Mouv 038 0034
Mouv 038 0034
Mouv 038 0034
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
Le placard universaliste :
quand la République se fait
particulariste contre les gays
PAR LAURENT Existe-t-il un lobby gay en France ? Ce terme même fait débat tant
CHAMBON* il a dans notre pays une connotation péjorative. Pourtant, l’auteur
de cet article, qui a conduit plusieurs études sur le sujet, l’assume
et même regrette qu’il n’en existe pas vraiment un pour être
mieux à même de se faire réellement entendre.
I
* Politologue. l est difficile d’écrire sur un quelconque « lobby gay » dans la mesure
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
1. Voir L. CHAMBON, Le où il est d’une faiblesse navrante en France. Dans l’étude comparative
Sel de la démocratie, que j’ai menée sur l’accès des minorités au pouvoir politique1, je n’ai
l’accès des minorités au pas réussi à trouver un lobby gay digne de ce nom en France, alors qu’aux
pouvoir politique en
France et aux Pays-Bas, Pays-Bas il s’affirmait avec fierté et revendiquait même de nombreuses lois
Thèse de doctorat sous avant-gardistes, comme l’ouverture du mariage universel aux couples du
la direction de Jan- même sexe et l’interdiction des discriminations liées à l’orientation sexuelle
Willem Duyvendak.
Universiteit van (dans la Constitution !), la légalisation de l’homoparentalité ou de l’adop-
Amsterdam, Amsterdam, tion par des couples de même sexe.
2002. L’analyse de la situation politique des gays en France a commencé par
un choc : ils n’étaient nulle part. Ou plutôt, ils n’étaient nulle part… ouver-
tement gais. Ils acceptaient les commentaires les plus homophobes, le vote
d’une loi humiliante et le refus répété du respect de leurs droits sans bron-
cher. Du placard universel à la sélection d’interlocuteurs sur mesure, de
techniques d’exclusion en mobilisations infimes, se dessine un tableau
d’un « lobby » (le Nouvel Observateur préférerait le terme de « complot »)
qui n’arrive pas à en devenir un.
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
4. L. CHAMBON, Le Sel de
aux femmes de ne pas suggérer leur féminité par peur qu’on se rende la démocratie, l’accès
compte qu’elles ne sont pas des hommes ! des minorités au
Plus sérieusement, cette insistance au placard suggérée par des pairs, pouvoir politique en
France et aux Pays-Bas,
souvent même totalement intériorisée, montre que l’universalisme répu- op. cit.
blicain est bien moins universaliste qu’on le pensait : être universel, c’est
être non-femme, non-Arabe, non-Noir, non-homo, et bien sûr non-lesbien.
On enlève, on enlève… et que trouve-t-on ? L’Assemblée nationale. Si peu
de femmes, tellement peu de Noirs et d’Arabes (la plupart représentant les
DOM et TOM où c’est moins exotique de ne pas être totalement blanc), un
ou deux homos, voilà l’universalité française.
Il ne s’agit pas nécessairement de promouvoir des quotas ou une loi sur
la parité5, mais d’imaginer que sur les presque six cents députés français, 5. Votée mais où sont
quelques-uns soient, par un hasard absolument universaliste et républi- les femmes ?
cain, non-blancs, non-hommes, ou non-hétérosexuels.
D O S S I E R : L A P O L I T I Q U E R É P U B L I C A I N E D E L’ I D E N T I T É
qui peut se targuer, à l’époque, d’y avoir vu clair ?), ouvrage qui avait
permis aux médias nationaux de voir des complots homos partout, et qui,
depuis, haranguait les foules du PS en leur répétant que les pédés étaient
bien trop révolutionnaires pour accepter le mariage bourgeois. Le second
6. S’il y a eu un lobby s’était illustré par son travail d’archive et de lobbying6, mais aussi par sa
gay vaguement efficace, fâcheuse tendance à se considérer comme le porte-parole des associations,
c’est le sien. Qu’il en
soit ici remercié. alors qu’il y était personna non grata pour avoir trop souvent tiré la cou-
verture à lui.
Même si Aides, Act Up et les autres associations, réunies au sein d’un
collectif, ont finalement été formellement entendues par la commission
préparant le pacs, ce sont Martel et Pouliquen qui ont été mis en avant
comme interlocuteurs sur mesure pour pousser un projet qui était loin de
reprendre les revendications des associations. Pourquoi aborder l’ouver-
ture du mariage universel à tous les couples si Martel pense que c’est bien
trop bourgeois ? Pourquoi s’embêter avec l’homoparentalité si Pouliquen
estime que cela n’a aucun rapport avec le pacs ?
À l’inverse, de nombreux groupes religieux ou philosophiques n’ayant
rien à voir avec l’homosexualité, si ce n’est leur homophobie notoire, ont
été convoqués pour exposer leurs thèses : les différentes religions assénant
les arguments sexistes les plus éculés (avec des Catholiques parlant au
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
nom des Catholiques, des Juifs au nom des Juifs, des Protestants au nom
des Protestants, sans qu’on les soupçonne de communautarisme, bien sûr),
des experts parlant d’ordre anthropologique rappelant beaucoup l’ordre
divin, les juristes les plus réactionnaires de l’université et quelques psy-
chanalystes lacaniens adeptes rigides de l’ordre du père.
C’est un peu comme si on avait convoqué uniquement les cardinaux les
plus réactionnaires, les antisémites les plus obtus et quelques néo-nazis pour
parler de judaïté, et choisi un ou deux Juifs athées et discrètement antisé-
mites pour illustrer la pluralité des débats. Ce n’est pas la première fois que
la République utilise ce stratagème : il y a un demi-siècle encore, les ques-
tions du droit de vote des femmes, de leurs droits civils spécifiques ou du
travail qu’elles étaient autorisées à exercer avec ou sans l’autorisation écrite
de leur mari, étaient débattues à l’Assemblée nationale par des hommes,
sans qu’aucune femme ne puisse y prendre part. Sans parler de l’indigénat
des colonies.
La mise à l’écart des homos lors de discussions les concernant au premier
chef n’est donc pas une preuve de l’homophobie des politiciens français
(même si certains ont montré avec brio qu’ils pouvaient l’être), mais de leur
incapacité à penser l’universalisme en des termes réellement universels.
l Techniques d’exclusion
Outre l’occultation des interlocuteurs trop « radicaux », il existe d’autres
techniques d’exclusion qui ont été utilisées par nos représentants natio-
naux pour délégitimer la société civile : l’infantilisation et le terrorisme
intellectuel. L’infantilisation est une technique qui a fait ses preuves depuis
longtemps puisqu’elle a permis de justifier le colonialisme, l’esclavage et
l’exclusion des femmes : en attribuant à la catégorie choisie (indigènes,
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
munes.
Le matraquage sémantique, c’est par exemple proclamer à tout bout de
champs que nous vivons dans une République démocratique et populaire.
Plus on le répète, et moins cela semble être vrai… L’insistance de certains
7. L’absence de
dirigeants américains à célébrer la liberté et la démocratie au moment où les minorités visibles au
libertés sont restreintes et où le régime est ploutocratique n’est pas le fruit Parlement français n’est
du hasard. La France n’échappe pas, bien sûr, à ce matraquage sémantique : pas un très bon signe,
mais on peut imaginer
on parle de laïcité quand les droits élémentaires des Musulmans français sont que, chaque député
bafoués, et on parle d’universalité quand elle ne concerne que quelques- étant un élu du peuple
uns. Outre ce dont on vient de parler plus haut, le fait que l’universalisme et dans sa pluralité, la
présence physique de
le communautarisme aient été opposés si souvent, et à tout bout de champ, minorités ne soit pas
devrait nous faire soupçonner des manœuvres tout sauf universalistes. nécessaire pour que
Le dévoiement des normes communes, c’est l’appropriation d’un objet leurs revendications
soient prises en
de l’imaginaire collectif par un groupe afin de disposer d’un monopole de compte : on peut
la parole au nom de cet objet. Comme le font les élites françaises (issues imaginer qu’un homme
pour beaucoup des mêmes milieux où être femme, noir(e), arabe ou puisse comprendre les
besoins des femmes, un
homo n’est pas très courant) qui s’approprient l’universalisme (et la Blanc ceux des Noirs,
République) pour accuser les autres de communautarisme. Le fait que les un hétéro ceux des
termes « communauté catholique » ou « communauté protestante » soient homos, et ainsi de suite.
Cela dit, il est tant
perçus avec bienveillance, synonymes de paix civile, de dialogue et de res- qu’une réflexion sur le
pectabilité alors que les expressions de « communauté musulmane » ou de mode de scrutin voie le
« communauté gaie » sont tout de suite associés aux ghettos, au terrorisme jour afin de faire cesser
le sort qui semble
ou aux revendications particularistes, devraient nous inciter à la réflexion. s’acharner
L’infantilisation et le terrorisme intellectuel employés contre les homos mystérieusement sur les
lors des discussions sur le pacs ou la loi contre l’homophobie montrent minorités et les femmes
candidats aux
que, sans préjuger des mécanismes représentatifs ayant débouché sur leur législatives et aux
absence au Parlement7, l’idée même de voix gaies discordantes a été postes de pouvoir.
D O S S I E R : L A P O L I T I Q U E R É P U B L I C A I N E D E L’ I D E N T I T É
l Discussions et mobilisation
Même si les universalistes particularistes républicains ont une lourde
responsabilité dans la quasi-absence d’homos visibles dans la vie politique
française, il faut aussi admettre que les homos sont aussi en partie res-
ponsables de leurs propres malheurs.
Ce problème tient au manque de culture politique des élites qui pour-
raient sortir du placard : tous ces hommes et femmes qui cherchent à
cacher leur orientation sexuelle avec pour argument principal la protection
de leur vie privée sont, à leur manière, des agents de la domination des
« universalistes particularistes ». Pour reprendre les mêmes exemples, c’est
un processus de censure personnelle assez proche de celle que l’on peut
trouver chez les Noirs qui se font passer pour blancs afin d’obtenir un
poste aux États-Unis ou des femmes cherchant à se comporter comme les
pires des hommes (au sens de « mâle ») pour aider leur carrière : outre le
fait que cela ne fonctionne qu’à la marge, cette attitude renforce surtout les
croyances majoritaires selon lesquelles, s’ils se cachent, c’est qu’ils doivent
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
bien avoir des raisons d’avoir honte.
Ce n’est pas pour rien que les homophobes les plus virulents détestent
la Gay Pride plus que les autres : c’est l’idée même de visibilité et d’une
acceptation de soi, éventuellement de fierté retrouvée, qui leur fait horreur.
Les homos dans le placard sont nécessaires à l’homophobe car ils le légi-
timent. Tout comme Margaret Thatcher a pu, selon certains, promouvoir le
machisme en politique, les politiciens dans le placard peuvent être vu
comme les collaborateurs des homophobes.
Ce n’est pas pour rien non plus si les projets d’outing d’Act Up à l’égard
8. Un député de droite d’un député « égaré » dans une manifestation homophobe8 a eu autant
s’était retrouvé au d’éclat : beaucoup d’homos eux-mêmes, aussi bien dans la classe politique,
milieu des pancartes
« les pédés au bûcher » dans les médias ou la société civile, sont dans une situation similaire.
alors que le texte sur le Certains d’entre-eux risquent réellement leur carrière s’ils sortent du pla-
pacs était discuté à card, mais beaucoup d’entre-eux sont aussi des opportunistes qui ne com-
l’Assemblée et avait
refusé se s’en expliquer. prennent pas la dimension politique de la sortie du placard. Pour reprendre
Act Up avait menacer le vocabulaire des années marxisantes, ce sont des valets du patriarcat.
de l’« outer », c’est-à-dire Un autre signe de manque de culture politique des élites dans le placard
de le sortir du placard.
La justice avait menacé réside dans l’obsession pour le genre (de l’anglais gender) : les avancées des
de condamner féministes françaises comme anglo-saxonnes sur l’identité sexuelle n’ont eu
l’association à de aucune influence sur les débats sur le mariage, l’homophobie, la famille ou
lourdes amendes ce qui
avait, avec raison, été le code civil, aussi bien parmi les intellos gays qu’en politique classique. On
assimilé à une forme de parle encore des hommes et des femmes comme s’il s’agissait d’espèces dif-
censure. Cet épisode a férentes, et l’idée de la suppression du genre comme terme juridique semble
provoqué de nombreux
débats enflammés, aujourd’hui impensable. Et pourtant, est-ce la possession d’un vagin ou d’un
même au sein de pénis qui fait de nous un être unique ou n’est-ce pas plutôt la combinaison
l’intelligentsia gaie d’un nom, d’une situation familiale et personnelle, de nombreuses identités,
d’un numéro de sécu unique et d’une nationalité? Cela ne veut pas dire qu’il
n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes, mais plutôt qu’il
faut se poser la question de l’intérêt du genre dans la loi et les règlements.
Si nous sommes tellement égaux, en quoi la possession d’un organe sexuel
particulier devrait-elle avoir des conséquences légales ?
C’est une piste que les féministes ont arrêté d’explorer pour se conten-
ter d’un peu de concret avec la loi sur la parité : en abandonnant l’idée
d’une universalité des genres, elles ont obtenu quelques places sur des
listes. Sans beaucoup de résultats, mais la loi est encore jeune. Cependant,
rien n’obligeait les homos à se plier à cette injonction sexuelle : la voie
abolitionniste pourrait mener à un élargissement des droits aux homos
sans avoir à recourir à des arguments compliqués sur le sida, les
méchantes familles qui récupèrent les maisons en spoliant le conjoint ou
des droits de garde reniés.
Certains auteurs (en particulier le juriste néerlandais Kees Waaldijk) pen-
sent que ce n’est pas un problème de culture politique mais au contraire une
marque de sagesse. Ce qu’il appelle « la politique des petits pas » est, selon
lui, un choix assumé: on demande la fin des discriminations, puis la légalisa-
tion des unions, puis le mariage, puis l’adoption, etc. Commencer par des
demandes radicales est voué à l’échec, il faut savoir attendre que l’opinion
murisse. Je n’en suis pas vraiment convaincu, pour une raison très simple :
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
lorsqu’une jeune fille a été brûlée vive par un jeune dans une cité, les foules
se sont mobilisées et la société civile s’est organisée. Quand un homo a été
brûlé vif par des crétins dans le Nord, le magazine gay et lesbien Têtu s’est un
peu agité, un an après les associations n’ont que l’homophobie à la bouche,
espérant peut-être une nouvelle vague de subventions, mais on n’a pas vu
beaucoup de gens dans la rue, ni beaucoup de société civile en mouvement.
Pour Didier Lestrade, fondateur d’Act Up et poil à gratter de la « commu-
nauté » (il revendique le terme), cette faillite de la mobilisation politique est
le reflet de l’individualisme de la « génération moi » (la me-generation), de
la fin de la communauté comme entité culturelle et politique, et surtout de
la droitisation de la politique française à propos des identités. Cette droiti-
sation est telle qu’il a fallu attendre que ce soit la droite, et non la gauche,
qui nomme le premier secrétaire d’État d’origine maghrébine et le premier
ministre ouvertement gay. Échec de la « communauté », mais aussi échec de
la gauche, ce qui indique aussi le peu qui était attendu de la droite.
Alors que le terme « communauté homosexuelle » est utilisé sans retenue
par les médias, bien souvent de manière négative, cette communauté
n’existe que par le consumérisme et les phénomènes de mode. Les asso-
ciations ne recrutent plus, la prévention des infections sexuellement trans-
missibles est un échec, et le rainbow flag ne sert plus qu’à vendre des
voyages et des sous-vêtements. Si pour Didier Lestrade c’est la fin d’une
aventure collective possible, c’est aussi la fin de l’espoir : le système répu-
blicain est tellement bloqué (l’ascenseur social est en panne, la représen-
tation n’est pas universelle et les élites parasitaires ne cherchent même plus
à dissimuler leur élitisme), que les plus jeunes, ceux qui pourraient appor-
ter du sang neuf à la société civile, ont déjà baissé les bras. Ce n’est plus la
peine de se mobiliser : comme me l’a dit un associatif désabusé « on a vu
D O S S I E R : L A P O L I T I Q U E R É P U B L I C A I N E D E L’ I D E N T I T É
à quoi la marche des beurs a mené, les féministes françaises se sont exi-
lées dans les campus américains et les élites homos qui ne sont pas mortes
du sida se sont reconverties dans la finance ».
C’est en cela que l’on mesure la force de persuasion de l’universalisme
particulariste à la française : même insultés, humiliés, accusés de « com-
munautarisme » et de légèrté impardonnable, les homos français semblent
sincèrement penser que le combat politique est réservé aux universalistes
particularistes (non-Noirs, non-femmes, non-homos, vous connaissez ce
refrain) et que le combat est perdu d’avance. Tout comme les Français
d’origine étrangère et les femmes qui désertent la politique.
La violence dont fait preuve l’élite politique française à l’égard des
homos, en les maintenant dans le placard, en les privant de tribune
politique et en ne les écoutant pas lors des discussions qui les concernent
n’a rien de spécifique aux gays. Comme le montrent de nombreuses fémi-
nistes, l’homophobie n’est qu’un effet secondaire du sexisme, ou mis en
forme plus brutalement, de la domination violente d’un groupe sur les
autres. D’autres groupes en sont aussi victimes.
La lourdeur de ce phénomène de violence par les groupes dominants
montre à quel point l’universalisme républicain pratique le matraquage
sémantique dont il a vraiment besoin pour ne pas avoir à devenir vraiment
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
© La Découverte | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
universel. Cet universalisme n’est point universel et ne l’a jamais été. Il est
au contraire profondément particulariste. Certes, c’est un phénomène pré-
sent dans d’autres pays occidentaux, mais sa violence est d’autant plus
frappante en France que ses dirigeants se réclament de l’idéologie des
Lumières et de la Révolution.
À défaut de représentation gaie en politique, j’aurais aimé parler d’un lobby
homo, voire même d’un complot, cela aurait été tellement passionnant de
découvrir les réseaux secrets et les membres influents. Cela aurait été la
preuve que la République écoute ses gays et ses lesbiennes, même seulement
les plus riches, même de façon discrète. Dans vingt ans, peut-être? l
l À visiter…
Minorités : www.minorites.org.
Pour plus d’articles sur le sujet : www.laurentchambon.com/textes/.