ST PO Philosophie Des Protections V1
ST PO Philosophie Des Protections V1
ST PO Philosophie Des Protections V1
ET REGLAGES ASSOCIES
SOMMAIRE
On entend par « Protection », un équipement (ou ensemble d’équipements) dont la fonction principale
est de détecter les défauts et/ou fonctionnements anormaux du réseau pour donner un ordre à un ou
des disjoncteurs afin de supprimer le défaut ou la situation anormale.
Ces équipements peuvent être alimentés par des grandeurs images des grandeurs réelles du réseau
(courants et/ou tension) ou simplement par un système de détection de valeurs anormales de
différents paramètres (pression, température, mouvement de gaz ou fluide, etc.).
Le schéma-type est alors le suivant :
GRANDEURS DU RESEAU
Nota : Grandeurs du réseau prélevées par les
ou
réducteurs de mesure
AUTRES PARAMETRES
TT, TC, TCT, Combinés
SURVEILLES
ORDRE VERS
Ouverture du disjoncteur dans le but d’isoler l’ouvrage
LE DISJONCTEUR
en défaut.
On distingue :
- Les protections contre les courts-circuits (pour l’élimination de ces derniers),
- Les protections d’exploitation, contre les situations anormales de réseau : surcharges,
déséquilibres, …
La sélectivité
Sélectivité : Elle consiste à déclencher seulement les disjoncteurs de l’ouvrage en défaut (et pas ceux
des ouvrages voisins).
Exemple pour les liaisons aériennes :
Seuls les disjoncteurs P0 et P’0 doivent déclencher. Les protections ne doivent pas faire déclencher
les disjoncteurs P1 et P’1.
Le respect de la sélectivité permet :
- la qualité de service : pas d’alimentation de clients coupée si ce n’est pas indispensable,
- la sûreté de fonctionnement du réseau : le réseau est plus robuste lorsqu’il est amputé du
plus faible nombre d’ouvrages. En particulier sur les niveaux de tension élevés (400kV,
225kV), la sélectivité participe au maintien de la stabilité des groupes de production,
- une reprise de service manuelle plus facile et plus rapide car l’ouvrage défectueux est
directement identifiable puisqu’il est unique.
Quand la sélectivité n’est pas respectée, on parle de défaillance et d’intempestif :
- Défaillance quand le déclenchement attendu ne se produit pas,
- Intempestif quand il se produit un déclenchement non attendu ou indésirable.
La rapidité
Un temps de déclenchement court permet notamment :
- la qualité de service : le creux de tension engendré par le défaut, ayant une durée plus
courte, est moins ressenti par les clients alimentés,
- de limiter des contraintes induites par le défaut sur les matériels HT.
La sensibilité
C’est la capacité des détecter (et donc d’éliminer) les défauts qui occasionnent un courant de court-
circuit faible. Elle est utile quand :
- le défaut est résistant,
- la puissance de court-circuit faible.
S’il y a défaillance en 2, la protection 1, qui voit le défaut, est capable d’envoyer un ordre de
déclenchement au disjoncteur 1 (en secours)
La technologie numérique permet de loger dans un équipement compact beaucoup plus de fonctions
que dans les technologies statiques et a fortiori électromécaniques. Le même équipement peut ainsi
comporter les fonctions suivantes :
- protection de distance,
- protection à maximum de courant, associée ou non à un directionnel,
- protection à maximum de courant inverse, associée ou non à un directionnel,
- protection à comparaison directionnelle contre les défauts résistants : chaque
extrémité est munie d’un relais directionnel homopolaire qui envoie l’information « aval »
à l’autre extrémité ; la protection déclenche lorsque les deux informations directionnelles
(locale + l’autre extrémité) sont « aval » protection de surcharge thermique,
- protection à minimum ou à maximum de tension,
- traitement de la défaillance disjoncteur,
- réenclencheur,
- surveillance des transformateurs de tension capacitifs (par détection de la tension
homopolaire en régime permanent),
- localisateur de défaut,
- perturbographie.
deux cas:
RESEAU EN
RESEAU MAILLE
ANTENNE
Protections Protections à
entièrement Maximum de
sélectives courant
Max de I à temps
constant
Différentielle
Max de I à temps
inverse
Protections à Protections
mesure d'antennes
d'impédance passives
Distance
Source
Charge
Deux types :
Max de I à temps constant Toujours le même temps de déclenchement
Max de I à temps inverse Plus I augmente, plus Tdéclt diminue
TD = 1.5 s TD = 1 s TD = 0.5 s
Source
Charge
Principe :
La protection déclenche si le courant dépasse un seuil fixé pendant un temps supérieur à une
temporisation fixe.
Plusieurs protections fonctionnent en parallèle :
- sur les phases : 2 ou 3 phases surveillées,
- sur le neutre.
La sélectivité est assurée par l’absence de source côté charge et par les réglages dont les principes
sont :
- les seuils doivent être réglés :
o au-dessus du courant de transit
o légèrement au-dessus de la protection située en aval
- chaque temporisation doit être supérieure à la temporisation du départ aval + le temps
d’ouverture du disjoncteur aval pour lui laisser le temps d’éliminer un défaut sur l’ouvrage
aval.
Principe :
Le temps de déclenchement varie en fonction du courant : plus le courant est élevé, plus le temps de
déclenchement est court ; Cf. courbe ci-dessous :
I
I1
I2
t1 t2 t
3 2 1
Source
Charge
I C1 C2 C3
I C1 C2 C3 I C1 C2 C3
t t t
3 2 1
Côté source (gauche) : on déclenche le disjoncteur sur la phase en défaut, pour réaliser un cycle de
réenclenchement monophasé.
Le transformateur côté charge (droite) alimente le défaut même s’il n’y a pas de source associée à la
charge.
=> le défaut reste alimenté au travers des enroulements du transfo par les deux autres phases
(générateur homopolaire).
Fonctionnement :
En régime normal (courant de transit), le courant est identique aux deux extrémités => le courant
mesuré est nul => la protection ne déclenche pas.
A B
P1 P2 P2 P1
IA IB
En cas de défaut extérieur, le courant est identique aux deux extrémités => le courant mesuré est nul
=> la protection ne déclenche pas.
A B
P1 P2 P2 P1
IA IB
Si le défaut est sur la ligne, la somme algébrique est non nulle => la protection déclenche.
A B
P1 P2 P2 P1
IA IB
Remarque : la protection étant insensible aux défauts extérieurs, elle ne peut pas assurer le secours
éloigné
Mise en oeuvre:
- la comparaison des courants en un endroit donné (A ou B) nécessite la transmission de la valeur
instantanée du courant de l’autre extrémité (B ou A),
- ceci implique la nécessité d’un support de transmission et, à chaque extrémité, d’une
modulation/démodulation adaptée au support de transmission ; Le temps de transmission doit
être stable dans le temps,
- afin de déclencher rapidement aux 2 extrémités, le système est doublé et symétrique :
o l’extrémité B envoie l’image du courant à l’extrémité A ; à cette extrémité, un relais fait
la somme algébrique des courants,
o l’extrémité A envoie l’image du courant à l’extrémité B ; à cette extrémité, un relais fait
la somme algébrique des courants,
- les protections récentes sont numériques et utilisent des supports de transmission adaptés
comme par exemple la fibre optique. Dans ce cas:
o les courants sont numérisés avant envoi sur le support de transmission
o la somme algébrique des courants se fait en numérique
o l’équipement de protection est le même à chaque extrémité
A sens de mesure
du courant
sens de mesure
du courant
B
P1 P2 P2 P1
IA IB
IA IB
CAN CAN
fibre optique
déclenchement déclenchement
Principe :
A partir des tensions et des courants, la protection mesure l’impédance vue et lors d’un défaut, celle-
ci est significative de la distance du défaut (en supposant que l’impédance kilométrique de la ligne est
constante).
Cette mesure est comparée à l’impédance de la ligne, ce qui permet de savoir si le défaut est sur la
ligne à protéger ou à l’extérieur.
U I
Z=U/I
Déclenchement
Plus précisément, la protection mesure la partie « réactive » de l’impédance, ce qui permet d’être
moins dépendant de la résistance de défaut.
En plus de la mesure de distance proprement dite, les protections de distance comprennent :
- une « mise en route » qui discrimine l’état « normal » du réseau et l’état « défaut sur le réseau »,
- une mesure directionnelle pour déterminer si le défaut est en aval ou en amont.
Pour améliorer la sélectivité ou la rapidité de déclenchement, on peut ajouter une téléaction.
I U
Protection
En pratique, une protection de distance comporte plusieurs zones de mesure. Le réglage de ces
zones dépend des paramètres des ouvrages à protéger et tient compte des différentes erreurs
introduites entre les grandeurs réelles et les grandeurs mesurées.
Ces erreurs se décomposent comme suit :
Précision sur la mesure, 10 %
Précision des réducteurs de mesure, 5%
Précision des caractéristiques de ligne. 5%
On retient, comme erreur globale, la valeur de : 20 %
Utilisation typique sur les lignes longues :
ZONE 1 :
Correspond à la longueur totale de la ligne à protéger. Ainsi, pour être sûr de ne pas voir les défauts
en dehors de l’ouvrage, compte tenu des erreurs cumulées, on réglera cette zone à :
100 % - 20 % (erreur) = 80 %
ZONE 2 :
Cette fois, compte tenu des erreurs cumulées, il faut être sûr de voir tous les défauts sur l’ouvrage.
On réglera donc cette zone à :
100 % + 20 % (erreur) = 120 %
Exemple : Quelle est la temporisation minimum à afficher dans la protection P1 pour que le défaut,
vue par P2, soit éliminé par le DJ2, sans déclenchement du DJ1 ?
P1 P2
DJ1 DJ2
Défaut
MER P1 TR
MER P2
TF
Dt P2
TO
Ouverture DJ2
TS
Tempo T2 de P1
IS
IS TF + TD + TR + T
Exemple de calcul de IS pour des protections statiques ou numériques :
TF 40 ms
TD 80 ms
TR 20 ms
T 10 ms
Is 150 ms
2) Sélectivité directionnelle
Un second critère de sélectivité doit être introduit pour différencier une mesure correspond à la fois à
la zone 1 et 4. En effet, une mesure en zone 4 ne doit pas conduire à l’émission d’un ordre de
déclenchement du disjoncteur, le défaut n’étant pas sur l’ouvrage.
Pour cela, on utilise le critère directionnel, en mesurant en permanence l’angle entre les grandeurs
tension et courant. Au-delà d’une certaine valeur la protection verrouille le déclenchement pendant
une durée prédéterminée. Le défaut se situant sur un autre ouvrage, doit être vu en zone 1 par les
protections associées à cet ouvrage.
Principe de réglage
Le diagramme suivant montre comment un défaut sur une ligne est éliminé sélectivement à partir des
protections de distance situées à chacune des extrémités.
Z4 Z3 ~ 150 %
t3 = 3 à 4 IS
t4 = 5 à 6 IS
Z2 120 %
t2 = 2 à 3 IS
Z1 80 %
t1 = 0
A B
La temporisation T1 associée à la zone 1 sera nulle, puisque l’on est sûr d’être sur l’ouvrage à
protéger.
La temporisation T2 associée à la zone 2 sera fixée à 2 ou 3 IS :
- 2 IS : car le défaut, pouvant être sur les barres du poste extrémité voire plus loin, doit
être éliminé en moins de 2 IS (1 IS pour le fonctionnement normal + 1 IS en cas de
défaillance disjoncteur),
- 3 IS : car on peut avoir le recouvrement de 2 zones 2 (Ligne longue puis ligne courte),
Les temporisations T3 et T4 associées aux mises en route aval et amont seront réglés bien au-delà
de T2.
RCh
ZCh
XCh
+ 30°
P- P+
- 30°
Limite fixée par les
ouvrages
Q-
Z de
fonctionnement
j
R
Z de
fonctionnement
Zone de mise
en route PX
R
Contraintes :
La zone de mise en route ne doit jamais rentrer dans la zone de fonctionnement. Il faudra donc
garantir qu’aucun point mesuré ne puisse se trouver dans les deux zones à la fois.
R R
R R
La première solution, qui diminue le nombre de relais nécessaires, se rencontre surtout dans les protections
électromécaniques.
La seconde solution accélère le fonctionnement.
Les protections modernes sont multi chaînes, pour la plupart.
X
RDéf/(1+k0)
M en R
ZL
ZMesuré
R Suivant la valeur de RDéf, on
pourra être dans ou en
dehors de la M en R.
Conclusion : La mise en route ne nous permet pas de localiser le défaut avec précision.
La mesure en zones 1 et 2 doit, cette fois, nous indiquer si l’ouvrage que l’on protège est réellement
en défaut, quelle que soit la valeur de la résistance de défaut.
X
La mesure de réactance représente la
X2 distance réelle du défaut
Erreur tolérée X1 +/- 5 %
X2 +/- 10 %
X1
Nota : C’est généralement la mise en route qui limite la portée résistive de la caractéristique. Les
mesures en zone 1 ou 2 doivent donc être systématiquement associées à l’information de mise en
route pour élaborer un ordre de déclenchement éventuel.
X
AVAL
X2
X1
AMONT
M en R
X2 AVAL
X1
X1
R
Déclt
2ème stade : X
AVAL
M en R
X2
X1 Xm < X2
Echéance T2
R
Déclt
Z1 = 80 % de ZL
M en R M en R
Aval Aval
X2 X1
T2
Déclt Déclt
&
Acc
Transmission
Principe de fonctionnement :
- lorsque le défaut est en zone 1 (< 80% de la ligne), la protection déclenche sans tenir compte d’un
ordre reçu,
- lorsque le défaut est en extrémité de ligne (entre 80% et 100%) :
- la protection située à droite voit le défaut en zone 1, déclenche et envoie un ordre à
l’autre extrémité, dit « ordre d’accélération de stade »,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 2 (entre 80% et 120% de la
ligne) et recevant l’ordre de l’autre extrémité, déclenche instantanément sans attendre
la temporisation de 2ème stade.
2) Schéma à verrouillage
Z1 = 120 % de ZL
Cas 1
M en R M en R
Cas 2
Aval Amont
X1
T1 Transmission
Verr
&
T1 réglé entre 60 et 80 ms
Déclt
Principe de fonctionnement :
- aux deux extrémités de la ligne, la 1 ère zone est réglée pour dépasser l’autre extrémité de la ligne,
- chaque protection émet un ordre dit de « verrouillage » lorsqu’elle voit le défaut en amont,
- lorsque le défaut est sur la ligne (cas 1) :
- la protection située à droite n’émet pas d’ordre de verrouillage,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et ne recevant pas d’ordre
de verrouillage, déclenche après une courte temporisation T1,
- idem pour la protection située à droite.
- lorsque le défaut est à l’extérieur de la ligne (cas 2) :
- la protection située à droite émet un ordre de verrouillage,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et recevant un ordre de
verrouillage, ne déclenche pas.
- la temporisation T1 sert à attendre un éventuel ordre de verrouillage de l’autre extrémité, qui
nécessite un certain temps pour arriver (temps de mise en route de la protection de l’autre extrémité +
temps de transmission).
Cas 2
Cas 1
M en R M en R
Aval Aval
X1 X1
Emission
T2 Autorisation T2
Déclt Déclt
TAC TAC
& &
Transmission
Réception
Autorisation
Principe de fonctionnement :
- aux deux extrémités de la ligne, la 1 ère zone est réglée pour dépasser l’autre extrémité de la ligne,
- chaque protection émet un ordre dit « d’autorisation » lorsqu’elle voit le défaut en aval,
- lorsque le défaut est sur la ligne (cas 1) :
- la protection située à droite émet l’autorisation
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et recevant l’autorisation,
déclenche,
- idem pour la protection située à droite.
- lorsque le défaut est à l’extérieur de la ligne (cas 2) :
- la protection située à droite n’émet pas d’autorisation,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et ne recevant pas
d’autorisation, ne déclenche pas.
L1
P1 P2
~ ~
Source 1 IP Source 2
e1 f1 e2 f2
PX VP
VP
Un échange de puissance s’effectue entre les deux générateurs, ce qui provoque une variation lente
de l’impédance vue par les protections.
Cette variation d’impédance peut pénétrer dans la caractéristique de mise en route des protections.
Afin d’éviter les déclenchements intempestifs, les protections comprennent un dispositif « anti-
pompage ».
Le principe de base est le suivant :
- lors d’un défaut, l’impédance apparente passe très rapidement du point de transit au point de
défaut,
- lors d’un pompage, l’impédance apparente varie lentement.
La réalisation la plus courante est basée sur une bande dite « d’antipompage » :
X X3 X AP
AP X2
t = 10 ms X1
t = 20 ms
M en R
R R
3 en 5A
R
X4 15 en 1A
2
2 en 5A
X
10 en 1A
Si t > 10 ms, verrouillage
Fonctionnement :
VA VA
5 4 3 2 1
IA=IR
Source
VA
VA
VC VB VC VB VC VB VC VB
VR VR = VA + VB + VC
Distance
En conclusion :
- si les impédances des liaisons sont suffisamment élevées, un réglage identique permet d’obtenir
« automatiquement » la sélectivité,
- en pratique, si les impédances des liaisons sont faibles, on peut être amené à décaler les temps de
base (élevés côté source, faibles côté charge) pour favoriser la sélectivité,
- la protection n’élabore que des déclenchements triphasés car le principe ne permet pas de
connaître la phase en défaut,
- par principe, la protection est insensible au courant de transit ce qui permet de détecter des défauts
dont la résistance est plus élevée que celle détectable par les protections de distance.
Les liaisons souterraines sont réalisées en câbles. Les défauts sur les câbles peuvent être de deux
ordres :
- Détérioration interne du câble en raison du vieillissement de celui ci ou une anomalie de pose
(jonction défectueuse, échauffement trop important, …),
- Détérioration due à une agression externe, le plus souvent il s’agit d’un accrochage du câble lors
de travaux de terrassements.
Un défaut câble se traduit par un défaut d’isolement entre l’âme de celui-ci et l’écran généralement
relié à la terre.
Dans ces conditions on peut déduire 2 caractéristiques concernant un défaut câble :
- Le défaut est permanent,
- Le défaut est dans la majorité des cas de type monophasé.
On peut aussi rencontrer, plus rarement, un défaut triphasé (perches de terre entre le câble et le
disjoncteur).
Détection du
courant de
défaut,
alimente la
PMC
Fonctionnement :
- Pour un défaut sur le câble, le courant s’écoule de la phase vers la gaine, puis vers la terre (à
l’extrémité gauche sur le schéma) : la protection déclenche le disjoncteur (de gauche),
- Pour un défaut externe au câble :
- une tension induite s’établit aux bornes des parafoudres ; elle est
insuffisante pour faire amorcer ces derniers,
- aucun courant ne circule dans la mise à la terre des gaines : la protection ne
déclenche pas.
Remarques :
- Ce type de protection est facile à mettre en oeuvre et peu coûteux,
- Avec cette protection, on obtient qu’un ordre local de déclenchement (à l’extrémité où la protection
est installée). On n’obtient pas d’ordre de déclenchement à l’extrémité « parafoudres »,
- La longueur de câble protégeable est limitée : sur un câble long, la tension induite pour un défaut
extérieur ferait amorcer les parafoudres et conduirait à un déclenchement intempestif,
- cette protection ne peut pas détecter le défaut type « perches de terre ».
Désarmement
Masse câble
réenclencheur
ou
et/ou
différentielle
télédéclenchement
4.1 Généralités
On rencontre plusieurs systèmes de protection des jeux de barres, de niveaux d’élaboration et de
performance différents.
- les protections de distance des postes encadrants,
- la protection de débouclage de barres (pour les postes munis d’un couplage),
- la protection différentielle de courant.
Ces systèmes ne sont pas exclusifs les uns des autres ; on les rencontre même simultanément pour
les postes les plus importants.
On utilise simplement les protections de distance des postes encadrants, dont la 2 ème zone, réglée
pour dépasser la longueur de la ligne, permet de détecter les défauts barres au poste opposé.
Fonctionnement :
4.2.1.1 Cas du défaut sur un jeu de barres
P1 P2
P6 P5
P3 P4 P8 P7
Le défaut est vu :
En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P7
En amont par les protections P2, P4, P6 et P8
Les protections P1, P3, P5 et P7 déclenchent à l’issue de leur temporisation de 2 ème stade.
P1 P2 P6
P5
P3 P4 P8 P7
Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la protection P6,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,
- En amont par les protections P2, P4 et P8.
La protection P6 déclenche instantanément ; après ouverture du disjoncteur P6, les protections, P1,
P2, P3, P4, P7 et P8 ne voient plus le défaut.
La protection P5 continue à voir le défaut en 2 ème zone; elle déclenche après sa temporisation de
deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé sélectivement : seule la ligne a été mise hors tension ; les jeux de
barres et les autres lignes sont restés sous tension.
Fonctionnement :
C’est une protection, installée sur le couplage, qui surveille deux zones symétriques réglées de façon
identique et qui est temporisée d’un intervalle sélectif par rapport à la 1 ère zone des lignes. On utilise
souvent le signe « PXJB » pour désigner cette protection.
Elle fonctionne en association avec les protections de distance des postes encadrants, dont la 2 ème
zone couvre les barres (réglage à 120% de la ligne) et est temporisée de deux intervalles sélectifs.
P1 P2 PXJB
P6 P5
P3 P4 P8 P7
Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la PXJB,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,7
- En amont par les protections P2, P4, P6 et P8.
La PXJB déclenche le couplage après sa temporisation d’un intervalle sélectif.
Après ouverture du couplage, les protections P1, P2, P3 et P4 ne voient plus le défaut.
La protection P5 et P7 continuent à voir le défaut en 2 ème zone; elles déclenchent après leur
temporisation de deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé et ont été mis hors tension :
- le jeu de barres en défaut
- les lignes raccordées sur le jeu de barres en défaut.
PXJB
P1 P2 P6
P5
P3 P4 P8 P7
Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la PXJB et la protection P6,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,7
- En amont par les protections P2, P4 et P8.
La protection P6 déclenche instantanément ; après ouverture du disjoncteur P6, les protections PXJB,
P1, P2, P3, P4, P7 et P8 ne voient plus le défaut.
La protection P5 continue à voir le défaut en 2ème zone; elle déclenche après sa temporisation de
deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé sélectivement : seule la ligne a été mise hors tension ; les jeux de
barres et les autres lignes sont restés sous tension.
(TRANSIT)
SANS SATURATION TC
5.1 Problématique
Lorsqu’un défaut survient sur un ouvrage et si le disjoncteur concerné est défaillant, le défaut sera soit
non éliminé, soit éliminé par des protections éloignées dans un temps parfois long. Pour mieux
maîtriser le temps d’élimination en cas de défaillance, on traite localement la défaillance disjoncteur
avec un « automate défaillance disjoncteur ».
5.2 Principe
Le principe est le suivant :
- L’automate est informé de la présence d’un défaut par les protections, en parallèle avec
l’ordre de déclenchement qu’elles émettent,
- L’automate surveille l’ouverture du disjoncteur,
- Si le disjoncteur ne s’ouvre pas, l’automate envoie un ordre de déclenchement aux
disjoncteurs situés en amont du disjoncteur en défaut.
Par exemple, en cas de défaut sur une ligne, l’automate doit déclencher tous les disjoncteurs des
départs aiguillés sur le même jeu de barres que le départ où est situé le disjoncteur défaillant.
Dans ce qui suit, on détaille le fonctionnement d’une réalisation courante à partir d’un équipement
dédié : l’ADD
Dans un deuxième temps si le critère est toujours détecté, il émet l’ordre de déclenchement vers les
disjoncteurs des autres départs raccordés sur le même sommet.
NB : en cas de défaut barres avec défaillance d’un disjoncteur de ligne, il est intéressant d’envoyer
une accélération de stade à la protection de distance de l’autre extrémité pour réduire le temps
d’élimination, et ce sans installer de téléaction supplémentaire.
PROTECTIONS
DU DEPART
ADD
Initialisation
de l’ADD
Contrôle
presence NON Présence
courant fin
courant
OUI
BO1
LIGNE
BO2
ADD
Initialisation
de l’ADD
OUI
BO1
BO2
6.1 Généralités
La protection des transformateurs englobe la protection :
- du transformateur principal,
- des éléments HT éventuellement raccordés :
bobine ou transformateur de point neutre,
transfo de services auxiliaires,
- des liaisons (entre le transfo et les disjoncteurs).
On peut ajouter une quatrième zone située en aval du transformateur : jeu de barres et liaisons qui y
sont raccordées : les protections installées sur le transformateur serviront de secours.
Buchholz
Ce dispositif, intégré au transformateur, est destiné à détecter les amorçages internes du
transformateur (Court-circuit entre spires, entre enroulements..), sans mesure électrique. Il comprend
2 niveaux :
- Une alarme buchholz est transmise lors d’un faible dégagement gazeux dans l’huile,
- Un déclenchement est élaboré vers les disjoncteurs primaire et secondaire, lorsque ce dégagement
gazeux est accompagné d’un mouvement d’huile.
Ainsi, vu du contrôle-commande, le buchholz fournit deux contacts : un pour l’alarme, l’autre pour le
déclenchement.
Ce type de protection équipe :
- le transformateur principal,
- le transformateur de services auxiliaires,
- le régleur.
Nota : La protection applique un coefficient de correction des courants pour tenir compte du rapport
de transformation.
Autres protections internes
Suréchauffement : On surveille la température interne du transformateur et on élabore une alarme
puis sur un second seuil, un déclenchement.
Arrêt des pompes : On surveille la circulation de l’huile du transformateur par l’intermédiaire
d’indicateurs (ICH ou indicateur de circulation d’huile). Lorsque l’ensemble des ICH aura détecté
l’arrêt des pompes, on émettra une alarme puis un déclenchement vers les disjoncteurs.
Protections TPN et TSA : protection Buchholz et masse cuve.
Une batterie (triphasée) est réalisée selon un schéma en double étoile, dont les neutres sont reliés
entre eux. Chaque branche des étoiles est constituée d’un assemblage de condensateurs
monophasés, en série et en parallèle :
Chaque condensateur monophasé (souvent appelé communément « bidon ») est lui-même constitué,
à l’intérieur, de la mise en parallèle de circuits identiques constitués d’un condensateur en série avec
un fusible. Ainsi, la mise en court-circuit d’un condensateur interne entraîne sa mise hors circuit sans
provoquer de court-circuit aux bornes du « bidon ».
7.2 Protections
Le fonctionnement du réseau peut conduire, si on n’y prend garde, à faire circuler dans les ouvrages
des courants supérieurs à ceux pour lesquels ils sont conçus pour fonctionner en régime permanent :
sous-estimation des transits, report de charge en cas de déclenchement fortuit d’un ouvrage,...
Ces dépassements sont gênants car ils réduisent la durée de vie de matériel et, pour les lignes,
peuvent réduire les distances d’isolement en dessous de la limite réglementaire.
Aussi est-il nécessaire :
- d’alerter les exploitants en cas de dépassement du courant nominal,
- de déclencher les disjoncteurs de l’ouvrage si le courant n’a pas été réduit ou interrompu
manuellement.
C’est la fonction des protections de surcharge.
Les ouvrages sur lesquels des protections de surcharge sont installées sont les lignes et les
transformateurs.
D’une manière très générale, les trois principes utilisables pour les protections de surcharge sont :
- la mesure de température au point le plus chaud de l’ouvrage,
- les images thermiques : la protection reconstitue la température probable de l’ouvrage à
partir des courants mesurés,
- les relais à maximum de courant à seuil fixe, associés à des temporisations fixes.
Les images thermiques ont l’avantage d’être au plus près des capacités thermiques des ouvrages,
avec un temps de déclenchement qui diminue lorsque la surcharge est élevée (et inversement).
Les protections à seuil fixe sont moins optimisées que les images thermiques, mais elles ont
l’avantage d’être plus facile à gérer par la gestion prévisionnelle et par les agents de conduite du
réseau (le temps entre l’alarme et le déclenchement est constant, ce qui lui permet de faire les
manœuvres adéquates dans le temps prédéterminé).
Les protections les plus courantes sont constituées, à la base, de relais à maximum de courant à seuil
fixe, chacun associé à des temporisations fixes (instantané, 5, 10, 20mn suivant les cas). Il peut y
avoir plusieurs seuils, chacun associé à une temporisation.
Les seuils peuvent être associés à des « régimes saisonniers » : ils varient d’une saison à l’autre, tout
en restant fixes dans une saison donnée. Les régimes peuvent au nombre de deux (été, hiver), trois
ou quatre (été, intersaison, hiver1, hiver2) suivant les besoins.
En conclusion, une protection de surcharge se caractérise par :
- le nombre de seuils, leur valeur et leurs temporisations associées,
- le nombre de régimes saisonniers.
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