Usinges Les Machines A Bois
Usinges Les Machines A Bois
Usinges Les Machines A Bois
LES SCIES 65
Nous allons aborder maintenant l'étude de l'outillage machine des ateliers de travail du bois.
Dans cette partie du cours de technologie, nous traiterons tout particulièrement les types courants de
machines de fabrication mais, quand cela sera possible, il vous sera donné quelques indications sur
d'autres types conçus pour d'autres usages.
C'est ainsi que les scies, par lesquelles nous allons débuter notre étude, sont non seulement
utilisées dans les ateliers de fabrication, mais sont aussi employées au débit des bois; il nous a donc
semblé logique de commencer par elles, puisque aussi bien ce sont elles qui œuvrent en premier
lieu.
On classe généralement les scies mécaniques en deux catégories : les scies de premier débit et
les scies d'atelier.
LES SCIES DE PREMIER DEBIT
SCIES A RUBAN A GRUMES
La figure 1 vous donne le principe de
fonctionnement d'un type pouvant refendre une
grume de 2 mètres de diamètre; toutes les
commandes sont automatiques, y compris l'avance
du chariot portant la grume.
Ces scies existent avec lames verticales ou
horizontales.
Sur la figure 2 est représenté le schéma de
principe d'un autre type dit à chariot libre, dans
lequel l'avance du bois à débiter est obtenue à la
main.
SCIES ALTERNATIVES
La figure 3 vous donne le schéma de fonctionnement d'une scie horizontale à une lame, surtout
utilisée pour le débit en plateaux épais.
Sachez qu'il existe aussi des scies dites scies verticales à châssis, fonctionnant sur le
même principe mécanique, mais où le sciage se fait par plusieurs lames (12 et plus) fixées dans
un châssis animé d'un mouvement alternatif vertical.
SCIES A RUBAN A DEDOUBLER (ou A CYLINDRES).
La figure 4 donne le schéma de telles machines souvent utilisées au débit du madrier de sapin
Fig. 4 Fig. 5
SCIES CIRCULAIRES A CHARIOT
Peu à peu délaissées au bénéfice des scies à ruban, elles sont encore très utilisées dans
ravivage et le délignage des plateaux.
TRONÇONNEUSES
Utilisées pour le débit des grumes en
longueur ou pour l'abattage, les tronçonneuses
sont de deux types : à lame et à chaîne.
Les figures 6 et 7 vous donnent une idée de ce
que sont ces machines.
Fig. 6
Fig. 7
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
SCIES A RUBAN
Si el l e n'est pas la plus simple des machines à travailler le bois, la scie à ruban
est bien l ' u n e des plus répandues et celle dont on se sert à tout moment dans un atelier non
spécialisé dans une fabrication déterminée.
Sur la figure 1, qui vous donne une forme courante de la machine, sont indiqués les
noms des différentes parties.
Un bâti à forme rectangulaire arrondie comme celui de la figure, ou en forme de col
de cygne pour les machines plus légères, supporte une table généralement inclinable et
deux volants de 0,50 à 0,90 ni de diamètre.
Le volant inférieur non réglable est entraîné à l'aide d'un système poulie fixe - poulie folle avec
levier d'embrayage ou à l'aide d'une commande par courroies trapézoïdales, ou encore, pour des scies de
faible puissance, directement par un moteur fixé en bout d'arbre.
Le volant supérieur {fig. 2) possède deux
réglages, l'un vertical de manière à assurer la
tension du ruban, l'autre horizontal de manière à
régler sa position sur la jante qui, comme celle
du volant inférieur, est recouverte d'un bandage en
caoutchouc ou d'une bande de liège.
Fig. 1 Fig. 2
Les scies à ruban se font généralement avec le bâti à gauche, c'est-à-dire que l'opérateur
devant sa machine voit le bras du bâti à sa gauche; mais il existe aussi des bâtis à droite et il est
bon de connaître ce détail qui offre des facilités lors de l'étude de l'installation d'un atelier.
La vitesse de rotation d'une scie à ruban devrait, pour un diamètre de volant donné, varier avec
l'essence du bois à scier; pratiquement, dans un atelier de moyenne importance, la scie sert à tout et
la vitesse du ruban varie entre 10 et 25 mètres par seconde, ce qui donne environ 550 tours par minute
pour un volant de 800 millimètres.
Les guides
Sur les scies à ruban d'atelier, on distingue deux sortes de guides ceux destinés à guider la
lame et ceux avec lesquels on guide le bois.
En ce qui concerne les premiers, nous avons vu (fig. 1)
que le ruban passait dans trois guides différents, l'un à
gauche (pour un bâti à gauche) empêchant le flottement
entre les deux volants, un autre sous la table et, enfin,
un troisième réglable en hauteur au-dessus de la table. De
ces trois guides, le dernier est le plus important et l'on a
cherché bien des solutions pour remplacer le simple morceau
de bois représenté sur la figure 3, sans que l'on soit
parvenu à un système parfait. La figure 4 représente le
système de guidage dit en bois de bout qui est une
amélioration du principe précédent et la figure 5
représente le guide dit à rouleaux
Pour ce qui est des guides assurant la conduite du bois, les figures 6 et 7 donnent deux types
réglables qui se fixent sur la table de la machine; mais vous devez déjà savoir qu'on se servira aussi
d'une chute quelconque pour guider les pièces de bois dans les différents cas indiqués sur la figure 8.
Fig. 6 Fig. 7
Les lames
Les lames employées pour les sciages
courants d'atelier sont déterminées par leur
largeur : on emploiera des lames de 5 à 15
millimètres pour chantourner et des lames plus
larges pouvant aller jusqu'à 30 et 35 millimè-
tres pour les débits d'atelier. La forme de la
denture est celle représentée sur la figure 9.
L'affûtage se fait à la main ou à l'aide d'une petite machine alternative, mais toujours en
progressant dans le sens f. La lame est obtenue à l'aide d'un ruban dont on brase en
sifflet les deux extrémités.
Dans les agglomérations importantes, des spécialistes se chargent du brasage et de
l'affûtage, mais l'artisan rural fait souvent toutes ces opérations lui-même; nous n'insisterons
pas plus sur ces questions; retenez toutefois qu'une bonne brasure de lame se fait à
l'argent.
Protection
Autrefois, l'artisan menuisier avait recours à des astuces savantes pour établir la
protection do sa machine; la commande était enfermée dans un ensemble formant caisse,
les volants recevaient un écran protecteur et la lame dans sa partie droite était elle-même
cachée à l'aide de volets. La plupart des dispositifs de protection font maintenant, corps avec
la machine; vous n'aurez peut-être jamais à construire un de ces montages d'antan; mais
nous vous rappelons cependant qu'il ne faut pas négliger, s'il y a lieu, cette prévention contre les
accidents.
SCIES CIRCULAIRES
SCIES ALTERNATIVES
Enfin, avant de terminer sur les scies,
citons ces machines à découper, dites
sauteuses {fig. 12} dont l'utilisation n'est
pas particulièrement importante en
menuiserie courante, mais dont on se
sert pour les découpages intérieurs.
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
LE CORROYAGE
LES DEGAUCHISSEUSES
PRINCIPE
La figure 1 met en relief le principe de fonctionnement d'une dégauchisseuse : deux demi table,
décalées en hauteur d'une différence de niveau, entre lesquelles tourne un porte-outil dont les lames
viennent affleurer le dessus de la demi table supérieure ou de sortie.
Le bois à dresser, d'abord appuyé sur la demi table d'entrée, après avoir été dressé par des lames,
prend appui sur la demi table de sortie. En f i n de course, l'appui sur la table de sortie est total.
FIG. 1
L'OUTIL
Comme le montre schématiquement la figure 1, l'outil, animé d'un mouvement de rotation autour de l'axe
0, est formé de plusieurs lames maintenues "sur un porte-outil. Les lames en acier fondu trempé ou en
aciers spéciaux, ont 2,5 ou 3,5 mm d'épaisseur sur 25, 30 ou 35 mm de largeur suivant le type de
machines. Sur 1rs machines courantes, le porte-outil (dont un type très utilisé est représenté en
section sur la figure 2) porte deux lames.
FIG. 3
La figure 3 montre le principe du
procédé : les lames sont réglées par rapport à
la table de sortie, par tâtonnement et a l'aide d'une
règle. Il existe aussi un appareil de réglage qui
permet la mise en place des lames par rapport à la
table d'entrée.
soit par rapport au porte-outil
LA MACHINE FIG 4
La construction est très simple. Un bâti (fig. 5) qui assure la position du porte-outil possède deux
glissières obliques.
Sur ces glissières se règlent les deux demi tables, à l'aide d'un système vis et écrou. Ajoutons
à l'ensemble un guide réglable permettant le dressage d'équerre des champs ou la mise a une pente
donnée et un système de cache mobile assurant la protection de l'outil (fig. 6) et nous avons là une
dégauchisseuse d'atelier.
Notez maintenant que les constructeurs ont essayé divers systèmes d'entraînement automatique des bois
sur la machine, mais il semble que, dans le cas particulier de la dégauchisseuse, la main de l'homme
soit difficile à remplacer. Il est néanmoins nécessaire, dans certains cas, et notamment dans le travail
des bois minces, d'interposer entre cette main et les bois à dégauchir un poussoir tel que celui
représenté sur la figure 7 pour faciliter le maintien de la pièce et éviter les accidents.
CARACTERISTIQUES
Une dégauchisseuse se caractérise par le diamètre de
son porte-outil (80 à 140 millimètres), sa vitesse (4 000 à
7 000 tours /minute), la largeur de bois que l'on peut
dégauchir (250 à 600 millimètres), la longueur des tables
(1,60 à 3 mètres) et la puissance exigée pouvant aller
jusqu'à 5 chevaux-vapeur pour les machines très fortes.
Pièce mince maintenue à l’aide
d’un poussoir
FIG. 7
La dégauchisseuse, comme la raboteuse et les scies, est considérée comme machine dangereuse
dont la protection est obligatoire. La protection de l'outil est le plus souvent assurée sur les
machines récentes par un dispositif automatique "à point", qui permet de travailler les bois en
sécurité, aussi bien à plat qu'à champ.
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
L'OUTIL
L'outil est toujours constitué par des lames mais, d'une façon générale, plus épaisses que celles
des dégauchisseuses et fixées sur un arbre carré pour outil de coupe ; cette mise est soudée sur une
plaque d'acier ordinaire qui forme le corps de la lame.
FIG. 2
Actuellement, on assiste à une évolution dans la construction des machines à bois et certaines
raboteuses admettent les lames des dégauchisseuses. Dans les machines lourdes, quatre lames sont
fixées sur le porte-outil.
L'affûtage s'exécute de la même façon : pour lames minces et pour lames épaisses, l'angle
d'affûtage (ou angle de plein bec) reste aux environs de 30 à 35°. Mais précisons que c'est surtout
l'angle a, dit angle d'attaque, qu'il conviendrait de choisir judicieusement pour obtenir un beau
corroyage en donnant à l'affûtage la forme indiquée sur la figure 3 et en ayant soin d'éviter la
formation d'un interstice offrant une possibilité de bourrage.
En affûtant à contre biseau Mais il faut éviter le
on fait varier l’angle »a » défaut ci dessus
FIG. 3
LE MORTAISAGE MECANIQUE
Dans cette leçon, ainsi que dans la leçon sur le tenonnage, nous ne pouvons pas aborder
directement le principe de fonctionnement des machines comme nous l'avons fait pour le
corroyage. En effet, la forme et le travail des outils varient avec le type de construction et il sera
nécessaire d'établir une première classification, basée sur les procédés utilisés, avant de traiter des
outils et des machines.
VI. — Mèche fraise: ne nécessite pas, comme les autres mèches, une suite de trous de
défonçage avant le dressage des joues de la mortaise; travaille par passes successives eu fraisant
le bois et donne de très bons résultats.
Remarquez que le défonçage par mèche n'implique pas un sens de rotation déterminé ; aussi,
suivant le type de la machine et en regardant en bout, l'outil en place de travail, la rotation peut
être :
— dans le sens des aiguilles d'une montre (fig. 1-IV); on dit que le sens de rotation est à
gauche;
— dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (fig. l-III); on dit que le sens de rotation est
à droite.
Si le défonçage peut indifféremment se faire à droite ou à gauche, il est par contre
nécessaire que l'outil soit choisi pour travailler dans l'un ou l'autre sens. Vous trouverez donc des
mèches dites à droite et d'autres dites à gauche.
En ce qui concerne les mèches hélicoïdales, notez ceci : en plaçant l'outil devant vous et en
position verticale, si les cannelures montent vers la droite, vous avez une mèche à droite et,
réciproquement, si les cannelures montent vers la gauche, vous avez une mèche à gauche.
Non seulement le sens de rotation diffère suivant le type de machine, mais aussi la fixation
de l'outil; si bien que vous trouverez des mèches à queue droite, à queue conique et â culot. Le
meilleur serrage est obtenu, pour les mèches à queue droite, à l'aide de mandrins à manchons
coniques fendus (fig. 21); mais vous verrez souvent serrer ces mêmes mèches à l'aide de mandrins
à deux mors, en particulier lorsqu'il s'agit de diamètres courants de 5 à 10 millimètres.
La machine
La figure 2 représente, schématisé, le type le plus simple de mortaiseuse à mèche.
Différentes coupes ont été faites pour montrer le principe des différents mécanismes de
commande.
Commande de la
broche porte outil
Fig. 2
Observez :
— que l'outil est animé d un mouvement de rotation (4 000 à 6 000 t/mn) et d'un mouvement de
translation (avance et recul) commandé par l'opérateur;
— que la pièce est fixée sur une table à l'aide d'un valet à vis et que cette table, glissant sur la potence,
commandée par l'opérateur à l'aide d'un système secteur denté et crémaillère, se déplace perpendiculaire
ment à l’axe de l'outil. L'amplitude de ce mouvement pourra être limitée à l'aide de butées réglables.
Comprenez bien que ce type de machine n'est pas unique et n'est pas non plus la dernière
production des constructeur: de machines à bois. C'est, au contraire, le type le plus simple sur lequel,
maintenant, nous allons imaginer des perfectionnements
Fig. 3
D'autres mortaiseuses , conçues
spécialement pour le; charronnage,
permettent l'exécution de mortaises à
des distances de. 200 à 300
millimètres au-dessus de la table, ce
qui permet de mortaiser des moyeux
d’environ 450 millimètres de diamètre.
Sur ces machines se monte un
appareil qui serre le moyeu entre
points et qui permet, à l'aide de
plateaux crénelés ou percés, de faire
une répartition très exacte des
mortaises. De plus, il est possible
d'incliner légèrement l'axe du moyeu
pour l'exécution des mortaise pour
l'exécution des mortaises pour rais
obliques.
MACHINES A MORTAISER A
CHAINE
L'outil
C'est une chaîne dont les maillons
portent des dents coupantes. La
figure A donne la forme clés maillons,
leur montage, le principe
d'entraînement, de guidage et de
travail de la chaîne. La largeur de la
mortaise est déterminée par l'épaisseur
de l'outil : il est donc nécessaire
d'avoir un jeu de chaînes comme l'on
a un jeu de bédanes. En ce qui
concerne la longueur de la mortaise,
on est tenu par un minimum déterminé
par le guide; ainsi, dans la série dite FIG.4
normale des chaînes à mortaiser dont
le pas est 22,6 mm, on ne pourra, pour
une chaîne d'épaisseur 10 millimètres, obtenir une longueur de mortaise inférieure à 38 millimètres. Il
en est de même de la profondeur; ainsi, dans l'exemple choisi, pour une longueur de 38 millimètres, on
ne pourra descendre au-delà de 125 millimètres.
Les caractéristiques d'une chaîne sont l'épaisseur et le pas. il existe actuellement trois séries caractérisées
par le pas :
— série normale (pas de 22,6) ; largeur de 6 à 30 mm
— série moyenne (pas de 16,2) : largeur de 4 à 20 mm
— petite série (pas de 13,7) : largeur de 4 à 16 mm
L'affûtage des couteaux se fait à la meule émeri, à l'aide d'un montage généralement prévu sur la
machine elle-même. On peut aussi rafraîchir les arêtes à l'aide d'une pierre à gouges en passant la pierre sur la
face interne des couteaux.
La machine
La machine se compose essentiellement d'un bâti, à la partie supérieure duquel se déplace verticalement
un ensemble de mécanismes supportant et entraînant l'outil et à la partie centrale une table support, de pièces
se manœuvrant horizontalement. Là encore vous trouverez des conceptions très diverses : tantôt la
table ne pourra se régler transversalement, mais l'outil possédera un réglage transversal d'une centaine de
millimètres, tantôt l'outil sera fixé dans ce sens, mais la table possédera le réglage permettant le
pointage de la machine. D'une façon générale (revoyez la figure 2 pour comprendre ces explications), la
course longitudinale de la table sera d'environ 350 à 400 millimètres, la course verticale du support de l'outil
de 250 à 280 millimètres, le réglage transversal d'environ 100 millimètres.
Retenez encore ceci : le défaut de ces machines, d'un très haut rendement, est l'usure rapide des outils et
de leurs guides. Pour remédier à cet inconvénient les constructeurs se sont ingéniés à trouver des systèmes
mécaniques déterminant l'arrêt, automatique de la machine durant les temps morts : réglages,
changements de pièces... Sachez aussi que, comme dans les industries mécaniques, ont été conçues pour
la production en grande série des machines à plusieurs têtes-supports d'outil et que, sur certaines machines,
on utilise la commande hydraulique. Enfin, pour répondre au besoin de toutes les professions, notez que les
constructeurs de machines à bois possèdent des machines de caractéristiques différentes dans le but. de
pouvoir exécuter les mortaises de charpente comme celles de menuiserie ou de charronnage. En ce qui
concerne cette dernière activité, il existe des guides à glissières non parallèles pour l'exécution des mortaises
en pointes exigées par l'assemblage des rais.
MACHINE ALTERNATIVE
La figure 5 représente un bédane creux dans
lequel tourne une mèche t o r s e . C'est l'outillage
employé
sur les machines alternatives dont il a été fait mention en début de leçon. Le. bédane sera à section carrée,
rectangulaire ou polygonale, suivant la forme de l'évidement â obtenir ; l'usure de la mèche est rapide-, le
bédane est susceptible de se casser, l'utilisation de cet outillage n'est pas économique. La figure 6 vous montre
le principe de fixation et d'entraînement de l'ensemble bédane-mèche.
FIG. 6
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS 70
LE TENONNAGE MÉCANIQUE
Pour le tenonnage comme pour le mortaisage, on distingue des principes
fondamentaux en ee qui concerne le travail de l'outil :
— le tenonnage vertical dans lequel le tenon est obtenu à l ' a i d e d ' o u t i l s
travaillant en bois de bout.
— le tennage horizontal dans lequel les joues du tenon sont on quelque
sorte rabotées à travers f i l .
D'où deux types d'outillage et deux conceptions de machines.
LE TENONNACE VERTICAL
Fig. 2
Reprenez maintenant votre cours de technologie aux leçons sur les assemblages à arasements
contre-profilés et voyez ce qui a été appelé arasements à contre-profil. Supposez que soit monté sur
la machine représentée par la figure 1, non pas un outil déterminant un arasement droit, mais un
outil comme celui de la figure 3; l'arasement sera creusé à la forme de l'outil et l'on obtiendra, si
la forme de la moulure le permet, un arasement contre-profilé.
L'outil de la figure 3 est formé de plateaux sur lesquels sont montés des outils en acier très dur qui
portent le nom de coquilles. C'est volontairement que l’on a représenté sur les figures deux types
d'outils, l'un pris dans la niasse {fig. 2), l'autre à coquille rapportée (fig. 3), mais sachez bien que ces
deux conceptions de fabrication existent aussi bien en arasements droits qu'en arasements contre-
profilés.
Puisque nous venons de parler
Coquill des outils à coquilles, remarquez
la figure 4 qui montre le prin-
cipe de réglage des coquilles sur
les plateaux, et la figure 5 sur
laquelle on a déterminé l'angle
d'attaque de tels outils.
glables
#oyo * c/e
sévi tcvrner autour de l'axe XX } et
Fig. 3 chaque coau/lle est rèyJee el'ojsrès /es
Fig i
Pour un même onaJe cfe plein bec *C "
M
ôt jr A en arrière,
3/ A en avanf or* c/e OO*
Fig. 5
Essayez aussi de comprendre que le profil exact de la coquille serait obtenu en creux sur
l'arasement si l'angle a était nul et si l'affûtage de la coquille se faisait suivant un rayon en vue
de dessus de l'outil. Notez qu'au fur et à mesure que vous augmentez l'angle a (fig. 5), vous
déformez légèrement le profil de l'outil, même si vous ne touchez pas à la forme extérieure de la
coquille.
Comme vous pouvez l'observer sur la figure 1, l'outil est réglable en hauteur et l'avance de
la pièce, serrée dans un cadre, se fait à la main. La vitesse de rotation de l'outil est d'environ 2
500 t/mn; mais faites bien attention, pour cette vitesse, de ne pas monter sur la machine des
outils de diamètre trop important; une vitesse circonférentielle de 35 m/s doit être considérée
comme un maximum.
LE TENONNACE HORIZONTAL
La machine possède au moins trois porte-outil : deux porte-outil horizontaux déterminant les
joues du tenon, el par conséquent son épaisseur, et un porte-outil vertical permettant
l'arasement à contre-profil qui ne pourrait être obtenu à l'aide des porte-outil horizontaux.
Le gros avantage de ce principe réside donc dans le fait qu'à
chaque outil est assigné le travail pour lequel il est conçu. L'outil à
contre-profil n'est utilisé qu'au contre-profilage de l'arasement,
tandis que les outils horizontaux, montés comme l'indique la figure
6, travaillent sur les faces du tenon. Observez sur cette figure
l'inclinaison des lames sur l'axe du porte-outil et la présence des
couteaux transversaux en bout du porte-outil. La position oblique
des lames évite d'attaquer les fibres du bois sur toute la longueur
du tenon; on obtient une coupe hélicoïdale, mais cette position
des lames nécessite un affûtage courbe (la forme géométrique
exacte est une ellipse) vérifié à l'aide d'un calibre. Les couteaux
transversaux, appelés couteaux araseurs, sectionnent les fibres
avant l'attaque des lames obliques et travaillent h peu près comme
une scie circulaire.
Les machines perfectionnées possèdent, en plus des trois arbres porte-outil précédemment
décrits, un quatrième arbre porte-outil, placé horizontalement en avant des porte-outil
horizontaux et destiné à l'arasement, à l'aide d'une scie circulaire, de l'extrémité des tenons.
Notez encore que, sur certaines de ces machines, les arbres porte-outil sont montés sur un ber-
ceau inclinable et que le tenonnage incliné peut se faire automatiquement sans montage
particulier.
Les machines à tenonner verticales sont, en réalité, des toupies ; par conséquent, elles sont
très dangereuses bien que les accidents en cours du travail soient rendus plus rares par l'emploi
du chariot porte-pièces. Néanmoins, il faut que les couteaux ou outils à coquilles soient protégés
du côté extérieur. Cette protection peut être assurée d'ailleurs par le capot d'aspiration des
copeaux, quand il existe.
La tenonneuse horizontale est une machine trois faces dont les outils doivent être, de
construction, protégés par capots.
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
LE TOUPILLAGE 71
Considérée du point de vue mécanique, la toupie semble être la machine à bois la plus simple de
toutes et c'est pourtant celle qui demande le plus d'outillage et aussi le plus de métier pour obtenir d'elle
tout ce qu'elle peut donner. Cela est si vrai que l'on a été amené, dans les ateliers où l'effectif Je
permet, à choisir parmi le personnel des machinistes spécialisés dans le travail à la toupie et qui sont
appelés toupilleurs.
Précisons donc en quelques mots ce qu'est une toupie avant d'entrer dans le détail de son
outillage et de son utilisation. En principe, une toupie se compose d'une table horizontale traversée
en son milieu par un arbre vertical tournant à grande vitesse et sur lequel on fixe des outils (fig. 1).
L'arbre est réglable en hauteur et sur la table se déplace un guide qui peut être rendu solidaire de
cette table, Une fois la machine réglée, les bois à travailler sont poussés à la main dans le sens
indiqué par la flèche.
LES OUTILS
Afin de pouvoir établir une classification, nous distinguerons trois sortes d'outils :
— les fers qui, dans leur forme la plus simple, prennent le nom de fers drapeaux, par analogie
grossière avec un fanion dont l'arbre de la toupie serait la lampe.
— les outils circulaires, couramment appelés fraises à cause de leur ressemblance avec l'outil
employé pour travailler le métal, ou encore molettes.
— les coquilles qui ne sont que les parties actives d'outils circulaires, réglables et
démontables.
Comment travaillent les outils
Cette distinction établie, voyons comment
travaillent ces différents genres d'outils. En nous
référant à la terminologie établie précédemment
(leçon sur le tenonnage), on remarque sur la figure 2
ci-contre, représentant un fer-drapeau non morfilé,
que l'angle d'attaque a est passé de l'autre côté
de la normale (N). Autrement dit, la somme des deux
angles c et b est supérieure à 90° : l'angle a prend
alors une valeur dite négative : le fer travaille dans
de mauvaises conditions.
Sur la figure 3, le fer a été morfilé, c'est-
à-dire qu'après son affûtage l'arête
coupante du fer a été repoussée à l'aide
d'un affiloir. Il s'ensuit que les angles
d o n n é s s u r l a f i gure, 2 sont modifiés
comme l'indique la figure 4, que l'angle
d'attaque a devient positif et que le fer
coupe le bois.
Pour ce qui est du travail des coquilles, une étude poussée a été faite dans la leçon sur le
tenonnage mécanique; revoyez les figures 3, 4 et 5 de cette leçon et les explications s'y rapportant.
Pour élargir maintenant nos connaissances générales, citons quelques formes particulières
et complétons notre classification.
Le fer représenté sur la figure 8 est le plus
simple qui soit; il ne convient que pour des
travaux peu importants. Dès que la dimension d
dépasse 3 centimètres, on donne au fer la forme
indiquée sur la figure 9, la partie représentée à gauche
n'ayant que la forme approchée du profil et ne
servant qu'à équilibrer la partie droite.
Enfin, sur la figure 6, il vous a été donné le principe de montage et de travail des fers attaquant le
bois tangentiellement. La figure 11 vous donne un exemple de montage de ces fers donnant
d'excellents résultats.
Les outils circulaires
La figure 12 représente le type classique de l'outil circulaire appelé fraise ou molette. Sur
cette figure on distingue six dents, mais vous remarquez que l'outil représenté sur la figure 13,
appelé outil à jets d'eau, n'en possède que deux et que celui de la figure 14, appelé outil à
enfourchement, en possède deux à chaque extrémité, soit quatre en tout.
Fig. 14
Ces trois figures vous donnent les différents types que vous trouvez utilisés actuellement et
la figure. 15 leur mode de montage.
Les coquilles
Ces out i ls ont déjà été traités lors de la leçon sur le tenonnage; nous ne reviendrons pas sur cette
question.
Cependant, citons les outils ù tenon droit {fig. 16 % i, dont le montage rappelle celui des coquilles et qui se
règlent sur le même appareil (fig. 4 de la leçon sur le tenonnage) ; ces outils ne sont en fait que des fers
montés sur un support.
Fig. 16
Enfin, terminons cet exposé sommaire sur les outils de la toupie en attirant
votre attention sur l'appareil appelé communément scie oscillante et qui est
en réalité une scie circulaire dont le plan est oblique par rapport à l'axe de
l'arbre (fig. 17). Cet appareil, dont l'inclinaison de la scie est réglable,
permet d'obtenir des rainures de différentes épaisseurs et est de ce fait Fig. 17
un outil fort apprécié par l'artisan malgré son rendement assez faible.
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
LE TOUPILLAGE (suite) 72
LA MACHINE
Comme il vous a été dit précédemment, la machine est simple
dans son principe; la seule difficulté de construction réside dans
la réalisation du montage de l'arbre qui, on le sait, doit être
réglable par rapport à la table. Quelques types de toupies
horizontales ont été réalisées, en particulier sur les machines
dites combinées, mais la toupie à arbre vertical est nettement
la plus répandue et nous nous bornerons à son étude.
Le montage de l'arbre
En son milieu, une ouverture circulaire d'environ 150 à 200 millimètres de diamètre permet le
dégagement de l'extrémité de l'arbre au moment du relevage de la table et le passage d'outils de
grand diamètre. Des couronnes épaulées viennent s'emboîter et s'ajuster dans le logement pour en
diminuer l'importance suivant les besoins.
Enfin, deux rainures permettent de rendre solidaires de la table les guides ou accessoires divers.
L'arbre
Le plus souvent en acier mi-dur, d'un
diamètre de 50 millimètres pour les machines
normales ou de 40 millimètres pour les
machines légères, l'arbre est pourvu en bout
d'un trou taraudé; il est traversé par une
mortaise comme l'indique la figure 1 et
comporte un épaulement sur lequel viendront
s'appuyer les outils circulaires
Il doit tourner parfaitement rond. il doit
aussi être parfaitement perpendiculaire à la
table, ce qui peut se vérifier comme le montre
la figure 3.
Dans la plupart des machines françaises, l'arbre sort de la table et c'est sur son extrémité que
l'on fixe les outils.
D'autres machines, en particulier les machines de marques étrangères, sont conçues différemment :
le bout de l'arbre situé au-dessous du niveau de la table forme mandrin et reçoit des porte-outils, munis
d'une queue qui vient s'ajuster et se centrer en bout d'arbre.
Les accessoires
Outre les clefs de serrage et autre petit matériel que l'on trouve sur chaque machine, un certain
nombre d'accessoires importants peuvent se fixer sur une toupie
pour en faire un usage particulier. Citons,
sans nous attarder à leur description, les
guides dont vous trouverez la forme courante
sur la figure 1 de la leçon précédente.
La figure 4 de cette leçon représente un type
dans lequel les tables sont réglables
individuellement par commande à vis. On
appellera encore guide tout montage simple ou
complexe, en métal ou en bois, que l'on
montera sur la machine et qui servira
d'appui aux pièces à travailler.
Fig.4
Signalons, dans le même esprit, les presseurs dont le rôle est d'aider au maintien des bois contre les
guides. Sur la figure 4 sont représentés deux presseurs verticaux dont la fonction est de maintenir la
pièce sur la table de la machine ; sachez qu'il existe d'autres modèles du même genre de fabrication
(lames d'acier) employés dans le plan horizontal et dont le rôle est d'appuyer le bois contre les tables
du guide.
La figure 5 vous rappelle que l'artisan utilise
souvent sa matière d'oeuvre pour ses montages et
vous avez, représenté là, un presseur fabriqué dans
une chute, souvent une chute de frêne.
Un certain nombre de traits de scie exécutés
dans le sens des fibres transforme l'une des
extrémités en une sorte de balai dont on utilise la
flexibilité.
Fig. 5
Enfin, retenez qu'il existe encore des presseurs à galets et à contrepoids et des montages
permettant outre le maintien des bois leur entraînement en utilisant des pneumatiques; mais pour
ces derniers, appelés entraîneurs à pneumatiques, nous ferons une réserve semblable à celle que
nous avons faite pour le dégauchissage.
Fig. 6
Parmi les accessoires, nous trouverons encore
un guide particulier, dit champignon, permettant
le toupillage de bois cintrés (fig. 6), les
protecteurs de formes diverses dont la figure 7
donne un exemple et, enfin, toute une gamme
d'appareils qui permettent d'effectuer sur la toupie
des travaux très particuliers : l'appareil à faire
des balustres, celui à faire les queues d'aronde
(découvertes et cachées), le montage permettant de
canneler les pieds de table et celui qui transforme
la toupie en tenonneuse.
Travail à l'arbre
La pièce est appuyée directement sur l'arbre. L'attaque
de la passe est particulièrement délicate et il est bon de se
donner un point fixe, par exemple en bloquant à l'aide de
rainures un tasseau sur la table. Quelquefois, au lieu
d'appuyer la pièce directement sur l'arbre, on monte sur
celui-ci un roulement à billes et c'est sur la bague
extérieure que l'on appuie la pièce, ou le gabarit s'il s'agit
de travaux en série.
Travail au champignon
En ébénisterie et en carrosserie, on est amené à travailler des bois dont les formes ne se
prêtent pas à un appui sur une surface plane. Lorsqu'il s'agit de moulurer ces pièces cintrées en tout
sens, on relève la table et on fixe sur le bâti, comme il est indiqué sur la figure 6, l'appareil dit y
utile champignon; la pièce, appuyée à la fois contre l'arbre et sur la tête du guide, est orientée par le
toupilleur. Cette façon d'opérer demande un tour de main que possèdent seulement des professionnels
bien entraînés et exige une attention de tous les instants. Dans les travaux fins, on est amené à
prolonger l'arbre par une rallonge d'un diamètre inférieur au diamètre normal.
Travail sur toupies doubles
Certaines toupies verticales possèdent deux arbres tournant en sens inverse, distants d'environ
500 millimètres et situés dans l'axe longitudinal d'une table d'environ 1,5 m de longueur. On utilise
ces machines pour le toupillage de parties courbes, en montant deux outils donnant exactement le
même profil et parfaitement réglés à la même distance de la table. Bien réglées, ces machines
donnent un fini remarquable.
La toupie est, avec la scie circulaire, la machine responsable du plus grand nombre
d'amputation de doigts ; aussi ce n'est que pendant sa dernière année d'apprentissage que l'apprenti
s'exerce au travail à la toupie en appliquant les mesures de sécurité spécifiées par la
réglementation.
En dehors de l'emploi de "presseurs", de "poussoirs" pour les petites pièces, le contact avec la
partie non travaillante de l'outil est généralement interdit par un carter qui peut, en outre, servir à
l'évacuation des copeaux.
Selon la nature des travaux, il est fait usage de protecteurs fixes ou calés sur l'arbre, qui
doivent être montés et réglés convenablement pour le travail
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
LE TOURNAGE
D'une façon générale, le tournage du bois n'est connu que de deux spécialistes : le tourneur sur
bois, à qui le menuisier et l'ébéniste confient la fabrication des parties de leurs travaux exigeant une
exécution au tour, et le modeleur mécanicien qui tourne lui-même les parties de modèles ayant une forme
de révolution.
Un petit tour rend pourtant de nombreux
services dans un atelier où l'on travaille le bois et
nous vous invitons à ne pas négliger cette partie
du travail mécanique des bois vers laquelle,
même dans l'artisanat, le menuisier et
l'ébéniste ne sont pas naturellement portés.
L'affûtage de tous ces outils se fait à la meule, puis à la pierre à huile comme les outils à
main d'établi. Leur maniement demande un certain entraînement; nous avons essayé de vous montrer
sur la figure 4 la position de travail convenable pour chacun d'eux.
Position courante de travail de quelques outils de tournage sur bois
Si vous avez l'occasion de vous entraîner à cette activité amusante qu'est le tournage, essayez
d'utiliser les outils dans les positions préconisées; ce sont celles qui vous donneront les meilleurs
résultats.
LA MACHINE
La figure 5 vous montre
un tour moderne; le
moteur est placé dans le
bâti et l'on trouve dans
cette fabrication les
principes de conception
actuels : moteur individuel,
commandes mécaniques
enfermées, leviers à boule
pour les différentes
manipulations, etc..
La figure 6, par contre, vous donne les éléments de construction qui, montés sur un banc
quelconque fait de profilés du commerce (fers à section U) ou de bois dur, permettent d'obtenir un
tour dans les meilleures conditions de prix.
Fig. 6
Vous voyez que l'on trouve toujours dans un tour ordinaire :
— UN BANC qui peut être monté sur des pieds ou être fixé contre un mur à l'aide de
potences,
— UNE POUPEE FIXE sur laquelle se fera l'entraînement de la pièce,
— UNE POUPEE MOBILE ou encore contre-pointe qui se déplace sur le banc et dont le rôle est
de maintenir la pièce dans le tournage dit entre pointes,
— UN SUPPORT D 'OUTILS réglable en hauteur et en position.
Sachez cependant qu'il existe d'autres types de tours permettant le tournage des pièces de grand
diamètre et qui portent le nom de tours à banc rompu, de tours en l'air, etc...
MODES DE TOURNAGE
On distingue deux façons de tourner lis bois qui correspondent en réalité à deux procédés de
maintien de la pièce sur la machine :
— le tournage entre-pointes,
le tournage en l'air.
Dans le tournage entre-pointes, la pièce est entraînée à l'une de ses extrémités par une griffe
(fig.- 2) et maintenue à l'autre par la pointe de la poupée mobile. La pièce, dont le sens des fibres
doit être sensiblement parallèle à l'axe de rotation du tour, est préalablement dégrossie à la scie
puis centrée et tournée comme il a été expliqué.
Dans le tournage en l'air, si le sens des fibres est dans un
plan perpendiculaire à l'axe de rotation de la pièce, celle-ci est
maintenue sur un plateau à l'aide de vis (fig. 7) ou à l'aide
d'un mastic spécial appelé mastic de tour (fig. 8). Au
contraire, si le sens des fibres se trouve dans le sens de l'axe
de révolution, elle se fixera comme il est indiqué sur la figure
9 par emmanchement à force dans un mandrin en fonte se
vissant sur le nez du tour.
Enfin, on aura recours à des procédés divers suivant la forme à obtenir. Ainsi, pour tourner un
couvercle de boîte, on aura intérêt pour tourner l'extérieur à se monter sur un plateau (fig. 10), puis à
se centrer sur un mandrin de forme sur lequel la pièce tiendra simplement par un emmanchement un
peu dur (fig. 11).
Fig. 10
Fig. 11
VITESSES DE TOURNAGE
La vitesse de tournage doit être élevée pour obtenir une bonne exécution, mais on ne dépassera
pas une vitesse de 4 mètres par seconde de manière à éviter les accidents que pourraient entraîner les
projections de parties de bois se détachant de la pièce sous l'influence de la force centrifuge.
LE TOURNAGE (suite) ET LES MACHINES A
REPRODUIRE 74
LE TRAVAIL DE SERIE
Au cours de la leçon précédente, nous avons traité des principes du tournage sur bois. Précisons
qu'il s'agissait du tournage à la main et ajoutons au début de cette leçon qu'il existe aussi des procédés
dits de tournage automatique et de reproduction.
C'est qu'il est en effet assez difficile d'exécuter sur un tour ordinaire deux pièces absolument
identiques. Des tourneurs bien entraînés arrivent évidemment, sans avoir recours constamment aux
instruments de mesure, à exécuter des pièces ayant une ressemblance suffisante pour que l'œil ne
soit pas choqué, mais cette automaticité dans la production n’est obtenue qu'au bout d'un certain
temps et elle n'est pas rigoureuse. Aussi, dans la production de série a-t-on recours à un certain
nombre de machines dont nous allons étudier quelques types.
Comme vous pouvez le remarquer, l'avance des bois préalablement débités à une section carrée se
fait à la main ou automatiquement suivant le type de machine et les dimensions des bâtons.
Tours à touche
La figure 3 donne le principe de fonctionnement d'un tour à touche. Le profil du gabarit est
exactement celui de la forme de la pièce à obtenir. L'outil est monté sur un chariot qui, tiré par un
contrepoids, est constamment appuyé sur le gabarit par l'intermédiaire d'un doigt appelé touche.
Fig. 3
Vous voyez que, lorsque le traînard avance dans le sens de la flèche, il entraîne le chariot et l'outil
; mais, de plus, ceux-ci sont, d'une part animés d'un mouvement de translation perpendiculaire à
celui de l'avance, et d'autre part guidés dans ce mouvement par la touche qui suit la forme du
gabarit.
Il existe des tours construits sur ce principe utilisés par les carrossiers et les charrons pour le
tournage des moyeux.
Nous venons de vous décrire deux machines permettant d'obtenir du cylindrage ou des profils
divers en appliquant des procédés simples; sachez qu'il existe d'autres types de machines dites tour à
lunette, à balustre, à guillotine, etc. dont l'étude sort du cadre que nous nous sommes fixés.
Le tour à touche est déjà en quelque sorte une machine à reproduire, mais on lui a laissé le
nom de tour parce qu'il permet seulement l'exécution de pièces de révolution. Une machine à
reproduire permet au contraire l'obtention de formes quelconques.
Examinez en effet la figure 4 qui donne le principe d'une telle machine...Au centre, vous
remarquerez la pièce type, le modèle ou, si vous préférez, la pièce qu'il faut reproduire. Il s'agit ici
d'un rai de roue de charrette; si l'on doit fabriquer une forte série de pièces, on aura intérêt à
prévoir ce modèle en métal. De chaque côté de ce modèle (M), deux morceaux de bois montés entre
pointes, comme le rai type, sont astreints à tourner comme lui et l'ensemble est maintenu dans un
chariot porte pièces qui se déplace sur un bâti.
Au-dessus de ce chariot, un bâti auxiliaire, oscillant autour d'un axe (A) fixe sur le bâti, porte une
touche centrale (T) qui appuie constamment sur la pièce type et, au-dessus des deux pièces à
exécuter, deux outils tournant à grande vitesse.
Voyez donc qu'en réglant les outils qui travaillent connue des gouges, de t elle façon que la
partie inférieure de leur trajectoire soit au niveau de l'extrémité de la touche, on obtiendra deux pièces
exactement semblables au modèle en faisant parcourir au chariot la longueur des pièces pendant que
celles-ci tournent.
Remarquez que le nombre de pièces importe peu; la figure en comporte deux pour la simplicité
des explications, mais la machine pourra par exemple en comporter quatre; il suffit de doubler les
outils.
Enfin, notez que l'on peut reproduire ainsi des pièces de forme très complexe, par exemple les
formes utilisées par les cordonniers pour monter les chaussures ou les sabots et que, dans le domaine
de la machine de fabrication, on peut imaginer des mécanismes pour remplacer la main de l'ouvrier
pour la plupart des opérations à effectuer.
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
Fig. 1 Fig. 2
Sauf pour le toupillage, c'est le même arbre qui permet le dégauchissage, le rabotage, le
mortaisage; grâce à des montages particuliers fixés sur la table de mortaisage, sont également
possibles l'affûtage (fig. 2), le toupillage horizontal et le sciage à la scie circulaire.
L'inconvénient de ces machines est le relevage des tables de dégauchissage qui entraîne parfois des
déréglages nuisibles à la précision de l'opération; ce relevage est nécessaire pour l'évacuation des
copeaux lors du rabotage; en prenant quelques précautions, on arrive à conserver une position
convenable des tables.
LES MACHINES SPECIALES
Avant de terminer l'étude des machines sur lesquelles la matière est travaillée à l'aide d'un outil
en acier, nous allons rapidement énumérer certaines machines, peu utilisées dans l'artisanat, mais
dont vous devez connaître l'existence.
Machines diverses
Enfin sachez qu'il existe un nombre important de machines étudiées spécialement pour exécuter une
seule opération dans les travaux de série. C'est ainsi que vous pouvez trouver des machines :
— pour exécuter les broches rondes des rais de roues,
— pour percer et aléser les moyeux de roues,
— pour doler, c'est-à-dire amincir vers leur milieu les douves des tonneaux,
— pour dresser les champs de ces douves, etc..
TRAVAIL MECANIQUE DES BOIS
LE PONÇAGE
Dans notre dernière leçon, nous avons terminé l'étude des machines à outil acier; avant d'achever le
chapitre du travail mécanique des bois, il nous reste encore à étudier le ponçage, domaine où la
machine a fait aussi son apparition.
Dans l'opération de ponçage, on ne peut pas donner à l'organe de la machine qui attaque le bois
l'appellation d'outil meule, comme on le fait en mécanique dans les opérations de rectification,
parce qu'il ne s'agit pas d'une meule usinant le bois; mais il existe tout de même dans ces machines un
organe qui travaille la matière, qui s'use et auquel nous pouvons donner le nom d’ outil abrasif.
L'OUTIL-ABRASIF
L'outil se présente sous la forme de feuilles de formes diverses dont une des faces est recouverte
d'un abrasif maintenu par collage. On distingue donc :
— UN SUPPORT qui peut être du papier spécial dit parcheminé, du papier entoilé ou de la toile;
— UN ABRASIF qui autrefois était fait de verre ou de silex mais qui, actuellement, est souvent fait de
roches particulièrement dures, que l'on trouve en Amérique du Nord et qui portent le nom de
grenat ou encore, pour le travail de bois très durs (ébène, buis), de corindon artificiel ;
— UN LIANT, sorte de colle qui attache l'abrasif sur son support et dont la composition varie
suivant l'usage auquel est destiné l'outil abrasif.
Les formes des feuilles sont fort variables et correspondent à la machine pour laquelle elles sont
préparées. On trouvera des rouleaux, des bandes, des disques, etc.. Leur stockage demande une
attention particulière; il faut à la fois éviter l'humidité et une trop grande sécheresse.
LES MACHINES
Les lapidaires
La figure 1 vous donne l'allure générale de cette machine dont
l'ancêtre semble être le montage obtenu sur un tour en collant un disque
de papier de yerre sur un plateau en bois et en fixant à la place du
porte-outil une table support de pièces. La feuille abrasive est
maintenue à l'aide d'un cercle en acier comme il est indiqué sur la
figure ou à l'aide d'une couronne qui se fixe à plat sur le plateau. La
tension de la feuille est obtenue en humectant légèrement le revers avant
montage et l'on calcule la vitesse de rotation de manière à ne pas
dépasser à la périphérie une vingtaine de mètres par seconde.
Les ponceuses à bandes
L'outil est une bande abrasive montée comme une courroie sur deux poulies; les croquis de la figure 2
vous donnent une idée des principes de fonctionnement.
En (a), la pièce est appuyée sur la table sur laquelle passe la courroie -
En (b/>), le principe est le même mais la pièce est maintenue sur un support.
En (G), l'ouvrage est fixe sur table mobile et la bande est pressée sur la pièce.
En (d), la bande est libre et l'on pourra poncer sur cette machine les pièces obtenues sur
machine à reproduire.
Notez que la vitesse de la bande varie entre 12 et 18 mètres à la seconde et que vous
trouverez souvent sui ces machines à bandes un lapidaire monté sur l'arbre de la poulie
motrice.
REMARQUE IMPORTANTE
L'AFFÛTAGE 77
Au cours des leçons précédentes, nous vous avons donné des notions élémentaires sur l'affûtage
des outils utilisés sur les machines étudiées.
Le but de cette leçon est une étude plus approfondie de l'affûtage, opération à laquelle
l'artisan ne prête pas toujours suffisamment d'attention et qui pourtant est primordiale. Il nous
suffira de rappeler qu'il existe dans les scieries importantes des spécialistes de l'affûtage et que, dans
certaines régions forestières, il a été créé récemment un certificat d'aptitude professionnelle d'affûteur.
L'ENTRETIEN DES LAMES DE SCIES A RUBAN
Sans connaître d'une façon très détaillée l'entretien des lames des scies à ruban de gros débit,
il est nécessaire que vous n'ignoriez pas certains principes.
C'est ainsi qu'il vous faut savoir :
— que la section de ces lames, une
fois cintrée à la forme du volant, est
légèrement concave afin d'épouser la forme
convexe de la section du volant supérieur
et de donner ainsi un sciage correct;
— que cette forme particulière,
nécessaire pour l'obtention d'un bon
sciage, est conservée en faisant subir à la
lame sans fin une sorte de laminage à
froid à l'aide d'un appareil appelé appareil
à tendre;
— que l'affûtage de ces lames de
grande largeur est généralement obtenu à
l'aide d'un outil meule qui, dans son
déplacement,donne la forme de la dent;
— que la voie, généralement obtenue par écrasement (fig. 1), est donné en deux opérations, la
première provoquant l'écrasement proprement dit, la seconde la régularisation de cet écrasement.
—
Pour les lames des scies à ruban
de menuiserie et en complément de la
leçon sur le sciage mécanique, la
figure 2 vous donne le principe du
brasage.
Sachez que la voie de ces rubans
sera donnée à la main, à l'aide d'un
tourne à gauche ou d'une pince à
avoyer, ou encore à l'aide
d'appareils fixés sur le banc
d'affûtage et actionnés
mécaniquement ou à la main.
Enfin, notez que certaines machines permettent à la fois l'affûtage mécanique des lames de
scies à ruban et celui des scies circulaires.
ENTRETIEN DES FERS DE RABOTAGE
Les angles d'affûtage ont été donnés dans la leçon sur les raboteuses.
Sur la figure 2 de la leçon sur les machines combinées, vous pouvez voir le principe de
fonctionnement des machines utilisées pour l'affûtage : une meule d'émeri tourne à grande vitesse et
devant elle se déplace l'outil.
Le déplacement du fer se fait à la main sur les machines simples et mécaniquement sur les
machines à grand rendement. L'affûtage avec arrosage est vivement recommandé afin d'éviter les
échauffements qui modifient les caractéristiques de l'acier.
Notez enfin qu'il existe des appareils permettant la rectification des fers sur la machine elle-
même.
ENTRETIEN DES OUTILS CIRCULAIRES DE TOUPIE ET DE TENONNNEUSE
Ces outils ne doivent jamais être affûtés sur leurs faces extérieures. Le meulage de la face
intérieure de la partie active doit s'opérer sur machine spéciale afin de conserver un parfait
équilibrage de l'outil; la résine qui peut adhérer aux surfaces non meulées doit être enlevée à
l'essence ou au pétrole.
NOTIONS SUR L'EQUILIBRAGE DES OUTILS DE GRANDE VITESSE
Au cours de la leçon sur les
dégauchisseuses, il vous a été expliqué
que les fers des dégauchisseuses
devaient être de même poids pour
éviter le balourd sur la partie
tournante. Essayons dans cette leçon
d'apporter quelques explications sur
ce sujet.
Un organe en rotation a du balourd
quand son centre de gravité n'est
pas situé exactement sur son axe de
rotation. Que se passe-t-il alors aux
grandes vitesses ? La force centrifuge,
dont vous avez calculé au cours d'un
devoir l'effet à une vitesse
relativement faible, tend à des
vitesses élevées à déformer l'organe
en mouvement (fig. 4) et est la cause
d'efforts importants sur les paliers.
C'est pour que le centre de gravité de l'ensemble lames porte-outil soit situé sur l'axe de
rotation qu'il est recommandé d'utiliser des lames de même poids et c'est pour une raison semblable
que l'on cherche à équilibrer les fers drapeaux utilisés dans le toupillage.
Notez encore que cet équilibrage est dit statique (du mot état = repos) et qu'il se vérifie à
l'aide d'appareils appelés bancs d'équilibrage.
Sachez enfin qu'aux très grandes vitesses il faut encore tenir compte d'un autre genre d'équilibre,
appelé cette fois dynamique (du mot grec dunamis = force), et que les constructeurs s'efforcent d'obtenir
dans leurs constructions.
L'ATELIER
LA DISPOSITION DES MACHINES 78
En conclusion de ce cours de technologie qui, nous l'espérons, aura suscité en vous le désir de
connaître dans tous leurs détails des questions dont nous avons souvent dû abréger le développement,
nous allons vous présenter une disposition type de machines dans un atelier artisanal.
Magasin à bois
Mais, là encore, cette disposition type convient pour un local et pour des types de machines
déterminés; cet exemple doit vous permettre de comprendre l'utilité et l'importance de l'organisation
du travail chez l'artisan tout comme dans une grande entreprise.
L'organisation rationnelle du travail conduit à cette productivité dont on parle tant dans les
revues techniques.
Organiser une production, ce n'est pas chercher une augmentation de la cadence de travail et
du rendement à tout prix sans souci de celui qui travaille; c'est, au contraire, mettre en œuvre tous
les moyens possibles pour aider et améliorer les conditions de travail de celui qui produit.
C'est ainsi que l'implantation des machines dans un atelier doit être faite en respectant les
principes de base suivants :
— chercher à éviter les manœuvres inutiles,
— chercher à éviter les causes d'accidents,
— chercher à faciliter toutes les manutentions en particulier celles
des pièces lourdes et encombrantes,
— chercher à faciliter la mise à la cote : éclairage du trait à la
scie à ruban, à la mortaiseuse, éclairage de la graduation à
la raboteuse, etc..
Pour que soient respectés ces principes, la meilleure méthode consiste :
a) A dessiner au 1 /100 e ou au 1/50° le local à aménager, puis à installer sur la surface ainsi
représentée des silhouettes de machines découpées dans du carton léger et représentant à l'échelle
choisie le matériel que l'on désire utiliser.
b) A faire passer sur chaque machine, par la pensée, une pièce de construction courante dans
Tordre normal des opérations d'usinage et jusqu'à sa finition.
Remarquez qu'il n'y a ainsi aucun déplacement de machine sur place, donc aucun frais de main-
d'œuvre et aucun risque de bris de matériel. De plus, chaque geste inutile que l'on aura évité par une
étude rationnelle de l'implantation sera un gain de temps en fabrication et une fatigue moindre pour le
compagnon.