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Effet de quelques plantes locales du Bénin sur les nématodes à galles 209

EFFET DE L’HYPTIS (Hyptis suaveolens),DU NEEM


(Azadirachta indica),DU VERNONIA (Vernonia amygdalina),
ET DE L’AMARANTE (Amaranthus sp.) SUR LES NEMATODES
A GALLES (Meloidogyne spp.) EN CULTURES MARAICHERES

L. AFOUDA1,H. BAIMEY2,F. X. BACHABI2,D. H. SERO-KPERA1 et R. BALOGOUN1

1
Faculté d’Agronomie, Université de Parakou. 02 BP 1003, Parakou, Bénin. E-mail : [email protected]
2
Ecole Nationale des Sciences et Techniques Agronomiques de Djougou, Université de Parakou, 02 BP 1003,
Parakou, Bénin

RESUME

Les nématodes à galles (Meloidogyne spp). figurent parmi les phytoparasites les plus dommageables des
cultures maraîchères. En vue de trouver une alternative à la lutte chimique contre ces parasites, l'effet
nématicide d'extraits aqueux de feuilles, tiges, racines fraiches et séchées de 4 espèces de plantes : hyptis
(Hyptis suaveolens), neem (Azadirachta indica), vernonia (Vernonia amygdalina), et amarante (Amaranthus
sp.) sur les nématodes, au deuxième stade larvaire (J2) du genre Meloidogyne spp., a été évalué. Quatre
concentrations (5, 10, 15 et 20 %) de chaque extrait ont été préparés dans des boîtes de Pétri. Les résultats
montrent que les extraits de plantes ont induit des taux de mortalité se situant entre 20 et 95 %, après 6 j
d'exposition des nématodes. L'effet des extraits a été fonction de la plante, l'organe, de la forme de l'extrait
(frais ou séché), et de la concentration des extraits. Pour toutes les concentrations, les taux de mortalité dus
aux extraits de feuilles ont été supérieurs (p 0,05) à ceux dûs aux extraits de tiges ou de racines de la même
plante. Les extraits de feuilles fraîches de neem ont induit la mortalité de nématodes la plus importante
(95 %, p 0,05), à la concentration de 20 %, après 6 j d'exposition, suivis des extraits frais de feuilles de
vernonia (86,6 %, p 0,05) à la même période. Ces résultats montrent que les 4 espèces de plantes étudiées
constituent un bon potentiel pour la lutte intégrée contre Meloidogyne spp.
Mots clés : Meloidogyne spp., plantes à effet nématicide, extrait aqueux, cultures maraîchères, Bénin.

ABSTRACT

EFFECT OF HYPTIS (Hyptis suaveolens), NEEM (Azadirachta indica), VERNONIA (Vernonia amygdalina) AND
AMARANTHUS (Amaranthus SP.) ON ROOT KNOT NEMATODES (Meloidogyne SPP.) OF VEGETABLES

Root knot nematodes (Meloidogyne spp.) are among the most damaging pests to vegetables cropping. In
order to find alternative means for chemical control of these parasites, the nematicidal effect of aqueous
extracts from fresh and dried leaves, as well as stems and roots of 4 local plants varieties : hyptis (Hyptis
suaveolens), neem (Azadirachta indica), vernonia (Vernonia amygdalina), and amaranthus (Amaranthus
sp.), on infective juveniles (J2) of Meloidogyne spp. was evaluated in Petri dishes, using 4 concentrations (5,
10, 15 et 20 %) of each extract and tap water (0 %), as a control. The plant extracts induced nematode mortality
rates ranging from 20 to 95 % 6 days after exposure. The effect of extracts was found to be related to plant
species used, and varied significantly (p 0.05) with plant organ, as well as with extracts concentrations. At
all concentrations, nematode mortality rates due to leaf extracts were greater (p 0.05) than those due to stem
or root extracts of the same plant. Fresh leaf extracts from neem induced the highest mortality rate (95 %,
p 0.05) at a concentration of 20 %, followed by fresh leaf extracts from vernonia (86,6 %, p 0.05) in the same
period. These results show that neem, vernonia, hyptis and amaranthus had a good potential for use in an
integrated management of Meloidogyne spp.
Keywords : Meloidogyne spp., plant with nematicidal effect, aqueous extract, vegetables, Benin.

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210 L. AFOUDA et al.

INTRODUCTION dans certaines régions (Jothi et al., 2004 ; Ploeg


et Stapleton, 2001 ; Thoden et al., 2009 ). Oka
et al. (2001) ont pu réduire considérablement la
La production des cultures maraîchères qui s’est densité de population des juvéniles (J2) de M.
accrue ces dernières années se trouve javanica dans le sol en y mélangeant la poudre
confrontée aux problèmes de ravageurs et de de Inula viscosa. Plusieurs autres plantes
maladies. Les nématodes, particulièrement, les (Tagetes spp. par exemple) introduites, en
nématodes à galles (Meloidogyne spp.), sont rotation ou en association avec des cultures
parmi les ravageurs les plus redoutables en sensibles, ont permis de réduire la densité des
maraîchage (Sikora et Fernández, 2005). Ils populations de nématodes dans le sol et dans
occasionnent des dégâts entraînant plus de les racines des plantes hôtes (Wang et al.,
60 % de pertes de rendement (Netscher et 2002 ; Afouda et al., 2008 ). Tsay et al. (2004)
Sikora, 1990). Ils sont très polyphages ont identifié neuf espèces de plantes hautement
(Sawadogo et al., 1993 ; Afouda et al., 2008) et résistantes à M. incognita dans la famille des
sont capables d’accentuer la sévérité d‘ autres Asteraceae, et ont montré que l’amendement
maladies tels que le flétrissement bactérien, du sol avec des extraits de racines, de tiges ou
causé par Ralstonia solanacearum (Valdez, de feuilles de Gaillardia pulchella, a conduit à
1978), ou le chancre bactérien, causé par une mortalité élevée de plusieurs nématodes
Corynebacterium michiganense (de Moura et al., parasites dont M. incognita et Aphelenchoides
1975). Dans les zones urbaines et péri-urbaines besseyi. Les extraits de racines étaient plus
du Bénin où environ 19 espèces de légumes efficaces contre Aphelenchoides besseyi que
feuilles indigènes et exotiques sont produites ceux des feuilles et des tiges. Les plantes
(James et al., 2005), des études récentes, ont utilisées sont généralement locales pour la zone
confirmé le facteur limitant que constituent les d’étude, et facilement accessibles. Hasseb et
nématodes à galles en maraîchage (James et Butool (1996) ont rapporté que l’effet des produits
al., 2005 ; Afouda et al., 2008 ; Baimey et al., à base de plantes sur les nématodes est soit
2009). Des 26 cultures maraîchères direct, à travers la production de substances
échantillonnées lors d’une enquête diagnostique, allélopathiques (acides, phénols, alcaloïdes,
96,1 % sont hôtes de ces nématodes à galles. etc.), soit indirect, à travers la décomposition
Ils ont été retrouvés dans 100 % des 18 de ces produits, quand ils sont appliqués au
communes parcourues, avec une prévalencede sol.
79,1 %, (Baimey et al., 2009). Les méthodes
courantes de lutte contre les nématodes incluent L’hyptis (Hyptis suaveolens), le neem
l’utilisation des pesticides synthétiques (Van (Azadirachta indica), le vernonia (Vernonia
Berkum et Hoestra, 1979), les méthodes amygdalina), et l’amarante (Amaranthus sp.)
culturales telles que la rotation avec des cultures sont, respectivement, des adventices, des
non-hôtes (Jatala et Bridge, 1990 ; Afouda et plantes pérennes et des légumes feuilles
al., 2008), les méthodes physiques telles que indigènes produits partout au Bénin dont, en
la solarisation (Katan, 1981), l’utilisation de dehors du neem (Bharadwaj et Sharma, 2007),
variétés résistantes (Robert et Thomason, 1986), l’effet sur les nématodes n’est pas bien connu.
l’application d’engrais organiques (Rodriguez- Pourtant, l’effet insecticide de l’hyptis sur
Kabana, 1986) ou minéraux (Baimey et al., plusieurs insectes a été démontré (Othira et al.,
2006). Mais, les pesticides utilisés sont 2009), et, Afouda et al. (2008) ont dénombré
généralement onéreux et dangereux pour moins de galles dans les racines de l’amarante
l’environnement. Aussi, les systèmes de rotation et du vernonia, comparativement à la grande
et d’assolement sont-ils inefficaces, du fait de morelle (Solanum macrocarpon), lorsque ces
la polyphagie des nématodes du genre trois cultures ont été plantées sur un sol
Meloidogyne. L’application des engrais semble fortement infesté par Meloidogyne spp.. La
plus efficace dans la lutte contre les nématodes, présente étude a pour objectif d’évaluer l’effet, à
lorsque ces engrais sont utilisés en même différentes concentrations, des extraits des
temps que d’autres mesures de lutte dans un feuilles, tiges et racines de l’hyptis, du neem,
système intégré (Netscher et Sikora, 1990). Des du vernonia et de l’amarante sur les nématodes
alternatives de lutte basées sur l’utilisation des à galles (Meloidogyne spp.) des cultures
plantes à effet nématicide ont été envisagées maraîchères au Bénin.

Agronomie Africaine 24 (3) : 209 - 218 (2012)


Effet de quelques plantes locales du Bénin sur les nématodes à galles 211

MATERIEL ET METHODES utilisée pour l’extraction des nématodes (Hooper,


1990). Après avoir soigneusement lavé les
racines, celles-ci ont été coupées finement
MATERIEL VEGETAL (0,5 cm - 1 cm), puis mises dans un vibro-mixeur
électronique. Une solution de 200 ml d’eau de
Le matériel végétal utilisé est constitué des javel diluée à 1 % y a été ajoutée. Les racines
plantes de hyptis, de neem, de vernonia et ont été ensuite broyées trois fois, pendant
d’amarante, disponibles localement dans et aux 5 secondes, chacune, en observant une pause
environs de la ville de Parakou. de 5 secondes entre deux broyages. La
suspension ainsi obtenue a été tamisée avec
PREPARATION DES EXTRAITS AQUEUX A une série de tamis à mailles 850 µm, 100 µm et
PARTIR DES ORGANES FRAIS DES PLANTES 28 µm. Les gros débris de racines ont été
UTILISEES retenus dans les tamis à mailles 850 µm et
100 µm, tandis que la suspension d’œufs, de
Les différents organes de plantes (feuilles, tiges larves et d’adultes de nématodes et quelques
et racines) ont été collectés 2 à 4 h avant leur débris fins de racines ont été retenus dans le
broyage et coupés en de petits morceaux tamis à maille 28 µm. Le contenu du tamis à
(environ 1 cm de long) pour en faciliter le broyage. maille 28 µm a été recueilli dans des bols de
Les extraits aqueux de feuilles, de tiges et de contenance 280 ml, à l’aide d’une pissette
racines d’hyptis, de neem, de vernonia et contenant de l’eau de robinet. Cette suspension
d’amarante ont été séparément préparés par a été mise à décanter pendant environ 1 h. Après
broyage de 25 g de chaque organe, en présence avoir jeté une partie du surnageant, le reste de
de 50 ml d’eau, dans une moulinette de cuisine. la suspension a été réparti dans des tubes
L’extrait brut obtenu après broyage de chaque auxquels on a ajouté une cuillerée à café de
organe a été filtré à travers une toile en coton, poudre de kaolin. Les tubes ont été centrifugés
puis centrifugé à 3 500 rpm pendant 3 min. Le à 3 500 tours/min, pendant 7 mn, et le surnageant
surnageant, limpide et suffisamment clair pour de leur contenu a été ensuite jeté. Une solution
faciliter le comptage des nématodes, a été d’eau sucrée (450 g l-1 d’eau) a été ajoutée au
recueilli et dilué, à 5, 10, 15 et 20 % pellet constitué d’une suspension de nématodes.
respectivement. Les tubes ont été centrifugés une deuxième fois
à 3 500 tours/min, mais, pendant 3 min. Cette
PREPARATION DES EXTRAITS AQUEUX A fois-ci, les nématodes (tous stades et formes
PARTIR DES ORGANES SECHÉS DES confondus) sont contenus dans le surnageant.
PLANTES UTILISEES Ils ont été récupérés par filtration en utilisant
des tamis de maille 28 µm qui les ont retenus.
Les différents organes de chaque plante ont été Les nématodes ainsi obtenus ont été
collectés, coupés en petits morceaux (environ immédiatement rincés à l’eau de robinet afin de
1 cm), puis, séchés à 60 °C, pendant 48 h , à les débarrasser de la solution de sucre. Les
l’étuve. Ces organes ont ensuite été réduits en larves de ces nématodes ont été séparément
poudre dans un mortier, puis tamisés, avec un collectées et utilisées pour les essais dans les
tamis de mailles 100 µm pour séparer les débris boîtes de Pétri.
végétaux. Dix grammes de poudre de chaque
organe de plante ont été prélevés séparément DISPOSITIF EXPERIMENTAL
et mélangés à 100 ml d’eau, puis autoclavés
pendant 20 min, à 121 °C, et filtrés avec du Quatre concentrations, 5, 10, 15 et 20 %, ont
papier Watman (Tsay et al., 2004). Les extraits été testées par organe de chaque plante. L’eau
ainsi obtenus ont été dilués à 5, 10, 15 et 20 % de robinet a servi de traitement témoin (0 %).
respectivement. Chaque traitement a été répété 4 fois. L’essai a
été conduit dans des boîtes de Pétri de 9 cm de
EXTRACTION DES NEMATODES A GALLES diamètre, contenant chacune 10 ml d’extrait
auquel 250 nématodes ont été ajoutés. Les
L’inoculum utilisé dans les essais est constitué boîtes ont été conservées dans des conditions
de larves infestantes (J2) de nématodes issus ambiantes de laboratoire (25 °C à 27 °C, 50 % à
des racines de plants de tomate fortement 60 % d’humidité relative), selon un dispositif de
infestées par les nématodes à galles. La bloc aléatoire complet. L’essai a été répété une
méthode de tamisage et de centrifugation a été fois.

Agronomie Africaine 24 (3) : 209 - 218 (2012)


212 L. AFOUDA et al.

EVALUATIONS sont-ils supérieurs (p 0,05) à ceux enregistrés


au niveau des racines et des tiges, aussi bien
L’exposition des nématodes aux extraits a duré pour les organes frais que séchés (Tableau 1).
6 j (Adimon et Soho, 2006), et les taux de
mortalité ont été évalués à la fin de l’essai. Les EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES, TIGES
nématodes ont été considérés morts, lorsqu’ils ET RACINES DU NEEM (Azadirachta indica)
sont immobiles au toucher à l’aide d’une aiguille SUR DES LARVES INFESTANTES DE
fine et flexible. Les nématodes morts n’ont pas Meloidogyne spp.
été retirés des extraits après chaque comptage.
Au niveau des deux formes d’organes, le taux
ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES de mortalité enregistré dans le traitement témoin
est de 15,0 %. Pour le neem aussi, les taux de
Les données obtenues ont été analysées à l’aide mortalité les plus élevés ont été enregistrés à la
du programme SAS, version 8 pour Windows concentration 20 %, indépendamment de la
1999. Une analyse de variance (ANOVA) a été forme (frais ou séchés) des extraits, et pour tous
faite et les moyennes ont été séparées en les organes. A cette concentration, les taux de
utilisant le test de Student Newman et Keuls, mortalité ont atteint 95 %, aussi bien pour les
au seuil de 5 %. La procédure du General Linear feuilles fraîches que pour les feuilles séchées.
Model (GLM) a été utilisée, et les données sur Pour tous les organes et aussi pour chacune
les densités de nématodes ont été d’abord des deux formes d’organes, les taux de mortalité
transformées en log10 (x+1) avant l’analyse augmentent significativement (p 0,05) avec la
statistique. Chacune des moyennes présentées concentration (Tableau 2). Les résultats
dans les tableaux repésente une moyenne des présentés dans le tableau 2 indiquent que les
deux essais. taux de mortalité dus aux extraits (frais ou
séchés) des feuilles sont toujours supérieurs
(p 0,05) aux taux de mortalité dus aux extraits
RESULTATS des tiges et des racines, pour une même
concentration (Tableau 2).

EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES, TIGES EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES, TIGES
ET RACINES DE L’HYPTIS (Hyptis suaveolens) ET RACINES DU VERNONIA (Vernonia
SUR DES LARVES INFESTANTES DE amygdalina) SUR DES LARVES INFESTANTES
Meloidogyne spp. DE Meloidogyne spp.

A la fin de l’essai sur les organes frais, une Un taux de mortalité des nématodes de 12,2 %
mortalité moyenne de 14,0 % des nématodes a a été enregistré dans le traitement témoin. Des
été enregistrée par boîte de Pétri, contre 8,8 % taux de mortalité élevés, 74,5 % pour les feuilles
avec les organes séchés. Quelle que soit la fraîches et 61,4 % pour les feuilles séchées,
nature (frais ou séché) de l’organe utilisé pour ont été enregistrées déjà à la concentration de
l’hyptis, et quel que soit l’organe considéré, les 5 %, et ces taux de mortalité atteignent
taux de mortalité les plus élevés sont enregistrés respectivement 86,6 % et 71,3 % pour les feuilles
à la concentration de 20 %. A cette concen- fraîches et pour les feuilles séchées, à la
tration, les taux de mortalité atteignent 63,9 et concentration de 20 %. Au niveau des tiges et
44,0 %, respectivement, pour les feuilles fraîches des racines, en dehors de la concentration
et pour les feuilles séchées. Pour tous les 20 %, et aussi à l’exception des racines fraiches,
organes, en dehors des feuilles fraîches, les taux les taux de mortalité enregistrés n’évoluent pas
de mortalité augmententt significativement toujours dans l’ordre croissant pour toutes les
(p 0,05) avec la concentration des extraits. autres concentrations, aussi bien pour les
Aussi, pour une concentration donnée, les taux organes séchés que pour les organes frais
de mortalité enregistrés au niveau des feuilles (Tableau 3).

Agronomie Africaine 24 (3) : 209 - 218 (2012)


Effet de quelques plantes locales du Bénin sur les nématodes à galles 213

Tableau 1 : Taux (%) de mortalité des larves infestantes de Meloidogyne spp. exposées aux extraits
d'organes frais et séchés d'hyptis (Hyptis suaveolens) à des concentrations de 0 % (eau de
robinet), 5, 10, 15 et 20 %.
Mortality rates (%) of infective jeveniles of Meloidogyne spp exposed to fresh and dried
extracts of hyptis (Hyptis suaveolens) at concentrations of 0 % (tap water), 5, 10, 15 and 20 %.

Les valeurs suivies d'une même lettre majuscule dans les lignes (pour chaque type d'organe : frais ou séché), ou d'une même lettre
minuscule dans les colonnes (pour chaque concentration) ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 % selon le test de Student
Newmann et Keuls. Chaque valeur repésente la moyenne de deux essais.

Tableau 2 : Taux (%) de mortalité des larves infestantes de Meloidogyne spp. exposées aux extraits
d'organes frais et séchés du neem (Azadirachta indica) à des concentrations de 0 % (eau de
robinet), 5, 10, 15 et 20 %.
Mortality rates (%) of infective jeveniles of Meloidogyne spp. exposed to fresh and dried
extracts of the neem (Azadirachta indica) at concentrations of 0 % (tap water), 5, 10, 15 and
20 %.

Les valeurs suivies d'une même lettre majuscule dans les lignes (pour chaque type d'organe : frais ou séché), ou d'une même lettre
minuscule dans les colonnes (pour chaque concentration) ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% selon le test de Student
Newmann et Keuls. Chaque valeur repésente la moyenne de deux essais.

Tableau 3 :Taux (%) de mortalité des larves infestantes de Meloidogyne spp. exposées aux extraits
d'organes frais et séchés du vernonia (Vernonia amygdalina) à des concentrations de 0 %
(eau de robinet), 5 , 10, 15 et 20 %.
Mortality rates (%) of infective jeveniles of Meloidogyne spp exposed to fresh and dried extracts
of vernonia (Vernonia amygdalina) at concentrations of 0 % (tap water), 5, 10, 15 and 20 %.

Les valeurs suivies d'une même lettre majuscule dans les lignes (pour chaque type d'organe : frais ou séché), ou d'une même lettre
minuscule dans les colonnes (pour chaque concentration) ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 % selon le test de Student
Newmann et Keuls. Chaque valeur repésente la moyenne de deux essais.

Agronomie Africaine 24 (3) : 209 - 218 (2012)


214 L. AFOUDA et al.

EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES, TIGES significativement supérieurs (p 0,05) à ceux du


ET RACINES DE L’AMARANTE (Amaranthus témoin (0 % = eau de robinet), mais les mortalités
sp.) SUR DES LARVES INFESTANTES DE les plus élevées, même à la concentration 20 %,
Meloidogyne spp. atteignent seulement à 76,0 et 51,7 %,
respectivement, pour les feuilles fraîches et pour
Dans le traitement témoin, le taux de mortalité les feuilles séchées. Les taux de mortalité de
des nématodes est de 13,8 et 13,3 %, nématodes dans les extraits de racines sont
respectivement, dans l’essai avec les organes significativement supérieurs (p 0,05) à ceux
frais et séchés. Les taux de mortalité enregistrés obtenus dans les extraits de tiges pour les deux
pour toutes les concentrations et pour toutes formes d’organes, à l’exception des organes
les formes d’extraits (frais ou séchés) sont séchés à la concentration de 10 % (Tableau 4).

Tableau 4 : Taux (%) de mortalité des larves infestantes de Meloidogyne spp. exposées aux extraits
d'organes frais et séchés d'amarante (Amaranthus sp.) à des concentrations de 0 % (eau de
robinet), 5, 10, 15 et 20 %.
Mortality rates (%) of infective jeveniles of Meloidogyne spp. exposed to fresh and dried
extracts of amaranthus (Amaranthus sp.) at concentrations of 0 % (tap water), 5, 10, 15 and 20.

Les valeurs suivies d'une même lettre majuscule dans les lignes (pour chaque type d'organe : frais ou séché), ou d'une même lettre
minuscule dans les colonnes (pour chaque concentration) ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 % selon le test de Student
Newmann et Keuls. Chaque valeur repésente la moyenne de deux essais.

EFFICACITE COMPAREE DES EXTRAITS égaux aux taux de mortalité dus aux feuilles
D’ORGANES FRAIS AUX EXTRAITS sèches. Avec les tiges de vernonia et
D’ORGANES SECHES d’amarante, les taux de mortalité enregistrés
sont significativement supérieurs (p 0,05)
Quelle que soit la forme des extraits (frais ou au niveau des organes frais qu’avec les
séchés), tous les organes des plantes utilisées organes séchés. Le contraire a été observé
ont connu des taux de mortalité des nématodes avec l’hyptis, alors qu’aucune différence signi-
allant de 22,8 à 79,3 %, toutes concentrations ficative (p 0,05) de taux de mortalité n’a été
confondues. Des taux élevés de mortalité (79,3 observée avec les organes frais ou séchés
et 78,4 %) ont été observés au niveau des de neem. Au niveau des racines, les extraits
feuilles (fraiches ou séchées) de neem, suivies frais ont été plus efficaces que les extraits
des feuilles fraîches de vernonia (68,34 %) et séchés pour l’hyptis et l’amarante, tandis que
d’amarante (55,1 %). Pour toutes les plantes les extraits séchés de vernonia et de neem
considérées, les taux de mortalité due aux ont été, au moins, aussi efficaces que les
feuilles fraîches sont supérieurs (p 0,05) ou extraits frais.

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Effet de quelques plantes locales du Bénin sur les nématodes à galles 215

Tableau 5 : Taux (%) de mortalité des larves infestantes de Meloidogyne spp. exposés aux extraits frais ou
séchés des feuilles, des tiges et des racines de l'hyptis, du neem, de l'amarante et du
vernonia.
Mortality rates (%) of infective jeveniles of Meloidogyne spp. exposed to fresh and dried leaf,
stem and root extracts of hyptis, the neem, amaranthus and vernonia.

Pour chaque organe de chaque plante, les valeurs suivies de la même lettre dans les lignes ne sont pas significativement différents au seuil
de 5% selon le test de Student Newmann et Keuls. Chaque valeur représente une moyenne du taux de mortalité enregistré dans les
différentes concentrations d'extraits de plantes.

DISCUSSION dans la rotation, en pré-plantation, comme


culture intercalaire, ou comme engrais vert, pour
réduire les galles et les populations de juvénilles
Les extraits aqueux des quatre plantes utilisées des nématodes du genre Meloidogyne. Afouda
ont induit des mortalités des nématodes à des et al. (2008) ont montré que l’introduction de
degrés variables suivant la plante, la cette plante dans la rotation contribue à réduire
concentration et les organes utilisés. Ces la densité de population de Meloidogyne spp.
résultats indiquent que l’hyptis, l’amarante, le dans le sol.
vernonia et le neem contiennent des composés
à effet nématicide. De nombreux travaux Le fait que les taux de mortalité soient plus
(Bharadwaj et Sharma (2007) ; Widmer et Abawi élevés au niveau des extraits des feuilles pourrait
(2000) ; Loumédjinon (2006) ; Williams et al., s’expliquer par l’accumulation des différentes
(2003)) ont montré le potentiel des extraits de substances toxiques aux nématodes dans les
plantes à réduire la densité de populations des feuilles. Ces résultats corroborent ceux de Miller
nématodes. El Allagui et al. (2006) ont étudié et al. (1973) et de Siddiqui et Alam (1988).
les métabolites secondaires de cinq plantes et
D’autres travaux ont montré l’efficacité des
ont mis en évidence la présence des flavonoïdes
produits à base de neem à réduire les populations
dont la composition varie, quantitativement et
des nématodes parasites des plantes dans le
qualitativement, suivant l’espèce de plante
sol (Akhtar, 1999), tandis qu’il y a un déficit
considérée. Thoden et al. (2009) ont également
d’informations à combler, quant au potentiel de
montré que l’effet nématicide de certains extraits
de plante est dû à leur teneur en alcaloïdes. certaines autres plantes tels que l’hyptis, le
vernonia et l’amarante, à lutter contre les
Les plantes de la famille Asteraceae sont nématodes à galles. Nos résultats suggèrent
particulièrement utiles dans les stratégies de que ces plantes disponibles localement
lutte contre les nématodes à galles (Tsay et al., pourraient être considérées dans l’élaboration
2004 ; Osm an et al., 2008). Vernonia des mesures intégrées de lutte contre les
amygdalina, dont les feuilles fraîches induisent nématodes à galles, soit sous formes d’extraits
une mortalité supérieure à 86 % après 6 j aqueux ou de poudres séchées, soit en rotation
d’exposition des nématodes, appartient à cette ou association pour l’amarante et le vernonia.
famille botanique et pourrait être recommandé Toutefois, dans les cas d’association, un suivi

Agronomie Africaine 24 (3) : 209 - 218 (2012)


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à long terme est nécessaire afin de s’assurer REMERCIEMENTS


que la résistance / tolérance des plantes
recommandées n’est pas surmontée par les
populations de nématodes (Tsay et al., 2004). Il Nous remercions l’Institut National des
importe néanmoins d’évoquer les limites de nos Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) pour
travaux dont les résultats se rapportent son soutien financier.
seulement aux expérimentations in vitro. Cela
impose la nécessité de conduire des essais en REFERENCES
milieu réel pour consolider les conclusions de
la présente étude.
Adimou E. and C. Soho. 2006. Effets d’extraits
Il serait également intéressant de préciser les végétaux sur les nématodes à galles
composés chimiques actifs dans les extraits des (Meloidogyne spp.) inféodés à la grande
différentes plantes utilisées et de les comparer morelle (Solanum macrocarpum L.).
aux dérivés à effets nématicides connus tels que Mémoire-Projet de fin de cycle pour
le thiarubrine C (Sanchez de Viala et al., 1998), l’obtention du Diplôme d’Etudes Agricoles
l’acide caustique (Oka et al., 2001) et les Tropicales (DEAT). Lycée Agricole Médji de
Sékou (Benin), 72 p.
alcaloïdes (Thoden et al., 2009).
Afouda L., Baimey H. and H. Fanou. 2008. Evaluation
of Amaranthus sp. and Vernonia
CONCLUSION amygdalina, and soil amendments with
poultry manure for the management of root-
knot nematodes on eggplant. Phyto-
Cette étude a permis d’évaluer le potentiel de
parasitica 36 (4) : 368 - 376.
quatre plantes, à savoir : l’hyptis, le neem,
l’amarante et le vernonia, à réduire la densité Akhtar M. 1999. Plant growth and nematode
des populations de Meloidogyne spp. in vitro. dynamics in response to soil amendments
L’effet des plantes sur les nématodes est with neem products, urea and compost.
Bioresource Technology 69 : 181 - 183.
variable et dépend, non seulement de la plante
considérée, mais aussi de l’organe considéré, Baimey H., Coyne D., Dagbenonbakin G. and B.
de la forme d’application (frais ou séchés), et James. 2009. Plant-parasitic nematodes
de la concentration utilisée. Après le neem, les associated with vegetable crops in Benin :
feuilles de vernonia ont induit les mortalités les relationship with soil physico-chemical
plus élevées, 68,3 et 54,3 % respectivement pour properties. Nematologia Mediterranea 37 :
225 - 234.
les feuilles fraîches et pour les feuilles séchées
à toutes concentrations confondues. Pour toutes Baimey H., Coyne D. and N. Labuschagne. 2006.
les plantes, les extraits de feuilles ont induit une Effect of fertiliser application on yam
mortalité plus élevée que les racines ou les tiges, nematode (Scutellonema bradys)
atteignant 95 % pour le neem à la concentration multiplication and consequent damage to
20 % et 6 j après exposition des nématodes. yam (Dioscorea spp.) under field and
storage conditions in Benin. International
Dans les stratégies d’élaboration des méthodes
Journal of Pest Management 52 (1) :
de lutte contre les nématodes à galles, on peut 63 - 70.
envisager l’utilisation de l’hyptis, du neem, de
l’amarante et du vernonia, soit sous formes de Bharadwaj A. and S. Sharma. 2007. Effect of some
feuilles séchées à incorporer au sol, soit extracts on the hatch of Meloidogyne
l’association des cultures d’intérêt avec le incognita eggs. International Journal of
Botany 3 : 312 - 16.
vernonia et l’amarante, qui sont des légumes
feuilles consommés localement. Mais des de Moura R. M., Echandi E. and N. T. Powell. 1975.
essais en milieu naturel sont nécessaires pour Interaction of Corynebacterium michi-
renforcer les recommandations à faire pour ganense and Meloidogyne incognita on
réduire la densité des populations de nématodes Tomato. Phytopathology 65 : 1332 - 1335.
à galles dans le sol par l’utilisation des pesticides El Allagui N., Bourijate M., Tahrouch S. et A. Hatimi.
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