Rombauts 50
Rombauts 50
Rombauts 50
Remarques
Ce cours date de 1966.
En lisant ce chapitre, vous pourrez mesurer l’évolution dans l’outillage, les règles de sécurité et la
conception de la toupie
Présentation
Considérée du point de vue mécanique, la toupie semble être la machine à bois la plus simple de toutes et
c'est pourtant celle qui demande le plus d'outillage et aussi le plus de métier pour obtenir d'elle tout ce
qu'elle peut donner. Cela est si vrai que l'on a été amené, dans les ateliers où l'effectif le permet, à choisir
parmi le personnel des machinistes spécialisés dans le travail à la toupie et qui sont appelés toupilleurs.
Précisons donc en quelques mots ce qu'est une toupie avant d'entrer dans le détail de son outillage et de
son utilisation. En principe, une toupie se compose d'une table horizontale traversée en son milieu par un
arbre vertical tournant à grande vitesse et sur lequel on fixe des outils (fig. 1).
50-Fig.1
L'arbre est réglable en hauteur et sur la table se déplace un guide qui peut être rendu solidaire de cette
table. Une fois la machine réglée, les bois à travailler sont poussés à la main dans le sens indiqué par la
flèche.
50-Fig.2
Sur la figure 3, le fer a été morfilé. C'est- à-dire qu'après son affûtage l'arête coupante du
fer a été repoussée à l’a i d e d'un affiloir. Il s'ensuit que les angles donnés s u r l a figure 2
sont modifiés comme l'indique la figure 4, que l'angle d'attaque a devient positif et que le fer
coupe le bois.
50-Fig.3
50-Fig.4 50-Fig.5
50-Fig.7
Les fers
Pour élargir maintenant nos connaissances générales, citons quelques formes particulières et
complétons notre classification.
50-Fig.8
Le fer représenté sur la figure 8 est le plus simple qui soit. Il ne convient que pour des travaux peu
importants. Dès que la dimension d dépasse 3 centimètres, on donne au fer la forme indiquée sur la
figure 9. La partie représentée à gauche n'ayant que la forme approchée du profil et ne servant qu'à
équilibrer la partie droite.
Hébergé par www.lescopeaux.asso.fr
Chap. 50/3
Dans le toupillage des rainures et languettes, le fer simple ne convient pas pour une grande production
puisque, à chaque affûtage, on tend à réduire la largeur de la rainure et à augmenter l'épaisseur de la
languette. On a donc imaginé des fer s à b o uv e t e r , dits à profil constant dont l'affûtage se fait
uniquement sur le biseau (fig. 10).
Sur la figure 6, il vous a été donné le principe de montage et de travail des fers attaquant le bois
tangentiellement. La figure 11 vous donne un exemple de montage de ces fers donnant d'excellents
résultats.
50-Fig.13
50-Fig.12
50-Fig.14
Hébergé par www.lescopeaux.asso.fr
Chap. 50/4
50-Fig.15
Ces trois figures vous donnent les différents types utilisés actuellement et la figure 15, leur mode
de montage.
Les coquilles
Ces o u t i l s ont déjà été traités lors de la leçon sur le tenonnage. Nous ne reviendrons pas sur cette
question.
Cependant, citons les outils à tenon droit (fig. 1 6), dont le montage rappelle celui des coquilles et qui se
règlent sur le même appareil (fig. 4 de la leçon sur le tenonnage). Ces outils ne sont en fait que des fers
montés sur un support.
50-Fig.16
Terminons cet exposé sommaire sur les outils de la toupie en attirant votre attention sur l'appareil appelé
communément scie oscillante et qui est en réalité une scie circulaire dont le plan est oblique par rapport à
l'axe de l'arbre (fig. 17).
50-Fig.16
Cet appareil, dont l'inclinaison de la scie est réglable, permet d'obtenir des rainures de différentes largeurs.
C’est de ce fait, un outil fort apprécié par l'artisan malgré son rendement assez faible.
50-Fig. 17 50-Fig. 18
Le montage de l'arbre
La figure 17 représente schématiquement une des premières solutions mécaniques donnant
satisfaction. L'arbre entraîné par une courroie est maintenu entre les deux supports d'un chariot
coulissant dans des glissières en queue d'aronde, prévues dans le bâti.
Sur la figure 18, où pour faciliter la compréhension on a supposé la table enlevée, est représenté un autre
montage dans lequel la poulie est rejetée vers le bas. Ce qui permet de remplacer le chariot à glissière
par un ensemble cylindrique plus facile à réaliser.
Enfin, dans certaines machines modernes, l'arbre de la toupie est tout simplement le prolongement de
l'arbre d'un moteur qui, guidé dans le bâti, peut être réglé en hauteur par rapport à la table.
Le bâti
II est évident que pour chacune des solutions précédentes les formes du bâti varient, mais l'allure
générale reste à peu près celle qui est esquissée sur la figure 18 et dans laquelle on a cherché à
obtenir une large assise pour un bâti trapu.
Enfin, deux rainures permettent de rendre solidaires de la table, les guides ou accessoires divers.
L'arbre
Le plus souvent en acier mi-dur, d'un diamètre de
50 millimètres pour les machines normales ou de
40 millimètres pour les machines légères, l'arbre est
pourvu en bout d'un trou taraudé; il est traversé par
une mortaise comme l'indique la figure 1 et
comporte un épaulement sur lequel viendront
s'appuyer les outils circulaires
Il doit tourner parfaitement rond. Il doit aussi être
parfaitement perpendiculaire à la table, ce qui
peut se vérifier comme le montre la figure 19.
Sur la plupart des machines françaises, l'arbre
sort de la table et c'est sur son extrémité que
50-Fig. 19 l'on fixe les outils.
D'autres machines, en particulier les machines de marques étrangères, sont conçues différemment. Le
bout de l'arbre situé au-dessous du niveau de la table forme mandrin et reçoit des porte-outils munis
d'une queue, qui vient s'ajuster et se centrer en bout d'arbre.
Les accessoires
Signalons, dans le même esprit, les presseurs dont le rôle est d'aider au maintien des bois contre les
guides. Sur la figure 20 sont représentés deux presseurs verticaux dont la fonction est de maintenir
la pièce sur la table de la machine. Sachez qu'il existe d'autres modèles du même genre de
Hébergé par www.lescopeaux.asso.fr
Chap. 50/7
fabrication (lames d'acier) employés dans le plan horizontal et dont le rôle est d'appuyer le bois
contre les tables du guide.
Retenez qu'il existe encore des presseurs à galets et à contrepoids et des montages permettant outre
le maintien des bois, leur entraînement en utilisant des pneumatiques. Mais pour ces derniers,
appelés entraîneurs à pneumatiques, nous ferons une réserve semblable à celle que nous avons faite
pour le dégauchissage.
50-Fig. 22
Parmi les accessoires, nous trouverons encore un guide particulier, dit champignon, permettant le
toupillage de bois cintrés (fig. 22), les protecteurs sont de formes diverses, voir la figure 23. Enfin, toute
une gamme d'appareils qui permettent d'effectuer sur la toupie des travaux très particuliers. L'appareil
à faire des balustres, celui à faire les queues d'aronde (découvertes et cachées), le montage
permettant de canneler les pieds de table et celui qui transforme la toupie en tenonneuse.
Travail à l'arbre
La pièce est appuyée directement sur l'arbre. L'attaque de la passe est
particulièrement délicate et il est bon de se donner un point fixe, par exemple
en bloquant à l'aide de rainures un tasseau sur la table. Quelquefois, au
lieu d'appuyer la pièce directement sur l'arbre, on monte sur celui-ci un
roulement à billes et c'est sur la bague extérieure que l'on appuie la pièce, 50-Fig. 23
ou le gabarit s'il s'agit de travaux en série.
Travail au champignon
En ébénisterie et en carrosserie on est amené à travailler des bois dont les formes ne se prêtent
pas à un appui sur une surface plane. Lorsqu'il s'agit de moulurer ces pièces cintrées en tout sens, on
relève la table et on fixe sur le bâti, comme il est indiqué sur la figure 23. L’appareil dit y utile
champignon. La pièce, appuyée à la fois contre l'arbre et sur la tête du guide, est orientée par le
toupilleur. Cette façon d'opérer demande un tour de main que possèdent seulement des
professionnels bien entraînés et exige une attention de tous les instants. Dans les travaux fins, on est
amené à prolonger l'arbre par une rallonge d'un diamètre inférieur au diamètre normal.
Selon la nature des travaux, il est fait usage de protecteurs fixes ou calés sur l'arbre, qui doivent être
montés et réglés convenablement pour le travail.
Hébergé par www.lescopeaux.asso.fr
Chap. 50/9