crime a été mêlé à des biens acquis légitimement, ces biens, sans préjudice
de tout pouvoir de gel ou de saisie, sont confiscables à concurrence de la valeur estimée du
produit qui y a été mêlé.
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6. Les revenus ou autres avantages tirés de ce produit du crime, des biens en lesquels le
produit a été transformé ou converti ou des biens auxquels il a été mêlé peuvent aussi faire
l'objet des mesures visées au présent article, de la même manière et dans la même mesure que
le produit du crime.
7. Aux fins du présent article et de l'article 55 de la présente Convention, chaque Etat partie
habilite ses tribunaux ou autres autorités compétentes à ordonner la production ou la saisie de
documents bancaires, financiers ou commerciaux. Un Etat partie ne peut invoquer le secret
bancaire pour refuser de donner effet aux dispositions du présent paragraphe.
8. Les Etats parties peuvent envisager d'exiger que l'auteur d'une infraction établisse l'origine
licite du produit présumé du crime ou d'autres biens confiscables, dans la mesure où cette
exigence est conforme aux principes fondamentaux de leur droit interne et à la nature des
procédures judiciaires et autres.
9. L'interprétation des dispositions du présent article ne doit en aucun cas porter atteinte aux
droits des tiers de bonne foi.
10. Aucune disposition du présent article ne porte atteinte au principe selon lequel les mesures
qui y sont visées sont définies et exécutées conformément aux dispositions du droit interne de
chaque Etat partie et sous réserve de celles-ci.
1. Chaque Etat partie prend, conformément à son système juridique interne et dans la limite de
ses moyens, des mesures appropriées pour assurer une protection efficace contre des actes
éventuels de représailles ou d'intimidation aux témoins et aux experts qui déposent concernant
des infractions établies conformément à la présente Convention et, s'il y a lieu, à leurs parents
et à d'autres personnes qui leur sont proches.
2. Les mesures envisagées au paragraphe 1er du présent article peuvent consister notamment,
sans préjudice des droits du défendeur, y compris du droit à une procédure régulière :
b) à prévoir des règles de preuve qui permettent aux témoins et experts de déposer d'une
manière qui garantisse leur sécurité, notamment à les autoriser à déposer en recourant à
des techniques de communication telles que les liaisons vidéo ou à d'autres moyens
adéquats.
3. Les Etats parties envisagent de conclure des accords ou arrangements avec d'autre Etats en
vue de fournir un nouveau domicile aux personnes mentionnées au paragraphe 1er du présent
article.
4. Les dispositions du présent article s'appliquent également aux victimes lorsqu'elles sont
témoins.
18
5. Chaque Etat partie, sous réserve de son droit interne, fait en sorte que les avis et
Chaque Etat partie envisage d'incorporer dans son système juridique interne des mesures
appropriées pour assurer la protection contre tout traitement injustifié de toute personne qui
signale aux autorités compétentes de bonne foi et sur la base de soupçons raisonnables, tout
fait concernant les infractions établies conformément à la présente Convention.
Compte dûment tenu des droits des tiers acquis de bonne foi, chaque Etat partie prend,
conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, des mesures pour s'attaquer
aux conséquences de la corruption. Dans cette perspective, les Etats parties peuvent considérer
la corruption comme un facteur pertinent dans une procédure judiciaire pour décider
l'annulation ou la rescision d'un contrat, le retrait d'une concession ou de tout autre acte
juridique analogue ou prendre toute autre mesure corrective.
Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires, conformément aux principes de son droit
interne, pour donner aux entités ou personnes qui ont subi un préjudice du fait d'un acte de
corruption le droit d'engager une action en justice à l'encontre des responsables dudit préjudice
en vue d'obtenir réparation.
Chaque Etat partie fait en sorte, conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, qu'existent un ou plusieurs organes ou personnes spécialisés dans la lutte contre la
corruption par la détection et la répression. Ce ou ces organes ou ces personnes se voient
accorder l'indépendance nécessaire, conformément aux principes fondamentaux du système
juridique de l'Etat partie, pour pouvoir exercer leurs fonctions efficacement et à l'abri de toute
influence indue. Ces personnes ou le personnel dudit ou desdits organes devraient avoir la
formation et les ressources appropriées pour exercer leurs tâches.
1. Chaque Etat partie prend des mesures appropriées pour encourager les personnes qui
participent ou ont participé à la commission d'une infraction établie conformément à la
présente Convention, à fournir aux autorités compétentes des informations utiles à des fins
d'enquête et de recherche de preuves, ainsi qu'une aide factuelle et concrète qui pourrait
contribuer à priver les auteurs de l'infraction du produit du crime et à récupérer ce produit.
2. Chaque Etat partie envisage de prévoir la possibilité, dans les cas appropriés, d'alléger la
peine dont est passible un prévenu qui coopère de manière substantielle à l'enquête ou aux
poursuites relatives à une infraction établie conformément à la présente Convention.
19
3. Chaque Etat partie envisage de prévoir la possibilité, conformément aux principes
fondamentaux de son droit interne, d'accorder l'immunité de poursuites à une personne qui
coopère de manière substantielle à l'enquête ou aux poursuites relatives à une infraction établie
conformément à la présente Convention.
4. La protection de ces personnes est assurée, mutatis mutandis, comme le prévoit l'article 32
de la présente Convention.
5. Lorsqu'une personne qui est visée au paragraphe 1er du présent article et qui se trouve dans
un Etat partie peut apporter une coopération substantielle aux autorités compétentes d'un autre
Etat partie, les Etats parties concernés peuvent envisager de conclure des accords ou
arrangements, conformément à leur droit interne, concernant l'éventuel octroi par l'autre Etat
partie du traitement décrit aux paragraphes 2 et 3 du présent article.
Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour encourager, conformément à son droit
interne, la coopération entre, d'une part, ses autorités publiques ainsi que ses agents publics et,
d'autre part, ses autorités chargées des enquêtes et des poursuites relatives à des infractions
pénales. Cette coopération peut consister :
a) pour les premiers à informer, de leur propre initiative, les secondes lorsqu'il existe des
motifs raisonnables de considérer que l'une des infractions établies conformément aux
articles 15, 21 et 23 de la présente Convention a été commise ; ou
b) pour les premiers à fournir, sur demande, aux secondes toutes les informations
nécessaires.
1. Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour encourager, conformément à son
droit interne, la coopération entre les autorités nationales chargées des enquêtes et des
poursuites et des entités du secteur privé, en particulier les institutions financières sur des
questions concernant la commission d'infractions établies conformément à la présente
Convention.
2. Chaque Etat partie envisage d'encourager ses ressortissants et les autres personnes ayant
leur résidence habituelle sur son territoire à signaler aux autorités nationales chargées des
enquêtes et des poursuites la commission d'une infraction établie conformément à la présente
Convention.
Chaque Etat partie veille, en cas d'enquêtes judiciaires nationales sur des infractions établies
conformément à la présente Convention, à ce qu'il y ait dans son système juridique interne des
mécanismes appropriés pour surmonter les obstacles qui peuvent résulter de l'application de
lois sur le secret bancaire.
20
Article 41 : Antécédents judiciaires
Article 42 : Compétence
1. Chaque Etat partie adopte les mesures nécessaires pour établir sa compétence à l'égard des
infractions établies conformément à la présente Convention dans les cas suivants :
2. Sous réserve de l'article 4 de la présente Convention, un Etat partie peut également établir sa
compétence à l'égard de l'une quelconque de ces infractions dans les cas suivants :
3. Aux fins de l'article 44 de la présente Convention, chaque Etat partie, prend les mesures
nécessaires pour établir sa compétence à l'égard des infractions établies conformément à la
présente Convention lorsque l'auteur présumé se trouve sur son territoire et qu'il n'extrade pas
cette personne au seul motif qu'elle est l'un de ses ressortissants.
4. Chaque Etat partie peut également prendre les mesures nécessaires pour établir sa
compétence à l'égard des infractions établies conformément à la présente Convention lorsque
l'auteur présumé se trouve sur son territoire et qu'il ne l'extrade pas.
5. Si un Etat partie qui exerce sa compétence en vertu des paragraphes 1 ou 2 du présent article
a été avisé, ou a appris de toute autre façon, que d'autres Etats parties mènent une enquête ou
ont engagé des poursuites ou une procédure judiciaire concernant le même acte, les autorités
compétentes de ces Etats parties se consultent, selon qu'il convient, pour coordonner leurs
actions.
6. Sans préjudice des normes du Droit international général, la présente Convention n'exclut
pas l'exercice de toute compétence pénale établie par un Etat partie conformément à son droit
interne.
21
CHAPITRE IV : COOPERATION INTERNATIONALE
Article 44 : Extradition
2. Nonobstant les dispositions du paragraphe 1er du présent article, un Etat partie dont la
législation le permet peut accorder l'extradition d'une personne pour l'une quelconque des
infractions visées par la présente Convention qui ne sont pas punissables en vertu de son droit
interne.
3. Si la demande d'extradition porte sur plusieurs infractions distinctes, dont au moins une
donne lieu à extradition en vertu du présent article et dont certaines ne donnent pas lieu à
extradition en raison de la durée de l'emprisonnement mais ont un lien avec des infractions
établies conformément à la présente Convention, l'Etat partie requis peut appliquer le présent
article également à ces infractions.
4. Chacune des infractions auxquelles s'applique le présent article est de plein droit incluse
dans tout traité d'extradition en vigueur entre les Etats parties en tant qu'infraction dont l'auteur
peut être extradé. Les Etats parties s'engagent à inclure ces infractions en tant qu'infractions
dont l'auteur peut être extradé dans tout traité d'extradition qu'ils concluront entre eux. Un Etat
partie dont la législation le permet, lorsqu'il se fonde sur la présente Convention pour
l'extradition, ne considère aucune des infractions établies conformément à la présente
Convention comme une infraction politique.
5. Si un Etat partie, qui subordonne l'extradition à l'existence d'un traité, reçoit une demande
d'extradition d'un Etat partie avec lequel il n'a pas conclu pareil traité, il peut considérer la
présente Convention comme la base légale de l'extradition pour les infractions auxquelles le
présent article s'applique.
22
b) s'il ne considère pas la présente Convention comme la base légale pour coopérer en matière
7. Les Etats parties, qui ne subordonnent pas l'extradition à l'existence d'un traité,
reconnaissent entre eux, aux infractions auxquelles le présent article s'applique, le caractère
d'infraction dont l'auteur peut être extradé.
8. L'extradition est subordonnée aux conditions prévues par le droit interne de l'Etat partie
requis ou par les traités d'extradition applicables, y compris, notamment, aux conditions
concernant la peine minimale requise pour extrader et aux motifs pour lesquels l'Etat partie
requis peut refuser l'extradition.
9. Les Etats parties s'efforcent, sous réserve de leur droit interne, d'accélérer les procédures
d'extradition et de simplifier les exigences en matière de preuves y relatives en ce qui concerne
les infractions auxquelles s'applique le présent article.
10. Sous réserve des dispositions de son droit interne et des traités d'extradition qu'il a conclus,
l'Etat partie requis peut, à la demande de l'Etat partie requérant et s'il estime que les
circonstances le justifient et qu'il y a urgence, placer en détention une personne présente sur
son territoire dont l'extradition est demandée ou prendre à son égard d'autres mesures
appropriées pour assurer sa présence lors de la procédure d'extradition.
11. Un Etat partie sur le territoire duquel se trouve l'auteur présumé d'une infraction, s'il
n'extrade pas cette personne au titre d'une infraction à laquelle s'applique le présent article au
seul motif qu'elle est l'un de ses ressortissants, est tenu, à la demande de l'Etat partie requérant
l'extradition, de soumettre l'affaire sans retard excessif à ses autorités compétentes aux fins de
poursuites. Lesdites autorités prennent leur décision et mènent les poursuites de la même
manière que pour toute autre infraction grave en vertu du droit interne de cet Etat partie. Les
Etats parties intéressés coopèrent entre eux, notamment en matière de procédures et de
preuves, afin d'assurer l'efficacité des poursuites.
12. Lorsqu'un Etat partie, en vertu de son droit interne, n'est autorisé à extrader ou remettre de
toute autre manière l'un de ses ressortissants que si cette personne est ensuite renvoyée sur son
territoire pour purger la peine prononcée à l'issue du procès ou de la procédure à l'origine de la
demande d'extradition ou de remise, et lorsque cet Etat partie et l'Etat partie requérant
s'accordent sur cette option et d'autres conditions qu'ils peuvent juger appropriées, cette
extradition ou remise conditionnelle est suffisante aux fins de l'exécution de l'obligation
énoncée au paragraphe 11 du présent article.
13. Si l'extradition, demandée aux fins d'exécution d'une peine, est refusée parce que la
personne faisant l'objet de cette demande est un ressortissant de l'Etat partie requis, celui-ci, si
son droit interne le lui permet, en conformité avec les prescriptions de ce droit et à la demande
de l'Etat partie requérant, envisage de faire exécuter lui-même la peine prononcée
conformément au droit interne de l'Etat partie requérant, ou le reliquat de cette peine.
14. Toute personne faisant l'objet de poursuites en raison de l'une quelconque des infractions
auxquelles le présent article s'applique se voit garantir un traitement équitable à tous les stades
de la procédure, y compris la jouissance de tous les droits et de toutes les garanties prévus par
le droit interne de l'Etat partie sur le territoire duquel elle se trouve.
23
15. Aucune disposition de la présente Convention ne doit être interprétée comme faisant
obligation à l'Etat partie requis d'extrader s'il a de sérieuses raisons de penser que la demande a
été présentée aux fins de poursuivre ou de punir une personne en raison de son sexe, de sa
race, de sa religion, de sa nationalité, de son origine ethnique ou de ses opinions politiques, ou
que donner suite à cette demande causerait un préjudice à cette personne pour l'une
quelconque de ces raisons.
16. Les Etats parties ne peuvent refuser une demande d'extradition au seul motif que
l'infraction est considérée comme touchant aussi à des questions fiscales.
17. Avant de refuser l'extradition, l'Etat partie requis consulte, s'il y a lieu, l'Etat partie
requérant afin de lui donner toute possibilité de présenter ses opinions et de fournir des
informations à l'appui de ses allégations.
18. Les Etats parties s'efforcent de conclure des accords ou arrangements bilatéraux et
multilatéraux pour permettre l'extradition ou pour en accroître l'efficacité.
Les Etats parties peuvent envisager de conclure des accords ou des arrangements bilatéraux ou
multilatéraux relatifs au transfèrement sur leur territoire de personnes condamnées à des
peines d'emprisonnement ou autres peines privatives de liberté du fait d'infractions établies
conformément à la présente Convention afin qu'elles puissent y purger le reliquat de leur
peine.
1. Les Etats parties s'accordent mutuellement l'entraide judiciaire la plus large possible lors des
enquêtes, poursuites et procédures judiciaires concernant les infractions visées par la présente
Convention.
2. L'entraide judiciaire la plus large possible est accordée, autant que les lois, traités, accords et
arrangements pertinents de l'Etat partie requis le permettent, lors des enquêtes, poursuites et
procédures judiciaires concernant les infractions dont une personne morale peut être tenue
responsable dans l'Etat partie requérant, conformément à l'article 26 de la présente
Convention.
3. L'entraide judiciaire qui est accordée en application du présent article peut être demandée
aux fins suivantes :
a) recueillir des témoignages ou des dépositions ;
b) signifier des actes judiciaires ;
c) effectuer des perquisitions et des saisies, ainsi que des gels ;
d) examiner des objets et visiter des lieux ;
e) fournir des informations, des pièces à conviction et des estimations d'experts ;
f) fournir des originaux ou des copies certifiées conformes de documents et dossiers
pertinents, y compris des documents administratifs, bancaires, financiers ou commerciaux et
des documents de société ;
24
g) identifier ou localiser des produits du crime, des biens, des instruments ou d'autres choses
afin de recueillir des éléments de preuves ;
4. Sans préjudice du droit interne, les autorités compétentes d'un Etat partie peuvent, sans
demande préalable, communiquer des informations concernant des affaires pénales à une
autorité compétente d'un autre Etat partie si elles pensent que ces informations pourraient aider
celle-ci à entreprendre ou à mener à bien des enquêtes et des poursuites pénales, ou amener ce
dernier Etat partie à formuler une demande en vertu de la présente Convention.
6. Les dispositions du présent article n'affectent en rien les obligations découlant de tout autre
traité bilatéral ou multilatéral régissant ou devant régir, entièrement ou partiellement, l'entraide
judiciaire.
8. Les Etats parties ne peuvent invoquer le secret bancaire pour refuser l'entraide judiciaire
prévue au présent article.
b) les Etats parties peuvent invoquer l'absence de double incrimination pour refuser de fournir
une aide en application du présent article. Toutefois, un Etat partie requis, lorsque cela est
compatible avec les concepts fondamentaux de son système juridique, accorde l'aide
demandée si elle n'implique pas de mesures coercitives. Cette aide peut être refusée lorsque la
25
demande porte sur des questions mineures ou des questions pour lesquelles la coopération ou
l'aide demandée peut être obtenue sur le fondement d'autres dispositions de la présente
Convention ;
c) chaque Etat partie peut envisager de prendre les mesures nécessaires pour lui permettre de
fournir une aide plus large en application du présent article, en l'absence de double
incrimination.
10. Toute personne détenue ou purgeant une peine sur le territoire d'un Etat partie, dont la
présence est requise dans un autre Etat partie à des fins d'identification ou de témoignage ou
pour qu'elle apporte de toute autre manière son concours à l'obtention de preuves dans le cadre
d'enquêtes, de poursuites ou de procédures judiciaires relatives aux infractions visées par la
présente Convention, peut faire l'objet d'un transfèrement si les conditions ci-après sont
réunies:
b) les autorités compétentes des deux Etats parties concernés y consentent, sous réserve des
conditions que ces Etats parties peuvent juger appropriées.
a) l'Etat partie vers lequel la personne est transférée a le pouvoir et l'obligation de la garder en
détention, sauf demande ou autorisation contraire de la part de l'Etat partie à partir duquel elle
a été transférée ;
b) l'Etat partie vers lequel la personne est transférée s'acquitte sans retard de l'obligation de la
remettre à la garde de l'Etat partie à partir duquel elle a été transférée, conformément à ce qui
aura été convenu au préalable ou autrement décidé par les autorités compétentes des deux
Etats parties ;
c) l'Etat partie vers lequel la personne est transférée ne peut exiger de l'Etat partie à partir
duquel elle a été transférée qu'il engage une procédure d'extradition pour qu'elle lui soit
remise;
d) il est tenu compte de la période que la personne a passée en détention dans l'Etat partie vers
lequel elle a été transférée aux fins du décompte de la peine à purger dans l'Etat partie à partir
duquel elle a été transférée.
12. A moins que l'Etat partie à partir duquel une personne doit être transférée en vertu des
paragraphes 10 et 11 du présent article ne donne son accord, ladite personne, quelle que soit sa
nationalité, n'est pas poursuivie, détenue, punie ni soumise à d'autres restrictions de sa liberté
personnelle sur le territoire de l'Etat partie vers lequel elle est transférée à raison d'actes,
d'omissions ou de condamnations antérieurs à son départ du territoire de l'Etat partie à partir
duquel elle a été transférée.
13. Chaque Etat partie désigne une autorité centrale qui a la responsabilité et le pouvoir de
recevoir les demandes d'entraide judiciaire et, soit de les exécuter, soit de les transmettre aux
autorités compétentes pour exécution. Si un Etat partie a une région ou un territoire spécial
doté d'un système d'entraide judiciaire différent, il peut désigner une autorité centrale distincte
qui aura la même fonction pour ladite région ou ledit territoire. Les autorités centrales assurent
26
l'exécution ou la transmission rapide et en bonne et due forme des demandes reçues. Si
l'autorité centrale transmet la demande à une autorité compétente pour exécution, elle
14. Les demandes sont adressées par écrit ou, si possible, par tout autre moyen pouvant
produire un document écrit, dans une langue acceptable pour l'Etat partie requis, dans des
conditions permettant audit Etat partie d'en établir l'authenticité. La ou les langues acceptables
pour chaque Etat partie sont notifiées au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies
au moment où ledit Etat partie dépose son instrument de ratification, d'acceptation ou
d'approbation ou d'adhésion à la présente Convention. En cas d'urgence et si les Etats parties
en conviennent, les demandes peuvent être faites oralement mais doivent être confirmées sans
délai par écrit.
15. Une demande d'entraide judiciaire doit contenir les renseignements suivants :
c) un résumé des faits pertinents, sauf pour les demandes adressées aux fins de la signification
d'actes judiciaires ;
d) une description de l'assistance requise et le détail de toute procédure particulière que l'Etat
partie requérant souhaite voir appliquée ;
f) le but dans lequel le témoignage, les informations ou les mesures sont demandés.
16. L'Etat partie requis peut demander un complément d'information lorsque cela apparait
nécessaire pour exécuter la demande conformément à son droit interne ou lorsque cela peut en
faciliter l'exécution.
17. Toute demande est exécutée conformément au droit interne de l'Etat partie requis et, dans
la mesure où cela ne contrevient pas au droit interne de l'Etat partie requis et lorsque cela est
possible, conformément aux procédures spécifiées dans la demande.
18. Lorsque cela est possible et conforme aux principes fondamentaux du droit interne, si une
personne qui se trouve sur le territoire d'un Etat partie doit être entendue comme témoin ou
comme expert par les autorités judiciaires d'un autre Etat partie, le premier Etat partie peut, à
la demande de l'autre, autoriser son audition par vidéoconférence s'il n'est pas possible ou
27
souhaitable qu'elle comparaisse en personne sur le territoire de l'Etat partie requérant. Les
Etats parties peuvent convenir que l'audition sera conduite par une autorité judiciaire de l'Etat
partie requérant et qu'une autorité judiciaire de l'Etat partie requis y assistera.
19. L'Etat partie requérant ne communique ni n'utilise les informations ou les éléments de
preuves fournis par l'Etat partie requis pour des enquêtes, poursuites ou procédures judiciaires
autres que celles visées dans la demande sans le consentement préalable de l'Etat partie requis.
Rien dans le présent paragraphe n'empêche l'Etat partie requérant de révéler, lors de la
procédure, des informations ou des éléments de preuves à décharge. Dans ce cas, l'Etat partie
requérant avise l'Etat partie requis avant la révélation et, s'il lui en est fait la demande, consulte
ce dernier. Si, dans un cas exceptionnel, une notification préalable n'est pas possible, l'Etat
partie requérant informe sans retard l'Etat partie requis de la révélation.
20. L'Etat partie requérant peut exiger que l'Etat partie requis garde le secret sur la demande et
sa teneur, sauf dans la mesure nécessaire pour l'exécuter. Si l'Etat partie requis ne peut
satisfaire à cette exigence, il en informe sans délai l'Etat partie requérant.
22. Les Etats parties ne peuvent refuser une demande d'entraide judiciaire au seul motif que
l'infraction est considérée comme touchant aussi à des questions fiscales.
24. L'Etat partie requis exécute la demande d'entraide judiciaire aussi promptement que
possible et tient compte dans toute la mesure possible de tous délais suggérés par l'Etat partie
requérant et qui sont motivés, de préférence dans la demande. L'Etat partie requérant peut
présenter des demandes raisonnables d'information sur l'état d'avancement des mesures prises
par l'Etat partie requis pour faire droit à sa demande. L'Etat partie requis répond aux demandes
raisonnables de l'Etat requérant concernant les progrès réalisés dans l'exécution de la demande.
Quand l'entraide demandée n'est plus nécessaire, l'Etat partie requérant en informe
promptement l'Etat partie requis.
25. L'entraide judiciaire peut être différée par l'Etat partie requis au motif qu'elle entraverait
une enquête, des poursuites ou une procédure judiciaire en cours.
26. Avant de refuser une demande en vertu du paragraphe 21 du présent article ou d'en différer
l'exécution en vertu du paragraphe 25, l'Etat partie requis étudie avec l'Etat partie requérant la
possibilité d'accorder l'entraide sous réserve des conditions qu'il juge nécessaires. Si l'Etat
partie requérant accepte l'entraide sous réserve de ces conditions, il se conforme à ces
dernières.
28
27. Sans préjudice de l'application du paragraphe 12 du présent article, un témoin, un expert
ou une autre personne qui, à la demande de l'Etat partie requérant, consent à déposer au cours
28. Les frais ordinaires encourus pour exécuter une demande sont à la charge de l'Etat partie
requis, à moins qu'il n'en soit convenu autrement entre les Etats parties concernés. Lorsque des
dépenses importantes ou extraordinaires sont ou se révèlent ultérieurement nécessaires pour
exécuter la demande, les Etats parties se consultent pour fixer les conditions selon lesquelles la
demande sera exécutée, ainsi que la manière dont les frais seront assumés.
b) peut, à son gré, fournir à l'Etat partie requérant intégralement, en partie ou aux conditions
qu'il estime appropriées, copie de tous dossiers, documents ou renseignements administratifs
en sa possession et auxquels, en vertu de son droit interne, le public n'a pas accès.
30. Les Etats parties envisagent, s'il y a lieu, la possibilité de conclure des accords ou des
arrangements bilatéraux ou multilatéraux qui servent les objectifs du présent article, mettent en
pratique ses dispositions ou les renforcent.
29
b) coopérer avec d'autres Etats parties, s'agissant des infractions visées par la présente
Convention, dans la conduite d'enquêtes concernant les points suivants :
iii) mouvement des biens, des matériels ou d'autres instruments utilisés ou destinés à être
utilisés dans la commission de ces infractions ;
c) fournir, lorsqu'il y a lieu, les pièces ou quantités de substances nécessaires à des fins
d'analyse ou d'enquête ;
d) échanger, lorsqu'il y a lieu, avec d'autres Etats parties des informations sur les moyens et
procédés spécifiques employés pour commettre les infractions visées par la présente
Convention, tels que l'usage de fausses identités, de documents contrefaits, modifiés ou
falsifiés ou d'autres moyens de dissimulation des activités ;
e) faciliter une coordination efficace entre leurs autorités, organismes et services compétents et
favoriser l'échange de personnels et d'experts, y compris, sous réserve de l'existence d'accords
ou d'arrangements bilatéraux entre les Etats parties concernés, le détachement d'agents de
liaison ;
2. Afin de donner effet à la présente Convention, les Etats parties envisagent de conclure des
accords ou des arrangements bilatéraux ou multilatéraux prévoyant une coopération directe
entre leurs services de détection et de répression et, lorsque de tels accords ou arrangements
existent déjà, de les modifier. En l'absence de tels accords ou arrangements entre les Etats
parties concernés, ces derniers peuvent se baser sur la présente Convention pour instaurer une
coopération en matière de détection et de répression concernant les infractions visées par la
présente Convention. Chaque fois que cela est approprié, les Etats parties utilisent pleinement
les accords ou arrangements, y compris les organisations internationales ou régionales, pour
renforcer la coopération entre leurs services de détection et de répression.
3. Les Etats parties s'efforcent de coopérer, dans la mesure de leurs moyens, pour lutter contre
les infractions visées par la présente Convention commises au moyen de techniques modernes.
Les Etats parties envisagent de conclure des accords ou des arrangements bilatéraux ou
multilatéraux en vertu desquels, pour les affaires qui font l'objet d'enquêtes, de poursuites ou
de procédures judiciaires dans un ou plusieurs Etats, les autorités compétentes concernées
peuvent établir des instances d'enquêtes conjointes. En l'absence de tels accords ou
arrangements des enquêtes conjointes peuvent être décidées au cas par cas. Les Etats parties
concernés veillent à ce que la souveraineté de l'Etat partie sur le territoire duquel l'enquête doit
se dérouler soit pleinement respectée.
30
Article 50 : Techniques d'enquête spéciales
31
2. Afin de faciliter l'application des mesures prévues au paragraphe 1er du présent article,
chaque Etat partie, conformément à son droit interne, et en s'inspirant des initiatives
pertinentes prises par les organisations régionales, interrégionales et multilatérales pour lutter
contre le blanchiment d'argent :
a) publie des lignes directrices concernant les types de personnes physique ou morale, sur les
comptes desquels les institutions financières relevant de sa juridiction devront exercer une
surveillance accrue, les types de comptes et d'opérations auxquels elles devront prêter une
attention particulière, ainsi que les mesures à prendre concernant l'ouverture de tels comptes,
leur tenue et l'enregistrement des opérations ; et
b) S'il y a lieu, notifie aux institutions financières relevant de sa juridiction, à la demande d'un
autre Etat partie ou de sa propre initiative, l'identité des personnes physiques ou morales dont
elles devront surveiller plus strictement les comptes, en sus des personnes que les institutions
financières pourront par ailleurs identifier.
5. Chaque Etat partie envisage d'établir, conformément à son droit interne, pour les agents
publics appropriés, des systèmes efficaces de divulgation de l'information financière et prévoit
des sanctions adéquates en cas de non-respect. Chaque Etat partie envisage également de
prendre les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de partager cette
information avec les autorités compétentes d'autres Etats parties lorsque celles-ci en ont besoin
pour enquêter sur le produit d'infractions établies conformément à la présente Convention, le
réclamer et le recouvrer.
6. Chaque Etat partie envisage de prendre, conformément à son droit interne, les mesures
nécessaires pour que ses agents publics appropriés ayant un droit ou une délégation de
signature ou tout autre pouvoir sur un compte financier domicilié dans un pays étranger soient
tenus de le signaler aux autorités compétentes et de conserver des états appropriés concernant
ces comptes. Il prévoit également des sanctions appropriées en cas de non-respect de cette
obligation.
32
Article 53 : Mesures pour le recouvrement direct de biens
a) prend les mesures nécessaires pour permettre à un autre Etat partie d'engager devant ses
tribunaux une action civile en vue de voir reconnaître l'existence d'un droit de propriété sur des
biens acquis au moyen d'une infraction établie conformément à la présente Convention ;
b) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses tribunaux d'ordonner, aux auteurs
d'infractions établies conformément à la présente Convention, de verser une réparation ou des
dommages-intérêts à un autre Etat partie ayant subi un préjudice du fait de telles infractions ;
c) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses tribunaux ou autorités compétentes,
lorsqu'ils doivent décider d'une confiscation, de reconnaître le droit de propriété légitime
revendiqué par un autre Etat partie sur des biens acquis au moyen d'une infraction établie
conformément à la présente Convention.
a) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de donner effet à
une décision de confiscation d'un tribunal d'un autre Etat partie ;
b) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes, lorsqu'elles ont
compétence en l'espèce, d'ordonner la confiscation de tels biens d'origine étrangère, en se
prononçant sur une infraction de blanchiment d'argent ou une autre infraction relevant de sa
compétence, ou par d'autres procédures autorisées par son droit interne; et
c) envisage de prendre les mesures nécessaires pour permettre la confiscation de tels biens en
l'absence de condamnation pénale lorsque l'auteur de l'infraction ne peut être poursuivi pour
cause de décès, de fuite ou d'absence ou dans d'autres cas appropriés.
2. Afin d'accorder l'entraide judiciaire qui lui est demandée en application du paragraphe 2 de
l'article 55, chaque Etat partie, conformément à son droit interne :
a) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de geler ou de
saisir des biens, sur décision d'un tribunal ou d'une autorité compétente d'un Etat partie
requérant ordonnant le gel ou la saisie, qui donne à l'Etat partie requis un motif raisonnable de
croire qu'il existe des raisons suffisantes de prendre de telles mesures et que les biens feront
ultérieurement l'objet d'une ordonnance de confiscation aux fins de l'alinéa a) du paragraphe
1er du présent article ;
b) prend les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de geler ou de
saisir des biens sur la base d'une demande donnant à l'Etat partie un motif raisonnable de
croire qu'il existe des raisons suffisantes de prendre de telles mesures et les biens feront
ultérieurement l'objet d'une ordonnance de confiscation aux fins de l'alinéa a) du paragraphe
1er du présent article ; et
33
c) envisage de prendre des mesures supplémentaires pour permettre à ses autorités
compétentes de préserver les biens en vue de leur confiscation, par exemple sur la base d'une
arrestation ou d'une inculpation intervenue à l'étranger en relation avec leur acquisition.
1. Dans toute la mesure possible dans le cadre de son système juridique interne, un Etat partie
qui a reçu d'un autre Etat partie ayant compétence pour connaître d'une infraction établie
conformément à la présente Convention une demande de confiscation du produit du crime, des
biens, des matériels ou autres instruments visés au paragraphe 1er de l'article 31 de la présente
Convention, qui sont situés sur son territoire :
a) transmet la demande à ses autorités compétentes en vue de faire prononcer une décision de
confiscation et, si celle-ci intervient, de la faire exécuter ; ou
b) transmet à ses autorités compétentes, afin qu'elle soit exécutée dans les limites de la
demande, la décision de confiscation prise par un tribunal situé sur le territoire de l'Etat partie
requérant conformément au paragraphe 1er de l'article 31 et à l'alinéa a) du paragraphe 1er de
l'article 54 de la présente Convention, pour autant qu'elle porte sur le produit du crime, les
biens, les matériels ou autres instruments visés au paragraphe 1er de l'article 31, qui sont situés
sur son territoire.
2. Lorsqu'une demande est faite par un autre Etat partie qui a compétence pour connaître d'une
infraction établie conformément à la présente Convention, l'Etat partie requis prend des
mesures pour identifier, localiser et geler ou saisir le produit du crime, les biens, les matériels
ou les autres instruments visés au paragraphe 1er de l'article 31 de la présente Convention, en
vue d'une confiscation ultérieure à ordonner soit par l'Etat partie requérant soit, comme suite à
une demande formulée en vertu du paragraphe 1er du présent article, par l'Etat partie requis.
b) lorsque la demande relève de l'aliéna b) du paragraphe 1er du présent article , une copie
légalement admissible de la décision de confiscation émanant de l'Etat partie requérant sur
laquelle la demande est fondée, un exposé des faits et des informations indiquant dans quelles
limites il est demandé d'exécuter la décision, une déclaration spécifiant les mesures prises par
l'Etat partie requérant pour aviser comme il convient les tiers de bonne foi et garantir une
procédure régulière, et une déclaration selon laquelle la décision de confiscation est définitive;
c) lorsque la demande relève du paragraphe 2 du présent article, un exposé des faits sur
lesquels se fonde l'Etat partie requérant et une description des mesures demandées ainsi que,
lorsqu'elle est disponible, une copie légalement admissible de la décision sur laquelle la
demande est fondée.
34
4. Les décisions ou mesures prévues aux paragraphes 1 et 2 du présent article sont prises par
l'Etat partie requis conformément à son droit interne et sous réserve des dispositions dudit
5. Chaque Etat partie remet au secrétaire général de l'organisation des Nations unies une copie
de ses lois et règlements qui donnent effet au présent article ainsi qu'une copie de toute
modification ultérieurement apportée à ces lois et règlements ou une description de ces lois,
règlements et modifications ultérieures.
6. Si un Etat partie décide de subordonner l'adoption des mesures visées aux paragraphes 1 et 2
du présent article à l'existence d'un traité en la matière, il considère la présente Convention
comme une base Conventionnelle nécessaire et suffisante.
7. La coopération en vertu du présent article peut aussi être refusée ou les mesures
conservatoires peuvent être levées si l'Etat partie requis ne reçoit pas en temps voulu des
preuves suffisantes ou si le bien est de valeur minime.
8. Avant de lever toute mesure conservatoire prise en application du présent article, l'Etat
partie requis donne, si possible, à l'Etat partie requérant la faculté de présenter ses arguments
en faveur du maintien de la mesure.
9. Les dispositions du présent article ne doivent pas être interprétées comme portant atteinte
aux droits des tiers de bonne foi.
Sans préjudice de son droit interne, chaque Etat partie s'efforce de prendre des mesures lui
permettant, sans préjudice de ses propres enquêtes, poursuites ou procédures judiciaires, de
communiquer, sans demande préalable, à un autre Etat partie des informations sur le produit
d'infractions établies conformément à la présente Convention lorsqu'il considère que la
divulgation de ces informations pourrait aider ledit Etat partie à engager ou mener une
enquête, des poursuites ou une procédure judiciaire ou pourrait déboucher sur la présentation
par cet Etat partie d'une demande en vertu du présent chapitre de la Convention.
1. Un Etat partie ayant confisqué des biens en application des articles 31 ou 55 de la présente
Convention en dispose, y compris en les restituant à leurs propriétaires légitimes antérieurs, en
application du paragraphe 3 du présent article et conformément aux dispositions de la présente
Convention et à son droit interne.
2. Chaque Etat partie adopte, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne,
les mesures législatives et autres nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de
restituer les biens confisqués, lorsqu'il agit à la demande d'un autre Etat partie, conformément
à la présente Convention, et compte tenu des droits des tiers de bonne foi.
35
3. Conformément aux articles 46 et 55 de la présente Convention et aux paragraphes 1 et 2 du
présent article, l'Etat partie requis :
a) Dans les cas de soustraction de fonds publics ou de blanchiment de fonds publics soustraits,
visés aux articles 17 et 23 de la présente Convention, lorsque la confiscation a été exécutée
conformément à l'article 55 et sur la base d'un jugement définitif rendu dans l'Etat partie
requérant, exigence à laquelle il peut renoncer, restitue les biens confisqués à l'Etat partie
requérant ;
b) dans le cas du produit de toute autre infraction visée par la présente Convention, lorsque la
confiscation a été exécutée conformément à l'article 55 de la présente Convention et sur la
base d'un jugement définitif dans l'Etat partie requérant, exigence à laquelle il peut renoncer,
restitue les biens confisqués à l'Etat partie requérant, lorsque ce dernier fournit des preuves
raisonnables de son droit de propriété antérieur sur lesdits biens à l'Etat partie requis ou
lorsque ce dernier reconnaît un préjudice à l'Etat partie requérant comme base de restitution
des biens confisqués ;
c) dans tous les autres cas, envisage, à titre prioritaire, de restituer les biens confisqués à l'Etat
partie requérant, de les restituer à ses propriétaires légitimes antérieurs ou de dédommager les
victimes de l'infraction.
4. S'il y a lieu, et sauf si les Etats parties en décident autrement, l'Etat partie requis déduit des
dépenses raisonnables encourues pour les enquêtes, poursuites ou procédures judiciaires ayant
abouti à la restitution ou à la disposition des biens confisqués en application du présent article.
5. S'il y a lieu, les Etats parties peuvent aussi envisager en particulier de conclure, au cas par
cas, des accords ou des arrangements mutuellement acceptables pour la disposition définitive
des biens confisqués.
Les Etats parties coopèrent dans le brut de prévenir et de combattre le transfert du produit des
infractions établies conformément à la présente Convention, ainsi que de promouvoir les
moyens de recouvrer ledit produit et, à cette fin, envisagent d'établir un service de
renseignements financiers qui sera chargé de recevoir, d'analyser et de communiquer aux
autorités compétentes des déclarations d'opérations financières suspectes.
Les Etats parties envisagent de conclure des accords ou des arrangements bilatéraux ou
multilatéraux afin de renforcer l'efficacité de la coopération internationale instaurée en
application du présent chapitre de la Convention.
36
CHAPITRE VI : ASSISTANCE TECHNIQUE ET ECHANGE
D'INFORMATIONS
1. Chaque Etat partie établit, développe ou améliore, dans la mesure des besoins, des
programmes de formation spécifiques à l'intention de ses personnels chargés de prévenir et de
combattre la corruption. Ces programmes pourraient porter notamment sur ce qui suit :
i) méthodes employées pour la protection des victimes et des témoins qui coopèrent avec les
autorités judiciaires ; et
2. Les Etats parties envisagent, dans leurs plans et programmes nationaux de lutte contre la
corruption, de s'accorder, selon leurs capacités, l'assistance technique la plus étendue, en
particulier au profit des pays en développement, y compris un appui matériel et une formation
dans les domaines mentionnés au paragraphe 1er du présent article, ainsi qu'une formation et
une assistance, et l'échange mutuel de données d'expériences pertinentes et de connaissances
spécialisées, ce qui facilitera la coopération internationale entre les Etats parties dans les
domaines de l'extradition et de l'entraide judiciaire.
3. Les Etats parties renforcent, autant qu'il est nécessaire, les mesures prises pour optimiser les
activités opérationnelles et de formation au sein des organisations internationales et régionales
et dans le cadre des accords ou des arrangements bilatéraux et multilatéraux pertinents.
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4. Les Etats parties envisagent de s'entraider, sur demande, pour mener des évaluations, des
études et des recherches portant sur les types, les causes, les effets et les coûts de la corruption
sur leur territoire, en vue d'élaborer, avec la participation des autorités compétentes et de la
société, des stratégies et plans d'actions pour combattre la corruption.
6. Les Etats parties envisagent de mettre à profit des conférences et séminaires sous-régionaux,
régionaux et internationaux pour favoriser la coopération et l'assistance technique et stimuler
les échanges de vue sur les problèmes communs, y compris les problèmes et les besoins
particuliers des pays en développement et des pays à économie en transition.
7. Les Etats parties envisagent d'établir des mécanismes à caractère volontaire en vue de
contribuer financièrement, par des programmes et projets d'assistance technique, aux efforts
des pays en développement et des pays à économie en transition pour appliquer la présente
Convention.
8. Chaque Etat partie envisage de verser des contributions volontaires à l'office des Nations
unies contre la drogue et le crime afin d'encourager, par l'intermédiaire de ce dernier, des
programmes et projets dans les pays en développement visant à appliquer la présente
Convention.
1. Chaque Etat partie envisage d'analyser, en consultation avec des experts, les tendances de la
corruption sur son territoire ainsi que les circonstances dans lesquelles les infractions de
corruption sont commises.
2. Les Etats parties envisage de développer et de mettre en commun, directement entre eux et
par le biais d'organisations internationales et régionales, leurs statistiques et leur connaissance
analytique de la corruption ainsi que des informations en vue d'élaborer, dans la mesure du
possible, des définitions, normes et méthodes communes, et des informations sur les pratiques
les mieux à même de prévenir et de combattre la corruption.
3. Chaque Etat partie envisage d'assurer le suivi de ses politiques et mesures concrètes de lutte
contre la corruption et d'évaluer leur mise en œuvre et leur efficacité.
1. Les Etats parties prennent des mesures propres à assurer l'application optimale de la
présente Convention dans la mesure du possible, par la coopération internationale, compte
tenu des effets négatifs de la corruption sur la société en général et sur le développement
durable en particulier.
2. Les Etats parties font des efforts concrets, dans la mesure du possible et en coordination les
uns avec les autres ainsi qu'avec les organisations régionales et internationales :
38
a) pour développer leur coopération à différents niveaux avec les pays en développement, en
vue de renforcer la capacité de ces derniers à prévenir et combattre la corruption ;
c) pour fournir une assistance technique aux pays en développement et aux pays à économie
en transition afin de les aider à répondre à leurs besoins aux fins de l'application de la présente
Convention. Pour ce faire, les Etats parties s'efforcent de verser volontairement des
contributions adéquates et régulières à un compte établi à cet effet dans le cadre d'un
mécanisme de financement des Nations Unies. Les Etats parties peuvent aussi envisager en
particulier, conformément à leur droit interne et aux dispositions de la présente Convention, de
verser à ce compte un pourcentage des fonds ou de la valeur correspondante du produit du
crime ou des biens confisqués conformément aux dispositions de la présente Convention.
d) pour encourager et amener d'autres Etats et des institutions financières, selon qu'il convient,
à s'associer aux efforts qu'ils déploient conformément au présent article, notamment en faisant
davantage bénéficier les pays en développement de programmes de formation et de matériel
moderne afin de les aider à atteindre les objectifs de la présente Convention.
3. Autant que possible, ces mesures sont prises sans préjudice des engagements existant en
matière d'aide extérieure ou d'autres arrangements de coopération financière aux niveaux
bilatéral, régional ou international.
4. Les Etats parties peuvent conclure des accords ou des arrangements bilatéraux ou
multilatéraux sur l'aide matérielle et logistique, en tenant compte des arrangements financiers
nécessaires pour assurer l'efficacité des moyens de coopération internationale prévus par la
présente Convention et pour prévenir, détecter et combattre la corruption.
1. Une conférence des Etats parties à la Convention est instituée pour améliorer la capacité des
Etats parties à atteindre les objectifs énoncés dans la présente Convention et renforcer leur
coopération à cet effet, ainsi que pour promouvoir et examiner l'application de la présente
Convention.
3. La conférence des Etats parties adopte un règlement intérieur et des règles régissant le
fonctionnement des activités énoncées dans le présent article, y compris des règles concernant
l'admission et la participation d'observateurs et le financement des dépenses encourues au titre
de ces activités.
39
4. La conférence des Etats parties arrête des activités, des procédures et des méthodes de
travail en vue d'atteindre les objectifs énoncés au paragraphe 1er du présent article,
notamment:
a) elle facilite les activités menées par les Etats parties en vertu des articles 60 et 62 et des
chapitres II à V de la présente Convention, y compris en encourageant la mobilisation de
contributions volontaires ;
b) elle facilite l'échange d'informations entre les Etats parties sur les caractéristiques et
tendances de la corruption et les pratiques efficaces pour la prévenir et la combattre et pour
restituer le produit du crime, notamment par la publication des informations pertinentes
visées dans le présent article ;
d) elle utilise de manière appropriée les informations pertinentes produites par d'autres
mécanismes internationaux et régionaux visant à combattre et prévenir la corruption afin
d'éviter une répétition inutile d'activités ;
e) elle examine périodiquement l'application de la présente Convention par les Etats parties
;
g) elle prend note des besoins d'assistance technique des Etats parties en ce qui concerne
l'application de la présente Convention et recommande les mesures qu'elle peut juger
nécessaires à cet égard.
5. Aux fins du paragraphe 4 du présent article, la conférence des Etats parties s'enquiert des
mesures prises et des difficultés rencontrées par les Etats parties pour appliquer la présente
Convention en utilisant les informations que ceux-ci lui communiquent et par le biais des
mécanismes complémentaires d'examen qu'elle pourra établir.
6. Chaque Etat partie communique à la conférence des Etats parties, comme celle-ci le
requiert, des informations sur ses programmes, plans et pratiques ainsi que sur ses mesures
législatives et administratives visant à appliquer la présente Convention. La conférence des
Etats parties examine le moyen le plus efficace de recevoir des informations et d'y réagir, y
compris, notamment, d'Etats parties et d'organisations internationales compétentes. Les
contributions reçues d'organisations non-gouvernementales compétentes, dûment accréditées
conformément aux procédures devant être arrêtées par la conférence des Etats parties, peuvent
aussi être prises en compte.
7. Conformément aux paragraphes 4 à 6 du présent article, la conférence des Etats parties crée,
si elle le juge nécessaire, tout mécanisme ou organe approprié pour faciliter l'application
effective de la Convention.
40
Article 64 : Secrétariat
2. Le secrétariat :
a) aide la conférence des Etats parties à réaliser les activités énoncées à l'article 63 de la
présente Convention, prend des dispositions et fournit les services nécessaires pour les
sessions de la conférence des Etats parties ;
b) aide les Etats parties, sur leur demande, à fournir des informations à la conférence des Etats
parties comme le prévoient les paragraphes 5 et 6 de l'article 63 de la présente Convention ; et
1. Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires, y compris législatives et administratives,
conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, pour assurer l'exécution de
ses obligations en vertu de la présente Convention.
2. Chaque Etat partie peut prendre des mesures plus strictes ou plus sévères que celles qui sont
prévues par la présente Convention afin de prévenir et de combattre la corruption.
2. Tout différend entre deux Etats parties ou plus concernant l'interprétation ou l'application de
la présente Convention qui ne peut être réglé par voie de négociation dans un délai raisonnable
est, à la demande de l'un de ces Etats parties, soumis à l'arbitrage. Si , dans un délai de six (6)
mois à compter de la date de la demande d'arbitrage, les Etats parties ne peuvent s'entendre sur
l'organisation de l'arbitrage, l'un quelconque d'entre eux peut soumettre le différend à la cour
internationale de justice en adressant une requête conformément au statut de la cour.
4. Tout Etat partie qui a émis une réserve en vertu du paragraphe 3 du présent article peut la
retirer à tout moment en adressant une notification au secrétaire général de l'Organisation des
Nations unies.
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Article 67 : Signature, ratification, acceptation, approbation et adhésion
2. Pour chaque Etat ou organisation régionale d'intégration économique qui ratifiera, acceptera
ou approuvera la présente Convention ou y adhérera après le dépôt du trentième instrument
pertinent, la présente Convention entrera en vigueur le trentième jour suivant la date de dépôt
de l'instrument pertinent par ledit Etat ou ladite organisation ou à la date à laquelle elle entre
en vigueur conformément au paragraphe 1er du présent article, si celle-ci est postérieure.
Article 69 : Amendement
42
en ce sens ont été épuisés sans qu'un accord ne soit intervenu, il faudra, en dernier recours,
pour que l'amendement soit adopté, un vote à la majorité des deux tiers des Etats parties
5. Un amendement entré en vigueur a force obligatoire à l'égard des Etats parties qui ont
exprimé leur consentement à être liés par lui. Les autres Etats parties restent liés par les
dispositions de la présente Convention et tous amendements antérieurs qu'ils ont ratifiés,
acceptés ou approuvés.
Article 70 : Dénonciation
1. Un Etat partie peut dénoncer la présente Convention par notification écrite adressée au
secrétaire général de l'organisation des Nations unies. Une telle dénonciation prend effet un an
après la date de réception de la notification par le secrétaire général.
2. L'original de la présente Convention, dont les textes anglais, arabe, chinois, espagnol,
français et russe font également foi, sera déposé auprès du secrétaire général de l'Organisation
des Nations unies.
En foi de quoi, les plénipotentiaires soussignés, à ce dûment autorisés par leurs gouvernements
respectifs, ont signé la présente Convention.
43
44
Convention de l’Union africaine sur la
prévention et la lutte contre la Corruption
45
Décret présidentiel n° 06-137 du 11 Rabie El Aouel 1427 correspondant au 10 avril 2006
portant ratification de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte
contre la corruption, adoptée à Maputo le 11 juillet 2003.
Le Président de la République,
Décrète :
Article 1er. - Est ratifiée et sera publiée au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte
contre la corruption, adoptée à Maputo le 11 juillet 2003.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
46
Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption
Préambule
Considérant également l'article 3 de l'acte constitutif qui demande aux Etats membres de
coordonner et d'intensifier leur coopération, leur unité, leur cohésion et leurs efforts afin de
relever le niveau de vie des peuples africains ;
Ayant à l'esprit la déclaration de 1990 sur les changements fondamentaux se produisant dans
le monde et leurs implications pour l'Afrique, le programme d'action du Caire de 1994 pour la
relance de la transformation socio-économique de l'Afrique, et le plan d'action contre
l'impunité adopté en 1996 par la dix-neuvième session ordinaire de la Commission Africaine
des droits de l'Homme et des peuples, et entériné par la suite par la soixante-quatrième session
ordinaire du conseil des ministres tenue en 1996 à Yaoundé (Cameroun) qui souligne, entre
autres, la nécessité de respecter les principes de bonne gouvernance, de primauté du droit, des
droits de l'Homme, de démocratisation et de participation effective des populations africaines
au processus de bonne gouvernance ;
Préoccupés par les effets négatifs de la corruption et de l'impunité sur la stabilité politique,
économique, sociale et culturelle des pays africains et ses conséquences néfastes sur le
développement économique et social des peuples africains ;
Déterminés à instituer des partenariats entre les gouvernements et tous les segments de la
société civile, en particulier les femmes, les jeunes, les médias et le secteur privé, afin de
combattre le fléau de la corruption ;
47
Rappelant la décision AHG/Dec. 126 (XXXIV) adoptée par la trente-quatrième session
ordinaire de la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements tenue en juin 1998 à
Ouagadougou (Burkina Faso), demandant au secrétaire général de l'OUA de convoquer, en
collaboration avec la Commission Africaine des droits de l'Homme et des peuples, une réunion
d'experts de haut niveau pour réfléchir sur les voies et moyens d'éliminer les obstacles à la
jouissance des droits économiques, sociaux et culturels, y compris la lutte contre la corruption
et l'impunité, et proposer des mesures législatives et autres mesures appropriées à cet effet ;
« Confiscation », toute sanction ou mesure donnant lieu à une privation définitive de biens,
gains ou produits, ordonnée par un tribunal à l'issue d'un procès intenté pour une ou plusieurs
infractions pénales relevant de la corruption ;
« Corruption », les actes et pratiques, y compris les infractions assimilées, prohibés par la
présente Convention ;
« Cour de justice », une juridiction dûment mise en place par une loi nationale ;
« Secteur privé », le secteur d'une économie nationale sous propriété privée et dans lequel
l'allocation des facteurs de production est contrôlée par les forces du marché plutôt que par les
pouvoirs publics, et tout autre secteur d'une économie nationale qui ne relève pas du
gouvernement ou du secteur public ;
48
« Etat partie requis », un Etat partie auquel est adressée une demande d'extradition ou
d'entraide judiciaire, aux termes de la présente Convention ;
« Etat partie requérant », un Etat partie soumettant une demande d'extradition ou d'entraide
judiciaire, aux termes de la présente Convention ;
« Etat partie », membre de l'Union africaine ayant ratifié la présente Convention ou y ayant
adhéré, et ayant déposé ses instruments de ratification ou d'adhésion auprès du président de la
Commission de l'Union africaine.
Article 2 : Objectifs
1. Promouvoir et renforcer la mise en place, en Afrique, par chacun des Etats parties, des
mécanismes nécessaires pour prévenir, détecter, réprimer et éradiquer la corruption et les
infractions assimilées dans les secteurs public et privé ;
2. Promouvoir, faciliter et règlementer la coopération entre les Etats parties en vue de garantir
l'efficacité des mesures et actions visant à prévenir, détecter, réprimer et éradiquer la
corruption et les infractions assimilées en Afrique ;
3. Coordonner et harmoniser les politiques et les législations entre les Etats parties aux fins de
prévention, de détection, de répression et d'éradication de la corruption sur le continent ;
Article 3 : Principes
Les Etats parties à la présente Convention s'engagent à se conformer aux principes suivants :
2. Respect des droits de l'Homme et des peuples, conformément à la Charte Africaine des
droits de l'Homme et des peuples et aux autres instruments pertinents concernant les droits de
l'Homme ;
49
Article 4 : Champ d'application
1. La présente Convention est applicable aux actes de corruption et infractions assimilées ci-
après :
(a) la sollicitation ou l'acceptation, de manière directe ou indirecte, par un agent public ou par
toute autre personne, de tout bien ayant une valeur monétaire, ou de tout autre avantage, tel
qu'un don, une faveur, une promesse ou un profit pour lui-même ou pour une autre personne
ou entité, en échange de l'accomplissement ou de l'omission d'un acte dans l'exercice de ses
fonctions ;
(b) l'offre ou l'octroi à un agent public ou à toute autre personne, de manière directe ou
indirecte, de tout bien ayant une valeur monétaire, ou de tout autre avantage, tel qu'un don, une
faveur, une promesse ou un profit pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, en
échange de l'accomplissement ou de l'omission d'un acte dans l'exercice de ses fonctions ;
(c) l'accomplissement ou l'omission, par un agent public ou toute autre personne, d'un acte
dans l'exercice de ses fonctions, aux fins d'obtenir des avantages illicites pour lui-même ou
pour un tiers ;
(d) le détournement, par un agent public ou toute autre personne, de biens appartenant à l'Etat
ou à ses démembrements qu'il a reçus dans le cadre de ses fonctions, à des fins n'ayant aucun
rapport avec celles auxquelles ils sont destinés, à son propre avantage, à celui d'une institution
ou encore à celui d'un tiers ;
(h) l'usage ou la dissimulation du produit de l'un quelconque des actes visés dans le présent
article ;
2. La présente Convention est également applicable, sous réserve d'un accord mutuel à cet
effet, entre deux ou plusieurs Etats parties à cet accord, pour tout autre acte ou pratique de
corruption et infractions assimilées non décrits dans la présente Convention.
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Article 5 : Mesures législatives et autres mesures
Aux fins de l'application des dispositions de l'article 2 de la présente Convention, les Etats
parties s'engagent à :
1. Adopter les mesures législatives et autres mesures requises pour définir comme infractions
pénales les actes visés au paragraphe 1 de l'article 4 de la présente Convention ;
2. Renforcer les mesures nationales de contrôle pour s'assurer que l'implantation et les activités
des sociétés étrangères sur le territoire d'un Etat partie sont soumises au respect de la
législation nationale en vigueur ;
4. Adopter des mesures législatives et autres pour mettre en place, rendre opérationnels et
renforcer des systèmes internes de comptabilité, de vérification des comptes et de suivi,
notamment en ce qui concerne les revenus publics, les recettes douanières et fiscales, les
dépenses et les procédures de location, d'achat et de gestion des biens publics et services ;
5. Adopter des mesures législatives et autres pour protéger les informateurs et les témoins dans
les cas de corruption et d'infractions assimilées, y compris leur identité ;
6. Adopter des mesures afin de s'assurer que les citoyens signalent les cas de corruption, sans
craindre éventuellement des représailles ;
7. Adopter des mesures législatives nationales en vue de réprimer les auteurs de faux
témoignages et de dénonciations calomnieuses contre des personnes innocentes dans les
procès de corruption et infractions assimilées ;
Les Etats parties adoptent les mesures législatives et autres mesures qu'ils jugent nécessaires
pour établir comme infractions pénales :
51
Article 7 : Lutte contre la corruption et infractions assimilées
dans la fonction publique
Pour lutter contre la corruption et infractions assimilées dans la fonction publique, les Etats
parties s'engagent à :
1. Exiger que tous les agents publics ou ceux qui sont désignés par la loi déclarent leurs biens
lors de leur prise de fonction, ainsi que pendant et à la fin de leur mandat ;
2. Mettre sur pied un comité interne ou un organe semblable chargé d'élaborer un code de
conduite et de veiller à l'application de ce code, et sensibiliser et former les agents publics en
matière de respect de la déontologie au sein de la fonction publique ;
3. Adopter des mesures disciplinaires et des procédures d'enquête dans des cas de corruption et
d'infractions assimilées afin de suivre le rythme des développements technologiques et
améliorer l'efficacité des agents chargés des enquêtes ;
4. Assurer la transparence, l'équité et l'efficacité dans la gestion des procédures d'appel d'offres
et de recrutement dans la fonction publique ;
5. Sous réserve des dispositions de la législation nationale, toute immunité accordée aux
agents publics ne constitue pas un obstacle à l'ouverture d'une enquête sur des allégations et
d'un procès contre de tels agents.
1. Sous réserve des dispositions de leurs lois nationales, les Etats parties s'engagent à adopter
les mesures nécessaires pour définir l'enrichissement illicite comme infraction, en vertu de
leurs lois nationales ;
2. Pour les Etats parties ayant défini l'enrichissement illicite comme une infraction, en vertu de
leurs lois nationales, une telle infraction est considérée comme un acte de corruption et
infractions assimilées, aux fins des dispositions de la présente Convention ;
3. Tout Etat partie qui n'a pas défini l'enrichissement illicite comme une infraction, apporte, si
ses lois le permettent, l'assistance et la coopération nécessaires à l'Etat requérant en ce qui
concerne cette infraction, tel que prévu dans la présente Convention.
Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres mesures pour donner effet au droit
d'accès à toute information qui est requise pour aider à la lutte contre la corruption et les
infractions assimilées.
Chaque Etat partie adopte les mesures législatives et autres mesures pour :
(a) prohiber l'utilisation des fonds acquis par des pratiques illégales et de corruption pour
financer des partis politiques ; et
52
Article 11 : Secteur privé
2. Mettre en place des mécanismes pour encourager la participation du secteur privé à la lutte
contre la concurrence déloyale et pour assurer le respect de la procédure des marchés et des
droits à la propriété ;
3. Adopter toutes autres mesures jugées nécessaires pour empêcher les sociétés de verser des
pots-de-vin en contrepartie de l'attribution des marchés.
1. S'impliquer totalement dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ainsi
que dans la vulgarisation de cette Convention avec la pleine participation des médias et de la
société civile en général ;
2. Créer un environnement favorable qui permet aux médias à la société civile et amener les
gouvernements à faire preuve du maximum de transparence et de responsabilité dans la
gestion des affaires publiques ;
4. Veiller à ce que les médias aient accès à l'information dans les cas de corruption et
d'infractions assimilées sous réserve que la diffusion de cette information n'affecte pas
négativement l'enquête ni le droit à un procès équitable.
Article 13 : Compétence
1. Chaque Etat partie est compétent pour connaître des actes de corruption et d'infractions
assimilées lorsque :
(b) l'infraction est commise par un de ses ressortissants à l'étranger ou par une personne
résidant sur son territoire ;
(c) l'auteur présumé de l'infraction se trouve sur son territoire et n'est pas extradé vers un
autre pays ;
(d) l'infraction, bien que commise en dehors de sa juridiction, affecte, du point de vue de
l'Etat partie, ses intérêts vitaux, ou lorsque les conséquences ou les effets délétères et
nuisibles de ces infractions ont un impact sur cet Etat partie.
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2. La présente Convention n'exclut pas l'ouverture d'une procédure judiciaire par un Etat
partie, en vertu de ses lois nationales.
3. Nonobstant les dispositions du paragraphe 1 du présent article, nul ne peut être poursuivi
deux fois pour la même infraction.
Sous réserve de la législation nationale, toute personne accusée d'avoir commis un acte de
corruption et d'infractions assimilées a droit à un procès équitable, conformément aux
garanties minimales contenues dans la Charte Africaine des droits de l'Homme et des peuples
et dans tout autre instrument international pertinent concernant les droits de l'Homme, reconnu
par les Etats parties concernés.
Article 15 : Extradition
1. Le présent article s'applique aux infractions définies par les Etats parties aux termes de la
présente Convention.
3. Lorsqu'un Etat partie subordonnant l'extradition à l'existence d'un traité d'extradition est
saisi d'une demande d'extradition émanant d'un Etat partie avec lequel il n'a pas signé un tel
traité, il considère la présente Convention comme la base juridique à invoquer pour toutes les
infractions visées dans la présente Convention.
4. L'Etat partie ne subordonnant pas l'extradition à l'existence d'un traité d'extradition reconnaît
les infractions pour lesquelles la présente Convention est applicable comme des infractions
donnant lieu à extradition entre les Etats parties.
5. Chaque Etat partie s'engage à extrader toute personne inculpée ou reconnue coupable d'un
acte de corruption ou d'infractions assimilées commis sur le territoire d'un autre Etat partie et
dont l'extradition est demandée par cet Etat partie, conformément à sa législation nationale ou
en vertu de tout traité d'extradition applicable ou de tout accord ou arrangement d'extradition
conclu entre les Etats parties.
6. Au cas où un Etat partie sur le territoire duquel se trouve une personne inculpée ou
reconnue coupable d'un acte de corruption ou d'infractions assimilées refuse de l'extrader, sous
prétexte qu'il est lui-même compétent pour reconnaître cette infraction, l'Etat requis est obligé
de soumettre le cas, sans délai, à ses autorités compétentes pour faire juger l'auteur présumé de
l'infraction, à moins d'en convenir autrement avec l'Etat requérant et doit faire rapport du
jugement à l'Etat requérant.
7. Sous réserve des dispositions de sa législation nationale et des traités d'extradition dont il est
partie, l'Etat requis peut, après s'être assuré que les circonstances le permettent et qu'il y a
urgence, et à la demande de l'Etat requérant, détenir une personne dont l'extradition est
demandée et qui se trouve sur son territoire, ou peut prendre d'autres mesures appropriées pour
que cette personne soit effectivement présente au procès pour lequel l'extradition est requise.
54
Article 16 : Confiscation et saisie des produits et moyens de la corruption
(a) la recherche, l'identification, le repérage, la gestion et le gel ou la saisie, par ses autorités
compétentes, des moyens et produits de la corruption, en attendant le jugement définitif ;
(b) la confiscation des produits ou des biens d'une valeur correspondant à celle de ces produits,
tirés des infractions définies dans la présente Convention ;
(b) acquis à la suite de l'infraction pour laquelle l'extradition est demandée et qui est en
possession des personnes accusées, au moment de leur arrestation, ou est découvert par la
suite.
4. Lorsque l'objet est passible de saisie ou de confiscation sur le territoire de l'Etat partie
requis, ce dernier peut en rapport avec les cas pendants ou les procès en cours, garder
temporairement ou remettre cet objet à l'Etat partie requérant, à condition que celui-ci retourne
ledit objet à l'Etat partie requis.
1. Chaque Etat partie adopte les mesures qu'il juge nécessaires pour doter ses tribunaux ou ses
autres autorités compétentes des pouvoirs d'ordonner la confiscation ou la saisie de documents
bancaires, financiers et commerciaux, en vue de la mise en œuvre des dispositions de la
présente Convention.
2. L'Etat partie requérant n'utilise aucune information reçue, qui est protégée par le secret
bancaire, à des fins autres que les besoins du procès pour lequel cette information a été
demandée, sauf avec le consentement de l'Etat partie requis.
3. Les Etats parties n'invoquent pas le secret bancaire pour justifier leur refus de coopérer dans
les cas de corruption et d'infractions assimilées en vertu de la présente Convention.
4. Les Etats parties s'engagent à conclure des accords bilatéraux permettant de lever le secret
bancaire sur les comptes alimentés par des fonds de provenance douteuse, et à reconnaître aux
autorités compétentes le droit d'obtenir, auprès des banques et des institutions financières sous
couverture judiciaire, les éléments de preuve en leur possession.
55
Article 18 : Coopération et assistance mutuelle en matière judiciaire
1. En conformité avec leurs législations nationales et les traités applicables, les Etats parties se
fournissent mutuellement la plus grande coopération et la plus grande assistance technique
possible dans le prompt examen des demandes des autorités investies, en vertu de leurs
législations nationales, des pouvoirs de prévenir, de détecter, d'enquêter et de réprimer les
actes de corruption et d'infractions assimilées.
2. Lorsque deux ou plusieurs Etats parties établissent des relations sur la base d'une législation
uniforme ou d'un régime particulier, ils ont la faculté de faire régir de telles relations
mutuelles, sans préjudice des dispositions de la présente Convention.
3. Les Etats parties coopèrent entre eux dans la conduite d'études et de recherches sur la
manière de lutter contre la corruption et les infractions assimilées, et dans l'échange des
résultats de ces études et recherches, ainsi que dans l'échange de l'expertise dans le domaine de
la prévention et de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
4. Les Etats parties, si possible, coopèrent entre eux pour se fournir mutuellement toute forme
d'assistance technique dans l'élaboration des programmes et des codes de déontologie, ou pour
organiser conjointement, le cas échéant, à l'intention de leurs personnels, des stages de
formation, pour un ou plusieurs Etats, dans le domaine de la lutte contre la corruption et les
infractions assimilées.
5. Les dispositions du présent article n'affectent pas les obligations découlant de tout accord
bilatéral ou multilatéral régissant, en totalité ou en partie, l'entraide judiciaire en matière
pénale.
6. Aucune disposition du présent article n'a pour effet d'empêcher les Etats parties de
s'accorder des formes plus favorables d'entraide judiciaire prévues par leurs législations
nationales respectives.
1. Collaborer avec les pays d'origine des multinationales pour définir comme des infractions
pénales et réprimer la pratique de commissions occultes et les autres formes de corruption, lors
des transactions commerciales internationales ;
3. Encourager tous les pays à prendre des mesures législatives pour éviter que les agents
publics jouissent des biens mal acquis, en bloquant leurs comptes à l'étranger et en facilitant le
rapatriement des fonds volés ou acquis de façon illégale dans les pays d'origine ;
56
5. Coopérer, conformément aux dispositions des instruments internationaux régissant la
coopération internationale en matière pénale, dans la conduite des enquêtes et des poursuites
judiciaires concernant les infractions pénales relevant de la compétence de la présente
Convention.
3. Les autorités ou agences nationales communiquent directement entre elles aux fins de la
présente Convention.
5. Les Etats parties s'engagent à adopter les mesures nécessaires pour s'assurer que les
autorités ou agences nationales sont spécialisées dans la lutte contre la corruption et infractions
assimilées en veillant, entre autres, à ce que leur personnel soit formé et motivé pour exercer
efficacement ses fonctions.
2. Le comité est composé de onze (11) membres élus par le conseil exécutif, à partir d'une liste
d'experts réputés pour leur grande intégrité, leur impartialité et leur haute compétence dans les
questions relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées,
et proposés par les Etats parties. Pour l'élection des membres du comité, le Conseil exécutif
veille au respect de la représentation adéquate des femmes et à une représentation
géographique équitable.
4. Le mandat des membres du comité est de deux (2) ans, renouvelable une fois.
57
5. Les fonctions du comité sont de :
a) promouvoir et d'encourager l'adoption et l'application de mesures de lutte contre la
corruption sur le continent ;
b) rassembler des documents et des informations sur la nature et l'ampleur de la
corruption et des infractions assimilées en Afrique ;
c) élaborer des méthodes pour analyser la nature et l'ampleur de la corruption en Afrique
et diffuser l'information, et sensibiliser l'opinion publique sur les effets négatifs de la
corruption et des infractions assimilées ;
d) conseiller les Gouvernements sur la manière de lutter contre le fléau de la corruption
et des infractions assimilées au niveau national ;
e) recueillir des informations et procéder à des analyses sur la conduite et le
comportement des sociétés multinationales opérant en Afrique, et diffuser ces
informations auprès des autorités nationales visées à l'article 18 (1) de la présente
Convention ;
f) élaborer et promouvoir l'adoption de codes de conduite harmonisés à l'usage des
agents publics ;
g) établir des partenariats avec la Commission Africaine des droits de l'Homme et des
peuples, la société civile africaine, les organisations gouvernementales,
intergouvernementales et non-gouvernementales, afin de faciliter le dialogue sur la lutte
contre la corruption et les infractions assimilées ;
h) faire régulièrement rapport au conseil exécutif sur les progrès réalisés par chaque Etat
partie dans l'application des dispositions de la présente Convention ;
i) s'acquitter de toute autre tâche relative à la lutte contre la corruption et les infractions
assimilées que peuvent lui confier les organes délibérants de l'Union africaine.
DISPOSITIONS FINALES
1. La présente Convention est ouverte à la signature, ratification ou adhésion par les Etats
membres de l'Union africaine.
2. La présente Convention entre en vigueur trente (30) jours après la date du dépôt du
quinzième instrument de ratification ou d'adhésion.
58
3. Pour chaque Etat partie qui ratifie ou adhère à la présente Convention après la date du dépôt
du quinzième instrument de ratification, la Convention entre en vigueur trente (30) jours après
la date du dépôt, par cet Etat partie, de son instrument de ratification ou d'adhésion.
Article 24 : Réserves
2. Tout Etat partie ayant émis une réserve la retire dès que les circonstances le permettent. Le
Article 25 : Amendement
1. La présente Convention peut être amendée à la demande d'un Etat partie qui adresse par
écrit, à cet effet, une requête au président de la Commission.
3. L'amendement entre en vigueur après son approbation par la majorité des deux tiers des
Etats membres de l'Union africaine.
Article 26 : Dénonciation
1. Tout Etat partie peut dénoncer la présente Convention en la notifiant, par écrit, au président
de la Commission. Cette dénonciation prend effet six (6) mois après la date de réception de la
notification par le président de la Commission.
2. Après la dénonciation, la coopération se poursuit entre les Etats parties et l'Etat partie qui
s'est retiré, sur toutes les demandes d'entraide judiciaire ou d'extradition formulées avant la
date effective du retrait.
Article 27 : Dépositaire
59
Article 28 : Textes faisant foi
60
Convention arabe contre la Corruption
61
Décret Présidentiel n° 14-249 du 13 Dhou El Kaada 1435 correspondant au 8 septembre 2014
portant ratification de la convention arabe contre la corruption, faite au Caire, le 21 décembre
2010.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre des affaires étrangères ;
Vu la Constitution, notamment son article 77- 11 ;
Considérant la convention arabe contre la corruption, faite au Caire, le 21 décembre 2010 ;
Décrète :
Article 1er.
Est ratifiée et sera publiée au Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire la
Convention arabe contre la corruption, faite au Caire, le 21 décembre 2010.
Art. 2.
Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
62
Convention arabe contre la corruption
Préambule
Les Etats arabes signataires,
Convaincus que la corruption est un phénomène criminel à formes multiples, ayant des effets
néfastes sur les valeurs morales et la vie politique ainsi que sur les aspects Économiques et
sociaux.
Considérant que la lutte contre la corruption ne se limite pas aux autorités officielles de l'Etat
mais elle inclut les membres et les institutions de la société civile qui doivent jouer un rôle
important dans ce domaine.
Désireux d'intensifier les efforts arabes et internationaux visant à lutter contre la corruption et
d'y faire face, et afin de faciliter le processus de coopération internationale dans ce domaine
63
3- Agent public Étranger :
Toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif ou judiciaire dans un
pays étranger, qu'elle ait été nommée ou élue, à titre permanent ou provisoire, et toute
personne qui exerce une fonction publique pour un pays étranger, ou pour un organisme public
étranger ou une entreprise publique étrangère.
4- Fonctionnaire d'une organisation internationale publique :
Tout fonctionnaire civil international ou toute personne autorisée par une organisation
internationale publique à agir en son nom.
5- Biens :
Tous les types d'avoirs, corporels ou incorporels, meubles ou immeubles, les actes juridiques
ou documents attestant la propriété de ces avoirs ou l'existence des droits y relatifs.
6- Produit du crime :
Tout bien provenant ou obtenu, directement ou indirectement, de la commission de tout acte
de corruption établi conformément à la présente Convention.
7- Gel ou saisie :
L'interdiction temporaire du transfert, de la conversion, de la disposition ou du mouvement de
biens, ou le fait d'assumer temporairement la garde ou le contrôle de biens sur décision d'un
tribunal ou d'une autre autorité compétente.
8- Confiscation :
La dépossession permanente de biens sur décision d'un tribunal ou d'une autre autorité
compétente.
9- Livraison surveillée :
Consiste à permettre la sortie du territoire, le passage par le territoire, ou l'entrée sur le
territoire d'un ou de plusieurs Etats, d'expéditions illicites ou suspectes, au su et sous le
contrôle des autorités compétentes, en vue d'enquêter sur un acte de corruption, conformément
aux dispositions de la présente Convention, et d'identifier les personnes impliquées dans sa
commission.
64
de renforcer l'intégrité, la transparence, la responsabilité et la souveraineté de la Loi ;
d'encourager les personnes et les institutions de la société civile à participer
activement pour réprimer et lutter contre la corruption.
65
Article 5 : Responsabilité des personnes morales
Chaque Etat partie adopte les mesures nécessaires, conformément à son système juridique,
pour établir la responsabilité pénale, civile ou administrative des personnes morales pour les
infractions prévues dans la présente Convention, et sans préjudice de la responsabilité pénale
des personnes physiques.
66
a. des produits du crime provenant des infractions établies conformément à la présent e
Convention, ou des biens dont la valeur correspond à celle de ces produits ;
b. des biens, matériels ou autres instruments utilisés ou destinés à être utilisés pour la
commission des infractions établies conformément à la présente Convention.
2- Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour permettre l'identification, la
localisation, le gel ou la saisie des objets mentionnés au paragraphe 1 du présent article aux
fins de confiscation.
3- Si le produit du crime a été transformé ou converti, en partie ou en totalité, en d'autres
biens, ces derniers doivent faire l'objet des mesures visées au présent article au lieu dudit
produit, même si l'auteur de l'infraction a transféré sa propriété à d'autres.
4- Si le produit du crime a été mêlé à des biens acquis légitimement, ces biens sont
confiscables à concurrence de la valeur estimée dudit produit du crime, sans préjudice de tout
pouvoir de gel ou de saisie.
67
Article 9 : Compétence
1- Les infractions établies conformément à la présente Convention sont soumises à la
compétence de l'Etat partie dans les cas suivants :
a. lorsque l'infraction ou un acte relatif à un élément matériel de celle-ci a Été commis sur
le territoire de l'Etat partie concerné ;
b. lorsque l'infraction est commise à bord d'un navire qui bat pavillon de l'Etat partie ou à
bord d'un aéronef immatriculé conformément à ses lois au moment où ladite infraction
est commise ;
c. lorsque l'infraction est commise contre l'intérêt de l'Etat partie ou de l'un de ses
ressortissants ou résidants ;
d. Lorsque l'infraction est commise par un ressortissant de l'Etat partie ou par l'un de ses
résidants habituels ou par une personne apatride résidant habituellement sur son
territoire ;
e. lorsque l'infraction est l'une de celles établies en vertu de l'article 4 de la présent e
Convention et commise en dehors de son territoire dans le but de la commission sur son
territoire d'une infraction ;
f. lorsque l'accusé présumé est un ressortissant se trouvant sur le territoire de l'Etat partie et
que celui-ci n'extrade pas.
2- Chaque Etat partie adopte les mesures nécessaires pour soumettre à sa compétence les
infractions établies conformément à la présente Convention lorsque l'auteur de ces actes se
trouve sur son territoire et que cet Etat n'extrade pas.
3- Si un Etat partie qui exerce sa compétence en vertu du présent article a Été avisé ou a
appris de toute autre façon, qu'un ou d'autres Etats parties mènent une enquête ou ont engagé
des poursuites ou une procédure judiciaire concernant le même acte, les autorités concernées
de cet Etat partie ou ces Etats parties se consultent, le cas échéant, pour coordonner leurs
procédures.
68
4- Chaque Etat partie s'efforce, conformément aux principes fondamentaux de son droit
interne, d'adopter, de maintenir et de renforcer des systèmes qui favorisent la transparence et
préviennent les conflits d'intérêt entre l'agent et la partie qui l'emploie, que ce soit dans le
secteur public ou privé.
5- Chaque Etat partie s'efforce d'appliquer dans le cadre de ses systèmes institutionnels et
juridiques, des codes et des normes de conduite pour l'exercice correct, honorable et adéquat
des fonctions publiques.
6- Chaque Etat partie envisage aussi, conformément aux principes fondamentaux de son droit
interne, de mettre en place des mesures et des systèmes de nature à faciliter le signalement par
les agents publics aux autorités concernées des actes de corruption dont ils ont connaissance
dans l'exercice de leurs fonctions.
7 - Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour mettre en place des systèmes fondés
sur la transparence, la concurrence et les critères objectifs en ce qui concerne les marchés
9- Les Etats parties collaborent, le cas échéant, et conformément aux principes fondamentaux
de leurs système s juridiques, entre eux et avec les organisations internationales et régionales
compétentes pour le renforcement et le développement des mesures visées dans le présent
article. Dans le cadre de cette collaboration, ils peuvent participer à des programmes et projets
internationaux visant à prévenir la corruption.
10- Chaque Etat partie fait en sorte, conformément aux principes fondamentaux de son
système juridique, qu'ils existent un ou plusieurs organes, le cas échant, chargés de prévenir
et de lutter contre la corruption par des moyens tels que :
a) l'application des politiques mentionnées dans le présent article et, le cas échéant, la
supervision de cette application ;
b) l'accroissement et la diffusion des connaissances concernant la prévention de la
corruption.
69
11- Chaque Etat partie accorde conformément aux principes fondamentaux de son système
juridique, l'indépendance nécessaire à l'organe ou aux organes visés au paragraphe 10- du
présent article, pour leur permettre d'exercer efficacement leurs fonctions à l'abri de toute
influence indue. Les ressources matérielles et les personnels spécialisés nécessaires, ainsi que
la formation dont ces personnels peuvent avoir besoin pour exercer leurs fonctions, devraient
leur être fournis.
70
Article 14 : Protection des dénonciateurs, des témoins, des experts et des victimes
L'Etat partie fournit la protection juridique appropriée contre des actes Éventuels de
représailles ou d'intimidation, aux dénonciateurs, aux témoins, aux experts et victimes qui
témoignent concernant des infractions établies conformément à la présente Convention. Cette
protection s'Étend à leurs parents et à d'autres personnes qui leur sont proches, parmi ces
mesures de protection :
1- assurer leur protection sur leur lieu de résidence ;
2- ne pas divulguer les renseignements concernant leur identité et le lieu où ils se trouvent ;
3- permettre aux dénonciateurs, aux témoins, aux experts et aux victimes de déposer d'une
manière qui garantisse leur sécurité tel que le témoignage à travers des techniques de
communication ;
4- prendre des mesures punitives à l'encontre de toute personne qui divulgue des informations
71
3- l'Échange d'experts ;
4- la coopération dans la fourniture d'assistance technique pour Élaborer des programmes ou
tenir des sessions de formation communes ou spécifiques à un Etat ou à un groupe d'Etats
parties, s'il y a lieu, pour les agents exerçant dans le domaine de la prévention et de la lutte
contre les infractions prévues dans la présent e Convention, afin de développer leurs capacités
scientifiques et opérationnelles et de relever le niveau de leur performance ;
5- la tenue de sessions d'Étude et de conférences scientifiques pour la prévention et la lutte
contre les infractions établies conformément à la présente Convention ;
6- la réalisation et l'Échange de recherches, d'Études et d'expertises relatives à la prévention et
à la lutte contre les infractions établies conformément à la présente Convention ;
7- la création d'une base de données des législations nationales, des techniques d'enquête ainsi
que de meilleures pratiques et expériences pertinentes en matière de prévention et de lutte
contre les infractions prévues dans la présent e Convention.
72
Article 18 : Coopération entre autorités nationales
Chaque Etat partie prend les mesures nécessaires pour assurer, conformément à son droit
interne, la coopération entre, d'une part, ses autorités publiques ainsi que ses agents publics et,
d'autre part, ses autorités chargées des enquêtes et des poursuites d'auteurs d'infractions
pénales.
Cette coopération consiste à :
1- informer les autorités chargées des enquêtes lorsqu'il existe des motifs raisonnables de
penser que l'une des infractions établies à l'article 4 de la présente Convention a été commise ;
2- fournir, sur demande, aux autorités chargées des enquêtes toutes informations nécessaires ;
73
f) fournir des originaux ou des copies certifiées conformes de documents et registres
pertinents, y compris les registres gouvernementaux, bancaires, commerciaux ou de
société ;
g) identifier ou localiser des produits du crime, des biens, des instruments ou d'autres
objets afin de recueillir des éléments de preuve ;
h) faciliter la comparution volontaire de personnes dans l'Etat partie requérant ;
i) fournir tout autre type d'assistance compatible avec le droit interne de l'Etat partie
requis ;
j) identifier, geler et localiser les produits du crime ;
k) recouvrer les avoirs, conformément à l'article 27 de la présente Convention.
4- Chaque Etat partie peut adopter des mesures législatives ou autres pour prendre en
considération, selon ce qu'il juge approprié comme conditions et fins, tout jugement de
condamnation prononcé préalablement à l'encontre de l'accusé dans un autre Etat, pour utiliser
ces informations lors de procédures pénales relatives à une infraction établie conformément à
la présent e Convention.
5- Chaque Etat partie désigne une autorité centrale qui a la responsabilité et le pouvoir de
recevoir les demandes d'assistance juridique, pour, soit les exécuter, soit pour les transmettre
aux autorités compétentes pour exécution. Si un Etat partie a une région ou un territoire
particulier doté d'un système d'entraide judiciaire indépendant, il peut désigner une autorité
centrale distincte qui aura la même fonction pour ladite région ou ledit territoire. Les autorités
centrales assurent l'exécution ou la transmission rapide et en bonne et due forme des demandes
reçues. Si l'autorité centrale transmet la demande à une autorité compétente pour exécution,
elle veille à l'exécution rapide en bonne et due forme de la demande par l'autorité compétente.
La désignation de l'autorité centrale à cette fin fait l'objet d'une notification adressée au
Secrétaire général de la ligue des Etats arabes au moment où chaque Etat partie dépose son
instrument de ratification ou d'adhésion à la présente Convention. Les demandes d'assistance
juridique et toute communication y relative sont transmises aux autorités centrales désignées
par les Etats parties. La présente disposition s'entend sans préjudice du droit de tout Etat partie
d'exiger que ces demandes et communications lui soient adressées par voie diplomatique, et,
en cas d'urgence, si les Etats parties en conviennent, par l'intermédiaire du bureau arabe de
police criminelle se trouvant au niveau du secrétariat général du conseil des ministres arabes
de l'intérieur, si cela est possible.
6- La demande d'assistance juridique mutuelle doit contenir :
a) la désignation de l'autorité dont émane la demande ;
b) l'objet et la nature de l'enquête, de la poursuite ou de la procédure judiciaire auxquelles
se rapporte la demande, ainsi que le nom et les fonctions de l'autorité qui en est
chargée ;
c) un résumé des faits relatifs à l'objet, sauf pour les demandes adressées aux fins de la
signification d'actes judiciaires ;
74
d) une description de l'assistance requise et le détail de toute procédure particulière que
l'Etat partie requérant souhaite voir appliquée ;
e) si possible, l'identité, l'adresse et la nationalité de toute personne visée ;
f) le but dans lequel les preuves, les informations ou les mesures sont demandées.
7- L'Etat partie requis peut demander un complément d'information lorsque cela apparait
nécessaire pour exécuter la demande conformément à son droit interne ou lorsque cela peut en
faciliter l'exécution.
8- Toute demande est exécutée conformément au droit interne de l'Etat partie requis, dans la
mesure où cela ne contrevient pas au droit interne de l'Etat partie requis et lorsque cela est
possible, conformément aux procédures spécifiées dans la demande.
9- L'Etat partie requérant ne communique ni utilise les informations ou éléments de preuves
fournis par l'Etat partie requis pour des enquêtes, poursuites ou procédures judiciaires autres
que celles visées dans la demande, sans le consentement préalable de l'Etat requis. Aucune
75
l4- L'Etat partie requis exécute la demande d'entraide judiciaire aussi promptement que
possible et tient compte dans toute la mesure possible de tous délais suggérés par l'Etat partie
requérant et qui sont motivés, de préférence dans la demande. L'Etat partie requérant peut
présenter des demandes raisonnables d'informations sur l'Etat d'avancement des mesures prises
par l'Etat partie requis pour faire droit à sa demande. L'Etat partie requis répond aux demandes
raisonnables de l'Etat partie requérant concernant les progrès réalisés dans l'exécution de la
demande. Quand l'assistance requise n'est plus nécessaire, l'Etat partie requérant en informe
promptement l'Etat partie requis.
15- L'assistance juridique peut être différée par l'Etat partie requis au motif de sa contradiction
avec des enquêtes, des poursuites ou des procédures judiciaires en cours.
16- (a) lorsqu'en application du présent article, l'Etat partie requis répond à une demande
d'assistance juridique en l'absence de double incrimination, il tient compte de l'objet de la
présente Convention tel qu'énoncé à l'article 2 ;
(b) les Etats parties peuvent invoquer l'absence de double incrimination pour refuser de
fournir une assistance en application du présent article, l'assistance demandée est accordée si
elle n'implique pas de mesures coercitives, et il peut refuser l'assistance lorsque les demandes
portent sur des questions mineures ou des questions pour lesquelles la coopération ou
l'assistance peut Être obtenue sur le fondement d'autres dispositions de la présente
Convention ;
(c) chaque Etat partie peut envisager de prendre les mesures qu'il juge nécessaires pour lui
permettre de fournir une assistance plus large en application du présent article, en cas
d'absence de la double incrimination.
17- Avant de refuser toute demande en vertu du paragraphe 11- du présent article ou d'en
différer l'exécution en vertu du paragraphe 15 du présent article, l'Etat partie requis étudie
avec l'Etat partie requérant la possibilité d'accorder l'assistance sous réserve des conditions et
dispositions qu'il juge nécessaires. Si l'Etat partie requérant accepte l'assistance sous réserve de
ces conditions, il devra se conformer à celles-ci.
18- Toute personne détenue ou purgeant une peine sur le territoire d'un Etat partie, dont la
présence est requise dans un autre Etat partie à des fins d'identification ou de témoignage ou
pour apporter son concours à l'obtention de preuves dans des investigations, des poursuites ou
des procédures judiciaires relatives aux infractions visées par la présente Convention, peut
faire l'objet d'un transfèrement si les deux conditions ci-après sont réunies :
a) ladite personne y consent librement et en toute connaissance de cause ;
b) les autorités compétentes des deux Etats parties concernés y consentent, sous réserve
des conditions que ces Etats parties peuvent juger appropriées.
19- Aux fins du paragraphe 18 du présent article :
76
a) l'Etat partie vers lequel la personne est transférée a le pouvoir et l'obligation de la
garder en détention, sauf demande ou autorisation contraire de la part de l'Etat partie à
partir duquel elle a été transférée ;
b) l'Etat partie vers lequel la personne est transférée s'acquitte sans retard de l'obligation
de la remettre à la garde de l'Etat partie à partir duquel elle a été transférée,
conformément à ce qui aura été convenu au préalable ou autrement décider par les
autorités concernées des deux Etats parties ;
c) l'Etat partie vers lequel la personne a été transférée ne peut exiger de l'Etat partie à
partir duquel la personne a été transférée qu'il engage une procédure d'extradition pour
qu'elle lui soit remise ;
d) la période que la personne a passée en détention dans l'Etat partie vers lequel elle a été
transférée est déduite de la peine à purger dans l'Etat partie à partir duquel elle a été
transférée.
77
Toutefois, cela n'empêche pas l'Etat partie qui reçoit les informations de révéler, lors des
procédures judiciaires, des informations à la décharge d'un prévenu.
Dans ce dernier cas, l'Etat partie qui reçoit les informations avise l'Etat partie qui les
communique avant la révélation de ces informations et, s'il lui en est fait la demande, consulte
ce dernier. Si, dans un cas exceptionnel, une notification préalable n'est pas possible, l'Etat
partie qui reçoit les informations informe sans retard l'Etat partie qui les communique de leur
divulgation.
25- Sans préjudice de l'application du paragraphe 20 du présent article, un témoin, un expert
ou une autre personne qui, à la demande de l'Etat partie requérant, consent à témoigner au
cours d'une procédure judiciaire ou à collaborer à une enquête, à des poursuites ou à une
procédure judiciaire sur le territoire de l'Etat partie requérant, ne sera pas poursuivi, détenu,
puni ni soumis à d'autres restrictions de sa liberté personnelle sur ce territoire, à raison d'actes,
d'omissions ou de condamnations antérieurs à son départ du territoire de l'Etat partie requis.
Cette immunité cesse lorsque le témoin, l'expert ou ladite personne ayant eu, pendant une
période de quinze jours consécutifs ou toute autre période convenue par les Etats parties à
compter de la date à laquelle ils ont été officiellement informés que leur présence n'Était plus
requise par les autorités judiciaires, la possibilité de quitter le territoire de l'Etat partie
requérant y sont néanmoins demeurés volontairement ou, l'ayant quitté, y sont revenus de leur
plein gré.
26- Les frais ordinaires encourus pour exécuter une demande sont à la charge de l'Etat partie
requis, à moins qu'il n'en soit convenu autrement entre les Etats parties concernés. Lorsque des
dépenses importantes ou extraordinaires sont ou se révèlent ultérieurement nécessaires pour
exécuter la demande, les Etats parties concernés se consultent pour fixer les conditions selon
lesquelles la demande sera exécutée, ainsi que la manière dont les frais seront assumés.
27- L'Etat partie requis :
a) fournit à l'Etat partie requérant copie des dossiers, documents ou renseignements
administratifs en sa possession et auxquels, en vertu de son droit interne, le public a
accès ;
b) peut, à son gré, fournir à l'Etat partie requérant en totalité, en partie ou aux conditions
qu'il estime appropriées, copies de tous dossiers, documents ou renseignements
administratifs en sa possession et auxquels, en vertu de son droit interne, le public n'a
pas accès.
28- Les dispositions du présent article s'appliquent pour les demandes d'assistance juridique
dans le cas où les Etats parties ne sont pas liés par une Convention d'assistance juridique. Dans
le cas où les Etats parties sont liés par une telle Convention, les dispositions de celle-ci
s'appliqueront et les Etats parties doivent appliquer le présent article si celui-ci facilite la
coopération.
78
Article 21 : Coopération aux fins de confiscation
1- Dans toute la mesure possible dans le cadre de son système juridique interne, l'Etat partie
qui a reçu une demande d'un autre Etat partie ayant compétence pour une infraction établie
conformément à la présente Convention aux fins de confiscation des produits du crime, des
biens, des matériels ou autres instruments se trouvant dans son territoire et qui sont visés au
paragraphe 1- de l'article 7 de la présente Convention, entreprend :
a) soit de transmettre la demande à ses autorités compétentes en vue de faire prononcer
une décision de confiscation et, si celle-ci intervient, de la faire exécuter ;
b) soit de transmettre à ses autorités compétentes la décision de confiscation prononcée
par un tribunal sur le territoire de l'Etat partie requérant, afin qu'elle soit exécutée dans
les limites demandées.
2- Lorsqu'une demande est faite par un autre Etat partie ayant compétence pour une infraction
établie conformément à la présente Convention, l'Etat partie requis prend les mesures pour
79
procédures ou à tout accord ou arrangement bilatéral ou multilatéral le liant à l'Etat partie
requérant et sous réserve de ces dispositions, règles ou de cet accord ou arrangement.
5- Chaque Etat partie remet au secrétaire général de la ligue des Etats arabes des copies de ses
lois et règlements qui donnent effet au présent article ainsi que des copies de toute
modification ultérieurement apportée à ces lois et règlements ou une description de ces lois,
règlements et modifications ultérieures.
6- Si un Etat partie décide de subordonner l'adoption des mesures visées aux paragraphes 1- et
2- du présent article à l'existence d'un traité en la matière, cet Etat partie devra considérer la
présente Convention comme une base conventionnelle nécessaire et suffisante.
7- La coopération en vertu du présent article peut aussi être refusée ou les mesures provisoires
peuvent être levées si l'Etat partie requis ne reçoit pas en temps utile des preuves suffisantes ou
si le bien est de valeur minime.
8- Avant de lever toute mesure provisoire prise en application du présent article, l'Etat partie
requis donne, si possible, à l'Etat partie requérant l'opportunité de présenter ses arguments en
faveur du maintien de la mesure.
9- Les dispositions du présent article ne doivent pas être interprétées comme portant atteinte
aux droits des tiers de bonne foi.
Article 23 : Extradition
1- Chacune des infractions auxquelles s'applique la présente Convention, qui donne lieu à
extradition, est considérée incluse dans tout traité d'extradition en vigueur entre les Etats
parties. Les Etats parties s'engagent à inclure ces infractions en tant qu'infractions donnant lieu
à extradition dans tout traité d'extradition qu'ils concluent entre eux. Un Etat partie dont la
législation le permet, lorsqu'il se fonde sur la présente Convention pour l'extradition, ne
considère aucune des infractions établies conformément à la présente Convention comme une
infraction politique.
2- Le présent article s'applique aux infractions établies conformément à la présente
Convention lorsque la personne faisant l'objet de la demande d'extradition se trouve sur le
territoire de l'Etat partie requis, à condition que l'infraction pour laquelle l'extradition est
demandée soit punissable par le droit interne de l'Etat partie requérant et de l'Etat partie requis.
80
3- Nonobstant les dispositions du paragraphe 2- du présent article, l'Etat partie dont la
législation le permet peut accorder l'extradition d'une personne pour l'une des infractions
désignées dans la présente Convention même si l'infraction n'est pas punissable en vertu de
son droit interne.
4- Si la demande d'extradition porte sur plusieurs infractions distinctes, dont au moins une
infraction donne lieu à extradition en vertu du présent article et dont certaines ne donnent pas
lieu à extradition en raison de la durée d'emprisonnement appliqué sur celles-ci, mais qui ont
un lien avec une infraction établie conformément à la présente Convention, l'Etat partie requis
peut appliquer le présent article également à ces infractions.
5- Si un Etat partie qui subordonne l'extradition à l'existence d'un traité reçoit une demande
d'extradition d'un Etat partie avec lequel il n'a pas conclu un tel traité, celui-ci peut considérer
la présente Convention comme la base légale de l'extradition pour les infractions auxquelles le
présent article s'applique.
81
l'extradition, de soumettre l'affaire sans retard excessif à ses autorités compétentes aux fins de
poursuites. Lesdites autorités prennent leur décision et mènent les procédures de la même
manière que pour toute autre infraction grave en vertu du droit interne de cet Etat partie. Les
Etats parties intéressés coopèrent entre eux, notamment en matière de procédure et de preuves,
afin d'assurer l'efficacité des poursuites.
12- Lorsqu'un Etat partie, en vertu de son droit interne, n'est autorisé à extrader ou remettre
l'un de ses ressortissants que si cette personne est ensuite renvoyée à cet Etat partie pour
purger la peine prononce à l'issue du procès ou de la procédure à l'origine de la demande
d'extradition, et lorsque cet Etat partie et l'Etat partie requérant s'accordent sur cette option et
d'autres conditions qu'ils peuvent juger appropriées, cette extradition conditionnelle est
considérée suffisante aux fins de l'exécution de l'obligation énoncée au paragraphe 11- du
présent article.
13- Si l'extradition, demandée aux fins d'exécution d'un jugement, est refusée parce que la
personne faisant l'objet de la demande d'extradition est un ressortissant de l'Etat partie requis,
celui-ci, si son droit interne le lui permet, en conformité avec les prescriptions de ce droit et à
la demande de l'Etat partie requérant, doit envisager de faire exécuter lui-même la peine
prononcée conformément au droit interne de l'Etat partie requérant, ou le reliquat de cette
peine.
14- Toute personne faisant l'objet de procédures en raison de l'une des infractions auxquelles
le présent article s'applique se voit garantir un traitement équitable à tous les stades de la
procédure, y compris la jouissance de tous les droits et de toutes les garanties prévus par le
droit interne de l'Etat partie sur le territoire où elle se trouve.
15- Aucune disposition de la présente Convention ne doit être interprétée comme faisant
obligation à l'Etat partie requis d'extrader s'il a de sérieuses raisons de penser que la demande a
été présentée aux fins de poursuivre ou de punir une personne en raison de son sexe, de sa
race, de sa religion, de sa nationalité, de son origine ethnique ou de ses opinions politiques, ou
que le fait de donner suite à cette demande causerait un préjudice à cette personne pour l'une
de ces raisons.
l6- Un Etat partie ne peut refuser une demande d'extradition au seul motif que l'infraction est
considérée comme touchant à des questions financières.
l7- Avant de refuser l'extradition, l'Etat partie requis consulte, le cas échéant, l'Etat partie
requérant afin de lui donner toute possibilité de présenter ses opinions et de fournir des
informations pour appuyer sa demande.
82
d'infractions établies conformément à la présente Convention afin qu'elles puissent y purger la
durée de leur peine.
83
Article 27 : Recouvrement des biens
Le recouvrement des biens est un principe fondamental de la présente Convention, et les Etats
parties s'accordent mutuellement la coopération et l'assistance la plus étendue à cet Égard.
84
groupe financier soumis au contrôle. En outre, les Etats parties peuvent envisager d'exiger de
leurs institutions financières qu'elles refusent d'établir ou de poursuivre des relations de
banque correspondante avec de telles institutions et se gardent d'établir des relations avec des
institutions financières étrangères permettant que leurs comptes soient utilisés par des banques
qui n'ont pas de présence physique et qui ne sont pas affiliées à un groupe financier soumis au
contrôle.
5- Chaque Etat partie envisage d'établir, conformément à son droit interne, concernant les
agents publics concernés, des systèmes efficaces pour la déclaration du patrimoine financier et
prévoit des sanctions adéquates en cas de non-respect. Chaque Etat partie envisage également
de prendre les mesures nécessaires pour permettre à ses autorités compétentes de partager
cette information avec les autorités compétentes d'autres Etats parties lorsque ceux-ci en ont
besoin pour enquêter sur les produits d'infractions établies conformément à la présente
Convention, les réclamer et les recouvrer.
85
restituer les biens confisqués, lorsqu'il agit à la demande d'un autre Etat partie, conformément
à la présente Convention, et en tenant en compte des droits des tiers de bonne foi.
3- Conformément aux articles 20 et 21 de la présente Convention et aux paragraphes 1- et 2-
du présent article, l'Etat partie requis :
a) dans les cas de soustraction de fonds publics réels ou déclarés par jugement ou de
blanchiment de fonds publics soustraits, visés aux paragraphes (8-11-12) de l'article 4
de la présente Convention, lorsque la confiscation a été exécutée conformément à
l'article 21 et sur la base d'un jugement définitif rendu dans l'Etat partie requérant,
exigence à laquelle l'Etat partie requis peut renoncer, restitue les biens confisqués à
l'Etat partie requérant;
b) dans le cas du produit de toute autre infraction visée par la présente Convention,
lorsque la confiscation a été exécutée conformément à l'article 21 de la présente
Convention et sur la base d'un jugement définitif dans l'Etat partie requérant, exigence
à laquelle l'Etat partie requis peut renoncer, restitue les biens confisqués à l'Etat partie
requérant, lorsque ce dernier fournit des preuves raisonnables à l'Etat partie requis de
son droit de propriété antérieur sur lesdits biens ou lorsque ce dernier reconnaît un
préjudice à l'Etat partie requérant comme base de restitution des biens confisqués ;
c) dans tous les autres cas, envisage à titre prioritaire de restituer les biens confisqués à
l'Etat partie requérant, ou de les restituer à ses propriétaires légitimes antérieurs ou de
dédommager les victimes de l'infraction ;
4- S'il y a lieu, et sauf si les Etats parties en décident autrement, l'Etat partie requis peut
déduire des dépenses raisonnables encourues pour les enquêtes, poursuites ou procédures
judiciaires ayant abouti à la restitution ou à la disposition des biens confisqués en application
du présent article.
5- S'il y a lieu, les Etats parties peuvent envisager en particulier de conclure, au cas par cas,
des accords ou des arrangements mutuellement acceptables pour la disposition définitive des
biens confisqués.
86
c) formation des autorités compétentes à l'établissement de demandes d'assistance
juridique mutuelle qui répondent aux exigences de la présente Convention ;
d) Évaluation et renforcement des institutions et de l'administration du service public et
des finances publiques, y compris les dépenses publiques et le secteur privé ;
e) prévention des transferts des produits des infractions établies conformément à la
présente Convention, la lutte contre ces transferts et le recouvrement de ces produits ;
f) détection et gel des transferts des produits d'infractions ;
g) les produits des infractions établies conformément à la présente Convention, ainsi que
les méthodes de transfert, de dissimulation ou de déguisement de ces produits ;
h) mécanismes et méthodes judiciaires et administratifs appropriés et efficaces pour
faciliter la restitution des produits des infractions ;
i) méthodes employées pour la protection des victimes et des témoins qui coopèrent avec
les autorités judiciaires ; et
j) formation à l'application des réglementations nationales et internationales.
87
2- Le secrétaire général de la ligue des Etats arabes convoquera la conférence des Etats parties
au plus tard un an après l'entrée en vigueur de la présente Convention. Par la suite, la
conférence des Etats parties tiendra des réunions ordinaires conformément au règlement
intérieur qu'elle aura adopté.
3- La conférence des Etats parties adopte un règlement intérieur et des règles régissant le
fonctionnement des activités énoncées dans le présent article, y compris des règles concernant
l'admission et la participation d'observateurs et le financement des dépenses encourues au titre
de ces activités.
4- La conférence des Etats parties arrête des activités, des procédures et des méthodes de
travail en vue d'atteindre les objectifs de la Convention, notamment :
a) elle facilite l'Échange d'informations entre Etats parties sur les caractéristiques et
tendances de la corruption et les pratiques efficaces pour la prévenir et la combattre et
pour restituer le produit du crime, notamment par la publication des informations
pertinentes visées dans le présent article ;
b) elle coopère avec les organisations et les organes régionaux et internationaux, et les
organisations non gouvernementales compétentes ;
c) elle utilise les informations pertinentes produites par d'autres organes internationaux et
régionaux visant à combattre et prévenir la corruption ;
d) elle examine l'application de la présente Convention par les Etats parties ;
e) elle formule des recommandations en vue d'améliorer la présente Convention et de son
application ;
f) elle enregistre les besoins d'assistance technique des Etats Parties en ce qui concerne
l'application de la présente Convention et recommande les mesures qu'elle peut juger
nécessaires à cet égard.
5- La Conférence des Etats parties s'enquiert des mesures prises et des difficultés rencontrées
par les Etats parties dans l'application de la présente Convention en utilisant les informations
que ceux-ci lui communiquent et par le biais des mécanismes complémentaires d'examen
qu'elle pourra établir.
6- Chaque Etat partie communique aux autres Etats parties, comme le requiert la conférence
des Etats parties, des informations sur ses programmes, plans et pratiques ainsi que sur ses
mesures législatives et administratives visant à appliquer la présente Convention. La
conférence des Etats parties examine le moyen le plus efficace de recevoir des informations et
d'y réagir, y compris, notamment, les informations provenant des Etats parties et
d'organisations internationales compétentes. Les contributions reçues d'organisations non
gouvernementales compétentes, dûment accréditées conformément aux procédures devant être
arrêtées par la conférence des Etats parties, peuvent aussi être prises en compte.
7- La conférence des Etats parties crée, si elle le juge nécessaire, tout mécanisme ou organe
approprié pour faciliter l'application effective de la Convention.
88
Article 34 : Secrétariat
1- Le secrétariat général de la ligue des Etats arabes fournit les services de secrétariat
nécessaires à la conférence des Etats parties à la Convention.
2- Le secrétariat :
a) aide la conférence des Etats parties à réaliser les activités énoncées dans la présente
Convention, prend des dispositions et fournit les services nécessaires pour les sessions
de la conférence des Etats parties ;
b) aide les Etats parties, sur leur demande, à fournir des informations à la conférence des
Etats parties comme le prévoient les paragraphes (4, 5, 6) de l'article 33 de la présente
Convention ; et
c) assure la coordination nécessaire avec le secrétariat des organisations régionales et
internationales compétentes.
89
7- Un amendement adopté conformément au paragraphe 6- du présent article est soumis à
ratification, acceptation ou approbation des Etats parties. Lorsque l'amendement est approuvé
par la conférence des Etats parties, il aura force obligatoire pour tous les Etats parties.
8- Tout Etat partie peut se retirer de la présente Convention sur demande écrite transmise au
secrétaire général de la ligue des Etats arabes. Le retrait prendra effet six mois à partir de la
date de réception de la demande. Les dispositions de la présente Convention demeureront
exécutoires pour les demandes d'extradition présentées durant cette période, même si
l'extradition s'effectuera plus tard.
La présente Convention a été établie en langue arabe au Caire, en République arabe d'Egypte
le 15 Moharram 1432 de l'hégire correspondant au 21 décembre 2010, en un seul exemplaire
déposé au Secrétariat général de la ligue des Etats arabes (Secrétariat technique du conseil des
ministres arabes de la justice). Une copie conforme à l'original a été déposée prés le Secrétariat
général du conseil des ministres arabes de l'intérieur, une autre copie conforme à l'original est
remise à chacun des Etats parties.
En foi de quoi, leurs altesses et excellences les ministres arabes de l'intérieur et de la justice,
ont signé la présente Convention, au lieu et place de leurs Etats.
90
LE DISPOSITIF LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
ANTI-CORRUPTION
91
Loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006,
modifiée et complétée, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption
Ordonnance n° 10-05 du 26 août 2010 complétant la loi n° 06-01.
Loi n° 11-15 du 2 août 2011 modifiant et complétant la loi n° 06-01
Le Président de la République,
Vu la Convention des Nations unies contre la corruption, adoptée par l'assemblée générale des
Nations Unies à New York le 31 octobre 2003, ratifiée, avec réserve, par décret présidentiel
n°04-128 du 29 Safar 1425 correspondant au 19 avril 2004 ;
Vu la loi n° 79-07 du 21 juillet 1979, modifiée et complétée, portant code des douanes ;
Vu la loi n° 84-17 du 17 juillet 1984, modifiée et complétée, relative aux lois de finances ;
92
Vu l'ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 relative
à la monnaie et au crédit ;
TITRE I :
DES DISPOSITIONS GENERALES
Terminologie
b) "Agent public" :
2° toute autre personne investie d'une fonction ou d'un mandat, même temporaires, rémunérée
ou non et concourt, à ce titre, au service d'un organisme public ou d'une entreprise publique,
ou de toute autre entreprise dans laquelle l'Etat détient tout ou partie de son capital, ou tout
autre entreprise qui assure un service public ;
93
3° toute autre personne définie comme agent public ou qui y est assimilée conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.
c) "Agent public étranger" : toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif,
administratif ou judiciaire auprès d'un pays étranger, qu'elle soit nommée ou élue ; et toute
personne qui exerce une fonction publique pour un pays étranger, y compris pour un
organisme public ou une entreprise publique ;
f) "Biens" : tous les types d'avoirs, corporels ou incorporels, meubles ou immeubles, tangibles
ou intangibles, ainsi que les actes juridiques ou documents attestant la propriété de ces avoirs
ou les droits y afférents ;
j) "Infraction principale" : toute infraction par suite de laquelle est généré un produit
susceptible de devenir l'objet d'un blanchiment d'argent conformément à la législation en
vigueur y afférente ;
94
TITRE II :
DES MESURES PREVENTIVES DANS LE SECTEUR PUBLIC
Du recrutement
1° les principes d'efficacité et de transparence et les critères objectifs tels que le mérite, l'équité
et l'aptitude,
2° les procédures appropriées pour sélectionner et former les personnes appelées à occuper des
postes publics considérés comme particulièrement exposés à la corruption,
De la déclaration de patrimoine
Art. 4. - Il est fait obligation de déclaration de patrimoine aux agents publics en vue de garantir
la transparence de la vie politique et administrative ainsi que la protection du patrimoine
public et la préservation de la dignité des personnes chargées d'une mission d'intérêt public.
L'agent public souscrit la déclaration de patrimoine dans le mois qui suit sa date d'installation
ou celle de l'exercice de son mandat électif.
Art. 5. - La déclaration de patrimoine, prévue à l'article 4 ci-dessus, porte sur l'inventaire des
biens immobiliers et mobiliers, situés en Algérie et/ou à l'étranger, dont il en est lui-même
propriétaire y compris dans l'indivision, ainsi que ceux appartenant à ses enfants mineurs.
Ladite déclaration est établie selon un modèle fixé par voie réglementaire.
95
Des modalités de déclaration de patrimoine
Les modalités de la déclaration de patrimoine concernant les autres agents publics sont
déterminées par voie réglementaire.
Art. 7. - Afin de renforcer la lutte contre la corruption, l'Etat, les assemblées élues,
les collectivités locales, les établissements et organismes de droit public, ainsi que les
entreprises publiques ayant des activités économiques se doivent d'encourager l'intégrité,
l'honnêteté et la responsabilité de leurs agents et de leurs élus en adoptant, notamment, des
codes et des règles de conduite pour l'exercice correct, honorable et adéquat des fonctions
publiques et mandats électifs.
Art. 8. - Lorsque les intérêts privés d'un agent public coïncident avec l'intérêt public et sont
susceptibles d'influencer l'exercice normal de ses fonctions, ce dernier est tenu d'informer son
autorité hiérarchique.
Art. 9. - Les procédures applicables en matière de marchés publics doivent être fondées sur la
transparence, l'intégrité, la concurrence loyale et des critères objectifs.
96
De la gestion des finances publiques
Art. 11. - Dans le but de promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, les
institutions, les administrations et les organismes publics sont tenus principalement :
- d'adopter des procédures et des règlements permettant aux usagers d'obtenir des informations
sur l'organisation et le fonctionnement des processus décisionnels de l'administration publique,
- de simplifier les procédures administratives,
- de publier des informations de sensibilisation sur les risques de corruption au sein de
l'administration publique,
Art. 12. - Afin de prémunir le corps de la magistrature des risques de la corruption, des règles
de déontologie sont établies conformément aux lois, règlements et autres textes en vigueur.
Du secteur privé
Art. 13. - Des mesures visant l'interdiction de la corruption dans le secteur privé sont prises et
des sanctions disciplinaires efficaces, adéquates et dissuasives sont prévues, le cas échéant, en
cas de non-respect desdites mesures.
Les mesures prises à cet effet doivent notamment inclure :
1. le renforcement de la coopération entre les services de détection et de répression et les
entités privées concernées ;
2. la promotion de l'élaboration de normes et procédures visant à préserver l'intégrité des
entités privées concernées, y compris de codes de conduite pour que les entreprises et
toutes les professions concernées exercent leurs activités d'une manière correcte,
honorable et adéquate pour prévenir les conflits d'intérêts et pour encourager
l'application de bonnes pratiques commerciales par les entreprises entre elles ainsi que
dans leurs relations contractuelles avec l'Etat ;
3. la promotion de la transparence entre les entités privées ;
4. la prévention de l'usage impropre des procédures de réglementation des entités privées ;
5. l'application d'audits internes aux entreprises privées.
97
Des normes comptables
Art. 14. - Les normes de comptabilité et d'audit usitées dans le secteur privé doivent concourir
à prévenir la corruption en interdisant :
1. l'établissement de comptes hors livres ;
2. les opérations hors livres ou insuffisamment identifiées ;
3. l'enregistrement de dépenses inexistantes ou d'éléments de passif dont l'objet n'est pas
correctement identifié ;
4. l'utilisation de faux documents ;
5. la destruction intentionnelle de documents comptables avant la fin des délais prévus
par la législation et la réglementation en vigueur.
Art. 16. - Pour renforcer la lutte contre la corruption, les banques, les institutions financières
non bancaires, y compris les personnes physiques ou morales fournissant des services formels
ou informels de transmission de fonds ou de valeurs, sont soumises, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, à un régime interne de contrôle visant à
décourager et détecter toute forme de blanchiment d'argent.
TITRE III :
DE L'ORGANE NATIONAL DE PREVENTION
ET DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
98
Du régime juridique de l'organe
Art. 18. - L'organe est une autorité administrative indépendante jouissant de la personnalité
morale et de l'autonomie financière, placé auprès du Président de la République.
De l'autonomie de l'organe
Art. 19. - L'autonomie de l'organe est garantie, notamment, par la prise des mesures ci-après :
4° la sécurité et la protection des membres et des fonctionnaires de l'organe contre toute forme
de pression ou d'intimidation, de menaces, outrage, injures ou attaques de quelque nature que
ce soit dont ils peuvent être l'objet lors ou à l'occasion de l'exercice de leurs missions.
3° D'élaborer des programmes permettant l'éducation et la sensibilisation des citoyens sur les
effets néfastes de la corruption ;
99
6° De recueillir, périodiquement et sous réserve de l'article 6 (alinéas 1 et 3) ci-dessus, les
déclarations de patrimoine des agents publics, d'examiner et d'exploiter les informations
qu'elles contiennent et de veiller à leur conservation ;
7° De recourir au ministère public en vue de rassembler les preuves et de faire procéder à des
enquêtes sur des faits de corruption ;
10° De susciter toute activité de recherche et d'évaluation des actions entreprises dans le
domaine de prévention et de lutte contre la corruption.
Le refus délibéré et injustifié de communiquer à l'organe des éléments d'information et/ou des
documents requis constitue une infraction d'entrave à la justice au sens de la présente loi.
Du secret professionnel
Art. 23. - Tous les membres et les fonctionnaires de l'organe, même après cessation d'activité,
sont tenus de préserver le secret professionnel.
Toute violation de l'obligation visée à l'alinéa précédent constitue une infraction passible des
mêmes peines prévues par le code pénal pour la divulgation du secret professionnel.
100
TITRE III bis :
L'OFFICE CENTRAL DE REPRESSION DE LA CORRUPTION
Art 24 bis. - II est institué un office central de répression de la corruption chargé d'effectuer
des recherches et des enquêtes en matière d'infractions de corruption.
Art. 24 bis 1. Les infractions prévues par la présente loi relèvent de la compétence des
juridictions à compétence étendue conformément aux dispositions du code de procédure
pénale.
Leur compétence territoriale s'étend sur tout le territoire national en matière d'infractions de
corruption et des infractions qui leur sont connexes.
TITRE IV :
DES INCRIMINATIONS, SANCTIONS ET MOYENS D'ENQUETE
Art. 25. - Sont punis d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 DA :
101
Des avantages injustifiés dans les marchés publics.
Art. 26. - Sont punis d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 de DA :
1. Tout agent public qui, sciemment, procure à autrui un avantage injustifié lors de la
passation ou de l'octroi de visa d'un contrat, d'une Convention, d'un marché ou d'un avenant,
en violation des dispositions législatives et réglementaires relatives à la liberté d'accès, à
l'égalité des candidats et à la transparence des procédures.
Art. 28. - Sont punis d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 DA :
102
De la soustraction ou de l'usage illicite de biens par un agent public
Art. 29. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 de DA, tout agent public qui, sciemment dissipe, soustrait, détruit,
retient indûment ou fait tout autre usage illicite, à son profit ou au profit d'une autre personne
ou entité, tout bien, tout fonds ou valeurs, publics ou privés, ou toute chose de valeur qui lui
ont été remis soit en vertu, soit en raison de ses fonctions.
De la concussion
Art. 30. - Est coupable de concussion et puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans
et d'une amende de 200.000 DA à 1.000.000 DA, tout agent public qui sollicite, reçoit, exige
ou ordonne de percevoir, ce qu'il sait ne pas être dû, ou excéder ce qui est dû, soit à lui-même,
soit à l'administration, soit aux parties pour lesquelles il perçoit.
Du trafic d'influence
Art. 32. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de 200.000
DA à 1.000.000 DA :
De l'abus de fonctions
Art. 33. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 DA, le fait, pour un agent public, d'abuser intentionnellement de ses
fonctions ou de son poste en accomplissant ou en s'abstenant d'accomplir, dans l'exercice de
ses fonctions, un acte en violation des lois et des règlements afin d'obtenir un avantage indu
pour lui-même ou pour une autre personne ou entité.
103
Du conflit d'intérêt
Art. 34. - Le non-respect par l'agent public des dispositions de l'article 9 de la présente loi est
passible d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende de 50.000 DA à
200.000 DA.
Art. 35. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de 200.000
DA à 1.000.000 DA, tout agent public qui, soit directement, soit par interposition de personnes
ou par acte simulé, aura pris, reçu ou conservé quelque intérêt que ce soit dans les actes,
adjudications, soumissions, entreprises dont il avait, au temps de l'acte en tout ou partie,
l'administration ou la surveillance ou, qui, ayant mission d'ordonnancer le paiement ou de faire
la liquidation d'une affaire, y aura pris un intérêt quelconque.
Art. 36. - Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA, tout agent public, assujetti légalement, à une déclaration de
patrimoine, qui, deux (2) mois après un rappel par voie légale, sciemment, n'aura pas fait de
déclaration de son patrimoine, ou aura fait une déclaration incomplète, inexacte ou fausse, ou
formulé sciemment de fausses observations ou qui aura délibérément violé les obligations qui
lui sont imposées par la loi.
De l'enrichissement illicite
Art. 37. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de 200.000
DA à 1.000.000 DA, tout agent public qui ne peut raisonnablement justifier une augmentation
substantielle de son patrimoine par rapport à ses revenus légitimes.
Encourt la même peine édictée pour le délit de recel prévu par la présente loi, toute personne
qui aura sciemment contribué par quelque moyen que ce soit à occulter l'origine illicite des
biens visés à l'alinéa précédent.
L'enrichissement illicite, visé à l'alinéa 1er du présent article, est une infraction continue
caractérisée par la détention des biens illicites ou leur emploi d'une manière directe ou
indirecte.
Des cadeaux
Art. 38. - Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende de
50.000 DA à 200.000 DA, le fait par un agent public d'accepter d'une personne un cadeau ou
tout avantage indu susceptible de pouvoir influencer le traitement d'une procédure ou d'une
transaction liée à ses fonctions.
Le donateur est puni des mêmes peines visées à l'alinéa précédent.
104
Du financement occulte des partis politiques
Art. 39. - Sans préjudice des dispositions pénales en vigueur relatives au financement des
partis politiques, toute opération occulte destinée au financement d'un parti politique est punie
d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de 200.000 DA à 1.000.000
DA.
Art. 40. - Sont punis d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA :
1° le fait de promettre, d'offrir ou d'accorder, directement ou indirectement, un avantage indu à
toute personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une telle entité, en
quelque qualité que ce soit, pour elle-même ou pour une autre personne, afin qu'elle
accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte en violation de ses devoirs ;
2° le fait, pour une personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une telle
entité, en quelque qualité que ce soit, de solliciter ou d'accepter, directement ou indirectement,
un avantage indu, pour elle-même ou pour une autre personne ou entité afin qu'elle
Art. 41. - Est punie d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA, toute personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille
pour une telle entité, en quelque qualité que ce soit et qui, intentionnellement, dans le cadre
d'activités économiques, financières ou commerciales, soustrait tout bien ou tout fonds ou
valeurs privées ou toute autre chose de valeur qui lui ont été remis en raison de ses fonctions.
Art. 42. - Le blanchiment du produit des crimes prévus par la présente loi est puni des mêmes
peines prévues par la législation en vigueur en la matière.
Du recel
Art. 43. - Est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 DA, toute personne qui, sciemment, recèle en tout ou en partie, les
produits obtenus à l'aide de l'une des infractions prévues à la présente loi.
Art. 44. - Sont punis d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA :
1° le fait de recourir à la force physique, à des menaces ou à l'intimidation ou de promettre,
d'offrir ou d'accorder un avantage indu pour obtenir un faux témoignage ou empêcher un
témoignage ou la présentation d'éléments de preuve dans une procédure en rapport avec les
infractions établies conformément à la présente loi ;
105
2° le fait de recourir à la force physique, à des menaces ou à l'intimidation pour entraver le
cours des enquêtes en rapport avec la commission d'infractions établies conformément à la
présente loi.
3° le fait de refuser sciemment et sans justification de doter l'organe des documents et des
informations requis.
Art. 45. - Est punie d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA, toute personne qui recourt à la vengeance, l'intimidation ou la
menace, sous quelque forme que ce soit et de quelque manière que ce soit, contre la personne
des témoins, experts, dénonciateurs ou victimes ou leurs parents ou autres personnes qui leur
sont proches.
De la dénonciation abusive
Art. 46. - Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA, quiconque aura, sciemment, et par quelque moyen que ce soit, fait
une dénonciation abusive sur les infractions prévues par la présente loi, aux autorités
compétentes, contre une ou plusieurs personnes.
Art. 47. - Est punie d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende de
50.000 DA à 500.000 DA, toute personne qui, de par sa fonction ou sa profession, permanente
ou provisoire, prend connaissance d'une ou de plusieurs infractions prévues à la présente loi, et
n'informe pas à temps les autorités publiques compétentes.
Art. 48. - Si l'auteur d'une ou de plusieurs infractions prévues par la présente loi est magistrat,
fonctionnaire exerçant une fonction supérieure de l'Etat, officier public, membre de l'organe,
officier, agent de la police judiciaire ou ayant des prérogatives de police judiciaire ou greffier,
il encourt une peine d'emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans assortie de la même
amende prévue pour l'infraction commise.
Art. 49. - Bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues au code pénal, toute
personne auteur ou complice d'une ou de plusieurs infractions prévues par la présente loi, qui,
avant toute poursuite, aura révélé une infraction aux autorités administratives ou judiciaires ou
aux instances concernées et permet d'identifier les personnes mises en cause.
Hormis le cas prévu à l'alinéa précédent, la peine maximale encourue par toute personne
auteur ou complice de l'une des infractions prévues par la présente loi, qui, après l'engagement
des poursuites, aura facilité l'arrestation d'une ou de plusieurs autres personnes en cause, sera
réduite de moitié.
106
Des peines complémentaires
Art. 50. - En cas de condamnation pour une ou plusieurs infractions prévues par la présente
loi, la juridiction peut prononcer une ou plusieurs peines complémentaires prévues par le code
pénal.
Art. 51. - Les revenus et biens illicites provenant d'une ou de plusieurs infractions prévues à la
présente loi peuvent êtres saisis ou gelés par décision de justice ou ordre de l'autorité
compétente.
En cas de condamnation pour infractions prévues par la présente loi, la juridiction ordonne,
sous réserve des cas de restitution d'avoirs ou des droits des tiers de bonne foi, la confiscation
des revenus et biens illicites.
La juridiction ordonne, en outre, la restitution des biens détournés ou de la valeur de l'intérêt
ou du gain obtenu, même au cas où ces biens auraient été transmis aux ascendants,
descendants, collatéraux, conjoint et alliés du condamné et qu'ils soient demeurés en leur état
De la participation et de la tentative
Art. 52. - Les dispositions relatives à la complicité prévues au code pénal sont applicables aux
infractions prévues par la présente loi.
La tentative des infractions prévues par la présente loi est punie des peines prévues pour
l'infraction consommée.
Art. 53. - La responsabilité pénale de la personne morale est retenue pour les infractions
prévues par la présente loi, conformément aux règles édictées par le code pénal.
De la prescription
Art. 54. - Nonobstant les dispositions du code de procédure pénale, l'action publique et les
peines relatives aux infractions prévues par la présente loi sont imprescriptibles dans le cas où
le produit du crime aurait été transféré en dehors du territoire national.
Dans les autres cas, il est fait application des règles prévues par le code de procédure pénale.
Toutefois, en ce qui concerne le délit prévu à l'article 29 de la présente loi, le délai de
prescription de l'action publique équivaut au maximum de la peine encourue.
Art. 55. - Tout contrat, transaction, licence, concession ou autorisation induit par la
commission de l'une des infractions prévues par la présente loi peut être déclaré nul et de nul
effet par la juridiction saisie sous réserve des droits des tiers de bonne foi.
107
Des techniques d'enquête spéciales
Art. 56. - Pour faciliter la collecte de preuves sur les infractions prévues par la présente loi, il
peut être recouru, d'une manière appropriée, et sur autorisation de l'autorité judiciaire
compétente, à la livraison surveillée ou à d'autres techniques d'investigation spéciales, telles
que la surveillance électronique ou les infiltrations.
Les preuves recueillies au moyen de ces techniques font foi conformément à la législation et à
la réglementation en vigueur.
TITRE V :
DE LA COOPERATION INTERNATIONALE
ET DU RECOUVREMENT D'AVOIRS
De l'entraide judiciaire
Art. 57. - Sous réserve de réciprocité et autant que les traités, accords et arrangements
pertinents et les lois le permettent, l'entraide judiciaire la plus large possible est
particulièrement accordée aux Etats parties à la Convention, en matière d'enquêtes, poursuites
et procédures judiciaires concernant les infractions de corruption prévues par la présente loi.
Art. 58. - Afin de détecter des opérations financières liées à des faits de corruption, et sans
préjudice des dispositions légales relatives au blanchiment d'argent et au financement du
terrorisme, les banques et les institutions financières non bancaires devront, conformément à la
réglementation en vigueur :
1° se conformer aux données concernant les personnes physiques ou morales sur les comptes
desquels les institutions financières devront exercer une surveillance accrue, les types de
comptes et d'opérations auxquels elles devront prêter une attention particulière, ainsi que les
mesures à prendre concernant l'ouverture et la tenue de tels comptes, ainsi que l'enregistrement
des opérations ;
2° prendre en considération les informations qui leur sont communiquées dans le cadre de leur
relation avec les autorités étrangères concernant notamment l'identité des personnes physiques
ou morales dont elles devront strictement surveiller les comptes ;
3° pendant un délai de cinq (5) ans au minimum à compter de la date de la dernière opération
qui y est consignée, tenir des états adéquats des comptes et opérations impliquant les
personnes mentionnées au premier et deuxième alinéas du présent article, lesquels états
devront contenir, notamment des renseignements sur l'identité du client et dans la mesure du
possible de l'ayant droit économique.
108
Des relations avec les banques et les institutions financières
Art. 59. - Dans le but de prévenir et de détecter les transferts du produit de la corruption, les
banques qui n'ont pas de présence physique et qui ne sont pas affiliées à un groupe financier
réglementé ne seront pas autorisées à s'établir en Algérie.
Les banques et les institutions financières établies en Algérie ne sont pas autorisées à avoir des
relations avec les institutions financières étrangères qui acceptent que leurs comptes soient
utilisés par des banques qui n'ont pas de présence physique et qui ne sont pas affiliées à un
groupe financier réglementé.
De la communication d'informations
Art. 60. - A l'occasion des enquêtes en cours sur leurs territoires et dans le cadre des
procédures engagées en vue de réclamer et recouvrer le produit des infractions prévues par la
présente loi, les autorités nationales compétentes peuvent communiquer aux autorités
étrangères similaires les informations financières utiles dont elles disposent.
Art. 61. - Les agents publics ayant un intérêt dans un compte domicilié dans un pays étranger,
un droit ou une délégation de signature ou tout autre pouvoir sur ce compte sont tenus, sous
peine de mesures disciplinaires, et sans préjudice des sanctions pénales, de le signaler aux
autorités compétentes et de conserver des états appropriés concernant ces comptes.
Art. 62. - Les juridictions algériennes sont compétentes pour connaître des actions civiles
engagées par les Etats parties à la Convention en vue de voir reconnaître l'existence d'un droit
de propriété sur des biens acquis consécutivement à des faits de corruption.
Dans tous les cas où une décision de confiscation est susceptible d'être prononcée, le tribunal
saisi doit prendre des mesures nécessaires pour préserver le droit de propriété légitime
revendiqué par un Etat tiers partie à la Convention.
Art. 63. - Les décisions judiciaires étrangères ordonnant la confiscation de biens acquis au
moyen de l'une des infractions prévues par la présente loi, ou des moyens utilisés pour sa
commission, sont exécutoires sur le territoire national conformément aux règles et procédures
établies.
109
En se prononçant, en application de la législation en vigueur, sur une infraction de
blanchiment d'argent ou une autre infraction relevant de sa compétence, la juridiction saisie
peut ordonner la confiscation de biens d'origine étrangère acquis au moyen de l'une des
infractions prévues par la présente loi, ou utilisés pour leur commission.
La confiscation des biens visés à l'alinéa précédent est prononcée même en l'absence d'une
condamnation pénale en raison de l'extinction de l'action publique ou pour quelque autre motif
que ce soit.
Du gel et de la saisie
Art. 64. - Conformément aux procédures établies et sur requête des autorités compétentes d'un
Etat partie à la Convention dont les tribunaux ou les autorités compétentes ont ordonné le gel
ou la saisie des biens produits de l'une des infractions visées par la présente loi ou des biens,
matériels ou autres instruments utilisés ou destinés à être utilisés pour commettre ces
infractions, les juridictions ou les autorités compétentes habilitées peuvent ordonner le gel ou
la saisie de ces biens lorsqu'il existe des raisons suffisantes de prendre de telles mesures et que
la confiscation ultérieure desdits biens apparaît comme évidente.
La juridiction compétente peut prendre les mesures conservatoires visées à l'alinéa précédent
sur la base d'éléments probants notamment l'arrestation ou l'inculpation à l'étranger d'une
personne mise en cause.
Les requêtes visées à l'alinéa premier du présent article sont acheminées selon la procédure
prévue à l'article 67 ci-dessous. Elles sont soumises par le ministère public au tribunal
compétent qui statue conformément aux procédures établies en matière de référé.
Art. 65. - La coopération aux fins de confiscation prévue par la présente loi peut être refusée
ou les mesures conservatoires peuvent être levées si l'Etat requérant ne transmet pas en temps
opportun des preuves suffisantes ou si les biens dont la confiscation est demandée sont de
valeur minime.
Toutefois, avant de lever toute mesure conservatoire, l'Etat requérant peut être invité à
présenter des arguments en faveur du maintien de la mesure.
Art. 66. - Outre les documents et les informations nécessaires que doivent contenir les
demandes d'entraide judiciaire conformément aux Conventions bilatérales et multilatérales et à
la loi, les demandes introduites par un Etat partie à la Convention, aux fins de prononcer une
confiscation ou de l'exécuter, doivent mentionner selon le cas les indications ci-après :
1° Lorsque la demande tend à faire prononcer des mesures de gel ou de saisie, ou des mesures
conservatoires un exposé des faits sur lesquels se fonde l'Etat requérant et une description des
mesures demandées ainsi que, lorsqu'elle est disponible, une copie certifiée conforme à
l'original de la décision sur laquelle la demande est fondée.
110
2° Lorsque la demande tend à faire prononcer une décision de confiscation, une description
des biens à confisquer, y compris, dans la mesure du possible, le lieu où ceux-ci se trouvent et,
selon qu'il convient, leur valeur estimative et un exposé suffisamment détaillé des faits sur
lesquels se fonde l'Etat requérant de manière à permettre aux juridictions nationales de prendre
une décision de confiscation conformément aux procédures en vigueur.
3° Lorsque la demande tend à faire exécuter une décision de confiscation, un exposé des faits
et des informations indiquant dans quelles limites il est demandé d'exécuter la décision, une
déclaration spécifiant les mesures prises par l'Etat requérant pour aviser comme il convient les
tiers de bonne foi et garantir une procédure régulière, et une déclaration selon laquelle la
décision de confiscation est définitive.
Art. 67. - La demande de confiscation du produit du crime, des biens, des matériels ou autres
instruments visés à l'article 64 de la présente loi, se trouvant sur le territoire national,
introduite par un Etat partie à la Convention, est adressée directement au ministère de la
Les décisions de confiscation faisant suite aux demandes introduites conformément au présent
article sont exécutées par le ministère public par tous les moyens de droit.
Art. 68. - Les décisions de confiscation ordonnées par le tribunal d'un Etat partie à la
Convention sont acheminées par la voie prévue à l'article 67 ci-dessus et sont exécutées
suivant les règles et les procédures en vigueur dans les limites de la demande dans la mesure
où elles portent sur le produit du crime, les biens, le matériel ou tout moyen utilisé pour la
commission des infractions prévues par la présente loi.
De la coopération spéciale
Art. 69. - Des informations sur le produit d'infractions établies conformément à la présente loi
peuvent, sans demande préalable, être communiquées à un Etat partie à la Convention, lorsque
ces informations pourraient aider ledit Etat à engager ou mener une enquête, des poursuites ou
une procédure judiciaire ou pourraient déboucher sur la présentation par cet Etat d'une
demande aux fins de confiscation.
Art. 70. - Lorsqu'une décision de confiscation est prononcée conformément au présent titre, la
disposition des biens confisqués se fait en application aux traités y afférents et à la législation
en vigueur.
111
TITRE VI :
DES DISPOSITIONS DIVERSES ET FINALES
Art. 71. - Sont abrogées les dispositions contraires à la présente loi et notamment les articles
119, 119 bis 1, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 126 bis, 127, 128, 128 bis, 128 bis 1, 129, 130,
131, 133 et 134 de l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966, susvisée, ainsi que l'ordonnance n°
97-04 du 11 janvier 1997, susvisée.
Art. 72. - Toute référence, dans la législation en vigueur, aux articles abrogés, est remplacée
par les articles qui leur correspondent dans la présente loi ainsi qu'il suit :
- les articles 119 et 119 bis 1 du code pénal abrogés sont remplacés par l'article 29 de la
présente loi ;
- l'article 121 du code pénal abrogé est remplacé par l'article 30 de la présente loi ;
- l'article 122 du code pénal abrogé est remplacé par l'article 31 de la présente loi ;
- les articles 123, 124 et 125 du code pénal abrogés sont remplacés par l'article 35 de la
présente loi ;
- les articles 126, 126 bis, 127 et 129 du code pénal sont remplacés par l'article 25 de la
présente loi ;
- l'article 128 du code pénal est remplacé par l'article 32 de la présente loi ;
- l'article 128 bis du code pénal est remplacé par l'article 26 de la présente loi ;
- l'article 128 bis 1 du code pénal est remplacé par l'article 27 de la présente loi.
En ce qui concerne les procédures judiciaires en cours, toutes références aux articles abrogés
par l'alinéa précédent, sont remplacées par les articles correspondants de la présente loi sous
réserve des dispositions de l'article 2 du code pénal.
Art. 73. - La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
112
Ordonnance n° 07-01 du 11 Safar 1428 correspondant au 1er mars 2007 relative aux
incompatibilités et obligations particulières attachées à certains emplois et fonctions.
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment ses articles 122 et 124 ;
Vu l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure
pénale ;
Vu l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code pénal ;
Vu l'ordonnance n° 75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code civil ;
Vu l'ordonnance n° 75-59 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code de
commerce ;
Vu le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993, modifié et complété, relatif à la bourse des
valeurs mobilières ;
Vu le décret législatif n° 94-08 du 15 Dhou El Hidja 1414 correspondant au 26 mai 1994
portant loi de finances complémentaire pour 1994, notamment son article 25 ;
Vu l'ordonnance n° 95-07 du 23 Chaâbane 1415 correspondant au 25 janvier 1995, modifiée et
complétée, relative aux assurances ;
Vu l'ordonnance n° 96-22 du 23 Safar 1417 correspondant au 9 juillet 1996, modifiée et
complétée, relative à la répression de l'infraction à la législation et à la réglementation des
changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger ;
Vu la loi n° 2000-03 du 5 Joumada El Oula 1421 correspondant au 5 août 2000 fixant les
règles générales relatives à la poste et aux télécommunications;
Vu la loi n° 2000-06 du 27 Ramadhan 1421 correspondant au 23 décembre 2000 portant loi de
finances pour 2001, notamment son article 33 ;
Vu l'ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001,
modifiée et complétée, relative au développement de l'investissement;
Vu l'ordonnance n° 01-04 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001
relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques ;
Vu la loi n° 01-10 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 portant loi
minière;
Vu la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à
l'électricité et à la distribution du gaz par canalisation ;
Vu l'ordonnance n° 03-03 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003
relative à la concurrence ;
Vu l'ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 relative
à la monnaie et au crédit ;
Vu la loi n° 04-08 du 27 Joumada Ethania 1425 correspondant au 14 août 2004 relative aux
conditions d'exercice des activités commerciales ;
113
Vu la loi n° 05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005, modifiée et
complétée, relative aux hydrocarbures ;
Vu la loi n° 05-12 du 28 Joumada Ethania 1426 correspondant au 4 août 2005 relative à l'eau ;
Vu la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à la
prévention et à la lutte contre la corruption ;
Vu l'ordonnance n° 06-03 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15 juillet 2006
portant statut général de la fonction publique;
Le conseil des ministres entendu,
Article 1er. - La présente ordonnance a pour objet de définir les incompatibilités et les
obligations particulières attachées à certains emplois et fonctions.
Elle s'applique aux titulaires d'un emploi d'encadrement ou d'une fonction supérieure de l'Etat
exerçant au sein des institutions et administrations publiques, des établissements publics, des
entreprises publiques économiques, y compris les sociétés mixtes où l'Etat détient 50% au
moins du capital ainsi qu'au niveau des autorités de régulation ou tout autre organisme public
assimilé assurant des missions de régulation, de contrôle ou d'arbitrage.
Art. 4. - A l'expiration de la période de deux (2) ans, l'exercice de toute activité professionnelle
ou de consultation ainsi que la détention d'intérêts prévus à l'article 3 ci-dessus doit, pendant
une période de trois (3) années, faire l'objet d'une déclaration écrite de l'intéressé auprès de
l'organe de prévention et de lutte contre la corruption, et selon le cas, du dernier organisme
employeur ou de l'autorité chargée de la fonction publique, dans un délai d'un (1) mois à
compter de la date du début de l'exercice de l'activité.
114
Art. 5. - En cas d'infraction aux dispositions des articles 2, 3, et 4 ci-dessus le dernier
organisme employeur ou l'autorité chargée de la fonction publique, selon le cas, est tenu de
procéder à la saisine des juridictions compétentes.
Art. 6. - Est punie d'un emprisonnement de six (6) mois à un (1) an et d'une amende de
100.000 à 300.000 dinars algériens toute personne ayant contrevenu aux dispositions des
articles 2 et 3 ci-dessus.
Art. 7. - Est puni d'une amende de 200.000 à 500.000 dinars algériens le défaut de déclaration
prévue à l'article 4 ci-dessus.
Abdelaziz BOUTEFLIKA
115
116
Décret présidentiel n° 06-414 du Aouel Dhou El Kaada 1427 correspondant au 22
novembre 2006, fixant le modèle de la déclaration de patrimoine.
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment son article 77-6° ;
Vu la loi organique n° 04-11 du 21 Rajab 1425 correspondant au 6 septembre 2004 portant
statut de la magistrature ;
Vu la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à la
prévention et à la lutte contre la corruption, notamment son article 5 ;
Vu l'ordonnance n° 06-03 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15 juillet 2006
portant statut général de la fonction publique ;
Vu le décret n° 85-59 du 23 mars 1985 portant statut-type des travailleurs des institutions et
administrations publiques ;
Décrète :
Art. 2. - La déclaration de patrimoine porte sur l'inventaire des biens immobiliers et mobiliers
de l'agent public ainsi que de ceux appartenant à ses enfants mineurs, situés en Algérie et/ou à
l'étranger. La déclaration est établie conformément au modèle annexé au présent décret.
Art. 3. - La déclaration de patrimoine est établie en deux (2) exemplaires signés par le
souscripteur et l'autorité dépositaire. Un exemplaire est remis aux souscripteurs.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
117
ANNEXE
Modèle de déclaration de patrimoine (*)
I. - Identification :
Déclare sur l'honneur que mon patrimoine et celui de mes enfants mineurs est composé des
éléments ci-après à la date de la présente déclaration :
(*) La déclaration est souscrite dans le mois qui suit la date d'installation de l'agent public ou celle du début de
son mandat électif (article 4 de la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à
la prévention et à la lutte contre la corruption)
118
III - Biens mobiliers :
La déclaration de patrimoine consiste à désigner tous les meubles ayant une valeur importante
ou toute collection, objets de valeur ou véhicules à moteur, bateaux, aéronefs ou toute
propriété artistique ou littéraire ou industrielle, ou toutes valeurs mobilières cotées (*) ou non
cotées en bourse, appartenant au souscripteur et à ses enfants mineurs en Algérie et/ou à
l'étranger, selon le tableau suivant :
Nature des biens mobiliers Origine de la propriété et Régime juridique des biens
(matériels ou immatériels) date d'acquisition (biens propres, biens indivis)
(*) Valeur du portefeuille au 31 décembre de l'année écoulée (joindre le récapitulatif fourni par la banque ou
l'organisme gestionnaire du compte - titre).
IV -Liquidités et placements :
119
V -Autres biens :
La déclaration de patrimoine consiste à désigner tous autres biens, hors ceux suscités
précédemment qui peuvent appartenir au souscripteur et ses enfants mineurs, en Algérie et/ou
à l'étranger
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VI - Autres déclarations :
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................................................................................................................................................
Signature
120
Décret présidentiel n°06-415 du Aouel Dhou El Kaada 1427 correspondant au
22 novembre 2006, fixant les modalités de déclaration de patrimoine
des agents publics autres que ceux prévus par l'article 6 de la loi
relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment son article 77-6°,
Vu la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à la
prévention et à la lutte contre la corruption, notamment son article 6 ;
Vu l'ordonnance n° 06-03 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15 juillet 2006
portant statut général de la fonction publique ;
Vu le décret n° 85-59 du 23 mars 1985 portant statut-type des travailleurs des institutions et
administrations publiques ;
Vu le décret présidentiel n° 99-240 du 17 Rajab 1420 correspondant au 27 octobre 1999 relatif
à la nomination aux emplois civils et militaires de l'Etat ;
Vu le décret présidentiel n° 06-414 du Aouel Dhou El Kaada 1427 correspondant au 22
novembre 2006 fixant le modèle de déclaration de patrimoine ;
Décrète :
Article 1er. - Le présent décret a pour objet de fixer les modalités de déclaration de patrimoine
des agents publics autres que ceux prévus par l'article 6 de la loi n° 06-01 du 21 Moharram
1427 correspondant au 20 février 2006, susvisé.
Art. 2. - Les agents publics autres que ceux prévus par l'article 6 de la loi n° 06-01 du 21
Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006, susvisée, doivent souscrire la déclaration
de patrimoine, dans les délais fixés par l'article 4 de la même loi :
- devant l'autorité de tutelle, pour les agents publics occupant des postes ou fonctions
supérieurs de l'Etat,
- devant l'autorité hiérarchique directe, pour les agents publics dont la liste est fixée par arrêté
de l'autorité chargée de la fonction publique.
La déclaration est déposée par l'autorité de tutelle ou hiérarchique, contre récépissé, auprès de
l'organe national de prévention et de lutte contre la corruption, dans des délais raisonnables.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
121
122
LE DISPOSITIF LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D’ARGENT
ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME
123
Loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005,
modifiée et complétée, relative à la prévention et à la lutte contre
le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
(Ordonnance n° 12-02 du 13 février 2012 modifiant et complétant la loi n° 05-01)
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment ses articles 119, 120, 122 (1, 7, 9 et 15), 126 et 132 ;
Vu la Convention de l'Organisation des Nations Unies contre le trafic illicite des stupéfiants et
substances psychotropes, adoptée le 20 décembre 1988 et ratifiée par le décret présidentiel n°
95-41 du 26 Chaâbane 1415 correspondant au 28 janvier 1995 ;
Vu la Convention arabe de lutte contre le terrorisme signée au Caire le 25 Dhou El Hidja 1418
correspondant au 22 avril 1998 et ratifiée par le décret présidentiel n°98-413 du 18 Chaâbane
1419 correspondant au 7 décembre 1998 ;
Vu le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la
Convention de l'Organisation des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée,
adopté par l'assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies le 15 novembre 2000 et
ratifié par le décret présidentiel n° 03-418 du 14 Ramadhan 1424 correspondant au 9
novembre 2003 ;
124
Vu l'ordonnance n° 75-59 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code de
commerce ;
Vu la loi n° 79-07 du 21 juillet 1979, modifiée et complétée, portant code des douanes ;
Vu la loi n° 88-27 du 12 juillet 1988 portant organisation du notariat ;
Vu la loi n° 91-03 du 8 janvier 1991 portant organisation de la profession d'huissier ;
Vu la loi n° 91-04 du 8 janvier 1991 portant organisation de la profession d'avocat ;
Vu la loi n° 91-08 du 27 avril 1991 relative à la profession d'expert-comptable, de
commissaire aux comptes et de comptable agréé ;
Vu l'ordonnance n° 95-07 du 23 Chaâbane 1415 correspondant au 25 janvier 1995 relative aux
assurances ;
Vu l'ordonnance n° 96-02 du 19 Chaâbane 1416 correspondant au 10 janvier 1996 portant
organisation de la profession de commissaire-priseur ;
Vu l'ordonnance n° 96-22 du 23 Safar 1417 correspondant au 9 juillet 1996, modifiée et
complétée, relative à la répression de l'infraction à la législation et à la réglementation des
changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger ;
Vu la loi n° 2000-03 du 5 Joumada El Oula 1421 correspondant au 5 août 2000 fixant les
CHAPITRE I :
DES DISPOSITIONS GENERALES
Article 1er. - Outre les dispositions prévues par le code pénal, la présente loi a pour objet de
prévenir et de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
a) la conversion ou le transfert de capitaux dont l'auteur sait qu'ils sont le produit direct ou
indirect d'une infraction, dans le but de dissimuler ou de déguiser l'origine illicite desdits biens
ou d'aider toute personne impliquée dans l'infraction principale, à la suite de laquelle ces biens
sont récupérés, à échapper aux conséquences juridiques de ses actes ;
125
b) la dissimulation ou le déguisement de la nature véritable, de l'origine, de l'emplacement, de
la disposition, du mouvement ou de la propriété des capitaux ou des droits y afférents dont
l'auteur sait qu'ils sont le produit d'une infraction ;
c) l'acquisition, la détention ou l'utilisation de capitaux par une personne qui sait, lors de leur
réception, que lesdits biens constituent le produit d'une infraction ;
d) la participation à l'une des infractions établies conformément au présent article ou à toute
autre association, conspiration, tentative ou complicité par fourniture d'une assistance, d'une
aide ou de conseils en vue de sa commission.
Art. 3. - Au sens de la présente loi, est considéré comme financement du terrorisme et est puni
par les peines prévues à l'article 87 bis 4 du code pénal l'acte par lequel toute personne ou
organisation terroriste, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement,
illicitement et délibérément, fournit ou réunit des fonds dans l'intention de les utiliser
personnellement ou de les voir utilisés, en tout ou en partie, par un terroriste ou une
organisation terroriste, en vue de commettre des infractions qualifiées d'actes terroristes ou
subversifs, faits prévus et punis par la législation en vigueur.
L'infraction est commise que l'acte terroriste se produise ou non, ou que les fonds aient été ou
non utilisés pour commettre cet acte.
Le financement du terrorisme est un acte terroriste.
« infraction d'origine » : toute infraction pénale, même commise à l'étranger, ayant permis à
ses auteurs de se procurer les biens prévus par la présente loi ;
« institution financière » : toute personne physique ou morale qui exerce à titre commercial
une ou plusieurs des activités ou opérations suivantes au nom ou pour le compte d'un client :
126
a) les instruments du marché monétaire,
b) le marché des changes,
c) les instruments sur devises, taux d'intérêts et indices,
d) les valeurs mobilières,
e) les marchés à terme de marchandises,
8. la participation à des émissions de valeurs mobilières et prestation de services financiers
connexes,
9. la gestion individuelle et collective de patrimoine,
10. la conservation et l'administration de valeurs mobilières, en espèces ou en liquide, pour le
compte d'autrui,
11. les autres opérations d'investissement, d'administration ou de gestion de fonds ou d'argent
pour le compte d'autrui,
12. la souscription et le placement d'assurance vie et d'autres produits d'investissement en
liaison avec une assurance,
13. le change de monnaie et de devises étrangères,
127
- participe en tant que complice à des actes terroristes ;
- organise des actes terroristes ou donne instruction à d'autres d'en commettre ;
- contribue à la commission d'actes terroristes par un groupe de personnes agissant dans un
but commun lorsque cette contribution est délibérée et vise à favoriser l'acte terroriste ou
qu'elle est apportée en sachant l'intention du groupe de commettre un acte terroriste.
« personne politiquement exposée » : tout étranger nommé ou élu, qui exerce ou a exercé en
Algérie ou à l'étranger, d'importantes fonctions législatives, exécutives, administratives ou
judiciaires »,
Art. 4 bis - . L'organe spécialisé est une autorité administrative indépendante, jouissant de la
personnalité morale et de l'autonomie financière, placé auprès du ministre chargé des finances.
Les missions de l'organe spécialisé, son organisation et son fonctionnement sont fixés par voie
réglementaire ».
« Art. 4 bis 1. - Les membres de l'organe spécialisé qui n’ont pas prêté serment dans le cadre
de l'exercice de leurs missions et les personnels habilités à accéder aux informations
confidentielles prêtent serment, avant leur installation, devant la Cour, selon la formule
suivante :
"أقسم با العلي العظيم أن أقوم بمھامي أحسن قيام وأن أخلص في تأديتھا وأكتم سرھا
"وأسلك في كل الظروف سلوكا شريفا
Art. 5. - Les faits d'origine commis à l'étranger ne peuvent donner lieu à des poursuites pénales
pour blanchiment d'argent et/ou financement du terrorisme que s'ils ont le caractère
d'infraction pénale dans le pays où ils ont été commis et dans la loi algérienne.
128
CHAPITRE II :
DE LA PREVENTION DU BLANCHIMENT D'ARGENT
ET DU FINANCEMENT DU TERRORISME
Art. 6. - Tout paiement d'un montant supérieur à un seuil fixé par voie réglementaire doit être
effectué par les moyens de paiement à travers les circuits bancaires et financiers.
Les modalités d'application du présent article sont précisées par voie réglementaire.
Art. 7. - Les assujettis doivent s'assurer de l'objet et de la nature de l'activité, de l'identité et des
adresses de leurs clients, chacun en ce qui le concerne, avant d'ouvrir un compte ou livret, de
prendre en garde des titres, valeurs ou bons, d'attribuer un coffre ou d'établir toutes autres
opérations ou relations d'affaires.
La vérification de l'identité d'une personne physique se fait par la présentation d'un document
officiel original en cours de validité et comportant une photographie ; la vérification de son
adresse se fait par la présentation d'un document officiel en établissant la preuve.
Copie en est conservée.
La vérification de l'identité d'une personne morale est effectuée par la présentation de ses
statuts et de tout document établissant qu'elle est légalement enregistrée ou agréée et qu'elle a
une existence réelle au moment de l'identification.
Copie en est conservée.
Art. 7 bis. - Les assujettis sont tenus de disposer d'un système adéquat de gestion de risque
afin de déterminer si un client potentiel, un client ou le bénéficiaire effectif est une personne
politiquement exposée, de prendre toutes mesures permettant d'identifier l'origine des capitaux
et d'assurer une surveillance renforcée et permanente de la relation d'affaires
Art. 8. - L'identification des clients occasionnels s'effectue selon les conditions prévues à
l'article 7 ci-dessus.
Art. 9. - Dans le cas où il n’est pas certain que le client agit pour son propre compte, les
assujettis se renseignent, par tout moyen de droit, sur l'identité du bénéficiaire effectif, ou du
véritable donneur d'ordres
Art. 10. - Lorsqu’une opération est effectuée dans des conditions de complexité inhabituelle ou
injustifiée, ou paraît ne pas avoir de justification économique ou d'objet licite ou dans les cas
où le montant de l'opération dépasse un seuil fixé par voie réglementaire, les assujettis sont
tenus d'y apporter une attention particulière, de se renseigner sur l'origine et la destination des
capitaux ainsi que sur l'objet de l'opération et l'identité des intervenants économiques.
Un rapport confidentiel est établi et conservé sans préjudice de l'application des articles 15 à
22 de la présente loi.
129
Art. 10 bis. - Les autorités ayant le pouvoir de régulation, de contrôle et/ou de surveillance
dont relèvent les assujettis sont chargées de réglementer en matière de prévention et de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et d'aider les assujettis à
respecter les obligations énoncées dans la présente loi.
Les conditions et modalités d'application du présent article sont fixées par voie règlementaire.
Art. 10 bis 1. - Les assujettis doivent, dans le cadre de la prévention contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme, élaborer et mettre en œuvre des programmes assurant
le contrôle interne et la formation continue de leurs personnels.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par voie règlementaire.
a) veillent à ce que les assujettis disposent de programmes adéquats pour détecter et prévenir
les opérations de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ;
b) surveillent le respect, par les assujettis, des obligations prévues par la présente loi, y
compris par des contrôles sur place ;
d) coopèrent et échangent des informations avec les autorités compétentes et apportent leur
aide aux enquêtes ou poursuites ;
e) veillent à ce que les institutions financières, leurs succursales et filiales à l'étranger adoptent
et fassent appliquer des mesures conformes à la présente loi, dans la mesure où les lois et
règlements du pays hôte le permettent ;
f) communiquent sans retard à l'organe spécialisé toute information relative à des opérations
ou faits suspects qui pourraient être liés au blanchiment de capitaux ou au financement du
terrorisme;
g) tiennent des statistiques concernant les mesures adoptées et les sanctions disciplinaires
infligées dans le contexte de l'application de la présente loi.
Art. 10 bis 3. - Les règlements pris par le conseil de la monnaie et du crédit en matière de
prévention et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
s'appliquent aux banques, aux établissements financiers et aux services financiers d'Algérie
poste, lesquels sont soumis au contrôle de la commission bancaire ».
Art. 10 bis 4. - Les assujettis sont tenus à l'obligation de vigilance tout au long de la relation
d'affaire et contrôlent avec précision les opérations accomplies afin de s'assurer de leur
conformité avec les informations qu'ils détiennent sur leurs clients ».
130
Art. 11. - Les inspecteurs de la Banque d'Algérie mandatés par la commission bancaire, et
agissant aussi bien dans le cadre des contrôles sur place au sein des banques et des
établissements financiers et de leurs filiales et participations ainsi qu'au sein des services
financiers d'Algérie poste que dans le cadre du contrôle des documents, transmettent
immédiatement un rapport confidentiel à l'organe spécialisé dès qu'ils décèlent une opération
présentant les caractéristiques citées à l'article 10 ci-dessus.
Art. 12. - La commission bancaire ouvre, en ce qui la concerne, une procédure disciplinaire,
conformément à la loi à l'encontre de la banque ou de l'établissement financier dont la
défaillance de ses procédures internes de contrôle en matière de prévention et de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été établie. Elle peut s'enquérir de
l'existence du rapport visé à l'article 10 ci-dessus et en demander communication.
S'agissant des services financiers d'Algérie poste, rapport en est fait à la tutelle.
Art. 13. - L'organe spécialisé doit être informé des suites réservées à toutes procédures
ouvertes en la matière par la commission bancaire.
Art. 14. - Les assujettis sont tenus de conserver et de tenir à la disposition des autorités
compétentes :
CHAPITRE III :
DE LA DETECTION
Art. 15. - L'organe spécialisé analyse et exploite les informations qui lui parviennent des
autorités compétentes et des assujettis afin de déterminer l'origine des capitaux et leur
destination.
En outre, il peut demander, dans le cadre de toute déclaration de soupçon ou de tout rapport
confidentiel reçus, aux autorités compétentes ou aux assujettis, toute information
complémentaire qu'il juge nécessaire à l'exercice de ses missions.
Art 15 bis. - L'organe spécialisé communique les renseignements financiers aux autorités
sécuritaires et judiciaires lorsqu'il y a des motifs de suspecter des opérations de blanchiment de
capitaux ou de financement du terrorisme.
131
Art. 15 bis 1. - L'organe spécialisé et les autorités compétentes coopèrent et coordonnent leurs
actions pour l'élaboration et l'exécution des stratégies et des actions de prévention et de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Les modalités d'application du présent article sont fixées, le cas échéant, par voie
règlementaire.
Art. 16. - L'organe spécialisé accuse réception de la déclaration de soupçon. Il collecte tous
renseignements et indices permettant d'établir l'origine des fonds ou la nature réelle des
opérations faisant l'objet de la déclaration et assure la transmission du dossier au procureur de
la République compétent conformément à la loi, chaque fois que les faits déclarés sont
susceptibles de constituer l'infraction de blanchiment d'argent ou de financement du
terrorisme.
Art. 17. - L'organe spécialisé peut s'opposer, à titre conservatoire, pour une durée maximale de
72 heures, à l'exécution de toute opération de banque de toute personne physique ou morale
sur laquelle pèsent de fortes présomptions de blanchiment d'argent ou de financement du
terrorisme. Mention de cette mesure est portée sur l'accusé de réception de la déclaration de
soupçon.
Art. 18. - Les mesures conservatoires prises par l'organe spécialisé ne peuvent être maintenues
au delà de 72 heures que sur décision judiciaire.
Le président du tribunal d'Alger peut, sur requête de l'organe spécialisé et après avis du
procureur de la République près le tribunal d'Alger, proroger le délai prévu à l'alinéa ci-dessus
ou ordonner le séquestre provisoire des fonds, comptes ou titres objet de la déclaration.
Le procureur de la République prés le tribunal d'Alger peut présenter une requête aux mêmes
fins. L'ordonnance qui fait droit à la requête est exécutoire sur minute avant notification à la
partie concernée par l'opération.
Si l'accusé de réception de la déclaration de soupçon n'est pas assorti des mesures
conservatoires prévues ci-dessus ou si aucune décision du président du tribunal d'Alger ou le
cas échéant du juge d'instruction saisi, n'est parvenue aux personnes et organismes visés aux
articles 19 et 21 de la présente loi, dans le délai maximum de 72 heures, ceux-ci peuvent
exécuter l'opération, objet de la déclaration.
Art. 18 bis. - Le président du tribunal d'Alger peut ordonner le gel et/ou la saisie, pour une
durée d'un mois renouvelable, de tout ou partie des capitaux ainsi que leur produit, appartenant
ou destinés à des terroristes ou à une organisation terroriste, sur demande de l'organe
spécialisé, du procureur de la République près le tribunal d'Alger ou des instances
internationales habilitées.
Cette ordonnance est susceptible de contestation devant la même instance, dans les deux (2)
jours de sa notification.
Elle est exécutée conformément aux dispositions de l'alinéa 4 de l'article 18 ci-dessus.
Art. 19. - Les assujettis sont soumis à l'obligation de déclaration de soupçon, conformément
aux dispositions fixées par l'article 20 ci-dessous.
132
Art. 200. - Sans préjudice
p dees dispositiions de l'arrticle 32 duu code de pprocédure pénale,
p les
assujetttis sont tennus de déclaarer, à l'orgaane spécialiisé, toute oppération lorrsqu'elle porrte sur des
capitauux paraissannt provenir d'une infracction ou sem mblent desttinés au blannchiment de capitaux
et/ou au
a financem ment du terroorisme.
Cette déclaration
d doit être faaite dès qu'ill y a soupço s a été imppossible de surseoir à
on, même s'il
l'exécuution des oppérations ouu postérieureement à leurr réalisationn.
Toute déclarationn d'informattions tendannt à renforcer le soupççon ou à l'innfirmer doitt être faite
sans déélai à l'orgaane spécialissé.
La forrme, le moddèle, le conntenu et l'acccusé de rééception de la déclarattion de sou upçon sont
déterm
minés par vooie réglemenntaire sur prroposition de d l'organe spécialisé.
s
Art. 21. - L'inspeection généérale des fiinances, less services des d impôts,, des douan nes et des
domainnes, le trésor public et la Bannque d'Algéérie adressent imméddiatement un u rapport
confidentiel à l'organe spéciaalisé dès qu''ils découvrrent, lors de leurs missiions de vériification et
de conntrôle, l'existence de capitaux
c ouu d'opératioons paraissaant provenirr d'une infrraction ou
semblaant destinés au blanchim ment de cappitaux et /ouu au financeement du terrrorisme.
Les moodalités d'appplication du
d présent article
a sont fixées
f par vooie réglemeentaire
Art. 222. - Le seccret professsionnel ou le secret bancaire ne sont pas oopposables à l'organe
spéciallisé.
Cette exemption
e d responsaabilité reste fondée mêm
de me si les ennquêtes n'onnt donné lieu
u à aucune
o si les pouursuites ont abouti à dess décisions de non-lieuu, de relaxe ou d'acquitttement.
suite ou
CHAPITRE
H E IV :
DE LA
L COOPER
RATION IN
NTERNATIIONALE
Art. 25. - L'organne spécialiséé peut comm muniquer au ux organismmes des autrres Etats quui exercent
des miissions similaires les information
i ns qu'il détient sur des opérationss qui paraisssent avoir
pour objet
o le blaanchiment de capitauxx ou le fin nancement du terrorism me, sous réserve
r de
réciproocité et de ne
n pas les uttiliser à d'auutres fins qu
ue celles préévues par la présente lo
oi.
133
Art. 26. - La coopération et l'échange d'informations, visés à l'article 25 ci-dessus, s'effectuent
dans le respect des Conventions internationales et des dispositions légales internes applicables
en matière de protection de la vie privée et de communication de données personnelles sous
réserve que les organismes étrangers compétents soient soumis aux mêmes obligations de
secret professionnel que l'organe spécialisé.
Art. 28. - La communication des informations ne peut être accordée si une procédure pénale a
déjà été engagée en Algérie sur la base des mêmes faits ou si cette communication est de
nature à porter atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationales ou à l'ordre public et aux
intérêts fondamentaux de l'Algérie.
Art. 29. - La coopération judiciaire est établie entre les juridictions algériennes et les
juridictions étrangères lors des enquêtes, poursuites et procédures judiciaires relatives au
blanchiment d'argent et au financement du terrorisme, sous réserve de réciprocité et dans le
respect des Conventions bilatérales et multilatérales applicables en la matière, ratifiées par
l'Algérie, et conformément à la législation interne.
Art. 30. - La coopération judiciaire peut porter sur des demandes d'enquête, des commissions
rogatoires internationales, l'extradition de personnes recherchées conformément à la loi ainsi
que la recherche, le gel, la saisie et la confiscation des capitaux blanchis ou destinés à être
blanchis et de leurs produits de même que des capitaux utilisés ou devant être utilisés à des
fins de financement du terrorisme, ainsi que des instruments de telles infractions ou d'actifs
d'une valeur équivalente sans préjudice des droits des tiers de bonne foi.
CHAPITRE V :
DISPOSITIONS PENALES
Art. 31. - Quiconque effectue ou accepte un paiement en violation des dispositions de l'article
6 ci-dessus est puni d'une amende de 500.000 DA à 5.000.000 DA.
Art. 32. - Tout assujetti qui s'abstient, sciemment et en connaissance de cause, d'établir et/ou
de transmettre la déclaration de soupçon prévue par la présente loi est puni d'une amende de
1.000.000 DA à 10.000.000 DA sans préjudice de peines plus graves et de toute autre sanction
disciplinaire.
134
Art. 33. - Les dirigeants et les agents des institutions financières et les assujettis qui auront
sciemment porté à la connaissance du propriétaire des capitaux ou opérations ayant fait l'objet
de déclaration de soupçon l'existence de cette déclaration ou communiqué des informations sur
les suites qui lui sont réservées sont punis d'une amende de 2.000.000 DA à 20.000.000 DA
sans préjudice de peines plus graves et de toute autre sanction disciplinaire.
Art. 34. - Les dirigeants et les agents des institutions financières et des entreprises et
professions non financières qui ont sciemment enfreint de manière répétée les mesures de
prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme prévues par les articles
7, 8, 9, 10, 10 bis, 10 bis 1, 10 bis 2 et 14 de la présente loi sont punis d'une amende de
500.000 DA à 10.000.000 DA.
Les personnes morales prévues au présent article sont punies d'une amende de 10.000.000 DA
à 50.000.000 DA, sans préjudice de peines plus graves.
CHAPITRE VI :
DISPOSITIONS FINALES
Art. 36. - La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
135
136
Décret exécutif n° 13-318 du 10 Dhou El Kaada 1434 correspondant au 16 septembre 2013
relatif à la procédure d'identification, de localisation et de gel des fonds et autres biens
dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme.
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre des finances,
- Vu la Constitution, notamment ses articles 28, 85-3° et 125 (alinéa 2) ;
- Vu la Charte des Nations Unies, notamment ses articles 24, 25 et son chapitre VII ;
- Vu la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme adoptée
par l'assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies le 9 décembre 1999 et
ratifiée avec réserves, par le décret présidentiel n° 2000-445 du 27 Ramadhan 1421
correspondant au 23 décembre 2000 ;
- Vu la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée,
adoptée le 15 novembre 2000 par l'assemblée de l'Organisation des Nations Unies et
ratifiée, avec réserves, par le décret présidentiel n° 02-55 du 22 Dhou El Kaada 1422
correspondant au 5 février 2002 ;
- Vu la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005, modifiée et
complétée, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme ;
- Vu le décret présidentiel n° 13-312 du 5 Dhou El Kaada 1434 correspondant au 11
septembre 2013 portant nomination des membres du Gouvernement ;
- Vu le décret exécutif n° 02-127 du 24 Moharram 1423 correspondant au 7 avril 2002,
modifié et complété, portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de
traitement du renseignement financier (CTRF) ;
Décrète :
Article 1er. Le présent décret a pour objet de fixer les modalités d'application de l'article 15
bis 1 de la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005, modifiée et
complétée, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement
du terrorisme.
137
Art. 2. En application de la législation en vigueur et des résolutions des instances
internationales habilitées, la cellule de traitement du renseignement financier est chargée, dans
le cadre de son domaine de compétence et en relation avec les institutions nationales
concernées et autres autorités compétentes visées par l'article 4 de la loi n° 05-01 du 27 Dhou
El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005, modifiée et complétée, susvisée, de la mise en
œuvre de la procédure d'identification, de localisation et de gel immédiat des fonds et autres
biens des terroristes, organisations terroristes, personnes ou entités désignés au titre des
sanctions financières ciblées liées au terrorisme et au financement du terrorisme.
Art. 5. Les listes des personnes sur lesquelles pèsent de fortes présomptions de terrorisme ou
de financement de terrorisme sont établies par les institutions nationales concernées et
transmises dans les mêmes formes, conformément à la législation en vigueur.
Art. 6. Le gel et/ou la saisie de tout ou partie des capitaux ainsi que leur produit, appartenant
ou destinés à des terroristes ou à une organisation terroriste peut être ordonnée par le président
du tribunal d'Alger, pour une durée d'un mois renouvelable, conformément aux dispositions de
l'article 18 bis de la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005,
modifiée et complétée, susvisée.
Art. 7. La décision de levée du gel ainsi que le retrait des listes récapitulatives et leurs mises à
jour sont communiqués par la cellule de traitement du renseignement financier, dès réception,
aux assujettis et autorités compétentes visés à l'article 4 de la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja
1425 correspondant au 6 février 2005, modifiée et complétée, susvisé.
138
Art. 8. Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Abdelmalek SELLAL.
139
140
Règlement n°12-03 du 28 novembre 2012 relatif à la prévention et à la lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Article 1er : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-
poste doivent, en application de la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6
février 2005, modifiée et complétée, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment
d'argent et le financement du terrorisme, tels que définis dans ses articles 2 et 3, faire preuve
de vigilance. Ils doivent, à cet effet, disposer d'un programme écrit de prévention, de détection
et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
141
Ce programme doit comprendre, notamment :
- des procédures ;
- des contrôles ;
- une méthodologie de diligence en ce qui concerne la connaissance de la clientèle ;
- des formations appropriées à l'attention de leur personnel ;
- un dispositif de relations (correspondants et déclarations de soupçon) avec la cellule
de traitement du renseignement financier (CTRF).
TITRE I
CONNAISSANCE DE LA CLIENTELE ET DES OPERATIONS
Art. 2 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
doivent, dans le but d'éviter de s'exposer à des risques liés à leur clientèle et à leurs
contreparties, veiller à l'existence de normes internes "connaissance de la clientèle" et à leur
adéquation en permanence.
Les mesures de protection liées à la connaissance de la clientèle dépassent le cadre d'une
simple opération d'ouverture et de tenue de compte. Elles exigent de la part des banques, des
établissements financiers et des services financiers d'Algérie-poste un devoir de diligence
rigoureux à l'égard des comptes et opérations pouvant être à risques et une surveillance
vigilante des activités et opérations pouvant être suspectes.
Art. 3 : Les normes ‘‘connaissance de la clientèle’’ doivent prendre en compte les éléments
essentiels de la gestion des risques et des procédures de contrôle, notamment :
1. une politique d'acceptation des nouveaux clients ;
2. une identification de la clientèle et un suivi des mouvements et opérations ;
3. une surveillance continue des clients et comptes à risques.
Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
doivent connaître l'identité et l'adresse de leurs clients et surveiller les mouvements de
comptes pour déceler les types d'opérations et les transactions atypiques et/ou inhabituelles et
leur justification économique pour un client précis ou une catégorie de comptes.
142
Aux fins du présent règlement, on désigne notamment par le terme "client" :
- toute personne ou entité titulaire d'un compte auprès de la banque ou des services
financiers d’Algérie-poste, ou au nom de laquelle un compte est ouvert (propriétaire
effectif du compte);
- tout bénéficiaire effectif d’un compte ;
- les bénéficiaires de transactions effectuées par un ou des intermédiaires professionnels ;
- les clients occasionnels ;
- les mandataires et les agents agissant pour le compte d'autrui ;
- toute personne ou entité associée à une transaction financière effectuée par
l'intermédiaire d'une banque, d'un établissement financier ou les services financiers
d'Algérie-poste.
Art. 5 : La vérification de l'identité d'une personne physique se fait par la présentation d'un
document officiel original en cours de validité et comportant une photographie. Il est
important de recueillir les informations sur la filiation de l'intéressé.
La vérification de l'identité d'une personne morale, y compris tout type d'association à but non
lucratif, et autres organisations est effectuée par la présentation d'un original de ses statuts et
de tout document établissant qu'elle est légalement enregistrée ou agréée et qu'elle a une
existence et une adresse réelles au moment de l'identification.
La vérification de l'adresse se fait par la présentation d'un document officiel en établissant la
preuve.
143
Art. 6 : Pour s'assurer que les données qu'ils détiennent sur la clientèle sont à jour, les
banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste doivent les
actualiser annuellement, et au moins à l'occasion d'une transaction importante, d'une
modification substantielle des normes de documentation sur la clientèle ou d'un changement
important dans le mode de gestion du compte.
Toutefois, si une banque, un établissement financier ou les services financiers d'Algérie-poste
réalisent à un moment donné, que les informations dont ils disposent sur un client sont
insuffisantes, ils doivent prendre les mesures nécessaires pour obtenir dans les meilleurs délais
tous les renseignements utiles.
TITRE II
CONSERVATION DES DOCUMENTS
Art. 8 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
doivent conserver et tenir à la disposition des autorités compétentes :
- les documents relatifs à l'identité et à l'adresse des clients, durant une période de cinq (5) ans
au moins, après la clôture des comptes et/ou la cessation de la relation d'affaires;
- tous documents relatifs aux opérations effectuées, y compris les rapports confidentiels,
durant une période de cinq (5) ans au moins, après l’exécution de l’opération.
Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste sont
tenus d'élaborer des procédures, à l'attention de leurs structures opérationnelles, précisant
quelles sont les données à conserver sur l'identification de la clientèle, sur les transactions
individuelles et sur la durée légale et réglementaire de conservation.
TITRE III
BANQUES CORRESPONDANTES
Art. 9 : Les banques, les établissements financiers et le cas échéant les services financiers
d’Algérie-poste doivent réunir suffisamment d'informations sur leurs correspondants
144
bancaires, permettant de connaître la nature de leur activité et leur réputation. Les relations
de correspondant avec des établissements bancaires étrangers doivent être établies à la
discrétion de la direction générale et à la condition :
- que la reddition de leurs comptes soit certifiée ;
- qu'ils soient soumis à un contrôle par leurs autorités compétentes ;
- qu'ils collaborent, dans le cadre d'un dispositif national de lutte contre le blanchiment de
capitaux et du financement du terrorisme ;
- qu’ils appliquent des mesures de vigilance aux clients utilisant des comptes de passage ;
- qu’ils n’entretiennent pas de relations d’affaires avec des banques fictives.
Les Conventions de comptes correspondants doivent être actualisées, pour intégrer les
obligations prévues ci-dessus.
TITRE IV
SYSTÈMES D'ALERTE
Art. 10 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
sont tenus de disposer de systèmes de surveillance des transactions permettant, pour tous les
comptes, de déceler les activités ayant un caractère inhabituel ou suspect.
Les types d'opérations qui doivent faire l’objet d’une attention particulière couvrent
notamment, les opérations :
145
Art. 11 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d’Algérie-poste
doivent prendre les mesures appropriées à l’effet de se prémunir contre le risque d’usage à des
fins de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme des technologies nouvelles
ou en développement, en lien avec des produits, pratiques commerciales ou mécanismes de
distribution.
TITRE V
DECLARATION DE SOUPÇON
Art. 12 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
sont soumis à l'obligation légale de déclaration de soupçon dans les formes réglementaires et
en requérir accusé de réception.
Les banques, les établissements financiers et les services financiers d’Algérie-poste doivent
surseoir à l’exécution de toute opération lorsqu'elle porte sur des capitaux paraissant provenir
d'une infraction ou semblent destinés au blanchiment de capitaux et/ou au financement du
terrorisme et la déclarer à la cellule du traitement du renseignement financier (CTRF).
Les déclarations de soupçon doivent être faites dès qu'il y a soupçon, même s'il a été
impossible de surseoir à l'exécution des opérations ou postérieurement à leur réalisation.
Tout élément tendant à renforcer le soupçon ou à l'infirmer doit être communiqué sans délai à
la cellule de traitement financier (CTRF).
La déclaration de soupçon doit être faite conformément au modèle réglementaire.
Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste sont
tenus au strict respect des mesures conservatoires édictées par l'article 18 de la loi n° 05-01 du
6 février 2005, modifiée et complétée, relative à la prévention et la lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme. Ils doivent veiller à son application.
Art. 13 : Les procédures de déclaration des opérations suspectes doivent être clairement
précisées par écrit par chaque banque, établissement financier et les services financiers
d'Algérie-poste et portées à la connaissance de leur personnel. Ces procédures internes
doivent, en outre, déterminer les conditions de déclaration de soupçon à la cellule de
traitement du renseignement financier.
146
Art. 15 : En application de la loi, le secret bancaire n'est pas opposable à la cellule de
traitement du renseignement financier.
Art. 16 : La loi protège les déclarants ayant procédé de bonne foi, de toute poursuite et de
responsabilité administrative, civile et pénale. Cette disposition doit être portée à la
connaissance du personnel.
TITRE VI
VIREMENTS ÉLECTRONIQUES ET MISE A DISPOSITION DE FONDS
Art. 17 : Dans le cadre des virements électroniques, quel que soit le support utilisé (SWIFT,
ARTS, ATCI etc...) et/ou de mise à disposition de fonds, les banques, les établissements
financiers et les services financiers d'Algérie-poste veillent à l'identification précise du
donneur d'ordre et du bénéficiaire ainsi que de leur adresse.
Les gestionnaires de systèmes de paiements et les opérateurs directs ou indirects doivent
disposer d’un dispositif automatique de repérage de clientèle et d’opérations ; il concernera
des entités ou personnes inscrites sur des listes préétablies.
TITRE VII
INFORMATION ET FORMATION
Art. 18 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
Art. 19 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
doivent habiliter au moins un cadre supérieur responsable de la conformité en matière de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, comme correspondant de la
cellule de traitement du renseignement financier et chargé de veiller au respect de leurs
politiques et procédures en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme.
Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
s'assurent que les procédures sont communiquées à tout le personnel et permettent à chaque
agent de rapporter toute opération suspecte au responsable de la conformité en matière de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Un rapport annuel en est
fait à la commission bancaire.
147
Art. 20 : Les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-poste
doivent définir dans un document les critères de déontologie et de professionnalisme, en
matière de déclaration. Ce document est obligatoirement porté à la connaissance de tout leur
personnel.
TITRE VIII
SUCCURSALES ET FILIALES
Art. 21 : Les banques et les établissements financiers doivent veiller à l’application par leurs
succursales et filiales à l’étranger, des prescriptions du présent règlement, dans la mesure où
les lois et règlements du pays hôte le permettent. Dans le cas contraire, ils en réfèrent à la
commission bancaire.
TITRE IX
CONTROLE INTERNE
Art. 22 : Le programme de prévention, de détection et de lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme, tel que prévu dans l’article premier du présent
règlement, s'intègre dans le dispositif de contrôle interne des banques, des établissements
financiers et des services financiers d’Algérie-poste et rapport en est fait annuellement à la
commission bancaire.
TITRE X
ROLE DES ORGANES DE CONTROLE EXTERNE DES BANQUES,
DES ETABLISSEMENTS FINANCIERS ET DES SERVICES FINANCIERS
D’ALGERIE-POSTE
Art. 23 : Les commissaires aux comptes évaluent la conformité des dispositifs internes de
prévention et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, des
banques, des établissements financiers et des services financiers d’Algérie-poste par
référence aux pratiques normatives et de prudence en vigueur. Un rapport annuel en est fait à
la commission bancaire.
148
SANCTIONS
Art. 25 : La commission bancaire veille à ce que les banques, les établissement financiers et
les services financiers d’Algérie-poste disposent de politiques, pratiques et procédures
appropriées, notamment de critères stricts de connaissance de la clientèle et de ses
opérations, de la détection et surveillance ainsi que de la déclaration de soupçon, assurant
un haut niveau d'éthique et de professionnalisme.
Elle doit s'enquérir de l'existence du rapport visé à l'article 10 du présent règlement.
En cas de défaillance, une procédure disciplinaire pourra être engagée par la commission
bancaire à l’encontre des banques et des établissements financiers, et par l’autorité concernée
pour ce qui est des bureaux de changes et des services financiers d’Algérie-poste.
TITRE XI
Bureaux de change
Art. 26 : Les bureaux de change agréés doivent adopter des mesures d'identification de leur
clientèle et de vigilance vis-à-vis des opérations de celle-ci. Ils sont soumis à l'obligation
d’information et de formation de leurs agents et de déclaration de soupçon à la cellule de
traitement du renseignement financier.
TITRE XII
DISPOSITIONS FINALES
Art. 28 : Sont abrogées les dispositions du règlement n° 05-05 du 13 Dhou El Kaada 1426
correspondant au 15 décembre 2005 relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment
d’argent et le financement du terrorisme.
Mohammed LAKSACI
149
150
LES ORGANES CHARGES DE LA PREVENTION
ET DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION,
LE BLANCHIMENT D’ARGENT
ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME
151
152
L’Organe National de Prévention
et de Lutte contre la Corruption
O.N.P.L.C.
153
Décret présidentiel n°06-413 du Aouel Dhou El Kaada 1427 correspondant au 22
novembre 2006 fixant la composition, l'organisation et les modalités de fonctionnement
de l'Organe National de Prévention et de Lutte Contre la Corruption, modifié et complété.
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment son article 77-6°,
Vu l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure
pénale ;
Vu la loi n° 90-21 du 15 août 1990, modifiée et complétée, relative à la comptabilité publique ;
Vu la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à la
prévention et à la lutte contre la corruption, notamment ses articles 18 et 19 ;
Décrète :
CHAPITRE I :
DISPOSITIONS GENERALES
Art. 3. - L'organe exerce les missions prévues par l'article 20 de la loi n° 06-01 du 21
Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006, susvisée.
CHAPITRE II :
COMPOSITION
154
CHAPITRE III :
ORGANISATION
Art. 6. - Pour l'accomplissement de ses missions l'organe dispose des structures suivantes :
- un secrétariat général ;
- une division chargée de la documentation, des analyses et de la sensibilisation ;
- une division chargée du traitement des déclarations de patrimoine ;
- une division chargée de la coordination et de la coopération internationale
Art. 7. - Le secrétaire général, sous l'autorité du président de l'organe, est chargé notamment :
Art. 8. - L'organisation interne de l'organe en chargés d'études et/ou en bureaux est fixée par
arrêté conjoint de l'autorité chargée de la fonction publique, du ministre chargé des finances et
du président de l'organe.
Section 1 : Du président
- de mettre en œuvre les mesures entrant dans le cadre de la politique nationale de prévention
et de lutte contre la corruption ;
- de diriger les travaux du conseil de veille et d'évaluation ;
- de veiller à l'application du programme d'actions de l'organe et du règlement intérieur ;
- d'élaborer et de mettre en œuvre des programmes de formation pour les cadres de l'Etat en
matière de prévention et de lutte contre la corruption ;
- de représenter l'organe auprès des autorités et des institutions nationales et internationales ;
- de tout acte de gestion liée à l'objet de l'organe ;
155
- de transmettre les dossiers comportant des faits susceptibles de constituer une infraction
pénale au ministre de la justice, garde des sceaux, aux fins de mettre en mouvement l'action
publique, le cas échéant ;
- de représenter l'organe auprès de la justice et dans tous les actes de la vie civile ;
- d'exercer le pouvoir hiérarchique sur l'ensemble du personnel ;
- de développer la coopération avec les organismes de lutte contre la corruption au niveau
international et de l'échange d'informations à l'occasion des enquêtes en cours.
-le président de l'organe peut également confier aux membres du conseil de veille et
d'évaluation l'animation de groupes de travail thématiques, dans le cadre de la mise en œuvre
du programme d'action de l'organe ainsi que la contribution et la participation aux
manifestations nationales et internationales liées à la prévention et à la lutte contre la
corruption.
Art. 9. bis. - Le président de l'organe est assisté d'un directeur d'études chargé, notamment, de
préparer et d'organiser les activités du président dans le domaine des liaisons avec les
institutions publiques ainsi que les relations avec les organes d'information et le mouvement
associatif.
Art. 10. - Le Conseil de veille et d'évaluation, présidé par le président de l'organe, est
composé des membres cités à l'article 5 ci-dessus.
Les membres du Conseil de veille et d'évaluation sont choisis parmi les personnalités
nationales indépendantes représentatives de la société civile, connues pour leur intégrité et leur
compétence.
156
Section 3 : Des structures
Art. 13. - La division du traitement des déclarations de patrimoine est chargée, en particulier :
- de recueillir les déclarations de patrimoine des agents publics, telles que prévues par le 2ème
alinéa de l'article 6 de la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006,
susvisé, et les textes pris pour son application ;
- de proposer, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur et de
concert avec les institutions et administrations concernées, les conditions, modalités et
procédures de collecte, de centralisation et d'acheminement des déclarations de patrimoine ;
ONPLC
157
Art. 13. bis - La division de la coordination et de la coopération internationale est chargée, en
particulier :
- de définir, de proposer et de mettre en œuvre, conformément à l'article 21 de la loi n° 06-01
du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006, susvisé, les modalités et procédures
relatives aux relations à établir avec les institutions publiques et les autres organismes
nationaux en vue notamment :
- de recueillir toutes informations susceptibles de renseigner sur l'état de permissivité aux actes
de corruption ;
- de procéder ou faire procéder à l'évaluation des systèmes de contrôle interne existants et leur
fonctionnement en vue de déterminer leur vulnérabilité par rapport aux pratiques de
corruption;
- de collecter, centraliser et analyser les statistiques sur les actes et pratiques de corruption ;
- d'exploiter les informations parvenues à l'organe sur des cas de corruption pouvant donner
lieu à des poursuites judiciaires et de veiller à leur donner les suites appropriées conformément
à la législation et à la réglementation en vigueur ;
- de mettre en œuvre les modalités et procédures de coopération avec les institutions, les
organisations de la société civile, les organismes nationaux et internationaux à vocation de
prévention et de lutte contre la corruption, en vue d'assurer un échange d'informations régulier
et utile à la normalisation des méthodes de prévention et de lutte contre la corruption et au
développement de l'expertise nationale dans ce domaine ;
- d'étudier toute situation où il est fait état de facteurs manifestes de risques de corruption
pouvant porter atteinte aux intérêts du pays, en vue de préconiser les recommandations
appropriées ;
- d'initier et organiser les programmes et cycles de formation à réaliser avec le concours des
institutions, organisations ou organismes nationaux et internationaux, à vocation de prévention
et de lutte contre la corruption.
- d'élaborer des rapports périodiques de ses activités.
Art. 13. bis 1. - Pour assurer les attributions qui lui sont dévolues, chaque chef de division est
assisté de quatre (4) chefs d'études.
Les chefs d'études sont assistés de chargés d'études.
Art. 14. - Les fonctions de secrétaire général, de chef de division, de directeur d'études, de
chef d'études et de sous-directeur sont des fonctions supérieures de l'Etat.
Les nominations aux dites fonctions interviennent par décret présidentiel, sur proposition du
président de l'organe.
Le régime indemnitaire applicable aux membres du conseil de veille et d'évaluation ainsi que
le mode de rémunération des fonctionnaires et agents publics exerçant au sein de l'organe sont
fixés par un texte particulier.
158
CHAPITRE IV :
DU FONCTIONNEMENT
Art. 15. - Le conseil de veille et d'évaluation se réunit une fois par trimestre sur convocation
de son président.
Il peut tenir des réunions extraordinaires, sur convocation de son président.
L'ordre du jour de chaque réunion est établi par le président et transmis à chacun des membres,
quinze (15) jours au moins avant la date de la réunion. Cette durée est réduite pour les
réunions extraordinaires sans toutefois être inférieure à huit (8) jours.
Un procès - verbal des travaux en est dressé.
Art. 17. - L'organe peut solliciter le concours de toute administration, institution ou organisme
public dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption.
Il peut, également, faire appel à tout expert, consultant ou organisme d'études susceptible de
l'assister dans ses travaux conformément à la réglementation en vigueur.
Art. 18. - L'organe prend toutes recommandations, tous avis, rapports ou études qu'il transmet
aux structures concernées, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en
vigueur.
Art. 19. - L'organe élabore son règlement intérieur qui définit les modalités de fonctionnement
interne des structures de l'organe.
Le règlement intérieur est adopté par le conseil de veille et d'évaluation. Il est publié au
Journal officiel.
Art. 20. - Les membres de l'organe et les personnels appelés à accéder aux informations
ONPLC
confidentielles prêtent serment devant la Cour, avant l'installation, selon la formule suivante :
"أقسم با العلي العظيم أن أقوم بمھامي أحسن قيام وأن أخلص في تأديتھا وأكتم سرھا
"وأسلك في كل الظروف سلوكا شريفا
159
CHAPITRE V :
DISPOSITIONS FINANCIERES
Art. 21. - Le président de l'organe élabore le budget de l'organe, après avis du conseil de veille
et d'évaluation.
Art. 22. - Le budget de l'organe comporte un chapitre relatif aux recettes et un chapitre relatif
aux dépenses.
Art. 23. - La comptabilité de l'organe est tenue selon les règles de la comptabilité publique.
La tenue de la comptabilité est assurée par un agent et comptable désigné ou agréé par le
ministre chargé des finances.
Art. 24. - Le contrôle financier de l'organe est exercé par un contrôleur financier désigné par
le ministre chargé des finances.
Art. 25. - Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Abdelaziz BOUTEFLIKA.
160
L’Office Central
de Répression de la Corruption
O.C.R.C.
161
Décret présidentiel n° 11-426 du 13 Moharram 1433 correspondant au 8 décembre 2011,
fixant la composition, l'organisation et les modalités de fonctionnement de l’OCRC
modifié par décret présidentiel n° 14-209 du 25 Ramadhan 1435 correspondant
au 23 juillet 2014,
Le Président de la République,
- Vu le décret exécutif n° 90-226 du 25 juillet 1990, modifié et complété, fixant les droits et
obligations des travailleurs exerçant des fonctions supérieures de l'Etat ;
- Vu le décret exécutif n° 90-227 du 25 juillet 1990, modifié et complété, fixant la liste des
fonctions supérieures de l'Etat au titre de l'administration, des institutions et organismes
publics ;
Décrète :
162
C
CHAPITR
RE I :
D
DISPOSIT
TIONS GENERAL
G LES
Articlee 1er. - Enn applicationn des dispoositions de l'article 244 bis de laa loi n° 06--01 du 21
Moharrram 1427 corresponda
c ant au 20 féévrier 2006,, susvisée, le l présent ddécret a pou
ur objet de
l modalitéés de fonctiionnement de l'office central de
fixer la composition, l'organnisation et les
répresssion de la coorruption, désigné
d ci-apprès "l'officce", par abrééviation « O
O.C.R.C ».
CHAPITR
RE 2 :
CO
OMPOSIT
TION
163
Art. 7. - Les offficiers, les agents de police jud diciaire et les fonctioonnaires rellevant des
ministèères concerrnés exerçaant leurs missions
m auu sein de l'office dem meurent so
oumis aux
dispositions législlatives, régllementaires et statutairees qui leur sont
s applicaables.
Art. 9.
9 - L'office peut fairre appel à tout expeert, consultant et/ou iinstitution ayant des
compéétences éproouvées dans le domainee de la lutte contre la coorruption.
CHAPITR
RE 3 :
OR
RGANISA
ATION
Art. 10.
1 - L'office est diriggé par un directeur généralg nommmé par déécret présid dentiel sur
propossition du miinistre de laa justice, gaarde des sceeaux. Il est mis fin à sses fonction
ns dans les
mêmess formes.
Art. 111. - L'officee comprendd un cabineet, une direcction des innvestigationns et une direction de
l'adminnistration géénérale placcés sous l'auutorité du diirecteur génnéral.
Les dirrections de l'office sonnt organiséess en sous-diirections doont le nombre sera fixé par arrêté
conjoinnt du minisstre de la justice,
j gardde des sceaaux et de l'autorité chhargée de laa fonction
publiquue.
Art. 122. - Le cabinnet est diriggé par un chhef de cabineet assisté dee cinq (5) diirecteurs d'éétudes.
164
Art. 155. - Le cheef de cabineet est charggé, sous l'au utorité du directeur
d géénéral, d'aniimer et de
suivre l'activité dees différentees structuress de l'officee.
Art. 166. - La direcction des invvestigationss est chargéée des recheerches et dess enquêtes en
e matière
d'infractions de coorruption.
Art. 177. - La direection de l'aadministratiion généralee est chargéée de la geestion des personnels,
p
des mooyens financciers et mattériels de l'ooffice.
Art. 188. - L'organnisation inteerne de l'offfice est fixéée par arrêtéé du ministrre de la justtice, garde
des sceeaux.
CHAPITR
RE 4 :
MODALITES DE FONC
CTIONN
NEMENT
Art. 19.
1 - Dans l'exercice de d leurs miissions, les officiers ett les agentss de police judiciaire
relevannt de l'office agissent conforméme
c ent aux règlles prévues par le codee de procédu ure pénale
et les dispositions
d s de la loi n°
n 06-01 du 21 Moharrram 1427 coorrespondannt au 20 fév vrier 2006,
susviséés.
Dans tous
t les cas,, le procureuur de la Réppublique prrès le tribunnal où se dérroulent les opérations
o
de poliice judiciairre en est prééalablementt informé.
Art. 21. - Lorsquu'ils particippent à une même enq quête, les officiers
o et les agents de police
judiciaaire relevannt de l'officce et ceux des autress services de
d police judiciaire collaborent
c
constam mment danns l'intérêt de la justiice. Ils meettent en coommun les moyens mis m à leur
disposition. Ils mentionnent
m dans leurs procédures le concourrs qu'ils se sont apporttés dans la
conduiite de l'enquuête.
OCRC
165
CHAPITRE 5 :
DISPOSITIONS FINANCIERES
Art. 26. - Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Abdelaziz BOUTEFLIKA
166
La Cellule de Traitement
du Renseignement Financier
C.T.R.F.
167
Décret exécutif n° 02-127 du 24 Moharram 1423 correspondant au 7 avril 2002,
modifié et complété, portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de
traitement du renseignement financier (CTRF)
Le Chef du Gouvernement,
Sur le rapport du ministre des finances,
- Vu la Constitution, notamment ses articles 8-5° et 85-4° et 125 (alinéa 2) ;
- Vu l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure
pénale;
- Vu l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code pénal ;
- Vu la loi n° 90-10 du 14 avril 1990, modifiée et complétée, relative à la monnaie et au crédit ;
- Vu la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à la comptabilité publique ;
- Vu le décret présidentiel n° 2000-256 du 26 Joumada El Oula 1421 correspondant au 26 août
2000 portant nomination du Chef du Gouvernement ;
- Vu le décret présidentiel n° 2000-445 du 27 Ramadhan 1421 correspondant au 23 décembre
2000 portant ratification avec réserve de la Convention internationale pour la répression du
financement du terrorisme adoptée par l'Assemblée générale de l'organisation des Nations
Unies le 9 décembre 1999 ;
- Vu le décret présidentiel n° 01-139 du 8 Rabie El Aouel 1422 correspondant au 31 mai 2001
portant nomination des membres du Gouvernement ;
- Vu le décret présidentiel n° 02-55 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002
portant ratification avec réserve de la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée, adoptée par l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations
Unies le 15 novembre 2000, notamment son article 7.1.b ;
- Vu le décret exécutif n° 91-387 du 16 octobre 1991, modifié et complété, portant institution
d'indemnités au profit des fonctionnaires et agents publics exerçant des fonctions supérieures
de l'Etat ;
Décrète :
Article 1er. — Il est créé auprès du ministre chargé des finances, une cellule indépendante de
traitement du renseignement financier, par abréviation "CRTF", ci-après désignée "la cellule".
168
Art. 2. — La cellule est une autorité administrative indépendante, jouissant de la personnalité
morale et de l'autonomie financière placée auprès du ministre chargé des finances.
Art. 5. — La cellule est habilitée à requérir des organismes et personnes désignés par la loi
tout document ou information nécessaire pour l'accomplissement des missions qui lui sont
dévolues.
Art. 5 bis. La cellule peut émettre des lignes directrices et des lignes de conduite en relation
avec les institutions et organes ayant le pouvoir de régulation, de contrôle et/ou de surveillance
dans le cadre de la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme.
Art. 6. — La cellule peut faire appel à toute personne qu'elle juge qualifiée pour l'assister dans
l'accomplissement de ses missions.
Art. 7. — Les renseignements reçus par la cellule ne doivent pas être utilisés à des fins autres
que la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent, ni transmis à des
autorités ou organismes, autres que ceux prévus par les articles 4 et 8 du présent décret.
Art. 7 bis. - La cellule peut conclure des protocoles d'accords et d'échanges d'informations
CTRF
avec les autorités compétentes telles que définies par l'article 4 de la loi n° 05-01 du 27 Dhou
El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005, modifiée et complétée, susvisée, dans le cadre
de la prévention et de la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement de terrorisme.
169
Art. 8. — La cellule peut échanger les informations en sa possession avec des organismes
étrangers investis de missions similaires, sous réserve de réciprocité.
La cellule peut adhérer, dans le cadre des procédures en vigueur, aux organisations régionale
et/ou internationale regroupant des cellules de renseignement financier.
Art. 9. — La cellule est dirigée par un président et gérée par un secrétariat général.
La cellule comprend :
- Le conseil.
- Le secrétariat général.
- Les services.
Art. 10. — Le conseil de la cellule est composé de sept (7) membres dont :
- Un président ;
- Quatre (4) membres choisis en raison de leur compétence en matière bancaire, financière et
sécuritaire ;
- Deux (2) magistrats désignés par le ministre de la justice, garde des sceaux, après avis du
conseil supérieur de la magistrature.
Le président et les membres du conseil sont désignés par décret présidentiel, pour un mandat
de quatre (4) années, renouvelable une seule fois.
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- D’assurer l’exécution des décisions prises en conseil et de veiller à la réalisation des
missions et objectifs assignés à la cellule ;
- D’ester en justice, de représenter la cellule auprès des autorités et des institutions nationales
et internationales et de conclure tout marché, contrat, Convention et accord ;
- De faire élaborer les bilans prévisionnels, le compte administratif et le bilan annuel des
activités de la cellule qu’il soumet, après approbation du conseil de la cellule, au ministre
des finances ;
- De proposer l’organisation interne et le règlement intérieur de la cellule et de veiller à leur
mise en œuvre.
Art. 11. — Les membres du conseil de la cellule exercent leur mission à titre permanent et
sont, durant leur mandat, indépendants des structures et institutions dont ils sont issus.
Art. 12. — Les membres de la cellule et les personnes auxquelles elle fait appel, sont astreints
au secret professionnel, y compris vis-à-vis de leurs administrations d'origine, ainsi qu'au
respect de l'obligation de réserve conformément à la législation en vigueur.
Art. 13. — Les membres de la cellule bénéficient de la protection de l'Etat contre les menaces,
outrages et attaques, de quelque nature que ce soit, dont ils peuvent faire l'objet en raison ou à
l'occasion de l'accomplissement de leurs missions.
Art. 13 bis. - Le président du conseil est classé et rémunéré par référence à la fonction de
directeur général de l'administration centrale.
Les membres du conseil sont classés et rémunérés par référence à la fonction de chef de
division de l'administration centrale.
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L’organisation des services techniques de la cellule est fixée par arrêté conjoint du ministre
chargé des finances et de l’autorité chargée de la fonction publique
Art. 16. — Sous l'autorité du président de la cellule, le secrétaire général gère les affaires
administratives ainsi que les moyens humains et matériels de la cellule.
Art. 17. — Le secrétaire général et les chefs de service sont nommés par décision du président
de la cellule.
Le secrétaire général et les chefs de service sont classés et rémunérés par référence à la
fonction de directeur et de sous-directeur de l'administration centrale.
Art. 18. — L'Etat met à la disposition de la cellule les moyens humains, matériels et financiers
nécessaires à son fonctionnement.
Art. 21. — Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Ali BENFLIS
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