L'Allemagne Peut-Elle Être Fière de Sa Performance Économique

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1er avril 2010 – N°.

144

L'Allemagne peut-elle être fière de


sa performance économique
depuis la création de l'euro ?
Les positions récentes des autorités allemandes (refus de la solidarité entre pays,
critiques du laxisme économique dans certains autres pays européens, mention de la
possible exclusion de la zone euro pour les pays qui ne respectent pas ses critères
macroéconomiques) partent de l'idée que le modèle économique allemand est
supérieur. D'ailleurs, la position consensuelle de l'opinion allemande est que
l’Allemagne ne doit pas aider les pays qui n'ont pas fait les mêmes efforts que
l'Allemagne (réformes du marché du travail, des retraites, rééquilibrage des finances
publiques).

L'Allemagne peut-elle être légitimement fière de sa performance économique par


rapport à celle des autres pays de la zone euro ? Il faut regarder :
• la performance en termes de production, de consommation et d'emploi ;
pour que la comparaison soit pertinente, il faut corriger les évolutions des
pays de la zone euro autres que l'Allemagne des effets de la hausse
(interrompue durablement par la crise) des taux d'endettement ;
• la performance en termes de commerce extérieur ; la contribution positive
du commerce extérieur à la croissance de l'Allemagne vient-elle de la
performance (compétitivité, qualité, innovation…) des entreprises
allemandes, ou de la faiblesse de la demande intérieure et du niveau élevé
de l'épargne ? La performance à l'exportation de l'Allemagne va-t-elle
persister après la crise ?
• la préparation du long terme et du vieillissement démographique ;
l'Allemagne montre-t-elle une supériorité en termes de gains de
productivité et de croissance potentielle ? A-t-elle accumulé des actifs de
qualité (payant des revenus élevés) qui permettront de financer les
retraites ?

Au total, les performances (corrigées) en termes de production, de demande, d'emploi,


RECHERCHE ECONOMIQUE de préparation du long terme sont assez voisines en Allemagne et dans le reste de la
Rédacteur :
zone euro. Il reste une supériorité nette à l'exportation de l'Allemagne, mais qui va être
Patrick ARTUS
affectée par la faiblesse de l'économie des autres pays européens.
Les autorités Les autorités allemandes dans la période récente ont manifesté leur grande
allemande semblent réticence devant la solidarité vis-à-vis d'autres pays, mais surtout ont clairement
croire à la supériorité évoqué la supériorité du modèle allemand : réformes du marché du travail, de la
du modèle allemand protection sociale, retour à l'équilibre des finances publiques lorsque l'économie
s'améliore, gains de compétitivité avec la compression des coûts salariaux. De ce
fait, soutenues par l'opinion allemande, elles refusent d'aider les pays qui
n'appliquent pas ce modèle, et, dans la période récente, ont même évoqué la
possibilité d'exclure de la zone euro ces pays.

Mais si le modèle allemand est supérieur, on doit observer que la


performance économique de l'Allemagne est supérieure à celle des autres
pays de la zone euro depuis la création de l'euro.

Nous examinons cette question de la supériorité de la performance


économique de l'Allemagne, du point de vue :

(1) de la production, de la consommation, de l'emploi (en tenant compte de l'excès


d'endettement dans certains pays) ;
(2) du commerce extérieur (en expliquant les contributions à la croissance du
commerce).
(3) de la préparation du long terme et du vieillissement (en tenant compte de la
nature des actifs détenus).

Performance en termes Nous allons comparer l'Allemagne aux autres pays de la zone euro, d'abord en
de production, de ce qui concerne la production, la consommation et l'emploi, et en tenant compte
consommation, du soutien de la demande par la hausse de l'endettement du secteur privé en
d'emplois dehors d'Allemagne, qui n'est plus possible après la crise (graphiques 1a-1b)
et qui biaise la comparaison entre l'Allemagne et les autres pays de la zone euro.

Graphique 1a Graphique 1b
Dette des m énages et entreprises Crédits bancaires au secteur privé* (GA en %)
(en % du PIB)
180 180 20 A llemagne
20
A llemagne
Zo ne euro ho rs A llemagne Zo ne euro ho rs A llemagne
160 160
15 15
140 140
10 10
120 120
5 (*) M énages + entreprises 5
100 100

80 80 0 0

Sources : Datast ream, NATIXIS Sources : Datast ream, NATIXIS


60 60 -5 -5
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Le PIB a crû de 9 points de plus en dehors d'Allemagne (graphique 2a), la


demande intérieure de 17 points (graphiques 2b-2c), l'emploi de 12 points
(graphique 2d). L'écart entre les demandes intérieures est lié à celui entre les
salaires et les revenus salariaux (graphiques 3a-3b).

Flash 2010 –144- 2


Graphique 2a Graphique 2b
PIB (volum e, 100 en 1998:1) Dem ande intérieure (en volum e, 100 en 1998:1)
130 130
135 A llemagne 135
A llemagne
125 125
Zo ne euro ho rs A llemagne 130 Zo ne euro ho rs A llemagne 130
120 120 125 125

115 115 120 120

115 115
110 110
110 110
105 105
105 105
100 100 100 100
Sources : Dat astream, NATIXIS Sources : Datast ream, NATIXIS
95 95 95 95
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Graphique 2c Graphique 2d
Dem ande des m énages* Em ploi total (100 en 1998:1)
(volum e, 100 en 1998:1) 130 130
135 135
A llemagne A llemagne
130 Zo ne euro ho rs allemagne 130 125 125
Zo ne euro ho rs A llemagne
125 125
(*) consommat ion des ménages + 120 120
investissement s en logement
120 120
115 115
115 115
110 110 110 110
105 105
105 105
100 100
Sources : Dat astream, NATIXIS Sources : Dat astream, NATIXIS
95 95 100 100
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Graphique 3a Graphique 3b
Salaire réel par tête Masse salariale réelle reçue par les m énages
(déflaté par le prix conso, 100 en 1998:1) (avec prix conso, 100 en 1998:1)
110 110 130 130
A llemagne
108 A llemagne 108 125 Zo ne euro ho rs A llemagne 125
Zo ne euro ho rs A llemagne
106 106 120 120

104 104 115 115

102 102 110 110

100 100 105 105


Sources : Datast ream, NATIXIS Sources : Dat astream, NATIXIS
98 98 100 100
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Le taux d'endettement des ménages dans la zone euro hors Allemagne a doublé
(graphique 1a), ce qui, compte tenu de la part de l'endettement qui passe en
demande intérieure en volume, explique à peu près exactement les écarts entre
les évolutions de la demande.

Flash 2010 –144- 3


Commerce extérieur La question ici est de savoir si la supériorité allemande en matière de commerce
extérieure vient de facteurs fondamentaux (compétitivité, qualité, innovation)
ou seulement de la faiblesse de la demande et du niveau très élevé de
l'épargne en Allemagne ; aussi de savoir si la performance allemande à
l'exportation peut survivre à la crise. La performance allemande à l'exportation
(graphiques 4a-4b-4c) est effectivement supérieure à celle du reste de la zone
euro.

Graphique 4a Graphique 4b
Exportations (volum e, 100 en 1998:1) Contribution du com m erce extérieur à la
220 220 croissance (volum e, GA en %)

A llemagne
4 A llemagne 4
200 Zo ne euro ho rs A llemagne 200 3 Zo ne euro ho rs A llemagne 3
2 2
180 180 1 1
0 0
160 160
-1 -1
-2 -2
140 140
-3 -3
120 120 -4 -4
-5 -5
Sources : Datast ream, NATIXIS Sources : Dat astream, BCE, Bundesbank, NATIXIS
100 100 -6 -6
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Graphique 4c Graphique 5
Balance com m erciale (en % du PIB valeur) Coût salarial unitaire m anufacturier
(100 en 1998:1)
10 A llemagne 10 115 115
Zo ne euro ho rs A llemagne
8 8 A llemagne
110 Zo ne euro ho rs A llemagne 110
6 6

4 4 105 105

2 2
100 100
0 0
95 95
-2 -2
Sources : Dat astream, NATIXIS Sources : Dat astream, NATIXIS
-4 -4 90 90
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Effectivement aussi, l'effort d'innovation est supérieur en Allemagne


(tableau 1), la compétitivité-coût s'est améliorée (graphique 5).

Tableau 1
Effort d'innovation

Tableau 1a : dépenses de R&D totales (en % du PIB)


Pays 2004 2005 2006 2007 2008
Allemagne 2,49 2,49 2,54 2,53 2,60
Zone euro hors Allemagne 1,54 1,53 1,56 1,56 1,57

Tableau 1b : dépenses de R&D en entreprises(en % du PIB)


Pays 2004 2005 2006 2007 2008
Allemagne 1,74 1,72 1,77 1,78 1,83
Zone euro hors Allemagne 0,89 0,88 0,91 0,91 0,93

Tableau 1c : nombre de chercheurs (pour 10000 emplois)


Pays 2004 2005 2006 2007
Allemagne 41,74 42,99 43,76 43,49
Zone euro hors Allemagne 27,08 26,87 28,43 29,76

Flash 2010 –144- 4


Tableau 1d : nombre de brevets triadiques (par million d'habitants)
Pays 2004 2005 2006 2007
Allemagne 73,06 72,95 73,88 74,59
Zone euro hors Allemagne 22,36 22,28 22,49 23,28

Sources : OCDE, principaux indicateurs de la science et de la technologie 2009

Mais il faut faire attention à ne pas surestimer la performance à l'exportation de


l'Allemagne :

• la croissance plus rapide des exportations allemandes est liée aussi aux
délocalisations massives des entreprises allemandes (par exemple,
exportations de biens d'équipement vers des sous-traitants dans les
pays émergents), qui ont conduit aussi à une forte hausse des
importations de l'Allemagne (graphique 6) ;

• les excédents commerciaux de l'Allemagne sont aussi liés à la


faiblesse de la demande intérieure (graphique 2b plus haut) et au taux
d'épargne plus élevé des ménages (graphique 7).

Graphique 6 Graphique 7
Im portations (volum e, en % du PIB) Taux d'épargne brut des m énages
(en % du RDB)
47 47
A llemagne 19 A llemagne 19
45 45
Zo ne euro ho rs A llemagne Zo ne euro ho rs A llemagne
43 43 18 18

41 41 17 17
39 39 16 16
37 37 15 15
35 35
14 14
33 33
13 13
31 31
29 29 12 12
Sources : Datast ream, BCE, St atist isches Bundesamt, NATIXIS Sources : Datast ream, BCE, BUBA, NATIXIS
27 27 11 11
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Si le taux d'épargne des ménages était le même que celui des ménages du
reste de la zone euro ou si la demande intérieure en Allemagne avait
progressé aussi vite que dans le reste de la zone euro, quelle serait la
performance à l'exportation de l'Allemagne ?

En moyenne, le taux d'épargne en Allemagne serait plus bas de 5 points, et


l'excédent commercial réduit d'à peu près 3 points de PIB. Il resterait cependant
important (3 à 5 points du PIB, graphique 4c).

On peut aussi douter de la persistance de la performance à l'exportation de


l'Allemagne, puisqu'elle est surtout basée sur des gains de parts de marché
dans le reste de l'Europe (graphique 8a), et que l'affaiblissement de la demande
dû au désendettement du secteur privé en Europe va réduire durablement les
exportations de l'Allemagne vers les autres pays européens (graphique 8b).

Flash 2010 –144- 5


Graphique 8a Graphique 8b
Allem agne : balance com m erciale Allem agne : exportations valeur
(Mds d'euros par an) (en €, 1998.1=100)
250 To tale 250 220 220
A vec l' UE à 15
vers le M o nde
A vec la zo ne euro 200 200
200 200 vers l'UE à 15
180 vers la Zo ne euro 180
150 150 160 160

100 100 140 140

120 120
50 50
100 100
Sources : Dat astream, St atistisches Bundesamt, NATIXIS Sources : Dat astream, St atist isches Bundesamt, NATIXIS
0 0 80 80
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Préparation du long Le vieillissement démographique touche l'Allemagne autant que les autres pays
terme et du de la zone euro (graphiques 9a-9b).
vieillissement
démographique

Graphique 9a Graphique 9b
Population > 60ans Population > 60ans
(en % de la population totale) (en % de la population 20 à 60 ans)
38 38 80 80
36 A llemagne 36 A llemagne
Zo ne euro ho rs A llemagne
34 Zo ne euro ho rs A llemagne 34 70 70
32 32
30 30 60 60

28 28
50 50
26 26
24 24 40 40
22 22
Sources : Datast ream, NATIXIS Sources : Dat astream, NATIXIS
20 20 30 30
00 02 04 06 08 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 00 02 04 06 08 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40

Le long terme, avec le vieillissement démographique, est bien préparé si :

• les gains de productivité sont élevés, ce qui fournit des revenus


importants à long terme (graphique 10) ; les gains de productivité
sont similaires en Allemagne et dans le reste de la zone euro ;

• le pays détient des actifs qui fourniront à long terme des revenus
importants.

Flash 2010 –144- 6


Graphique 10
Productivité par tête (1998 Q1 = 100)
112 112
A llemagne
110 Zo ne euro ho rs A llemagne 110

108 108

106 106

104 104

102 102

100 100
Sources : Datast ream, NATIXIS
98 98
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

La zone euro hors Allemagne détient des actifs extérieurs presque identiques à
ceux de l'Allemagne (graphique 11b). L'Allemagne détient des avoirs extérieurs
importants, mais il faut se demander ce qu'ils sont.

Graphique 11a Graphique 11b


Stock de capital productif Dette extérieure nette* (en % du PIB)
(volum e, en % du PIB)
210 210 (*) posit if = dett e
5 5
A llemagne négat if = avoir
200 Zo ne euro ho rs A llemagne 200 0 0

190 190 -5 -5

-10 -10
180 180
-15 -15
170 170
-20 A llemagne -20
160 160 Zo ne euro ho rs A llemagne
-25 -25
Sources : Dat astream, OCDE, NATIXIS Sources : Dat astream, BCE, BUBA, NATIXIS
150 150 -30 -30
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Il y a surtout des crédits, des actifs liquides, puis des obligations et des
investissements directs (tableau 2).

Tableau 2
Structure des avoirs extérieurs de l'Allemagne
En % du Investissements Mutual funds Prêts, monnaies Trade
Actions Obligations Autres
total directs shares et dépôts credits
1997 16,9 9,1 14,5 4,4 43,6 4,6 6,8
1998 16,5 12,3 15,5 4,2 41,3 3,9 6,4
1999 16,8 16,6 15,3 3,9 35,8 3,6 8,0
2000 18,4 17,0 15,6 4,5 35,7 3,2 5,5
2001 20,1 13,5 17,4 4,2 37,7 2,9 4,3
2002 18,8 9,5 19,5 3,9 39,9 2,8 5,6
2003 17,7 9,7 19,4 4,2 41,2 2,7 5,2
2004 17,1 9,3 20,5 4,3 41,2 2,6 5,1
2005 17,2 10,6 21,1 4,9 38,3 2,4 5,6
2006 17,3 8,4 22,4 5,7 39,3 2,4 4,6
2007 17,2 6,3 21,7 6,1 40,1 2,3 6,4
2008 18,1 3,0 21,9 5,2 42,5 2,3 7,1
Sources : Bundesbank, Natixis

Flash 2010 –144- 7


Le cas des dettes publiques est très important. La détention par les
épargnants d'un pays de leur propre dette publique ne prépare pas l'avenir si
cette dette publique n'a pas comme contrepartie un capital utile mais
seulement le financement des déficits publics courants.

Graphique 12
Dettes publiques (en % du PIB)
95 95
A llemagne
90 90
Zo ne euro ho rs A llemagne
85 85

80 80

75 75

70 70

65 65

60 60
Sources : Dat astream, Prévisions NATIXIS
55 55
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

En effet, les intérêts sur la dette publique sont alors couverts par des impôts
et ne constituent pas un revenu net supplémentaire.

La détention par les épargnants d'un pays de la zone euro des dettes
publiques des autres pays fournit par contre un revenu supplémentaire : c'est
la taxation dans les autres pays qui payent les intérêts sur la dette. C'est bien le
cas de l'Allemagne (tableaux 2 et 3), mais c'est aussi le cas de la France.

Tableau 3
Détention géographique des titres de dette publique (en % de la dette de marché émise)
En 2008 Allemagne France Italie Espagne Pays-Bas Irlande Grèce Portugal
France 9,1 - 9,4 12,9 19,2 13,3 16,8 26,6
Allemagne - 5,9 6,2 13,1 13,6 16,9 9,5 16,3
Italie 3,0 3,1 - 1,8 5,9 4,9 6,7 4,5
Pays-Bas 3,6 4,0 2,9 3,6 - 3,2 5,2 3,7
Royaume-Uni 4,4 4,0 3,3 4,1 9,9 13,2 3,2 3,6
Suisse 2,3 2,2 0,3 1,1 4,5 1,9 0,8 1,0
Irlande 2,4 2,4 4,5 3,9 3,6 - 2,9 6,2
Belgique 1,2 2,1 2,4 2,4 7,6 4,5 5,8 6,3
Luxembourg 6,0 5,6 4,1 4,2 8,1 6,7 5,1 5,4
Etats-Unis 2,8 2,4 0,6 1,9 7,8 5,1 0,3 0,2
Japon 5,1 4,1 2,2 1,2 5,9 4,7 2,1 1,1
Reste du Monde 33,6 35,1 16,8 13,4 0,0 7,6 19,6 23,9
Titres de dette publique
détenus par les non résidents 73,5 70,8 52,6 63,6 86,0 82,2 78,0 98,7
Sources : CPIS, JEDH, Natixis

Synthèse : la Les positions récentes des autorités et de l'opinion allemandes manifestent


performance qu'elles pensent que le modèle économique de l'Allemagne est supérieur à
économique de celui des autres pays de la zone euro.
l'Allemagne depuis
1998 peut-elle être Si cela est vrai, cela doit se manifester par une performance économique de
donnée en exemple ? l'Allemagne supérieure à celle des autres pays. Nous avons examiné ce point :

• en ce qui concerne la production, la consommation, et l'emploi, et


corrigeant des effets aujourd'hui disparus de la hausse de l'endettement
privé dans les pays de la zone euro hors Allemagne, les performances
de l'Allemagne et du Reste de la zone euro sont similaires ;

Flash 2010 –144- 8


• en ce qui concerne le commerce extérieur, et corrigeant des effets
des évolutions différentes de la demande intérieure (et du taux d'épargne
des ménages) en Allemagne, il reste une supériorité de l'Allemagne
liée à l'effort d'innovation. Mais l'affaiblissement durable de la
demande intérieure en Europe rend douteuse la persistance de
l'avantage allemand à l'exportation, qui venait essentiellement des
gains de parts de marché dans les autres pays européens ;

• en ce qui concerne la préparation du long terme et du vieillissement


démographique, l'Allemagne et les autres pays de la zone euro sont
dans une situation à peu près équivalente. Nous avons remarqué que
la détention de dette publique domestique ne génère pas de supplément
de revenu net ; mais il y a supplément de revenu lorsque les dettes
publiques des autres pays sont détenues.

Flash 2010 –144- 9

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