Pathologie Bucco Pharyngée 2015-2016

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PATHOLOGIE BUCCO PHARYNGEE

PATHOLOGIE BUCCO PHARYNGEE NON TUMORALE


Objectifs :

1. Décrire les différents types de lésions labiales

2. Décrire les différents types de lésions linguales

3. Décrire les aspects morphologiques des lésions amygdaliennes

4. Décrire les aspects morphologiques des lésions des glandes salivaires

5. Décrire les aspects morphologiques des lésions bucco pharyngées et maladies


infectieuses

Plan

1- Généralités

1-1- Rappels anatomiques et histologiques

1-2- Moyens d’étude

2- Dystrophies et inflammations

2-1- Lésions blanches

2-2- Lésions labiales

2-3- Lésions Linguales

2-4- Lésions amygdaliennes

2-5- Lésions pharyngées

2-6- Lésions des glandes salivaires

2-7- Lésions bucco-pharyngées et affections générales

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PATHOLOGIE BUCCO PHARYNGEE NON TUMORALE
1. Généralités

La pathologie tumorale bucco pharyngée est dominée par le carcinome épidermoïde.


Les autres tumeurs épithéliales, neuroendocrines conjonctives et la pathologie
lymphoïde sont plus rares.

1-1- Rappel anatomique et histologique

- La cavité buccale et l’oropharynx sont tapissés d’un épithélium malpighien non


kératinisé au niveau duquel débouchent les orifices des nombreuses glandes
salivaires situées dans la sous muqueuse.

- La région buccale comprend

 La face muqueuse des lèvres

 La face interne des joues

 La langue

 Le palais

 le plancher de la bouche

 les bords alvéolaires des maxillaires supérieur et inférieur sur


lesquels sont implantées les dents.

- L’oropharynx qui communique avec la cavité buccale associe: la base de la


langue, les amygdales palatines, la face inférieure du palais mou (voile du palais)
et la luette (l’étage moyen de la paroi postérieure du pharynx).

1-2- Les moyens d’étude

- L’examen clinique

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- L’imagerie médicale

- L’examen anatomopathologique qui se fait sur des biopsies et des pièces opératoires

2- Dystrophies et inflammations

Les dystrophies sont nombreuses et d’étiologies pas toujours élucidées.

Les inflammations portent des noms différents selon leur étendue, leur prédominance
ou leur localisation en un point ou à un autre :

- stomatite pour la bouche en générale

- chéilite pour la lèvre

- gingivite pour la gencive

- glossite pour la langue

- angine pour l’oropharynx

- amygdalite pour l’amygdale

- ouranite pour le voile du palais

- pharyngite pour le pharynx seul.

2-1- Les lésions blanches

Macroscopie : Les lésions se présentent sous forme de plaques blanchâtres plus ou


moins étendues. Cet aspect blanchâtre est dû à une kératinisation des cellules
malpighiennes de la muqueuse. Les lésions sont multiples. Elles siègent surtout à la
face interne des joues et au pourtour des commissures labiales mais parfois sur la
totalité de la muqueuse buccale.

Histologie : on observe une hyperkératose, une hyperacanthose avec présence d’une


couche granuleuse et un infiltrat lymphocytaire péri vasculaire.

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Causes des lésions blanches : Elles sont variées. Ce sont :

Le lichen plan, le lupus érythémateux, et la leucoplasie classique telle que décrite ci-
dessus. Le tabagisme, un traumatisme répété (prothèse dentaire mal adaptée), une
mauvaise hygiène buccale et des troubles de la nutrition peuvent être incriminées.

2-2- Lésions labiales (chéilites)

Il s’agit surtout de chéilite c'est-à-dire de l’inflammation aigue ou chronique d’une ou des


deux lèvres. L’affection généralement non spécifique est de causes très diverses :
infection virale, bactérienne ou mycosique ; réaction d’hypersensibilité à un cosmétique
(rouge à lèvre), avitaminose B2 et des agents physiques comme les radiations
ultraviolettes. On observe plusieurs formes dont :

 La chéilite fissuraire ou perlèche : fréquente et est due au streptocoque ou au


candida. Elle est tenace et se caractérise par la présence de petites fissures
radiées des commissures, creusant l’épithélium et mettant à nu le chorion qui
saigne facilement et se recouvre de croûtes fibrino-hémorragiques.

 La chéilite exfoliative assez courante, atteint la partie moyenne de la lèvre


inférieure d’où se détachent chroniquement des squames croûteuses grisâtres. Il
peut s’y associer une kératose. Elle est favorisée par l’habitude de mordillement
de la lèvre.

 La chéilite granulomateuse est rare. Il s’agit d’une inflammation tuberculoïde avec


hypertrophie d’une ou des 2 lèvres (macro chéilite).

2-3- Lésions Linguales (glossite)

Les formes sont multiples.

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 La glossite :

Macroscopie : la langue est d’aspect congestif parfois œdémateux voir érosive ou


papulo-ulcéreuse.

Histologie : les vaisseaux sont congestifs et à lumière dilatée avec un infiltrat


inflammatoire polymorphe à prédominance de polynucléaires neutrophiles.
L’épithélium de revêtement peut être ulcéré.

La cause est surtout virale ou parasitaire.

 La langue noire ou langue noire villeuse : il y a une hypertrophie de la gaine


cornée des papilles filiformes avec parfois présence de filaments mycéliens.
La couleur plus ou moins foncée localisée à la face dorsale de la langue
peut être liée à divers produits oxydants.

 Glossite losangique médiane :

Macroscopie : Elle apparaît comme une plaque rouge mamelonnée. Elle siège en
avant du V lingual.

Histologie : On observe une hyperplasie de la muqueuse malpighienne avec


épaississement en massues des papilles conjonctives et infiltrat inflammatoire.

Le candida albicans est souvent la cause la plus fréquente.

 Acanthosis nigricans s’accompagne souvent d’altérations cutanées et


représente une fois sur deux un syndrome paranéoplasique.

2-4- Lésions amygdaliennes

 Hypertrophie amygdalienne : se rencontre chez l’enfant. On a une hypertrophie


diffuse du tissu lymphoïde de l’oropharynx et surtout du rhinopharynx réalisant

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les végétations adénoïdes. La cause est souvent allergique et infectieuse à
répétition nécessitant un acte chirurgical.

Macroscopie : les deux amygdales sont touchées, elles sont volumineuses,


turgescentes, lobulées et recouvertes d’une muqueuse rouge.

Microscopie : les follicules lymphoïdes sont hypertrophiés et presqu’entièrement


constitués de gros centres clairs germinatifs. L’épithélium de revêtement est le siège
d’une exocytose intense.

 Amygdalite : il s’agit de l’inflammation aigue ou chronique des amygdales. Elle


est due à des agents pathogènes souvent exogènes. Elle est à différencier de
l’angine (angere = serrer à la gorge) qui est une inflammation de tout l’oropharynx
avec participation des amygdales et des piliers du voile du palais. On distingue :

o L’amygdalite aigue de formes variables : catarrhale, aigue folliculaire,


ulcéreuse, pseudomembraneuse ou suppurée.

o L’amygdalite chronique fait suite à l’amygdalite aigue ou de survenue


insidieuse. On observe une atrophie épithéliale, une fibrose du chorion
avec infiltrat lympho-plasmocytaire et une atrophie ou hypertrophie des
formations lymphoïdes.

o L’amygdalite spécifique est rare : il s’agit de la syphilis et la tuberculose.

2-5- Lésions pharyngées

Elles s’intègrent dans un contexte de lésions inflammatoires affectant l’ensemble ou une


partie des voies aérodigestives supérieures. On distingue :

 La pharyngite aigue : ces lésions sont comparables à celles décrites au


niveau des amygdales (catarrhale, folliculaire ou pseudomembraneuse).

 La pharyngite chronique : on en décrit 2 formes

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o La pharyngite chronique congestive avec une muqueuse
hyperhémiée et hyperplasie des îlots lymphoïdes donnant un aspect
granité à la paroi postérieure.

o La pharyngite chronique sèche consiste en une atrophie pariétale,


fibrose du chorion et des glandes muqueuses et atrophie
lymphoïdes. Elle est irréversible.

2-6- Lésions des glandes salivaires

Ces glandes sont situées surtout dans la sous muqueuse du palais, de la langue, des
joues et des lèvres.

 La sialadénite métaplasique nécrosante : on observe une métaplasie


malpighienne des canaux excréteurs d’une glande salivaire mineure, dont
la nécrose donne souvent naissance à une réaction inflammatoire
importante avec une ulcération de la muqueuse buccale de revêtement.
Elle siège sur la muqueuse palatine et serait liée à une prise exagérée
d’alcool.

 La mucocèle ou kyste rétentionnel : c’est une cavité sans paroi propre


comblée de mucus avec des macrophages et l’ensemble est bordé par un
tissu de granulation. Elle ressemble à une petite perle bleutée. Elle siège
sur la face interne des joues ou des lèvres et au voile du palais.

 La grenouillette ou ranule est une lésion kystique fréquente qui siège au


niveau du plancher de la bouche due à l’obstruction d’un canal excréteur
sublingual. Il s’agit d’un nodule bleuâtre du plancher qui refoule la langue.
A l’histologie la paroi est bordée d’un épithélium cubique ou aplati doublé
d’un tissu conjonctif. Son contenu est muqueux ou séreux.

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2-7- Lésions bucco-pharyngées et affections générales

 Langue saburrale : affection très fréquente souvent considérée comme


un symptôme d’affection digestive mais pouvant se rencontrer dans de
nombreuses maladies infectieuses ou non, d’origine urinaire ou autre.

Macroscopie : la langue est d’aspect blanc laiteux ou grisâtre et la lésion siège


à la face antérieure et dans la région du V lingual. Elle est asymptomatique et
s’accompagne d’une sensation de bouche pâteuse ou de mauvaise haleine.

Microscopie : on note une hyper papillomatose linguale et une hyper


kératinisation.

 Lésions bucco pharyngées et maladies infectieuses : l’angine aigue


érythémateuse fait souvent partie de la symptomatologie de ces affections.
- Il s’agit de plaques congestives des muqueuses comparables à celles de
la peau. On les rencontre au cours des maladies épidémiques comme la
rougeole (tâches de Köplick).

- Ces lésions sont parfois des lésions érythémateuses et vésiculeuses


uniloculaire rencontrées dans les viroses comme l’herpès, le zona et la
varicelle.

- Elles peuvent consister en des abcès ou en des dépôts spécifiques au


cours des mycoses

- Elles ont parfois l’aspect de nodules ou d’ulcérations à contours


déchiquetés comme dans la tuberculose buccale.

L’examen microscopique permet souvent de faire le diagnostique en mettant en


évidence l’agent causale.

 Aphtes buccaux : ils se traduisent par l’éruption sur la muqueuse buccale,


de vésicules arrondies qui s’ulcèrent dès leur apparition, et prennent
l’aspect de petites ulcérations rougeâtres, douloureuses, à fond jaunâtre,

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à base infiltrée et entourées d’un liseré érythémateux. Les poussées
d’aphtes buccaux sont fréquentes, fugaces, récidivantes et très
désagréables. Leur cause pourrait être virale. Ils sont de plusieurs types :
aphtes vulgaire ; miliaires ; géants (sont le siège de biopsies pour éliminer
une tumeur). Cependant il peut y avoir une association avec d’autres
lésions, cutanées, génitaux entrant dans le cadre de la maladie de Behcet.
Son diagnostic différentiel se fait avec la fièvre aphteuse qui est une
zoonose virale des bovins, porcins et ovins ; elle associe des aphtes
buccaux, une éruption cutanée vésiculo-pustulo-ulcéreuse et un périonyxis
(inflammation du pourtour de l’ongle).

 Pigmentation bucco pharyngée : elle se présente sous forme d’une


stomatite érythémateuse avec dépôt du produit responsable sous la forme
d’un liséré gingival pigmentaire. Ces altérations prédominent en générale
dans les zones d’infection chronique en rapport avec une hygiène
buccodentaire défectueuse, au voisinage du collet des dents cariées. Les
causes sont souvent une intoxication chronique professionnelle,
accidentelle ou médicamenteuse (mercure, plomb, arsenic, fluore,
tétracycline). La mélanose gingivale par hyperpigmentation épithélio-
conjonctive se rencontre surtout chez les sujets de race noire, mais
parfois chez les sujets souffrant d’affections comme la neurofibromatose
de Von Recklinghausen ou la maladie d’Addison.

 Lésions bucco pharyngées et hémopathies :

o il s’agit de congestion et d’ulcérations nécrotiques localisées dans la


muqueuse bucco pharyngée et présentant à la microscopie un
infiltrat leucémique. Parfois on a une amygdalite ulcéreuse qui
accompagne les leucémies, la pancytopénie.

o La glossite atrophique douloureuse de Hunter caractéristique de la


maladie de Biermer se présente comme une langue rouge, lisse et
dépapillée. L’histologie montre un amincissement de l’épithélium

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avec kératinisation, un infiltrat lymphocytaire du chorion et une
dégénérescence acidophile des fibres musculaires striées sous
jacentes.

 Lésions bucco pharyngées et dermatoses : la muqueuse est souvent


touchée dans les affections bulleuses comme le pemphigus vulgaire,
l’érythème polymorphe mais aussi dans le lichen plan et le lupus
érythémateux chronique.

 Lésions bucco pharyngées et dépôts protéiques : la biopsie permet de


déceler chez le diabétique les dépôts hyalins imprégnant la basale des
capillaires. Elle permet d’identifier le matériel amyloïde.

CONCLUSION

La pathologie bucco pharyngée non tumorale est fréquente et très diversifiée. Elle est
parfois en rapport avec une pathologie générale qu’il faut savoir rechercher et traiter
pour une meilleure prise en charge de celle locale.

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Tumeurs de la cavité buccale

Objectifs
1- Décrire les aspects macroscopiques et microscopiques du papillome, de la tumeur à
cellule granuleuse et de l’adénome pléomorphe

2- Décrire les aspects macroscopiques et microscopiques des carcinomes


épidermoïdes de la cavité buccale

3- Décrire les aspects macroscopiques et microscopiques du cylindrome

Plan

1- Les tumeurs bénignes de la cavité buccale et de l’oropharynx

1-1- Le papillome

1-2- La tumeur à cellules granuleuses

1-3- Le neurofibrome et le schwannome

1-4- Les tumeurs bénignes des glandes salivaires accessoires

1-5- Les autres tumeurs bénignes

2- Les tumeurs malignes de la cavité buccale et de l’oropharynx

2-1- Les carcinomes épidermoïdes

2-2- Les tumeurs malignes des glandes salivaires accessoires

2-3- Les sarcomes et les lymphomes

2-4- Les métastases

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1- Les tumeurs bénignes de la cavité buccale et de l’oropharynx

Selon la classification de l’OMS, les principales lésions bénignes de la cavité buccale et


de l’oropharynx sont :

Le papillome ou hyperplasie papillaire, le condylome acuminé, les tumeurs bénignes


des glandes salivaires, les kystes dermoïdes, l’épulis, le polype fibro épithélial,
l’angiome, le neuro fibrome, les tumeurs à cellules granuleuses.

1-1- Le papillome

Il est relativement fréquent siège sur la face interne de la joue, sur la langue et sur le
voile du palais ou sur l’un de ses piliers.

Macroscopie : le papillome se présente sous forme de petite saillie verruqueuse, molle


ou ferme, isolée ou multiple.

Microscope : l’épithélium est épaissi plus ou moins kératinisé, acanthosique et


s’articule sur des papilles conjonctives bien vascularisées discrètement infiltrés de
cellules inflammatoires. La lésion peut se surinfecter par le candida. Elle ne contient pas
de koïlocytes et sont dus aux HPV 6 et 11.

Le condylome acuminé est une variante de papillome avec présence de cellules


vacuolisées (koïlocytes) et plissement de l’acanthose.

1-2- La tumeur à cellules granuleuses

Elle naît des gaines nerveuses et s’observe au niveau de la langue.

Macroscopie : la tumeur se présente sous forme de nodule surélevé ou de structure


polyploïde.

Histologie : les cellules sont volumineuses avec un petit noyau central, dense et un
cytoplasme finement vacuolaire. Chez l’adulte, il y a une hyperplasie épithéliale au
contact du nodule qui fait discuter un carcinome.

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Chez le nouveau né, la lésion siège sur la gencive et on l’appelle épulis congénitale de
Neumann.

Sur le plan évolutif, la lésion peut récidiver si la résection n’est pas totale.

1-3- Le neuro fibrome et le schwannome

Ils siégent au niveau de la lèvre, de la langue, de la muqueuse jugale et de la région


péri amygdalienne. Il est fait de cellules fusiformes avec parfois une dégénérescence
mucoïde

1-4- Les tumeurs bénignes des glandes salivaires accessoires

Elles sont moins fréquentes que dans les glandes salivaires principales. Le type le plus
fréquent est l’adénome polymorphe. Il siège le plus souvent au niveau du palais.
Macroscopiquement, sa consistance est ferme, avec des contours uni ou polylobés, de
couleur blanc grisâtre parfois translucide, avec parfois des microkystes.

A la microscopie, Il est constitué d’un mélange de tissu épithélial adénomateux et de


stroma myxoïde lâche, avec par endroits des secteurs semblables à du cartilage
immature (plages chondroïde).

1-5- Les autres tumeurs bénignes

Elles sont plus rares. Ce sont surtout :

- l’angiome qui est une prolifération bénigne des vaisseaux sanguins pouvant se
présenter comme une lésion rougeâtre ou bleuâtre de la cavité buccale.

- le kyste dermoïde est rare et est constitué d’ébauches matures de tissu conjonctif et
malpighien.

- Les tumeurs bénignes musculaires sont encore plus rares.

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2- Les tumeurs malignes de la cavité buccale et de l’oropharynx

Les tumeurs malignes les plus fréquentes sont les carcinomes épidermoïdes et leurs
variantes. Elles sont plus fréquentes aux niveaux des glandes salivaires accessoires
que dans les glandes salivaires principales. Les autres tumeurs malignes de la cavité
buccale et de l’oropharynx sont plus rares.

2-1- Le carcinome épidermoïde

C’est la tumeur la plus fréquente de la muqueuse buccale. Elle est plus fréquente chez
l’homme âgé de 60 ans environ, le plus souvent buveur et fumeur à hygiène
buccodentaire défectueuse.

 Macroscopie

Dans sa forme typique il s’agit d’une lésion ulcéro infiltrante, saignant au contact, de
consistance ferme.

Cependant il faut avoir à l’esprit que le cancer buccale est macroscopiquement


polymorphe et souvent trompeur surtout au début. Les autres formes macroscopiques
sont :

- Un bourgeon hémorragique simulant un bourgeon charnu

- Une érosion fissuraire

- Une exulcération de la gencive

- Une papillomatose hyper kératosique

D’ou la nécessité d’une biopsie de toute lésion bucco pharyngée végétante, érosive,
ulcérée ou infiltrante

 Microscopie

La majorité des carcinomes sont bien différentiés et kératinisés. Ils peuvent être
moyennement et peu différentiés. Il existe des variantes :

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- Carcinome verruqueux

- Carcinome à cellules fusiformes

- Carcinome épidermoïde de type adénoïde

- Carcinome épidermoïde de type basaloïde

Les carcinomes épidermoïdes de la bouche peuvent prendre leur origine dans une
dysplasie ou lésion précancéreuse.

 Lésion précancéreuse

Macroscopie : les zones de dysplasie se présentent comme des plages blanchâtres


plus épaisses que la muqueuse voisine (leucoplasie) ou de zones rouge veloutés
d’épaisseur normale (érythroplasie).

Histologie : l’OMS classe les lésions précancéreuses en :

- Hyperplasie simple qui est toujours bénigne ;

- Dysplasie de grade I et de grade II qui sont des lésions précancéreuses avec


faible développement d’un cancer invasif.

- Dysplasie de grade III ou carcinome in situ avec risque élevé de


développement d’un cancer invasif.

 Aspect évolutif et classification des cancers buccaux

- Evolution

Il est fonction de la topographie de la tumeur primitive. Le plus souvent il existe une


métastase ganglionnaire dès le premier examen clinique. Les métastases à distances
sont occasionnelles et tardives : pulmonaires, osseuses.

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Les récidives sont fréquentes et souvent infectées. Dans 10 à 15% le cancer est
multifocal ou à localisation variable à chaque récidive. Le pronostic est fonction de l’état
général du malade et surtout à la classification TNM.

- Classification TNM

T= Tumeur

Tis = carcinome in situ

T1 = tumeur ≤ 2 cm

T2 2 cm ≤ T≤ 4 cm

T3 T > 4 cm

T4 T4a Tumeur réséquable avec invasion des structures de voisinage

T4b Tumeur non réséquable avec invasion de la loge ptérygomaxillaire, des ailes
ptérygoïdes et/ou de l’artère carotide interne

N = adénopathie

Nx = absence d’évaluation

N0 = absence de métastase

N1 = un seul ganglion homo-latéral de moins de 3 cm

N2 N2a = un seul ganglion unilatéral de plus 3 cm et ≤ 6 cm

N2b = multiple ganglions unilatéraux de moins de 6 cm

N2c = ganglions bilatéraux et/ou controlatéraux de moins de 6 cm

N3 = ganglion de plus de 6 cm

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M = métastase à distance

Mx = absence d’évaluation

M0 = absence de métastase

M1 = métastase à distance

 Topographie des carcinomes bucco pharyngés

- Les tumeurs de la lèvre et de la langue antérieure sont souvent de


diagnostic précoce et peuvent être traité par la chirurgie

- Le carcinome du plancher buccale peut rester longtemps asymptomatique


et se révéler lorsqu’il est très étendu localement. Sa résection est alors plus
difficile. L’adénopathie cervicale est souvent précoce.

- Les carcinomes de la joue sont de diagnostic tardif car la lésion est souvent
prise pour un traumatisme chronique.

- Le carcinome de la gencive envahit très tôt l’os maxillaire. Il se trouve


préférentiellement sur le 1/3 postérieur, le plus souvent en bas qu’en haut.
Cette localisation peut être à l’origine d’un trismus.

- Le carcinome du palais apparaît couramment sur le voile et ses bords que


sur le palais dur qui lui est siège de prédilection des tumeurs des glandes
salivaires accessoires.

- Le carcinome de l’amygdale naît de l’épithélium des cryptes.

2-2- Les tumeurs malignes des glandes salivaires accessoires

Elles sont rares mais plus fréquentes que celles des glandes salivaires principales. La
plus fréquente est le cylindrome (carcinome adénoïde kystique). Il siège surtout au
niveau du palais. Sa croissance est lente. Son pronostic est mauvais à cause de
l’envahissement péri-nerveux.

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La macroscopie est peu caractéristique ou parfois criblée de minuscules cavités. Il
peut évoquer l’adénome pléomorphe.

A l’histologie, la forme typique est constituée de formations épithéliales cribriformes qui


entourent un stroma fibreux souvent hyalin formant des cordons ou des cylindres.

2-3- Les sarcomes et lymphomes

Ils sont rares.

- Le lymphome de l’amygdale est le plus fréquent et représente 10% des tumeurs


malignes de cet organe. L’amygdale est ulcérée, hypertrophiée. Elle reste
longtemps localisée et touche surtout l’adulte jeune et l’adolescent avec une
légère prédominance masculine.

- Les sarcomes sont plus rares et peuvent se voir chez l’enfant : fibrosarcome,
rhabdomyosarcome.

Conclusion

La pathologie de la cavité buccale et de l’oropharynx est très diversifiée. Le carcinome


épidermoïde est le cancer le plus fréquent. Ses formes sont diverses et peuvent
passées inaperçues. Il faut donc avoir la biopsie facile afin de ne pas passer à côté d’un
cancer.

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Les pseudotumeurs de la cavité buccale

Objectifs

1- Décrire les aspects macroscopiques et microscopiques du fibrome diapneusique

2- Décrire les aspects macroscopiques et microscopiques du polype fibroépithélial

3- Citer les différents types d’épulis en décrivant leurs structures histologiques

Plan

Introduction

1- Le fibrome diapneusique

2- Le polype fibroépithélial

3- L’épulis

Conclusion

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Les pseudotumeurs de la cavité buccale

Introduction

Il s’observe plusieurs lésions au niveau de la cavité bucco pharyngée d’allure tumorale


et qui sont en fait des pseudotumeurs de cause diverses. Leur siège est ubiquitaire au
niveau de la cavité buccale.

1- Le fibrome diapneusique

Macroscopie : Il s’agit d’un nodule sessile siégeant sur le rebord de la langue ou de la


face muqueuse de la joue et se développant en regard d’une solution de continuité de
l’arcade dentaire qu’il obstrue lors de la fermeture de la bouche.

A l’histologie, un épithélium malpighien normal ou parakératosique recouvre des fibres


de collagène perpendiculaires à la surface entraînant des fibres musculaires striées
orientés de la même manière avec une réaction inflammatoire plus ou moins marquée
et une angiomatose. Du matériel hyalin ou fibrinoïde peut s’y déposer.

Il s’agit d’une dystrophie procédant selon toute vraisemblance, d’une succion de la


muqueuse à travers le trou de l’arcade dentaire.

2- Polype fibroépithélial

Les nodules polyploïdes de la bouche et des gencives sont fréquents. Le polype fibreux
ou fibroépithélial siège au niveau de la joue ou de la langue.

L’étiologie n’est pas connue mais semble due à des traumatismes chroniques.

Macroscopiquement, il a une surface lisse et une couleur rose pâle.

A l’examen histologique, le nodule est constitué d’un tissu dense fibreux et riche en
collagène, recouvert d’un épithélium malpighien épaissi.

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3- Epulis

L’épulis (épi = sur et oulon = gencive) désigne une tuméfaction de la muqueuse


gingivale, de nature variée, dystrophique ou inflammatoire. Selon sa structure
histologique on distingue :

- l’épulis angiomateux, très vasculaire, est semblable à un bourgeon charnu


hyperplasique.

- L’épulis fibreux représente une forme évoluée de la précédente et est riche en


histiocytes et en plasmocytes, elle s’organise devient fibreux et est parfois
remaniée par une ossification métaplasique

- L’épulis à cellules géantes est riche en grands histiocytes plurinucléés,


pigmentés d’hémosidérine et groupés en plages séparées par des cloisons
fibreuses.

Conclusion

Ces lésions pseudotumorales sont parfois remaniées pouvant faire évoquer une tumeur
maligne. La biopsie permet de redresser le diagnostic.

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