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Les maladies et les ravageurs : leur importance et Ravageurs et maladies


leur gestion
Randy Ploetz

L
es maladies et les ravageurs constituent large gamme d’hôtes, dont le sous-groupe
une menace grandissante pour les des Cavendish (AAA) et les bananiers
petits et grands producteurs et peuvent plantain (AAB). Dans certaines régions, les
provoquer des pertes catastrophiques (Jones maladies foliaires causées par Mycosphaerella
2000a). Ces maladies sont à l’origine de la eumusae, la maladie de Sigatoka causée par
mise en place de programmes de sélection Mycosphaerella musicola, et le speckle causé
à Trinidad, en Jamaïque, au Honduras et au par Mycosphaerella musae, sont tout aussi
Nigeria et sont citées comme ayant motivé la importants sinon plus. La fusariose, causée par
création d’INIBAP (Buddenhagen 1993). Il est Fusarium oxysporum f. sp. cubense (Foc), est
tout à fait approprié qu’une session de cette létale et très courante (Ploetz et Pegg 2000).
conférence soit consacrée à ces contraintes Elle a dévasté le commerce d’exportation
de production. qui dépendait de ‘Gros Michel’ (AAA) avant
Les maladies et les ravageurs de Musa les années 1960. Une variante récemment
causent des problèmes majeurs dans le identifiée, la race tropicale 4 (TR4), qui affecte
monde entier. Les maladies affectent toutes les les cultivars Cavendish, menace la production
parties d’une plante et sont causées par des pour l’exportation et celle des petits exploitants
champignons, des bactéries et des virus; des ainsi que la production de nombreux autres
livres entiers y sont consacrés (Jones 2000a, cultivars en dehors de sa région endémique en
Stover 1972, Wardlaw 1961). Bien que leur Asie du sud-est. D’autres maladies sérieuses
impact soit en général moins dévastateur, les mais moins inquiétantes sont la maladie
ravageurs sont également des facteurs non foliaire causée par Cladosporium musae
négligeables (Gold et al. 2001, Gold et al. (Cladosporium speckle) et le freckle causé par
2002, Gowen et Quénéhervé 1990). Ce bref Guignardia musae, les maladies post-récolte
article passe en revue les maladies les plus de l’antrachnose et du pourrissement de la
importantes et termine avec une discussion de couronne, causées surtout par Glomerella
sujets d’actualité. musae et la pourriture des racines causée
par Cylindrocladium/Calonectria spp. (Jones
Les principales maladies 2000b, Jones 2000c, Muirhead et Jones 2000,
Les maladies fongiques Ploetz et al. 2003a).
Les maladies fongiques sont très répandues Les maladies bactériennes
et destructives (Jones 2000). Les maladies Les bactéries sont la cause de plusieurs
foliaires causées par les espèces de types de maladies, les plus importantes étant
Mycosphaerella provoquent des dommages les flétrissements vasculaires (Thwaites et
modérés à sévères partout où les pluies al. 2000). La maladie de Moko, causée par
sont abondantes (Jacome et al. 2003). La la race 2 de Ralstonia solanacearum, est,
maladie des raies noires, aussi connue sous à l’exception des Philippines, restreinte à
le nom de cercosporiose noire et causée par l’hémisphère Ouest. Cette bactérie a éliminé
Mycosphaerella fijiensis, est très importante. le très sensible cultivar ‘Bluggoe’ (ABB) de
Elle est présente dans toutes les basses nombreuses zones de production. Quant à
terres tropicales humides et possède une la maladie du sang du bananier, causée par

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Ralstonia sp. (possiblement solanacearum), matière d’amélioration des bananiers ainsi que
elle est localisée dans l’hémisphère Est la libre circulation des hybrides.
et n’est trouvée que dans quelques îles
de l’archipel indonésien. Les maladies de Les principaux ravageurs
Moko et du sang présentent des symptômes Les nématodes sont les principaux ravageurs
similaires et sont toutes deux transmises par des bananiers : selon le milieu et le lieu
des insectes volants, entre autres vecteurs. géographique, quatre espèces peuvent
Récemment, l’agent pathogène responsable provoquer des dégâts significatifs (Gowen et
du flétrissement bactérien de l’Ensete, Quénéhervé 1990) (figure 1). Le nématode
Xanthomonas campestris pv. musarum, a été Radopholus similis est le plus répandu
impliqué dans une épidémie dévastatrice en (Sarah et al. 1996). Pratylenchus coffeae
Ouganda (Thwaites et al. 2000, Tushemereirwe et Pratylenchus goodeyi provoquent autant
et al. 2003, S. Eden-Green communication de dégâts mais sont moins répandus et
personnelle 2004). Une pourriture du relativement peu fréquents sur les bananiers
fruit, la maladie de bugtok, causée par (Bridge et al. 1997). Tous ces nématodes ont
R. solanacearum, est restreinte aux Philippines. un impact sur la production de bananes dans
Les pourritures du rhizome et du pseudotronc les tropiques alors que le nématode à spirale,
causées par Erwinia spp. (Thwaites et al. Helicotylenchus multicinctus, provoque plus de
2000), sont de moindre importance mais plus dégâts dans la zone subtropicale (McSorley et
largement distribuées. Parrado 1986). Le charançon, Cosmopolites
sordidus, est l’insecte qui est le plus répandu
Les maladies virales et a le plus grand impact sur les bananiers
Quatre maladies importantes du bananier (Gold et al. 2001).
sont provoquées par des virus (Jones 2000,
Ploetz et al. 2003a). La maladie du bunchy
top est celle qui entraîne le plus de dégâts
et les pertes peuvent être totales si elle n’est
pas diagnostiquée à temps et si des mesures
sanitaires strictes ne sont pas mises en place.
Elle est très probablement due au virus du
bunchy top du bananier (BBTV) (les causes
et les effets n’ont pas été démontrés sur

Gisèle Orjeda, INIBAP


des plantes inoculées artificiellement) et, à
l’exception de trois îles de la chaîne hawaïenne,
n’est trouvée que dans l’hémisphère Est. La
mosaïque des bractées, causée par le virus
de la mosaïque des bractées du bananier Figure 1. Dégâts causes par les nématodes
(BBMV), est moins largement distribuée dans
l’hémisphère Est et est moins destructrice que
le virus du bunchy top. Stratégies de lutte
Quant à la mosaïque en tirets du bananier, La plupart des moyens utilisés pour lutter
causée par le virus de la mosaïque en tirets du contre les maladies et les ravageurs ne
bananier (BSV), et la mosaïque du concombre, sont pas durables. Des mesures culturales
causée par le virus de la mosaïque du peuvent être très efficaces contre certaines
concombre (CMV), ces deux maladies sont maladies, un bon exemple étant les mesures
présentes dans la plupart des régions où sanitaires et l’élimination de plants anormaux
les bananiers sont cultivés. En général, ces et indésirables utilisés pour lutter contre
virus provoquent peu de dégâts mais des les maladies du bunchy top et de Moko
souches virulentes existent pour chaque (Thomas et Iska-Caruana 2000, Thwaites
espèce. Avant que la mosaïque en tirets du et al. 2000). Dans d’autres circonstances,
bananier et le BSV ne soient décrits (Lockhart cependant, les mesures culturales ne sont que
1986), les symptômes de la maladie étaient marginalement efficaces, comme par exemple
souvent confondus avec ceux de la mosaïque l’effeuillage pour lutter contre la maladie des
(Stover 1972, Wardla 1961). Au moins quatre raies noires dans les zones à pluviométrie
souches de BSV liées au génome B peuvent élevée (cette pratique a joué un rôle important
être activées (formes épisomales) dans les dans l’éradication récente de la maladie dans
accessions A X B suite à la méiose ou au stress la région de Tully en Australie, mais il faut noter
provoqué par la culture de tissus (Geering et que le climat était anormalement sec).
al. 2001, Geering communication personnelle Les produits chimiques sont efficaces pour
2004). Ces virus menacent les progrès en lutter contre les maladies foliaires, mais leur

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coût est trop élevé pour les petits exploitants. musacearum, était un problème sur l’Ensete,
Par contre, la production de cultivars Ensete ventricossum, mais non sur le bananier
Cavendish pour l’exportation serait impossible (Thwaites et al. 2000). La sensibilité du
sans l’utilisation massive de fongicides. Les bananier à cette maladie était connue mais
produits chimiques sont cependant moins comme les bananiers ne sont pas une culture
efficaces contre les ravageurs des bananiers. importante en Ethiopie, le BXW n’était pas
De plus, l’utilisation de pesticides dans la considéré comme une menace importante.
production de bananes est remise en cause La vitesse à laquelle la maladie s’est
en raison de ses impacts sur l’environnement répandue est alarmante. Initialement identifiée
et des problèmes de santé humaine qu’elle dans une seule ferme du district de Mukono en
entraîne (Ploetz 2000, Ploetz et al. 2003b). octobre 2000, la maladie a été signalée dans
La résistance génétique, au contraire, ne 15 sous-comtés de 4 autres districts à partir
nuit pas à l’environnement et est très efficace de juin 2003 (Tushemereirwe et al. 2003). En
contre certaines maladies et ravageurs. octobre 2003, la maladie a été confirmée dans
Certains cultivars possèdant une résistance la totalité de 10 districts et soupçonnée dans 8
envers les maladies foliaires causées par autres (voir la carte sur le site : http://www.cabi-
Mycosphaerella, la fusariose et R. similis bioscience.org/Html/GlobalPlantClinic.htm).
ont été utilisés afin de remplacer des clones Aujourd’hui, la maladie a été confirmée
sensibles et, quand cela était possible, comme dans 18 districts de l’Ouganda, ainsi qu’en
parent dans des programmes d’amélioration République démocratique du Congo (G.
conventionnelle. Moins nombreux, mais Blomme communication personnelle 2004,
inutilisés dans les programmes d’amélioration, S. Eden-Green communication personnelle
sont les cultivars résistants à la maladie de 2004). Des pertes pouvant atteindre 70%
Moko, à d’autres nématodes et C. sordidus. des plantes ont été observées dans certains
A quelques rares exceptions près, il existe champs (figure 2).
peu de sources naturelles de résistance aux Les bananiers exotiques ainsi que ceux des
bactéries, les virus et les nématodes autres hauts plateaux de l’Afrique de l’Est (EAHB)
que R. similis. Lorsque des solutions à ces sont sensibles au BXW. Etant donné que le
problèmes sont envisagés, les moyens de lutte pathogène est apparemment transmis par des
non-conventionnels, tels que la transformation insectes volants et que la maladie est présente
génétique, sont souvent suggérés. Nous ne
dans des régions pauvres en ressources,
pouvons pas dire, cependant, dans quelle
où une éradication et/ou l’application de
mesure les bananiers génétiquement modifiés
mesures de contrôle sont difficiles à réaliser,
pourront aider à résoudre ces problèmes,
il est probable que la maladie continue à se
ni si les consommateurs les accepteront.
propager. Il est clair que le BXW menace de
Je conclurai en examinant certains aspects
larges régions de production de l’Afrique de
importants.
l’Est.
Nouvelles menaces La race tropicale 4 de la fusariose
Une épidémie de flétrissement L’identification de TR4 comme pathotype
bactérien en Ouganda distinct du Foc est récente. Des isolats du
Jusqu’à récemment, le flétrissement bacté- VCG01213/01216 ont été décelés dans des
rien (BXW), causé par X. campestris pv. échantillons en provenance de Sumatra

Figure 2. Parcelles infectées par Xanthomonas


campestris en République démocratique du
Congo (à gauche) et fruit infecté (à droite)
Guy Blomme, INIBAP

Guy Blomme, INIBAP

InfoMusa - Vol. 13 - N°2 13


envoyés à l’auteur par R.H. Stover, au début production et quels sont leur distribution et
de l’année 1992. Depuis 1994, ce VCG a leur impact?
été isolé de plantations de Cavendish dans 3) Si les plants issus de culture in vitro sont
la péninsule malaisienne et en Indonésie. Le sains, comment le pathogène s’est-il
pouvoir pathogène de plusieurs isolats a été retrouvé dans les sites sus-cités?
démontré sur ‘Silk’ (AAB), ‘Bluggoe’ (ABB) et Des recherches complémentaires sont
‘Grande naine’ (AAA) (Ploetz, non publié). nécessaires afin de répondre à ces questions
La TR4 est aujourd’hui présente en Australie et lutter contre la maladie en Asie du sud-
(Territoire du Nord), en Indonésie (Halmahera, est, tandis que la vigilance est de rigueur
Irian Jaya, Java, Sulawesi et Sumatra), en pour empêcher l’arrivée de la TR4 dans
Malaisie (péninsulaire), en Papouasie Nouvelle l’hémisphère Ouest (Ploetz 2003, Ploetz et
Guinée et à Taiwan (Ploetz et al. 2003). La al. 2003b).
TR4 est pathologiquement distincte de la
race subtropicale 4 du fait qu’elle provoque
Menaces éventuelles ou en
des dégâts même en l’absence de conditions développement
favorables, comme un temps froid. Le fait que L’ELSD (eumusae leaf spot disease)
la TR4 ravage les champs de Cavendish sous L’identification de la maladie foliaire causée
les tropiques a des implications extrêmement par M. eumusae ne datant que de moins de
graves pour la production de la banane export dix ans, les caractéristiques importantes du
dans le sud-est asiatique et pour l’important pathogène et de la maladie ne sont pas encore
commerce des Cavendish de l’hémisphère connues. La distribution géographique de la
Ouest (Ploetz et al. 2003b). La TR4 menace maladie est mal cernée et est probablement
également les champs des petits producteurs sous-estimée à cause de sa ressemblance
de l’Afrique de l’Ouest et de l’Amérique latine avec la maladie des raies noires (figure 3). Le
car elle est capable d’infecter d’autres groupes travail qui consiste à déterminer la présence
importants, tels les bananiers plantain. et la prévalence de la maladie en dehors
L’étendue de la propagation de la TR4 des zones infectées connues devrait être
dépendra du respect de mesures strictes de poursuivi. De plus, des études fondamentales
quarantaine sur la circulation des rejets et sur l’épidémiologie de la maladie, sa gestion,
des rhizomes. Ceci permettrait de protéger ses hôtes et son impact sont nécessaires.
la production dans l’hémisphère Ouest mais La mosaïque en tirets du bananier
en Asie du sud-est, où l’épidémiologie de Des recherches complémentaires sont
la maladie n’est pas bien comprise, des nécessaires sur l’épidémiologie de la
recherches complémentaires sont nécessaires mosaïque en tirets et son impact sur la
afin de lutter contre la maladie. Les pathogènes production. Un des aspects peu compris est
apparaissant dans des sols où les bananiers la différence entre les zones sérieusement
n’avaient pas été cultivés récemment ainsi que affectées et celles où ‘Mysore’ (AAB) est un
dans des parcelles où des plantules issues de des seuls cultivars a être affecté ou celles
culture in vitro avaient été plantées, leur origine où l’infection ne réduit les rendements que
est souvent mystérieuse. Ces observations faiblement (Daniells et al. 2001). Des souches
soulèvent plusieurs questions. virulentes de BSV sont sans doute impliquées,
1) Combien de temps les pathogènes peuvent- mais des recherches récentes dans l’Ouganda
ils survivre en l’absence de leur hôte, le voisin suggèrent que des zones fortement
bananier? infectées pourraient également être celles où
2) Quelles plantes hôtes, autre que le plusieurs vecteurs sont présents (Harper et al.
bananier, sont présentes dans les zones de 2004). De même, tous les facteurs pouvant

Figure 3: Symptômes de la maladie des raies


noires (à gauche) et de l’ELSD, eumusae leaf
spot disease (à droite)
D. Jones

a b
Cirad

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influencer l’expression des symptômes ne La fusariose du bananier est une cible
sont pas encore connus (Lockhart et Jones particulièrement difficile. Le fait que l’agent
2000, Ploetz et al. 2003). Des facteurs autres pathogène réside dans le sol complique la
que la température et les différents stades protection du site d’infection et une fois dans
de développement de l’hôte, déjà connus, le système vasculaire, l’agent pathogène est à
pourraient être impliqués. La recherche devrait l’abri des nombreux agents de lutte biologique
continuer sur la composition génétique de potentiels. De plus, la lutte contre la maladie
l’agent pathogène ainsi que sur l’activation de doit être très efficace sur une longue période,
certaines souches intégrées. le bananier étant souvent cultivé en tant que
Déclin de la productivité en Ouganda plante pérenne. Dans une récente revue de la
Les bananiers sont cultivés en Ouganda littérature, le seul exemple de lutte biologique
depuis plus de 1000 ans et sont la base de réussie sur une plante pérenne était celui de
l’agriculture de subsistance dans une bonne sols capables de supprimer le développement
partie des hauts plateaux de l’Afrique de de la fusariose sur le bananier (Fravel et al.
l’Est (Purseglove 1972). Depuis plusieurs 2003). A ce jour, ce caractère n’a pas pu être
dizaines d’années, cependant, les rendements transmis à des sols conducteurs de la maladie
sont en déclin dans le centre de l’Ouganda (il semblerait que ce caractère ne soit restreint
(Abera et al. 1999) et bien que cette baisse qu’à certains types de sols).
soit documentée, les facteurs en cause Bien que des articles sur la lutte biologique
sont encore inconnus. Une diminution de la contre cette maladie aient été publiés dans
fertilité des sols dans ces anciens systèmes des journaux à comité de lecture, aucun ne
de production (certaines plantations existent donne un réel espoir sur l’efficacité d’une
depuis plusieurs générations), ainsi qu’une telle méthode. La plupart de ces études ne
gestion minimale, ont été suggérées (Abera concernent pas la réduction de la maladie en
et al. 1999). Une étude récente suggère que champ. Elle se focalisent plutôt sur l’inhibition
les teneurs en azote et en potassium jouent in vitro du pathogène par des agents
probablement un rôle dans ce phénomène microbiens (Sivamani et Gnanamanickam
mais que les maladies et les ravageurs seraient 1988, Thangavelu et al. 2004), sur les
les principaux responsables (Smithson et al. caractéristiques biochimiques de l’hôte, de
2001). l’agent pathogène, ou de leurs interactions
Si Smithson et al. (2001) ont raison, il est (Thangavelu et al. 2003), ou sur la réduction de
nécessaire de déterminer quelles maladies la maladie dans des expériences en pots dans
et ravageurs sont impliqués et les raisons des serres (Saravanan et al. 2003, Thangavelu
pour lesquelles leur impact ne se fait sentir et al., 2004). Les résultats des rares études
que depuis peu. La liste des facteurs qui sur le terrain se sont avérés décevants. Les
seraient impliqués est longue et comprend meilleurs résultats montrent une perte de
des nématodes, le charançon du bananier, 18% après 11 mois (Saravanan et al. 2003).
plusieurs maladies foliaires et le BSV. Etant Après 5 ans, le total des pertes serait supérieur
donné la longueur de cette liste, il semble à 70%!
évident qu’une étude approfondie des variables Il est clair qu’à l’avenir les recherches
représente une tâche énorme. Ceci dit, une devront se recentrer sur la réduction de
approche bien ciblée et multidisciplinaire dans la maladie sur le terrain, faute de quoi, la
laquelle l’impact sur un ou deux cultivars EAHB recherche sur la lutte biologique contre cette
des principaux suspects serait évalué dans des maladie continuera à être la cible de critiques
expériences factorielles, pourrait permettre de importantes et justifiées.
mieux comprendre ce problème. Il faut espérer
que le BXW ne rendra pas inutile ce genre de Références
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